Coupe Davis 2009 : une finale en questions

By  | 4 décembre 2009 | Filed under: Coupe Davis

L'Espagne vise un quatrième titre en dix ans, la République Tchèque son premier sous ce nom (photo DR)

Difficile de prédire le sort d’une finale dont tous les acteurs suscitent plus de questions que de solutions. Le match pourrait se jouer sur des détails. Tour d’horizon.

David Ferrer est-il la forteresse imprenable de l’Espagne en Coupe Davis ?

L’option David Ferrer comme N° 2 en simple s’est imposée en raison de l’élongation à la jambe de Fernando Verdasco, qui devrait se contenter du double avec Feliciano Lopez. Et ce n’est pas absurde : Verdasco n’a guère impressionné comme chef de file de l’équipe espagnole en quart de finale face à l’Allemagne, où il avait souffert pour venir à bout d’Andreas Beck puis avait perdu face à Kohlschreiber. En outre, Verdasco semble poussif depuis un moment et sa saison sur terre n’est pas meilleure que celle de Ferrer (environ deux tiers de victoires). Dès lors, sélectionner Ferrer qui a semblé on fire cette année en Coupe Davis avec notamment une victoire nette et sans bavure face à Djokovic au premier tour ne serait pas immérité. Néanmoins, Ferrer n’est pas forcément une assurance tout risque pour l’Espagne : il relève tout juste d’une blessure contracté au début du mois de novembre et vient de reprendre l’entraînement. Dans quel état de forme sera-t-il ?

En outre, les Tchèques paraissent avoir les armes pour l’arrêter : le ‘head-to-head’ avec Radek Stepanek est de trois victoires partout, dont un partout sur terre, dans des matchs serrés dans les deux cas (notamment une victoire en cinq sets de Ferrer à Roland-Garros en 2008). De plus, si l’on observe les joueurs face auxquels Ferrer a perdu sur terre sur le circuit cette année, on voit principalement deux types de joueurs : des joueurs puissants en fond de court (Verdasco, Davydenko, Soderling, Mathieu auxquels on pourrait ajouter la défaite face à Nalbandian en finale de la Coupe Davis l’an dernier) et des purs terriens de second rang (Hernandez, Monaco, Navarro, Massu). Or la République Tchèque dispose de ces deux armes avec respectivement Tomas Berdych et Jan Hajek. On notera d’ailleurs que Ferrer a déjà perdu face à Berdych sur terre… mais il garde un head-to-head positif de 5-3 face au Tchèque (dont 2-1 sur terre) et reste sur trois victoires consécutives.

Rafael Nadal va-t-il oublier son Masters ?

« Rafa » a réalisé un Masters faible et apparaît en difficulté depuis sa reprise. Difficile de savoir ce qu’il va pouvoir amener à l’équipe d’Espagne dans cette finale. Certes, on revient sur la surface favorite du numéro 2 mondial mais, à Londres, ses carences ont paru tellement énormes face à un Djokovic émoussé qu’on ne sait pas si Nadal est capable de battre deux non-spécialistes de terre tels que Stepanek et Berdych. Deux hommes ont battu Nadal sur terre cette année : Roger Federer et Robin  Soderling, le deuxième étant à l’époque un joueur puissant de fond de court et un ‘connard’. Ça ne vous rappelle personne ? Notons tout de même que Nadal reste sur quatre victoires face à Berdych dont deux sur terre. Mais le Nadal d’aujourd’hui n’est pas sûr de maîtriser un joueur puissant comme Berdych, même sur terre. En plus, Berdych ne craindra pas le public espagnol quand on se souvient de sa « prestation » madrilène il y a quelques années. Face à Stepanek, Nadal mène 4-0 dont 2-0 sur terre battue et il avait déjà battu le Tchèque en 2004, avant même son premier Roland-Garros, en Coupe Davis et sur moquette. Mais il n’a jamais eu la partie facile face au Tchèque, y compris sur terre. Et puis Radek Stepanek n’était pas encore dans le Top 60 mondial à l’époque de leur première confrontation. Enfin, Radek est né le 27 novembre et aimerait sans doute s’offrir un beau cadeau d’anniversaire, même en retard d’une semaine.

Les Tchèques ont-ils les moyens de s’imposer ?

Ils sont surmotivés, ça c’est sûr. Maintenant, c’est autre chose de gagner. Quand on regarde Berdych et Stepanek, on se dit que ce ne sont pas des truffes sur terre mais qu’ils sont loin d’être réguliers. Leur bilan sur terre cette saison est loin d’être ‘dégueu’, mais aux victoires de bonne facture (Wavrinka, Cilic pour Radek, Cilic aussi pour Tomas) et défaites de justesse (Davydenko, encore Cilic pour Radek, Verdasco pour Tomas) succèdent des défaites piteuses (Cuevas, Querrey pour Radek, Zverev, Fognini, Darcis pour Tomas). En cela, autant Stepanek apparaît comme un joueur ayant les capacités d’accrocher de bons joueurs sur terre, autant Berdych semble relativement indigent sur cette surface, ce qui le distingue clairement des cogneurs qui ont réussi à venir à bout de Ferrer cette saison. Néanmoins, si Nadal s’avère aussi diminué qu’on le dit, rien n’est perdu pour les Tchèques d’autant plus que la paire Stepanek / Berdych marche à plein actuellement en Coupe Davis avec un bilan de 5 victoires à 0 face à des paires de bon niveau contre un bilan de 5-3 pour la paire Lopez-Verdasco face à des paires de niveau sensiblement équivalent. En cas de besoin samedi, les Tchèques disposent en réserve du numéro 6 mondial en double, Lukas Dlouhy.

Au cas où Berdych serait vraiment lamentable face à Nadal, les Tchèques pourront toujours tenter un coup de poker en cas de match décisif des numéros 2 en abattant la carte Jan Hajek, en l’absence d’Ivo Minar, suspendu pour dopage. Ce joueur, coaché par Jiri Novak et qui a gagné 350 places à l’ATP cette année (102e en fin d’année), est un pur terrien : 75 de ses 80 matchs joués cette année l’ont été sur terre et il a tourné à 75% de victoires cette saison, s’offrant le scalp de Ljubicic, Darcis, Starace mais aussi bien sûr… Thierry Ascione. Il a également battu tous les grands espoirs de la nouvelle génération Dimitrov, Rufin, Sidorenko mais ça on s’en fout. Bref, pur terrien en pleine émergence, il correspond au profil type du joueur face auquel David Ferrer a perdu beaucoup de matchs cette année. Ce joueur n’est d’ailleurs pas totalement un inconnu (enfin si mais bon faut bien essayer de le rendre intéressant) puisqu’il avait intégré le Top 100 entre 2006 et 2007, passant deux tours à Roland-Garros en 2007. Pour l’anecdote, ses principaux faits d’armes sont d’avoir accroché Ferrero (dédicace Guillaume) au premier tour de Wimbledon 2007, d’avoir abandonné sept fois au cours de la saison 2007 et d’avoir accroché la Monf’ à Vienne cette année. Ainsi se termine ce long développement sur ce joueur qui ne jouera jamais dans cette finale mais qui vous les aura déjà bien brisé !

Un coup tactique pour empocher la victoire ?

Peu probable côté tchèque. Jaroslav Navratil, le capitaine tchèque, avait bien tenté cela en quart de finale face aux Argentins en envoyant Minar au casse-pipe (et au contrôle positif) face à del Potro pour préserver Stepanek, alors légèrement souffrant mais, dans ce match, une telle tactique apparaîtrait comme suicidaire car Ferrer et Nadal semblent vraiment plus prenables que ne pouvait l’être del Potro ; et puis les Tchèques ne disposeront pas dans cette rencontre de la marge de manœuvre qu’ils avaient face à l’Argentine (le quart se jouait sur moquette indoor, sachant que le numéro 2 argentin était Juan Monaco face à qui Berdych venait de remporter le match 1 et que le double argentin n’est pas vraiment réputé). Cependant, le double Dlouhy / Hajek annoncé sera sans doute remplacé par Stepanek / Berdych. Mais ce n’est pas vraiment une surprise.

Côté espagnol en revanche, il est possible d’assister à un coup tactique de la part du jeune capitaine Albert Costa, à l’image de ce qu’Emilio Sanchez avait pu tenter en finale 2008 devant la forme physique chancelante de ses troupes. Ainsi, il n’est pas impossible de voir Verdasco jouer un match en simple lors de la première ou de la dernière journée si Nadal ou Ferrer semblent hors du coup.

Le parcours des deux équipes

- Premier tour : République Tchèque bat France (à domicile, moquette : 3-2)

Quarts de finale : République Tchèque bat Argentine (à domicile, moquette : 3-2)

Demi-finales : République Tchèque bat Croatie (à l’extérieur, terre battue : 4-1)

Joueurs utilisés (hors dead rubber) : Berdych (6 victoires, 1 défaite), Stepanek (5 victoires, 1 défaite), Minar (1 défaite)

- Premier tour : Espagne bat Serbie (à domicile, terre battue : 4-1)

Quart de finale : Espagne bat Allemagne (à domicile, terre battue : 3-2)

Demi-finales : Espagne bat Israël (à domicile, terre battue : 4-1)

Joueurs utilisés (hors dead rubber) : Verdasco (2 victoires, 1 défaite), Lopez (2 victoires, 1 défaite), Robredo (1 victoire, 2 défaites), Nadal (2 victoires), Ferrer (2 victoires) Ferrero (2 victoires).

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95 Responses to Coupe Davis 2009 : une finale en questions

  1. Antoine 5 décembre 2009 at 10:39

    Sympa qu’ Hasek se soit donné autant de mal pour entretenir l’idée qu’il y avait un peu de suspense dans cette finale mais c’était difficile d’y croire et je n’y ai jamais cru.

    La seule chance de la Tchéquie était que Stepanek gagne hier, qu’ils gagnent le double et que Berdych gagne le dernier match contre le meilleur des Espagnols suivants: Verdasco, Ferrer ou Ferrero. Autrement dit, c’était quasi infaisable..et maintenant, c’est cuit et archi cuit pour eux d’autant que les Tchèques vont sans doute perdre le double puisque les autres sont frais et que Stepanek qui a perdu a perdu très tard en raison de la longueur du match mais aussi au fait que les Espagnols n’ont pas respecté le règlement en faisant jouer le deuxième simple immédiatement après le premier..

    Je n’ai pas pu voir les matchs hier mais à lire les comptes rendus et à voir le score, il semble que Rafa sur terre, cela continue à tenir très très bien la route..

    • colin 5 décembre 2009 at 13:32

      « les Espagnols n’ont pas respecté le règlement en faisant jouer le deuxième simple immédiatement après le premier »: tu lances la polémique Antoine? Je ne vois pas trop le rapport avec le schmilblick et pourquoi ça désavantagerait les tchèques, au contraire, si Stepanek démarre son simple + tôt, il le finit aussi + tôt et a du coup + de temps pour récupérer avant le double…

    • MarieJo 5 décembre 2009 at 15:45

      mais si mais si, ils ont laissé 20mn de battement, c’est pas réglementaire ? franchement je ne crois pas une minute que cela ai pu changer qque chose au score. par contre je me suis interrogée sur un début aussi tardif, j’imagine qu’il n’y a pas de règles, du moment qu’un minimum de temps est respecté pour la reprise du samedi.

  2. Jean 5 décembre 2009 at 12:54

    Un peu déçu par Berdych, le curseur du connardisme est tellement bas aujourd’hui que les étiquettes se chopent comme la grippe des cochons. Je m’attendais minimum à un quelques claques dans la gueule de sa copine, à la Rios, quelques allusions racistes à la Hewitt ou sexiste à la Ferrer (qui n’est pas un connard puisqu’il est pote avec Rafa). Ou pire quelques jets de bouteilles.

    Pas trop surpris du 3-0 de Nadal, c’était que Berdych est face, sur terre et chez lui. Il n’en avait rien à foutre des Masters et entre se déchirer pour une compétition de prestige où il n’avait aucune chance de gagner et se préserver pour une victoire d’équipe certaine à domicile, il a fait le bon choix. Je ne pense pas du tout qu’il faille enterrer le garçon, qui n’a plus rien à prouver côté talent. Le reste, c’est une histoire de retour au stand, entre un Federer jamais blessé et un Nadal qui rebourgeonne toujours au printemps, le tennis est quand même on va dire plus professionnel qu’avant…

    Verdasco lui s’est fait une élongation dans la tête. D’une coupe à l’autre…

  3. Benoît 5 décembre 2009 at 13:37

    J’ai revu de longs extraits des finales de Wimbledon 2008 et l’OA 2009 et franchement si Nadal retrouve sa puissance et sa longueur de balle d’alors, je le vois mal sortir du top 3. Le commentateur d’hier disait qqc d’intéressant. Il est possible qu’à cause de ses blessures Nadal ait eu une 2ème préparation physique tronquée, et ça se sent, par exemple en passings où le gainage au niveau des abdos est primordial (quels passings il atrrive à tirer lors des 2 finales précitées !). Je le vois donc revenir très fort l’année prochaîne.

  4. Jérôme 5 décembre 2009 at 13:37

    Je dirais plutôt que Nadal nous a montré qu’il est toujours Nadal sur terre battue et quand il y a un gros enjeu. On verra l’année prochaine entre avril et juin, quand il lui faudra se taper 2 mois et demi sur terre battue, mais il est clair que sur un ou 2 matches isolés sur TB, Nadal est imprenable. Surtout contre des joueurs qui ne sont pas des joueurs de terre battue, et ce dernier aspect, il ne faut quand même pas le négliger. Battre Karlovic ou Berdych ou Hewitt sur terre battue, ce n’est pas une perf, surtout pour Nadal.

    Je ne pense pas non plus qu’il faille enterrer Nadal, surtout pas sur TB. En revanche, sur dur il ne faudra pas trop compter sur lui : ce sera un challenger très sérieux mais pas un des 3 favoris (Delpo, Djoko, Fed, voire PZ), sauf s’il se met en mode barbarian on-fire comme entre juin/juillet 2008, comme entre février et mars 2009.

  5. Elmar 5 décembre 2009 at 15:22

    Suis malade et ai la flemme de tout lire, alors j’ignore si ca a été dit:

    Nadal a, hier, disputé le 50ème match au meilleurs des 5 sets sur TB de sa carrière et il l’a emporté pour la… 49ème fois! Avec une telle stat, je le reconnais: la perf’ de Soderling était un authentique exploit!

  6. maedel 5 décembre 2009 at 17:47

    Salut, de Salem Massachusetts. J’ecris surtout pour debuter mon rafavatar. Suis contente, bien sur, de ce que s’est passe hier, et surprise (in a good way) par Ferru. Aujourd’hui: vamos, pretty boys!

  7. MarieJo 5 décembre 2009 at 19:22

    campeones !!!! olé, olé !
    franchement on m’aurait vendu un 3-0 pour l’espagne, j’aurais franchement eu du mal à y croire… je pensais honnêtement que les tchèques opposeraient une résistance plus farouche, surtout berdych qui baisse les bras assez vite contre nadal… on voit que malgré tout l’effet soderling n’efface pas l’aura du gars semi invincible sur terre, allez le chercher en 5 sets sur terre relève effectivement de l’exploit technique et mental.

    si stepanek avait gagné son simple, cela aurait changé bcp de choses, surtout aujourd’hui… mais voilà, ils pourront quand même fêter un des plus beaux parcours de coupe davis, avec une équipe réduite qui a joué quasiment simple et double avec une gnac du tonnerre.

    fin de saison de tennis, mais on vous garde bien au frais qques mignardises pour vous faire tenir jusqu’au premier coup de raquette de 2010, ne partez pas trop vite :)

  8. Guillaume 5 décembre 2009 at 22:36

    Je suis mort de rire : le Senior tour se termine ce WE à Londres, au Royal Albert Hall, et je vous raconte pas le plateau de rêve puisqu’on retrouve en demi-finales Stefan Edberg, Patrick Rafter, Goran Ivanisevic et… Greg Rusedski. De l’art et du cochon.

    Ceci dit, pour les fans de Stefan que je sais nombreux ici, je les informe que leur chouchou est encore capable de battre des El Aynaoui ou des Philippoussis.

    Sinon, la Coupe Davis a couronné les favoris. J’ai vu tous les matchs (vous pensez…), et c’est la victoire d’un beau collectif, d’une armada qui défonce tout sur son passage depuis deux an maintenant. Cette année, en quatre rencontres (Serbie, Allemagne, Israël et Tchequie), ils n’ont perdu que 3 matchs à enjeux ! Un double contre les Serbes, et deux simples contre un Kohlschreiber dont on peut saluer a posteriori l’ampleur de la perf.

    Nadal, Ferrer, Ferrero, Verdasco, Lopez, Robredo (les 6 à créditer de 2009) voire Almagro, c’est une belle équipe, doublée d’une belle bande d’amis, ce qui n’est d’ailleurs pas la moindre des victoires d’Albert Costa (qui rejoint au passage Noah dans le petit cercle des capitaines couronnés dès leur première année d’exercice). Voir Robredo aux côtés de toute la bande, alors qu’il avait pourtant dit qu’il ne viendrait pas puisqu’il n’avait pas été retenu comme titulaire en simple, c’est fort. Voir Nadal et Ferrero côte à côte sur le banc, c’est encore plus fort. Et voir Nadal rendre hommage à Ferrero en conf de presse, alors là c’est aussi improbable qu’un premier dimanche de juin sans tennis.

    On va dire que c’est une idée fixe, mais cette finale m’a incité à reprendre mon « Ferrero / Nadal, la rivalité » pour tenir compte de ce développement hautement improbable il y a encore 6 mois. Ca vous fera de la lecture pour patienter un peu, histoire de compenser l’assassinat de tout suspense par nos amis ibériques !

    http://www.15-lovetennis.com/?p=516

    • Franck-V 6 décembre 2009 at 00:09

      Et en poule, dans le duel Aussie entre les PatPat, c’est le vieux Cash qui a battu le jeune Rafter. Cash, 44 ans quand même, et pas forcément des plus diététiques…

      Rafter malmené par Ivanisevic mais Goran doit abandonner après avoir mené 5-3 .

      Pioline fait aussi bien que Nadal 0-3 (0-6)

      Finale Edberg-Rafter.

      Au Royal Albert Hall, ça doit être autre chose que la corrida de Barcelone .

      Sans déc, Guillaume, tu as été obligé de tout regarder? :-)

    • Guillaume 6 décembre 2009 at 11:46

      Oui, pas eu le choix… Le lift à hauteur de cabine de presse de Nadal, les cavalcades interminables de Ferrer à quatre mètres derrière sa ligne, les rebonds tellement hauts qu’ils arrivent à la tête de berdych, les smashs qui reviennent depuis les bâches… J’ai tout enduré stoïquement.

      Mais je compte bien me purger en me trouvant un stream pour le Rafter / Edberg de cet aprem ;)

  9. Jean 6 décembre 2009 at 03:20

    Avec ses équipes de foot et de basket, c’est vraiment l’heure de gloire pour le sport espagnol. Le doublé en CD reste un truc rare et donc remarquable depuis la fin de l’hégémonie australo-étasunienne en 74. Les USA, ou plutôt John McEnroe, le réalisent deux fois en 78/79 et 81/82, les Suédois sont intouchables en 84 et 85 (7 finales de suite pour 3 titres entre 83 et 89, faut dire qu’avec des Wilander, Edberg, Jarrÿd, Carlsson,…). Mais Boum Boum les contre seul en 88 et 89 à domicile et à l’extérieur, une sacrée perf. Puis il faut attendre une nouvelle génération de Suédois pour voir en 97-98 le dernier doublé avant celui des Espagnols, qui ont nettement dominé la décennie.

  10. Antoine 6 décembre 2009 at 10:45

    Et voilà..3-0, victoire logique et méritée des Espagnols..Ils ont deux équipes et les autres avaient deux joueurs ce qui n’est pas assez..

    Bon, END of season désormais..Je crois que je vais faire un petit break jusqu’à l’OA et vous préparer quelques articles d’ici là…

  11. karim 6 décembre 2009 at 19:41

    L’intersaison commence officiellement aujourd’hui. On va rentrer les foins, faire des provisions, prendre un stock de VHS du genre Sampras-Becker Masters 96, Lendl-McEnroe RG 84, Nadal-Federer Rome 06 (?), j’en passe et des meilleurs, et on va attendre la reprise en Australie bien au chaud dans l’igloo de 15-LT.

  12. Jean 6 décembre 2009 at 20:19

    Ce qui est sympa, c’est qu’il y a de plus en plus de types qui mettent des matchs entiers sur YouTube. Comme la finale Sampras/Moumoute de l’USO 90, ou ce Edberg/Becker de 87 à Cincinnati où le Suédois déchaîné désosse Boum Boum. Quel pied, pleins de volées, et un festival d’Edberg en retour de revers ! Quelle classe ce Stefanou !

    • karim 6 décembre 2009 at 20:35

      Quoi? j’y vais tout de suite, Cinci tu dis?

    • Jean 6 décembre 2009 at 20:52

      J’ai posté les liens après, mais le com est resté en attente de modération : http://www.youtube.com/watch?v=SwQ64SrGdBM&feature=related

      Avec même la présentation de la rencontre. Y’a pleins de matchs, la demie de l’USO 84 Mac/Connors que je n’avais pas vue (il y a la finale aussi, mais sans le son) : http://www.youtube.com/watch?v=iC3-0YX0m8U

    • karim 6 décembre 2009 at 21:45

      Superbe magnifique merveilleux. Jean Dieu te bénisse!! ah la la du service volée sur première et même seconde, des volées venues d’ailleurs. C’est juste formidable. Mais par contre la qualité des retours et des passings, le jeu de fond de court, qu’est-ce que ça a progressé de nos jours!! je devrais dire de « leurs » jours, parce que moi mes jours c’étaient ceux-là justement. Ce polo que porte Edberg… toute une histoire d’amour, j’en suis ému carrément. et la version bleue pour l’US open… ah la la.

      http://www.youtube.com/watch?v=Q0dgmQir4-o&feature=related

    • karim 6 décembre 2009 at 21:56

      Ah la la mais que c’est beau, que c’est beau!! Kornait n’arrêtait pas avec les jambes d’Edberg et je dois avouer qu’à l’époque celles de Becker ou Cash m’impressionnaient plus, mais là j’avoue que je suis supris, c’est du solide de chez solide!!!

  13. Jean 6 décembre 2009 at 22:15

    A l’époque (je rappelle aux plus jeunes que McEnroe s’était désintégré dans son propre talent), j’étais nettement boum-boumiste, l’aspect dramaturgique du rouquin ayant sur moi plus d’effet que la retenue de l’autre, qui était même un peu trop beau pour être honnête (un peu comme pour Mac face à Borg).

    Mais aujourd’hui, y’a pas photo, l’esthétisme qui se dégage du jeu d’Edberg est l’une des choses les plus fortes qu’il soit possible de produire sur un court de tennis. Son service notamment, le plus beau que j’ai vu je pense, surtout en début de carrière. Et tout le reste, ce déplacement, ce revers, et ses volées d’une propreté… Alors que McEnroe misait tout sur l’instinct et la volonté, Edberg est LA perfection technique au filet, sa première volée notamment est phénoménale. Vraiment.

    • Elmar 6 décembre 2009 at 22:45

      Autant la volée d’Edberg reste toujours LA référence, autant je ne suis pas d’accord avec toi concernant son service que je trouve loin d’être esthétique, surtout à cause de sa prise de raquette très spéciale qui l’oblige à compenser avec son dos (et on sait d’ailleurs les soucis que cela engendra pour lui).

      Sinon, la grande différence avec le tennis moderne, c’est, pour moi, la qualité des retours. C’est facile de jouer service-volée quand tu sais que, en frappant une première balle à 170km/h au milieu du carré de service, tu auras une jolie balle à 1m50 de hauteur à claquer en volée de coup droit. Du reste, le fait qu’ils tapaient leurs services moins forts qu’aujourd’hui laissait plus de temps au serveur d’arriver au filet.

      • Jérôme 7 décembre 2009 at 07:14

        100% d’accord avec Elmar. Ce service qui sursollicitait son dos a coûté à Edberg l’OA 1990. Et effectivement, on a commencé à voir en demi-finale de Wimbledon 1992, quand le vieux Mac s’est fait désosser par Agassi, quel était l’avenir du service volée avec des retourneurs-artilleurs.

    • karim 7 décembre 2009 at 10:15

      Je trouve aussi que la boucle au service d’Edberg est le sommet de l’esthétisme pour un mouvement de mise en jeu. j’étais fou de ce geste que j’ai essayé de m’appropier avec des résultats catastrôphiques. Celui de Boris à l’époque était également superbe, mais comme Edberg, moins par la suite par différents petits ajustements et tics rajoutés.

      Mais voir ces deux gars jouer avec une telle volonté d’aller de l’avant c’est jouissif. Et si la qualité des passings est meilleure aujourd’hui, le jeu au filet qu’Edberg déploie est tout simplement incomparable et nul ne peut s’en rapprocher même à 70% de nos jours. C’est carrément pas humain. On a tout, l’esthétisme, l’éfficacité, la rigueur. c’est inimaginable. Un peu à l’image de Fed en fond de court entre 2004 et 2007. C’était également une sorte de perfection.

      Et quand on dit que les passings ça allait à 2km/h faut pas oublier que ce gars donné la leçon à un Jim Courier surpuissant en finale de l’US en 91, Courier qui était arrivé jusque là sans perdre un set. Y’avait pas plus violent à l’époque, et y’a pas beaucoup mieux aujourd’hui. Mais il faut avouer que pour le surpasser Edberg avait joué son meilleur match en carrière.

      Ces images me font tellement regretter la mort des volleyeurs.

    • Elmar 7 décembre 2009 at 22:23

      J’ai toujours très nettement préféré Edberg à Becker. Mais en ce qui concerne le service, que ce soit en termes d’efficacité ou d’esthétisme, j’estime l’Allemand largement devant.

      Du reste, je ne suis pas loin de penser que son geste de service est le meilleur de l’histoire. Sa génuflexion hallucinante lui permet à la fois une très grande puissance de frappe et une magnifique propulsion vers le filet.

      Encore une fois, la prise de raquette d’Edberg le limite vraiment au service (obligation de compenser avec le dos, incapacité à frapper à plat).

      • Jean 7 décembre 2009 at 23:22

        En même temps, sa deuxième balle était probablement considérée à l’époque comme la meilleure du monde. Je ne pense pas que la prise d’Edberg le limite : elle lui donne ce qu’il cherche, cad un peu de temps supplémentaire pour s’approcher du filet. Et puis, c’est très difficile à retourner, un service qui rebondit si haut. Par contre, c’est vrai que pour le dos… (il n’a d’ailleurs plus du tout le même geste aujourd’hui).

    • Jean 7 décembre 2009 at 23:16

      Je parlais vraiment d’esthétisme, pas d’efficacité. Mais bon, Edberg, même son coup droit je le kiffais. Complètement handicapé du lift, je l’ai même copié (si, si).

      On raconte partout qu’Edberg avait un coup droit de tanche, ce qui est faux, il avait un excellent coup droit pour un coup joué en prise neutre. La nuance est subtile, elle me permet de dire que si on considère le style de McEnroe comme irreproductible, il a eu une influence réelle, notamment sur Edberg. On a là deux joueurs dont l’objectif unique est la prise du filet, même si Edberg prenait la balle moins tôt. On parle vraiment d’objectif unique, c’est encore plus vrai d’ailleurs pour Edberg que pour Mac (je n’ai jamais vu Edberg tenter un winner en coup droit, et il cherchait rarement l’ace). Dans cette optique, la prise unique pour tous les coups est un choix cohérent, probablement le seul possible. Quand on voit que la plupart des joueurs aujourd’hui attaquent leurs volées en prises ouvertes…

      • Jérôme 8 décembre 2009 at 05:29

        Jean, je vais faire un petit exercice de dialectique pour te dire que je trouve que tu défends le coup droit avec beaucoup d’affection, que ce témoignage d’affection t’honore mais mais sans emporter la conviction. ;-)

        Si tu n’as jamais vu Edberg tenter un winner en coup droit (mes souvenirs concordent avec les tiens), c’est à mon avis tout simplement parce qu’il en était incapable. Edberg était un joueur dont le coup droit détonnait avec le reste de son jeu. On a déjà vu des joueurs dont le magnifique revers était meilleur qu’un honnête coup droit. Mais franchement, le coup droit d’Edberg n’atteignait pas le niveau d’un honnête coup droit pour un joueur de ce niveau.

        C’est comme s’il avait souffert d’un handicap. De la même manière que pendant longtemps on a vu certains joueurs avoir comme point faible le service qui n’était guère mieux qu’une simple mise en jeu.

        Si je prends le contre-exemple de Laver, celui-ci était flamboyant à la volée mais avait aussi un coup droit mortel. Le grand coup droit n’est pas incompatible avec une prise de filet très agressive.

        Mac Enroe avait un style irreproductible des 2 côtés : c’était son côté « je frappe en demi-volée de fond de court ».

        Edberg, lui, était on ne peut plus classique en revers et avait le plus beau revers du circuit. Il n’a pas eu besoin de se construire un revers médiocre pour monter le plus possible à la volée : il frappait de magnifiques coups gagants en fond de court côté revers. Mais ses adversaires construisaient leurs points en pilonant son coup droit tant ce coup était comparatiblement faiblard.

      • Jean 8 décembre 2009 at 23:48

        Jérôme, bien entendu, je me doute que cette thèse ne remportera pas l’adhésion. Et je ne m’aventurerai pas à qualifier le coup droit d’Edberg de grand coup, mais je trouve que sa gestuelle s’inscrit de façon cohérente dans sa tactique et est donc efficace (par rapport à l’objectif). En fait, on est dans la problématique des changements de prises, dont on parle peu mais qui est à mon avis déterminante dans l’orientation d’un jeu (et dans le fait qu’aujourd’hui les joueurs ne savent plus volleyer).

        « Le grand coup droit n’est pas incompatible avec une prise de filet très agressive. »
        Bien entendu, ton exemple de Rod Laver est très efficace, on pourrait également citer Sampras. Pour ce qui est du seul type de l’Open à qui Federer n’arrivera pas à piquer le record (4 GC dans l’année), je n’ai malheureusement pas vu assez de matchs pour en tirer de conclusions définitives, il me semble néanmoins que :

        Bien que Laver utilisait effectivement beaucoup les effets, le lift notamment côté coup droit, il n’usait pas de prises très extrêmes, ou beaucoup moins que par exemple la prise de coup droit de Federer (j’ai même regardé des photos sur Internet). Voire il n’est changeait quasiment pas. Hors parvenir à effectuer une telle variété de coup avec une prise quasiment unique fait à mon sens partie de l’incroyable talent de Laver, d’un bras dont il est sûr que celui d’Edberg ne possédait ni la souplesse ni la puissance brute.

        Pour Sampras, sa prise n’était pas non plus très fermée, mais un peu plus. Donc oui, c’est possible, mais Sampras n’était pas un attaquant tout à fait de même nature. Par exemple, après une bombe au service qui lui offrait une balle molle à mi-court, il préférait souvent la laisser rebondir là où Mac et Edberg se ruaient pour jouer de volée. Bien entendu, on peut dire là encore qu’ils faisaient cela par déficit de coup droit, ou que c’était l’expression d’une vision tactique.

        Tout dépend si l’on considère les styles de jeux comme découlant uniquement des capacités techniques ou si on leur impute également une origine mentale voire psychologique, une part de choix. J’avais déjà abordé la question avec Karim quand il était petit et verdâtre à propos du coup droit de McEnroe. C’est l’histoire de la poule et de l’œuf qui se mord la queue, mais les années 80 ont permis notamment par la séparation des circuits rapides/lents l’expérimentation de styles extrêmes où l’on pouvait parfaitement se faire un palmarès en ne sachant jouer que sur herbe et décoturf.

        Et donc, cette histoire de prise unique effectivement handicapante pour lifter un coup droit me semble trouver sa source dans cette stratégie unique de conquête du filet. Pour Mac tu l’as dis, le fait de chercher à frapper tous ses coups le plus tôt possible (gain de temps par rapport aux adversaires) l’obligeait à garder le même grip. Edberg était tellement également dans cette optique de venir chercher le point au filet qu’il n’avait pas de temps à consacrer à un changement de prise. Qu’il réussisse de plus beaux revers n’a rien d’étonnant car ce coup est plus facile à exécuter avec une prise neutre, avec laquelle seul le coup droit est gêné. Mais Edberg n’était pas le moins du monde un shot maker, son service est symbolique de son désintérêt pour la puissance brute (il est évident qu’il aurait pu le développer en cherchant plus de vitesse et que sa pratique ne découle pas d’une tare sur ce coup).

        En fait, pour moi, le jeu à prise unique d’Edberg est comme celui de Mac quasi conceptuel, un peu comme les free jazzmen qui ont simplifié les tonalités ne l’ont pas fait par limitation technique (ça non ?) mais pour se donner plus de liberté d’improvisation (c’est ce que j’avais tenté de faire comprendre dans un vieil article intitulé « le tennis modal de JMcE »). Ça lui aura permis de remporter 4 C sur herbe et 2 sur décoturf.

        SAY NO TO LIFT !

        • Jean 8 décembre 2009 at 23:50

          (…) un peu comme les free jazzmen qui ont simplifié les tonalités ne l’ont pas fait par limitation technique (ça non !!!!!!!!!!!!!!!!!!!) (…)

  14. Guillaume 7 décembre 2009 at 10:39

    Tiens Karim, je rebondis sur toi (enfin, façon de parler… je ne me permettrais pas), mais puisque tu parles de Courier… Je visionne souvent de vieux matchs des années 1980/90, et visuellement, les joueurs paraissent avoir une puissance de frappe de neurasthénique comparé aux standards actuels. Même de bonnes grosses brutes comme Muster, Mancini, Rosset ou même le Moya des jeunes années donnent l’impression de frapper moins fort que les mecs du club en bas de chez moi. Le pourquoi du comment, on le connait évidemment tous, là n’est pas le propos : c’est juste dû à l’évolution du matériel. Les raquettes toujours plus performantes, les cordages toujours plus souples… Pour autant, même avec du matos préhistorique, il n’y en a un, au milieu de tout ça, qui je trouve dégage une impression de puissance digne des plus gros cogneurs actuels, c’est Jim Courier. Je regardais ces derniers jours des vidéos de ses grandes années à Roland (1991 à 93) et ce mec met de ces tatanes en coup droit… Visuellement, il est le SEUL à me laisser cette sensation que, oui, à matos périmé, malgré tout il frappe presque aussi fort qu’un Gonzalez. Bien sûr, je peux me tromper – Youtube ne remplacera jamais le vécu d’une époque en direct – mais voilà… Tu parlais de Jim, et j’en profite pour faire partager ça.

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