Do you know Anthony Wilding ?

By  | 28 mars 2013 | Filed under: Histoire

Les affirmations « Donald Budge est le premier (et seul avec Laver) à avoir remporté tous les tournois majeurs sur une année calendaire » et « Rafael Nadal est le recordman de victoires consécutives sur terre battue » semblent être des vérités irréfutables… Mais si je vous disais que ce n’est pas tout à fait le cas ? En réalité, vous serez bien surpris d’apprendre que le vrai détenteur de ces records est un obscur Néo-Zélandais nommé Anthony Wilding !

Mais qui est Anthony Wilding ? Si vous n’avez jamais entendu parler de lui, ne vous inquiétez pas, c’est tout à fait normal vu qu’il est né en Nouvelle-Zélande en 1883 (de tous les 15-lovers, seul Antoine a probablement eu le privilège de le voir jouer).

Fils d’une famille britannique aisée, Wilding a grandi dans une maison comprenant deux courts de tennis : un court d’été en gazon et un court d’hiver en asphalte. Lors de ses études de droit en Angleterre, Wilding développa son jeu en s’inscrivant au Cambridge University Lawn Tennis Club et remporta le championnat d’Écosse en 1904.

Terminées les études : Wilding rentre au pays en 1905 et s’impose une première fois à l’Open d’Australie (ou plus précisément d’Australasie) en 1906. En équipe, avec l’autre star de l’époque, l’Australien Norman Brookes (vainqueur de Wimbledon 1907), et après un premier échec en finale en 1905, Anthony remporte trois Coupes Davis consécutives entre 1907 et 1909. Après avoir à nouveau remporté l’Australasie en 1909, Wilding décide en 1910 de s’installer définitivement en Europe, aussi bien pour des raisons professionnelles (il est avocat et seuls les nantis pouvaient à l’époque se permettre le luxe de jouer au tennis, sport amateur) que pour y disputer les tournois européens (les avions de ligne n’existant pas encore, le voyage en bateau durait plus de deux mois), renonçant dès lors à disputer la Coupe Davis jusqu’en 1914.

Ce choix s’avéra crucial pour Anthony. Motocycliste hors-pair, il sillonna l’Europe sur moto pour y disputer un grand nombre de tournois. Il remporta la médaille de bronze aux Jeux olympiques de Stockholm en 1912, et surtout quatre fois consécutives le tournoi de Wimbledon (de 1910 à 1913). Certes, à l’époque le tenant du titre était directement qualifié pour la finale et la plupart des meilleurs joueurs américains et australasiens étaient absents, mais toutefois Wilding fut considéré comme le vrai numéro 1 mondial de 1911 à 1913.

Il perdit finalement son titre en 1914 face à son ancien partenaire de Coupe Davis, Norman Brookes, venu spécialement d’Australie. Pas rancunier, Wilding s’associa à nouveau avec Brookes pour remporter le tournoi de double avant de s’en aller aux States remporter une dernière Coupe Davis.

Enrôlé dans l’armée britannique lors de la grande guerre, Anthony mourut à 31 ans sur le front français en 1915. La légende dit que ses dernières paroles furent « On ne peut pas toujours être le meilleur… »

Passé ce bref rappel bibliographique, qu’a donc à voir ce spécimen de l’ère paléozoïque du tennis avec nos records ? Et bien… toutes ères confondues c’est lui qui les détient !

Bien qu’ayant grandi sur gazon, Anthony était en fait très à l’aise sur terre battue, au point de remporter 75 de ses 115 titres (connus) sur cette surface ! Autant dire que Vilas et ses 45 titres sur ocre peuvent aller se rhabiller… Notre Tony y était si à l’aise qu’il remporta 11 tournois sur 11 disputés sur terre battue en 1914, dont 7 en 7 semaines consécutives du 9 février au 30 mars 1914 (soit 32 matchs consécutifs) !

Mais c’est un autre chiffre qui rend mieux compte de l’étendue de sa domination sur terre : entre sa défaite fin mai 1910 contre Max Decugis, et sa victoire au Championnat du monde de terre battue 1914 (dernier match de sa carrière sur ocre), Anthony a perdu… 0 rencontre sur cette surface, pour 31 victoires en tournois et 100 matchs consécutifs ! Et encore, ce dernier chiffre n’est probablement pas le bon vu que pour 11 tournois on ne dispose que du résultat de la finale. En comptant une moyenne à l’époque de quatre tours par tournoi, Anthony pourrait avoir en fait atteint le chiffre stratosphérique de 133 victoires consécutives, soit plus que la mythique Chris Evert (125 victoires).

De plus, pour ne pas faire dans la demi-mesure, Anthony Wilding est en réalité le premier joueur à avoir remporté tous les tournois majeurs sur une année calendaire, 1913 en l’occurrence. Pourtant, si on consulte le palmarès officiel, Anthony n’a que 6 titres du Grand chelem à son palmarès : quatre Wimbledon (1910-1911-1912-1913) et deux championnats d’Australasie (1906 et 1909). De plus, dans le cas de cette dernière épreuve, Wilding ne l’a même pas disputée en 1913. Comment peut-il donc avoir remporté tous les majeurs cette année-là ?

En fait, l’explication est extrêmement simple : en 1913, l’Australasie ne faisait tout bonnement pas partie des majeurs officiels reconnus par la Fédération internationale de tennis (qui s’appelait alors International Lawn Tennis Federation), pas plus d’ailleurs que Roland-Garros (qui n’existait pas) ou l’US Open. Les trois tournois majeurs officiels désignés par la ILTF étaient :

  • The World Hard Court Championship : en dépit de son nom, il s’agit d’un tournoi sur terre battue qui se disputait à Paris ;
  • The World Lawn Tennis Championship : en gros, c’est Wimbledon ;
  • The World Covered Court Championship : tournoi qui se disputait à Stockholm sur un court en bois.

Wilding est le seul homme à avoir remporté ces tournois sur une année calendaire (en 1913) en battant respectivement le Français André Gobert 6/3 6/3 1/6 6/4, l’Américain Maurice McLoughlin 8/6 6/3 10/8 et le Français Maurice Germot 5/7 6/3 6/2 6/1.

Si Budge est bien le premier à avoir remporté les quatre Majeurs actuels sur une année calendaire, réalisant par là-même le « Grand chelem » (expression qui ne fut d’ailleurs utilisée qu’à partir de 1938 grâce à un journaliste qui reprit ce terme venant du bridge), force est de constater qu’Anthony Wilding est bien le premier joueur de l’histoire à avoir remporté tous les tournois majeurs officiels sur une année calendaire. C’est bien dommage que l’institutionnalisation rétroactive des quatre majeurs actuels ait relégué son exploit aux oubliettes de l’histoire du tennis, y compris sur le site du Tennis Hall of Fame dont il fait partie depuis 1978…

PS : pour qui cela peut intéresser, la liste quasi complète de ses matchs est consultable ici.

PPS : Au passage, Wilding est aussi co-détenteur d’un autre record ; il est un des trois joueurs de l’histoire à avoir remporté un tournoi du Grand chelem en disputant 8 matchs (au lieu de 7), à Wimbledon en 1910.

PPPS : Nadal aura au moins eu sa revanche. En remportant huit titres consécutifs à Monte-Carlo, il a effacé des tablettes le précédent record de quatre victoires consécutives détenu par… Anthony Wilding. Décidément, notre ami est plein de ressources !

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295 Responses to Do you know Anthony Wilding ?

  1. JoAkim 29 mars 2013 at 00:40

    et voila le break pour Richie

  2. Elmar 29 mars 2013 at 00:41

    Et hopp, break en poche après avoir lui-même sauvé de balles de break sur le jeu précédent.

    Il défend bien et est agressif quand il peut. De nets progrès aussi en retour où il est un peu moins loin de sa ligne et, surtout, ne fait plus un pas en arrière avant de jouer la balle.

  3. Elmar 29 mars 2013 at 00:42

    Ce qui est moins réjouissant, c’est que Ferrer va battre Gasquet en finale.

  4. JoAkim 29 mars 2013 at 00:44

    Ce pauvre Berdych est vraiment handicapé quand il faut qu’il faut venir au filet

  5. JoAkim 29 mars 2013 at 00:46

    3 balle de double break et accesoirement de set

  6. JoAkim 29 mars 2013 at 00:47

    Et voila de la bel ouvrage !

  7. Elmar 29 mars 2013 at 00:50

    Richard G., 26 ans, le champion que la France attend.

  8. JoAkim 29 mars 2013 at 00:50

    Revers limpide, tendance génial, coup droit solide, tactique parfaite, très bonne jambes, assez décontracté… Et ça fait vraiment une énorme différence avec le jeu quand même très frustre de la grande tchèque

  9. JoAkim 29 mars 2013 at 00:54

    je subodore une énoooorme branlée dans le deuxième set

  10. JoAkim 29 mars 2013 at 00:59

    énooorme passing de CD pour le break et 2-0 pour Richie

  11. JoAkim 29 mars 2013 at 01:01

    Il a l’air serein… c’est beau à voir franchement !

  12. JoAkim 29 mars 2013 at 01:05

    Enooorme revers pour le 3-0 et 7 jeux d’affilée pour Richie… Un festival

  13. JoAkim 29 mars 2013 at 01:09

    Une amortie de dingue… Berdych reste digne mais il vit une véritable torture

  14. JoAkim 29 mars 2013 at 01:10

    Et pourtant il joue bien aussi le bougre et d’ailleurs il gagne son premier jeu depuis 3-2 dans le premier.

  15. JoAkim 29 mars 2013 at 01:13

    Magnifique jeu remporté par Gasquet (peut-être le plus beau du match) et 4-1

  16. Alexis 29 mars 2013 at 01:14

    Trop bon ce qu’il lui met à la Berde! Vamos Richie! Ce RLL gagnant en reculant pour faire 4 1 fut délectable.

  17. JoAkim 29 mars 2013 at 01:16

    ça fait quand même 10 ans qu’on attend qu’il joue comme ça… Et bien moi je dis que ça valait le coup d’attendre.

  18. Alexis 29 mars 2013 at 01:18

    Et encore un RLL !

  19. JoAkim 29 mars 2013 at 01:19

    Berdouille a sauver la dernière commode de mémé mais il sait bien que sa baraque est foutue maintenant ! 4-2 pour gasquet

  20. JoAkim 29 mars 2013 at 01:22

    et voila jeu blanc conclu par un ace. 5-2 Richie qui respire la tranquile cruauté du prof qui humilie le cancre !

  21. JoAkim 29 mars 2013 at 01:24

    Tommy baudruche se jette à l’eau pour récupérer le guéridon de tante paulette ! 5-3
    Allez Richie fais nous un chef d’oeuvre pour finir !

  22. JoAkim 29 mars 2013 at 01:27

    Et voila emballé c’est pesé 6-3 6-3 Du très très beau travail !
    Le match contre Murray a de grandes chance d’être magnifique !

  23. JoAkim 29 mars 2013 at 01:33

    Tant qu’à faire, si Richie bat Murray (souvenirs de Wimbledon) moi je veux Ferrer en finale histoire de tordre le coup a ses deux bêtes noires une fois pour toute avant d’aller chercher la coupe Davis en Argentine. Après ça il aura bien mérité un peu de repos avant d’aller défier Nadal à Monte-Carlo !
    C’est marrant cette tendance que j’ai à m’enflammer un tantinet après des beaux matchs qui font plaisir !!!!
    Allez bonne nuit

  24. Patricia 29 mars 2013 at 03:25

    Na na nana na (hey)
    Na na nana na (all together now)
    Na na nana na
    Na na nana na
    Life…(na na nana na)
    Live is life (na na nana na)
    Labadab dab dab Life (na na nana na)
    Liiiiiife…. (na na nana na)

    HA HA HA HA HAA ! (rire maniaque)

    http://www.youtube.com/watch?v=EGikhmjTSZI : à chanter avec les paroles suivantes

    DANS – TA – FACE!(LALAA LALAA)

    When we all give the power,
    We all give the best
    Every minute of an hour,
    Don’t think about the rest
    And you all get the power,
    You all get the best
    When everyone gets everything and every sooong,
    Everybody siiiing s !!!!

    • Remy assure l'intérim d'arno ! 29 mars 2013 at 09:32

      ahh mais tu es de la même génération qu’Antoine en fait ! :mrgreen:

  25. Nath 29 mars 2013 at 08:43

    Ne vous emballez pas trop, il peut fort bien se réveiller, et se dire « Oh put…, qu’est-ce que j’ai à jouer comme ça ? Je suis en bout de top 10, faut que je joue 9-10 ». (copyright idée et même tournure Sam)

  26. Elmar 29 mars 2013 at 08:52

    Tous les fans de Gasquet, dont j’avoue n’avoir jamais fait vraiment partie, peuvent jubiler. Gros match, gros tournoi de l’ami Richard.

    Comme dit hier, il a réglé de nombreux parasites dans son jeu, en coup droit, au retour et dans sa manière de coller la ligne. Ajoutons à cela qu’il semble vraiment avoir passé un cap mental: il a joué hier en patron, il était très tranquille et n’a jamais paniqué.

    Cette attitude et son niveau de jeu devraient lui permettre, dans un premier temps, de se stabiliser dans le top-8, où il pourrait peut-être bien remplacer Tsonga, en perte de vitesse. D’ailleurs, il n’est dores et déjà plus qu’à 400 points de son pote et il lui passera devant en cas de victoire dimanche, ce qui ne me paraît pas impossible, sauf si Ferrer arrive en finale (lequel est 2ème à la Race 2013, alors que Federer, par exemple, n’est que 8ème et va glisser plus loin étant donné la pause qu’il se prend). Pour Gasquet, cela ne DOIT être qu’une étape, parce qu’il joue en ce moment top-5 et, s’il parvient à entrer dans les 8, il jouira de plus de tableaux intéressants.

    Je n’ai jamais rien attendu spécialement de Richard G. Mais je sens qu’il va nous faire un gros truc à Roland cette année. C’est son année.

  27. karim 29 mars 2013 at 09:29

    C’est quand-même super ce qui arrive à Richard et Tommy, surtout quand Roger est aux fraises et qu’on peut craindre la mainmise des super-vilains sur le jeu. Ce sont ces deux-là qui relèvent le gant et nous assurent de la variété, du beau jeu, de l’action dans les derniers carrés. Quand on voit le niveau de jeu déployé on ne peut qu’être heureux. Pas des monstres de puissance qui mettent des tatanes comme Tsonga ou Delpo, pas des défenseurs qui écœurent comme Nadal ou Djoko, pas du bricolage comme Dolgo, pas non plus du génie comme Fed parfois, mais un juste dosage de ces quatre composantes pour donner quelque chose de terriblement intéressant. Ces deux gars-là en ce moment jouent au tennis tout simplement, ils jouent au tennis. Au tennis total. Une finale entre les deux s’ils tiennent le choc des demies pour moi ce sera popcorn et bière dans le canapé et place aux artistes (c’est une image, le popcorn ça a la texture du polystyrène et la bière ça donne du bide alors non merci).
    On vous dit Gasquet vs Haas ou Murray vs Ferrer, à moins d’être métisse Scott-Hispanique et de pratiquer la corrida en kilt après une bonne paëlla arrosée de pur malt, je ne vois pas comment on peut préférer la seconde option. Je ne vois pas. On a beau dire que tous les goûts sont dans la nature, ou que les goûts et les couleurs ça ne se discute pas, moi je dis y’a des trucs qui s’imposent quand-même au genre humain et envoient bouler cette histoire de goûts personnels.
    Y’a de tout là, du miraculé, du revenant, du phénix, de la résurrection du meurtri, de l’ex génie, du could-have-been, du should-have-been, il y a de la vie dans ce double parcours. Il y a une dimension christique dans ces deux parcours en ce week-end pascal. Espérons que Pilate et Judas (lire Murray et Ferrer) ne nous gâchent pas la fête.
    Si j’avais envie de polémiquer inutilement et prendre des raccourcis sans valeur, je dirais enfin une finale entre deux joueurs non-dopés !! Mais je en l’ai pas dit. D’ailleurs on n’y est pas encore, en finale.

    • MarieJo 29 mars 2013 at 12:12

      un journaliste italien a inventé une nouvelle appellation pour le duel de revers à une main : backhand porn :)
      j’aime ce concept :D

    • Patricia 29 mars 2013 at 12:51

      Bon, c’est vrai qu’ils ont chacun une petite formalité à remplir, mais profitons-en tant qu’on est certain de pouvoir y rêver, de ce petit vent frais qui souffle sur la mangrove…
      Parlons vite de cette finale : sur le niveau de jeu, Haas est un chouïa devant Richard sur le tournoi. Ce dernier est un bon poil avantagé par la surface, surtout en soirée. Mééééé le dernier match où Richard avait passé le mode super sayen 100% kamehameha c’était les 2 derniers sets contre Haas à RG 2012 (6-0 6-0 contre le vétéran extrait des qualifs)….

      Ca s’en va-et çàà revieent, y a des revers-à une maiin, ça se chantetçasedansetçarevient ça se retient comme le hot-shot oof the dayy !!

    • MacArthur 29 mars 2013 at 15:34

      Heureusement que tu ne t’es pas lancé dans ce type de racourci, Karim. Car, des quatre joueurs dont tu parles, c’est bien Gasquet qui a été contrôlé positif à la cocaïne… :-)

  28. Remy assure l'intérim d'arno ! 29 mars 2013 at 09:29

    Une finale Haas-Gasquet aurait tellement plus de gueule que Ferrer-Murray …
    Bravo à Richard pour cette saison vraiment convaincante.

    Côté RYSC, le titre va se jouer entre Patricia et Fieldog sur les demies-finales!
    Le paradoxe est qu’il faut que Gasquet perde pour permettre à Patricia de revenir.

    • Patricia 29 mars 2013 at 12:37

      Non mais là, tu t’en doutes, je veux bien lui apporter en personne la coupe entourée d’une faveur rose !

  29. Patricia 29 mars 2013 at 09:48

    Les conditions de jeu très très lentes l’ont bien aidé contre Berdych.
    Ce qui est intéressant, c’est que ce n’est pas un jeu d’extraterrestre sur ce match, c’est juste du bon Richard d’en ce moment, solide d’entrée et sans les petites scories de passivité qui parsemaient encore ses bons matchs de début de saison. Ce n’est pas un trompe l’oeil sur son niveau.
    Ce n’est d’ailleurs pas un match très différent de celui d’Almagro dans l’attitude accrocheuse et la sérénité du plan de jeu ; c’est juste qu’il a réussi à encaisser d’entrée le boutoir de Berdych, qui fait toujours le forcing en début de match, comme Almagro, pour éparpiller le vis à vis et imposer la terreur avec leurs parpaings. Du coup Berdych a douté plus vite qu’Almagro et Richard a capitalisé sur ce « moins bien ».

    Richard peut être encore meilleur au service (même si sa seconde était très très au point hier).

    Il avait encore deux ou trois vrais chantiers en début d’année : réussir à réavancer pour repasser à l’attaque quand il a besoin de reculer (les jours avec moins de sensations), être plus agressif en retour en attaquant bcp plus les 2è, et mieux gérer mentalement les balles de breaks très souvent passives.

    Les deux premiers points ont nettement bougé (mais il y a encore de la marge et des risques de régression ponctuels), le dernier est à voir (le match d’hier est son meilleur sur ce point). Un encore plus gros résultat ici pourrait donner le grain d’euphorie pour accélérer, mais sinon, ça devrait bouger petit à petit durant la saison sur terre où il sera le plus à l’aise.

    Richard avait aussi des points techniques à améliorer pour aiguiser son jeu (et c’est encore le cas) : une meilleure première balle pour se protéger dans les moments chauds, un coup droit plus long et moins bombé dans l’échange,et la volée (qu’il a besoin d’utiliser pour prendre l’offensive), où il a quelques ratages bêtes qu’il n’a jamais en smash (où il est exceptionnel). Tout ça est au travail actuellement et bouge petit à petit : sa 1è est meilleure mais son % a pas mal baissé.
    Les progrès de l’an dernier en coup droit et retour étaient nécessaires pour espérer un top 10. Il faut un chouia encore pour avoir la solidité d’un top 8 titulaire (pour moi il est plus top 8 que top 5 hier).

    Je pense que ses départs diesel – avec un nombre incroyable de matchs où il doit remonter un break au 1er set, ou encore le relâchement en 2è quand il est très dominant au 1er, ou son classique « je fais le trou d’entrée dans le 3è mais déconcentration, je me fais rejoindre » – vont de paire avec le manque d’automatisation de tous les chantiers ci-dessus : Richard doit penser à chaque retour « oulaa, faut que j’attaque », à chaque coup droit « oulaaa, faut que je l’appuie », à chaque recul (ils sont nombreux) « faut absolument que je réavance, là », et « faut pas que je sois prévisible » dans les rallyes », « faut que je passe à l’attaque » quand l’autre commence à enchaîner. Et il en a pour un moment comme ça.

    Par contre, là où il est largement à sa place dans le « little 4″ (copyright colin je crois) selon moi, c’est dans la gestion psychologique du match et en particulier des moments durs. Pour moi il est bien devant Tsonga et Berdych là dessus. Il est devenu extrêmement accrocheur à force de jouer tout le temps en inconfort.

    • karim 29 mars 2013 at 10:05

      Tu es la plus grande spécialiste de ricahrd gasquet du net.

    • Colin 29 mars 2013 at 16:26

      Rien à dire sur l’analyse Richardienne, complète, documentée et bien vue…

      Par contre, un peu de respect pour le Little 4, concept à peine créé que déjà tu veux le pervertir… Personne, pas même Richie, ne fait son entrée dans le Little 4 sans présenter de très solides états de service, lesquels se bâtissent sur le long terme.

      Les 4 membres du club càd Ferrer, Delpo, Berdych et Tsonga ont ces états de service.
      * Ferrer est membre du top 8 sans discontinuer depuis 3 saisons (2010 2011 2012) et l’avait également été en 2007
      * Berdych est membre du top 8 sans discontinuer depuis 3 saisons (2010 2011 2012)
      * Tsonga est membre du top 8 sans discontinuer depuis 2 saisons (2011 2012) et l’avait également été en 2008
      * Del Potro n’est certes membre du top 8 que depuis une saison (2012) mais d’une part il l’avait déjà été en 2009 et d’autre part c’est le seul joueur hors Big 4 (et semi-retraités genre Hewitt) à détenir un titre du Grand Chelem.

      Tout ça pour dire qu’il va falloir encore beaucoup de boulot à notre ami Richie pour intégrer ce club. Une victoire à Miami serait un premier pas.

  30. Evans 29 mars 2013 at 10:11

    Haas qui bat Djokovic en huitième. Richard en demie. Vous avez dit passeport biologique. Hum hum!

  31. May 29 mars 2013 at 10:35

    Un vent de fraicheur souffle sur le circuit en ce début d’année. Ce n’est pas après l’AO que j’étais rassurée… mais depuis j’ai vu de belles choses. Même si les résultats n’ont pas été au rendez-vous, mais Stan, Richard, Tommy même Dimitrov pour ne citer qu’eux nous ont proposé que du beau jeu. Quel regret pour Stan…

    Je me suis toujours dit que rien n’est désespéré, même si le revers à une main se raréfie, que le beau jeu suit le même chemin, je sais qu’il y aura toujours des artistes. C’est comme ça en sport mais aussi dans l’art et la culture. On nous propose de plus en plus de « merde » mais en faisant les bons choix, y’a aussi du bon voir de l’excellent, il suffit de trier. Et surtout ce dont on a besoin c’est de la diversité, des oppositions de styles dans de bonnes proportions… Sinon c’est l’ennui assuré. On n’est pas passé loin du « burn out » ces derniers temps.
    J’espère pour diverses raisons que Haas ira au bout de ce tournoi et que Richie va passer un cap, l’étape ultime, il en prend le chemin et maintenant il faut confirmer en éliminant Murray.
    Si Murray est arrivé en final sans perdre un set ce n’est pas pour autant qu’il est impressionnant, il me laisse plutôt un sentiment d’être en sursis.

    Ce qui ne gâche rien, c’est que ça fait plaisir pour Patricia.Je pense que Richie a dû te lire.

  32. May 29 mars 2013 at 10:56

    Quand on voit comment Ferrer était au fraise quand Melzer l’attaquait de toute part durant le 1er set en 1/4. Qu’il a réussit à prendre le match en main seulement une fois que Melzer n’en mettait plus une dans le court je me dis qu’avec le tennis que pratique Haas cette semaine il a tous les moyens pour faire déjouer la mobylette. Il faut l’assomer en 2 sets secs sinon j’ai peur que la victoire penche du côté obscur.

  33. Colin 29 mars 2013 at 11:21

    Si ce tournoi se terminait par une finale Murray/Ferrer (ce qui, rappelons-le, reste hélas l’issue la plus logique et la plus probable), ça ne rendrait pas justice aux multiples (bonnes) surprises qu’on a pu voir dans le tableau, sans parler de la douche froide que subiraient les nombreux supporters de Richie et de Tommy présents sur 15-love (dont je fais partie). Et, au final, cette édition de Miami 2013 ne laisserait pas plus de place dans nos mémoires, que, par exemple, Shanghaï 2011 (dernière victoire en date en MS1000 de Murray, face à… Lord Farquad).

    Bref, Richie et Tommy, si vous nous lisez, de grâce, faites un dernier effort en demies et qualifiez vous tous les deux pour la finale, qu’on ait, ENFIN, une finale inattendue dans un grand tournoi (parce que la finale Ferrer / Janowicz de Bercy 2012 ne l’était qu’à moitié… quand on pense qu’on a failli avoir Llodra / JJ!!!)

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