Australian open 2012, Chapter VII : Antipodes… de départ

By  | 28 janvier 2012 | Filed under: Actualité

Ou « Les ouvreuses » et « Alienovak vs Prénadalator 3, pas de gluten contre 3 grammes dans la raquette ».

Il y a une génération maintenant, l’adolescent parisien que j’étais a connu ces petites salles miteuses des quartiers plutôt populaires de Paris où pour le prix d’un billet, vous pouviez voir deux films. D’une part une vraie petite bouse de série Z, un nanar façon Les tomates tueuses, ou un kitchissime film hong-kongais. Et d’autre part la bonne grosse production hollywoodienne, bourrée de pyrotechnique à défaut de faire dans la finesse de scénario.

Tout pareil, cette fois le Melbourne Majestic cinéma a choisi de faire précéder la série blockbuster du moment par un film mi-innovation conceptuelle sonore, mi-coquin pour ados solitaires.

Samedi à 9 heures, finale dames avec une WTA qui n’en finit pas de s’enfoncer dans la crise. D’ailleurs, la coïncidence est bienvenue : deux joueuses venues de l’ex-URSS qui illustrent bien la grisaille soviétique dans laquelle la WTA est plongée, définitivement on peut le craindre.

Ça va gueuler côté Sharapova. Ça va gueuler aussi mais un peu moins du côté d’Azarenka. Et en fermant les yeux, Onan pourra peut-être trouver une inspiration efficace. Et encore, il faudra qu’il ait envie.

Des filles qui cimentent leurs longues guiboles dans le sol pour frapper le plus fort possible droit devant. Who cares ?

Je ne regarderai pas. Mon prono : l’une des deux va bien finir par s’imposer dans ce qui prétend encore être du tennis. Combien de sets ? Plouf, plouf : deux sets à zéro pour Sharapova parce qu’elle crie plus fort et déconcentre donc plus son adversaire.

Côté messieurs, la logique implacable du classement est finalement respectée pour la troisième fois consécutive en Grand chelem. Le n°1 rencontre le n°2 en finale.  Novak contre Rafa.  Le Serbe reste même sur 6 victoires d’affilée et a pris un avantage consécutif sur l’Espagnol qui est devenu son challenger. Pourtant, la majorité des 15-lovers estime que le Serbe joue moins bien, est prenable, et va se faire manger par l’Espagnol puisque ce dernier a (encore une fois) battu Federer.

C’est oublier la théorie du triangle, dite théorie ciseaux-pierre-feuille.

Dire que Nadal va gagner parce qu’il a bien joué contre Federer c’est commettre, selon moi, un contre-sens. On sait tous pourquoi Nadal a battu Federer ou plutôt pourquoi Federer a perdu encore une fois contre Nadal.

Federer, outre un choix tactique complètement erroné, a un revers à une main que Nadal peut torturer avec son coup droit lifté de gaucher. Eh oui. Mais Novak Djokovic a le meilleur revers à deux mains du circuit et n’est pas gêné par le coup droit lifté de l’Espagnol.

Federer a mal retourné. Djokovic a le meilleur retour de service du circuit, comme Agassi en son temps. Et le service peu rapide de service de Nadal est un régal pour un relanceur de la qualité de Djokovic.

Djokovic a certes un jeu de fond de court un peu pauvre, hyper-standardisé de gauche-droite, mais ce jeu est ultra-rapide et il n’a pas de point faible du fond du court. Or comme Federer, Nadal a un point faible que le Serbe pourra exploiter dans toutes les positions : son revers qui est relativement faiblard et qu’il joue bombé mi-court dès qu’il est un peu sous pression.

Rafa risque de continuer de se prendre en pleine figure la même tactique qui lui a garanti tant de succès contre Roger. Novak va torturer son revers avant de l’achever par une attaque sur son coup droit. Rafa va forcer et commettre beaucoup plus de fautes que d’habitude.

La relative lenteur des conditions de jeu est-elle un avantage pour Rafa ? Pas sûr du tout quand on se souvient que c’est sur terre battue que Djokovic a obtenu ses victoires les plus nettes contre Nadal. Pour mémoire, lors du Master 1000 de Rome 2011, après une demi-finale remportée au finish contre Andy Murray (6/1 3/6 7/6), Djokovic avait dominé Nadal en finale en deux quasi-petits sets (6/4 6/4).

Nadal n’a pas de tactique de rechange parce pour décoder l’énigme que lui pose le jeu de Djokovic. Il a seulement envisagé de se donner les moyens de taper encore un peu plus fort, comme si c’était un déficit de puissance dont il souffrait contre Djokovic. Une seule échappatoire pour Nadal qui n’a de toute façon pas grand-chose lui permettant d’échapper à sa faiblesse relative en revers : essayer de briser Djokovic physiquement. C’est ce à quoi il était parvenu à l’US Open 2010. Eh oui, mais depuis l’US Open 2010, Djoko a bien appris la leçon : il s’est débarrassé du gluten, fait du caisson, et est capable comme Nadal d’aller faire deux séries de 1000 pompes sur une main après un match de 5 heures. On peut s’attendre à la même débauche effarante d’énergie que lors de leur dernier affrontement à Flushing Meadows.

Mon analyse est catégorique. Vous direz par vos réactions si elle est avec ou sans appel.

Sauf si Djokovic a une défaillance physique, les mêmes causes produiront les mêmes effets pour Nadal.  Je pense que le Serbe est suffisamment bien préparé et suivi par son équipe pour ne pas avoir de défaillance physique dimanche. Mon pronostic va vous choquer : Alienowak va bouffer Prénadalator en 3 sets. 3 sets serrés mais 3 sets.

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501 Responses to Australian open 2012, Chapter VII : Antipodes… de départ

  1. Jeanne 29 janvier 2012 at 17:29

    24/25 oui la génération NG/Nadal/Murray, en effet. Quoique des éclosions tardives sont toujours possibles. La Gloube c’est fichu aussi, je le crains…

  2. May 29 janvier 2012 at 17:42

    Bon, ce n’est encore pas passé, Djoko continue sa folle chevauchée sauvage commencée il y a 1 an. Je ne veux pas faire de l’optimise utopique mais Nadal pour ce match a relevé la tête, les épaules, les manches les tripes… malgré tant de déconvenues et rien que pour ça il reste un grand champion.
    Il se relèvera c’est pas possible autrement. On ne lui reprochera pas de n’avoir rien tenté pour essayer de renverser la locomotive Djoko. Cependant, il faut vraiment qu’il travaille sa seconde balle de service, tous les joueurs se régalent en retour…
    Je suis évidemment très déçue et même plus mais je continu de croire en lui.
    Je n’ai pas encore lu tous les commentaires mais Djoko n’attire vraiment pas la liesse. En tous cas c’est fort de Djoko! snif!

    • Jeanne 29 janvier 2012 at 17:55

      Courage ! Je pense que Nadal a en lui les ressources pour gagner c’est un fantastique combattant. Mais il faut absolument qu’il conserve son titre de Roland Garros. C’est vital.

    • Sylvie 29 janvier 2012 at 18:09

      En tous les cas, il semble très positif et optimiste en conférence de presse disant qu’il joue bien mieux qu’en 2011 et qu’il est très motivé.

      Je pense comme Jeanne que la clé sera RG. S’il garde son titre, il va se rebooster. Le perdre serait difficile pour lui.

    • Alexis 29 janvier 2012 at 18:13

      En même temps il faut voir qu’il n’a fait que 1/4 depuis 2 ans, donc d’un point de vue comptable c’est une bonne opération.

  3. MarieJo 29 janvier 2012 at 18:08

    un grand bravo à Djoko qui une fois de plus sort un match de dingues, des coups de dingues, une volonté de dingue et une réussite de dingue… victoire homérique digne d’une certaine Odysée ;-)

    s’il n’avait pas eu en face un très bon Nadal aujourd’hui il l’aurait plié comme les autres…
    les 2 ont fait un grand match même si le début était laborieux et moins plaisant que les 2 derniers sets.

    rafa s’est battu avec autant de hargne, de volonté, de réussite aussi mais il a manqué ce petit plus qui fait qu’il ne doit pas rater ce passing à 30-30 4-2 dans le 5è… à partir de là le match lui échappe, les jambes cèdent à chaque fois un peu de terrain, djoko revient et ne le laisse plus s’échapper…
    ça ressemble à une traque sauvage un 5è set, je peux comprendre que ça ne soit pas du goût de tout le monde… même si je n’ai pas aimé le dénouement, j’ai aimé ce match ou djoko et nadal se sont sorti les tripes à vif… il y a peu de matchs où les 2 adversaires vont aussi loin dans la haine de la défaite. Même si le niveau de jeu n’a pas toujours été à la hauteur, ce match reste une des plus grosses épreuves de force que j’ai vu en tennis.

    le tennis à toujours été un combat, entre 2 tennis autant qu’entre 2 joueurs, comme à la guerre les armes évoluent avec le temps… on passe de l’archer au fleuret puis au fusil baïonnette, enfin à la carabine et au fusil d’assaut…
    c’est dommage de ne voir ou concevoir que le tennis sous l’esthétisme qui reste une donnée parmi les autres, mais je peux comprendre ceux qui aiment ça presque exclusivement.

    aujourd’hui l’esthétisme n’était pas à la fête, mais ce n’est pas une raison pour croire qu’il disparaitra pour autant…
    le tennis a horreur du vide et chaque génération trouve des solutions pour conquérir celle qui l’a précédée.
    moi je reste fondamentalement optimiste, il reste beaucoup de beau tennis à venir.

    • Sylvie 29 janvier 2012 at 18:13

      Ce n’est pas juste l’esthétisme pour ma part. C’est l’impression que le physique à pris le pas sur le reste et que c’est lui, désormais qui fait la différence.

      Les tennismen sont des athlètes, OK. C’est normal que le tennis soit plus physique mais là on atteint des sommets qui, personnellement me dérangent au-delà de l’aspect esthétique ou non.

      Mais je comprends aussi qu’on aime. D’ailleurs, quand on aime Nadal c’est qu’on est sensible à ce côté combat, abnégation, souffrance, volonté… Je trouve cela admirable mais ce n’est pas ce qui me touche dans ce sport. Je préfère la magie de coups venus de nulle part, l’originalité, la créativité, par ex.

    • fieldog, vainqueur 2010 de l'odyssée (la seule, l'unique!) 29 janvier 2012 at 18:35

      Non Mariejo, aujourd’hui c’était deux boxeurs dans une arène et il ne devait en rester qu’un. Je ne vois rien d’optimiste là-dedans.
      Ca me rappelle Armstrong ou Pantani qui avalaient des cols hors-catégorie à 35km/h de moyenne… Des heures sombres en quelque sorte.

  4. fieldog, vainqueur 2010 de l'odyssée (la seule, l'unique!) 29 janvier 2012 at 18:13

    Pour avoir lu de nombreux commentaires sur de grands quotidiens sportifs, je peux vous dire que nous ne sommes pas les seuls à trouver la dérive physique du tennis de plus en plus suspecte et inquiétante…
    Messieurs de l’ATP, il serait grandement temps de se pencher sur la question des surfaces et des conditions physiques surhumaines de certains athlètes si vous ne voulez pas que ce sport devienne le cyclisme du 21ème siècle.
    Ce n’est plus du tennis, ce sont les jeux du cirque…

    Les journalistes ont également une grande part de responsabilité dans ce phénomène en n’osant aucunement soulever des questions qui pourraient fâcher.
    Je pensais qu’on avait atteint les limites à l’USO 2011 mais apparemment non…
    Avez-vous vu leurs têtes à la fin du match? Des boxeurs grogis et « ailleurs ». J’ai cru un instant que Novak s’était évanoui sur sa chaise pendant la remise des prix…

    • Alexis 29 janvier 2012 at 18:15

      Que n’aurais-tu pas dit s’il avait été fringant alors! :)

    • MarieJo 29 janvier 2012 at 19:31

      tant que ce tennis là fera de l’audience et salle comble personne ne changera rien…
      aujourd’hui malgré tout ce tenis fait recette, et tant qu’il y aura des gens pour regarder, y compris ceux qui n’aiment pas mais qui regardent quand même, ce sera statu quo.

  5. Sylvie 29 janvier 2012 at 18:17

    « Aujourd’hui, j’ai aimé cette souffrance et toutes les douleurs qu’elle m’a causées. »

    Et bien, il est vraiment maso notre ami Rafa

  6. Sylvie 29 janvier 2012 at 18:20

    C’est sûr qu’avec des matches comme ça, ils peuvent trouver la saison longue. Et on n’est qu’en janvier…

  7. Renaud 29 janvier 2012 at 18:41

    Surtout à NTifi et à Marie Jo
    Ce n’est pas d’esthétisme dont nous parlons mais de tennis.

    Comparaison n’est pas raison mais prenons simplement la fin du match car tout le monde ici a au minimum regarder la fin du match.
    A un moment Djoko rate un smash consécutivement à une défense incroyable de Nadal.

    Ce que je voudrais expliquer c’est que chacun des coups précédents de Djoko était des coups gagnants contre n’importe qui sauf Nadal.
    Et l’inverse est vrai pour Nadal qui enfilerait des coups gagnants contre tout le monde sur certaines séquences sauf contre Djokovic.

    Mais cela n’est d’abord possible que par un physique poussé à l’extrème et grace aux matériels mais en aucun cas ce genre de défense ne traduit ce qu’est le tennis.

    Je m’étouffe, mais je suis d’un age certainement beacoup beaucoup plus avancé que la plupart des posteurs, quand je lis que Djokovic a le meilleur niveau de tennis de tous les temps.
    De quoi parlons nous de tennis ou de physique.
    Combien de montée au filet
    Combien de contre pied
    Combien d’amorties
    Combien de variation dans un même rallye
    ….

    Jeu stéréotypé ou l’on essaye juste de remettre la balle une fois de plus que l’adversaire pas de construire un point
    Une épreuve de force du genre qui a la plus grosse.

    Et sur le coup des reccords il est encore loin des meilleurs. Ce n’est que son 5ème GC.

    A leur manière Connors, Mc Enroe, Becker, Sampras, Fed… haissent autant la défaite que Nadal et Djoko. Simplement la manière de l’exprimer aujourd’hui, juste dans le combat physique, me laisse perplexe.
    Fed n’a jamais eu de problème de mental versus Nadal tout comme ce dernier n’en a pas face à Djoko c’est simplement une histoire de type de jeu.

    Ce n’est pas parce que vous criez des vamos tous les 2 points ou que vous vous tapez la poitrine que vous haissez moins la défaite que les sus nommés.

    On n’était pas au tennis aujourd’hui on était dans une arène et chacun essayait d’intimider l’autre et de le faire plier physiquement et accesoirement mentalement

    Rafa qui avait il y a juste 13 mois le meilleur mental de tous les temps dixit ces fans, les journalistes, les commentateurs… se trouve maintenant devant quelqu’un qui est aussi plus fort que lui mentalement.

    Dans cette époque ou l’on fait si vite table rase du passé nous avons donc aujourd’hui le N°1 et le N°2 avec le meilleur mental de tous les temps.
    N’importe quoi, ce n’est pas sérieux.

    • MarieJo 29 janvier 2012 at 19:49

      je pense que malgré tout le tennis a été physique et ce depuis l’ère open.
      borg ou lendl ont écrasé physiquement un paquet d’adversaires, il n’y a rien de nouveau aujourd’hui avec djoko, nadal ou un autre, sauf que le niveau physique exigé est décuplé : ils courent plus vite, sont mieux placés, prennent la balle de plus en plus tôt, frappent plus fort et la vitesse du jeu a été multipliée par 3 ou 4 si ce n’est plus…
      le temps de réaction entre chaque point devient ridiculement court, ça laisse peu de loisir à la créativité, sauf à ralentir le jeu comme ont pu le faire tomic et dolgo…
      je pense qu’on va voir plus de joueurs trouver des parades… chaque mal à son remède…
      nadal a trouvé la pilulle anti-fed, djoko l’anti nadal et qqu’un trouvera l’antidote à djoko dans peu de temps, c’est inévitable.

      • Renaud 29 janvier 2012 at 20:41

        Marie-Jo
        Tu ne sembles pas vouloir prendre en compte la question uniformisation des surfaces, matériel avec la raquette et le cordage et les balles

        Nombreuses sont les remises de Nadal ou Djoko qui ne reviendraient jamais avec le matos disons d’il y a plus de 10 ans

      • MarieJo 29 janvier 2012 at 21:06

        plus que les surfaces, ce sont les balles qui font la différence, tu mets une balle plus grosse et lourde sur surface rapide et cela modifie sensiblement la donne… tu fais l’inverse et ce sera isner ou karlo en 1/4 ou fed en finale :)
        et c’est de la responsabilité ded GC ce genre de choix, pas des joueurs, eux s’adaptent à la donne.

        RG a choisi depuis l’année dernière une balle vive qui rebondit haut… ça n’a pas fondamentalement changé la donne car c’est sur terre.

        si les directions de GC s’estiment satisfaites avec le big4 actuel, elles feront tout pour l’avantager, car la finalité est malheureusement le pognon pas le jeu… on en veut toujours plus !
        cela a changé a un moment à cause du matos qui rendait les services inretournables, si on en arrive à des points qui ne se terminent que par des fautes, et que le sgens finiront par bouder, alors un changement interviendra…

  8. Renaud 29 janvier 2012 at 18:48

    Si la vitrine du tennis d’aujourd’hui ressemble à cette finale alors le tennis sera à n’en pas douter tôt ou tard dans la tourmente du dopage.

    Quel exemple pour les futurs champions. Il suffit de courage, d’abnégation, de refus de plier pour faire un champion.
    Tu ne possèdes pas toutes la panoplie des coups du tennis mais tu as un bon physique, un bon coup d’oeil, de l’endurance et je l’accorde un mental en béton armé viens je vais faire de toi un champion.

    C’est l’escalade non pas dans le talent mais dans la surenchère physique.

  9. Renaud 29 janvier 2012 at 19:17

    Une partie du compte rendu de l’équipe

    Si le dépassement de soi caractérise le champion, Novak Djokovic et Rafael Nadal explosent toutes les limites mentales et physiques.

    C’est ce que nous disons tous à quelques exceptions.
    Ce n’est plus du tennis, et si même les commentateurs, qui seraient pourtant censé avoir un peu de recul, se mettent eux aussi à en rajouter dans aujourd’hui c’est mieux qu’hier on n’est pas prés de revoir du tennis.

    Enfoncé la combativité de Connors, la hargne de Becker, la mauvaise foi de Mc Enroe, l’iceborg, Sampras, Agassi et Fed dans leur genre…

    C’est l’équipe qui le dit.
    C’est bien pour l’époque, un reccord de durée, des visages de guerrier, de la haine, du combat… les jeux du cirque.

    Ici git le tennis.

  10. antsiran23 29 janvier 2012 at 19:22

    J’ai regardé la remise des prix. Nole n’a même pas l’air fatigué…

  11. David 29 janvier 2012 at 19:45

    Djokovic me surprend beaucoup plus pour son endurance que Nadal. Nadal, à 17 ans, montre déjà qu’il a un physique hors norme (cinq sets face à Coria à Monte Carlo et à Rome, par exemple en 2005) et il ne me semble pas avoir passé de palier physique ces dernières années, se maintenant au niveau exceptionnel qui était le sien depuis son arrivée sur le circuit (ce qui est déjà beaucoup je vous l’accorde).
    Le serbe, en revanche, était connu pour ses coups de mou, son manque de résistance à la chaleur, son nombre d’abandons… En 2009, il abandonne face à Roddick à l’AO, en 2010, il est malade contre Tsonga… Et tout d’un coup, il se transforme en type hyper résistant, capable de tenir voire de vaincre au physique l’espagnol (Miami 2011, Nadal finit sur les genoux, aujourd’hui les deux semblaient dans le même état de fraîcheur, Rome 2011, Djokovic finit à pas d’heure après plus de trois heures de jeu intense contre Murray et remet le couvert le lendemain…). Il est où le joueur brisé physiquement jusqu’à Wimbledon par sa demi-finale de Madrid 2009 ? Alors il y avait cette allergie au gluten, cause de ses problèmes respiratoires, le pollen, l’œuf magique… Moi je pense qu’il faut tout simplement arrêter de nous prendre pour des cons. On acquiert pas une caisse physique comme ça en une intersaison.
    Azarenka me fait un peu penser à Djokovic dans une certaine mesure : elle qui était réputée fragile physiquement, qui abandonnait parfois de manière spectaculaire, s’évanouissait… est devenue en une saison l’une des plus fortes physiquement du circuit.

    Pour revenir sur la finale, j’ai déjà dit ce que j’en pensais : je ne regarderai pas la prochaine affiche Djokovic/Nadal puisque je suis sûr d’y trouver le même jeu, les mêmes coups et sans doute le même dénouement. Le public semble en redemander, puisqu’il en a effectivement pour son argent (plus que la finale dame sur cette édition, ça c’est certain…). A court terme, l’évolution qu’est en train de suivre le circuit semble une voie pour le moins lucrative et populaire. A long voire moyen terme, on risque fort cependant d’assister à une certaine lassitude et à des effets pervers dont on perçoit déjà les premiers effets (course au physique, uniformisation des surfaces et des styles de jeu…). Pas sûr que le tournant pris par le tennis actuel soit très sain…

  12. Renaud 29 janvier 2012 at 19:47

    Rafael Nadal a parlé de plaisir dans la souffrance. Etes-vous d’accord ?
    Absolument. J’ai le même sentiment que lui dans ce genre de match. Tu as mal, tu souffres, mais tu essaies de bouger tes jambes, de te pousser encore un peu plus sur le point suivant, encore un point, encore un jeu. Tu vas au-delà de la souffrance, tu as les pieds en sang. Tout est atroce, mais c’est encore un plaisir dans la douleur.
    Cf l’équipe interview de Djokovic.

    Bande annonce du prochain spectacle final de RG
    Promis la prochaine fois nous ramperons sur le court, nous pouvons encore rajouter de l’intensité physique, vous n’avez encore rien vu,
    Venez nombreux il y aura du sang dans l’arène rouge au mois de Mai
    Venez nombreux. Nous vous promettons un time out médical en première mondiale, les 2 joueurs seront à bout de force en même temps.
    Venez nombreux car nous les obligerons, par la force si nécessaire, à reprendre la partie
    Nous espérons une sortie en civière avec pronostic vital réservé

    Pour 2013 nous espérons enfin:
    1° / La fin de la lutte antidopage
    2°/ L’autorisation des injections en cours de partie
    3°/ Le droit de remplacer un jeu par set par un combat de boxe de 4mn
    4°/ Au bout du 5ème rallyes de plus de 40 coups gagnés départ de son jeu de service suivant à 15/0
    Au bout du 5ème rallyes de plus de 50 coups gagnés départ de son jeu de service suivant à 30/0
    5°/ Interruption seulement tous les 5 jeux

    De plus la meilleure idée pour garantir un spectacle de plus de 7h mise en ligne sur notre site gagnera le droit d’interrompre le spectacle à deux reprises pour donner le point au gladiateur de son choix.

  13. Henri 29 janvier 2012 at 20:00

    :) Pas mal Renaud, on pourrait aussi demander à Nole de jouer avec un crucifix un peu plus lourd et une couronne d’épines.

    Sérieusement, entre le match d’aujourd’hui et voir Murray en prendre une bonne comme les deux années précédentes, pour moi il n’y a pas photo.

  14. Clément 29 janvier 2012 at 20:03

    Je viens de rentrer chez moi et je n’ai pour ainsi dire rien vu du match, hormis 2-3 points glanés à la force du réseau 3G (plus difficile que de ramener un lift nadalien par revers mono-dextre, je vous assure !). J’ai donc suivi l’évolution des débats grâce au livescore et à vos commentaires.

    Ma vie mise à part, j’ai été étonné de voir Djokovic revenir dans la partie au 2ème set ; ou plus exactement de constater que Nadal n’avait pas enfoncé le clou. Après 80 minutes de combat pour arracher la 1ère manche, il aurait dû être en roue libre. Mais non. A partir de là, la victoire du Serbe ne m’a pas surpris outre mesure, même si cela s’est fait dans des conditions un peu rocambolesques !
    Ça a donc cogné pendant 6 heures. Soit. Mais voir qu’on prophétise pour la énième fois la mort du tennis, ne serait-ce pas un peu hâtif ? Est-ce que les Wilander-Lendl étaient fondamentalement différents des Djoko-Nadal ? En plus on y gagne vu qu’ils jouent encore plus fort et plus vite que leurs aînés, c’est tout de suite beaucoup plus sympa à regarder.

    Le tennis est une histoire de cycle, pas de cycl…isme. C’est autant un jeu qu’un sport, et si la dimension physique est prépondérante avec le couple hispano-serbe, nul doute qu’elle le sera moins quand viendra l’heure des duos australo-ukrainien ou américano-bulgare qui ont déjà montré le bout de leur nez. Et puis franchement, quand j’y pense ça me fatiguerait vraiment de n’avoir que des petits Roger sur le circuit. Revers à une main et service-volée, l’essence du jeu, le tandem inamovible ? Les fans de tennis sont bien conservateurs…

    J’ai joué les grandes eaux devant Agassi, j’ai vibré comme Khevenhüller aux mains de Marat, je trouve Fed époustouflant… Son tennis s’accorde à sa personnalité dit-on, alors pas de panique : on est tous différents.

    • MarieJo 29 janvier 2012 at 20:12

      je plussoie :)

      • Sylvie 29 janvier 2012 at 22:50

        Je ne suis pas d’accord avec toi parce qu’on ne critique pas ici le type de jeu. Personne, et pas plus les fans de Fed que les autres, n’a envie de voir un tennis uniforme. Ce qui fait qu’on apprécie Roger c’est justement qu’il est unique. Si tout le monde jouait comme lui ça serait lassant bien évidemment.

        Les oppositions de style ont toujours fait la richesse du tennis. Personnellement, j’adore Fed mais j’aime aussi le tennis en cadence de Djokovic, j’apprécie Del Potro, Tsonga, Dolgopolov, Tomic et plein d’autres. J’aime voir un Llodra ou un Stepanek sur le circuit et le jeu de Nadal, en tant que tel, ne me dérange pas même si je suis moins fan.

        Ce qu’on est nombreux à critiquer ici c’est la surenchère physique qui apparait avec ces deux là et le sentiment de malaise qu’elle suscite. Qui va croire en voyant ce match que les tennismen carburent à l’eau claire ? Franchement ? Ce qui ne veut pas dire que seuls ces deux là soient chargés bien sûr mais que ce genre de performance ne peut que susciter des doutes.

        Alors oui on a déjà eu des combats physiques genre Wilander/Vilas, Wilander/Lendl; Borg/Vilas… et c’était déjà des purges ! Et puis même si les matchs duraient des plombes, l’intensité physique n’avait rien de commun avec ce qu’on a vu aujourd’hui. Ce n’est pas juste la durée du match mais l’intensité des frappes, la cadence, la vitesse qui sont énormes. Et puis les surfaces étant plus variées, on ne retrouvaient pas ce genre de matchs à chaque GC.

        Je ne milite absolument pas pour le service volée ou le revers à une mais mais j’ai l’impression qu’on a franchi un cap et je me demande jusqu’où on va aller.

        En revanche, je ne pense pas que le tennis soit mort parce que les jeunes qui arrivent derrière ont l’air de proposer autre chose. Juste qu’on est dans une époque que certains qualifient de formidable et là je rejoins William sur la responsabilité de la presse mais que d’autres trouvent inquiétante. Et j’espère juste que ce n’est qu’une phase et qu’on retrouvera d’autres schémas de jeu dans les années qui viennent.

        • Bapt 29 janvier 2012 at 23:11

          En même temps, ces jeunes ont du mal à percer avec leur jeu « différent »… sauf Raonic ! Il a fallu longtemps à Dolgopolov pour arriver où il est et son bilan n’est pas si génial.
          Si les surfaces ne changent pas, ça va être dur. Il faudrait un coup de pouce de l’ATP.

        • Clément 29 janvier 2012 at 23:49

          Hello Sylvie !

          Ah mais tu ouvres là un débat que je n’aie pas vraiment abordé, ou pas de manière frontale en tout cas. Nadal et Djoko sont-ils dopés ? Il est tentant de le penser. Et c’est bien possible en effet. Pour tout te dire j’en suis personnellement persuadé, à défaut d’en être convaincu. Mais une fois qu’on s’est tous confessé sur la question, alors quoi ? Les stéroïdes ont fait courir Ben Johnson plus vite, mais jusqu’à preuve du contraire ils n’ont encore jamais prouvé la même efficacité dans le tennis.

          Comme tu le dis toi-même, ce panégyrique de la puissance n’est que passager, et bien loin de tuer le sport il se contente d’en faire partie. On se souviendra de ce match comme d’une performance physique, tout comme l’on se souvient de la finale du Masters 2006 comme d’une performance tennistique, ou encore du Isner-Mahut comme d’une performance avant tout mentale. Ce sont tous ces éléments mis bout à bout qui font le tennis.

          Et si tu t’inquiètes du rôle des médias dans l’histoire, j’estime personnellement qu’ils ne font que leur boulot et que bien loin du bon mot ou de la pensée pertinente ils cherchent simplement à vendre du papier ou de l’encart publicitaire… Laissons s’émerveiller ceux qui ne jurent que par les chiffres ; s’ils devaient s’intéresser d’un peu plus près à ce qu’est réellement le tennis ils déchanteraient bien vite. Ce ne sont pas eux qui gêneront l’histoire du jeu, ils ne font que la commenter pour parler au plus grand nombre. Mais les « vrais » savent tu ne crois pas ? ;)

    • Bapt 29 janvier 2012 at 23:12

      Clément réveille-toi !
      Le revers à une main et le service-volée menacent-ils vraiment l’avenir du jeu ? Quelle histoire !
      Tu charges des moulins là… 

      • Clément 29 janvier 2012 at 23:32

        J’ai peur que tu m’aies mal compris Bapt ! Je suis très amateur de revers à une main et de service-volée, là n’est pas la question. Je faisais simplement référence au fait que d’après certains fans ces deux mamelles seraient les deux seules façons honorables d’appréhender le jeu. Et c’est là que je dis non.

        La variété des styles de jeu représente pour moi l’intérêt même du tennis. Il existe des sports bien plus uniforme dans leur pratique… et du coup bien moins digne d’attention à mes yeux. Je ne crois absolument pas que la technique classique et académique menace le tennis, mais je ne crois pas non plus que Nadal et Djokovic se parpinant allègrement pendant 6 heures tue ce sport. Nous sommes simplement dans un cycle où les deux meilleurs joueurs sont aussi les deux meilleurs physiques du circuit. Est-ce annonciateur de quoi que ce soit ? Je ne le pense pas.

        • Bapt 29 janvier 2012 at 23:50

          Tu me rassures ! J’imaginais que tu étais parti dix ou quinze ans sur les Îles Tonga et que tu débarquais maintenant.
          Par contre ta croyance dans l’automaticité des cycles de type de jeu me laisse songeur… Ça fait une dizaine d’années que le service-volée est moribond et rien ne perce à l’horizon… 
          Le revers à une main tient encore le choc mais est très très minoritaire. Même un type atypique comme Tomic n’en a pas un pour frapper à plat.
          S’il est impossible de gagner un grand chelem sans parpiner, tout le monde va s’y mettre sauf quelques originaux, évidemment minoritaires, ou quelques joueurs de double égarés sur le circuit du simple.
          Idem pour le dopage (puisque la question affleure partout et à raison).

          • Clément 30 janvier 2012 at 00:12

            L’automaticité des cycles de type de jeu, sans doute pas, mais de type de joueurs en revanche oui, certainement !

            Si le service-volée est en sale état c’est à mon sens qu’il n’a pas encore trouvé nouvel ambassadeur à sa mesure. Mais sur ce constat se greffe évidemment le ralentissement des conditions de jeu (surface + balles) et l’évolution incontrôlée du matériel (facilité à aligner les passings) ce qui complique bien sûr la tâche pour les quelques uns qui voudraient faire plus souvent preuve d’intentions belliqueuses au filet. Federer nous prouve néanmoins chaque jour que le mythe décennal du super-attaquant est bien vivace, fusse-t-il obligé d’envoyer les boulets majoritairement du fond du court désormais. Le service-volée ne sera plus jamais le style majoritaire, c’est une certitude, ce rôle semblant dévolue depuis les années 90 à l’attaque de fond de court. Cela ne veut pas dire que l’on en verra plus jamais.

            Quant au revers à une main, finalement sa rareté lui donne encore plus de valeur à mes yeux. D’autant plus qu’au milieu de tous ses tennismans au jeu plus ou moins semblable qui se contentent très bien de vivoter dans le top 100, les deux aspirants GOAT de ces deux dernières décennies possèdent un revers à une main. Un synonyme de délicieuse exception en somme. :)

  15. Jeanne 29 janvier 2012 at 20:28

    Sur les interviews et l’histoire du plaisir dans la douleur, on dirait un peu des interviews de marathoniens.

    Au bout d’un certain nombre de kilomètres, la douleur se mue en euphorie. L’organisme cuit progressivement, baigne dans un Léthé apaisant et contradictoire.

    D’ailleurs j’ai trouvé Nadal euphorique car ce qu’a supporté son organisme est sans doute exceptionnellement difficile (plus que Djoko, puisqu’il court plus – et en y réfléchissant, je me dis que Djoko n’est peut-être pas meilleur intrinsèquement au physique que Nadal, mais comme il le fait courir plus il finit par l’épuiser). La souffrance endurée par Nadal doit être énorme, vu la brutalité des coups et des déplacements qu’il s’impose. Je rêve d’une mesure de l’énergie ou de la puissance fournie par Nadal.

    J’ai quand même été un peu effarée par la remise des prix et l’évidence oubliée tout d’abord, de leur donner de quoi s’asseoir pour patienter pendant les interminables bla-bla. Et effrayée aussi par leurs yeux creux.

    Ensuite c’est vrai que Nadal est exceptionnel physiquement depuis 2003-2004 (avant je ne sais pas). Je suis d’accord avec David sur le fait que la brutale progression de Djoko en 2011 semble anormale. On se rappelle à l’UO 2010 que Djoko était essoufflé, n’en pouvait plus. Même au Masters 2010. Et en quelques jours (coupe Davis décembre 2010)il est devenu surhumain.

    Attention je ne dis pas que Djoko est le seul à s’aider de la science (à mon avis tous le font, de façon plus ou moins ciblée), mais son protocole à lui semble particulièrement puissant. J’espère simplement que sa santé n’en subira pas les conséquences. Car là il me semble qu’il y a quelque chose d’extrême qui est mis en oeuvre. Comme une étape pharmacologique qui serait franchie. Peut-être qu’il n’y avait pas d’alternative pour dépasser le duopole ?

  16. Renaud 29 janvier 2012 at 21:06

    Ce que vous ne comprenez pas ou faites semblant de ne pas comprendre pour ceux qui apprécie ce spectacle c’est que c’est l’antithèse de la variété.
    Bien entendu que je ne rêve pas de n’avoir que des FED ou des ce que vous voulez je rêve juste de voir Nadal accroché sérieusement par un sans grade à Wimbledon, Fed se faire laminer à RG par un pur terrien qui ne joue même pas à Wimb et la tournée US, de voir Djoko sorti par un US boy en feu a Flushing….

    Personne ne peut rêver avec 3 joueurs qui ont remporté 30 des 33 derniers GC sauf erreur de ma part (15+10+5) puisque je commence mon calcul à l’OA 2004.

    Hors ce que nous propose Nadal et Djoko depuis un an c’est seulement une surenchèr physique.

    Aprés tout à une écrasante majorité ici même le meilleur match de 2011 c’est bien la 1/2 FED-DJOKO pour justement l’opposition de style.

  17. Ulysse 29 janvier 2012 at 21:34

    Nadal fait un quatrième set héroïque puis enquille dans l’élan pour mener 4-2 dans le cinquième. Puis vient ce passing facile : il est dans le court, a le long de ligne largement ouvert en revers, des passings comme ça il en réussit des dizaines depuis les bâches. Il avait 0,01% de chances de le rater. N’importe quel joueur de 3ème série l’aurait réussit à coup presque sur. Il fait dix fois plus dur sur chaque balle. Il le fout dehors de 3cm.

    A partir de là, c’est la fin des haricots. Ce loupé sur ce qui constitue son point fort, son coeur de métier, est le tournant de cette fin de match. Alors que Djoko commençait à balbutier en enchaînant les imprécisions comme jamais, que Rafa, goûtant la souffrance comme un nectar galopait vers la victoire, ce passing facile dans le couloir lui est un coup de poignard dans le dos. Trahi par les siens.

    Il fera illusion encore un jeu mais le combat a changé d’âme et la fin est inexorable.

    On peut trouver inesthétique ce jeu de défense avec hypertrophie physique, on peut regretter les insuffisances des joueurs, mauvais réglages du Serbe et faible longueur de balle de l’Espagnol mais il faut reconnaître que le scénario de la finale était impressionant. Que peut penser Rafa après une telle défaite, la septième d’affilée ?
    Il a eu sa chance, plus précisemment, il a arraché sa chance dans le quatrième set, mais n’a pas pu concrétiser dans le money time. Si Nadal est tant soit peu humain – et je crois qu’il l’est beaucoup – il doit être complètement déboussolé et découragé.

    Après sa défaite, Federer a des matchs références à se repasser mentalement. Il a des fautes directes nombreuses à se reprocher et des fautes stratégiques. Il sait sur quoi travailler, comment faire pour faire mieux, même si ce n’est pas facile.

    Nadal n’a que du quantitatif à améliorer pour battre Djoko. Il peut le faire, a failli le faire. Faire moins d’erreurs, servir mieux, jouer plus long dès le retour : en un mot faire du meilleur Nadal. Pas de révolution possible chez lui. Nadal impose son jeu, le fait évoluer par petites touches de saison en saison, mais n’est pas habitué à se heurter à un mur. Il va travailler en février, travailler en avril, je ne parierais pas beaucoup sur ses performances en mars, et je prends les paris qu’il aura un niveau sur terre battue comme jamais pour défendre la place forte parisienne.

  18. Jeanne 29 janvier 2012 at 21:47

    Sans que Nadal ait eu des balles de match comme Fed en a eues, il y a un parallèle avec le match contre Fed à l’Us Open : l’un des deux monstres de l’ancien duopole mène dans le 5ème, avec break, contre NG, un point clé advient, gagné par NG, et partant de là, la polarité s’inverse, NG remonte à la surface puis surnage et l’emporte. Il a un tel bouclier mental que même au fond du trou, il donne un coup de pied et rebondit.

    • Bapt 29 janvier 2012 at 21:54

      oui c’est impressionnant… ça doit être la foi peut-être ?
      Un des atouts de Chang pour gagner RG en 1989 !
      (il paraît que Lendl avait proposé – en plaisantant – à son entraîneur de bosser moins et de prier plus désormais).

    • Jeanne 29 janvier 2012 at 22:15

      Je n’ai pas d’explication, sinon une sorte de momentum. Je pressentais le retour de Djoko (on pouvait un peu le deviner au nombre croissant de points grignotés sur le service adverse). NG contemple souvent les cieux, c’est vrai.

      • Bapt 29 janvier 2012 at 22:46

        Il a clairement embrassé sa croix en fin de match. Il semble que ce soit une relique puissante car ça a marché.

      • Jeanne 29 janvier 2012 at 23:47

        Mmm ! je n’avais pas vu, j’avais un stream de trop mauvaise qualité… Cette relique me paraît plus puissante que ce qui est vendu à Lourdes, elle ressuscite presque les morts.

        • Bapt 29 janvier 2012 at 23:51

          Elle ouvre la porte du paradis !
          (et rapporte beaucoup d’argent au passage).
          À côté l’eau de Lourdes c’est pour les grands-mères.

  19. William 29 janvier 2012 at 22:06

    Cette finale m’inspire un sentiment très étrange…

    J’ai pu la suivre dans sa quasi-intégralité, ne manquant que le début du cinquième. J’ai trouvé le premier set franchement mauvais, le deuxième à peine meilleur. J’avais l’impression d’assister à un round d’observation entre deux types qui se connaissent très bien et qui en plus ne jouaient pas bien du tout. La gueule de bois aidant, je commençais à somnoler gentimment avant de trouver de l’intéret au troisième set. Plus vif, plus entreprenant, on avait enfin un joueur qui prenait le jeu à son compte en la personne de Djokovic. Un 6/2 savamment et brutalement bouclé, je ne donnais pas cher de la peau de Nadal dans le quatrième.
    Jusqu’ici, le match me faisait penser à leur finale d’Indian Wells 2011, mais en moins bien. 4/3 pour Djokovic qui mène alors 40-0 sur le service de Nadal, je me dis que l’affaire sera vite pliée. Un coup droit fusée de Nadal pour effacer la première balle de break, un service gagnant (ou était-ce un ace ?) pour effacer la deuxième. Djokovic n’avait rien à se reprocher, Nadal avait tout mis dans ses deux points. Sur la troisième balle de break en revanche, le Serbe peut avoir des regrets. Il se fait surprendre par un revers très bombé de Nadal, presque en cloche, et cela donne un contrepied pas vraiment fameux, mais gagnant. 40-A, Nadal décolle et empoche son jeu de service : le match est relancé.
    Pourtant le plan de jeu de l’Espagnol n’est pas bien différent de celui du début du match. Il sert fort, souvent au corps, défend comme un homme de main de la Cosa Nostra mais n’est pas très agressif. Cela peut paraître redondant de l’écrire mais à Djokovic domine à ce moment le match et c’est clairement lui qui fait le jeu. Essuie-glace, quelques rares mais payantes volées-amorties, trop peu d’amortie cependant à mon goût… J’écris alors que je ne vois pas très bien ce que va pouvoir faire Nadal pour inverser la tendance. Pourtant Nadal hausse son niveau de jeu et fait preuve de ce que je qualifierais de vrai courage. Il s’est remonté les manches et il y est allé franchement. Bravo pour les jeux juste avant le tie break.
    Tie break. Djokovic se détache rapidement 5-3. Dans mon souvenir (je n’ai pas revu les images), il sert alors pour mener 6-3, fait le jeu, construit un point pas bien différent de ceux des deux derniers sets : une balle qui tutoie les lignes, explosive, légèrement bombée… Nadal, pris au piège, remise joyeusement au centre et soudain la faute arrive. 5-4. Le reste ne m’a pas plu du tout car j’estimais que Djokovic méritait ce jeu décisif tant il avait dominé le set. Mais ce n’était pas la première fois que Nadal nous faisait ce coup-là et je m’attendais à voir un Serbe à la peine dans le set décisif…
    Vous l’aurez compris, je me suis systématiquement planté dans mes tentatives de prescience tennistique. Parti me chercher le traditionnel McDo post-cuite, je n’en reste pas moins attentif au score et je jette un coup d’oeil sur mon portable pour voir que Nadal s’est échappé et qu’il mène 4-2 service à suivre. Un peu déçu, je prends mon temps avant de checker à nouveau… 4-3, debreak ! J’accélère le pas et reprend la partie à 4 jeux partout. A 5-5, un ami pas vraiment fan de Nadal m’annonce que le break serbe est pour maintenant. J’écoute sans trop y croire… Le jeu lui donne raison. Un tout petit revers slicé de Nadal dans le filet et l’avantage passe dans le camp serbe.
    Cet ultime jeu est atroce. Djokovic se fait rejoindre à 30-A en loupant un smash inratable, un vrai cadeau, suite à une défense folle mais à mes yeux toujours aussi ennuyante de Nadal. La rencontre s’achève sur un dernier coup droit gagnant de Djokovic.

    Que dire de plus ? Beaucoup de choses, je le crains…
    D’abord, si les rebondissements étaient nombreux, le niveau a clairement été très fluctuant et les deux premiers sets ne sont pas bons. Les troisièmes et quatrièmes ne sont pas mauvais, et enfin le cinquième laisse un goût amer dans la bouche, du moins dans la mienne : deux types qui s’envoient des prunes depuis 5h30 continuent leur piétinement fou et envoient plein gaz. Ce n’est pas normal. Je l’écris simplement parce qu’il faut quand même que les choses soient claires : ce n’est pas normal. On ne parle pas d’un Mahut-Isner sur deux jours et avec des échanges de 2 coups de raquettes, là ! On parle de deux athlètes qui ont décidé de tester leur endurance en tapant dans une petite balle jaune avec un gourdin sur lequel quelqu’un d’un peu fou a greffé un cordage. Cela m’a très clairement dégoûté… Peut-être était-ce parce que je n’avais pas vu la finale de l’US 2011 en live et dans sonn intégralité ? Toujours est-il que j’ai maintenant l’intime conviction, mais pas la certitude – je n’en ai pas les compétences -, que ces deux types sont méchamment chargés. Désolé pour leurs fans, vraiment, oui le mental compte et ils se sont battus comme des beaux diables mais il faut être honnête. Tout ça m’a mis extrêmement mal à l’aise. Ce n’est pas la direction que je souhaite à notre sport. Revoyez le dernier jeu, ou plutôt écoutez les cris des joueurs : je n’ai jamais entendu Nadal, pourtant dur au mal, crier de cette façon sur ses frappes. Il était en souffrance. Djokovic tout autant mais il servait pour le match et était donc en position de force.
    Voilà my two cents sur l’ambiance de cette finale, et sur son dénouement aux vapeurs nauséabondes… Mon avis n’engage que moi.

    Quelques mots sur le jeu de nos deux T-1000. Nadal a usé et abusé du revers slicé. Cela a fonctionné au tout début mais Djokovic s’est vite réglé et n’a plus fait de fautes dessus. J’ai trouvé que Nadal avait très bien servi dans les moments chauds, mais uniquement en première balle. On mettra cette double faute sur balle de set dans le deuxième sur le compte d’un niveau de jeu pas encore très stable. Il a beaucoup servi au corps, trop à mon goût car je n’aime pas du tout ça, mais grand bien lui en a fait puisque cela a souvent fonctionné : Djokovic ayant besoin d’angles pour rabattre ses retours assassins, un service au corps le privait de toute amplitude…
    Djokovic a donc été très bon à le relance, surtout dans le troisième et dans le quatrième. Quatrième set qu’il doit d’ailleurs emporter. Je trouve que Nadal s’en tire très bien dans la défaite : il est passé à un tout petit rien de se faire sortir en quatre, voire pire si Djokovic n’avait pas aussi mal joué au premier set.
    Nadal avait deux bons coups qui ont fait mouche presque à chaque fois : le coup droit long de ligne et le revers, long de ligne également. Si il a souvent claqué son accélération de coup droit bombé le long de la ligne, il n’a pas assez insisté, je crois en frappant son revers sur celui de Djokovic. Il l’a fait quelques fois, cela a marché, mais n’a pas estimé utile d’en augmenter la fréquence… Dommage pour lui, je pense qu’il s’agissait d’une arme-clé.
    Djokovic a fait ce qu’il avait déjà fait avec réussite dans les 6 précédents matches, avec un peu moins de réussite d’après moi. C’est simple, je les ai tous les deux trouvés moins bons qu’à New-York…

    Un dernier mot sur les retours des médias sur ce match. J’estime que les journalistes ont un devoir d’information et de prévention qui n’a pas été assumé ici : non, faire ce genre de match n’est pas conseillé. Il y a des tas de matches bien plus emballant que celui-ci, et la surenchère physique ne doit pas être un des objectifs du tennis. C’est mon avis, mon cas n’est pas isolé, merci de ne pas mettre cette remarque sur le compte du FFF de base.
    La remise des trophées était grotesque : ni l’un ni l’autre ne tenaient debout ! Rod Laver avait l’air d’un sprinteur au départ du 100m à côté d’eux ! Ce qui m’a frappé ce sont aussi les yeux creux de Nadal, comme l’a justement évoqué Jeanne plus haut. Il a pris 10 ans dans la vue le Rafa. Je pense qu’on aura l’occasion d’en reparler mais cette défaite va lui faire très mal. Pour la première fois depuis longtemps (2007) il s’est fait avoir dans la dernière longueur, dans l’ultime sprint.
    On sait maintenant que Djokovic peut tenir la distance et s’en sortir à l’arraché face au spécialiste du genre. Qui parlait d’un vrai test en cinq sets, d’un match au couteau ? Le voilà !

    Roland-Garros sera une fois de plus capital, mais ça je suis persuadé qu’on en reparlera.

    P.S. : Prêts à manger du « Djoko-slam » jusqu’à fin mai ? :)

  20. Marc 29 janvier 2012 at 22:07

    J’ai regardé un peu le 1er set et le 4è, j’ai fait plein d’autres choses entre-temps (ciné : l’amour dure 3 ans, pas mal du tout :-) ), car franchement, j’ai du mal à me passionner pour ce type de tennis assez stéréotypé : j’ai l’impression d’avoir vu ce match 200 fois, gauche/droite je cours, droite/gauche je cours, et je rejoins un peu certains ici : pas de volée, pas de slice, de montée à contre-temps, de contre-pied, de changement de rythme.

    Oui, c’est impressionnant physiquement d’être capable de taper très fort dans une balle pendant 6 heures et de courir partout, après, comme dit par certains d’entre vous, on est plus sur du marathon que sur du tennis, et je peux trouver incroyable ce dépassement de soi, mais je suis comme Renaud très inquiet pour la suite, car que va-t-on sélectionner/encourager comme gamin par la suite : des bionics et des mecs ou nanas qui veulent bouffer tout le monde, pas des gamins qui aiment jouer.

    Nadal parle de la beauté de la souffrance…ce n’est pas cela qui m’intéresse dans le tennis, s’il aime souffrir, qu’il aille faire des sports extrêmes type triathlon, pas du tennis.

    En bref, 2 finales, hommes et femmes, avec un niveau technique très limité, j’en viens presque à regrette Murray, ne parlons pas de Fed.

  21. Jérôme 29 janvier 2012 at 22:24

    C’est sûr que Murray et Federer sont plus techniques, plus variés, et plus créatifs (enfin quand il arrive au scotman de se lâcher).

    Sinon, une chose (c’est pas la seule ;-) ) sur laquelle je me suis complètement planté, c’est la tactique de Djokovic.
    Je pensais qu’il allait surtout pilonner le revers de Nadal. Et il a fait l’inverse, ce qui est sacrément burné : il a carrément pris Nadal à la gorge sur son coup fort, avec des attaques répétées de son revers à 2 mains sur le grand mais trop ample coup droit de l’espagnol.

    Mais au final, si on regarde les stats, Djokovic gagne le match parce qu’il a mieux servi et mieux retourné que Nadal.

    • Bapt 29 janvier 2012 at 22:44

      Je ne trouve pas que Djoko ait si bien servi que cela. Ça s’est arrangé à partir du second set mais les débuts étaient très durs. Il a fait 9 aces. Et pas bien plus de services gagnants. S’il a de bonnes statistiques de points gagnés sur première c’est qu’il dominait à l’échange.
      Il est vrai que Nadal retournait très très loin (trois mètres au moins) et donc que c’est plus dur de planter un ace… mais quand même.
      Par contre il a mieux retourné (surtout sur seconde) que Nadal, c’est clair. Il est d’ailleurs bien meilleur à cet exercice que Rafa je trouve.

  22. Sylvie 29 janvier 2012 at 23:08

    Quand je lis ça sur le blog de Moratoglou, je ne trouve pas ça rassurant

    :  » Ce match montre que l’on peut gagner une finale de tournoi du Grand Chelem sans produire un très grand niveau de jeu, mais en possédant la capacité de fournir un effort physique gigantesque, avec une énorme intensité pendant presque six heures… avis aux amateurs. Que l’ensemble des joueurs, et en particuliers les français se demandent s’ils sont armés pour affronter un tel combat, et travaillent pour s’en rapprocher le plus possible. »

    • Florent 29 janvier 2012 at 23:23

      Putain!!!!!!!!!

  23. Jérôme 29 janvier 2012 at 23:18

    Sylvie, pour ce qui me concerne, ça fait à tout le moins 3 ans pile que j’en suis convaincu. Ralentissement. Ralentissement. Ralentissement. Tout tient dans ces … 3 mots. ;-)

  24. Antoine 29 janvier 2012 at 23:37

    Cela vous a plus comme match ? A lire les commentaires des uns et des autres, je n’en ai pas vraiment l’impression..Pour ma part, au bout d’un set, j’ai décroché et arrêté de suivre…Une heure vingt de purge, je ne suis pas maso au point de m’en infliger six..

    Quand je vois le résultat, un match de cinq heures et demie (en enlevant la coupure due au toit) se résumant à une guerre d’attrition du fond du court, je suis bien heureux de ne pas m’être infligé une purge pareille dont le finale de Flushing avait donné un avant goût. Comme ils étaient plus frais en début de saison, que le Djoker avait bien récupéré de sa demie ayant passé très peu de temps sur le court avant, que Nadal avait eu deux jours de repos, cela a permis que cela dure encore plus longtemps..

    Un match de boxe en cinquante rounds ou l’on ne peut pas mettre l’autre KO, voià à quoi cela me fait penser. D’ailleurs, c’était bien cela à la fin avec le Djoker qui enlève son maillot et se mets à hurler devant son clan..Je mentionne cet conclusion parce que suite à un coup de fil dont je pensais qu’il allait m’informer de la victoire de l’un des gladiateurs, j’ai appris que Nadal venait d’égaliser à deux sets partout et je me suis décidé à voir le cinquième set quand même…

    Mal m’en a pris car si le niveau de jeu était quand même moins médiocre que celui du premier set, j’ai surtout été frappé de voir qu’il courraient et frappaient autant et aussi fort qu’au premier alors que cela faisait quatre heures et quelques que c’était comme cela..De la part de Nadal, passe encore après deux jours tranquille, de la part de Djokovic, je suis désormais totalement convaincu que le type est très lourdement chargé..

    Après la purge qu’a été le match entre Djoko et la Murène, la finale a donc été en tout points similaires avec quand même un peu plus de points gagnants et un peu moins de fautes mais dans la demie, il y a eu quelques points très spectaculaires et ai l’impression qu’on a du les compter sur les doigts d’une main cette fois..Pour ma part, je n’en ai vu qu’un seul en deux sets donc: un coup droit à plat long de ligne de Nadal au cinquième..

    Voila donc ce qui se passe quand Nadal et Djokovic se rencontrent, avec la circonstance aggravante que la surface est lente et les balles très lourdes. Je trouve que cela n’a strictement aucun intérêt et que c’est du même acabit qu’un match entre deux « ova » sur le circuit WTA, en plus long, plus fort et plus puissant mais c’est tout…

    Là, je pense que l’on est arrivé au degré zéro du tennis ou pas très loin car le pire est encore à venir: imaginez la prochaine finale de Roland Garros entre les deux: là, il y aura intérêt à la programmer à 11h car huit heures plus tard, il est loin d’être certain que cela soit terminé et qui sait ? le record de durée de Mahut -Isner est peut être à leur portée ?

    Inutile de vous dire que si cela se produit-et c’est hélas probable-il est bien évident que ce dimanche après midi, j’aurai quelque chose de plus intéressant à faire que de regarder cette finale..Ce sera aussi intéressant qu’une finale entre Borg et Vilas sur le plan tennistique, avec pour seule différence une incertitude concernant l’identité du vainqueur. Mais pour apprendre cette nouvelle là, je crois que le journal TV de 23h ou « l’Equipe » du lendemain fera très bien l’affaire…

    Voilà ce que m’inspire cette finale: je trouve tout cela absolument consternant…..

  25. Jérôme 29 janvier 2012 at 23:54

    Antoine, je suis à peu près d’accord avec tout ce que tu viens d’écrire. Pourquoi faire cependant une fixation sur Djoko. S’il y a du dopage dans le tennis pro, crois-tu d’une part que ce soit nouveau et crois-tu d’autre part que seul Djoko y recourt ?

    Il y a une chose que Djoko ne cache même pas, histoire probablement d’anticiper et désamorcer les critiques sourdes : qu’il fait du caisson. Faute de pouvoir éradiquer le dopage, je préfère encore que les joueurs puissent se battre à « armes » égales. Le pire, comme en économie, ce serait le monopole.

    Le tennis est un des sports les moins contrôlés. Et sans connaître précisément les normes qui y sont pratiquées, on sait d’ores et déjà grâce à Agassi que l’ATP étouffe les affaires quand elles touchent les cadors.

    La principale cause du dopage, outre le laxisme et la triche, c’est d’abord le ralentissement absurde des conditions de jeu. Il faut inverser la dynamique et réaccélérer tout ça, virer les raquettes profilées à tamis géant, les cordages à nano-particules, les grosses balles.

    • Bapt 30 janvier 2012 at 00:12

      Je te suis Jérôme. Par contre je m’étonne sur cette histoire du caisson : si c’est si efficace (et légal), pourquoi ça ne se généralise pas ? Surtout que ça semble moins dangereux pour l’organisme que plein de cochonneries interdites.

      Pour revenir sur la performance physique très louche effectivement, il y a une chose à leur décharge, c’est qu’ils prennent tout leur temps. Sur les six heures, il n’y a pas tant que ça de temps de jeu. Au final ils n’ont peut-être pas joué concrètement plus longtemps que Lendl Wilander (en 1988), même si Lendl prenait son temps. Ni Lendl ni Wilander n’ont fini sur les rotules alors que les deux loulous oui. Il est vrai que ça jouait moins vite et ça cognait moins fort en 1988 (mais ce n’était pas non plus les matchs de Borg à RG).

      Pour revenir sur la question du dopage éventuel de Djoko qui expliquerait son explosion de performance soudaine (ce qui d’ailleurs ne serait pas très malin s’il avait un staff médical assez futé qui aurait mieux fait de simuler une progression en douceur).
      Je pense que s’il y a dopage lourd et massif depuis un an, c’est un dopage « réactif ».
      Pour m’expliquer je vais rappeler une interview de Becker d’il y vingt ans. Celui-ci, à la question posée « que feriez-vous si appreniez que tout le monde est dopé dans le tennis sans qu’il y ait de sanction ? », a répondu : « je ferais la même chose ». Sous-entendu : je ne mettrais pas une croix sur ma carrière si personne ne joue le jeu.
      Si Djokovic a franchi le seuil il y a un an, ça serait plutôt sa logique (ce qui expliquerait ainsi ses faibles performances physiques avant 2011, faibles performances qui étaient d’ailleurs une anomalie et qui lui valurent quelques quolibets sur ce site d’ailleurs).

    • Coach Kevinovitch 30 janvier 2012 at 00:24

      Pourquoi faire une fixation sur Djoko? Un, c’est lui qui s’est transformé subitement comme s’il avait reçu le M de Dragon Ball Z. Deux, parce que là où Nadal s’était amélioré techniquement pour devenir numéro 1, NoGluten l’est devenu uniquement en devenant pplus physique que tout le monde. Il a fait clairement de la surenchère physique pour gagner.

      Le dopage existait déjà quand les conditions de jeu étaient rapides, le ralentissement des surfaces est la cause du triomphe du jeu de fond de court. Croire que si tout était réaccéléré, le dopage serait éradiqué est un peu idéaliste, non?

      • William 30 janvier 2012 at 00:29

        Djokovic a changé de statut physique car la palette de coups il l’avait déjà. Ce qui en fin de compte était l’inverse du Nadal des jeunes années. On ajoute ce que l’on a pas.

        Sinon, Marian Vajda serait donc Babidi ? Je comprends mieux.

      • Coach Kevinovitch 30 janvier 2012 at 01:05

        D’accord, on ajoute ce que l’on n’a pas mais dans le monde du sport professionnel, c’est beaucoup plus suspect en matière de dopage de changer de dimension physique que de dimension technique.

        PS: Oui Vajda est Babidi et Djokovic connait le même destin que Sporo..vitch!

        • Coach Kevinovitch 30 janvier 2012 at 01:07

          Pour moi, c’est Majin Djoko désormais. :mrgreen:

  26. Jeanne 30 janvier 2012 at 00:02

    Je crois que nos voeux pieux = ralentissements, balles, matériaux, vont continuer de rester des voeux pieux. Nous parlons ici, entre nous, comme si on nous entendait par ailleurs, alors qu’il n’en est rien, mais l’opinion plus publique et médiatique, elle, savoure ces nouveaux marathons.

    Il faut croire que cela plaît. Rien n’indique qu’un effort de rééquilibrage sera fait pour tous ces paramètres. Cette finale de 6 heures en augure de plus longues, plus rudes. Jusqu’à ce que la télévision et les médias décident que ces formats sont trop longs et qu’il faut réguler la durée en abrégeant les échanges. Ou bien jusqu’à ce qu’un accident survienne. Mais d’ici là…

    Et c’est parfaitement vendeur aussi, après un GOAT et son nemesis, d’avoir le nemesis du nemesis. Et si Roland Garros être le lieu d’un Grand Chelem et d’un career slam…

  27. William 30 janvier 2012 at 00:08

    L’article d’Eurosport sur la finale se concluait d’ailleurs d’un terrible « On en redemande ».

    • Clément 30 janvier 2012 at 00:14

      Des profanes ! Seuls les records les intéressent, c’est triste mais ça ne peut pas durer éternellement non plus… La question étant plutôt de savoir jusqu’à quand ça va durer.

    • Coach Kevinovitch 30 janvier 2012 at 00:16

      Eurosport est timbré, la finale de l’USO faisait mal aux yeux et là c’est beaucoup trop.

  28. Coach Kevinovitch 30 janvier 2012 at 00:15

    Je vois que les pavés que vous avez constitué sont aussi looooooongs que fut le match.

    A la rédac, mon article est prêt et je viens de vous l’envoyer…

  29. karim 30 janvier 2012 at 00:24

    J’ai vu les deux premiers sets, puis je suis allé bouffer avec des collègues et nos familles dans un petit coin caché en dehors d’Abidjan au bord de la lagune, c’était divin. Bonne bouffe, rigolade, le vent, le clapot, la nature. Et quand je suis revenu à la vraie vie (la pourrie) par l’intermédiaire de l’internet mobile, juste par curiosité, le match que j’avais l’impression d’avoir quitté la veille n’était pas terminé!!!!

    J’ai lu presque tous les coms, c’est une redite majorée de 20% de ceux qu’on a faits après Flushing donc je laisse tomber. Bla bla dopage, bla bla c’est pas du tennis, bla bla j’aime pas, bla bla c’est la fin du monde, bla blaaaaaaaaaaaaaaaa…

    Sérieux les gars, moi en tant que Fan Egoïste, tout ce que ça m’inspire c’est qu’il y a un boulevard, non, une autoroute entre ces deux gars et Fed. Au rythme où ça va c’est en junior que je propose qu’on l’inscrive à Roland Garros!! Mais ja-mais il ne peut s’aligner sur ce délire, ja-mais! En grand romantique naïf et fan des bisounours, je sais que lui carbure à l’eau claire (la preuve il a un revers à une main) et de facto il n’a AUCUNE chance de se mesurer à ces gars-là. Le message pour lui est clair, time to join the senior tour!!!

    Ce soir sérieux je sens mon Roger minuscule, un quasi-Gasquet. Il peut pas. Avec son joli petit jeu et ses « come on » feutrés, mais ils vont lui péter le fion ces deux enculés!!!!!!!! Je ne veux même plus qu’il les rencontre.

    • Ulysse 30 janvier 2012 at 00:49

      Très, très bon. Je me marre tout seul à une heure où je ferais mieux de dormir.

      Mais si, Fed peut les battre. Il n’est pas bien loin de Djoko. Il a perdu de peu face à Nadal. Il y a de l’espoir, surtout sur les deux derniers GC de la saison, voire ailleurs car on ne pratique pas ce genre de tennis impunément pendant très longtemps.

  30. Antoine 30 janvier 2012 at 00:33

    Jérome et autres, je ne fais pas de fixation sur Djoko au niveau du dopage mais s’agissant de ce dernier, j’en suis désormais totalement convaincu. Sa demie contre la Murène m’en a convaincu: je n’ai jamais vu quelqu’un courir plus vite au bout de quatre heures qu’au bout de deux..Il a pris quelque chose durant le match ou alors il faut qu’on m’explique…Je ne crois pas non plus qu’on puisse radicalement changer la résistance physique de quelqu’un dont ce n’était pas la caractéristique première, très loin de là, juste en arrêtant le gluten….Un point faible serait devenu un point fort, au point d’en faire le type le plus endurant du circuit, co-ex aecquo avec Nadal ? Je n’y crois pas………Les autres, je n’en si pas sûr, c’est tout. Si cela se trouve Nadal est tout aussi dopé que lui mais alors lui, c’est depuis des années..Avec Djoko, on a affaire à un changement radical qui est totalement inconnu jusqu’ici…

    Peut on citer un seul exemple comparable, dans n’importe quel sport d’endurance ? Je n’en connais aucun ?

    Je pense aussi que ce que dis Jeanne est juste: cela a l’air de plaire à la presse à lire les titres et les articles de presse au sujet de cette finale. Tout le monde a l’air de trouver cela grandiose. C’est vrai que cal permet d’écrire des articles ou l’on dit que jamais une finale de GC n’a duré aussi longtemps…La belle affaire..Et son commentaire est juste également : pour les TV, c’est beaucoup trop long et la meilleure chance de voir évoluer les choses viendra de là puisque c’est un business..Je me demande combien de téléspectateurs ont eu le courage de se farcir ce truc en totalité ? A mon avis, il y a du avoir de sérieuses chutes d’audience et les TV feront peut être pression sur les organisateurs pour que les choses changent..Il faut l’espérer en tout cas…

    Vous imaginez Roland Garros avec les mêmes balles ?

    Je ne crois pas qu’il y ait besoin de changer grand chose en réalité: on peut garder les mêmes raquettes et les mêmes surfaces, si on veut. Il suffit de prendre des balles plus petites, moins lourdes et plus pressurisées, bref, faire totalement marche arrière sur ce point par rapport à l’évolution des dernières années..Ce n’est pas compliqué à faire: il suffit de modifier un point du règlement sur les balles dont les fourchettes des caractéristiques techniques autorisées sont trop larges et de fixer un plancher plus élevé sur ces trois points; diamètres, poids, pression…

    Sinon, Karim, c’est sûr que l’on ne verra jamais Roger passer six heures sur un court, c’est pas le genre de la maison: il perd ou gagne vite. Même un cinq sets dure presque deux fois moins longtemps avec lui. Il faut dire qu’ill n’envoie pas la majorité de ses coups dans le carré de service et prend des risques, payant ou pas selon les cas…S’il a jeté un oeil à la finale, il a du normalement en tirer la conclusion que ce n’est probablement pas une bonne idée de trop investir sur la saison sur terre par les temps qui courrent…

    • Bapt 30 janvier 2012 at 00:52

      Les questions que tu poses sont justes Antoine, mais il reste un problème. D
      joko est chargé comme un mule pour arriver à de tels résultats ok. Et les autres ?
      S’ils sont clean (ou très peu dopés) ça semble logique : ils sont un cran en dessous.
      mais j’ai du mal à croire à un mouton noir et à un troupeau vertueux.
      S’ils sont chargés, ils doivent l’être très mal pour ne pas arriver à faire aussi bien (et de loin) qu’un type qui n’a pas à la base un physique énorme.
      Djokovic et les siens auraient trouvé un élixir spécial « hors commerce » qui lui garantirait une supériorité physique totale ? Je ne vois pas comment … 

    • Bapt 30 janvier 2012 at 00:56

      Et il y a un cas de gros progrès physiques dans le tennis, c’est Lendl (et Navratilova dans une moindre mesure), non ?
      Te connaissant, Antoine, tu me diras que c’était déjà suspect.

    • Ulysse 30 janvier 2012 at 01:04

      Pour les TV c’est trop long.

      Vrai mais faut pas réver : la solution, ce n’est pas de réaccélerer le jeu, c’est le no-ad et/ou les sets en 4 jeux. Trop long c’est pas bien pour les TV mais de durée imprédictible entre 1h30 et 6h, c’est pire.

      On avait un jeu intéressant avec le tennis : un mélange de technique, mental, inspiration, athléticité, endurance. Le marketting TV et les paris sportifs s’en sont emparé et sont en train de le transformer en daube. On n’est plus très loin de la télé-réalité : Suivons Nole et Rafa sur le circuit, leur copine, leur coach, leur mère,… Je n’en n’ai cure. Le seul truc qui m’interesserait c’est de voir à quoi ressemble une scéance d’entrainement de Novak. Ça oui j’aimerais bien.

  31. Sam 30 janvier 2012 at 00:49

    Sur la durée:…Ce sont les mêmes qui ont encensé le Clément / Santoro interminable d’il y a quelques années…Un grand truc, ça, le record du match le plus long.

  32. Quentin 30 janvier 2012 at 01:13

    http://www.youtube.com/watch?v=HhCzXwdUs_U

    Nadal et Djokovic à la remise des prix, assez impressionnant

    • Clément 30 janvier 2012 at 01:25

      En effet ! Hagards, ils sont dans leur dimension. La cinquième, au moins, en tout cas pour Djoko.

    • karim 30 janvier 2012 at 08:36

      c’est vidéo gag ce truc! la légende sous la photo: les mêmes causes produisent les mêmes effets. quelle symétrie, quelle gémellité, ce serait presque drôle si ça foutait pas autant les jetons.

  33. Sylvie 30 janvier 2012 at 08:58

    Ce matin sur France Inter on vantait les marathoniens des courts. Deux choses m’ont choquée. D’abord ce terme « marathonien des court » qui indique clairement que l’on est plus dans le tennis. Mais aussi le fait que tout le monde s’extasie de cette performance physique : match plus long, record etc. sans s’interroger sur ce que cela signifie. Les mêmes qui fustigeront le dopage, les dérives du sport spectacle, sans se rendre compte qu’ils y contribuent en louant ce genre de dérive.

    Pourquoi on se dope si ce n’est pour aller toujours plus vite, plus haut, plus loin pour alimenter le show ?

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