La douleur du champion (2/3)

By  | 12 mai 2012 | Filed under: Histoire

Moscou, Stade Olympique, 1er décembre 1995.

C’était un piège. Un plan anti-Sampras tellement énorme qu’il en était grossier. La Russie recevait les États-Unis en finale de la Coupe Davis sur une terre battue d’une incroyable lenteur. Un bac à sable, tellement humide qu’il rappelait d’avantage une plage de Bretagne à marée basse qu’un court de tennis.

En face de Sampras pour le premier match, Andrei Chesnokov. Ni le plus jeune, ni le plus talentueux de ce que la Russie pouvait proposer, mais un baroudeur de la terre battue, surface sur laquelle il aura, au moins une fois, fait chuter tous les meilleurs. Et aujourd’hui, toutes les conditions sont réunies pour qu’il puisse réaliser la performance de sa vie. Son stade, son public, sa ville, sa surface. Et un Numéro 1 mondial en victime désignée.

Pourtant Sampras joue bien, probablement mieux qu’on ne l’aurait imaginé. Il domine Chesnokov, mais celui ci est suffisamment accrocheur  pour prolonger les débats jusqu’au cinquième set. C’est là, dans la dernière manche, a un partout, que la situation commence à se gâter.

Plus de trois heures de jeu sur terre battue laissent des traces et l’Américain n’en peut plus. Après un échange terrible, il revient lentement vers son banc, cherche de l’air, ses pas ralentis se font lourds. L’inquiétude devient palpable dans le clan US : Pete est dans le rouge. A trois partout, la tension monte encore d’un cran. Sampras, pris de crampes, fait appel aux médecins. A partir de ce moment, il ne parvient presque plus à courir. Le piège se referme. Chesnokov et le public sentent que l’Américain est au bord du K.O. Sampras est désormais incapable de tenir l’échange, incapable de courir après les balles. Mais il peut encore servir. Il se concentre alors sur l’essentiel : sa première balle comme bouée de sauvetage. Sur son seul service il reste dans le match. A quatre partout service Chesnokov, Sampras joue sa dernière cartouche. Il abrège l’échange, tente une série de coups gagnants en prenant des risques insensés. Et ça rentre. Il fait le break et rejoint péniblement son banc avant d’aller servir.

Le match est sa portée, mais les crampes s’intensifient. Pete peut à peine bouger. Tom Gullikson, le sélectionneur US, l’invective mais il sent bien que son joueur est au bord du gouffre. Un boxeur aurait déjà jeté l’éponge. Pete, lui, retourne dans l’arène. Une bonne série de premières balles lui permet d’obtenir deux balles de match. 40/15. Il suffit d’un ace. Mais Chesnokov retourne. S’engage alors un échange irréel. Sampras ressent probablement la plus épouvantable douleur physique de sa vie. L’échange est monstrueux, interminable. La balle passe au-dessus du filet 25 fois. Sampras dont on se demande sur quoi tiennent ses jambes n’a plus la force de frapper un coup gagnant. Il est à l’agonie. Le point de rupture est passé, à l’issue de cet échange il y aura quoi qu’il arrive un vainqueur et un vaincu. Le public se lève, hurle, c’est devenu une corrida, et on croit que le toréador va porter le coup final. Mais c’est Chesnokov qui craque. Quand il commet enfin la faute, L’Américain s’effondre. Il reste de longues secondes allongé sur la terre battue. On croit qu’il savoure le moment, mais on se trompe. Il est incapable de se lever. Abattu par les crampes, Sampras ne peut plus bouger. Ses coéquipiers, comprenant que quelque chose ne va pas, se précipitent a son secours. Ils le soulèvent et l’emmènent lentement vers le banc, puis le vestiaire.

L’Américain, dans un état proche de l’apathie, est littéralement évacué du court. Il n’aurait probablement pas pu jouer un point de plus, peut-être pas même un coup de plus. Incroyable image que celle du Numéro 1 mondial, vainqueur d’un match de quatre heures, incapable de se déplacer. Sampras est allé au bout de lui-même et certainement bien au-delà.

Les États-Unis remportent le premier point, mais la Russie croit s’être débarrassée de Sampras pour la suite de la compétition. Erreur. Le lendemain, il est aligné en double et gagne. Deux jours plus tard, il pulvérise Evgueni Kafelnikov, futur vainqueur de Roland-Garros, et s’envole avec la Coupe.

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267 Responses to La douleur du champion (2/3)

  1. Renaud 13 mai 2012 at 20:28

    @ Coach
    Lisez, relisez l’énnoncé, analysez, disséquer, préparez thèse et antithèse. Vous avez 3 heures pour rendre vos copies.
    A tout à l’heure donc… smiley (je suis pas doué, je suis vieux et j’arrive pas à inlure des petits gnomes verts.

  2. NTifi 13 mai 2012 at 20:36

    Bravo à Federer, c’est lui qui s’est le mieux adapté à la surface, donc logiquement il gagne.

    Sinon Tiriac s’est fait huer par le public, j’espère vraiment qu’il va modifier les courts l’année prochaine. Car jouer sur une surface rapide en plein milieu de la saison TB c’est pas top

  3. fieldog, vainqueur 2010 de l'odyssée (la seule, l'unique!) 13 mai 2012 at 20:44

    Moi j’ai trouvé que cette finale avait été d’un très haut niveau. Certes quelques déchets en fin de 2nd et de 3ème sets, probablement liés à la tension bien palpable mais qu’est-ce que les deux ont envoyé sur cette patinoire bleue!
    Berdych a une gestuelle d’une fluidité rare et ça part à une vitesse !
    Fed lui a alterné le bon et le très bon avec quelques coups proprement hallucinants notamment en coups droits bout de course.

    Depuis l’USO, 7 titres sur 9 tournois dont le Masters, 3 MS1000 et 3 tournois 500. Pas mal pour un vieux !

    En revanche Fedou, la prochaine fois, c’est à 5-4 ou 5-3 que tu nous sors un jeu de service propret hein ! N’est-ce pas Colin ? ;)
    Parce que, j’ai frisé l’apoplexie moi… !

  4. Quentin 13 mai 2012 at 20:51

    Excellente semaine pour moi, j’ai adoré!

    Bonjour chez vous!

  5. Pierre 13 mai 2012 at 20:52

    Pas terrible ce match : peu de premières balles, un revers inexistant, un mental en carton bouilli et, je le dis, des déplacements patauds voire franchement balourds.

    Je parle de mon match des cet après-midi, hein.

    • fieldog, vainqueur 2010 de l'odyssée (la seule, l'unique!) 13 mai 2012 at 22:00

      J’imagine que tu as donc perdu ? C’était un match officiel ?

  6. Renaud 13 mai 2012 at 21:29

    @ coach
    Sur le point central de notre discussion Fed n’a jamais varié dans sa com depuis 2003.
    Qu’il soit un modèle nul n’en doute mais cela s’est imposé, d’accord il n’a rien fait pour contredire cette image, naturellement et de toute manière il correspond parfaitement à l’image d’un Suisse alémanique.
    Et il donne son avis au moins autant, à mon avis même beaucoup plus, que Nadal.

    Maintenant et par exemple sur l’importance de la redistribution des gains excuse moi mais il n’y en a pas un pour sauver l’autre.
    Quelque soit l’image des deux dans le grand public, aucun ne joue au robin des bois pour donner aux pauvres. Soyons sérieux.
    Le pognon c’est le pognon en bon Suisse Federer rafle la mise, mais Nadal ne laisse pas sa part aux autres.

    Là ou je suis en total désaccord avec toi c’est que le clan Nadal (car autant pour le Suisse je n’ai jamais entendu, même ici, parler de clan, autant pour Nadal c’est une évidence) tant que Nadal gagnait et FED et des GC ne se plaignait de rien et était tout aussi lisse que le Suisse
    Depuis que Nadal a des difficultés, le clan s’en prend je me répète au calendrier, au classement ATP, à la surface de Madrid et j’en passe.

    A cette allure (mauvaise fois assumé) quand Nadal aura 30 ans le clan militera pour les GC en 2 sets gagnants.

    • MacArthur 13 mai 2012 at 23:12

      Ce n’est pas parce qu’on n’entend pas expressément parler de « clan Federer » qu’il n’en existe pas un.

      À propos de la communication du clan Nadal et du clan Federer (voilà c’est fait!), voici des propos de Yannick Cochennec que chacun peut interpréter à sa manière:

      « Resté d’une remarquable disponibilité avec la presse, le Suisse n’en défend pas moins ardemment les frontières de son royaume. Personne, dans son entourage pléthorique, n’est autorisé, par exemple, à parler au moindre journaliste, pas même son entraîneur, Séverin Luthi, réduit au silence par son employeur. Ses parents sont mutiques depuis des années.

      A côté, le clan de Rafael Nadal détonne. La parole est laissée libre à qui veut s’exprimer au sein de son équipe, à commencer par Toni Nadal, l’oncle-entraîneur avec qui vous aurez toutes les chances de pouvoir refaire le monde si vous le croisez demain quelque part. Là où certains se compliquent la vie en termes de (non) communication ou se la jouent comme des vedettes hollywoodiennes, l’Espagnol a opté pour la simplicité la plus extrême à tous les niveaux. »

      http://www.slate.fr/story/24143/rafael-nadal-wimbledon-education

    • Colin 13 mai 2012 at 23:41

      « Personne, dans son entourage pléthorique, n’est autorisé, par exemple, à parler au moindre journaliste, pas même son entraîneur, Séverin Luthi, réduit au silence par son employeur. » Il y a au moins une exception à cette assertion proférée de façon sans doute un peu péremptoire, une interview récente de Luthi dont nous avons discuté ici.

      « Ses parents sont mutiques depuis des années. » Idem, nous avons échangé récemment sur une interview de la mère de Rodge.

      Mal informé ce Cochennec (c’est qui, au fait?)

      • MacArthur 14 mai 2012 at 02:41

        Pour info, l’article a été publié le 04/07/2010. Un simple clic sur le lien permet d’en savoir plus sur l’auteur.

  7. David 13 mai 2012 at 21:37

    Berdych montre depuis le début d’année qu’il est clairement le numéro cinq mondial. L’avantage qu’il possède sur Ferrer est qu’il a le jeu pour battre les meilleurs et avoir de bons résultats sur toutes les surfaces. Il est devenu plus régulier que Tsonga et joue bien mieux sur terre (finale à Madrid donc et 1/2 à MC sur vraie terre battue) que le français. Cela dépendra du tirage au sort, mais il peut très bien arriver en demi à Roland, d’autant plus s’il est dans le quart de Murray…
    A la race, on a Djokovic légèrement devant Federer et Nadal qui se tiennent à une centaines de points près. Derrière se tiennent dans un mouchoir de poche Murray, Berdych, Del Potro et Ferrer. Mais Ferrer va bientôt entamer sa moins bonne moitié de saison. Je trouve personnellement Del Potro décevant : il a pris pas mal de points sur de petits tournois et n’a pas battu de cador depuis janvier (Berdych à Rotterdam excepté mais celui-ci était émoussé par la Coup Davis et Montpellier). Il a beaucoup rencontré Federer (4 fois) il faut le reconnaître…
    Le huitième à la race est relégué à 700 points du septième, ce qui paraît énorme à cette période de la saison ! On trouve dans ce groupe de six joueurs Almagro, Raonic, Tsonga, Simon, Isner et Tipsarevic. Tsonga, dixième, n’est pas si mal placé que cela, avec l’herbe et l’indoor encore à venir… Un huitième à Roland permettrait de limiter la casse sur terre.

  8. fieldog, vainqueur 2010 de l'odyssée (la seule, l'unique!) 13 mai 2012 at 21:43

    Raonic déjà out à Rome, sorti par Mayer. COMPLOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOT !

    • David 13 mai 2012 at 21:44

      Oui mais Mayer a battu Nadal lors de leur dernière confrontation. Donc Rafa ne peut pas être favori :mrgreen:

    • Arno, l'homme des antipodes 13 mai 2012 at 21:59

      Ça ne m’étonne qu’à moitié… D’une part, nous sommes à Rome sur de la VRAIE tb, surface qui correspond beaucoup moins aux qualités de Rahan. D’autre part, Mayer est très régulier dans ses performances cette saison. Toutefois, merci Saucisse d’assurer la continuité de la théorie du complot en mon absence… Poster de mon tel est un vrai calvaire! :( Pressé de retrouver le web et de voir les HL !!! PS: demain, je saurai pour encore combien de temps je vais être monopédestre. Dites-moi merde. ;)

      • fieldog, vainqueur 2010 de l'odyssée (la seule, l'unique!) 13 mai 2012 at 22:01

        MERDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDE ! ;)

      • David 13 mai 2012 at 22:03

        Merde et bon courage! Et Mayer régulier cette saison ? S’il a dix victoires, c’est bien le maximum ! Il revient de blessure mais a du mal à retrouver le rythme. Par contre, son jeu a dû sacrément em*****r Raonic ! Cela reste une grosse contre performance pour le canadien…

      • Arno, l'homme des antipodes 13 mai 2012 at 22:11

        Thanks !! :) Mayer tout pourri cette saison? Bizarre comme les impressions peuvent vous tromper quand on a pas les chiffres… Il me semblait pourtant l’avoir vu perfer de temps à autre, mais je te fais confiance, Dave.

    • NTifi 13 mai 2012 at 22:02

      lol le complot on l’a vu cette semaine avec la TB de Tiriac

  9. Quentin 13 mai 2012 at 21:44

    Classement à la race après Madrid:
    1-Djokovic: 4330
    2-Federer:3875
    3-Nadal: 3760
    4-Ferrer: 2240
    5-Murray: 2160
    6-Berdych: 2155
    7-Del Potro: 2105
    8-Almagro: 1415
    9-Tipsarevic: 1340
    10-Tsonga: 1305
    11-Raonic: 1265
    12-Isner: 1255

  10. fieldog, vainqueur 2010 de l'odyssée (la seule, l'unique!) 13 mai 2012 at 21:57

    Fed ne sait pas encore s’il va s’aligner ou pas à Rome. C’est vrai que la question peut se poser après une semaine éprouvante mais si cela peut lui permettre de conserver sa future 2ème place en vue de RG et surtout de Wimby…

    • MacArthur 13 mai 2012 at 22:42

      Quelle semaine éprouvante? Il revient de 6 semaines de vacances a bouclé tous ses matchs en 1h sauf son 2ème tour et sa finale.

  11. Renaud 13 mai 2012 at 22:16

    Fed ne doit pas se concentrer sur cette 2ème plus que cela.
    Il ne pouvait pas l’avoir prévu, personne d’ailleurs n’aurait pu prédire la contre perf de Nadal aprés son cavalier seul de MC, donc oui c’est inespéré mais non il ne doit pas en tenir compte dans sa préparation.
    Qu’il soit TS 2 ou 3 pour RG n’est bien entendu pas anodin mais relève aussi de ce que sera le tirage au sort.

    Si comme je l’espère il a axé sa saison sur Wimb et les JO la première place viendra naturellement pour peu qu’il joue très correctement voir en mode herbinator durant la période entre RG et WIMB.

    Même si Nadal et Djokovic font peu ou prou les mêmes résultats que l’an dernier dans la période à venir FED a les cartes en main. Si lui joue mieux que l’an dernier sur herbe alors il sera N°1 aprés Wimb.
    Je sais Antoine l’a déjà dit.

  12. Renaud 13 mai 2012 at 22:23

    J’oubliais si Djoko venait à gagner RG puis WIMB alors Fed ne sera pas N°1, je cesse de « poster » ici, de lire quoi que ce soit concernant le tennis, jusqu’à qu’un messager dûment protégé ne m’annonce la fin de l’imposteur Serbe suite à un complot SuissoEspana pour éliminer cet empêcheur de laisser tourner rond la planète tennis.

  13. Antoine 13 mai 2012 at 22:30

    Bon, je pensais que ce serait très probablement un match très difficile pour Federer qui ne domine plus Berdych depuis 2 ans et cela l’a été….Ce n’est pas passé loin pour Berdych, comme pour Raonic, mais ce n’est pas passé et nul doute que mentalement le Suisse a très sensiblement progressé depuis l’US Open..Et le résulat est plus satisfaisant pour lui qu’à Miami il y a deux ans ou il avait fini par perdre contre Berdych après avoir eu trois balles de match…

    Cela fait un bon nombre de matchs très difficile depuis six mois que Federer finit par gagner. D’ailleurs depuis cette demie finale perdue contre Djoko à Flushing, il a gagné 45 matchs et en a perdu 3. Il a gagné 7 tournois sur 9.

    Il est donc le meilleur joueur de loin depuis cette date comme le montre aussi le nombre de points ramassés depuis (Cf. Infra).

    7 tournois..3 défaites en 48 matchs, ce sont des stats des années 2004-2006 et mieux que 2007. Depuis 2008, Federer ne gagnait que 4 ou 5 tournois par an. Là, il gagne presque tout, sauf le tournoi le plus important: Melbourne..

    Depuis Flushing il a gagné 6 855 points (dont 90 ne comptent pas dans son classement actuel), contre 5 060 pour Djoko, 4 080 pour Murray (dont 500 ne comptent pas actuellement dans son classement) et 3 510 pour Nadal (dont 90 ne comptent pas), tout ceci hors les quelques points de Coupe Davis. C’est dire son avance au classement et la probabilité très forte qu’il finisse premier à la fin de l’année. C’est dire aussi que ce tournoi de Madrid a sans doute été fatal à Nadal pour la première place..

    Avec ce total de points, même s’il n’en gagnait plus un seul jusqu’à la fin de l’année, Roger terminerait 5ème et ce total est plus proche de celui qu’a actuellement la Murène que celui de Jo..Il va falloir que les autres cravachent pour le rattraper..

    La 2ème place au classement qu’il récupère demain est anecdotique: elle est simplement liée au fait que puisque le calendrier a été modifié cette année, ni les points du tournoi de Rome 2012, ni ceux du tournoi de 2011 n’y apparaissent. Le « vrai » classement sera celui qui suivra le tournoi de Rome..

    Et pour « conserver » sa deuxième place, Nadal a vivement intérêt à le gagner, sinon il devra compter sur une défaite de Federer avant les demies finales puisqu’il aura 370 points de retard comme l’a dit Ulysse. Bref, il ne peut pas compter sur le Djoker pour battre Federer en demie, encore faut il qu’il batte lui même le Djoker ensuite, sinon, il demeure scotché à la troisième place…Nadal a donc intérêt à être très bon à Rome..Le Djoker aussi..Roger peut prendre les choses avec philosophie..Il risque d’être fatigué et n’a pas non plus intérêt à s’épuiser à la tâche: de toute façon à Madrid, il vient de récupérer plus de points qu’à Madrid, Rome et Monte Carlo l’année dernière..A sa place, j’hésiterais à venir à Rome..Perdre en quarts ne serait sans doute pas une mauvaise affaire mais battre le Djoker en demies serait une fantastique opération sur le plan comptable et psychologique…

    Sinon, j’ai lu quelques posts parlant encore du déclin du Suisse ! J’ai l’impression de rêver..Il n’y a jamais eu de déclin du Suisse, les autres ont progressé, c’est tout.. et lui aussi comme le montrent ses derniers résultats. Il y a près de trois ans, j’avançais qu’il aurait toujours sa chance à Wimbledon, même à 34 ou 35 ans et j’en suis évidemment de plus en plus persuadé. Il n’est pas prêt de décrocher et va gagner d’autres GC. Ce qui est anormal c’est qu’il n’en ait pas gagné un depuis deux ans, mais cela va bientôt être corrigé…

    • Elmar 13 mai 2012 at 22:51

      Il a clairement progressé mentalement depuis l’US Open. Je crois que le truc sur lequel il a spécialement bossé, c’est ce qui lui a permis de battre Tsonga au Masters et Berdych aujourd’hui: lorsqu’après avoir laissé filer un avantage significatif comme un break d’avance dans chaque set, il ne baisse pas les bras; il reste calme et se remet au taf. Contre Djoko à l’USO, ca n’était clairement pas le cas. Dès le moment où il rate ses balles de match, on sent qu’il n’y est plus et qu’il va perdre.

      La question du déclin du Suisse est un serpent de mer qu’il est difficile d’appréhender. Sur l’impression visuelle, je dirais simplement que depuis 2007, il joue moins bien au tennis que sur sa folle période 2004-2006. Je le trouve moins incisif et percutant. Mais bon, je parle presque de temps anté-diluviens, tant le mec est impressionant de longévité. Dire que ca fait 15 ans que je suis ce gars.

    • Ulysse 13 mai 2012 at 23:08

      C’est vrai tout ce que tu dis Antoine, à part une petite sortie de route: « C’est dire son avance au classement et la probabilité très forte qu’il finisse premier à la fin de l’année ».
      La première place en fin d’année est toujours ramassée par celui qui se tire le mieux de la période cruciale RG-USO dans laquelle 8000 pts sont mis aux enchères.

      J’espère qu’enfin cette année nous aurons une fin d’année à suspense et non une hiérarchie quasi-figée dès Wimbledon et gravée dans le marbre à l’USO.

      • Antoine 13 mai 2012 at 23:37

        Oui, j’aurais du écrire qu’il y a une très forte probabilité qu’il redevienne numéro un d’ici à l’US Open et non qu’il termine premier à la fin de l’année, parce qu’après l’US Open, il remet en jeu beaucoup de points…

        Sur les 3 GC à venir, il n’a que 2 280 points à défendre, contre 4 720 pour le Djoker et 4 400 pour Nadal..

        Vu l’avance qu’il a acquise depuis le dernier US Open, il a donc toutes les chances de repasser numéro un d’ici le classement qui sortira après l’US Open et sans doute bien avant…

  14. Elmar 13 mai 2012 at 22:43

    Sur le match:
    Berdych était dominant à l’échange, avec ses frappes lourdes qui empêchaient Federer d’imposer ses variations. Mais comme le kapo a mal servi, il a laissé des opportunités au Suisse qui, lui, s’est montré solide sur les balles de break contre lui. Pas étonné par le faible pourcentage de points marqués par Fed derrière sa deuxième balle, car Berdych est excellent dans ce secteur du jeu, avec des retours qui font mal. Le Suisse s’est passablement mis à l’abri de ce problème en ayant un haut taux de premières.
    Ce qui m’impressionne chez Berdych depuis une bonne année maintenant, c’est sa régularité, tant dans ses frappes de balle (peu de déchet pour un mec jouant si puissamment et si près des lignes) que dans ses résultats (il est toujours présent là où il doit être et connaît peu de mauvaises défaites). Franchement, ce mec doit maintenant viser la victoire en GC. Il a plus de chance qu’un Tsonga d’y parvenir.

    Sur le débat du jour:
    Rien à dire sur Nadal et Djoko qui sont loin d’avoir terminé leur carrière et qui ont déjà suffisamment prouvé leur statut pour ne pas avoir à subir des termes comme « imposteurs ».
    En revanche, comme je l’ai déjà dit plusieurs fois par le passé, j’ai bcp de mal avec l’idée « c’est de la comm », avec l’idée que c’est un discours préparé à l’avance, parfois par une équipe. Je pense que tant Fed que Nadal disent ce qu’ils pensent, de la manière dont ils voient les choses. Pour suivre Federer depuis 1998, pas que sur le terrain mais également en interview, il ne me semble pas avoir changé de manière de procéder. Il dit ce qu’il pense le plus souvent – et d’ailleurs ses propos ont souvent fait polémique, comme par exemple lorsqu’il avait critiqué le jeu de Murray. Mais en bon Suisse – et j’en sais qqch – il tente plutôt de ménager la chèvre et le chou plutôt que d’imposer sa vision comme un bulldozer, ce qui pourrait être qualifiée comme une attitude plus française pour le coup. Le compromis, c’est l’essence même de l’éducation et de la politique ici. Exemple: en France, on élit un président qui dirigera selon SA vision, avec assez peu de concessions. En Suisse, il y a 7 mecs qui gouvernent ensemble, prennent des décisions ensemble alors qu’ils sont de tous les bords politiques. Ils sont donc obligés de négocier et de trouver des compromis.
    ABE, salut.

  15. MacArthur 13 mai 2012 at 22:50

    Bon. Mon prono depuis le début s’est réalisé. Ça été chaud en finale. Mais comme je l’ai dit hier, à l’expérience, Fed allait passer. Ce qui s’est passé.

    Maintenant, cap sur Rome. Les trois autres ont une longueur d’avance sur lui. Ils se sont (ré) adapté à une terre battue plus classique. Je ne vois pas Fed gagner Rome. Dans ma boule de cristal, l’image du vainqueur est pour le moment un peu floue. Elle ne ressemble pas trop à celle de Nadal. Peut-être à celle de Djokopope.

    C’est la dernière répétition avant RG et le No.1 va vouloir marquer les esprits. Ses plans ont été contrariés à Monte-Carlo et à Madrid. Mais là, il va vouloir remettre de l’ordre dans les choses.

  16. Renaud 13 mai 2012 at 23:01

    Antoine
    Je suis pratiquement d’accord avec ton analyse mais de là à comparer avec les grandes années de Fed il y a un pas que je ne franchirai pas.
    Oui les stats sont excellentes mais elles ne disent pas le principal. USO inclus FED a perdu les 2 matchs qui comptaient face à Djoko dans la période que tu analyses, avant c’était le contraire.

    L’honnêteté intellectuelle, dont j’aime à me passer parfois pour martyriser certains posteurs, m’oblige à voir que FED n’a plus gagné en GC depuis 2 ans et qu’il a perdu 4 fois les matchs importants contre Djoko pour 1 victoire et qu’il n’a toujours pas re-gagné Nadal en GC.
    Sans oublier Tsonga, Berdych, Soderling.
    Sur sa période goatique (2007 inclus) à part Nadal plusieurs fois personne ne le battait avant la demi ou la finale

    • Antoine 13 mai 2012 at 23:16

      Mon analyse commence après le dernier US Open parce que c’est après cette défaite contre Djoko qu’il a sérieusement repris les choses en main..Je ne vois pas quelle serait cette deuxième défaite face à Djoko dont tu parles. A ma connaissance, ils n’ont pas rejoué ensemble depuis cette date…

      Sinon, c’est bien évident que depuis deux ans, il n’a pas gagné en GC, perdu 4 fois contre le Djoker, et 2 fois contre Nadal et que tout ceci n’est pas fameux. Il a été moins bon en GC depuis deux ans, c’est un fait. En 2008 et 2009, il allait encore systématiquement en finale (excepté Melbourne 2008). Les autres joueurs ont été meilleurs et lui sont passés devant…Mais vu le niveau auquel il évolue depuis six mois, nettement meilleur que celui des autres, il n’y a pas non plus de fatalité à ce qu’il perde systématiquement en GC, Roland Garros mis à part parce que Nadal est meilleur que lui sur terre battue..

      S’il continue comme cela, ce serait bien le diable s’il ne parvenait pas à gagner un GC cette année…Mais rien n’est garanti bien sûr..

  17. Renaud 13 mai 2012 at 23:13

    Je maintiens mon point de vue qui se base sur MON analyse de l’ère open.
    Djoko très fortement et Nadal dans une moindre mesure sont des imposteurs qui ont très bien profité du laxisme des dirigeants du tennis.
    Le Vélo, la natation, l’athlétisme, le golf, toutes les disciplines du ski ont toutes, mais à chaque fois bien trop tard, légiférés sur les équipements lorsque des victoires, des reccords ou des temps anormaux devenaient la norme.

    Rien de cela dans le tennis alors que le moindre spécialiste (ancien joueur, consultant, entraîneur, journaliste…) peut très bien vous expliquer les dérives actuelles.
    La combinaison balle, tamis, cordage n’a plus rien à voir avec les conditions de jeu d’il y a 10-12 ans et avant.
    Hors les dimensions du court n’ont pas changés. Cherchez l’erreur.

    Par imposteur j’entends le palmarés pas le joueur.
    Je ne sais pas si certains d’entre vous arrivent à faire la différence.

  18. Sylvie 13 mai 2012 at 23:14

    Le déclin de Federer est un terme excessif et relatif. En revanche, je ne suis pas d’accord pour considérer que ce sont uniquement les autres qui ont progressé. Ils ont progressé mais Federer a aussi un peu régressé. Notamment sur le plan physique. Longtemps intouchable en GC, il marque le pas sur les formats longs. Il a perdu en densité physique et parfois mentale. C’est pour cela, j’ai l’impression qu’il a choisi de revenir vers des filières plus courtes, plus agressives car il tient moins bien l’échange du fond qu’à une époque où il était l’un des meilleurs athlètes du circuit avec Nadal. Il est moins bon à la relance qu’il n’a été également. Je trouve qu’il gagne plus à l’expérience, au métier, il a retrouvé une force mentale qui lui a fait défaut en 2010 et 2011 mais il n’ a plus cette marge qu’il avait sur presque tout le circuit pendant des années. Les autres sont meilleurs et plus jeunes mais il est aussi un peu moins bon.

    • Antoine 13 mai 2012 at 23:29

      Physiquement, il tient très bien la route…Personne ne l’a encore vu perdre un match au physique et la seule finale de GC qu’il ait faite l’année dernière a été Roland Garros, le tournoi le plus physique, de loin..

      J’ai déjà montré que le seul point sur lequel il a décliné par rapport à ses grades années qui se voit dans les stats est le retour sur deuxième balle adverse. Mais c’est tout. Et cette année, il sert mieux que jamais.

      Mentalement, il a sans doute baissé un peu en 2010 et 2011 mais a surtout connu de mauvaises périodes et quelques matchs qui ont mal tournés, comme cela arrive à tout le monde. S’il n’a plus la marge qu’il avait avant, c’est surtout parce que les autres sont bien meilleurs que ses rivaux de 2004-2007…

    • Sylvie 13 mai 2012 at 23:40

      J’ai du mal à croire qu’un mec de 31 ans puisse être au même niveau qu’un joueur de 24 25 ans à son top. La densité est plus grande, je te l’accorde, enfin surtout pour les quatre premiers mais, comme le dit Ulysse plus bas, il peine de plus en plus à l’échange. Ça vient peut-être aussi que son tennis devient un peu suranné par rapport à la force de frappe de certains joueurs. Malgré tout, pendant des années les cogneurs ne lui ont pas posé de problèmes

      • Antoine 13 mai 2012 at 23:58

        Mais qui étaient les cogneurs à l’époque, à part Safin ? Et ce sont des problèmes très relatifs: combien de défaites contre Del Po, Soderling, Berdych, Jo ? Très peu..Beaucoup moins que les autres si tu regardes les H2H…

        • William 14 mai 2012 at 00:02

          Des cogneurs, il y en avait, et pas des enfants de choeur ! Blake, Gonzalez et même le Roddick des débuts… La différence se fait sur la régularité je trouve. Les gros frappeurs de maintenant sont plus souvent et plus longtemps dans une grande zone d’aisance qui leur permet de distribuer leurs grandes claques.

          • Antoine 14 mai 2012 at 00:14

            Roddick a presque toujours pris taule sur taule contre lui…Blake et Gonzo aussi. Gonzo et Roddick ont en commun de ne pas avoir de revers, c’est quand même gênant..Et Blake pouvait gagner un jour par an..

            Mais effectivement les gros frappeurs d’aujourd’hui sont meilleurs que ceux d’hier; c’est bien pour cela qu’ils posent plus de problème…

          • Elmar 14 mai 2012 at 00:29

            Les grands frappeurs perdaient systématiquement durant la période 04-07: Blake, Gonzo, Roddick, mais aussi Robin ou Berdych (à l’exception notable des JO 04 où Rog’ avait fait un match tout pourri) ou encore le serveur fou Karlo.

            La mécanique commence à s’enrailler au Masters 07 où il accorde une défaite à Gonzo. Et après, tous ces mecs contre qui ils ne perdaient jamais se sont vu accorder une victoire par-ci par-là. Ce sont bien les mêmes joueurs, et il fallait bien que cela passe une fois ou l’autre… mais ce ne fut jamais le cas durant la période 04-07.

            Y a donc bien une forme de baisse. Mais en fait, c’est plutôt 04-07 qui est une forme d’état de grâche prolongé anormal. En fait, Rog’ a fait sa Gonzalez où il surjouait sur 3 ans.

            • Antoine 14 mai 2012 at 00:49

              C’est surtout que Berdych et Soderling sont devenus bien meilleurs ! Et pas que contre Roger ! Et que Gonzo ait réussi à gagner pour une fois un match contre lui au Master’s 2007, un match non décisif par dessus le marché puisqu’il a quand même gagné le Master’s, c’est quand même un peu tiré par les cheveux d’y voir une preuve d’un quelconque déclin !

              Tous ces braves gens ont leur vie propre indépendamment de Roger. C’est fou quand même de s’imaginer qu’il est seul au monde et d’interpréter toute défaite à l’aune d’un prétendu déclin comme si les autres n’étaient pas là et ne progressaient jamais !

          • Sylvie 14 mai 2012 at 09:17

            C’est toi qui interprètes Antoine, personne ne dit que les joueurs n’ont pas progressé mais plutôt qu’on n’est pas d’accord sur le fait que Federer, lui, joue toujours au même niveau. Quand tu voies ce que deviennent les trentenaires du circuit, il résiste encore super bien mais de là à croire qu’il a exactement son niveau des grandes années, je ne trouve pas.

            Après, il y a une donnée incontournable c’est que le jeu évolue. Donc, le type de jeu des Del Potro, Soderling ou Berdych 2012 c’est effectivement plus puissant que les joueurs de sa génération et de ses grandes années. Je pense sincèrement que si Federer avait 24 ou 25 ans aujourd’hui, il aurait une marge plus grande sur ces joueurs parce que son jeu aurait évolué différemment et qu’il se serait adapté. Et il y aura un moment où il ne pourra plus suivre et perdra systématiquement contre ce type de joueurs ou leurs successeurs. C’est incontournable.

            Mais c’est évident que Berdych a progressé et que Del Potro est très fort mais parce que le jeu ne cesse d’évoluer et qu’il y a toujours un moment où une génération prend le pas sur la précédente. A ce moment là, Sampras se ferait étaler par tous ces joueurs… Il y un moment où le jeu de Federer ne fera plus le poids, en dehors même du physique. A bientôt 31 ans le jeu de Federer ne peut plus beaucoup évoluer. Tout ce qu’il peut faire c’est s’appuyer sur ses forces : service, mental, variation car il ne peut plus rivaliser en puissance ni du fond comme il l’a fait longtemps.
            Donc je ne vois pas de contradiction entre ce que tu dis et nos propos.

  19. Ulysse 13 mai 2012 at 23:30

    Les matchs récents de Federer me frappent par la même impression. Federer nous gratifie de quelques coups chatoyants et il se repose sur son service mais un nombre croissant de joueurs sont plus solides que lui dès que l’échange est installé. Il donne le plus souvent une impression de fragilité face à la régularité d’un Nadal, la cadence d’un Djoko, la puissance d’un Berdych ou d’un Delpo.

    Quelques rares moments il plane encore au dessus. La dernière fois c’était en demi de RG. Mais sur un dur, lent, de la vraie terre, ou cette saloperie de nouveau gazon lent qu’ils ont planté à Wimbledon, c’est un numéro d’équilibriste qu’il doit faire face aux bucherons. Si son service n’est pas assez présent, la situation est vite difficile pour lui. Pas impossible, juste dangereusement aléatoire.

    Par contre si son service est fiable et performant, ça passe. C’est quasi-infaillible. Ses grandes défaites (à part sur terre contre Nadal) correspondent toutes à une carence notable au service. Nadal à Wimbledon 2008 et OZ 2009, Delpo à l’USO 2009, Djoko à USO 2010 et 2011, Tsonga à Wimbledon 2011, Nadal à OZ 2012. A chaque fois son service était en berne par rapport aux tours précédents. Inversement certaines de ses grandes victoires sont construites sur un service impeccable. La plus frappante est Wimbledon 2009 mais la demi de RG contre Djoko était également énorme en qualité de service.

    Le service est à Federer ce que la longueur de balle est à Nadal: un indicateur de son niveau et un élément indispensable pour dominer dans les grands rendez-vous.

    • William 13 mai 2012 at 23:41

      Tout à fait d’accord. Je cherche souvent LE grand match que Federer a perdu en servant bien et je n’en trouve jamais… La demi contre Safin peut-être, qui reste pour moi l’un de ses tout plus grands matchs, mais c’est une autre histoire…
      Mais la performance au service s’explique aussi par le mental et la confiance, facteurs qui n’etaient pas forcément au zénith à Wimbledon en 2008 et à Melbourne en 2009.

    • Antoine 13 mai 2012 at 23:42

      Je cosigne et l’ATP a bien montré (et ma pomme aussi) que sur son service, il n’a jamais été aussi efficace que depuis le dernier US Open…

    • NTifi 13 mai 2012 at 23:55

      Pas d’accord pour les matchs face à Djoko USO 2011 et Nadal Wim 2008 et AO 2012, où Federer a au dessus de 60% de 1ère. Face à Tsonga à Wim il est même à 70% de 1ère !

      Ok pour les rencontres précédentes où il est à 50% de 1ère mais il faut arrêter de faire vendre que Federer avec un bon service = imbattable, il peut perdre même avec s’il sert bien.

      • Antoine 14 mai 2012 at 00:09

        Bien servir, ce n’est pas seulement avoir un bon pourcentage de premières en moyenne…

        Son service n’est pas en cause face à Djoko lors du dernier Flushing…A Wimbledon 2008, cela se discute un peu plus parce qu’il a été nettement moins bon au service que l’année précédente; à Melbourne cette année, il a eu un pourcentage correct mais a persisté à servir en premières sur le revers de Nadal alors que cela ne payait pas; contre Jo, il a maintenu un bon pourcentage de premières mais a nettement baissé au service à compter du troisième set, dixit Jo…

        Il peut perdre en servant bien, mais sur surface rapide, il est très très difficile de le battre s’il est dans un très bon jour au service….

        • Elmar 14 mai 2012 at 00:31

          Bon, la comparaison avec Wimbly 07 est sans doute pas la meilleure puisqu’il y avait été anormalement bon au service. C’est d’ailleurs LE match de sa carrière qu’il ne gagne que sur son service. Ou presque.

          • Clément 14 mai 2012 at 01:26

            Sans oublier ses 50 aces face à Roddick 2 ans plus tard au même endroit !

        • NTifi 14 mai 2012 at 10:19

          Après la question est, à partir de quel pourcentage de 1er service, on sert bien ? au moins 60%, 70% ?

          Franchement ça dépend des joueurs je dirais. Mais je suis d’accord pour le Federer avec un très bon service sur surfaces rapides = presque imbattable.

    • Rabelaisan 14 mai 2012 at 01:31

      Ulysse, sur le numéro d’équilibriste et l’impression de fragilité, je me demande s’il n’y a pas un décalage entre la perception du spectateur et ce que peut ressentir Fed sur le terrain. S’il jouait plus loin de sa ligne face aux cogneurs, il donnerait l’impression de jouer moins raccroc mais il n’a pas les énormes coups liftés de Nadal ou Djoko pour le faire et s’en tirerait clairement moins bien. En restant près de sa ligne, il en prend plein les dents, alterne entre quasi demi-volées réflexes, ralentissement du rythme qui cassent les jambes et parfois quelques fulgurances, ça semble précaire mais d’une certaine manière, c’est sa zone de confort.
      Après c’est certain que la marge n’est pas immense mais qui a une réelle marge en fond de court quand des types comme Del Potro ou Berdych cognent juste?

  20. Sylvie 13 mai 2012 at 23:31

    Je mets mon grain de sel sur la discussion concernant la personnalité de Federer et Nadal. Je pense qu’il n’y a pas un joueur qui serait sincère et l’autre qui ferait de la comm’ ni deux communiquants ou deux gars ultra sincères. Je pense que les deux font de la comm’ et s’expriment de façon sincère alternativement et selon les circonstances.

    En revanche, je suis surprise de voir que depuis que Nadal a reproché à Federer de soigner son image et de vouloir passer pour un gentleman, tout le monde (enfin surtout ses fans) reprenne ce couplet comme argent comptant. Il est évident que Federer soigne son image, mais, comme le dit Elmar, je pense surtout que cela correspond à sa personnalité. Il dit ce qu’il pense sur un certain nombre de sujets (le calendrier, le classement sur deux ans…) mais il n’est pas du genre à taper du poing sur la table mais plutôt à rechercher le consensus. En ce sens, il est très Suisse et c’est peut-être difficile à comprendre pour des Latins. Il a clairement dit qu’il détestait parler des problèmes du circuit devant la presse, pour lui les problèmes doivent se régler en interne et il a horreur du déballage qu’il pense nuisible à l’image du tennis. Il est aussi contre les positions extrêmes : grève, boycott, pensant qu’on peut trouver des solutions qui satisfassent le plus grand nombre en discutant.

    Je conçois que cela énerve les tenants de l’action immédiate et du coup de poing mais c’est comme dans la vie, il y a toujours les grandes gueules qui la ramènent et les diplomates qui prônent le consensus.

    On peut aimer ou pas ce type de personnalité mais cela n’est pas forcément lié à une volonté de ne pas ternir son image.

    • William 13 mai 2012 at 23:43

      En effet, une attitude toute anglo-saxonne et pas forcément évidente pour un latin.

    • Antoine 13 mai 2012 at 23:55

      Pas forcément en effet, et dans ce cas, sa personnalité a fortement évolué car il n’était pas du tout comme cela en début de carrière…

      Mais cela correspond fondamentalement à son intérêt bien compris. Son image est devenue quelque chose qui lui rapporte infiniment plus que ce qu’il peut gagner sur un court de tennis… C’est son actif numéro un et il ne va pas la détruire en se laissant aller à quelques propos malvenus…C’est calibré au millimètre, et c’est un super pro de la comm..Il y a beaucoup de gens autour de lui qui ne s’occupent que ce cela et ce ne sont pas des nuls..C’est devenu très rare d’étendre de sa part autre chose que de la langue de bois…C’est nickel et cela passe très bien…

      Nadal est beaucoup plus spontané et dit énormément de conneries qu’il regrette d’ailleurs assez vite. Point de vue comm, c’est un débutant..

      • William 13 mai 2012 at 23:58

        Toni parle (ou parlait ?) plus, et mieux, que son neveu. Les dernières fois où Nadal l’a ouverte, c’était souvent pour dire une c******… Donc dire qu’il n’est pas aussi prisonnier de la comm que Federer est faux… C’est simplement qu’il ne parle pas seul.

        • Antoine 14 mai 2012 at 00:21

          C’est donc bien que Nadal n’est pas prisonnier de sa comm, il était prisonnier de Toni si tu veux, ce n’est pas la même chose !

      • Sylvie 14 mai 2012 at 09:01

        En ce qui concerne la personnalité de Federer, je ne suis pas tout à fait d’accord avec toi. Ce qui a changé c’est son attitude sur le court mais dans les propos je ne suis pas sûre qu’il ait jamais beaucoup varié. S’il était sale gosse sur le court, dans la vie je crois qu’il était plutôt timide et mal à l’aise, notamment avec les médias. Après, il faudrait demander à Elmar qui le suit depuis le début mais je ne crois pas qu’il ait jamais tenu des propos autres qu’assez polissés. Après, il est évident qu’entre le gamin des débuts et l’adulte au 16 GC, bien des choses se sont passées. Il a mûri mais aussi, effectivement il a appris à communiquer.

        Mais je ne suis pas sûre qu’en remontant l’historique de sa communication on trouve grand chose de différent d’aujourd’hui. Ceci dit quand il a des choses à dire, il les dit ce qui passe parfois assez mal aussi.

        Pour Nadal, je pense surtout que ses propos sont plus polémiques car, si les choses ne bougent pas, ça ne sert pas ses intérêts. Si le calendrier reste ce qu’il est, la terre de Madrid inchangée… il est perdant sur toute la ligne. Il a intérêt à se mettre les médias dans la poche en jouant les pourfendeurs du système..

        Mais, si on se fie aux propos de Ljubicic, je pense qu’on a affaire à deux types de personnalités : un qui veut tout tout de suite (dixit Ljubi) et un qui préfère écouter tout le monde et chercher un accord possible entre les différentes parties. Et ça cela se passe hors micros et caméras et on retrouve pourtant leur deux façons de fonctionner.

  21. Cochran 14 mai 2012 at 00:06

    La Suisse, ce n’est pas que Federer. Je ne sais pas si quelqu’un a déjà posté cet article hyper interpellant, mais au cas où…
    http://www.lematin.ch/sports/tennis/patty-schnyder-disparu-millions/story/27907772

    • William 14 mai 2012 at 00:09

      Je viens de lire le papier d’Eurosport et le moins que l’on puisse dire c’est que c’est triste pour elle..

  22. Antoine 14 mai 2012 at 00:43

    Je viens de lire les déclarations du Suisse et il se tâte sérieusement pour jouer à Rome..Il ferait effectivement bien d’y réfléchir à deux fois…

    Sinon, personne ne me l’a dit mais je vois que Serena n’a fait qu’une bouchée de celle qui est, parait il, numéro un mondial, Azarenka..Il suffit donc qu’elle se remettre sérieusement au taf pour gagner..Marrant mais personne ne parle de son grand âge à elle. Est ce parce qu’il s’agit d’une femme ? Elle joue peu mais bien. Ses objectifs de l’année doivent être Wimbledon et les JO..Elle va être difficile à battre !

    • karim 14 mai 2012 at 01:08

      Serena avec l’envie et le sérieux de bartoli aurait fait une plus grande carrière que Graf.

      • fieldog, vainqueur 2010 de l'odyssée (la seule, l'unique!) 14 mai 2012 at 10:48

        Hé bien, vois-tu, c’est la preuve que les dieux du tennis existent donc bel et bien…
        J’ai rein ( ;) ) contre Serena mais à mes yeux ce n’est qu’une bourrine au déplacement pachydermique avec un gros service.
        Je préfère de loin sa soeur, beaucoup plus grâcieuse sur un terrain.

      • Ulysse 14 mai 2012 at 11:06

        Un croisement Bartoli-Williams ça fait frémir. Imagine le risque si ça donne Marion avec l’envie et le sérieux de Serena ?

  23. Jérôme 14 mai 2012 at 08:18

    Serena, avec le machin qu’elle a infiniment plus « grand », plus large et plus massif que Graf, je ne vous pas comment elle aurait pu dépasser le palmarès de Graf, vu qu’elle n’a déjà pas atteint celui d’Evert et Navratilova.

    Que tu craques pour ses formes, Karim, c’est une chose.
    Mais Serena gruge juste le circuit tel que le clan Nadal rêverait de pouvoir le faire, en ne jouant qu’à mi-temps là où ça l’arrange. Sinon, elle passerait sur le billard tous les ans.

    Quant à Roger, je pense qu’il aurait grand tort de zappeur Rome.

    Il n’a pas joué pendant 5 semaines et est frais comme un gardon.
    Il a peu couru vu les conditions de jeu mode patinoire à Madrid.
    Il a besoin de matches sur de la TB plus proche de celle de RG s’il ne veut pas risquer une élimination précoce en 1ère semaine. Après, s’il se fait sortir en quart sans se fouler c’est pas grave, mais il lui faut 3 ou 4 matches. Et en plus sa participation collera la pression aux 2 autres, surtout à Djoko qui fait secrètement dans son froc à l’idée de retrouver ce Federer-là en demi.

  24. Ulysse 14 mai 2012 at 10:25

    Détail amusant pour Fed. Avec ce Madrid il atteint les 10 titres sur terre en carrière. Pas facile pour un contemporain du monstre de la surface. Du coup il a au moins 10 titres sur chaque surface – terre, herbe, dur – et je pense que c’est le seul dans l’ère open à cause de l’herbe.

  25. Oluive 16 mai 2012 at 09:50

    Tiens, histoire de ramener un peu d’incertitude, après tout les médias suisses sony généralement les premiers dans la confidence…

    http://www.letemps.ch/Page/Uuid/6344df70-9ed1-11e1-8a04-3f21f00605c0/Les_doutes_et_les_privilèges_de_la_voie_romaine

    Si Federer joue, ce que j’espère, la rencontre devrait à moins avis être loin d’une partie de plaisir, bien loin en tous cas des cotes exagérément déséquilibrées (1.00 à 1.01 pour Federer ; 11 pour Berlocq, dont je suis certain, Karim, que tu trouveras à le ranger dans une catégorie pou).

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