La défaite en face (3/3)

By  | 14 août 2010 | Filed under: Bord de court

Episode 5- Amicalement vôtre

14h25. Jean-François, Roland (qui a décidé d’être juge de chaise pour ce match) et moi-même entrons sur le court n° 7. L’atmosphère est orageuse. Pas sur le court mais dans le ciel. Depuis quelques heures des nuages noirs planent au-dessus de la Malcombe et la menace se précise sérieusement. Le ciel est de plus en plus gris. Loin de ces considérations météorologiques, je me demande ce que je fais là, en demi-finale, après un demi-match. J’ai beau le détester, Blond-Blond a raison, c’est ridicule. Espérons que ma prestation contre Ramborg ne le soit pas aussi.

Jean-François je le connaissais peu, pour ne pas dire pas du tout. Les amabilités que nous avions échangées avant d’entrer dans l’arène étaient même la plus longue conversation que nous eussions jamais eue. Nous n’étions pas du même monde, que ce soit dans la vie ou sur le terrain. Jean-François était ce qu’on pouvait appeler un fils de bonne famille. Sans en être une caricature, il en était un bon exemple. Jamais un mot plus haut que l’autre mais une manière de se tenir, de se comporter, qui montre une certaine éducation, à défaut d’une éducation certaine, toujours bien mis, même sur le court où la tenue blanche, immaculée, était de rigueur. La rigueur était du reste le point fort de Jean-François. Dans le jeu il était à la fois appliqué et déterminé. Que ce soit sur son service ou sur celui de son adversaire Ramborg prenait la direction des opérations après deux échanges tout au plus. C’était un champion d’échecs qui, une fois l’avantage pris, ne laissait que peu de chances à son adversaire. Peu à peu il améliorait sa position, compliquait la vôtre et le mat devenait inéluctable. J’avais déjà fait les frais de cette stratégie échiquéenne.

Un joueur qui sait marier à la perfection le tennis et les échecs : Richard Gasquet

Bien que nous soyons tous de niveaux fort disparates, Roland tenait à ce que chacun d’entre nous rencontrât tous les autres membres du club, ne serait-ce qu’une fois dans la saison, même pour une demi-heure. « C’est comme ça qu’on apprend » aimait-il à dire. Après quelques semaines au club mes jetons de présence furent assez nombreux pour que j’eusse le privilège de rencontrer « Il Maestro ». J’en avais entendu parler mais je ne l’avais jamais vu jusque là, nous n’étions pas dans le même groupe d’entraînement. Ce fut un massacre. Ballotté de droite à gauche, de long en large, de fond en comble, je subis la loi de Jean-François sans coup férir. Seules quelques volées de bon aloi sauvèrent mon honneur. Après ma défaite (je dis « défaite » mais on ne comptait pas les points lors de ces échanges-là, tant mieux pour moi !) le débriefing fut cuisant. Roland me prit à l’écart, peu amène : « Mais qu’est-ce que t’as fichu enfin ? »

- Ma foi, ce que j’ai pu ! J’ai appliqué  les bases, jouer le revers le plus possible.

-  Ah oui ? Tes coups droits décroisés à répétition c’était pour l’embêter sur son revers, c’est ça ?

- Ben, oui.

- Alors tu vas me faire plaisir de regarder ton adversaire quand tu joues. Jean-François est gaucher ! »

15h15. Alors que, tel un cabri, je suis allé, altier, quérir la balle au meilleur moment un « Klong » aussi sinistre que typique m’a informé derechef que mon coup ne pourrait être qu’un désastre. Raaahhhh ! Une erreur de centrage ! Waterloo, la Bérézina, aussitôt des images de déroutes napoléoniennes s’imposent alors à mon esprit. Mais encore ce n’étaient là que des batailles alors que moi, je dispute un match de tennis ! Que pèsent quelques milliers de cadavres de grognards face à une défaite en deux sets secs ? Je disais que je disputais un match de tennis ? Non, je participe à la victoire de mon adversaire en jouant tous les coups à l’envers. Je n’ai même pas marqué un jeu !

Tandis que la balle disparaît au-dessus du grillage, engloutie au tréfonds d’une dimension parallèle dont elle ne ressortira sans doute jamais, il convient de trouver un moyen de sauver la face, même si elle est couverte d’acné. « Oh, diantre, une des gentilles cordes de ma ci-devant raquette ne se serait-elle pas subitement brisée ! » m’écriai-je. Pour être honnête mes mots exacts furent plus probablement « P***** de b***** de raquette de m**** ! » mais d’une part, ce n’est guère poli d’écrire cela, vous en conviendrez, et de plus ceci me contraint à taper beaucoup d’astérisques et je ne sais jamais où cette p***** de b***** de touche de m**** se trouve sur le clavier.

Revenons sur le court. Je suis mené 0-6, 0-4 puisque mon énième faute directe vient de me faire perdre un nouveau jeu de service. Mon esprit sportif me pousse à continuer même si mon cerveau me rappelle opportunément que Ramborg est bien meilleur que moi et que mes chances de l’emporter sont infimes. Je vous aurais bien raconté le début du match mais je n’étais tellement pas là que c’est impossible. Avant d’entrer dans ce long couloir de désolation qu’est cette rencontre sans cesse flottaient dans mon esprit les pires messages de motivations : « Ne t’énerve pas, ne frappe pas trop fort, ne t’impatiente pas à l’échange, n’oublie pas qu’il est gaucher… ». Noyé dans cette mer de négations, devenue bien vite un océan de négativité, j’ai sombré corps et biens.

Roland, juché sur sa chaise d’arbitre, m’interroge : « T’as un blême avec ta pelle, gamin ? ». Je vais pour répondre « Non je me suis trompé » quand je constate en jetant un bref coup d’œil à ma raquette qu’une corde est bel et bien brisée. Tudieu ! Cela ne laisse pas de me surprendre. Que faire dorénavant ? Je n’ai point d’autre raquette. Soudain mon cerveau est assailli par les sirènes de la défaite et leur chant envoûtant : « Abandonne ! Abandonne ! Abrège tes souffrances. De toute façon dans cinq minutes c’est fini alors… ». Alors, non !  Tel un Ulysse des courts je reste sourd a ces appels, d’autant plus que Roland, mon Zeus, descendu de ses cieux, s’approche de moi avec toute la bienveillance dont il est capable. C’est tout de même grâce à lui que je suis ici, en demi-finale qui plus est. Tandis que mon divin coach prend ma raquette afin de constater la catastrophe je me souviens de ses mots lorsqu’il m’avait convaincu de participer à ce tournoi.

C’était un soir après l’entraînement. Roland m’avait attendu à la sortie des vestiaires, l’air soucieux. « Dis, gamin, il faut qu’on parle tous les deux ! Tu peux me dire pourquoi tu ne t’es pas inscrit au tournoi ? » Je ne savais pas quoi répondre d’autre que «  Je n’ai pas le niveau. ». Roland s’emporta alors : « Le niveau de quoi ? C’est un tournoi de tennis, tu es un joueur de tennis, tu viens jouer, c’est pas compliqué ! Qu’est-ce que tu as ? Tu as peur de perdre c’est ça ? Moi je forme des joueurs de tennis, pas des gagneurs de tennis. D’ailleurs on dit « joueur de tennis » pas « gagneur de tennis », non ? Tu sais petit, celui qui a envie de gagner il ne gagne pas toujours, celui qui a peur de perdre il a déjà perdu mais celui qui a envie de jouer il gagne toujours de toute façon. Et toi t’es pas le nouveau Noah, tu seras peut-être jamais classé mais t’es un bon p’tit joueur alors viens jouer, merde ! ».

Comment refuser après un tel plaidoyer ? Je parvins à articuler : « Oui, d’accord,  je m’inscris ». Roland m’honora alors de sa « spéciale » assortie de la finale « franche hilarité» avant d’achever la conversation à sa façon : « Il me semblait bien que t’étais pas si con que ça. Allez rentre chez toi maintenant, grand cake ! »

15h18. Le coach pose ma raquette contre le grillage puis annonce le funeste diagnostic : « Bon, ben elle est morte ! Va falloir t’en trouver une autre.» Jean-François, qui était venu se rendre compte par lui-même de la situation, réagit aussitôt : « J’en ai deux dans mon sac de raquettes si vous voulez ! » Son « vous » s’adresse au coach, pas à moi. Je n’existe pas vraiment pour lui et je dois reconnaître que ce n’est pas le match d’aujourd’hui qui pourrait lui apporter la moindre preuve que je suis bien en vie. Roland rétorque « Non, t’as une tension bien spéciale toi, ça n’ira pas ». Une voix familière retentit soudain derrière le grillage : « Eh, attendez, j’arrive, je prête la mienne, j’arrive ! » Damned !  Richard, mon ami, mon bourreau en cette occasion précise, pousse la porte du court et nous rejoint, rayonnant, avec son abomination à la main : sa raquette grand tamis !!!

Je suis au bord de l’explosion nucléaire. On ne va quand même pas ajouter le ridicule à l’humiliation, non ? J’ai déjà assez honte comme ça, les gars. Comment me sortir de ce guêpier ? Comment refuser ? Alors que Superpote me tend sa poêle à frire en souriant, j’improvise : « Attends, je ne peux pas accepter. Une raquette c’est comme une femme, ça ne se prête pas ! »

Constatant alors les mines ahuries de mes interlocuteurs, je m’aperçois que j’ai dû utiliser là l’argument le plus foireux de tous les temps. Raahhh ! Je ne vais pas y couper, il va falloir que je termine ce match avec l’ustensile de cuisine de Superpote. Ô rage, ô désespoir !

En me confiant sa raquette Richard me glisse à l’oreille : « C’est quand même pas très bien parti, hein»… « Ah, tu avais remarqué ? » lui réponds-je sur un ton que je voudrais détaché en empoignant l’objet du délit. Mais qui a pu dessiner un truc aussi atroce ? J’ai l’impression de me retrouver dans une case d’un Mickey Parade ou d’un Picsou Géant. En me replaçant pour recevoir, tandis que Richard quitte le court, j’entends une voix aisément reconnaissable qui goguenarde « Vas-y l’OTNI !    Vas-y ! Fais-nous rêver ! » Crétin de Blond-Blond ! Pas de doute si le grillage a été inventé ce n’est pas pour éviter que les balles aillent trop loin mais plutôt pour protéger les spectateurs imbéciles des joueurs vindicatifs.

Jean-François sert. Vert de rage je frappe de toutes mes forces dans la balle sans me soucier du timing et encore moins du placement. Juste un coup pour me défouler. Hulk qui frappe avec la raquette de Mickey, ça c’est vraiment comi(c)que !

"Quand Capri pas content, lui toujours faire ainsi."

Un peu apaisé et persuadé d’avoir fait faute je me rends aussitôt de l’autre côté du court pour réceptionner le prochain service. C’est alors que j’entends Roland annoncer « 0-15 ». « 0-15 » ? Comment ça « 0-15 » ? Je n’ai pourtant pas entendu la musique de la 4ème dimension ! Franchement si jamais mon retour est dans le court c’est que nous nageons en pleine science-fiction. Je fixe la raquette de la honte avec circonspection. Cet outil serait-il, à l’instar d’Ivan Lendl, aussi disgracieux qu’efficace ?

Episode 6 – Vent de révolte

A l’autre bout du terrain, Ramborg, aussi surpris que moi j’ai l’impression, se replace pour servir. Il décoche une mine qui part extérieur. J’avais senti le coup, en cinq pas aériens je suis sur la balle et je délivre un revers si croisé que Godefroy de Bouillon en personne ne l’aurait pas renié. Le cyborg reste scotché à des mètres de la balle, à nouveau transpercé. Jean-François, comme l’assistance, semble stupéfait. Pour être tout à fait honnête je ne le suis pas moins ! Alors qu’il se repositionne, je constate que, pour la première fois de la rencontre, mon opposant me regarde vraiment. Et je parierai bien qu’il commence à douter, un tout petit peu certes mais ce tout petit peu me convient très bien. Je décide de tenter d’élargir l’éventuelle brèche en jouant le gars sûr de lui et de son fait. Au lieu d’attendre la balle  un mètre derrière la ligne, comme je l’ai fait depuis le début du match, je me place juste devant avec le regard cruel du chacal qui a repéré une proie blessé. De l’esbroufe pure et dure, quoi ! Le pire est que ça fonctionne. Une double faute et un coup droit dévissé de Terminator plus tard me voilà enfin pourvu d’un jeu. Un jeu blanc !

Encouragé par ce demi-exploit, je parviens enfin, à la pause, à remettre mes neurones dans le bon ordre pour analyser la situation. Après une rapide concertation avec moi-même je décide d’arrêter de forcer mes coups et de servir comme je sais le faire sur ma mise en jeu. Pas de force, juste le mouvement. Et ça marche ! Au lieu d’un projectile tendu qu’il renvoyait assez facilement mon adversaire se retrouve à recevoir des balles qui rebondissent très haut, ce qui le gêne considérablement lorsqu’elles arrivent sur son revers. En cinq points mon jeu est plié. 2-4. Jean-François semble un peu agacé quand vient son tour d’envoyer. Et ça va se confirmer lors d’un point où, tels des mulets, nous nous entêtons à jouer coup droit décroisé en tapant comme des sourds. Le champion est vexé, il ne réfléchit plus et veut me corriger. Mais le rallye de coups droits tourne en ma faveur. Pendant le point un grondement lointain s’était fait entendre. Il n’émanait d’aucun des deux rivaux. Il semblerait que l’orage tant craint à Baume-les-Dames soit plutôt destiné à Besançon. Le vent a dû tourner. Oui, c’est cela ! Le vent a tourné, Ramborg, et il se lève ! Ne l’entends-tu pas souffler de plus en plus fort ? Désormais mon bras apportera la tempête, il déchainera la foudre. Je suis le dompteur de tornades, celui qui chevauche l’ouragan. En ce jour de tonnerre vénère mon sacre. Orage, ô des espoirs, enfin !

Les points s’enchaînent et ma sensation d’invincibilité s’accentue. Malgré de nombreuses égalités les échanges primordiaux finissent toujours par m’être favorables, je prends même le service de Jean-François pour la troisième fois consécutive sur une volée chanceuse qui reste dans le court par miracle. 5-4 pour moi. Vous y croyez à ça ? Moi, à peine. C’est là que le bât blesse. J’ai tellement du mal à croire que je mène, que je sers pour la manche, que j’en rate totalement mon jeu de service. Deux doubles fautes, une volée dans le filet, un coup droit dehors et nous voilà à 5-5. Mal remis de ma contre-performance je laisse échapper le jeu suivant piteusement. 6 à 5. Pendant la pause je tente de rassembler mes esprits. Mon regard se pose sur Roland. Il a raison Roland (normal c’est le coach) ! Je suis un joueur de tennis alors je vais jouer. L’enjeu, c’est quoi ? Perdre contre Ramborg ? Et quand bien même, tout le monde s’y attend. Aucune pression à avoir, je n’ai qu’à m’amuser en faisant au mieux.

Ragaillardi par son retour en tête Jean-François semble avoir totalement retrouvé ses esprits. C’est sûrement le premier jeu du match où les deux adversaires sont au maximum de leur capacité. Mes services côté revers sont moins efficaces. Je suis admiratif, Jean-François s’est déjà adapté à un coup qui le gênait horriblement il y a peu ! Après quatre points très disputés nous nous retrouvons à 30 partout. J’ai beau avoir décidé de jouer sans pression, je tremble un tout petit peu avant de servir pour le point suivant. Allez, en avant, carcasse ! Une fois de plus je tente service-volée pour forcer le destin, le passing de Jean-François qui part comme une fusée côté revers me met en grande difficulté, je plonge et je ne parviens à renvoyer qu’une balle molle en plein milieu de court. Tandis que je me relève je vois la balle fuser tout près de moi et terminer dans le couloir juste derrière la ligne. Ouf ! « 30-40 » annonce Roland. Ah, non !!! Je m’apprête à contester quand mon adversaire dit posément « Non, elle est dehors ma balle, coach. ». Classe, le monsieur ma foi ! Pendant la désannonce je profite que Jean-François me regarde pour le saluer avec ma raquette comme le ferait un mousquetaire avec sa rapière. Il sourit. Un bon sourire, sans ironie.

Bien, après ses politesses, il serait opportun de couper court. Qui sait combien d’autres occasions d’égaliser j’obtiendrai ? Une invocation à Stefan (Edberg) et Georges (Benson) puis je me lance ! Cette fois-ci pas de balle arrondie, j’ai mis la pêche, histoire de surprendre et… c’est un ace ! Jean-François n’a même pas bougé. Tandis que Roland annonce le tie-break je me rends compte que Jean-François est resté au même endroit. Presqu’immobile, il regarde au travers du grillage quelqu’un ou quelque chose. Au bout de quelques interminables secondes il revient au jeu en dodelinant de la tête comme s’il était fortement contrarié. Contrariété immédiatement constatée sur le terrain. Ramborg nous gratifie tout d’abord d’une double-faute d’anthologie avec deux balles planant loin au-dessus des lignes. Puis, sur mes deux engagements, il  renvoie à chaque fois un missile dans le filet. A 3 à 0 pour moi je suis plutôt content mais je ne comprends pas ce qu’il se passe. Où est le joueur qui me tenait la dragée haute ? Jean-François jette des regards noirs toujours du même côté du grillage et ne se soucie plus vraiment du match. Troublé par son comportement, ainsi que par un vent devenu violent, je finis par déjouer aussi. Des suites de points perdants nous amènent à 6-4 pour moi. Un dernier retour dans le couloir et me voici déclaré vainqueur du deuxième set pendant que quelques gouttes commencent à tomber. A nouveau un grondement se fait entendre. Plus proche que la première fois. Roland à l’air d’hésiter mais finalement il me demande de servir pour le premier jeu de la dernière manche.

Alors que nous avions disputé à peine trois points dans des conditions plutôt pénibles ce sont soudain des trombes d’eau qui s’abattent sur le court. Jean-François et moi n’attendons pas de consignes ! Après avoir récupéré nos affaires tant bien que mal, nous nous précipitons sous le préau pour nous abriter, rejoignant ainsi les spectateurs et les officiels qui nous y avaient précédés.

Episode 7 – Alea jacta est

Le préau s’avérait un refuge bien peu sûr en raison des éclairs ainsi que d’un vent violent qui rabattait la pluie. Très rapidement, tout le monde finit donc par être hébergé au gymnase. Au moment d’entrer Jean-François se comporta bizarrement. En passant auprès d’un jeune gars, qui m’était inconnu, il eut une sorte de recul, comme mû par un dégoût, que je ne compris pas. Sur le coup, je voulus demander à Richard, qui n’était jamais très loin de moi, ce qu’il pouvait bien se passer entre Ramborg et ce type mais dans la cohue qui régnait je n’en eus pas le temps. Je suivis le mouvement de la foule qui voulait à tout prix s’abriter.

Une fois à l’intérieur du gymnase j’en profitai pour me rendre au vestiaire afin de troquer mon maillot et mon short trempés contre un pantalon et une veste de survêtement. Malheureusement je n’avais pas pensé à emmener des chaussettes, ni des chaussures de rechange. Mes pas étaient soulignés par des « Floc ! Floc ! » du plus bel effet. Alors que je viens juste de finir de me rhabiller, j’entends une voix pincée : « Je peux entrer, vous êtes décent ? ». C’est Richard qui plaisante. Je lui rétorque : « Mais oui tu peux entrer, imbécile ! Ou plutôt c’est moi qui sors.» Au sortir du vestiaire, je trouve Richard en grande conversation avec Jean-François. Ils se connaissent un petit peu parce qu’ils font partie du club depuis un certain temps, certes, mais surtout parce qu’ils sont du même quartier et fréquentent le même lycée. Sans être vraiment amis ils sont suffisamment proches pour que Richard appelle Jean-François « Jeff » et assez distants pour que je n’ai jamais eu, jusqu’à aujourd’hui, l’occasion de les côtoyer en même temps.  Je remarque que « Jeff » a eu, lui aussi, recours à la solution survêtement mais je constate, avec envie, que lui a des chaussettes et des chaussures sèches. Bien entendu tout est impeccable, même sa coiffure malgré la pluie battante que nous avons tous deux subie. Une vraie gravure de mode. On dirait une photo issue d’une page du catalogue des « 3 Cuisses » ou de « la Déroute ». Ce que c’est d’avoir la classe, quand même. Je me rends vite compte que j’arrive, en fait, en plein milieu d’une controverse :

« – Alors, t’as bien vu que ma raquette elle est super ! » dit Richard en s’adressant à Jeff.

« - Ca dépend peut-être aussi de celui qui la tient » répond Jean-François.

« - Pfuui ! C’est ça. Vas-y essaies-là ! Tu verras bien. Tu peux lui donner, Philippe ? »

J’acquiesce, je farfouille dans mon sac et je tends à Ramborg l’horreur suprême des courts. Il grimace :

« - Y’a pas à dire, elle est moche quand même ! »

Jeff consent tout de même à empoigner l’objet du délit et fait quelques mouvements à vide avec la poêle à frire. Satisfait par ces premiers essais, il demande une  balle et commence à jouer contre le mur du gymnase, il semble ravi. « Waouh c’est dingue comme les effets sont faciles avec ça ! » puis, me regardant « Allez, on continue la demie contre le mur. Prends ma raquette ». Je suis estomaqué : « T’es sérieux, Jean-François ?»

- Mais non, on ne comptera pas les points. On tape des balles pour s’amuser. Enfin si ça te dit. Eh, au fait, tu peux m’appeler Jeff tu sais ! »

Cela me convient parfaitement, je m’empare donc de sa raquette afin de relever le défi amical. Mais l’esprit de compétition est tellement chevillé à nos corps que, très vite, les échanges sympathiques laissent la place aux balles vicieuses, chacun de nous cherchant des angles de plus en plus improbables. Ce qui me met au supplice car j’ai un mal fou à maîtriser la raquette de Jean-François. Après une bonne demi-heure de ce qu’on pourrait appeler de la « pelote franc-comtoise », nous décidons de faire une pause. Jeff se dirige vers les toilettes tandis que je m’assieds sur un matelas destiné à la réception du saut en hauteur, auprès de Richard. Mes pensées vagabondent, je me dis que Jeff m’est nettement supérieur. Jamais je ne serais parvenu à cadrer quoi que ce soit avec  sa raquette sur un vrai terrain, c’est certain. Et pendant le match je me suis retrouvé  à utiliser un atout majeur dont mon adversaire ne pouvait en aucun cas disposer. C’est plutôt injuste.

J’en suis là de mes réflexions lorsque j’entends dans mon dos « Salaud, connard, je vais te casser la gueule ! ». Je me retourne pour constater que c’est Jean-François qui profère ces insultes ! Il est au paroxysme de la rage, menaçant le gars que j’avais vu à l’entrée du gymnase. Je ne comprends rien à la situation mais, sentant la rixe venir, je m’approche à toute allure des protagonistes et parviens à ceinturer Jeff juste avant qu’il ne tente de décocher un coup de poing à assommer un bœuf. Mais quelle mouche l’a donc piqué ? Jean-François est un peu plus petit que moi mais beaucoup plus musclé, j’ai un mal fou à le maîtriser malgré le renfort de Richard qui m’a rejoint. Heureusement j’aperçois soudain deux paires de mains qui s’accrochent au maillot du forcené. J’identifie les possesseurs des paluches rapidement. Blond-Blond et Brun-Brun ?!?! Les BB à la rescousse ? Je n’aurais jamais cru que nous fissions un jour cause commune.

Au bout d’un bref instant de lutte Ramborg se rend compte qu’à quatre contre un il ne l’emportera pas et abandonne le combat. Nous le lâchons à sa demande et il part s’isoler dans un coin. L’altercation, bien que bruyante, a été plutôt discrète finalement, elle n’a pas attiré l’attention. Ou ceux qui en ont été témoins ont dû croire à une plaisanterie. Blond-Blond, sur un ton courroucé, intime l’ordre au jeune inconnu de s’éloigner : « Dégage, pauvre tâche !»

«- Oh, ça va, on peut plaisanter tout de même !»

«-  Quand c’est drôle seulement.»

«- Vous exagérez les gars !»

«- Non, c’est toi qui as exagéré. Tu sauras peut-être un jour pourquoi. Allez, dégage maintenant ! »

Un peu incrédule, le jeune homme finit par consentir à s’éloigner. J’avoue que je suis aussi perdu que lui quant à la signification des propos de Blond-Blond : « Mais qu’est-ce qu’il a dit à la fin ? Et c’est qui ce type ? » lui demandé-je.

« - C’est le gagnant de l’autre demi-finale. Il a expédié son adversaire du jour et après il est allé voir votre match. Vers la fin du deuxième set il a balancé une remarque du genre : « Jeff, il joue comme sa sœur ».

- C’est vrai que c’est pas très drôle mais il n’y a pas de raison de s’énerver comme ça. »

Blond-Blond marque un temps. Quand il se remet à parler sa voix est étonnamment douce : « La sœur de Jean-François a eu un accident de moto il y a deux ans. Elle est en fauteuil roulant ».

Un frisson me parcourt l’échine. « Il était au courant le gars ?

- Non, je crois pas. Sinon j’aurais laissé Jeff lui refaire le portrait.

- Mais pourquoi il a fait ça ? » La réponse de Blond-Blond est cinglante :

« - A ton avis ? En finale il préfèrerait rencontrer qui ? Il a cherché un truc pour déconcentrer l’adversaire qu’il craignait le plus. Tout ce que je souhaite maintenant c’est que Jeff le corrige en finale».

Fatalitas ! Me voici au milieu d’une affaire d’honneur. Au fond moi aussi j’aimerais bien voir Jean-François massacrer l’autre abruti sur le terrain mais, bon, je ne peux pas non plus le laisser gagner exprès. Le laisser gagner ? Mais écoutez moi donc ce paon, confit dans sa suffisance comme un marron de Noël dans son glaçage ! Sans le changement de raquette, qui m’a doté d’une épée laser alors que je disposais auparavant d’un sabre de bois, et l’intervention de l’autre salopard le match serait peut-être déjà fini.

« Jeff ! Philippe ! Venez m’voir ! » La voix imposante de Roland résonne dans le gymnase. Nous rejoignons le coach qui a l’air soucieux. Il nous entraîne à sa suite dans un petit bureau, ferme la porte et pousse un gros soupir avant de parler : « Bon, les gars, on a un souci. Pour aujourd’hui c’est plié, on ne peut plus jouer. Une autre compétition est prévue demain. En insistant lourdement auprès des organisateurs j’ai réussi à obtenir un créneau d’une heure et demie sur un court. Vu comme vous vous accrochez on arrivera jamais à faire tenir la fin de votre demie et la finale dans de laps de temps. Vous voyez où je veux en venir ? » Jeff et moi nous regardons un peu bêtement.

« Ok, vous fatiguez pas le ciboulot. Va falloir désigner le vainqueur de votre match sur le tapis vert. ». Tu parles d’une nouvelle ! « Et comment vous allez faire ? » demande Jean-François ?

Roland prend une longue respiration avant de répondre : « Il y a plusieurs écoles, les gars. Enfin je dirais qu’il y en a trois ! Soit on considère que celui qui menait au moment de l’interruption a gagné.

- C’est complètement con ! » interviens-je. Roland sourit. Il a dû prendre mon attitude pour du fair-play mais en fait, à ce moment précis, je ne me souvenais même plus que je menais 30-15 avant l’interruption. Je trouvais juste le procédé complétement stupide.

« - Plutôt d’accord avec toi. Soit on considère que celui qui a le plus de jeux a gagné

- C’est pas très intelligent non plus », reprend Jean-François.

« Bien d’accord. Alors il reste la troisième solution, la plus stupide mais la plus équitable au fond…un toss,» Roland farfouille dans ses poches mais visiblement elles sont vides. « Zut, j’ai dû tout mettre dans la machine à café. L’un d’entre vous aurait pas une pièce ? ». Une pièce ? Mais oui j’ai une pièce ! Mon porte-bonheur, qui ne me quitte jamais, est justement dans une poche de ma veste de survêtement. « J’en ai une de pièce, coach ». Je la confie à Roland en lui demandant le privilège de pouvoir choisir en premier. « Vu que c’est ta pièce, ça me paraît acceptable. T’en penses quoi, Jeff ? ». Jean-François hausse les épaules tout en faisant une moue qui indique que peu lui importe. J’énonce mon choix fort et clair : « Pile ! ». Le coach fait virevolter la pièce de monnaie en l’air, la recueille dans sa main droite puis la retourne contre le plat de sa main gauche. Nous contemplons le résultat. « Face ! » annonce Roland. Jean-François, comme Roland du reste, est gêné, il s’excuse presque. Je le tranquillise : « Ecoute, il fallait bien un vainqueur. Ca aurait pu tomber sur moi. C’est comme ça ! ». Et la vérité est que je ne suis absolument pas déçu. Nous nous serrons la main, chaleureusement, comme les grands sportifs que nous sommes, puis notre trio regagne la grande salle du gymnase.

18h30. La pluie a enfin cessé. Les bourrasques aussi. Il va être temps de regagner son chez soi. Après le coup de théâtre du toss un groupe improbable où figurent Richard, Jeff, les BB et moi s’est constitué spontanément,  nous avons tous attendu la fin de l’orage dans un coin du gymnase en papotant. Ce fut une trêve plus qu’agréable entre vrais et faux ennemis. Après avoir rassemblé mes affaires, je dis au revoir à ma mauvaise troupe. Richard d’abord, puis Jeff, qui ne sait pas trop quoi  dire. En lui serrant la main je lui glisse « Fais-moi plaisir ! Rends à l’autre abruti la monnaie de ma pièce ! » Jean-François sourit en me broyant la main: « Alors là, je ferai tout pour. Tu peux en être convaincu !». En passant devant les BB je tente une blague : « Alors les gars, je vous ai fait rêver ? » Blond-Blond rétorque aussitôt : « C’est possible. En tout cas tu nous as bien endormis. ». C’est officiel, la trêve est finie.

18h45. Sur le chemin du retour je pense au match, à son dénouement. Nathalie, ma plus jeune sœur, se moquera sans doute gentiment de moi. Si jamais elle me croit ! La journée a quand même été très étrange. Allez, il n’y a rien à regretter, j’ai fait tout ce qu’il fallait, c’est bien le meilleur des deux joueurs qui s’est qualifié. Je n’ai plus qu’à espérer une belle et franche victoire de Jeff désormais. Machinalement je joue avec la pièce que j’avais remisée dans la poche de mon pantalon. Ma pièce fétiche. Celle que mon oncle, prestidigitateur amateur, m’avait offerte pour mes dix ans. Je me souviens encore de ma surprise lorsqu’il l’avait fait apparaître de nulle part avant de me la donner. C’est cette pièce qui m’a déjà permis et me permettra de gagner tant de paris au fil des ans. Et pour cause, elle est truquée, elle a deux côtés « face ».

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Capri est indéfini.

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306 Responses to La défaite en face (3/3)

  1. Franck-V 14 août 2010 at 10:45

    Ah c’est excellent, Capri, ma préférée de tes « défaites en face »… (à double face celle-là d’ailleurs, à plus d’un titre) ou plutôt, celle que j’ai pris le temps de lire et de savourer. Faudrait que je retourne aux 2 autres mais celle-là me plaît bien.

    La chevalerie insoupçonnée sur le court et sous le préau, les faits en et hors match qui en changent la physionomie. L’arme fatale ou létale qui tombe inopinément comme les cordes du cadre de bois et du ciel de plomb pour guider le destin.

    Du grand Capri, où l’imparfait du subjonctif vient donner du souffle au drame qui se trame, l’arme à la main et presque la larme à l’oeil.

    La pièce truquée qui tombe pile poil pour relever la face en quelque sorte. Tout est perdu fors l’honneur. On voudrait toujours perdre ainsi d’un coeur léger, martyr de la juste cause.

    Tu aurais reçu ton double bogey avec ton sabre de bois, tu n’aurais jamais su que tu étais un héros de l’ombre.

    Et bien sûr, un suspens insoutenable, on ne saura jamais si Jeff de La Malcombe s’est rendu justice sur le court, de la vilenie abjecte qu’il a eu à subir.

  2. Jean 14 août 2010 at 11:47

    Excellent Capri, la somme de travail passe complètement inaperçue devant la légèreté de l’écriture (excellent, le coup de la pièce). Vraiment très très bon, en plus, tu nous épargnes Duran Duran ou Macumba pour cette fois.
    Moi j’étais en conflit larvé permanent avec mon coach/président de club, un type à fond qui prenait le truc bien trop au sérieux, je crois que j’aurais préféré ton Roland.

  3. David 14 août 2010 at 13:37

    Du très bon Capri. Tout comme Franck, je trouve que c’est le meilleur morceau de ta petite série. On en redemanderait!!

  4. Le concombre masqué 14 août 2010 at 14:15

    Well done. Le dénouement est encore plus savoureux que les deux premier opus. Mais j’ai pas pu m’empecher de le lire ce week-end…qu’est ce que je vaid faire au boulot lundi?

    • Guillaume 14 août 2010 at 14:49

      Nous écrire un article ???

  5. Guillaume 14 août 2010 at 14:54

    La chute est réellement savoureuse, c’est exactement le mot. Le texte prend ici un tour beaucoup plus sérieux que dans les deux premiers opus, au point d’ailleurs que je crois bien que le nombre d’images n’a cessé de diminuer depuis l’Op 1. C’est différent, mais pas moins bien, loin de là !

    Le montage Taylor Dent est excellent. C’est vrai aussi que le gars a un côté naturellement effrayant. Quand il grimace au moment de servir, il me fait toujours penser à un méchant des Tortues Ninjas (on a les références qu’on peut… Je sors).

  6. MarieJo 14 août 2010 at 15:07

    vraiment super cette fin de match ;) ça valait le coup d’attendre un peu ! truculent, drôle, rocambolesque, bref ya tout pour plaire :)

    et oui l’épilogue de la finale manque un peu à l’appel, alors il a pris une bonne rouste le malotru ? ça mérite qu’on le sache quoi ! tu nous racontes la fin ici?

    on tout cas ça nous change pas mal de ses matchs de pros insipides et édulcorés, ou le moindre « F***** S**** ! » est banni :D même si verdasco a tenté avec P***M**** de relevé le truc… c’est pas gagné !

  7. Alex 14 août 2010 at 18:14

    Une plume de talent que l’on découvre sous une face plus profonde. Bravo !

  8. Le concombre masqué 14 août 2010 at 22:24

    Et bien je dois dire que murray a un jeu très très plaisant désormais, au regard de nadal, berdych, sod et consorts…on peut clairement voir ce que l’article à propos de LLodra évoque: »« He brings (…) a relationship between one shot and the next ».
    C’est intelligent. Son jeu est intelligent.
    TOUT y passe là niveau variations: des efets, des trajectoires, du timing, il y a des amorties, des contrepieds des volées longues slicées, courtes rétro…une couverture de terrain remarquable, et contrairement à santoro : une bonne dse de puissance quand même quand il faut, et des serviesc à 220 au T.

    C’est chaud chaud bouillant le niveau de Murray là.

    • DIANA 14 août 2010 at 22:37

      Les bases du jeu que tu décris ont toujours été présentes chez Murray, et pour l’intelligence, je n’en ai jamais douté. Il faut qu’il arrive à maturation, c’est tout. Et l’abandon de son coach ne peut que lui être profitable.

  9. Elmar 14 août 2010 at 22:24

    Ca joue du très bon tennis en ce moment.

    Murray arrive comme personne à embrouiller son adversaire. Passant d’un point à l’autre du mode défense à l’attaque. En mode défense, il parvient d’ailleurs à faire du Nadal en dégoûtant son adversaire et en le frustrant pour lui faire commettre la faute. J’aime vraiment ce Murray-là. Et j’ose presque dire que je trouve même Nadal séduisant, et il n’y a que Murray pour lui donner l’occasion de l’être.

    1 set et 1 break pour Murray, qui a remporté ses 4 derniers sets sur dur face à l’Espagnol. Ca pourrait en faire un 5ème dans la besace.

    • Le concombre masqué 14 août 2010 at 22:33

      C’est l’inverse pour moi : ça montre à quel point le jeu de Nadal est limité.

      • DIANA 14 août 2010 at 22:38

        Nadal, hormis son lift et l’usure psychologique de l’adversaire….

        • Le concombre masqué 14 août 2010 at 22:49

          ouivoilàcestça :)

  10. Elmar 14 août 2010 at 22:26

    Exact, concombre. Secteur du jeu à ne pas négliger chez l’Ecossais: son service. Quand il arrive à faire mal avec, il devient presque injouable (comme ce fut le cas contre Fed à Madrid 08, par exemple).

  11. Jeanne 14 août 2010 at 22:31

    Incroyable PZ, hypertendu qui nous sort toute sa cuisine, presque une correction pour Nadal

  12. Elmar 14 août 2010 at 22:32

    Depuis un moment, Murray est dans la zone et Rafa totalement impuissant. Mais attention, il s’agira d’être solide au moment où il sortira de la zone. On sait tous comment Nadal parvient à profiter de ces moments-là.

  13. Le concombre masqué 14 août 2010 at 22:33

    elmar, et jeanne vous êtes chauds pour rester regarder Fed?

  14. Jeanne 14 août 2010 at 22:37

    Moi oui c’est à 1 heure ?

  15. Elmar 14 août 2010 at 22:37

    Voilà, je l’avais dit… Débreak.

    Oui je vais rester pour voir Fed.

  16. Jeanne 14 août 2010 at 22:38

    Qu’est-ce qu’il se déplace bien Murray sur dur, il est partout

  17. Le concombre masqué 14 août 2010 at 22:44

    Bon si vous restez je vais faire l’effort!!
    S’il ne se désunit pas, je vois mal Nadal prendre un set à Murray quan même : le tie break sera pour l’écossais, si tie break il y a.

  18. Le concombre masqué 14 août 2010 at 22:48

    Ah! ben quand je dis « désunit » je parle justement de « servir une double faute », hein Andy…

  19. Jeanne 14 août 2010 at 22:51

    il doit être à quelque chose comme 35% de premières sur ce second set, et il tient bon, très fort !

  20. Le concombre masqué 14 août 2010 at 22:56

    Rafa se fait dé-mon-ter, comme ce n’était pas encore arrivé depuis, depuis…c’est quand selon vous la dernière fois où il a semblé si impuissant?

    • DIANA 14 août 2010 at 22:59

      OA 2010, par le même Murray :)

    • Jeanne 14 août 2010 at 23:00

      C’est même plus sévère que l’OA

    • DIANA 14 août 2010 at 23:03

      Plus sévère certes, mais moins grave que l’OA. Il

  21. Elmar 14 août 2010 at 23:03

    C’estbon pour Murray qui a retrouvé son niveau australien. Mais il aurait pu s’épargner des frayeurs inutiles dans le second set.

    Nadal semblait effectivement sans solution quand l’Ecossais ne se désunissait pas.

    J’ai toujours dit que Murray était très plaisat à voir jouer. Je maintiens.

    Et j’ai toujours dit qu’il est un numéro 1 mondial en puissance pour peu qu’il passe le dernier cap en GC. Ca pourrait bien être à l’US Open.

    Enfin, je dois dire que ça fait plaisir d’en être à un stad de la saison où le cavalier seul de Rafa est terminé. Il peut gagner l’US, mais il aura une vraie opposition en face.

    • Jeanne 14 août 2010 at 23:09

      Il faudrait un vrai concours de circonstances pour que Nadal gagne l’US, ça paraît vraiment très improbable. Avec un bon tirage au sort, 1/2 ou finale mais pas plus. Murray doit impérativement confirmer sur cet US, s’il se fait encore battre par Fed il va encore être KO pour 2 mois voire plus.

  22. Florian 14 août 2010 at 23:41

    La meilleure partie pour ma part, certainement à cause du suspens même si toutes sont délirantes :D
    J’adore la chute de l’histoire avec le trucage de la pièce, Bravo !!

  23. fieldog 14 août 2010 at 23:43

    Super Capri, un troisième volet qui clot ta trilogie avec brio. Très chevaleresque le coup de la pièce et c’est tout à ton honneur.
    Aujourd’hui on aura appris deux choses primordiales : la 1ère c’est derrière ton pseudo se cache un « Philippe » (et non Hervé) et la seconde c’est que tu es un seigneur… ;)
    Bravo en tout cas!
    Une petite question en passant : as-tu par la suite rejoué conte « Jeff »? Et quid du résultat?

    Pour revenir à l’actualité,j’ai vu le 1er set de Murray/Nalby hier et au vu de ce match, sa victoire contre Rafa aujourd’hui ne me surprend absolument pas. Il a corrigé l’espagnol comme il avait corrigé le gaucho hier. Impressionnant!

    Fed/Berdych : assurément un grand beau match, certainement l’un des plus intenses de la saison avec un Berdych qui joue top 3 sans problème en ce moment. Je le trouve encore plus performant que Sod à son meilleur car il a une sécurité dans ses frappes que ne possède pas le suédois. Et quel service de plomb!
    Du côté de Fed 2/12 sur les balles de break, c’est peu et cela a bien failli lui couter le match mais le tchèque en sauve allègrement plus des 3/4… En tout cas un Roger retouvé (enfin).

    Je serai de la partie ce soir pour son match contre Djoko.
    A toute ;)

    • Le concombre masqué 14 août 2010 at 23:53

      see you later alligator

  24. Baptiste 15 août 2010 at 00:21

    C’est tombé mononucléose pour roddick. Au moins on a une explication comme ca!
    En gros ca donne saison fini?

  25. Baptiste 15 août 2010 at 00:21

    Pas encore eu le temps de lire l’article but I ll be back demain

  26. Le concombre masqué 15 août 2010 at 01:19

    bon!

    C’est parti, après avoir loupé le premier jeu, quand j’ai entendu que ces E*** de chez sport plus ne retransmettaient pas le match…

    • Franck-V 15 août 2010 at 01:26

      Présent :mrgreen:

      Debouts les morts, on a tous besoin de vous.

    • Elmar 15 août 2010 at 01:26

      moi j’ai loupé les 3 premiers jeux parce que j’étais pas sur le bon stream… grrr

  27. Elmar 15 août 2010 at 01:37

    Hé hé

    • Franck-V 15 août 2010 at 01:39

      L’infection éthiopienne de février semble s’éloigner pour le Maître, mais Gitane maïs me semble bien être le nouveau sponsor de Djokovic… :roll:

  28. Elmar 15 août 2010 at 01:38

    Au fait, avant que j’oublie, pas eu le courage de me lancer dans la lecture ce soir…

  29. fieldog 15 août 2010 at 01:39

    Bon le n°2 mondial est entrain de mettre une correction au n°3…
    Ah non? On me fait signe que c’est l’inverse, sorry :mrgreen:

    • Franck-V 15 août 2010 at 01:44

      Justement, le Djoko, c’est le n°2 qui l’empêche de respirer, à chaque fois, il s’étouffe :-)

  30. Elmar 15 août 2010 at 01:42

    Tiens, le Rafa vient voir son idole mettre une dérouillée à son partenaire de double.

  31. Elmar 15 août 2010 at 01:44

    Une nouvelle sorte de pari vient d’apparaitre sur les sites spécialisés: Djoko va-t-il abandonner ou seulement faire appel au kiné?

    • Elmar 15 août 2010 at 01:47

      Cote de 1,08 contre 1,73. Mais ca risque de changer rapidement: le match va se terminer avant que Nole ait le temps d’abandonner.

  32. Le concombre masqué 15 août 2010 at 01:46

    Fed est au niveau…djoko pas du tout. Normalement, fed degoupille à 3-3 et se retrouve embarqué dans un TB au troisieme.:)

    • fieldog 15 août 2010 at 01:54

      Et encore Fed est juste appliqué mais très loin du niveau montré hier… Faut dire que ce n’est pas le même joueur en face. Je sais c’est méchant pour Djoko mais là c’est pathétique :(

    • Franck-V 15 août 2010 at 01:56

      Nan, il dégoupille à 2-1 après avoir eu balle de 3-0 :mrgreen:

      • Le concombre masqué 15 août 2010 at 02:04

        Yes. J’avais oublié qu’il avait déjà le break en poche et qu’il n’y aurait pas de 3-3 sans degoupillage prealable…

  33. Elmar 15 août 2010 at 01:48

    2-21. C’est la balance winners-fautes directes de Djoko!

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