Le mâle français

By  | 20 mai 2012 | Filed under: Légendes

On m’a dit que 15love manquait d’articles. On m’a dit que la bande passante ne passait pas par moi. On m’a dit que j’étais une levure. On m’a soupçonné d’être Hun.
Vous l’aurez voulu. Un article express sur un sujet express, sur mon premier amour, mon seul doudou tennistique, j’ai nommé : Yaniiiiiick.

Un poster Pif. Tennis magazine. Punaises et Patafix. « Allez Noah ! » au-dessus du lit. Bouffées délirantes, et examen obsessionnel du tableau de Roland.
Et puis, ben, la chute. La déception, la galère. Battu, Yan.

Bah oui, parce que, grande intuition ou date de naissance mal gérée, j’ai commencé à suivre le tennis en 1984. Bien vu pour un « fan » de Noah, non ? C’est un peu comme suivre Chang à partir de 1990. Ou Gaudio à partir de 2005. Ou Ernests Gulbis.

Comment se fait-il que personne n’ait mis la finale de Roland 1983 sur Youtube ?!
Même sur l’INA, où elle est disponible en téléchargement, j’ai pas réussi à la voir : j’ai payé et puis rien. Mac ou malédiction ? Toujours est-il que cette finale, encore aujourd’hui je ne l’ai pas vue. C’est ma madeleine sous verre, mon bonbon magique, ma récompense fantasmatique. Peut-être que je mourrai sans jamais voir ce match, au sortir duquel Wilander a déclaré : « Il était trop fort pour moi aujourd’hui ».
Waaaa…

C’est vrai que, quand on regarde le parcours de Noah cette année-là, ça calme. Pas d’alignement stellaire (ok, sauf pour Christophe Roger-Vasselin, battu en demies 6/3 6/0 6/0 -!- après avoir sorti Connors 6/4 6/4 7/6 en quarts… Faudrait voir les matchs pour comparer le niveau, et le fouettage / mouillotage qui va avec).
Pour le reste, jugez plutôt : un premier tour contre Anders Jarryd (6/1 6/0 6/2… Putain, mais comment il fait pour gagner tous ces sets 6/0 avec son jeu ?!). Puis, Victor Pecci (6/4 6/3 6/3, qui se vengera bien au Paraguay deux ans plus tard), Pat Dupre (7/5 7/6 6/2, connais pas celui-là), John Alexander (6/2 7/6 6/1), et Lendl en quarts (7/6 6/2 5/7 6/0).
En finale, ce sera Wilander, tenant du titre et invaincu Porte d’Auteuil (comme Nadal plus tard, Wilander a gagné le tournoi –qui plus est son premier trophée !- lors de sa première participation). Le match est conclu en trois sets (6/2 7/5 7/6).

Avec son tennis d’attaquant, Noah n’aura perdu que 66 jeux, et un seul set de toute la quinzaine : 7/5 contre Lendl, 3e mondial, vainqueur imminent de l’épreuve (enfin, c’est ce qu’on m’a dit). Set qu’en plus, Noah n’aurait jamais dû laisser filer (il menait 5/2 avec deux balles de match, avant de se faire rattraper par la pression ; il en mettra une roue au Cheick au 4e histoire d’effacer l’affront).
(Pour info, les records du plus petit nombre de jeux perdus par un vainqueur du Grand chelem hors abandon ou forfait : Australie : 67 -Lendl / Roland-Garros : 32 -Borg- / Wimbledon : 63 -McEnroe- / US Open : 59 -Lendl encore, désolé Antoine-).

Noah, 6e mondial, 23 ans, arrivait à Paris lancé (victoires quelques semaines plus tôt à Hambourg et Madrid, finale à Lisbonne contre Wilander). Mais, de là à baffer tout le monde comme ça… Allez, ça vaut bien un film d’Adolphe Drey.

Petit témoignage d’Hagelauer, son entraîneur d’alors : « Tout a commencé après une défaite de Yannick au premier tour à Monte-Carlo. Je lui ai dit qu’il ne pouvait pas continuer comme ça à faire le con. Ce qui était fantastique avec lui, c’est qu’il se donnait à 200% s’il sentait qu’on croyait en lui. A un moment donné, mon problème a même été de le brider. Durant le tournoi, on s’est isolé. En finale, l’attente était énorme. Dans la nuit précédente, Yannick avait rêvé qu’il était battu. Quand il est rentré sur le Central, il s’est dit qu’on lui offrait une seconde chance. »

Pour couronner l’affaire, ce Roland-Garros sera le dernier Grand chelem remporté avec une raquette en bois, et Noah est le seul joueur à avoir battu à la fois Lendl et Wilander Porte d’Auteuil, ce qu’il a en l’occurrence fait dans le même tournoi.
Pas mal tout ça, non ?

Bref, ce cru 1983, valait mieux en profiter.
D’ailleurs, Yannick le dit lui-même : il continue de vivre dessus.
Bon, parce qu’après, Noah m’a enseigné que les bases du tennis étaient : « Je suis un sport de perdants. » C’est pas Julien Benneteau qui me contredira. Vous non plus : à part Ulysse, il y en a beaucoup ici qui ont déjà gagné des tournois ? Ah, vous voyez ! Vive les interclubs finalement…

Noah a (de très loin) le plus beau palmarès français de l’ère Open : 23 titres en simple (dont Roland-Garros, mais aussi Hambourg, Rome et Forest Hills), une 3e place mondiale (en 1986), 270 semaines passées dans le Top 10, un record en carrière de 476 victoires / 210 défaites. Et en double, 16 titres (dont Roland-Garros 1984, mais aussi des finales à l’US Open 1985 et Roland-Garros 1987), une première place mondiale -en 1986 également-, et un record en carrière de 213-109.
Pas dégueu.

Mais voilà, pour moi, comme pour la majorité des faux connaisseurs français des années 1980, le tennis, à l’époque, c’était Roland.
Pas d’Internet. A quelques exceptions près, pas de retransmission télévisée des autres tournois dont on entendait, si on était chanceux, vaguement le résultat à la radio (et seulement si on restait collé une heure au poste –pas de France Info, pas de podcast !-). Juste Tennis mag, avec lequel on pouvait suivre les résultats mois à mois… Et, une fois par an, le hors-série plein de photos, qui permettait de revivre toute la saison, de se refaire le film dans la tête, de vibrionner à défaut de vibrer. Ça manquait un peu de tension dramatique, quoi.

Mais… RO-LAND. Alors là, oui : retransmissions toute la journée, interviews en veux-tu en voilà, le journal des courts après le film du soir. De quoi faire. Plus la possibilité d’aller sur place (j’étais licencié en ce temps-là, c’était plus simple d’avoir des places, à défaut de pouvoir les payer, le monde est mal fait : c’est ce que je me dis à chaque fois que je croise un retraité en Porsche). Sans oublier Jean-Paul Crotte et Hervé Ducul, comme les appelait avec finesse mon oncle.

Ro-land ! Ro-land ! Ro-ro ! Riton ! Yannick ! Roland, dont la finale tombait en plus à chaque fois pour mon anniversaire, avec tonton et ses commentaires. Ah, que la vie était belle et simple alors, un peu conne aussi faut bien l’admettre.
Après la journée de tennis (merci pour les révisions), vu qu’il faisait encore jour, je fonçais au mur en bas de chez moi refaire les matchs point par point jusqu’à la nuit, en endossant tous les rôles, arbitre et public compris… Un mur et des terrains de tennis aujourd’hui détruits pour construire une maison des jeunes, snif. Quand je repasse par-là ça me pince le cœur à chaque fois…

1984.
Bon, c’est parti pour la souffrance… Cette année, ce sera la pubalgie. Mais, pas à Roland. A Roland, ça va. A part la fameuse « pression du titre à défendre » : Noah se hisse jusqu’en quarts, ou il perd de justesse contre sa victime de l’année précédente. Wilander l’emporte 7/6 2/6 3/6 6/3 6/3. Noah ne le sait pas, mais il ne gagnera jamais plus contre le Suédois Porte d’Auteuil… Et plus qu’une fois sur terre, à Monte Carlo en 1986 (pour un tête-à-tête final pas si déshonorant de 7/5 en faveur du blond).
Il sauve son tournoi par le double, et s’impose aux côtés de Leconte, 6/2 au 5e contre la riante paire Slozil / Smid.

1985.
Un cru intermédiaire, mais riche en grosses batailles. Au premier tour, Noah, tête de série n°9, qui sort d’une victoire à Rome (successivement contre Jarryd, Clerc, Becker, et enfin Mecir) fait le show, avec un côté démonstratif qui mélange arrogance, animosité et nervosité, mais il tient bon, et l’emporte en 3h21 contre Libor Pimek, 27e mondial (ben oui, seulement 16 têtes de séries à l’époque, ça change pour l’entrée en matière…)
En seizièmes, nouvelle grosse lutte : Noah l’emporte contre José-Luis Clerc, dans un match au couteau : 8/6 au 5e.
Au tour suivant, c’est encore un semi-marathon qui l’attend. Contre son ami, rival, co-tenant-du-titre-en-double, celui qu’il serrait dans ses bras comme un petit frère l’année d’avant. Psychodrame sur le court : Noah le comédien sort de sa boîte, et nous refait la tragédie grecque. Leconte joue mieux que son mentor. Il empoche les deux premières manches, mais Yannick se bat, et lui met la pression. Leconte cogite (un peu, c’est Leconte, faut pas déconner), et se fait remonter à deux manches partout. Alors, dans le cinquième, il expérimente sa fameuse tactique : tout oublier, tout lâcher. Et c’est un cavalier seul.
Riton met fin au complexe du benjamin, en pratiquant un tennis magnifiquement offensif (de nos jours, Wawrinka, Tipsarevic et Verdasco feraient bien de se regarder le match en boucle). Ce sera sa seule victoire (en 5 confrontations), mais ce sera celle qui compte, pour leur seule rencontre en Grand chelem. Noah aura du mal à avaler la pilule, une bonne partie du public aussi (la finale de 1988 sera une bonne façon de le faire savoir), et les relations entre tout ce beau monde ne se réchaufferont complètement qu’en 1991.

1986.
L’année 1986 putain, l’année où on y croyait tous, l’année où il connaîtra le podium en simple comme en double, et finira 4e mondial.
Putain de valise, putain d’aéroport : juste avant Roland, et alors qu’il sortait d’un fantastique printemps ocre (finale à Monte Carlo, victoire à Forest Hills en battant Lendl et Vilas en deux sets, défaite in extremis 7/6 au 3e contre Lendl en demies de Rome –avec en bonus une altercation au filet suite à un nouveau missile sol-tronche du Tchèque-), Noah se prend une malle sur le pied en récupérant ses bagages, se fait traiter comme une buse au laser. Résultat : laser trop puissant, peau brûlée, blessure pourrie au tendon… La douleur est trop forte… Yannick se traîne sur le Central comme un cheval fourbu. On souffre, on y croit, mais c’est impossible, on le sait. Le tournoi est trop long, la marche trop haute. Les anges ne reviendront plus. Yan ne regagnera pas la Coupe des Mousquetaires.
Il joue trois matchs comme il peut, et déclare forfait en huitièmes. Lendl survolera le tournoi en ne perdant qu’un set au tie-break (contre Gomez en quarts), atomisant le petit Pernfors au short trop large dans une finale complètement oubliable.
« Le seul regret que je peux avoir, c’est l’année 1986 où je suis au-dessus de tout le monde. Cette année-là, je dois gagner Roland… Sans cette maudite blessure, sans cette maudite valise qui me tombe sur le pied… Je devais rencontrer Lendl en quarts, je le bouffais. » Un peu prétentieux, certes, mais bon, si l’intéressé le dit…

1987.
Cette année-là, Noah réalise un beau début de parcours, avec une victoire contre Kent Carlsson, spécialiste de la terre battue, en huitièmes (7/6 6/3 6/7 7/5). Vous vous souvenez de ce joueur à la gestuelle si bizarroïde ?
Et puis arrivent les quarts… Et avec eux, Wilander. Ce maudit Wilander, qui lamine Noah en trois sets secs (6/4 6/3 6/2). Je m’en souviens bien de cette défaite, j’y croyais… Et paf : une autoroute. Une autoloose. Wilander, le Nadal de Noah, qui le troue, le lamine, tranquillement, sereinement. Sans aucune lueur d’espoir, aucune possibilité d’angoisse.
Wilander, le Judas de la terre… La copine de mon pote de l’époque était fan de Wilander (et de Balavoine d’ailleurs, t’imagine ?)… Trop pour moi. Impossible de la fantasmer : en fermant les yeux, je voyais immédiatement l’autre bouclé, pas foutu de perdre, pas foutu de rater un passing. Qui brisait mes rêves, et les décalait d’une année.

1988.
C’est reparti pour la zone.
Emilio Sanchez… Il avait pourtant mené deux sets à un, Yan’. Emilio, vous savez, celui qui a spolié sa sœur avec ses parents ? En ben, paf, il spolie le Coq en huitièmes (4/6 6/3 6/7 6/2 6/2). Bon dieu, les Sanchez… L’année d’après à Roland, c’est la sœur qui… Enfin vous vous souvenez. Enfin non, vous avez oublié. Continuez.

En fait Noah, c’est une trajectoire Christique.
Noah c’est les cris, les larmes, la douleur. La montée tout en haut du rêve, puis la croix.
Le supplice, dès qu’il a plus de trois balles de suite à frapper en fond de court.
Le revers, défi perpétuel lancé à toutes les académies de tennis.
Le retour de service dans le carré adverse, et sa course éperdue, pathétique, illusoire, au filet.
Au filet, ou plutôt dans sa nasse. Comme un piège, une offrande, une crucifixion… Un sacrifice. Parce qu’il faut bien en finir de ce point.
On te transperce à droite ? Tends l’autre couloir.

Noah qui saigne, se tord, meurt sur le court. Exhibe ses cicatrices dans l’arène.
Noah, et les blessures… De Roland 1980 (abandon contre Connors en huitièmes) au barbecue-sauteur de 1989 (il arrose son barbecue d’essence et prend feu !), en passant, au hasard, par Bercy en 87, on peut dire que la carrière de Noah aura été vécue dans l’attente (jamais déçue) du prochain bobo.
Et quand Yanamal, c’est la France qui souffre. C’est duuuuuuuuuur.
Il s’est blessé, tu crois là ?

Heureusement, pour oublier toutes ces luttes, de temps à autre : un smash. Aaaaaaaah…. Le smash. LE moment où plus rien ne peut se passer, ou le filet ne va pas arrêter nos espoirs, les lignes rester bien à leur place… LE coup de Yannick.
Pas étonnant qu’il ait un fils basketteur

1989.
Là, on va carrément véroler toute l’année. Franchement, une année où Brad Gilbert finit 6e mondial, vous croyez que ça peut exister vous ?
Entre deux défonces, deux teufs, deux meufs, Noah a oublié de s’entraîner. Le brésilien Luiz Mattar, qui lui avait déjà donné du fil à retordre l’année précédente au deuxième tour, le bat cette fois carrément dès son arrivée Porte d’Auteuil (7/6 6/4 6/7 6/4). Luiz Mattar, qui n’a jamais passé plus d’un tour en Grand chelem de toute sa carrière…
De toutes façons, vous êtes tous d’accord avec moi pour dire que cette édition 1989 n’a jamais eu lieu, alors ça va.

1990.
90. Et c’est déjà bientôt la fin… Heureusement, cette année-là, c’est Gomez. Moi, Gomez, j’ai aimé. A 30 ans, l’Equatorien qui vient enfin concrétiser son rêve en arrachant la Coupe de la perruque d’Agassi. Un gaucher au revers à une main, un attaquant de fond de court qui sait aussi faire service-volée. Comme quoi, faut pas désespérer : il y en a eu des attaquants qui ont gagné Roland, Noah et lui encadrant précisément les défaites de Mac et Edberg… C’était beau, quoi (et attention, il a battu coup sur coup Muster en trois sets et Agassi en quatre, c’est pas un Grand chelem au rabais).

Gomez a pour moi toujours été lié à Noah (même année de naissance, dates de carrières quasi-identiques, « one-shot » à Paris, une place de numéro 1 en double disputée en 1986, jeu d’attaque…). Seul bémol : il a grillé la politesse à mon Yan 7 fois sur 8… Personne n’est parfait.

Noah pour moi, c’est aussi Mansour Bahrami (un article en puissance celui-là, à tout le moins le chapitre d’un article sur les clowns des courts). L’autre Showman. Mais le total, le full size. Celui pour qui faire un point spectaculaire est toujours plus important que de le gagner. Celui à qui Yan a « volé » son coup entre les jambes, s’en attribuant la paternité (en fait, Bahrami le faisait avant lui, mais d’autres l’avaient certainement déjà fait avant, on a pas vraiment réglé le truc, c’est un des grands mystère de l’humanité). Allez, un petit hommage au bonhomme pour ceux qui ne connaissent pas.

Bon là, vous l’aurez remarqué, j’endors l’affaire. Je parle de Gomez et Bahrami, histoire de faire oublier le parcours de Yan’ : une victoire au finish (et au bout de la nuit, jonglage avec le JT et tout le bastringue, toute la France derrière son poste et son champion) contre Francisco Clavet 7/5 au 5e pour perdre au 3e tour contre Guillermo Perez-Roldan… On passe à autre chose.

Et autre chose, c’est la retraite sportive mes braves gens. Va falloir penser à ranger les raquettes…

Comment ça les autres Grands chelems ?
Ah oui, merde.

Yan a eu heureusement le bon goût de briller avant tout à Roland. D’être d’abord un joueur de terre battue (12 tournois remportés sur 23 tout de même).
La « faute » à un service souvent kické, au temps laissé par la terre à celui qui veut la manger, à une puissance uniquement centrée sur le service… Noah, un attaquant de terre battue.
Mais pas le seul : outre Gomez, on a aussi Panatta (une victoire en 1976) et Gerulaitis (une finale en 1980), sans oublier Mac et Edberg… Je vous le dis moi : la terre battue c’est aussi pour les attaquants. Il faut me croire. Ça finira bien par payer.

Sinon donc, oui, effectivement, il y a d’autres tournois, qui forment une sorte de quatuor, que d’aucuns baptisent pompeusement Panthéon du tennis ou quelque chose dans le genre, et dont la réunion la même année constituerait une sorte de Graal…
Mais enfin, réveillez-vous ! Vous croyez qu’ils en avaient quelque chose à foutre du Grand chelem calendaire à l’époque ? Que dalle oui. Chacun zappait ce qu’il avait à zapper pour gagner ce qu’il avait à gagner, là où il avait le temps / l’envie d’aller. Et basta.

Parce qu’en plus, il paraîtrait qu’entre ces soit-disant quatre merveilles du monde, le plus prestigieux serait un tournoi qui se disputerait dans un jardin. Non mais, vous voyez le truc ?!

Portnawak. Parce que désolé, mais l’herbe, Yan’ il la conçoit pas de la même façon t’vois ? Jouer dessus… Pffff merci bien. En fait tiens, on va même pas en parler de ce repère de vieux royalistes. Et on va considérer que si le mâle français n’y a rien fait de mieux qu’un 3e tour (en 1979), c’est parce qu’il le voulait bien.
Comme quoi, même avant 2003, suffit pas d’être bon au filet pour être bon sur gazon… Je vous l’ai dit : la terre aux attaquant !

Même chose pour le Masters, une sorte de concours de boules de fin d’années (jamais sorti des poules).

Par contre, l’Open d’Australie, c’est différent.
Là, je me souviens tout de suite de 1990, et de la seule demi-finale en Grand chelem du Yan’ (1983 mis à part). Le match, je l’ai vu, la nuit, sur la Cinq de Berlusconi, entrecoupé d’innombrables écrans de pub (« La ciiiiiiinq ! », vous vous souvenez ?). Un beau parcours, et puis… Lendl, évidemment, l’homme-à-la-casquette-qui-tue-sur-la-voie-de-son-dernier-Grand-chelem.
Lendl, l’autre judas. Là aussi pour un « head-to-head » pas ridicule de 11/7 en faveur du Tchèque.
D’ailleurs, je serais moins partial, j’en aurais d’autres des Judas : au hasard, Mac (4/0) Vilas (9/2) Borg (4/1), Edberg (6/0)… J’arrête, je suis déjà en train d’écrire un article pour 15lt, il y a des limites au masochisme.

Et enfin, l’US Open : attention, on a tendance à l’oublier, mais Noah y a fait de beaux parcours, et avec régularité, s’il vous plaît : trois quarts (1983, battu de justesse par Arias 7/5 au 5e ; 1985, laminé par Fuckin’Lendl ; 1989, balayé par Bourin’Becker et, juste avant, quatre huitièmes à la suite de 1979 à 1982).

Par ailleurs, si je veux être un peu objectif, Roland, Noah l’a aussi joué avant 1983…
Et si la victoire de 1983 n’était certes pas hautement prévisible, elle ne vient pas pour autant de nulle part : Noah a préparé son Golgotha.
En 1980, son abandon en huitièmes contre Connors : ultime répétition des pénitences à venir.
Ses deux quarts successifs, en 1981 et 1982 (défaites contre Pecci et Vilas) : des répétitions discrètes, pour entretenir les attentes sans trop les enflammer.
Ça s’improvise pas un « one-shot », faut pas croire.

Mais bon, ces matchs-là je les ai pas vécus, alors c’est pas pareil.

Au total, Noah en Grand chelem, c’est huit quarts, une demie et un titre. La preuve que seule la victoire compte vraiment : qui à part moi se soucie qu’il n’ait pas fait d’autre grosse perf’, du moment qu’il a son sucre d’ocre en poche ? Pioline a fait deux finales et deux demies, Grosjean quatre demies, Riton une finale et trois demies, Tsonga une finale et deux demies… Patrick Proisy une demie et une finale (eh oui, Roland 1972) !
So what ?

Juste après sa (fausse) retraite en 1991 (fausse, car son dernier match en simple sera en fait en 1996 à Marseille contre Forget, et en double avec Leconte à Roland cette même année), Yan se lance dans « l’aventure Coupe Davis ». Yan’ le sauveur. Sampras défait, Riton le revenant, Saga Africa tout ça, je la fais courte, on la connaît.
Pareil pour 1996, et la victoire a l’arrrrrrache de Boetsch contre Kulti (10/8 au 5e, en sauvant trois balles de titre successives sur son service…)
Deux Saladiers dans la besace comme entraîneur, le retour de la France qui gagne, ça se prend.

Meilleur bilan-Davis donc comme capitaine que comme joueur (même s’il y affiche un honorable ratio victoires-défaites de 26/15 en simple et de 13/7 en double)…
Deux souvenirs émergent tout de même :
La finale perdue en 1982 contre les USA sur la terre indoor de Grenoble, et le terrible combat entre Yan et le Mac (10/12 6/1 6/3 2/6 3/6)… Et puis, le premier tour contre le Paraguay en 1985, perdu 3/2 sur un parquet en bois ultra-rapide, dans une ambiance de guérilla revancharde (la France avait éliminé le Paraguay au premier tour en 1983), le tout en présence du général-tyran Alfredo Stroessner : rien qu’à voir sa tronche, on comprend pourquoi ils ont perdu.

Il est désormais temps de l’avouer. Oui, c’est bien malheureux, mais c’est la vérité : la Coupe Davis 1991, c’était le premier titre que je voyais Noah gagner…
C’est pas être fan, ça ?
A côté, avec le grand Suisse, c’est Noël tous les jours…

Bon, et puis, après ?
Ben, après, c’est la musique, mais là, c’est une autre histoire et elle sera sans moi.
Même obligé d’écouter (j’étais aux Vieilles Charrues quand il y est passé) j’ai préféré sauter mon tour.
La magie était passée… Enfin non, c’est juste que c’est mauvais. Folklore afro ou folklore bio, ça reste du folklore. Maintenant je suis habitué, mais quand j’ai vu débarquer Saga Africa, j’ai eu comme un gasp : Yannick a été repéré par Arthur Ashe en 1971 à Yaoundé (né à Sedan en 1960, il est parti vivre au Cameroun trois ans plus tard), Ashe qui était une icône pour lui : premier joueur noir à remporter un tournoi du Grand chelem, premier afro-américain à défendre les couleurs des USA en Coupe Davis… Ils ont joué en double ensemble, Yan a même suivi ses traces jusqu’à Johannesbourg (il y a joué le tournoi en 1978, en plein Apartheid, tandis qu’Ashe y avait été finaliste en 1973 et 1974 contre Connors)… Et pouf, Saga Africa. Pas révoltant non non, aucune obligation morale là-dedans. On peut même trouver ça marrant, j’imagine, mais comment dire… C’était la fin d’un mythe, quoi. Le début du bof.
Et puis le fisc, les propos sur le dopage ou l’évolution de l’équipe de Coupe Davis… Il fallait me rendre à l’évidence : je n’avais plus de doudou. Pire : je n’en voyais plus l’intérêt.

C’est moche de vieillir en fait. Vieillir, c’est aimer de moins en moins de choses en croyant les aimer plus fort. Mais, la vérité, c’est pas qu’on les aime davantage, c’est qu’elles prennent plus de place dans notre casier « j’aime ». Et si elles prennent plus de places dans le casier, c’est pas qu’elles sont plus grosses, c’est juste qu’il est plus petit…

Plus tard, revoyant des extraits, j’ai eu du mal à me comprendre : comment j’avais pu supporter un tel jeu, une telle purge du fond, un revers aussi inefficace, un coup droit à la gestuelle si néo-Samprassienne (Quoi ? Qu’est-ce que j’ai dit ? Un problème ?) et à la puissance si Nathalie-Tauzienne…
Oui, mais quand même, il y avait la volée… L’engagement… Le spectacle… Les dents du bonheur… Et cette voix si douce, qui donnait tellement envie d’être son pote… Yan, c’était pas que du tennis, c’était autre chose… C’était ma Barbara Gould… C’était… C’était…
Ma jeunesse.

Et revoir des extraits pour cet article, en cherchant tant bien que mal à retrouver la vibration de l’époque, me prouve, si besoin était, qu’elle est à jamais perdue.

Voilà. Encore mort pour le taf.
Mon problème tu vois Guillaume, c’est que, quand je me mets à un article, il faut que je le finisse pour pouvoir passer à autre chose… Mon côté Duong.

Enfin, j’en dis pas plus, je vais pas déflorer le prochain. Enfin, j’ai rien dit, sinon, je vais me mettre à l’écrire tout de suite. Enfin, vous me comprenez. Si si, dites-moi que vous me comprenez.

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259 Responses to Le mâle français

  1. Renaud 20 mai 2012 at 12:16

    Prems
    About Noah RG83 what else et pour les nés apres 90 ils ne te croiront jamais qu’il était joueur de tennis pro.

    Rome peut-être lourd de conséquence pour le duo de tête.
    L’un va envoyer un message fort à l’autre et la suprématie sur la TB est quoi qu’il en soit en jeu.

    J’ai hâte de lire le résultat.
    Vous avez bien vu la nuance j’ai pas dit hâte de voir.

  2. William 20 mai 2012 at 12:54

    J’aime beaucoup cet article Oluive. Il est puissant et détaché à la fois, intime mais avec du recul. Le rythme est alterné et c’est agréable. Pour quelqu’un comme moi qui ne connaît que le Noah « de maintenant », apparemment personnalité préférée des Français (qui sonde-t-on ? On ne m’a jamais demandé et je n’aurais certainement pas répondu Noah !), ce texte permet de comprendre l’engouement qu’il a pu suscité.
    Sinon, Pannata, Noah… Y a une thématique sur le site en ce moment ? Un message subliminal ?

    • Oluive 20 mai 2012 at 13:09

      Merci William, mon jumal préféré…

      Guillaume, je peux accéder au texte pour corriger les coquilles, qui me piquent affreusement les yeux ?
      A moins que ce ne soit aussi ton office, après cette belle mise en page ?

  3. Oluive 20 mai 2012 at 13:07

    Ola,
    Et un petit addendum, un.

    Je comptais pas le poster car la qualité laisse à désirer, mais là, la coïncidence est trop belle : la finale de Rome 1985…

    De très beaux points, malgré le manque de puissance.
    De la volée, des amorties en veux tu en voilà.
    Un Mecir qui s’énerve, si si. Et dont le jeu ressemble furieusement à un mix Murray / Dolgopolov.
    Un Noah qui applaudit un passing fou de Mecir bien avant le décrié serbe.
    Qui galope comme un chien fou au début, et commence peu à peu à fatiguer… Mais s’impose 6/3 3/6 6/2 7/6.
    Avec en prime les commentaires en italien.

    • MarieJo 20 mai 2012 at 14:39

      je me suis permise de modifier le lien ;) et pour retoquer ton article tu es auteur donc tu dois pouvoir retourner sur l’interface et corriger toi même.

      • Oluive 20 mai 2012 at 15:30

        Ok !

    • Bapt 20 mai 2012 at 14:41

      Un très beau match effectivement. La façon dont les deux jouent sur terre battue rend la surface soudainement très attractive ! Je ne m’en souvenais plus mais Noah avait un super revers slicé. D’ailleurs très efficace sur cette surface.
      Avec Panatta et Leconte, Noah était un des rares représentants des bons attaquants de terre battue. Une espèce complètement disparue de nos jours… 

  4. Mathias 20 mai 2012 at 13:59

    La finale d’aujourd’hui sera effectivement lourde d’implications pour Roland Garros. Si Nole gagne aujourd’hui, alors je le vois soulever le trophée à la Porte d’Auteuil dans 3 semaines.
    Je n’ose d’ailleurs penser à la déprime post Djoko slam sur ce site… :-(

    En plus, il me semble que cela enterrinerait les espoirs de Rodgeur de devenir no Uno après Wimbledon.
    Après quelques calculs rapides, il me semble que Djoko reste devant Fed si:
    - Djoko gagne Rome demain
    - Djoko gagne RG en battant Fed en finale
    - Fed gagne Wimbly et Djoko est éliminé en 1/2 finale
    Quelqu’un peu confirmer? Antoine?

    • Bapt 20 mai 2012 at 14:48

      Plutôt que faire des calculs sur les possibilités de Federer de redevenir numéro un, il faudrait mieux s’interroger sur sa capacité à vaincre les tous meilleurs (soit Nadal et Djoko) lors des matchs essentiels, quand ces derniers sont en forme. Sincèrement l’échec hier m’a quelque peu douché. Je n’imaginais pas que Fed perde en deux sets voire qu’il ait manqué de prendre 6/2 6/4 si on se souvient que la balle de match à 5/4 a été sauvé de quelques centimètres… 
      Alors que Federer tient une forme du tonnerre depuis huit mois et que Djoko joue très moyennement depuis la même durée. C’est quand même inquiétant. Et je ne suis pas sûr que se réfugier derrière les pourcentages de première balle très mauvais au premier set expliquent grande chose. Ce sont des problèmes qui n’expliquent pas mais, au contraire, qu’il faut expliquer.
      Par ailleurs, cet après-midi je suis pour Djoko ne serait-ce que pour avoir un peu de suspens pour RG, sinon je sens que je ne vais suivre ça que de loin… 

      • Arno, l'homme des antipodes 20 mai 2012 at 15:17

        D’accord en théorie, Bapt, mais est-ce qu’on peut considérer que le match d’hier était un match essentiel ??

        Comme je l’ai dit hier, la motivation de Fed sur ce tournoi n’était pas la même que celle de Nole. Fed s’est déjà rassuré à Madrid, alors que Nole a besoin d’un tournoi référence avant RG après ses échecs successifs à MC et Madrid.

        Je me répète encore, mais je pense que si Fed était mieux entré dans le match, il aurait davantage cherché à le remporter, mais en perdant le premier set rapidement, il n’était pas dans son intérêt de se battre jusqu’à un 3ème set. Il s’est juste attaché à éviter une correction dans le second set…

        La seule conclusion de ce duel est que Djokovic rejoue très bien à l’approche de RG. Et c’est pas une bonne nouvelle, car tout, tout, sauf le Djoko Slam.

      • Bapt 20 mai 2012 at 15:40

        Pour moi les matchs « essentiels » le sont objectivement (masters 1000, match à partir des demi, grands chelems voire Coupe Davis). S’il faut rentrer dans la tête des joueurs pour adopter leur point de vue « subjectif », on n’en finira pas…
        Par ailleurs, si Doudou s’est pris 6/2 au premier set, ce n’était pas un manque de motivation : c’est qu’il était dominé. J’ai vu un joueur qui courrait sur toutes les balles et qui ne se déplaçait pas en marchant. Même au tie-break, il n’a pas laissé filer mais à perdu à la suite du premier point raté, après un long marathon (qu’il a perdu souvent hier d’ailleurs).
        Par ailleurs, le Djoko slam ne me fait ni chaud ni froid. À une époque ou le petit chelem est fait quasiment tous les deux ans (Deux petits chelems les quatre dernières années quand même !), le grand chelem calendaire va bien tomber un jour… 

      • Arno, l'homme des antipodes 20 mai 2012 at 16:04

        Ah ben non. Ben non non non… Justement, l’importance d’un match est de fait différente pour chaque joueur !

        Pour Nole, il était essentiel de gagner ce match comme il sera essentiel de gagner cet après-midi… Alors que pour Fed, le match d’hier était du bonus pur et simple.

        Par contre, il est évident que Nole a été meilleur que Fed hier. Mais alors que l’un avait juste envie de gagner, l’autre en avait besoin. Et je pense que ça a fait une partie, et seulement une partie de la différence entre les deux joueurs, l’autre partie étant due à l’excellent niveau de Djoko hier.

        • Jérôme 20 mai 2012 at 16:28

          Tout à fait d’accord avec Arno. Je l’ai vu ce match, et Fed n’était clairement pas aussi engagé que Djoko. Il a testé des trucs dès qu’il a compris que Djoko jouait très très bien et serait difficile à prendre.

          Il faudrait avoir les stats du match mais à l’oeil, je dirais que Fed a fait 2 fois plus de fautes directes que de points gagnants. Et le visuel montrait vraiment que Fed a beaucoup vendangé.

  5. Jérôme 20 mai 2012 at 14:32

    Djokovic va gagner Rome.

    Mais c’est Nadal qui va gagner Roland Garros.

    Et après les 2 gladiateurs seront sur les genoux et aucun des deux ne sera en finale à Wimbledon, où Federer va s’imposer contre Murray qui imitera ainsi son mentor en perdant une 4ème finale devGC d’affilée.

  6. Arno, l'homme des antipodes 20 mai 2012 at 14:36

    Merci Oluive !! C’est super agréable à lire, même si je dois avouer que sur le fond, ça me touche pas des masses, vu que je me fous de Noah comme de ma première chaussette…

    Déjà je suis né en 1985, donc l’âge d’or de Noah, c’était compliqué pour moi de le suivre. Et puis en revoyant des extraits sur Youtube, ben… Non, j’ai beau essayer, me dire que c’est un attaquant, tout ça, non, ça m’évoque rien, pas de flamme, plutôt la flemme.

    Mais en tout cas, ça reste le plus grand tennisman français de l’ère Open. Donc respect.

  7. Quentin 20 mai 2012 at 15:01

    Merci Oluive, très sympa cet article!

  8. Alex 20 mai 2012 at 15:29

    Très sympathique article, toujours l’humour subtil doux amer en toile de fond, et évocation d’une légende française. On a les légendes qu’on peut .. Moi aussi j’étais fan à fond de Yan, le dernier attaquant vainqueur à Roland.
    D’ailleurs, tu es sûr pour Gomez que tu cites comme un attaquant serveur-volleyeur ? Il n’avait pas trop cette réputation dans mon souvenir. Et après vérification, Gomez mène 7-1 en h2h, mais tu faisais peut-être de l’ironie ;)

    • Bapt 20 mai 2012 at 15:35

      Tu as raison de rectifier Alex pour Gomez qui est un terrien pur sucre. Rien à voir avec Edberg ! Ça doit être l’ironie… 

    • Oluive 20 mai 2012 at 18:39

      Euh oui, je sais pas ce qui m’a pris sur ce H2H… Si c’était de l’ironie, j’ai déjà oublié pourquoi…

      Je corrige, merci Alex !

  9. William 20 mai 2012 at 15:33

    5 jeux consécutifs pour Masha qui égalise à 1 set partout.

    • William 20 mai 2012 at 15:46

      Et de 7 !

  10. MacArthur 20 mai 2012 at 16:11

    Très bel article, Oluive! Très agréable à lire. Bravo! Mais je ne suis pas spécialement un grand admirateur de Noah…. Ses prises de positions politiques et sportives, sa musique n’ont pas véritablement contribué à arranger les choses de mon côté. Toutefois, je respecte ce qu’il a accompli dans sa carrière.

  11. Arno, l'homme des antipodes 20 mai 2012 at 16:18

    La WTA, c’est vraiment du grand n’importe quoi… Na Li qui mène 6/4 4/0 et qui perd 8 jeux de suite !!

    Et ensuite, Sharapova qui mène 4/6 6/4 4/1 et qui se fait reprendre à 4/4 !!! Est-ce que Rafa pourrait pas transférer 1/1000ème de son mental dans le cerveau de ces demoiselles ????? C’est absolument ridicule…

    • William 20 mai 2012 at 16:23

      Grillé !

  12. William 20 mai 2012 at 16:21

    Sharapova mène 4-1 service à suivre, 2 balles de 5-1 et la voilà qui se bat maintenant pour recoller à 5-5. Elles en sont à 100 fautes directes à elles deux…

  13. William 20 mai 2012 at 16:42

    Sharapova vient de sauver une balle de match comme si c’était une balle de 15-0 sur son service… Y a du déchet dans ce match mais ça se regarde !

  14. karim 20 mai 2012 at 16:52

    Noah ne laisse pas grand monde indifférent, on aime ou on déteste mais on ressent quelque chose. Personnellement je pense que ce bon Yannick est un vendeur d’illusions, un usurpateur doublé du second effet kiss cool du borgne au royaume des aveugles du tennis français. Pour moi ce type a vraiment gagné Roland et c’est le détail sur lequel on ne peut rien lui enlever, mais ça reste quand même beaucoup de vent. Yan a surtout le talent de se faire aimer – ou pas – il est charismatique et généreux de sa personne. Il plaît à la vie qui le lui rend bien. Mais comme tennisman ou pire comme chanteur, c’est vraiment très loin de la panacée, il a beaucoup ou a eu beaucoup plus de succès qu’il ne le méritait. Avec la personnalité de Pioline, y’a longtemps qu’on ne parlerait plus de 83.

    J’ai beaucoup aimé l’article, le côté personnel, le bout d’ame qu’il révèle. Quelques formules grandioses aussi.

  15. MONTAGNE 20 mai 2012 at 17:07

    Il doit y avoir une erreur sur Gomez, cité comme serveur / volleyeur !!

  16. Robert "AxelBob" 20 mai 2012 at 18:02

    Très bel article qui ton tombe à point nommé vu que qqun disait que Panatta était le Noah transalpin :mrgeen:

    Sinon que dire, un joueur très spectaculaire qui a fait une très belle carrière,mais bon dieu que son revers était pourri :-)

    Comme pour Panatta, je crois qu’il n’aimait pas le gazon car il ne pouvait y glisser et s’habituer au rebond. Faut pas oublier que (comme Adriano) il a grandi sur terre battue, pas étonnant qu’il y ait obtenu ses meilleurs résultats.
    Bref, pour lui l’herbe passait mieux d’un autre façon ;-)

    Sinon en bonus je vous file ce lien de son match avec un Becker pré-Wimbledon 85: http://www.youtube.com/watch?v=jDnwGRWMggk

  17. Oluive 20 mai 2012 at 18:18

    Si si, Gomez « fait » service-volée.
    Il le fait.
    Des fois.
    Une fois ?

    A noter d’ailleurs qu’il a obtenu 33 titres en double, dont un titre à Roland et un à l’USO (et une demie à Wimby !) et qu’il fut 1er de la discipline en 86.

    Merci sinon pour les compliments, ça fait plaisir.

    Je rentre chez moi, et que vois-je, 6/6 au 3e… Chez les filles… Heureusement qu’il ont des projecteurs.

  18. Colin 20 mai 2012 at 18:34

    Merci Oluive pour ce beau texte, que j’ai lu comme s’il m’était personnellement adressé, le courrier d’un pote en quelque sorte… J’aurais presque pu l’écrire moi même d’ailleurs (avec sans doute moins d’humour) tellement je suis d’accord sur tout… La différence majeure étant que j’ai suivi la carrière de Noah dès ses débuts, j’ai donc bien connu les années pré’1984, la finale de 83 bien sûr (engouement médiatique qu’on aurait du mal à imaginer aujourd’hui) mais aussi la campagne de CD 82 (j’étais dans les gradins pour la finale).

    A part ça:
    « Pat Dupre (7/5 7/6 6/2, connais pas celui-là) »
    Ben tu as la réponse dans le dernier article de Robert sur Panatta!!!

    • Oluive 20 mai 2012 at 18:54

      Chanceux !

      « avec sans doute moins d’humour » ?
      Permets-moi d’en douter, amigo.

  19. Colin 20 mai 2012 at 18:38

    …Et sinon, oui, Gomez faisait assez souvent service/volée. Mais à l’époque ça se remarquait moins qu’aujourd’hui.

    L’année dernière j’ai vu Gomez jouer en double avec McEnroe lors du tournoi des légendes de RG, ils ont mis une pâtée monumentale à une improbable paire Cash/Pernfors (genre 6/1 6/0). Pépé Gomez a encore une sacrée patate au service, en retour et à la volée. Avec Big Mac à côté, ça déménage encore sévère pour des quinquas.

  20. Fred 20 mai 2012 at 18:39

    Bonsoir tout le monde !

    Merci beaucoup Oluive ! Vraiment très très beau texte, avec des petits bouts de coeur et d’histoire perso dedans… Un très bon cocktail !

    La pluie va-t-elle donner la TS2 à Rodger pour Roland ?
    Si la finale ne se joue que demain, ça sera le cas apparemment…

  21. Mathias 20 mai 2012 at 18:53

    Un article en allemand sur la défaite de Rodgeur.
    Plus ou moins la même conclusion que nous: un mal pour un bien.
    http://www.tagesanzeiger.ch/sport/tennis/Die-Lehren-aus-Federers-Niederlage/story/25459332

    Et au milieu quelques remarques de Fed qui sont assez claires sur sa réelle motivation (c’est ma propre traduction de l’allemand):
    « D’une certaine manière je suis heureux que ce tournoi soit terminé pour moi. J’ai pensé et vécu tennis chaque jours. Je me réjouis de ces quelques jours de libres et de pouvoir me préparer pour Paris. Ma saison de terre battue se déroule de manière idéale pour moi- Je savais que je n’allais pas gagner à Madrid et à Rome. J’avais escompté cette finale entre Djoko et Nadal. »

    J’en retire un gros point négatif: il avoue être un peu saturé de tennis.
    Alors comment va-t-il tenir les 2 semaines d’un Grand Chelem?
    Sans parler de l’alignement RG et Wimb?
    Ou alors c’est dû à une grosse unité d’entraînement juste avant Madrid.
    Quitte à choisir, Il aurait probablement préféré gagner Rome…

    • Coach Kevinovitch 20 mai 2012 at 19:25

      Federer a joué beaucoup plus de matches cette année qu’en 2010 et 2011 à la même période et il risque de le payer pour le triptyque Roland-Garros-Wimbledon-JO.

      • William 20 mai 2012 at 19:33

        Se donner à fond à Roland serait une erreur pour Roger, je ne pense pas qu’il tombera dans le panneau.
        Et il ne faut pas exagérer, Wimbledon ne débute pas deux jours après la finale de Roland Garros… Au pire, il pourra toujours zapper Halle. Il doit donner ce qu’il a pour Roland, pas plus, sauver les meubles et les points.
        Il sera en forme pour l’herbe.

        • MacArthur 20 mai 2012 at 19:40

          Tout le monde semble programmer le pic de forme de Federer pour Wimb-Jo. Et si ça faisait pschittt…?

          • William 20 mai 2012 at 19:49

            Tout le monde le fait car c’est ce qui semble être le mieux pour lui. Mais, effectivement, tout le monde peut se planter…
            On a bien vu l’année dernière qu’arriver au top pour la fin de Roland Garros ne lui avait pas fait gagner le titre, alors qu’un mois plus tard, qui sait ? Il aura toujours plus de facilités sur herbe que sur terre.

  22. MacArthur 20 mai 2012 at 19:08

    Oh non… Noah pour la remise des prix des filles. Il aurait dû m’épargner son italien. Massacrer une si belle langue :-)

  23. William 20 mai 2012 at 19:09

    Victoire finale de Sharapova, au moment où la pluie reprenait le pouvoir !
    Elle conserve son titre romain en battant la tenante de Roland, comme l’année dernière. Et de ce fait arrive lancée pleine balle pour le seul Majeur qui lui manque ! Va-t-elle réaliser son Career Masha Slam ? Ah, on en parle moins de celui-là, c’est sûr !

  24. Arno, l'homme des antipodes 20 mai 2012 at 19:16

    Fred a souligné un point de première importance !! Si la finale hommes ne s’achève que demain, alors le classement ATP ne bougera pas avant le tirage au sort de RG, pour lequel Doudou sera forcément TS 2 !!

    Et dans cette configuration… Allez Rafaaaaaaaaaaaaaaaaaaa !!! La place de numéro 2 n’étant plus en jeu, il faut que Nole marque le moins de points possible afin de laisser une fenêtre à Doudou pour redevenir numéro 1.

    Victoire de Nadal, perte de points pour Djoko, épuisement pour les deux, et Roger quand même TS 2 à RG. Putain, j’achète !

    • Coach Kevinovitch 20 mai 2012 at 19:21

      Si la finale commence avant 20h et se termine aujourd’hui, les points du résultat final seront comptabilisés.

      Actionne le compte-à-rebours! :mrgreen:

    • MarieJo 20 mai 2012 at 19:26

      même si la finale se joue lundi je crois que le points ont rajoutés après la finale, je pense que celà c’est déjà passé au moin s3 fois pour le post USO.

    • MacArthur 20 mai 2012 at 19:30

      Ce que je ne comprends pas, c’est compter sur l’épuisement des deux gugusses pour que Fed espère gagner un GC. Ces deux-là ont 25-26 ans et ont des physiques extraordinaires. On a vu ce que donnait un Djoko épuisé en finale de l’OA en début d’année. Et on a vu ce que donnait un Nadal épuisé physiquement en finale de 2009 et épuisé mentalement à Rg en 2011.

    • MacArthur 20 mai 2012 at 19:34

      Il semble bien qu’on s’achemine vers le report de cette finale à demain.

  25. William 20 mai 2012 at 19:18

    Je ne vous savais pas si mesquins !

    • Arno, l'homme des antipodes 20 mai 2012 at 20:12

      Mesquins ?? Non, je profite simplement des circonstances…

      Mais il faudrait voir ce qui va se passer en pratique si la finale se joue demain, car Coach K et Marie JO donnent 2 réponses différentes.

      Quelqu’un sait pour de vrai??

      • William 20 mai 2012 at 20:14

        Je ne sais pas mais ce serait vraiment un coup du sort incroyable !

      • Coach Kevinovitch 20 mai 2012 at 21:36

        Ma réponse provient d’eurosport.fr que j’avais consulté cet après-midi.

        Je vais voir s’il y a du nouveau.

        • Elmar 20 mai 2012 at 22:44

          La question n’est pas tant de savoir si le classement sera actualisé – il le sera – mais plutôt de savoir quelle est la date pour l’Entry List de Roland…

      • MacArthur 20 mai 2012 at 22:16

        Marie JO a raison. Le classement sera réactualisé après la finale. Et ce ne serait pas la première fois. Ce n’est quand même pas la faute de Nadal si les conditions climatiques ne lui permettent pas de redevenir No.2 :-)

  26. MacArthur 20 mai 2012 at 19:23

    Ce serait quand même assez rigolo que notre ami Murray passe Fed à Rg en demie (le seul des trois qu’il a désormais plus de chance de battre sur cette surface) et cueille le vainqueur de Djoko-Nadal en finale pour s’adjuger son premier GC…

  27. Pierre 20 mai 2012 at 20:17

    J’aime beaucoup cet article, Oluive (drôle de nom, non ?) : tu y a mis tes amours de môme et le fait que tu sois passé à côté du Graal de 83 ajoute encore à cette madeleine. Je ne comprends d’ailleurs pas comment il est possible que ce match ne soit pas sur Youtube… Perso, mon grand souvenir de cette épopée, c’est le 1/4 contre Lendl. Là était l’exploit. Après, la finale, dans nos esprits, ne pouvait pas se perdre. Et puis vinrent les heures et les heures de branlette médiatique, à n’en plus finir, du Yannick par ci, du Yannick par là…épuisant.

    Ici, grande journée tennistique : je perfe, ma fille gagne et apprend, dans la foulée, qu’elle est prise au pôle Espoirs de Tours à la rentrée prochaine : elle est pas belle la vie ?

    • Oluive 20 mai 2012 at 20:22

      Oluive ?
      Une simple déclaration.

  28. Guillaume 20 mai 2012 at 20:18

    Joli, Oluive, un premier essai fort réussi… qui me conforte dans l’idée que j’ai bien fait de secouer le cocotier en début d’année. Par contre me reste une question à la fin de ce texte à la fois complet et personnel : vous êtes combien dans ta tête ? :)

    Noah… J’ai eu occasion d’être en sa présence récemment, et qu’on l’aime ou pas ce type dégage quelque chose. Une présence, un charisme, qui font que malgré les guignolades et la musique sans intérêt, le personnage n’en finit pas de le susciter, cet intérêt. Dans les coulisses d’une exhib des légendes à Coubertin, les anciennes vedettes françaises formaient un petit théâtre dont il était le centre, sorte de patriarche dont on boit religieusement les paroles, tandis que Leconte à côté était condamné à en faire des tonnes – de c(l)o(w)nneries – pour exister un chouia. Si, dans un autre style il y a Mauresmo qui a su se créer un espace où évoluer. Sympa, fûtée, surractive, elle en impose elle aussi naturellement, même si on perçoit la dimension plus… politique de sa démarche. Et puis il y a Mary Pierce, pas la dernière niveau palmarès, mais qui semble partie dans un trip lointain, complètement en décalage avec ce monde qui l’entoure. Souriante et aimable, oui, ça n’est pas la question, mais en retrait dans son coin. Et, ça n’est sans doute pas un hasard, c’est vers elle que Marion Bartoli se tournait le plus souvent dans ce court moment de tohu-bohu hors court, et hors caméras. Une scène très parlante, finalement.

    Bon moi aussi j’ai bien divagué, là.

    • Oluive 20 mai 2012 at 20:26

      Premier premier… Tu oublies la présentation de l’OA mon Guillaume.

      Quant à ta question, un indice : je te rappelle qu’Antoine et Colin ont pris possession de mon cerveau il n’y a pas si longtemps…

      • Guillaume 20 mai 2012 at 20:29

        Et pas qu’eux… Mais chuuuut. Ce qui s’est passé aux 15love awards reste aux 15love awards.

  29. Oluive 20 mai 2012 at 20:19

    http://fr.news.yahoo.com/taxation-75-proposée-hollande-yannick-noah-paiera-content-180340072.html

    Noah un jour, Noah toujours… Et encore, il est pas Ministre des sports…

    C’est quoi cette histoire de TS2 si la finale se joue demain ?
    Vous avez une info sérieuse ou vous rêvez tout haut ?

    Côté ATP, je ne vois pas comment faire autrement que décaler le classement au mardi dans ce cas, c’est tout, et sauf erreur ça s’est déjà fait.
    Ce qui est complètement normal : c’est quand même pas de la faute de Nadal s’il pleut !

  30. Oluive 20 mai 2012 at 21:07

    C’est la journée Noah, on peut dire que tu as le sens du timing Guillaume.

    http://www.lequipe.fr/Tennis/Actualites/Noah-tous-en-rampant/285337

  31. William 20 mai 2012 at 22:09

    Il y aura quand même du tennis ce soir, regardez ce que je viens de retrouver : http://www.youtube.com/watch?v=xkBUod7nnC0&feature=related

    Le jeu va à cent à l’heure, ça cogne, et qu’on ne me dise pas que Federer n’a pas perdu en explosivité ! Son petit jeu de jambes sur les décalages coup droit est exceptionnel… La partie de son jeu la plus sous-estimée d’après moi.
    Agassi restait un sacré client sur dur en 2005. Ce match n’est pas si loin du niveau de la finale de l’USO de la même année !
    Et je persiste et signe : je préférais en vert !

  32. MarieJo 20 mai 2012 at 22:49

    pour info le classement doit être mis à jour pour demain, pour sortir les têtes de séries des Qualifs de roland ! après pour les autres tant que les point sont mis à jour pour le tirage au sort du tableau tout va bien !

    j’avais noté ça après l’us2009, tout le monde avait son ranking à jour sauf delpo et fed, mais c’est invérifiable aujourd’hui

    • MarieJo 20 mai 2012 at 22:58

      c’est confirmé, le classement de lundi sera mis à jour après la finale !
      vamos !

  33. Paulo 21 mai 2012 at 07:05

    Bel article.
    A l’époque je suivais le tennis occasionnellement, et davantage Wimbledon que Roland Garros d’ailleurs.
    Je me souviens de cette finale Noah-Wilander de 1983, pas dans le détail mais au niveau émotionnel plutôt ; grand amateur de tennis d’attaque – Mac était mon joueur préféré -, je soutenais à fond Noah (aussi parce qu’il était français…).
    Je me souviens surtout avoir tremblé en fin de match, alors qu’il devenait évident que Noah commençait à fatiguer, et que le Suédois se montrait de plus en plus dangereux ; j’étais persuadé que si ce dernier venait à remporter le 3ème set, cela aurait constitué le tournant du match, que Wilander aurait gagné.
    Il n’en fut rien, Noah s’arracha et conclut victorieusement, à mon grand soulagement !
    Du Noah de cette époque, je me rappelle de sa rivalité avec Lendl (les deux étant du même âge), et que Noah, bien que moins bien classé que le souriant Tchèque, faisait jeu égal au niveau des confrontations directes : 4-4 avant cette finale (au passage, amusant de constater qu’on a le détail du face à face entre eux sur le site de l’ATP).
    Comme cela a été dit, Noah a par la suite dérivé ; en tout cas il n’a pas confirmé ce que l’on pouvait espérer de lui suite à cette superbe victoire à Roland : gagner d’autres tournois majeurs, voire devenir n°1 mondial… Quant aux engagements musicaux et politiques, euh… no comment.
    Le Mac a échoué en 1984, puis est venu le règne des Lendl et autres Wilander porte d’Auteuil : inintéressant à mes yeux… Heureusement, il y avait Wimbledon !

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