Le Top 3 des plus grands « autres » exploits en Grand chelem

By  | 31 mars 2012 | Filed under: Top 5

Voici mon Top 3 des plus grands autres exploits en Grand Chelem. Le critère principal sur lequel s’est basé cette sélection particulière n’est pas tant l’exploit en lui-même que la difficulté, pour le champion ou la championne, que représentait cet accomplissement à l’instant T. Mais pourquoi le mot « autre » me direz-vous ? Tout simplement car l’auteur de cet article juge que certains exploits ont été injustement mésestimés ou pas célébrés à leur juste valeur pour la seule et unique raison qu’ils n’ont pas été réalisés par les « bonnes » personnes ou qu’ils ont été réalisés aux dépens de ces derniers. Tel un vengeur masqué, ce top 3 vient réparer ces manques.

1) Finale de Roland-Garros 1984 : Lendl bat McEnroe 3/6 2/6 6/4 7/5 7/5

Dimanche 10 juin 1984, Paris, Stade Roland-Garros. John McEnroe, le numéro 1 mondial, est au zénith de sa carrière. Il joue mieux que jamais, a remporté les 42 premiers matches de sa saison. La terre battue, sa surface ennemie, semble s’être soumise à l’artiste. D’ailleurs en ce jour, il mène deux sets à zéro face à Ivan Lendl, le chicken, le riant Tchèque, en jouant peut-être le meilleur tennis d’attaque sur terre battue de l’histoire.

Lendl, celui que l’on se plait à haïr ou à lui demander de rentrer à la maison au lieu d’être en finale de l’US Open. D’ailleurs, les finales de Grand chelem ne sont clairement pas la tasse de thé du Tchèque, qui fait déjà partie du Top niveau mondial depuis 1981… mais a perdu ses quatre premières finales de Grand chelem, dont deux échecs mortifiants contre ce « vieux lion » de Connors. Alors, pour un serial loser tel que lui, cette configuration est sans doute la pire possible pour vaincre cette malédiction. Tout le monde avait déjà entrevu sa défaite, même le public qui se met à l’encourager, non pas par coup de foudre envers lui mais de peur que la finale se termine trop vite.

Du coup, ce qui va suivre tient de l’exceptionnel, du légendaire. Lendl se rebelle, joue mieux, s’accroche. McEnroe ne s’écroule pas contrairement à ce qui a été trop souvent raconté, n’a pas de break d’avance non plus dans ce troisième set que Lendl remporte au forceps 6/4. McEncore aura beau mener 4-2 dans le quatrième set, Lendl ira remonter ce déficit et empochera la manche 7/5. Dans le dernier set, le suspense demeure à son comble, chaque joueur tient son service jusqu’au fameux douzième jeu où Lendl obtient deux balles de break qui sont deux balles de match. La première est sauvée avec aplomb par « Big Mac ». Sur la seconde, McEnroe choisit un service slicé qui repousse le Tchèque loin du court et l’oblige à retourner assez court. Mais alors que l’Américain a une volée facile à placer dans un court tout ouvert, il la dépose dans le couloir.

Lendl peut lever les bras, il a gagné ce match et a enfin remporté un tournoi du Grand chelem après quatre tentatives infructueuses. McEnroe ne sera plus jamais aussi proche de s’imposer Porte d’Auteuil et, malgré une année 1984 fantastique, cette défaite le marquera indubitablement. Nombreux sont ceux qui considèrent ce dimanche 10 juin comme un jour funeste, regretté ou regrettable, une tragédie en cinq actes à Roland-Garros. Moi je vois là l’un des plus grands triomphes de l’histoire. Lendl a ressuscité tel un phénix dans ce match en revenant de deux sets à zéro et a réussi à enfin empocher un Grand chelem dans la situation la plus difficile qui soit. Rien que pour cela, ce qu’il a réalisé est tout simplement le plus grand comeback en finale de Grand chelem.

2) Roland-Garros 1989 : L’insensé triomphe de Chang

Michael Chang a 17 ans et 3 mois, il est en huitièmes de finale de Roland-Garros 1989 face à Ivan Lendl, co-propriétaire de ce tournoi dans les années 1980 avec Mats Wilander. Depuis 1981 en effet, il y a toujours eu l’un des deux joueurs en finale de ce tournoi où ils ont le même palmarès, trois victoires et deux places de finalistes – dont une perdue face à l’autre. Chang n’est donc pas favori contre Lendl, et c’est logiquement qu’il se retrouve mené deux sets à zéro… C’est là que l’incroyable va se produire et que le tournoi deviendra complètement imprévisible. Chang, avec sa science du jeu et son abnégation, remonte à deux sets partout et, dans le cinquième set, au bord de l’épuisement (sa mère lui indique le rythme de respiration à suivre) , réussit à faire craquer mentalement le Tchèque en deux temps : premièrement avec son mythique service à la cuillère et deuxièmement avec sa position très avancée en retour de service qui pousse Lendl à une double faute fatale sur balle de match.

Chang bat ensuite Ronald Agenor en quarts, puis Chesnokov – tombeur de Wilander – en demies, tous deux en quatre sets, et devient ainsi le plus jeune finaliste de l’histoire du tournoi. Face à lui se dresse Stefan Edberg, un joueur plus âgé (22 ans) et surtout plus expérimenté que lui en Grand chelem (trois titres déjà), même si la présence en finale d’un tel attaquant-né relève aussi de la surprise car la terre battue est loin d’être sa meilleure surface. Malgré cela, Edberg demeure le favori et Chang l’outsider… Mais le gamin a l’habitude de cela depuis le début de son tournoi et, bien que le public soit derrière son adversaire, il ne se montre pas impressionné. Il expédie le premier set manu militari 6/1, avant qu’Edberg retrouve son jeu d’attaque flamboyant et remporte les deux manches suivantes 6/3 6/4.

C’est à ce moment-là que Chang va montrer une bravoure et une force mentale exceptionnelles pour un adolescent. Dans le quatrième set, Edberg domine et obtient dix balles de break qui sont presque des balles de match : Chang va toutes les sauver une par une et finit par empocher le quatrième acte 6/4. Et le combat est alors loin d’être terminé. Le premier jeu de la cinquième manche dure 17 minutes et Edberg parvint à prendre le service de l’Américain. Toutefois Chang a encore de la ressource, Edberg un peu moins. Le camarade de promo d’Agassi et Sampras n’est pas ce que seront plus tard des Verkerk ou Soderling, finalistes sensationnels dont le talent s’étiole le dernier jour. De ce fait, il va trouver l’énergie pour combler ce break de retard, puis finalement se détacher et mener 5-2. Dans le dernier jeu, Edberg commet trois fautes en coup droit, dont une sur la balle de match, dans le filet : Chang réalise l’exploit majuscule, il a remporté un tournoi du Grand chelem à seulement 17 ans et 3 mois, un record qui n’est pas près d’être battu.

Je conçois que certains amateurs de tennis d’attaque et supporters d’Edberg puissent avoir été déçus par le résultat final de ce match, mais faire passer le 11 juin 1989 comme un jour funeste pour le tennis, un crime contre ce sport, sans féliciter l’exploit fantastique que constitue la victoire d’un adolescent de 17 ans, témoigne presque d’un manque de respect.

3) Finale de Roland-Garros 1989 : Sanchez bat Graf, où quand David terrasse Goliath

La fin des années 1980 voit l’avènement de l’une des plus grandes championnes de l’histoire du jeu, la joueuse ouest-allemande Stefanie Maria Graf. En 1987, Roland-Garros est déjà conquis, puis, en 1988, tous les tournois du Grand chelem ainsi que l’or olympique tombent entre ses mains pour un « Golden Slam » légendaire. Conservant son titre à Melbourne en janvier 1989, Steffi Graf est virtuellement invincible et la grande favorite de la finale de l’édition 1989 de Roland-Garros, c’est évidemment elle. Surtout qu’en face se dresse Arantxa Sanchez Vicario – sœur de Javier et Emilio – 17 ans et 6 mois lors de ce qui est sa première finale en Grand chelem. La précédente néophyte en finale majeure n’avait tenu que 38 minutes contre la reine Steffi, sans même gagner le moindre jeu…. On s’attend donc au pire pour la petite Espagnole.

Seulement voilà, Arantxa ne vient pas sur le court sans ambition ni plan de jeu. Depuis deux ans, Steffi Graf détruit ces adversaires grâce à un coup droit fantastique qui lui a valu le surnom de Fraulein Forehand (Mademoiselle coup droit). Ses adversaires essaient donc toujours d’insister sur son revers, que Graf ne fait que slicé, mais elles se retrouvent confrontées à une autre qualité de Steffi : son fantastique jeu de jambes que lui permet de tourner autour de son revers et de réutiliser ce fabuleux coup droit. C’est sur ce point qu’Arantxa va enrayer la machine allemande. Comment ? En jouant systématiquement le coup droit de Graf, elle éteint alors l’efficacité de son terrible jeu de jambes. Avec sa défense et son abnégation extraordinaires, parsemées de quelques échanges conclus au filet (oui, j’ai bien écrit « au filet »), Arantxa va faire mieux que Zvereva, beaucoup mieux : elle va remporter le premier set au jeu décisif 8-6.

Se sentant piégée, Graf va commencer à jouer plus à l’intérieur du court, voire prendre le filet, une stratégie payante qui lui donne le second set 6/3, conclu sur le service de son adversaire. Au début du troisième acte, on s’attend à ce que l’Allemande s’échappe définitivement vers le titre, mais non. Le « bourdon de Barcelone » résiste avec des défenses héroïques, fait tout simplement preuve d’un caractère de championne. C’est elle qui va porter l’estocade en breakant à 5-5, pour servir pour le titre. Et comme une championne toujours, elle ne tremblera point et va conclure sur sa première balle de match. Après un dernier revers slicé de Graf dans le filet, elle laisse éclater sa joie, lance sa raquette et s’écroule. Incroyable mais vrai : Steffi Graf a été vaincue en Grand chelem, au bout de 41 victoires d’affilée ! L’Allemande est redevenue humaine, vaincue par une jeune championne de 17 ans et demi, une bleue en finale de Grand chelem qui a fait tomber un mythe dans son propre jardin. La Reine Steffi est détrônée. Pour ce que représente Graf et les performances ahurissantes de l’Allemande à cette époque, Arantxa a tout simplement accompli un exploit colossal qui méritait amplement sa place dans ce top 3

Voilà donc mon top 3, vous êtes invité bien évidemment à proposer le vôtre, si bien sûr vous avez supporté le choc émotionnel de cet article…..

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379 Responses to Le Top 3 des plus grands « autres » exploits en Grand chelem

  1. Babolat 31 mars 2012 at 06:39

    Merde Coach comment se fait-il que tu admires toujours les joueurs que je ne peux pas blairer ? Le grand chelem de la zone négative. ^^
    Bon… tu nous avais prévenus cela dit. Moi, je suis sympa, je passe mon chemin, je hausse les épaules en me disant « Pauvre garçon, si je croyais en Dieu, je dirais qu’il est possédé par le démon ».
    Mais attention, tu le sais, il existe ici des exorcistes de renom (comme frère Antoine) qui n’hésiteront pas à t’asperger de sueur de Mc Enroe bénite.
    Bonne chance…

    • Babolat 31 mars 2012 at 06:52

      « Rien que pour cela, ce qu’il a réalisé est tout simplement le plus grand comeback en finale de Grand chelem. »

      Celui d’Agassi en 99 n’était pas mal non plus. Il avait le spectre de deux défaites traumatisantes en 90 et 91 où il était favori. Contre Medvedev, classé 100ème mondial, il avait encore la pression.

      Et que dire du retour de Gaudio contre Coria ?

       » Edberg demeure le favori et Chang l’outsider… Mais le gamin a l’habitude de cela depuis le début de son tournoi et, bien que le public soit derrière son adversaire, il ne se montre pas impressionné »

      J’ai peut-être un souvenir faussé mais il me semble que Chang était le favori du public. Je me souviens encore des gros plans sur un Enrico Macias qui serrait le poing lorsque Chang gagnait un échange disputé. Dans mon bahut, pareil… que des fans de Chang. Berk…

      • Patricia 31 mars 2012 at 08:49

        Agassi c’est un très beau come-back, mais la qualité de l’adversaire n’est pas comparable… Un des plus grands génies du jeu, à son summum, dans un run inouï, ce n’est pas Medvedev.
        Quand à Gaudio, il a joué comme une daube tout le match, Coria est l’unique acteur de sa défaite ! Si BigMac avait joué 2 sets perclus de crampes en clopinant, on en parlerait comme de la seule explication à la performance de l’adversaire honni.

    • Nath 31 mars 2012 at 11:11

      « t’asperger de sueur de Mc Enroe bénite »
      Non, là, t’abuse ! Beurk. Il y a des meilleurs moyens de convertir les gens, non ?

  2. Alex 31 mars 2012 at 08:28

    Merci coach ! Il fallait bien que ce soit la voix discordante du site qui se colle à la réhabilitation de quelques vilains petits canards devenus cygnes le temps d’un jour -ou plus,concernant Lendl.

    Amusant de constater le parallèle entre les deux petits gabarits Chang et Sanchez, gagnants improbables la même année au même âge, pas du tout favoris avant le tournoi, et qui ont fait tomber chacun presque par miracle le vrai favori respectif du tournoi : Lendl (qui venait de gagner Forrest-Hills et Hambourg) et Graf de l’époque qu’on ne présente plus. Le parallèle s’étend jusqu’à leur carrière, relativement comparable, bien qu’Arantxa ait gagné plus de grandes choses et soit devenue elle numéro une mondiale durant quelque temps. Plus dur pour les petits chez les hommes !

  3. Quentin 31 mars 2012 at 08:38

    Merci pour l’article Coach!
    A part Graf en toute fin de carrière, je n’ai connu aucun des joueurs cités, pas trop de choc émotionnel pour moi.

  4. Patricia 31 mars 2012 at 08:59

    Même si effectivement, pour l’histoire du jeu (et mon goût personnel pour les deux premiers), il eut été préférable que les vilains petits canards choisissent un autre moment pour perfer, ta sélection est imparable et ta démarche justicière (et taquine!) est des plus salutaires. Je sens qu’elle va donner lieu au florilège perso dees 15-loviens en transe, on va bien s’amuser !
    Pour moi, la victoire de Nadal à Wim tient d’ailleurs la corde pour le top 5 pour l’ère open. Je parie qu’Antoine va arriver presto avec son Rosewall sous le bras ^^

  5. William 31 mars 2012 at 09:33

    Alors c’est ça ton article-déflagration Coach ? Je m’attendais à pire, peut-être parce que je n’en ai rien vu en live.
    Mais Chang… Chang… Son service à la cuillère à la mord moi le nœud, sa position au retour… Je peux vraiment pas. J’ai toujours trouvé ça odieux, un manquement à un certain « code d’honneur », mais je pense que c’est mon expérience des arts martiaux qui parle. Le pauvre Lendl en face, qui n’en croit pas ses yeux, désemparé au point de se demander si tout ceci est autorisé… Non vraiment pour moi Chang à fait preuve d’un caractère de sale gosse d’Amerloque bigot et il n’est pas près de trouver grâce à mes yeux. Je m’arrête là pour lui !
    Sanchez ? En voyant la photo j’ai cru à un croisement entre Maradona et Carlos Santana.

    • Elmar 31 mars 2012 at 09:40

      Ta dernière phrase mériterait de figurer en bandeau du site. Enorme!

    • Guillaume 31 mars 2012 at 09:40

      Ah ? Moi j’aime bien cette notion de service à la cuillère, et qu’un ado en délicatesse avec son service devant 15 000 personnes sur le Central de Roland puisse avoir la lucidité de penser à une telle option tactique m’incite plutôt à dire « chapeau ».

      L’autre jour, en voyant Richard Gasquet dans les bâches pour relancer le redoutable Albert Ramos, je me disais justement que j’adorerais que l’Espagnol lui fasse un service à la cuillère, juste pour lui rappeler que le tennis moderne se joue sur la ligne, et pas à côté des juges.

    • Coach Kevinovitch 31 mars 2012 at 11:14

      « Alors c’est ça ton article-déflagration Coach ? Je m’attendais à pire, peut-être parce que je n’en ai rien vu en live. »

      C’est surement parce que tu n’as rien vu en live!!

      Chang et son service à la cuillère, c’était magnifiquement joué comme coup. Comme l’a dit, Guillaume plus bas, qu’un adolescent de 17 ans en délicatesse avec son service ait la présence d’esprit d’y penser, c’est tout simplement phénoménal!

      Lendl a toujours été gêné par les effrontés qui le défiait mentalement comme Becker par exemple. Chang a su jouer là-dessus et c’est tout à son honneur.

    • Bapt 31 mars 2012 at 11:49

      Par ailleurs, je fais remarquer que Lendl a déjà fait un service à la cuillère et a gagné le point… contre Mc Enroe assez surpris. C’est donc une histoire d’arroseur arrosé ! Je crois que me souvenir que c’est car Mc s’était positionné très loin pour déconcentrer Lendl. Je ne vois pas ce qu’il y a de choquant.

  6. Elmar 31 mars 2012 at 09:38

    Alors c’est ça, ton brulot? Ce que tu dis me parais tellement évident que je n’y vois guère de polémique. Nadal à Wimbledon 2008 aurait également sa place. Et peut-être aussi Goran, parce que l’emporter en GC en tant que 125ème mondial, en 5 sets et avec toute la charge émotionnel pour lui, c’était une sacrée victoire sur lui-même et une belle revanche sur le sort.

    • Coach Kevinovitch 31 mars 2012 at 11:02

      Je crois que tu as presque le même âge que Federer donc tu étais sans doute un enfant de moins de 10 ans à ce moment-là, tu n’avais peut-être pas conscience de ces chocs tennistiques.

      Antoine, Jérôme et Karim ont dû vomir en lisant cela et s’allient en ce moment même pour essayer de m’éliminer définitivement.

      Nadal à Wimbledon? Non, Nadal était numéro 2 très proche du numéro 1 à ce moment-là, la difficulté était moindre que Chang, Lendl et Arantxa.

      Goran? Oui, tu as raison mais son exploit a été célébré comme il se doit, les 3 que j’ai cités beaucoup moins.

      • Patricia 31 mars 2012 at 13:33

        Tu oublies ce que Nadal a fait pour parvenir jusqu’au moment où il devient ce « n°2 très proche du premier » (inversément, une victoire de Fed contre lui en finale de RG en remontant 2 sets, ça serait comparable – mais moins énorme à mon sens).

        Il réussit à battre Fed à Wim
        - parce qu’il réussit à y croire, dès son plus jeune âge, qu’il fait de cet exploit des plus incongrus vu son background culturel (le rêve des sudistes, c’est RG) le projet d’accomplissement absolu de sa carrière.

        - parce qu’il met tout en oeuvre niveau entraînement pour être compétitif sur herbe, alors qu’il est très éloigné par la nature de son jeu, en particulier dans ce qui constitue son point fort – le déplacement – et ses points faibles – le revers et le service. Les joueurs qui participent à ses entrainements sont stupéfiés du visage Jekyllien que Nadal leur montre : de l’attaque risque-tout, des ruptures improbables non stop (imaginez Nadal en Dolgopolov). Il y a une prise de risque, une audace incroyable là dedans !
        - La pression qu’il se met lui-même est colossale : à 12 ans, et dans tous les interviews, il rend public son objectif ;

        Pour moi cela constitue sans doute le plus gros PARI réussi qu’un joueur ait jamais gagné, de par l’ambition démesurée et le risque associé. Et un foutu panache !

        • Patricia 31 mars 2012 at 13:37

          premier § : parenthèse pas claire du tout => je veux dire que rien que par les prédispositions à la surface respectif, c’est déjà très fort d’y battre le caïd absolu de l’herbe (même si Nadal n’a pas remonté deux sets ; résister à une remontée de deux sets en finale de GC, c’est assez méritoire d’ailleurs)

        • Patricia 31 mars 2012 at 13:42

          Un « exploit » contient la notion de difficulté, mais celle de risque et d’ambition en fait aussi partie, les 2 jeunes sus-cités bénéficiaient aussi de leur insouciance, de l’absence de pression. Lendl était plus proche de Mac au classement, il avait l’expérience de 6 finales et tu l’as mis top 1 par la pression psychologique surmontée et la qualité de jeu de BigMac bien sûr.

    • Elmar 31 mars 2012 at 12:28

      Ce que tu dis n’est vrai que pour le Mac-Lendl. Mais j’ai en revancje assister en direct au Chang-Lendl et au Chang-Edberg et j’en garde un souvenir très net. Je ne palrw même pas du traumatisme Sanchez qui a battu mon amour d’enfance. J’ai haï tant Sanchez que Seles d’ailleura.

  7. Jeanne 31 mars 2012 at 10:02

    Wooow ! un article au potentiel vomitif aussi élevé qu’une chimio ou qu’une louche d’ipéca.

    Perversité poilàgrattesque absolue : les victoires horrifiantes de trois gargouilles fétides sur autant de célestes blanches colombes au jeu adamantin.

    Défaut : 0% Federer, donc les FFF n’ont pas forcément la gastro attendue. Je voulais une pandémie et ne constate que de légers pets étonnés blasés. :wink:

    • Coach Kevinovitch 31 mars 2012 at 11:16

      O% Federer parce qu’aucune de ses défaites en finale de Grand Chelem ne rentre dans mes critères tout simplement.

  8. Jeanne 31 mars 2012 at 10:22

    Ce que je trouve fétide/rance/rassis/saumâtre chez Chang, c’est aussi le côté jeune pieux pur qui en réalité trichouille/provoque un peu, comme un goupil sous coke. Il lance à un Edberg éberlué « jouons au meilleur des 7 sets ».

    Je veux bien qu’on se rapproche des lignes, mais sa position était une pure provocation très loin de l’esprit des gentlemen en pantalon blanc du jurassique, qui exécutaient des triples axels avant d’armer leur coup droit. C’est moche même si stratégiquement bien vu. Ce Roland 89 me semble assez toxique, un attentat à la pudeur du beau jeu.

    Par répulsion décroissante : Arantxa (une bonne attitude)- Lendl – Chang

    • Coach Kevinovitch 31 mars 2012 at 11:22

      « Ce Roland 89 me semble assez toxique, un attentat à la pudeur du beau jeu. »

      Au contraire, c’est l’un des Roland-Garros les plus fous, le plus imprévisible de l’ère Open à coup sûr. A l’heure où d’aucuns se plaignent de voir les mêmes têtes dans les derniers carrés, en termes de surprise et d’évènements inattendus, c’était quelque chose.

    • Jeanne 31 mars 2012 at 11:27

      Oui mais Edberg vainqueur, ça aurait construit une légende dorée pour Roland Garros, l’élégant chevalier blond qui vainc sur l’argile ocre

    • Bapt 31 mars 2012 at 11:34

      Formellement Jeanne mais Chang était un des adversaires les plus accessibles pour Edberg dans le cadre d’une finale à RG. S’il n’a pu le battre, ce n’était pas gagné face à un autre joueur… 

  9. Florent 31 mars 2012 at 10:37

    Vivre sa vie par procuration avec Sisyphe plutôt que Jupiter, ca me depasse…

    • Jeanne 31 mars 2012 at 11:16

      Je dirais plutôt Apollon que Jupiter… Enfin pas le pauvre Apollon de Star Trek, hein…

      • Florent 1 avril 2012 at 11:16
      • Jeanne 1 avril 2012 at 11:42

        Oui j’ai vu le remaster, et j’ai versé ma petite larme à la fin. Quelle époque injuste pour les dieux ! Enfin il reste Roger.

  10. Sylvie 31 mars 2012 at 10:56

    La vache ! Les trois pires souvenirs de Roland hormis certains Fed/Nadal !

    Mais angle de vue et choix judicieux. Certes, ce sont trois exemples parfaits d’illustration du triomphe du tennis moche et efficace sur le tennis plus brillant mais quelle purge ! Mais effectivement si on retire les critères esthétiques et affectifs, ce sont bien des exploits.

    Sanchez, c’est la joueuse qui m’a donné le plus mal à la tête des trois.

  11. Ulysse 31 mars 2012 at 11:18

    Arantxa j’ai pas grand chose contre elle. Sa victoire a eu peu de retentissement. Il paraît qu’elle s’est bien arrangée maintenant. Je suis content pour celle qui jouait pour tout le monde le rôle du vilain petit canard.

    Lendl et Chang c’est une autre paire de manches.

    Chang est cité comme un maître à penser par Brad Gilbert dans « Winning ugly ». Quand on ne maîtrise pas le serveur dans un match, Brad recommande de lui pourrir le mental en adoptant une position qui va provoquer l’erreur. Soit en s’avançant exagéremment comme Chang (et Brad s’émerveille comme CK du scénario de RG 89), soit en se reculant 4 mètres derrière la ligne, ce qui a le même effet: on ouvre les angles et incite le serveur à déborder. Brad cite de nombreuses fois où il a utilisé le stratagème et comme CK, se plaît plus particulièrement à relater les cas où il était opposé à un seigneur du jeu comme Mac, Becker ou Edberg. Chang c’était vraiment ça : un jeu très moche, à montrer en exemple dans les écoles de jeu moche, doublé d’une personnalité apparente détestable avec sa mentalité de gagne-petit-à-tout-prix et ses bondieuseries publiques.

    Lendl est également de nombreuses fois cité en exemple par Brad. Plus qu’un maître à penser c’est un père pour Brad. Il recommande par exemple de viser le joueur à la volée dans certains cas, comme Lendl, mais rajoute un commentaire tourné de façon assez comique pour prendre la peine de préciser qu’il ne faut pas le faire systématiquement pour cause de « sportsmanship ». En fait à part cette particularité de Lendl et la finale de RG 1984, je ne vois pas trop ce qu’on peut reprocher à Lendl. C’est néanmoins suffisant pour le pendre. Le fait est que la finale de 1984 à elle seule consacre la victoire du mauvais modèle de jeu, promeut ce modèle dans les écoles grâce à la continuité du succés en 1985-1987, et contribue probablement grandement à la mort du jeu d’attaque et à la perte de diversité dans le tennis.

    Chang est moche comme un accident de voiture mais ça reste un fait divers. Lendl a été l’instrument structurant de la standardisation du tennis moderne: physique, puissance, régularité plutôt que rupture et jeu vers l’avant.

    • Jeanne 31 mars 2012 at 11:25

      Heureusement que le fait divers n’a pas fait la Une ! Ca aurait été encore plus ugly si Corretja avait sorti Sampras

    • Bapt 31 mars 2012 at 11:47

      À mon avis ton procès contre Lendl est largement anachronique Ulysse. Lendl n’a pas du tout fait disparaître les grands attaquant qui ont disparu en fait dix ans après la retraite de Lendl. Par ailleurs, si tu remets le jeu de Lendl dans son contexte de l’époque, avec le matériel d’alors, même s’il n’était pas un serveur/volleyeur, il était – comparé aux autres joueurs de fond de cours – un des plus offensifs. Rien à voir avec le Wilander de la première époque.
      Lendl devait faire, dans un match, autant de montées et de services-volées que Federer aujourd’hui. On ne peut pas dire qu’il n’introduisait « aucune rupture » et de « jeu vers l’avant », à moins d’avoir comme étalon de comparaison Mc Enroe ou Pat Cash.

      Le tennis qui a fait école est plus celui de Bollettieri que celui de Lendl qui, à force de travail, avait un jeu assez complet, malgré des limites à la volée bien connues. Lendl arrivait d’ailleurs à s’adapter à la plupart des surfaces, surfaces qui étaient bien plus variées que de nos jours. On est loin des Berdych et compagnie d’aujourd’hui.

      Pour Chang, il faut rappeler que son jeu ne se limite pas à ce qu’il a montré à RG en 1989, jeu qui était bien limité effectivement. Quand j’ai revu jouer le Chang de la moitié des années 90, il m’a agréablement surpris. C’était un joueur bien plus complet qui avait appris à servir, à volleyer. En 1989, Chang avait 17 ans. Becker avait aussi un jeu rudimentaire en 1985 à Wimbledon. On ne peut pas demander l’impossible à un joueur qui n’était qu’un grand ado à ce moment.

      • Ulysse 31 mars 2012 at 16:25

        Je ne dis pas que Lendl enterre les attaquants et qu’il n’y en a plus après lui. Je dis qu’il montre la voie du tennis moderne : puissance du fond du court. Son succès valide le bolletierisme, formate les formateurs, conforte les sponsors qui laissent évoluer le matériel pour transformer un sport-jeu dont la richesse était la variété des stratégies et des styles en un sport-discipline athlétique où ne subsiste qu’une compétition de puissance et régularité.

        La puissance et la régularité ont leur place légitime dans le tennis. La capacité à tenir l’échange a sa noblesse. Lendl et Nadal sont respectables. Le problème c’est juste qu’il n’y a plus que ça. Ce qui n’était qu’une composante du tennis est devenu tout le tennis, et c’est Lendl qui a ouvert la porte.

        Si Mac avait gagné cette putain de finale 1984, on peut réver d’une uchronie où le jeu d’attaque aurait été plus enseigné, plus encouragé par l’évolution du matériel. Après tout le base-ball a interdit les battes métalliques, je ne parle même pas du cricket. Les anglo-saxons ont réussi par une réglementation simple et de bon goût à préserver la richesse de leur sport, ce qui n’a pas été fait au tennis.

        Peut-être que Mac lui-même et son fichu caractère de superbrat est un des facteurs qui ont coulé le jeu d’attaque, puisqu’il n’était pas une enseigne facile pour un sponsor. Le fait reste que Lendl a agi comme un prototype démonstrateur d’un système de jeu qui maintenant a complètement pris le pouvoir.

        • Colin 31 mars 2012 at 16:48

          « Peut-être que Mac lui-même et son fichu caractère de superbrat est un des facteurs qui ont coulé le jeu d’attaque, puisqu’il n’était pas une enseigne facile pour un sponsor. »

          Dans ce cas c’est 100 fois pire avec Lendl, « the champion nobody cares about ».

  12. Jérôme 31 mars 2012 at 11:40

    Merci CK pour cet article. Allons-y sur els exploits mésestimés.

    Juste un préalable pour dire que, moi non plus, je ne vois pas ce que l’article aurait de corrosif ou d’urtiquant pour un FFF un FFS(ampras) ou un FFM(ac Enroe).

    Et pour revenir maintenant au fond, si je prends l’approche que tu adoptes, autant en effet je mettrais Chang et l’autre, là, dont je n’arrive même pas à retenir le nom tellement que je ne l’aimais pas … ah oui, Arrantxa Sanchez (tout ce que je déteste dans le tennis féminin avec Sélès et Char-à-peau-d’vache) …

    Autant, disais-je donc, je suis d’accord pour considérer que Chang 89 et Sanchez 89 rentrent bien dans les critères, autant je trouve que Lendl n’entre pas dans le cadre.

    Lendl, ce qui était extraordinaire, ce n’est pas qu’il ait réussi à gagner en 5 sets cette finale de Roland Garros 1984. Je considère même plutôt que l’extraordinaire dans ce match était le niveau de jeu hallucinant produit par Mac Enroe sur terre battue pendant 2 sets et demi. Non, ce qui est vraiment extraordinaire pour Lendl, un des plus grands exploits de l’histoire du tennis, c’est qu’avec les immenses atouts dont il disposait, ce joueur ait réussi la performance unique de perdre … 6 des 7 premières finales du GC qu’il a disputées. :lol:

    Je n’ai pas besoin de vérifier les archives de l’histoire du tennis pour savoir que personne, absolument personne d’autre, n’a jamais eu un tel ratio ! :mrgreen:

    Sinon, parmi les perfs, moi je mettrais en effet Ivanisevic pour son invraisemblable victoire à Wimbledon 2001.

    Ou encore Krajicek qui bat en 3 sets Sampras, le maître des lieux, en 1996 et remporte le tournoi. C’est comme si Soderling avait mis 3 sets à Nadal au lieu de 4 en 2009 et avait fini en remportant la finale en 3 sets secs.

    Il y a certainement de nombreux autres exemples, y compris des cas où le héros n’a finalement pas gagné le tournoi. Par exemple le parcours de Sampras à RG 1996.

    • Coach Kevinovitch 31 mars 2012 at 12:16

      « Je considère même plutôt que l’extraordinaire dans ce match était le niveau de jeu hallucinant produit par Mac Enroe sur terre battue pendant 2 sets et demi. »

      Le plus exceptionnel est d’avoir continué à y croire, après s’être pris en pleine face ce niveau de jeu-là et ce surtout après quatre finales en Grand Chelem perdues.

      « ce joueur ait réussi la performance unique de perdre … 6 des 7 premières finales du GC qu’il a disputées. »

      Cette statistique doit être remise dans le contexte d’un tennis où les surfaces donc les styles de jeu étaient très différenciés. Lendl était à l’issue de sa carrière, le seul joueur à avoir disputé au moins 2 finales dans chacun des 4 GC. En allant se battre plus souvent que quiconque contre les spécialistes de chaque surface, il s’exposait à plus de défaites que McEnroe, Connors, Wilander, Edberg ou même Becker.

      Sampras à RG 1996? Mouais, il est déjà multiple vainqueur en Grand Chelem, numéro 1 mondial. Il bat Courier certes mais ce dernier est déjà déclinant depuis un bon bout de temps.

      Krajicek aurait pu avoir sa place, Ivanisevic a déjà été célébré comme il se devait.

      • Jérôme 31 mars 2012 at 12:40

        Mac Enroe et Connors n’étaient pas des spécialistes des surfaces dures. Pas plus que Lendl. Et d’ailleurs, en demi de Flushing, Lendl a bien battu Mac 3 sets à zéro.

        Et Wilander n’était pas un spécialiste du gazon. Pourtant, en finale de l »OA 83, il bat Lendl.

      • Jérôme 31 mars 2012 at 13:26

        Je faisais référence à la demi de l’US Open 82.

        Et pour le parcours de Sampras à RG 96, il bat 2 multiples vainqueurs de l’épreuve : Bruguera et Courier. C’est ça l’exploit : l’avoir fait sans avoir adapté son jeu à la terre battue.

      • Coach Kevinovitch 31 mars 2012 at 13:37

        Mc Enroe et Connors pas des spécialistes de surfaces dures? Je réclame que cette phrase devienne la bannière du site! :mrgreen:

        A cette époque, l’OA était déserté par les meilleurs la plupart du temps et Wilander avait déjà gagné un GC en 83!

        • Jérôme 31 mars 2012 at 15:16

          CK, tu charcutes mon propos. Cite moi entièrement et le sens est très différent.

          J’ai dit que Connors et Mac n’étaient « pas plus que Lendl » spécialistes du dur. La phrase que tu as citée était la 1ère partie d’un bloc comprenant la seconde, le tour formant une figure de style.

          Ce qui est cultissime, c’est plutôt de dire que ce pauvre Ivan aurait autant perdu parce qu’il n’était pas spécialiste du dur ou des surfaces rapides.

          C’est sûr qu’un mec qui a fait 8 finales consécutives (record codétenu avec Tilden) à l’US open entre 1982 et 1989, s’il en a perdu 5, ça ne peut être que parce qu’il a eu la malchance de tomber sur des spécialistes. :lol:

          Le même Ivan qui a disputé 9 finales consécutives du véritable Masters, celui du Madison Square garden de disputant sur un synthétique très rapide et en a gagné 5, ne devait décidément pas être spécialiste des surfaces rapides.

          5 finales à RG, dont 4 consécutives entre 84 et 87, avec 3 titres à la clé, c’est sûr que ce pauvre Ivan avait vraiment la scoumoune de devoir se farcir un Wilander spécialiste de la TB qu’il a battu 2 fois sur 3 à RG.

          Quant à l’édition 83 de l’OA, figure roi que 83 c’est ke grand retour des cadors en Australie. Mac Enroe y vient mais perd en demi. Et Lendl perd en finale contre un des géants de l’histoire du jeu sur gazon, un certain … Wilander ! :lol:

          Ne persiste pas, CK. Ce dossier-là est indéfendable. ;-)

          • Jérôme 31 mars 2012 at 15:18

            La seule surface dont Lendl n’était pas spécialiste, c’est le gazon, sur ça seulement on est d’accord.

  13. Elmar 31 mars 2012 at 12:45

    En fait, c’est la notion même d’exploit qui est en question. Selon CK, les plus grands champions ne peuvent accomplir d’exploits, puisqu’étant au sommet, ce sont eux qui doivent être renversés. Mais ça limite quand même le champ passablement.

    • Quentin 31 mars 2012 at 12:59

      Je n’ai pas l’impression que c’est ce que veut dire CK, simplement les grands exploits des plus grands champions ont déjà été célébrés tandis que ces « autres » exploits n’ont pas été suffisement mis en valeur selon lui.

      Sinon je te renvoie au post de Karim sur la formule exploit=surprise*difficulté.
      http://www.15-lovetennis.com/?p=9237&cpage=1#comment-69218

  14. Patricia 31 mars 2012 at 13:10

    Je pense qu’on aurait un équivalent (amoindri mais très similaire) du Lendl/Mac si l’an dernier, Murray avait remporté Wim contre le Djoker, en remontant 2 sets. On aurait été plus bluffés que par la victoire du maître du monde…

    • Bapt 31 mars 2012 at 13:14

      L’analogie est très bonne effectivement, Patricia… 

  15. Arno, l'homme des antipodes 31 mars 2012 at 13:16

    Tu aurais du appeler cet article: « Le top 3 des plus moches exploits en Grand Chelem »…

    Car il s’agit bien là d’exploits, à n’en pas douter. Mais par contre, ce sont des purges absolues. Respecter la victoire de ces champions, oui, les admirer, plutôt bouffer des vers de terre frits dans l’huile de moteur !!

    Mais bon, ça va, CK, apparemment tout le monde supporte très bien le choc dû à la lecture de ton article ! ;)

    • Coach Kevinovitch 31 mars 2012 at 13:39

      Je ne suis pas sûr que Yoda vert et Ivantoine soit si diplomates avec mon article! :mrgreen:

      Pourquoi devrions-nous pas admirer leurs exploits juste au nom d’un délit de sale gueule tennistique?

      • Patricia 31 mars 2012 at 13:58

        L’admiration comporte une dimension affective et esthétique, coach… sa compatibilité avec le dégoût, le désespoir et la révolte est faible !!

        • Guillaume 31 mars 2012 at 14:07

          Moi j’aime pas Chang, mais j’admire ce qu’il a fait cette année-là. C’est grave, docteur ?

          • Patricia 31 mars 2012 at 17:58

            Je suppose que tu n’as pas été ravagé par sa victoire contre Lendl, ni même Edberg ? ;-)

        • Arno, l'homme des antipodes 31 mars 2012 at 19:15

          Merci Patricia d’avoir si bien répondu à ma place à la question de CK ! ;)
          Je n’aurai pas pu mieux exprimer mon ressenti…

          Toutefois, je le répète: mon plus grand respect pour ce qu’ils ont accompli, mais quand même, beûrk.

  16. MONTAGNE 31 mars 2012 at 13:47

    Je rappelle que les deux finales parisiennes de 84 et 89 n’ont pas pu être menées à leur terme à cause d’éléments extérieurs, l’une à la fin du deuxième set,l’autre à la fin du troisième.
    Plusieurs 15-lovers l’ont d’ailleurs déjà signalé.

  17. Nath 31 mars 2012 at 13:50

    Très bien CK cette revue des très grands exploits les plus snobés !
    Je n’ai rien vu de tout ça en direct, en revanche j’ai un peu connu Graf et Sanchez et dans une moindre mesure Chang. Je n’ai jamais compris l’effet que peut faire Sanchez à certains ici et ailleurs, c’était une valeur sûre pour voir de vrais matches.

    • Nath 31 mars 2012 at 14:12

      J’ajoute que c’est justement, dans ce top 3, l’exploit d’Arantxa Sanchez qui m’impressionne le plus, de par l’identité de son adversaire en finale, sa forme du moment et – et c’est ce qui détermine mon choix – ses aptitudes sur la surface.

      • Alexis 31 mars 2012 at 14:33

        Sanchez est plus terrienne que Graf pourtant, non?

        • Nath 31 mars 2012 at 14:54

          Lendl est plus terrien que McEnroe.
          Chang l’est plus qu’Edberg.
          L’écart est discutable sur TB entre Graf et Sanchez. Graf est, à ce moment de sa carrière, la meilleure quelle que soit la surface.

          Ce que je voulais dire, c’est que Graf est plus terrienne que McEnroe et Edberg.

          • Alexis 31 mars 2012 at 15:18

            Oui mais à ce compte-là n’est-ce pas comme dire que Stepanek est plus terrien qu’un crocodile classé 1015e à l’ATP puisqu’il a 999 chances sur 1000 de gagner contre lui?

          • Nath 31 mars 2012 at 17:06

            Je ne parle pas de spécialistes et de polyvalents, ce qui compte c’est le niveau des deux sur la surface où le match a lieu, et le niveau sur terre de Stepanek est meilleur que celui de ton crocodile classé 1015ème.

          • Alexis 31 mars 2012 at 17:22

            Bon je crois que je vois.

  18. Guillaume 31 mars 2012 at 14:05

    Tout bien considéré, Chang n’est pas loin d’avoir réalisé l’exploit le plus invraisemblable de l’ère Open. Faut quand même intégrer que quand il arrive en 8e de Roland, son tournoi est quoi qu’il arrive déjà une réussite. Et là, ce gamin de 17 ans sans grandes références, sans coup fort, sur la surface la plus difficile qui soit, sort le N°1 mondial, triple vainqueur de l’épreuve, en remontant deux sets de retard ! Et plutôt que s’arrêter sur cette perf’, comme le ferait tout bon chien fou qui vient de réaliser l’exploit de sa jeune carrière, lui continue tranquillement son bonhomme de chemin, jusqu’à remporter le titre aux dépens d’Edberg en faisant preuve d’un sang-froid de vieux routard pour sa première finale de Grand chelem… Chang ça n’est plus du réel mais de l’irrationnel complet, un scenario hollywoodien avec happy end sur fond de Star-Sprangled Banner !

    Et ce qui rend encore plus fascinant le parcours de Chang cette année-là, c’est qu’il demeurera unique. Voilà un joueur qui ne va ensuite pas cesser de progresser, de rendre son jeu plus complet, de squatter le Top 5 avec régularité, mais qui malgré tout ça bloquera toujours entre demies et finales majeures, pour mieux demeurer à jamais ce mythique one-shot de 17 ans.

    Si on y ajoute le fait que Michael Chang a réussi là où le tennis US bloquait alors depuis 40 ans, à savoir gagner enfin Roland-Garros (pas fait depuis Trabert), considéré à froid ça devient vraiment une performance inouïe. En gros cette année ça reviendrait à ce que Tomic remporte Roland-Garros en battant, mettons, Nadal en huitièmes (en remontant deux sets) et Djokovic en finale. Qui met sa cote sur Bwin ?

    • Quentin 31 mars 2012 at 14:20

      Performance immense, c’est sûr, même si j’itrai pas jusqu’à comparer Lendl à Nadal et Edberg sur terre à Djokovic.
      PS: c’est vrai que ma photo est carrément flippante ;) J’y tiens mais je t’en ai envoyé une autre par mail pour la une.

      • Guillaume 31 mars 2012 at 14:25

        I know. J’ai cherché plus pertinent mais ces derniers mois sur le circuit y’a pas. C’est soit des multi-titrés (Fed, Nadal, Djoko), soit des multi-finalistes (Murray), sans juste milieu.

        Donc Djoko pour le N°1 vainqueur de l’OZ précédent, et Nadal comme taulier des lieux. Je ne trouve pas plus approchant dans la galerie actuelle.

    • Colin 31 mars 2012 at 16:53

      Tu as raison Quentin mais dans ce cas va jusqu’au bout de ta logique : Tomic est également incomparable à Chang, il a trois ans de plus et déjà fait quart de finale en grand chelem.

      Mais l’écart relatif est à peu près le même.

      • Quentin 31 mars 2012 at 17:07

        Pas d’accord, l’écart relatif n’est pas le même.
        -Déjà parce que dans les années 1980-1990, les vainqueurs surprise en GC ça arrivait encore, aujourd’hui un joueur en dehors du top 10 voir du top 5 qui remporte un grand chelem ça semble incroyable.
        -Ensuite parce que entre Chang contre Lendl et Tomic contre Nadal à RG, j’aurai quand même nettement tendance à penser que le premier a plus de chance de l’emporter sur le papier. Lendl avait déjà perdu plusieurs fois à RG, en 1988 il avait été défait par Jonas Svensson.
        D’ailleurs la victoire de Panatta contre Borg aurait tout à fait eu sa place dans cet article.

      • Colin 31 mars 2012 at 17:28

        Je ne savais pas que Chang était TS15 à Roland Garros 1989 comme l’a fait remarquer Antoine… Il ne sortait donc pas de nulle part.

        Panatta 1976 c’est pas mal non plus certes, mais face à lui ce n’était pas encore le Borg invincible qu’on a vu à l’oeuvre à partir de 1978, c’était encore un Borg « humain », comme le Nadal de 2005 ou 2009.

        Conclusion: je vote pour Kuerten 1997 !!!

    • Coach Kevinovitch 31 mars 2012 at 17:53

      Mis à part le fait que Chang avait le tennis fait pour cette surface donc il était plus prédisposé à réussir là où le tennis US bloquait depuis 40 ans, je suis tout à fait d’accord avec toi.

      Le triomphe de Chang est quelque chose d’invraisemblable, d’insensé. Aucune victoire en GC n’est aussi folle que la sienne dans l’ère Open.

      Panatta? Jauffret lui a apporté une aide précieuse en amenant Borg aux cinq sets.

      Kuerten? Battre Muster, Medvedev, Kafelnikov et Bruguera, c’est très fort d’accord. Ce qu’ont fait Chang, Lendl et Arantxa est tout simplement LÉGENDAIRE.

      • Colin 31 mars 2012 at 23:27

        sans oublier Philipp Dewulf 8)

  19. Alexis 31 mars 2012 at 14:32

    Eh bien en tant que croûton j’ai vu en live ces 3 matches.
    Je ne reviens pas sur le Lendl Mac, dont l’issue m’a rempli de joie. Exploit? Je pense que sur le papier Lendl était favori au départ (moins au bout de 2 sets), son jeu est bien plus adapté à la terre battue que celui de son adversaire.

    Chang Edberg : ma haine. Déjà le voir humilier Lendl tout en jouant la comédie « je suis mort je peux plus jouer mais je gagne quand même », c’était à la limite de la tricherie selon mes critères de l’époque. Qu’il estourbisse Edberg à petit feu (oxymore?) était presque un moindre mal pour moi, c’est dire (je n’aimais pas trop Edberg et était à mort pour Mecir à Wimbledon 88).

    Sanchez Graf : ravi du résultat, Graf me sortait par les orifices. J’ai admiré à l’époque les défenses surnaturelles de cette jeune femme laide, et applaudissait à ses moon balls qui déréglaient peu à peu le jeu un brin monolithique de Steffi. Le charme a cependant été rompu quand je l’ai vue soulever la coupe avec son survet…

    Donc en résumé, CK, non, pas de traumatisme de mon côté!

    Sinon il y a eu une très belle victoire de Leconte sur Sampras en coupe davis en 1990(1?) dans le même genre.

    • Patricia 31 mars 2012 at 18:02

      Ah oui c’est vrai, en plus Leconte est un mal-aimé notoire, lui aussi !

    • Humpty-Dumpty 31 mars 2012 at 20:16

      Sauf que Leconte avait gagné avec un jeu flamboyant, alors que les trois victoires citées dans l’article ont en commun d’avoir vu triompher, de l’avis d’une majorité de commentateurs (et du mien en tout cas), un jeu terrien pénible à regarder.
      Mac/Lendl, le scénario avec 2 sets à 0 et la série en cours de Mc en a fait un exploit, mais la supériorité intrinsèque du chicken sur TB était évidente même avant le match ; quant à Arantxa, c’était aussi une terrienne née, elle l’a prouvé par la suite, même si, si jeune, battre Graf à ce moment là, c’était une vraie grosse perf. Mais Chang,ça, c’était un run majuscule (malgré la présence d’un non terrien en finale, et arrêtons d’en parler s’il vous plaît, je vais encore tremper mon portrait du Suédois) d’autant plus invraisemblable qu’il est resté sans lendemain…

  20. karim 31 mars 2012 at 15:00

    Chang et Sanchez ont surtout contre eux d’avoir tapé deux des joueurs les plus populaires de ces trente dernières années, Edberg et Graf.la détestation dont ils font les frais y est pour beaucoup. Arantxa avait un jeu imbuvable soit disant mais c’est ni plus ni moins qu’une science extrême de la terre battue, l’école hispanique dans toute sa splendeur (?).
    Chang jouait très très bien au tennis et s’il n’avait pas la percussion de courrier ou le coup d’oeil d’Agassi, il est un des dix meilleurs joueurs de dur extérieur de l’ère open. En défense c’est le premier avant nadal à m’avoir arraché des cris de dépit devant ses exploits depuis les bâches. Il faut vraiment avoir un a priori terrible pour trouver son jeu vomitif, dans la seconde moitié de sa carrière il s’aventurait beaucoup plus au filet qu’on le croit. Il avait adopté un profil de vrai joueur offensif.
    L’exploit ce n’est pas tant Lendl qui le réalise, l’exploit ce jour là n’a pas eu lieu, c’eût été une victoire en trois sets secs de Mac.

    Merci coach pour ce papier, il relève en fait le côté subjectif de la notion d’exploit, ce qui compte finalement c’est qui le réalise et quand c’est un super vilain alors on passe sous silence.

    • fieldog, vainqueur 2010 de l'odyssée (la seule, l'unique!) 31 mars 2012 at 15:16

      Oui mais parfois le silence est d’or Karim…

      • Alexis 31 mars 2012 at 15:20

        Le veau-t-il vraiment?

    • karim 31 mars 2012 at 15:51

      Oh merde…

  21. Antoine 31 mars 2012 at 15:20

    UNE MISERABLE TENTATIVE DE REVISIONNISME HISTORIQUE DE LA PART DE COACH K….

    IL a bien monté son affaire, Coach K. Là dessus, rien à dire, c’est bien fait: il cite et décrit deux exploits historiques incontestables, ceux de Sanchez et de Chang et essaie ainsi de faire passer la victoire de Roland Garros en 84 comme l’un des plus grands exploits du jeu, une surprise considérable à mettre au même rang que les deux autres, et même devant si l’on en juge par le classement adopté par Coach dans son article…

    Mais si les victoires de Sanchez et Chang sont des surprises considérables et méritent d’être considérées comme des exploits hors du commun, quelque soit ce que l’on peut penser par ailleurs des intéressés, il en va tout autrement de la victoire de Lendl, sauf à considérer, comme Coach K, comme un exploit le fait qu’il arrive ENFIN à gagner à Roland Garros son premier grand chelem, sur une surface qui lui est très favorable, évidemment beaucoup plus qu’à son adversaire en finale…

    Chang était TS15 à Roland Garros en 89. Il ne sortait pas complètement du néant comme Kuerten en 97 (un autre exploit). Mais qui était Lendl en 84 au moment de disputer Roland Garros en 84 ?

    C’était loin d’être le perdreau de l’année ! Il était TS2 tandis que son opposant en finale était TS1. Et si Roland Garros avait tenu compte des résultats sur terre battue pour déterminer les têtes de série, nul doute que Lendl aurait été mieux classé que Big Mac.

    Visiblement Coach a complètement oublié le truc mais Lendl était déjà en finale de Roland Garros en 81, trois ans auparavant, poussant même Borg aux cinq sets, pas un mince exploit puisque c’est, sauf erreur de ma part l’une des deux seules fois ou la chose s’est produite depuis la première victoire de ce dernier en 74…

    Lendl a été pour la première fois en finale d’un tournoi en 79: c’était à Bruxelles, sur terre battue et depuis les débuts de sa carrière professionnelle jusqu’à cette finale de Roland Garros en 84, Lendl a gagné 13 tournois sur terre battue et été en finale de 8 autres…

    Seul un joueur encore en activité a fait mieux que lui au cours de cette péride allant de 79 à RG 84. Ce n’est pas Wilander qui n’a alors gagné que 11 tournois sur terre et est allé en finale de 2 autres mais il est vrai qu’il n’a commencé qu’en 82. C’est Vilas qui a gagné 15 tournois sur terre et été en finale de 17 autres…

    Tout ceci est fort éloigné des résultats de Big Mac sur terre battue….De son côté en effet, Big Mac qui a commencé à gagner des tournois un an plus tôt que Lendl avait, au moment de RG 84, gagné 4 tournois sur terre battue et été en finale de deux autres…

    Entre les deux, sur terre battue, il n’y a pas photo..Le meilleur est de loin Lendl même si peu avant cette finale de Roland Garros, Big Mc avait réussi à battre Lendl en finale du tournoi Forest Hills WCT.

    Ce qui aurait pour le coup constitué un exploit historique aurait été que Big Mc parvienne à gagner RG en battant en finale Lendl dans un matchs en trois sets gagnants sur terre battue…L’inverse ne saurait évidemment être vrai…

    En réalité, considérer comme un fantastique exploit cette victoire de Lendl sur Big Mac à RG en 84, c’est comme de considérer comme un exploit le fait qu’un type cesse d’être puceau à 24 ans…Mieux vaut tard que jamais bien sûr, mais même le talent de Coach n’arrivera pas à me persuader qu’il s’agit là d’un exploit digne de figurer parmi les performances marquantes de l’histoire de l’humanité…

    • Alexis 31 mars 2012 at 15:25

      Exactement.

    • karim 31 mars 2012 at 15:54

      Exploit n’est pas un terme qui convient, c’est ce que je disais tantôt. Retour, come back, oui. Exploit non.

  22. MacArthur 31 mars 2012 at 16:36

    Les nouveaux ont-ils le droit de donner leur avis aussi? ^^

    • Alexis 31 mars 2012 at 16:58

      Oui.

    • Nath 31 mars 2012 at 17:04

      Je dirais même plus, ils y sont incités.

      • Guillaume 31 mars 2012 at 17:06

        Vu le regard que ton avatar jette à Mac, si j’étais lui je me méfierais de tes invitations :lol:

        • Nath 1 avril 2012 at 13:29

          Tu crois que c’est pour ça qu’il n’a plus posté depuis ? :twisted:

  23. Sam 31 mars 2012 at 16:52

    Effectivement, Ivan était loin d’être le perdreau de l’année. En 84, cela faisait déja au moins 4 ans qu’il était plus que crédible au plus haut niveau. 5 sets contre Borg, à 21 balais (« plus un dans le … » comme on disait déja probablement à l’époque ?), imaginons Dimitrov pousser Nadal aux cinq sets cette année. Lendl à 24 ans, c’est déjà 5 ans à subir les railleries de Mac Enroe, Connors et Noah, avec toute l’élégance qui les caractérisaient. S’en prendre plein la gueule, pour être au final taxé de « monstre froid ». Se faire traiter de tous les noms par Connors, et se voir reprocher de ne pas être particulièrement « riant ».

    Drôle de bonhomme, Lendl, et drôle d’image du bonhomme. A la fois réputé pour ses nerfs fragiles et son émotivité, et représenté en terminator des courts. A la fois tueur et poule mouillée, et au moins donc, jusqu’à 84, un tueur qui ne tuait pas. Moi je me souviens encore de son sourire quand l’arbitre a annoncé « jeu, set et match », et de sa très jolie spontanéité. Je ne sais pas si c’est l’exploit du siècle, mais à mes yeux, c’est la victoire en GC la plus attendrissante qu’il m’est été donné de voir (oui « attendrissante », j’assume !). Tout à coup, une nouvelle tête de Lendl apparaissait, et elle suggérait celle du Ivan petit garçon.

    Lendl finalement n’a jamais été un tueur de sang froid à la hauteur des deux amerloques. C’est ce qu’a montré Chang en 89. Jamais un tueur n’aurait perdu ce match. Ce jour là, Lendl a clairement montré qu’il était le même grand timide qu’à son débarquement d’Ostrava, et que Connors visait plutôt juste, le salopard, en le traitant de poule mouillée. En fait, ce que la Changerie raconte c’est que l’accumulation des GC n’avait en fait rien changé, Lendl avait été et restait, fondamentalement, une grand poule sensible. C’est pourquoi ce jour là, Chang a fait plus que battre Lendl, il l’a déshabillé. Ce service à la cuillère était le coup le plus cruel que l’on puisse imaginer, pour donner au final l’image impudique de la foule de Macias réjouis de voir Lendl à poil. L’autre grand exploit de Chang est alors arrivé le dimanche de sa victoire où les Macias ont compris que leur gentil petit lutin espiègle les avait embarqué au nom de la Cause Divine. Là, ils l’ont eu un peu mauvaise…Et Chamoulaud de remarquer que quand même, les bondieuseries, on aurait pu éviter… Trop tard, avec sa bigoterie, on peut se demander si Chang le Pieux n’a pas finalement commis un péché avec sa cuillère. En conséquence de quoi, il semblerait légitime qu’aujourd’hui le débat soit enfin ouvert sur la Moralité de cette Cuillère, et la pertinence de laisser son trophée à Chang.

    • Alexis 31 mars 2012 at 17:02

      J’adhère mille fois à ton post. Ce service à la cuillère, c’était la curée (servi par le curé du coup).

    • Guillaume 31 mars 2012 at 17:05

      « Il vient de remercier un dénommé Luigi… Quelqu’un peut-il me dire qui est ce Luigi ? »

      • Elmar 31 mars 2012 at 17:13

        Ca, c’était en 95, pas en 89…

        • Guillaume 31 mars 2012 at 17:30

          Ca fait toujours trop de temps à endurer Nelson !

      • Arno, l'homme des antipodes 31 mars 2012 at 19:22

        Alors pour le coup, j’étais trop jeune… C’est quoi cette histoire de Luigi ?????

      • Colin 31 mars 2012 at 19:55

        Chang: « I thank lord Jesus »

        voir détails ici:
        http://www.eurosport.fr/top-class_blog164/le-top-10-des-grosses-boulettes_post1641104/blogpostfull.shtml (boulette n°10)

        • Arno, l'homme des antipodes 31 mars 2012 at 20:27

          Merci Colin !! Nelson est un génie.

  24. Colin 31 mars 2012 at 17:18

    Moi j’aime bien les articles qui donnent lieu à de longs et passionnés débats, alors je dis merci Coach.

    J’ai vécu la finale de 1984 en pointillés car je révisais mon bac et venais voir des petits bouts de match tous les quarts d’heure. J’étais bien évidemment pour Lendl, de la même façon que je serai(s) pour Murray s’il se qualifie pour la finale de Roland-Garros 2012 contre Djokovic ou Nadal: tout simplement parce que je trouvais qu’il était grand temps qu’il se déniaise (bon, j’avoue qu’à l’époque je détestais encore MacEnroe / détestation exacerbée par sa série de victoires ahurissante du début d’année). J’ai donc été absolument époustouflé par son retour en cours de 3ème set et par le fait qu’il arrive à tenir jusqu’au bout, à l’opposé de ce à quoi il nous avait habitué jusque là en finale de grand chelem.

    Bon, cependant ce n’est pas pour autant un exploit absolu: comme l’ont fait remarquer Antoine et quelques autres, ce n’était jamais qu’un simple retour à la normale, même si ce n’était pas gagné au début du 3ème set (vu le niveau stratosphérique de MacEnroe – mais c’était un match en trois sets gagnants, pas en 2).

    Par ailleurs, pour tous ceux qui écrivent ici que l’exploit absolu aurait été que ce soit Mac Enroe qui remporte cette finale, notamment en trois sets, hé bien dans ce cas je vous signale qu’un exploit équivalent s’est VRAIMENT produit, au même endroit et pile 12 mois auparavant : un certain Yannick Noah s’est imposé porte d’Auteuil avec un merveilleux jeu d’attaque (et quasiment pas de coup droit) en battant Lendl en quart (6/0 au quatrième set) et Wilander (tenant du titre) en finale, en 3 sets secs. Dans le genre exploit absolu (et unique) ça se pose un peu là.

    Je n’ai rien vu du Roland-Garros 1989 car je me trouvais à Montréal, Qc cette année là et le seul sport qu’on voyait à la télé chez nos amis québécois c’était le hockey sur glace (et aussi du base-ball l’été). Mais, vu de l’extérieur, je trouve en effet ahurissante la performance de Chang, 17 ans et 3 mois (j’ai un fils de 17 ans et 3 mois!), notamment la façon dont il a embrouillé Lendl. J’aurais du mal à lui trouver la moindre malice dans le fait de servir à la cuiller puisque moi-même j’y ai systématiquement recours lorsque je veux éviter d’enquiller les doubles-fautes :lol: D’ailleurs je suis effaré de voir que plus personne n’utilise ce coup aujourd’hui (comment peut-on stigmatiser l’uniformité du jeu d’un côté, et, de l’autre, reprocher à Chang (ou à Hingis) un seul petit malheureux service à la cuiller dans toute sa carrière?). Il me semble même totalement tordu de considérer qu’un service à la cuiller ne serait pas « chevaleresque » alors qu’un énorme parpaing tiré à 175 km/h, archétype de la violence brute et sauvage, le serait. Est-ce écrit dans les règles du tennis qu’un coup gagnant doit être le plus violent possible?

    Arantxa… Jamais pu m’y faire. La mobylette et les moonballs, berk. Mais, en l’occurrence, des trois exploits cités par Coach, c’est indubitablement elle qui réussit le plus fou des trois. Pour reprendre l’analogie de Guillaume, c’est comme si un jeunot de 17 ans battait, dans deux mois, un Nadal sans douleur au genou en finale de Roland-Garros, et en 5 sets s’il vous plait.

    Enfin, pour en terminer, je dirai que j’en ai tellement marre de la domination du big four sur le tennis mondial que je signerais des deux mains, des deux pieds et même du reste pour qu’un petit jeune inconnu, maniant habilement le service à la cuillère, la position en retour de service 4 m AVANT la ligne et autres préceptes du winning ugly, s’impose à Roland-Garros cette année, en marquant tout l’irrespect nécessaire à ses glorieux aînés. Ça nous changerait, et l’on serait ravi de détester ce petit blanc-bec.

    • Colin 31 mars 2012 at 17:26

      PS: sauf si c’est un bigot qui se signe après chaque coup gagnant (ou encore, pire, après chaque faute directe de son adversaire!!), faut pas pousser mémé dans les orties!

    • Guillaume 31 mars 2012 at 17:33

      C’est où qu’on (co)signe ?

      • karim 31 mars 2012 at 17:40

        Juste après mon paraphe.

      • Sam 31 mars 2012 at 17:41

        Entendons-nous bien, la question de la Moralité en matière de Cuillère se pose seulement:
        - Quant tu joues pour Dieu,
        - Que ton adversaire est une poule mouillée blessée, et que tu le sais,
        - Que tu es techniquement capable de servir normalement.

        Sinon, ça passe.

    • Coach Kevinovitch 31 mars 2012 at 18:55

      « c’est comme si un jeunot de 17 ans battait, dans deux mois, un Nadal sans douleur au genou en finale de Roland-Garros, et en 5 sets s’il vous plait. »

      Pourquoi dans vos souhaits, le jeunot doit toujours battre NADAL à ROLAND-GARROS? Bande de malotrus! :mrgreen:

      Et ne me dites pas que c’est parce mon article traitait de 3 exploits à Roland?

      Il a déjà eu Soderling, ça suffit! Ohhhhhhhhhhhh

      Votre jeunot, il bat qui il veut mais dans tout autre Grand Chelem que Roland-Garros, point barre!

      • Colin 31 mars 2012 at 19:00

        Soderling aurait fait l’affaire… s’il avait battu Federer en finale!

      • Humpty-Dumpty 31 mars 2012 at 20:40

        Soderling aurait fait beaucoup plus s’il avait battu Federer. Gagner en battant les deux qui avaient joué les trois finales précédentes… Et gagné la quatrième avant où l’autre n’était pas juste parce que sorti en 1/2 ? Plus que monstrueusement monstrueux !

        (Qui a dit « Stich » ?)

        (La différence ? Stich était un type plutôt sympathique avec un jeu d’une pureté esthético-technique remarquable – même si ce n’est que mon avis.)

      • Humpty-Dumpty 31 mars 2012 at 20:53

        Ah zut, je n’avais pas encore lu toutes les réponses : je vois que le remarquable cas de Stich a déjà été débattu. Tout de même, il mérite d’être souligné, même en ayant indubitablement « le jeu pour », c’était un incontestable exploit.

      • Colin 31 mars 2012 at 23:25

        Dans mes bras!

  25. karim 31 mars 2012 at 17:52

    Moi le spoongate je dis que c’est une tempête dans un ballon de beaujolais, faut pas déconner. Si FED fait craquer Nadal en finale de RG en ayant recours à un service à la cuiller puis une position ultra avancée au retour, tout le monde criera au génie, au stratège d’exception. Mais quand c’est un petit clandestin echappé d’un sweatshop californien, c’est juste de la bassesse, de l’horrible antijeu et booooooo que c’est pô bien. La foule à vraiment ses favoris. Ce que je retiens c’est qu’un gars de 17 ans à réussi le tour de force de replonger termintor dans ses années chicken.

    Le rôle de coach sur ce site est essentiel et c’est grâce à ça qu’on ne s’endort pas à se masturber le FED face au miroir drapé dans une toge de chérubin griffée RF. Y’a des Arantxa, des Chang, le monde serait chiant et affreusement banal peuplé uniquement de Rogers et de Stefans.

    • Nath 31 mars 2012 at 18:08

      Je suis entièrement d’accord.

    • Quentin 31 mars 2012 at 19:19

      Sûr!

      Faut juste espérer qu’à l’avenir on aura encore des stefans et des rogers parmi les vainqueurs de GC, et pas plus que des Arantxa et des Chang.

      « c’est une tempête dans un ballon de beaujolais »

      Elle est énorme celle là!

  26. karim 31 mars 2012 at 17:53

    Ceci dit une année à RG Mecir servait régulièrement à la cuiller agacé d’accumuler les doubles fautes. Il était en vraie sharapovite.

    • MONTAGNE 1 avril 2012 at 18:13

      M’en souviens pas !!

  27. Antoine 31 mars 2012 at 18:34

    Moi, je n’ai strictement rien contre les services par le bas ou contre les positions de retour avancées et donc risquées. Ce que Chang a fait contre Lendl relevait d’une inspiration géniale. Par ailleurs, la bigoterie de Chang ne parait être un sujet complètement secondaire…

    Je ne pense pas que la notion d’exploit soit si subjective que cela.

    Un exploit entre dans l’un ou l’autre des catégories suivantes:

    -un succès totalement improbable tant le niveau du vainqueur, ou celui de ses adversaires, jusque là paraissait devoir l’interdire: exemples: Chang en 89, Kuerten en 97

    -un retournement de situation très improbable tant le match paraissait plié: ex: Gaudio en 2004

    -un niveau de jeu tel qu’il paraissait complètement improbable et que le vainqueur écrase l’autre: ex: Big Mc en finale 84 à Wimby, Sampras en 99, Nadal en 2008 en finale à RG, Mais à dire vrai, je trouve que la notion d’exploit est discutable si le vainqueur est pas le favori, ce qui est pas le cas des exemples cités… Néanmoins, survoler un tournoi et le gagner sans perdre un set est bel et bien un exploit, qq chose qui arrive très rarement…

    Après, ce qui est plus subjectif est de savoir si un cas particulier entre ou non dans l’un de ces catégories..

  28. Coach Kevinovitch 31 mars 2012 at 18:47

    On va essayer de répondre à tous ceux qui n’ont pas reçu de réponse:

    @Patricia: Dans le chapeau de mon article, j’ai précisé le critère de « sélection » comme suit: « Le critère principal sur lequel s’est basé cette sélection particulière n’est pas tant l’exploit en lui-même que la difficulté, pour le champion ou la championne, que représentait cet accomplissement à l’instant T ».

    J’ai beaucoup d’affection pour le joueur Nadal mais l’instant T de sa victoire à Wimbledon dit qu’il a été double finaliste consécutif en prenant 1 puis 2 sets lors de ces finales. L’instant T dit qu’il vient de gagner au Queen’s, qu’il est sur une série de 26 victoires d’affilée, qu’il va rencontrer Federer contre qui il mène largement aux H2H et qu’il vient de saucissonner en finale de Roland-Garros. Le sieur Federer fait de surcroit son début de saison le plus pourri depuis 2003. L’instant T nous dit aussi que le gazon de 2008 n’est pas le gazon de 1998 où à 12 ans, Nadal dit publiquement vouloir triompher là-bas. Oui, il y a eu un gros travail spécifique sur herbe effectué par Nadal mais il aurait été plus considérable sur gazon de 1998. Du coup, la difficulté de l’exploit à l’instant T pour Nadal est moins grande que les autres.

    Jérôme: Pour Ivan, il y a un avant et un après Roland-Garros 1984 (d’aucuns mettent cette limite à l’USO 1985), donc si tu analyses les 15 finales jouées à partir de celle de RG 1984 qui est donc la numéro 1, il perd contre Wilander à RG 1985, Becker et Cash à Wimbledon 1986 et 1987, Wilander et Becker à l’USO 1988 et 1989, Becker à Melbourne. Que des défaites honorables.

    McEnroe n’a joué qu’une finale en dehors de Londres ou New York parce qu’il n’était pas assez bon arriver jusque là et risquer de perdre comme gagner.

    @Ivantoine, Karim: Ivantoine, je te remercie de me citer tout le palmarès de Lendl sur terre avant l’exploit de 1984 quand Lendl devient le Big Brother du tennis. Quand vous dites que Lendl n’a pas fait un exploit et que s’il y avait eu un exploit, il aura été une victoire de McEnroe en trois sets, vous faites un très joli hors sujet.

    L’exploit que je décris pour Lendl n’est pas du même type que celui de Chang et Sanchez. Les deux ados de 1989 ont fait un exploit similaire gagné le tournoi en sortant les grands pontes du tennis de l’époque: Chang dans des circonstances légendaires tant son parcours est insensé et inexplicable; Sanchez parce qu’elle bat la monarque absolue du tennis au sens strict du terme en GC du tennis de l’époque sur son propre territoire à 17 ans.

    L’exploit de Lendl est de s’être déniaisé en Grand Chelem alors que sur cette finale, il avait tout ou presque pour cela ne se produise pas:

    -Il jouait McEnroe, numéro 1 mondial et déjà multiple vainqueur en GC pas un Pernfors ou un Verkerk, un Chris Lewis ou un Baghdatis.
    -Mc Enroe jouait à son zénith avec 42 victoires pour zéro défaite depuis le début de la saison.
    -Mc Enroe joue un tennis de feu pendant deux sets et demi qui met Lendl complètement à la rue.

    Après la fin du second set, la question que j’aurais posée si j’étais de ce monde à cet instant-là est: Pourquoi diable Lendl, qui a perdu ses 4 premières finales de GC dont certaines avec des craquages mentales, va se mettre comme par magie, à y croire, mieux jouer et gagner alors qu’il se fait tailler en pièces?

    L’exploit de Lendl repose ici, la configuration est la pire pour se dépuceler en GC pourtant il l’a fait. De plus, McEnroe a résisté jusqu’au bout contrairement à Orantes qui s’est dissout dès le début du troisième set contre le jeune Borg dix ans plus tôt. Certes moins céleste, il a été là tout le match et Lendl a dû à chaque fois forcer la serrure car McEnroe n’a fait aucun cadeau (sauf la balle de match si on veut).

    Où Lendl est allé chercher cette force d’y croire et de faire ce come-back au pire moment? Il est là, l’exploit d’Ivan.

    Oui, Karim, la foule a ses favoris et les exploits sont souvent jugés à la tête de ceux qui les réalisent. C’est le plus mauvais côté de la subjectivité humaine surtout quand certains utilisent des critères pour la légitimer et détruire ce qui n’est pas comme on voudrait qu’il soit.

    De plus, le spoon serve est beaucoup plus compliqué à réaliser qu’on ne le pense car la difficulté ne réside pas de faire passer la balle au dessus du filet dans le bon carré de service MAIS bien de mettre en danger l’adversaire et ne pas que cette tentative osée mette en difficulté le serveur. Un spoon serve au rebond un peu trop haut et c’est le serveur qui paye l’addition.

    Bref ce coup n’est en rien déloyal d’ailleurs la foule montre toute sa versatilité face à ce genre de coups. Quand c’est Ivan qui le fait, on applaudit sur le coup parce que ça le rend bête et qu’Ivan, on le déteste. Quand c’est la « Reine Steffi » qui s’en prend un par la « super peste pourrie gâtée trop frimeuse » Martina, on crie au scandale et on siffle.

    Pour finir, je tiens à dévoiler le fait que mon top 3 n’est pas un classement même si les numéros peuvent le laisser supposer.

    Merci de vos réactions et j’espère que vous avez apprécié, si ce n’est pas le cas, exprimez-vous, ce sera encore plus intéressant.

    • Quentin 31 mars 2012 at 19:14

      Intéressant!

      On remarquera aussi que les 4 finales perdues par Lendl ne sont pas scandaleuse: Borg à RG, Connors deux fois à l’US Open, et Wilander à l’Open d’Australie sur sa plus mauvaise surface. Donc là aussi des défaites honorables.

      le « spoon serve »: angliscisme, Antoine va te tuer!

  29. William 31 mars 2012 at 18:52

    J’y pense et on en avait déjà parlé avec le « Touché par la grass » de Karim, mais Agassi à Wimbledon 91 est selon un exploit majeur de l’ère Open.

    • Coach Kevinovitch 31 mars 2012 at 18:57

      C’est sûr mais comme Karim en avait déjà fait un article, il m’avait déjà coupé l’herbe sous le pied! :mrgreen:

    • Colin 31 mars 2012 at 19:03

      Je dirais même plus: Wimbledon 92.

      Ceci dit, William, ton lapsus est significatif: Wimbledon 1991 est tout aussi remarquable, puisque Stich bat coup sur coup Edberg et Becker, triples finalistes en titre.

      • Alexis 31 mars 2012 at 19:17

        Pas tout à fait d’accord : Stich a le jeu qu’il faut, sa victoire est techniquement explicable, il a les armes pour battre les sus-cités, et a juste oublié de céder à la pression de l’évènement. C’est un peu comme Sampras qui bat Lendl à l’US open en 90 : tout le monde s’extasiait mais il avait un jeu qui le prédestinait à la victoire, c’est simple il faisait tout mieux que Lendl (le coup droit! Le service!).

      • Colin 31 mars 2012 at 19:48

        Oui mais ce qui est remarquable dans le cas de Stich c’est qu’en 1991 il sort de nulle part: il a fini l’année 1990 à la 42ème place mondiale et n’a remporté qu’un seul titre (Memphis en indoor).
        En 1991 il fait sa « breakthrough year » puisqu’il accumule les demi-finales (Indian Wells, Hambourg, Roland-Garros, Rosmalen) et les finales (Adelaïde, Sydney, Memphis), toutes perdues) jusqu’à atteindre la 9ème place ATP avant Wimbledon.

        Et là il aligne à la surprise générale les TS 4, 1 et 2…

        Alors il avait peut être le jeu pour gagner à Wimb mais dans ce cas, Rafter, Philippoussis, Henman et Roddick (et, pendant qu’on y est, Karlovic, Llodra…) l’avaient aussi mais n’y ont jamais gagné.

        Sampras à l’US Open 1990 c’est un peu pareil en effet, sauf que lui, on l’avait vu venir, ça faisait un moment qu’on se disait qu’il allait éclater (vu que Chang et Agassi l’avaient devancé alors qu’ils étaient manifestement moins doués).

  30. William 31 mars 2012 at 20:28

    Sharapova a un plan infaillible pour rester numéro 2 : paumer toutes ses finales. Et sans la manière svp. Voilà qu’elle craque à chaque fin de set contre la terreur Radwanska. Où est passé la gamine qui collait une dérouillée à Serena sur le Centre Court de Wimbledon ?

    • Arno, l'homme des antipodes 31 mars 2012 at 20:43

      Il manque à Masha le côté tueur qu’elle avait à ses débuts. Les épreuves et les blessures lui ont fait perdre ce côté inexorable et insouciant… Tout en la rendant infiniment plus sympathique !! Je crois pouvoir dire que Maria est actuellement ma joueuse préférée.

      Mais quand viendra le déclic dans une grande finale, avec le mental impressionnant dont elle fait toujours preuve lors des tours précédents, ça va faire très mal de nouveau. Pourquoi pas à Wimbledon, histoire que la femme rejoigne la fameuse gamine, 8 ans plus tard ??

    • Coach Kevinovitch 31 mars 2012 at 20:45

      Horrible, ce triplé poulidorien Open d’Australie-Indian Wells-Miami! :mrgreen:

      En tant que fan de Sharapova depuis 2003, ça me fait mal. Je commence à croire qu’elle est trop limitée techniquement pour battre une fille comme Azarenka ou une Radwanska à son meilleur niveau.

    • Antoine 31 mars 2012 at 23:16

      Sharapova sert tellement mal que je la vois mal faire quoi que ce soit à l’avenir…

      • William 31 mars 2012 at 23:18

        L’Equipe parle de 46 fautes directes… En 22 jeux joués ça fait beaucoup c’est vrai…

        • Antoine 31 mars 2012 at 23:41

          Et combien de doubles là dedans ?

          • William 31 mars 2012 at 23:44

            Une seule (!) pour trois ace selon l’application ATP. Avec elle il faut choisir : soit elle fait beaucoup de fautes directes, soit beaucoup de doubles…

  31. Quentin 31 mars 2012 at 22:09

    http://www.youtube.com/watch?v=G4YTRWtSLQo

    Juste pour la tête de Djoko avec la légende WTF?!?!?!?! à la première minute :lol:

  32. Elmar 31 mars 2012 at 22:18

    @Ulysse: J’en avais déjà parlé récemment au sujet de Seles, mais je crois sincèrement que tu te trompes quand tu fais peser la responsabilité d’une descendance tennistique sur un joueur (ici Lendl).

    Je ne pense pas que l’évolution du tennis se fasse ainsi, parce qu’on cherche à imiter tel ou tel joueur. Je pense que l’évolution est dûe aux changements de matériel et de surface, à l’amélioration du physique des joueurs, à l’amélioration des entraînements et sans doutes à d’autres facteurs que je n’ai pas en tête. Alors évidemment, la découverte d’une nouvelle technique chez un joueur peut donner des idées aux suivants; c’est le cas du revers sauté, par exemple. Mais bon, estimer que si Lendl n’avait pas existé, le tennis des années 90 aurait été différent de ce qu’il a été, ça me paraît assez absurde.

    Tout ce que cela démontre, c’est que lorsqu’il y a un précurseur d’un tennis qui, nécessairement, arrivera, et bien ce précurseur a un avantage certain sur ses contemporains. Quand Rosset débarque avec son service entre 200 et 210 km/h, il possède d’une arme létale qui lui permet d’arriver dans le top-ten. Or, en 2012, quel joueur n’atteint pas les 200 km/h? C’est devenu un coup totalement banal. Rosset n’a pas influencé le tennis, il a simplement été l’un des premiers à frapper si fort. Comme il était l’un des premiers, cela lui a suffi à faire une carrière fort honorable alors qu’aujourd’hui il serait un 80ème mondial.

    • Colin 31 mars 2012 at 23:24

      Euh, il y avait quand même eu Roscoe Tanner avant lui.

    • Elmar 31 mars 2012 at 23:26

      Oui oui, bien sûr. J’ai pris un exemple au hasard…

    • Ulysse 31 mars 2012 at 23:34

      Elmar, je suis bien d’accord que lorsqu’une technique arrive de façon certaine, peut importe le premier à l’appliquer, ce n’est qu’un précurseur et pas la cause de l’évolution. Pour le service en tant qu’arme de destruction, ce serait arrivé de toutes façons, c’était d’ailleurs déjà le cas avec Tanner avant Rosset.

      Je pense différemment de toi sur un point: le tennis n’avait pas obligation à évoluer vers l’uniformisation. Le matériel n’avait pas nécessairement à favoriser cette évolution. Les fabricants ont remplacé le bois par la fibre de verre (et un peu de carbone) pour l’agrément du tennis loisir et ce faisant ont transformé un sport où se confrontaient des styles variés en un combat om seul le compromis puissance / régularité nous sauve de la complète monotonie. Cette évolution est majeure au point que le winner du fond de court est maintenant à tout moment accessible dès le niveau 3-4ème série. La prise du filet n’est plus une option sérieuse. Le talent et le génie ont fait place au stakhanovisme et à la répétition.

      Lendl n’est pas la cause de l’évolution. C’est plutôt Head, Wilson, Prince, Donnay. Mais on les a laissé faire, et c’est lui qui a prouvé au monde que la puissance de feu c’était l’avenir.

      Les deux derniers jeux de la finales de 84 dans le lien de CK en haut d’article sont très emblématiques. Lendl ne fait aucune faute, ne prend aucune initiative à part un service gagnant, et transperce facilement Mac si celui-ci a le malheur de faire une volée vaguement d’attente. Mac attaque sans arrêt, fait quelques imprécisions et deux fautes directes en trop. C’est tragique comme du Fed-Nadal, mais en caricature. Même si ce n’est pas Lendl qui a rendu celà possible, c’est quand-même le legs de Lendl au tennis.

      • Elmar 31 mars 2012 at 23:47

        Alors on est d’accord sur le fond, moins sur la forme.

    • Antoine 31 mars 2012 at 23:35

      Il y en a eu un bon paquet avant Rosset mais Elmar a raison: c’est bien pour cela que Rosset est parvenu à rentre dans le top 10.

  33. Antoine 31 mars 2012 at 23:11

    Je n’ai pas pour ma part écrit que c’eut été un exploit que Big Mac gagne cette finale de RG en 84 en trois sets mais qu’il gagne cette finale- point barre. 3, 4 ou 5 sets, peu importe..Cela n’a aucune espèce d’importance.

    Le fait est que Lendl était alors beaucoup plus fort que lui sur terre battue comme je pense l’avoir démontré, et la suite de leurs carrières respectives n’a fait que le confirmer. Big Mc était numéro un mondial mais loin de valoir ce classement sur terre battue. C’est la même chose pour Sampras ensuite…

    Le fait que Lendl gagne en cinq sets après avoir perdu les deux premiers montre que celui-ci n’a pas lâché l’affaire, mais c’est quand bien le minimum que l’on puisse attendre d’un joueur professionnel qui joue une finale de GC. Le fait qu’il ait lâché prise dans des matchs similaires, et tout particulièrement en finale de l’US Open en 83 ou il prend une bulle au quatrième après avoir perdu le troisième set alors qu’il avait eu l’opportunité de mener deux sets à un puisqu’il a eu une balle de troisième set montre seulement qu’il avait depuis progressé dans ce registre, heureusement pour lui sinon on se souviendrait de Lendl comme d’un type qui n’a jamais été capable de gagner une finale de GC. Il ne s’est pas mis subitement à y croire au cours du troisième set, il a toujours cru, à raison, qu’il pouvait gagner..

    C’est bien normal et il n’y a pas de quoi en faire un plat, ni de considérer qu’il s’agisse là d’un exploit remarquable. Il n’a pas lâché prise, Big Mc non plus d’ailleurs (je suis d’accord sur ce point) mais comme il arrive presque mécaniquement, entre le défenseur et l’attaquant, plus le match dure, plus les chances de l’attaquant diminuent et ceci est encore plus marqué sur terre battue que partout ailleurs. Que Lendl se soit imposé au finish n’est donc nullement à ranger au rang des surprises non plus…

    Lendl a gagné ce match parce qu’il était plus fort que Big Mc sur terre battue et que ce dernier n’a pas été en mesure de jouer trois sets au niveau auquel il était parvenu à évoluer durant deux sets. Je n’ai jamais pensé sur le moment que le match était plié parce que Big Mc menait deux sets à zéro.

    Je ne retire rien au mérite du riant Ivan qui avait en face de lui le meilleur Mc Enroe que l’on ait vu sur terre battue et qui a réussi à gagner trois sets de suite après en avoir perdu deux mais ce résultat n’est, en soi, ni une surprise, ni à ranger au rang des plus grands exploits. C’est même d’une banalité que l’on pourra -ou non-estimer désolante que de constater qu’à Roland Garros, il est réellement exceptionnel, entre deux joueurs par ailleurs très bons, que ce soit l’attaquant qui parvienne à l’emporter sur le défenseur pour employer cette terminologie réductrice mais parlante..

    Big Mc est l’une des victimes, la plus emblématique peut être, de cette loi d’airain de la terre…

    Quand à notre ami Ivan, il a certainement franchi un cap à cette occasion, mais n’a fait que ce qu’il aurait du parvenir à faire depuis quelques années déjà…C’est peut être un exploit pour lui, mais ce n’est pas à ranger parmi les exploits de l’histoire du tennis, sauf à considérer à chaque fois que c’est un exploit que de remonter deux sets. Bien que ce ne soit évidemment pas le cas le plus fréquent, ce n’est pas non plus quelque chose de rarissime, sinon cela ferait longtemps que l’on aurait réduit le format des matchs en GC à deux sets gagnants..

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