Et si on parlait dopage ?

By  | 9 juillet 2012 | Filed under: Regards

Années 2000, années magiques, nous sommes en plein dedans. Il y a trois décennies de ça, quand j’étais enfant, le monde se préfigurait l’an 2000 à l’aune de films de science-fiction qui nous annonçaient un avenir grouillant de vaisseaux spatiaux et stations orbitales, de guerres intergalactiques et d’humanoïdes aux superpouvoirs. Puis dans mon adolescence a pris le relais une vision noire d’un monde ravagé par une catastrophe nucléaire majeure, et retombé dans la sauvagerie primitive. Mad Max et ses succédanés remplaçaient Star Wars et ses clones. Les années 2000, nous y sommes ; si elles n’ont pas apporté tous les progrès technologiques escomptés ni le chaos redouté, elles ont au moins livré les humanoïdes promis.

Humanoïdes, commet qualifier autrement nos athlètes contemporains, pourfendeurs de records en série, repoussant toujours plus loin les limites que la nature tente d’imposer à l’espèce humaine ? Fuck Darwin et sa théorie de l’évolution, homo erectus avait le temps, humanoïde lui n’a pas ce luxe et a résolu son problème grâce à la science du dopage, sky is the limit.

Les mots dopage, doping et doper font leur entrée au Larousse en 1950. Le dopage y est alors défini comme  le fait d’absorber un stimulant ou toute substance modifiant ou exaltant considérablement certaines propriétés avant de se présenter à un examen, une épreuve sportive. Le dopage n’est donc pas l’apanage du seul sportif, même si c’est par lui et grâce à lui qu’il est sous les feux de la rampe et connait ses heures de gloriole.

Le respect des règles d’honnêteté, équité et probité, les valeurs quasi-religieuses prônées par l’Olympisme et les concepts éculés du Baron de Coubertin s’acoquinent difficilement avec le côté sulfureux et sombre de la pratique du dopage ; en sport plus qu’ailleurs il faut bouter l’impie hors de du temple sacré, mais en a-t-on vraiment les moyens ? A-t-on mesuré l’ampleur de la tâche, évalué correctement les reliefs escarpés des montagnes à renverser ?

Dès les paragraphes introductifs je livre mon verdict brut et sans ambages : la lutte contre le dopage est vouée à l’échec. A l’image de la lutte contre la drogue, elle est nécessaire dans sa fonction moralisatrice de la société, mais comme elle, elle s’attaque à bien trop fort. La lutte contre le dopage c’est partir à la pêche au mégalodon en apnée, avec un couteau à poisson et des palmes. Le dopé – ce tricheur – aura toujours un train d’avance car il est à la fois guichetier, chef de gare et contrôleur. Pessimiste moi ? Je vous invite pour une ballade endiablée à la poursuite de la seringue magique.

Le dopage a toujours existé, il n’est pas conjoncturel, ce n’est pas le fruit pourri tombé de l’arbre malade d’une société aux valeurs dévoyées, ou le résultat de l’échec d’un quelconque système moral et sociétal. Aussi longtemps qu’il a fallu lutter, se battre, se mesurer à la nature puis aux autres, l’homme a recherché le moyen de faire mieux, de faire plus que ce que la nature justement lui permet d’accomplir par ses moyens Propres. Au VIe siècle avant J.C. les athlètes grecs suivaient un régime adapté selon leur discipline : les sauteurs mangeaient de la viande de chèvre, les boxeurs et lanceurs de la viande de taureau et les lutteurs de la viande de porc. C’étaient déjà les prémices du dopage sportif ; à défaut d’efficacité, il y avait de l’idée.

L’homme s’est toujours « chargé ». Qu’il s’agisse des Amérindiens avec les feuilles de coca, des Africains avec la noix de cola ou des Chinois avec le Ginseng, les populations primitives avaient toutes leurs petits secrets qui pour accroitre la force de travail, qui pour booster l’ardeur au combat ou les performances sexuelles. Le dépassement de soi grâce à un produit dopant – naturel aux origines puis chimique quand on a su faire mieux – n’a posé problème que lorsque la notion de morale s’est invitée au débat, puis celle de risques liés à la santé. Le dopage c’est immoral et dangereux ! Vraiment ?

Si le dopage est vieux comme le monde, ce sont les progrès scientifiques du siècle écoulé qui l’ont parfumé au soufre en substituant à des remèdes plus ou moins naturels de véritables potions magiques, gages d’amélioration spectaculaire des performances mais de détérioration tout aussi spectaculaire de la santé des athlètes. Transformés en cobayes bodybuildés, les inconscients lèguent leur corps à la science de leur vivant et font le sacrifice de leur avenir pour un présent sonnant et trébuchant…

… Sonnant et trébuchant car le sport est une industrie, véritable cash machine florissante qui a pour but de divertir puis détrousser le bon peuple qui se presse dans les stades comme jadis au Colysée, ou devant son écran de moins en moins petit (LED, LCD, Plasma, you name it). Pour entretenir la flamme et susciter l’intérêt il faut des héros, des surhommes qui se dépassent sans cesse et font vibrer le consommateur au point qu’il voudra les accompagner dans leur quête en s’abonnant à des bouquets numériques, des pay per view sur internet, sapé dans la même tunique qu’eux et mangeant un bol des céréales qu’ils promeuvent, impeccablement coiffés et rasés avec les mêmes gels et rasoirs huit lames que les champions. Le sport est un business, sorte de miroir grossissant de la société de consommation.

On veut des exploits, on réclame du spectacle et de l’action, mais tricher c’est mal. Comment concilier les aspirations contradictoires d’un public schizophrène qui veut moraliser la vie sportive mais continuer à bouffer des records à la pelle ? Qui n’a pas vibré pour la folle épopée de Michael Phelps à Pékin ? Cette super-kermesse médiatique orchestrée de  main de maître a été le feuilleton en prime time de ces Olympiades. Phelps contre Spitz, l’histoire était trop belle pour ne pas s’écrire, pour preuve le petit coup de pouce des organisateurs sur la finale du 100m papillon avec Cavic vainqueur mais second. Comment pourtant ne pas être interpellé par une telle performance ? Même chargé comme un troupeau d’ânes, Phelps n’aurait eu aucune chance d’être coincé par la patrouille. Pourquoi ? La machine économique et politique olympique n’aurait jamais sacrifié la poule aux œufs d’or, pierre angulaire avec le sprinteur Bolt de toute la stratégie commerciale de ces Jeux.

Supputations ? Peut-être bien, je ne souhaite de toute façon pas jeter l’opprobre sur les performances de Phelps dont la seule incartade à ce jour est une suspension de trois mois pour avoir fumé de l’herbe.

Le fait dénoncé ici est la très faible probabilité qu’un sportif bankable soit pris la main dans le pot. Quel est le dopé le plus célèbre de l’histoire ? Ce bon Ben 9″79 Johnson, le banni, le tricheur, celui qui a expié seul les péchés de tous les dieux du stade ; il a été le fusible rédempteur de l’athlétisme qui ne flirte pas avec le dopage mais partouze carrément avec, et  sans contraceptif.

Sur la ligne de départ de ce 100 mètres hommes à Séoul, huit athlètes tendus et prêts à tout pour l’or olympique. Parmi eux il y a Carl Lewis, Américain célébré, historique quadruple champion olympique de Los Angeles quatre ans plus tôt (Lewis contre Owens déjà, 24 ans avant Phelps contre Spitz). Avec sa foulée déliée, son style élégant et son côté bru idéale, il est la figure de proue de l’athlétisme mondial, La Star de l’Olympisme. On a bien entendu passé sous silence le fait qu’il ait été contrôlé positif aux stéroïdes anabolisants peu avant la compétition. Sa toute puissante fédération a étouffé l’affaire pour que notre golden boy de la piste soit bien présent à Séoul.

Seulement il y a un gros hic ; un hic qui a claqué 9″83 aux championnats du monde l’année précédente et qui est tout simplement intouchable depuis deux ans sur la distance reine. Canadien d’origine Jamaïcaine, Ben Johnson est un sombre personnage aux maxillaires toujours crispés ; ce bègue invendable court trop vite et ne fait rêver personne, il doit partir. A des journalistes incrédules qui lui demandent le secret de son incroyable progression après ses ébouriffants championnats du monde, il répond sans même esquisser un sourire « Je prends des pilules, comme les culturistes ».  On connait la suite, Johnson sera pris la main dans le pot, ses records annulés, ses titres envolés et Lewis sera ceint à nouveau de ses lauriers (en)volés. Ben Johnson est expulsé de Corée, il est le Baphomet du sprint, la tête de gondole au rayon magie noire dans le supermarché du sport. De qui se moque-t-on ?

Oui, de qui se moque-t-on ? Ben Johnson est un bouc émissaire, à sa suite les cas de dopage se multiplient en athlétisme au cours des années 1990 et 2000. Aucune discipline n’est épargnée mais c’est le sprint qui est le vivier des cas les plus médiatisés. Citons pêle-mêle Dwain Chambers contrôlé positif aux stéroïdes anabolisants et destitué de son titre de champion d’Europe en 2003, LaShawn Merritt contrôlé positif à trois reprises mais clamant son innocence, floué qu’il serait par des produits supposés développer la taille de son sexe, et bien sûr Marion Jones, le cas le plus fameux depuis Ben Johnson et dont le feuilleton de l’affaire Balco a tenu le monde en haleine pendant quatre longues années. La destitution de ses titres mondiaux, olympiques et de ses records sera assortie d’un séjour rédempteur derrière les barreaux pour parjure. Citons encore le champion olympique sur 100m en 2004, Justin Gatlin, devenu en 2005 champion du monde sur 100m et 200m. Un an plus tard, il est contrôlé positif à la testostérone. Ce récidiviste est condamné à 4 ans de suspension, son record du monde établi en 2006 est effacé des tablettes

Le sprint est un véritable maître-étalon de la pratique du dopage et les évolutions des produits et techniques d’entraînement liées se constatent sur la photo finish : fin des années 1980 et années 1990, c’est l’aire des bodybuilders à la suite de Ben Johnson, Linford Christie ou John Régis ; puis les athlètes se font plus filiformes à l’orée des années 2000 pour recommencer à prendre de la masse depuis trois ou quatre ans. Est-ce un hasard si tant d’athlètes durant les années 1990 sont affublés d’un appareil dentaire ? Encore faut-il préciser qu’un des effets pervers des hormones de croissance est de déchausser la dentition. Comment conclure sur cette belle discipline sans évoquer le cas de la comète Flo-Jo qui a quitté le monde des vivants en 10″49 ? Son record du 100m plat féminin ne sera sans doute jamais battu, voire approché. Florence Griffith-Joyner a emporté ses secrets dans la tombe ; on aurait bien aimé que ses secrets tombent. A moins d’exhumer son cadavre et pratiquer des tests post-mortem, son sillon restera creusé pour l’éternité.

L’athlétisme est loin d’être un cas isolé, plusieurs sports majeurs ayant été emportés dans le tsunami de révélations de cas de dopage. On pense forcément au cyclisme, discipline qui aura le plus pâti des dommages collatéraux faits à la réputation. Quand Willy Voet se fait coincer par la patrouille avec assez de doses d’EPO pour doper une ville de taille moyenne, personne ne se doute de l’ampleur que prendra l’affaire et du tort qu’elle va causer au monde de la petite reine. Le cyclisme, à la suite du Tour de France, entreprend courageusement de nettoyer les écuries d’Augias mais se fait déborder par un raz-de-marée de purin : Richard Virenque sera comme Ben Johnson l’agneau immolé, celui qui va symboliser l’échec de tout un système.

Virenque n’est pas seul : iront se blottir contre lui bien au chaud Marco Pantani, vainqueur de la Grande boucle en 1998 et décédé tragiquement en 2004, Jan Ulrich vainqueur du Tour en 1997, Floyd Landis vainqueur du tour en 2006 et surtout premier vainqueur déclassé… mésaventure qui arrivera quelques années plus tard à Alberto Contador. Malgré les forts soupçons qui pèsent sur lui, les diverses accusations et témoignages, Lance Armstrong continue de passer à travers les mailles du filet. Peut-être plus pour très longtemps, l’agence américaine antidopage venant officiellement de lancer une procédure judiciaire à son encontre.

Le Tour de France n’aurait pas eu un vainqueur propre depuis plusieurs décades. En a-t-il seulement jamais eu ? Depuis qu’il a posé son cul sur une selle pour se tirer la bourre, le cycliste s’est dopé ; des transfusions sanguines il y a un siècle déjà, à l’EPO qui cartonne aujourd’hui, l’aréopage des techniques de dopage dans le cyclisme a de quoi donner le tournis. Les aveux de ceux qui sont passés entre les gouttes et ont confessé leurs péchés sur le tard éteignent la flammèche de l’espoir que certains rêveurs entretenaient encore. La mort de Laurent Fignon  aura au moins eu des vertus cathartiques, certaines langues s’étant déliées alors.

On a couru, pédalé, si on nageait ? On aura ainsi bouclé un vrai triathlon. Au-delà du débat lié aux combinaisons qui favorisaient trop la performance – 90min à enfiler tout de même, il faut être fou – voir les records tomber comme des dominos à chaque grande compétition de natation a de quoi laisser dubitatif. Le seul Michael Phelps a battu pas moins de 39 records du monde tout au long de sa carrière (en cours).

Les transformations en une nuit d’Alain Bernard puis de Fred Bousquet de mérous passifs en espadons survoltés ont suscité leur lot de commentaires, Bousquet étant d’ailleurs testé positif à l’heptaminol et suspendu deux mois en 2010. L’année suivante c’est Cesar Cielo, l’homme le plus rapide du monde, qui est contrôlé positif à un diurétique utilisé pour le masquage d’autre produits dopants, mais il n’est pas suspendu. En 2007 déjà, c’était Ian Thorpe, un des plus grands nageurs de l’histoire, qui était convaincu de dopage et rattrapé depuis sa retraite. En 2006 il aurait subi un contrôle révélant un taux anormal de testostérone et d’hormone lutéinisante. Chasse aux sorcières ? Non, chasse à la taupe : la fédération australienne exonère la Torpille mais jette toutes ses forces dans l’enquête pour déterminer l’identité de celui qui aura été à l’origine de la fuite de ce résultat tenu secret. C’est tout ce que cette affaire aura fait comme vague. La retraite fracassante de Thorpe puis son retour inattendu dans les bassins l’an dernier rappellent étrangement les éclipses d’autres sportifs, Justine Hénin dans le tennis notamment. Si Poséidon veille sur ses tritons, l’équilibre entre eau et produits chimiques dans ses bassins penche en clairement en faveur des seconds.

Et le tennis dans tout ça ? Le tennis est heureusement un sport propre parce que pratiqué par des gentlemen ; il est de facto épargné par la gangrène du dopage. Quelques aigrefins – souvent Argentins – ont bien tenté de ternir la réputation du sport qui les nourrit mais aucun grand champion n’a été confondu, Petr Korda étant le seul vainqueur de Grand chelem – en prise unique –  convaincu de dopage à ce jour. On a eu chaud, l’honneur est sauf.

Le tennis est un sport propre. Les seuls grands champions tombés le sont dans des conditions assez similaires, pour consommation de cocaïne et une fois retombés dans les abysses du classement. Mats Wilander et Martina Hingis n’étaient plus bankables quand ils ont été pris dans la poudreuse. Les contrôles antidopage incluent fort heureusement les drogues dites récréatives comme la cocaïne justement, ou la méthamphétamine. Le milligramme de coke qui a fait vaciller Richard Gasquet est la preuve de la minutie et l’inexorabilité de ces contrôles et c’est vraiment la faute à pas de chance si des joueurs comme Vitas Gerulaitis, Victor Pecci ou Pat Cash qui ont abondamment consommé cette drogue pendant pratiquement toute leur carrière n’ont jamais été pris. McEnroe a également reconnu avoir consommé de la cocaïne et pris des stéroïdes ; quant à Agassi, ses aveux sur sa période junkie shooté au crystal meth en milieu de carrière accréditent la thèse du complot (vas-y Arno).

Si les tennismen ont du coffre, c’est le noble fruit du travail de titan auquel ils s’astreignent quotidiennement. Les tests physiologiques préolympiques pour Barcelone en 1992 classaient Jim Courier au second rang des athlètes les plus fit de l’entière  délégation américaine. Quand on sait ce que prenaient ne seraient-ce que ses petits compères de l’athlétisme, le natif de Dade City devait vraiment être un athlète exceptionnel pour les moucher sans recours au Dr Mabuse. Le même Jim évoquera de manière sibylline quelques années plus tard le rôle du dopage dans les performances de l’immense Pete Sampras. Mais là on touche évidemment aux limites de la science-fiction !

Les débordements affrontements récents entre Rafael « Cyborg » Nadal et Novak « Humanoïde » Djokovic ont laissé perplexe le monde de la petite balle jaune. Journalistes, commentateurs, ex-stars à la retraite, adversaires, chacun y est allé de son incrédulité et cette nouvelle rivalité bionique a sérieusement écorné la présomption d’innocence qui prévalait dans le tennis. Innocents jusqu’à preuve du contraire, mouais.

Contrairement aux quelques sports qui ont été cités ici, pour étayer mon propos sur l’ampleur du phénomène, aucune affaire majeure n’a filtré pour porter l’estocade au tennis. Les tennismen à mon humble avis ne sont pas plus propres que les nageurs ou les haltérophiles, ils sont juste protégés par les instances dirigeantes d’un sport qui a trop bien compris que sa réputation et sa prospérité étaient plus importantes à préserver que la masturbation de l’esprit moralisateur d’un public qui se dit profondément contre le dopage. Le même public veut payer ses Nike toujours moins chères mais dénonce le travail des enfants. Schizophrénique je vous disais. Le système protège ses athlètes. Justine Hénin, les sœurs Williams, Hingis, Davenport, Del Potro, Soderling, la liste des joueurs mystérieusement blessés, malades ou retirés puis rappelés aux affaires est longue. La lecture de tout ce qui précède ne donne pas envie de favoriser la version coupée au montage de ces disparitions subites.

Le dopage est toléré sinon encouragé par les fédérations, les sponsors, le système, les États. Usain Bolt et avec lui la machine jamaïcaine sont les nouvelles locomotives du sprint mondial. Il a fallu une aide chimique conséquente à Ben Johnson pour réaliser ses 9″79 quand Bolt a claqué 9″58 uniquement en buvant du rhum vieux jamaïcain. L’athlète qui valait $20 millions annuels de revenus a des parrains autrement plus protecteurs que ceux du vilain Ben ; s’il se dopait il aurait certainement moins de chances de se faire gauler. A sa suite c’est tout le sprint du petit état caribéen qui est tiré vers le haut et fait aujourd’hui la pluie et le beau temps sur les pistes et danser la samba aux sponsors. Le sport est un investissement et les multinationales ne sont pas prêtes à sacrifier leurs têtes d’affiche sur l’autel de la morale. Que sont les Jeux olympiques sinon un gigantesque salon mercantile ?

Le sport a pu être pour certains pays un outil de propagande, un moyen de communication à l’adresse de la planète pour affirmer la force d’une idéologie. L’ex-bloc communiste et ses satellites ont notamment usé du sport et abusé de la santé de leurs athlètes pour faire passer le message de nations fortes. L’image de la fameuse nageuse Est-Allemande est restée profondément ancrée dans l’imagerie populaire et parcourir l’abécédaire de la dope de cet État prendrait une année entière. Après la chute du mur de Berlin et l’ouverture des archives de la Stasi, on découvre que la RDA avait mis au point un vaste programme de dopage de ses sportifs. Les injections de testostérone et d’anabolisants étaient une pratique courante, voire systématique, y compris chez des enfants.

De même un état pauvre et au fond du trou comme Cuba a longtemps trouvé à travers ses athlètes le seul moyen d’attirer sur lui les regards du monde. Dois-je rappeler que le plus illustre de ses représentants, le sauteur Javier Sotomayor, a été contrôlé positif à la nandrolone en 1999 puis 2001. Sa fédération avertit l’IAAF de ce qu’il se mettait à la retraite sine die, évitant ainsi toute suspension, quand lui clamait ne s’être jamais dopé « volontairement ».

Les propos de Noah quant à l’hégémonie ibérique sur le sport mondial ont provoqué un raz-de-marée médiatique qui a juste rendu compte du niveau général d’hypocrisie et de la défaite de l’homme contre le système. On a assez glosé sur le sujet pour que je m’y attarde à nouveau.

Les USA, la nation-phare du globe, ne sont pas en reste sur la question du dopage. L’Oncle Sam veille jalousement sur ses quatre sports majeurs, le basketball, le football (dit américain), le baseball et le hockey sur glace. Le sport comme seul échappatoire à la violence des rues ou la misère pour les minorités, la culture de la gagne et la soif de compétition, le rêve américain, la culture de la pilule (médocs en vente libre), tous ces facteurs combinés ne pouvaient faire de ce pays qu’un Disneyland de la dope. Les sports majeurs américains ont toujours freiné des quatre fers l’instauration de contrôles antidopage. La prise de stéroïdes anabolisants et autres hormones de croissance se conjuguent à tous les temps et tous les modes dans les quatre majeurs, et ce n’est qu’au cours des années 2000 qu’un embryon de moralisation a commencé à poindre. Le chemin reste long toutefois dans un pays où la prise d’anabolisants dans le sport même amateur est un fait culturel fortement ancré. Le seul chiffre de l’espérance de vie des footballeurs professionnels – 47 ans – suffit à donner une idée de la profondeur de l’abysse.

Les États-Unis sont aussi passés maîtres dans l’art de la disparition de contrôles positifs infamants. L’affaire Jerome Young en 2003 a créé un tumulte monstre qui avait notamment révélé des cas de blanchiment de contrôles positifs, poussant le Comité Olympique américain au confessionnal : depuis les années 1980, pas moins de 24 athlètes Stars and Stripes avaient remporté des médailles olympiques après un contrôle positif passé sous silence.

Le dopage est partout, il est inscrit dans le génome humain. Les amphétamines font des ravages dans les rangs des étudiants. Les bêtabloquants sont extrêmement prisés des musiciens professionnels pour combattre le trac ; doit-on pour autant instaurer des contrôles antidopage aux portes des opéras et des salles d’examens ? Pendant la seconde guerre mondiale, ce sont des aviateurs shootés jusqu’à la moelle qui font titrer au Times en première page : «La méthédrine a gagné la bataille d’Angleterre». Des kamikazes japonais aux SS lançant leur Blitzkrieg en passant par les GI’s, ce sont des millions de drogués à la méthamphétamine qui ont écumé la grande guerre. Le dopage est partout, il est inscrit dans le génome humain.

Et le joli petit tennis dans tout ça ? Que ceux qui croient encore qu’il a pu passer entre les gouttes et préserver sa virginité lèvent la main. Sa récente évolution vers le « tout physique » rend de plus en plus grotesque l’absence de cas avérés de dopage vers les sommets de la pyramide. Un proverbe africain dit que l’habitant le plus heureux du village, c’est l’idiot. L’ITF et l’ATP nous prennent pour des idiots, et je suis très heureux comme ça : quoi qu’il se passe en coulisses, je n’en veux surtout rien savoir. Cette petite balade dans les arcanes du dopage est loin d’être exhaustive mais suffit à me convaincre que la théorie d’un tennis propre est une fable, un conte de fée à la probabilité d’occurrence nulle. Tant qu’il a été un sport de technique et d’adresse, il a pu laisser croire en la vanité de la prise de produits dopants, mais la course à la puissance des années 1990 à laquelle s’ajoute celle au physique des années 2000 ne laissent aucun choix. Puissant et explosif comme un sprinteur, souple comme un gymnaste et endurant comme un fondeur, le tennisman a dénoué la quadrature du cercle. Chapeau bas.

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280 Responses to Et si on parlait dopage ?

  1. Damien 9 juillet 2012 at 23:09

    Chère Nath. Je te suis infiniment reconnaissant d’avoir partagé la dernière place avec moi, je me sens moins seul. On a fait fort, très fort pour en arriver là : on aurait miser sur tout le monde perd au 1er tour, on aurait le même score…

    J’ai quand même une satisfaction particulière à être celui qui est tombé le plus proche de la question bonus.

    Merci en tout cas Arno pour l’organisation sans faille.

    Pour revenir au sujet de l’article, bien que naïf, je suis conscient que le dopage gagnera forcément le combat technique.
    Plus les techniques évoluent, plus les pratiques dopantes deviennent difficile à détecter. Je pense que l’on arrivera un jour à du dopage génétique, indétecable car présent dans le corps de l’athlète dès sa naissance. Ce jour là, il faudra sans doute couper son écran et passer à autre chose.

    Renaud j’ai pas bien compris ton argumentaire: tu suggère que le doué, le talentueux, le génie ne se dopent pas car c’est antinommique avec leur condition de génie ou bien parcequ’ils n’en ont pas besoin ?
    Dans les 2 cas, je ne suis pas d’accord. Et puis la notion de talent ou de génie sont très très subjectives…

    • Damien 9 juillet 2012 at 23:14

      Euh Arno, je viens de te relire sur le RYSC et en fait c’est pas très clair pour moi : Nath et moi finissons à égalité avec un point (je saute de joie d’en avoir quand même un), et tu décerne le Karim Amateur à Nath alors qu’elle a répondu à la question bonus avant moi.
      J’ai peur de comprendre que je suis bel et le seul et unique à mériter ce titre non ?

  2. karim 9 juillet 2012 at 23:20

    Un point intéressant soulevé par John et que je n’ai pas abordé, le coût du dopage et le clivage entre riches et pauvres. Floyd Landis dit que le dopage lui coûtait 100.000 dollars chaque année, et on peut penser qu’il n’est pas forcément le plus dépensier à l’exercice. Avec les moyens adéquats, je pense qu’il est très très difficile de se faire coincer.
    Sur les USA et leur courage à faire tomber les légendes convaincues de dopage et l’exemple de Jones et Armstrong donné par Jérôme me fait sourire parce que c’est la même nation comme je le disais qui a passé à l’ardoise magique les contrôle positifs de 24 médaillés olympiques. Jones et Armstrong ce sont des affaires criminelles qui ont abouti pour l’une et vont aboutir certainement pour l’autre à des peines de prison.
    Et dans tout ça je n’ai même pas parlé du football et ses morts.
    Je n’ai ni les compétences ni le temps pour le traiter, mais je suis également convaincu que qui s’est dopé à forte dose, poursuit dans la drogue sur la fin de sa carrière et certainement dans la vie d’après. Le corps habitué à l’aide extérieure le réclame, l’esprit pollué par la triche et la mise en veille de l’esprit moralisateur l’autorise, et l’ennui et la décompression associés à l’aisance matérielle la favorisent. Un ex-dopé devient souvent et facilement un junkie. Je n’ai ni les chiffres ni les faits, c’est juste un guts feeling.

    • karim 9 juillet 2012 at 23:30

      Quand Agassi disait que Nadal tirait des chèques sur sa santé finalement est-ce qu’il est allé au bout de son raisonnement? ne voulait-il pas parler de plus que du jeu très physique de Rafa? est-ce que lui-même ne se base pas sur sa propre expérience pour savoir ce qui attend Nadal? Agassi a avoué l’addiction à la méthamphétamine, c’est courageux, mais aurait pu et dû aller plus loin. Sa prise de masse hallucinante de 1990 par exemple? A l’époque il avait dit que ceux qui pensaient qu’il a pris des trucs connaissent vraiment mal son personal trainer, Gilles Reyes qui était un exemple de probité sur la question. Et il était où Reyes quand André s’injectait ou fumait ses cristaux de Met?
      On finit par s’imagnier le pire. Mais si tout était rendu public, je crois que la version de Marc serait moins proche de la vérité que la mienne :-)

      • Marc 10 juillet 2012 at 06:49

        Et que penses-tu de ma thèse sur les lancers et les concours en athlétisme, avec des performances à des années lumières des records du monde d’il y a 20 ans ?

        Ils se dopent moins bien aujourd’hui qu’hier ? Ils n’ont pas trouvé la bonne formule ? Ou bin les mecs et nanas étaient tellement dopés à l’époque qu’ils ont mis les record à des niveaux inatteignables (Grifith Joyner, Kratochvilova, Koch, Sotomayor, Powell…?)

        • karim 10 juillet 2012 at 09:20

          Les lancers? Quel gros sponsor ou grosse multinationale tu as derrière? Ce sont des sports qui ont été sacrifiés pour entretenir l’image d’un sport propre et légitimer l’image de la lutte antidopage, pour que d’autres plus médiatiques continuent. Mais l’athlétisme en général à fait de la lutte contre le dopage une affaire relativement sérieuse.
          Pour les lancers le matériel à été changé également Marc, les javelots notamment non qui allaient trop loin et menaçaient les juges? Je ne sais plus.

    • Nath 9 juillet 2012 at 23:31

      Karim, peux-tu m’accorder une faveur et ne surtout pas dire, même si on te le demande, combien de temps il t’a fallu pour écrire cet article si long, détaillé et bien écrit (et convainquant) ? Mon amour propre t’en serait infiniment reconnaissant.

      • karim 9 juillet 2012 at 23:36

        honnêtement? dans ma tête ça prendrait un temps fou quand je l’envisageais, raison pour laquelle je ne m’y étais pas attelé alors que j’y pense depuis un an au moins. Concrètement? beaucoup plus vite que j’aurais cru, j’ai trouvé toutes les précisions qu’il me manquait sur google rapidos (années des affaires, noms des produits notamment) et la rédaction… c’est sorti comme dans un rêve ah ah ah. Bref ça a été moins laborieux que je pensais, nettement.

  3. karim 9 juillet 2012 at 23:33

    Le lien entre carrières de dopé et junkie me semble vraiment intéressant à fouiller, mais j’ai déjà épuisé mon stock annuel de sujets déprimants. Ce sera pour l’an prochain ou si quelqu’un relève le gant…

    • Colin 10 juillet 2012 at 09:47

      J’ai un exemple à ce sujet. Un de mes voisins, qui a été champion de vélo amateur dans sa jeunesse (càd les années 60), est resté ami pendant des années avec un ancien coureur pro, coéquipier d’Anquetil. Il me racontait que ce garçon, dopé pendant sa carrière pro, n’avait jamais réussi à décrocher et avait continué de consommer des amphétamines jusqu’à la fin de sa vie.

  4. Pierre 9 juillet 2012 at 23:33

    Et bien Karim, tu mets le doigt là où a fait mal et tu te sors carrément bien de l’exercice, c’est documenté, clair et assez complet. Mais c’est quand même un sujet avec lequel on a vite le sentiment de pédaler dans le vide. Le dopage est présent dans de nombreuses disciplines, tout le monde le sait. Mais on n’évalue pas bien la proportion de sportifs impliqués.
    Du coup, en te lisant, en vous lisant, j’ai le sentiment qu’on a chacun une idée mais qu’on a aucune donnée pour l’appuyer. Rien ou presque (les quelques qui se font choper, le nombres de contrôles,…).
    Quand tu dis que selon toi Federer se dope, je me dis que c’est possible (bien que cette annonce me ravagerait) mais qu’on en sait rien. Tant qu’il n’est pas contrôlé positif, c’est comme discuter de l’existence de Dieu, ça mène rarement très loin. « Est-ce que Dieu se dope ? » est une question encore plus confuse, j’en conviens.

    Quant au sportif du dimanche, au sans-grade, et bien j’en connais quelques-uns puisque je joue toute l’année en club. Un anti-inflammatoire une heure avant un match pour calmer la petite tendinite, est-ce du dopage ?
    Je pars demain avec ma fille faire quelques tournois en double mixte du côté de Bordeaux (c’est génial). Est-ce que les apéros prolongés à répétition sont une forme de dopage (une sorte d’effet relaxant, bien que les bienfaits de la gueule de bois sur les sports de raquette reste à démontrer) ?

    Personnellement, il y a quelques matches et performances qui m’ont laissé perplexe, au sommet desquels je placerais la finale de l’OA 2009. Quelle magnifique récupération, fascinant !…
    Pourtant, même là, comment pourrais-je affirmer formellement qu’il y a eu dopage si je n’en ai pas la preuve ?

    Moi je suis plutôt un gars qui doute. Alors sur ce sujet j’ai peur de ne pas être d’une grande aide :)

    • karim 9 juillet 2012 at 23:41

      attends attends Pierre tu es gentil mais faut pas comparer, tout le monde sait que dieu n’existe pas. il répond à un besoin vital chez l’homme, celui de religion pour lui donner trois bases:
      - cosmogonie: comment je suis arrivé là?
      - morale: qu’est-ce qui est bien qu’est-ce qui est mal?
      - sociétale: comment dois me comporter dans la société? Ce dernier aspect d’ailleurs est celui qui tend le plus à perdre de sa force.
      C’est mon point de vue sur la question, qui fait hurler par chez moi parce que tout seul je dois représenter 33% du total des athées-agnostics de Côte d’Ivoire.

      • Clément 10 juillet 2012 at 01:23

        Sauf que poser la question en ces termes c’est déjà appréhender le sujet avec un certain biais, et comme l’on rappelé très justement certains posteurs plus haut, avant de se demander qui se dope et qui ne se dope pas, (si Dieu existe ou s’il n’existe pas) il faudrait savoir « qu’est-que se doper ? » (« qu’est-ce qu’est Dieu ? »).

        La question fondamentale est là, le reste c’est déjà de la philosophie de 2ème niveau.

        • Ulysse 10 juillet 2012 at 09:46

          Qu’est-ce que le dopage ? C’est ça la question la plus simple. La réponse est définie réglementairement.

          Sur dieu je suis de l’avis de Karim, et ce n’est pas de l’agnostisme mais bel et bien de l’athéisme pur jus.

          • Patricia 10 juillet 2012 at 10:58

            J’aurais une approche plus « psychologique » du dopage (ou plus pragmatique, c’est selon); c’est une définition qui permet de rendre compte du dopage « qui existe puisqu’on l’a rencontré ».

            D’un point de vue pragmatique, le dopage est une infraction à une interdiction qu’on s’est donné les moyens de repérer. Une infraction pour laquelle il est notoire qu’elle ne sera pas repérée, et donc sanctionnée, cesse par là-même d’être une infraction. Le dopage est donc très rare en tennis, puisque le dispositif couvre essentiellement le dopage aux stéroïdes et stimulants en compétition…

          • Clément 10 juillet 2012 at 16:57

            Ulysse, la réponse réglementaire ne répond pas à la question philosophique ; après tout si je mange des pâtes avant mon match, alors que mon adversaire ne carbure qu’au Coca depuis 2 jours, est-ce que je me dope ?

            On se dope par rapport à quelque chose, à un référent, en considérant qu’au départ il y a égalité entre les concurrents mais qu’à un moment l’un d’eux va briser cette égalité.

            C’est un peu artificiel, ou peut-être pas car après tout en F1 tout le monde n’a pas la même voiture : est-ce que les Red Bull sont dopés par rapport au Lotus ?

  5. karim 10 juillet 2012 at 00:05

    Hasard total, je zappe et je tombe sur une rétrospective rapide de la carrière de Carl Lewis sur Trace Sport (quand une chaîne musicale s’offre une déclinaison sportive, j’ai découvert y’a une semaine au début j’ai tiqué mais ils se sont positionnés intelligemment en n’attaquant pas frontalement les chaines de sport, il y a surtout des interviewes, des rétrospectives, des behind the scene). Bref on évoque sa seconde place à Séoul et l’élimination de Johnson en appuyant que Lewis lui avait une « aversion » pour le dopage. Et le voilà en interview en train de dire que le dopage est un choix moral avant tout et que lui ne s’y résoudrais jamais. si on fait un tour du monde des faux-culs et des menteurs… Marion Jones a été en taule pour parjure, dommage que les autres, ceux qui ont menti et mentent au monde droit dans les yeux ne soient pas sous serment quand ils le font. ça en ferait du monde en taule.

    • Clément 10 juillet 2012 at 01:29

      L’autre jour je lisais une interview de Tim Montgemery (recordman du monde du 100 m en 2002, 9’78″) dans l’Equipe qui a plongé pour fraude et trafic d’héroïne, après avoir été lui aussi convaincu de dopage (même époque que Jones avec laquelle il était en couple, vers 2004-2005 donc) ; passionnante, dans laquelle il émet de sérieux doutes sur Bolt et raconte comment il occupe son temps à retaper des maisons depuis qu’il a bénéficié d’une liberté surveillée… Cerise sur le gâteau, il indique qu’en prison il courait tous les jours et qu’il a très envie de reprendre la compétition.

      Bon il disait plein d’autres trucs aussi mais j’ai à moitié oublié, je retrouverai le papier à l’occasion.

  6. Jérôme 10 juillet 2012 at 08:03

    Tenez. Je vais vous poser la question provoc’. Et bien sûr, je vais commencer par y répondre pour mon compte en toute honnêteté intellectuelle même si c’est un exercice virtuel.

    Imaginez qu’en démarrant le tennis à je ne sais quel âge, à 5 ans ou 8 ans peu importe, vous vous soyez pris d’une passion dévorante pour ce jeu et que vous ayez très vite témoigné d’un talent et d’un engagement assez phénoménaux, au point que des experts, des journalistes, des membres de la fédé nationale viennent voir vos parents, les conseillers (oubliez le cas Gasquet puisqu’il s’est avéré un échec).

    Imaginez que vous arriviez à faire ça sans être un cancre à l’école, et que donc, arrivé à l’adolescence, après que vous avez été identifié comme le ou 1 des 2 meilleurs espoirs dans votre classe d’âge, se pose la question du choix de vie. Je veux être professionnel de tennis. Je veux devenir un champion et – qui sait ? – gagner peut-être un jour les plus grands tournois.

    Que feriez-vous face à la question de l’optimisation de votre condition physique afin que vous offriez à votre talent et à votre travail technique le meilleur « support » physique possible. Imaginez que ça marche super en junior. Vous remportez RG ou Wimb ou l’USO junior à 16 ou 17 ans. (pour simplifier, je ne développe pas l’hypothèse hautement probable de l’accompagnement médical dès l’adolescence pour favoriser la croissance optimale et le développement de la puissance et de l’endurance physique)

    Vous êtes le meilleur de votre académie/centre de formation. Vous battez systématiquement les autres.

    Et là, vous avez des gars qui commencent à vous dire : « t’es de la graine des champions. Si tu fais les bons choix et que tu t’y tiens, tout t’est ouvert : la victoire, la gloire dont tu rèves depuis gamin, et tous ses à-côtés. Mais pour ça, il faut que tu aies une préparation médicale optimale. »

    Pour ce qui me concerne, je me mettrai que 2 barrières :
    - Quel effet sur ma santé et mon corps (avis d’experts médicaux à la clé) ?
    - ça reste légal ?

    Et si le risque médical n’est que mineur (comme pour pas mal d’autres choix qu’on fait dans la vie) j’y vais à fond et jusqu’à la limite autorisée par le règlement, parce que je ne suis pas dupe du fait que tous les autres feront pareil et que je n’ai pas fait tout ça pour ne pas me donner toutes les chances de rester l’un de ses nombreux grands espoirs prometteurs finalement disparus des radars.

  7. Renaud 10 juillet 2012 at 08:33

    Pour répondre à Damien oui bien entendu je suggère en filigramme que le génie ne se dope pas ou moins que les autres.

    Disons qu’en prenant le début de l’olympisme, du tennis, de nombreux sports il semble évident que le dopage n’existait pas ( revoir l’excellent film les chariots de feu avec la non moins bonne musique de Vangelis) et il n’était pas rare de voir un athlète tout rafler dans sa dicipline (il suffit pour s’en convaincre de regarder en détail le palmarès des GC, Renshaw, Baddelay, Doherty, Gore pour Wimb par ex tous multi vainqueur).

    A l’époque cela ne froissait personne et le multi vainqueur en question n’aurait jamais eu l’indécence de capitaliser sur son talent ni de s’en vanter.

    Mais dans l’ombre la nature humaine rodait et les débuts d’un professionalisme certe timide, d’une reconnaissance parfois internationale et de gains financiers ont conjointement posé les bases du dopage.
    Le baron Pierre et son esprit se meurt avec la télévision, l’argent, la gloire.

    Je rebondis aussi sur le post de Marc en apportant ma pierre à l’édifice.
    Il y a un nombre important de discipline ou d’épreuve ou le dopage me semble absent… bien qu’il faudrait en cela comme nous sommes nombreux à l’avoir signalé commencer par trouver une juste définition du dopage.
    Et quand bien même dopage il y aurait il ne pourrait en aucun cas être l’élément moteur des performances ci-dessous.

    J’ai déjà cité l’alpinisme et Meisner. Les qualités requises, notament mental dans la gestion du stress, des défaillances dues aux effets de l’altitude… ne sont pas compatible avec le dopage.
    Dans la même veine tous les premiers explorateurs (pôle nord et sud, origine du Nil….)
    Les marins des courses en solitaire ont d’autres qualités et aucun dopage ne pourrait permettre de devenir l’égal de ces Tabarly, Peyron, Kersauson…
    Les apnéistes no limit
    Les hommes volants (base jumping et autres variantes) ne me semble pas compatible avec le dopage. Même si nous pourrions aussi lancer le débat du « dopage technique ». Ce qu’ils réalisent aujourd’hui ils le doivent au progrés de la science.
    De nombreux sports extrèmes ne me semble pas avoir besoin de dopage.

    Ce que je veux dire c’est qu’il ne faudrait pas non plus oublier la nature extraordinaire du corps humain et la capacité pour certains d’entre nous encore plus extraordinaire à repousser les limites théoriques de notre enveloppe charnelle.
    Quelques exemples non pas d’exploit mais des capacités humaines hors du commun
    Les évadés du goulag mis en exergue dernièrement dans le film « les chemins de la liberté », les survivants chilien dans les années 70, le compagnon de Saint Ex perdu dans la cordillière des andes, les survivants des camps….

    Je ne suis pas naif et je sais que le dopage existe certainement encore dans l’athlètisme, le vélo, le foot, le rugby maintenant et bien entendu le tennis et ma liste n’est pas exhaustive.
    Il n’est qu’une conséquence sociétale de l’époque dans laquelle nous vivons.

    Pour être clair et honnête jusqu’au bout avec ma théorie bien entendu que Nadal ou Djoko sont chargés comme des mules alors que ce serait bien moins certains pour Fed.
    Tout dans la manière de jouer, de bouger, dans l’engagement et le relachement plaide en la faveur d’un Fed propre et d’un Nadal ou Djoko chargé.
    La différence entre talent, génie et dopés

    • Patricia 10 juillet 2012 at 11:26

      Eddy Merkkx ou Anquetil étaient des génies de leur sport dopés. Pourquoi le génie ne se doperait-il pas « de surcroit » quand les « simples doués » le font ?
      - Pour se préserver ? Les sportifs ne sont pas des gens normaux (cf le témoignage de Mathias, mais aussi toutes les études des sociologues et psychologues du sport), ils ont un rapport à leur corps très instrumentalisé, une envie de contrôle sur-développée, et un rapport à la souffrance complétement décalé !
      Sans compter qu’à un certain niveau, on peut se donner les moyens de tabler sur un « dopage bien tempéré », qui exclue certaines pratiques, certains produits désignés comme nocifs.
      Faire du sport de haut niveau EST malsain, et conduit obligatoirement à se soigner. C’est ce qu’ils vivent au quotidien.
      En outre, l’impact est nettement délayé – suffisamment pour la psyché humaine (les apnéistes, alpinistes que tu cites jouent d’ailleurs constamment avec un risque vital).

      Une enquête américaine, qui avait impliqué des milliers de sportifs amateurs de haut niveau universitaire aux USA il y a une trentaine d’années, posait la question : « si un produit vous assurait à 100% une médaille olympique dans votre discipline, avec 100% de risque d’y rester 10 ans après, le prendriez-vous? » 80% avaient répondu « oui »…

      Donc, le génie ne s’abstiendrait pas « pour se préserver » mais pour des raisons morales, dans un challenge avec lui-même… Mais le génie est-il un être plus moral que le « simple talent »? Est-il plus susceptible de s’imposer des restrictions supplémentaires, qui ne touchent que lui (il est évident que le sportif qui a recours au dopage se représente qu’une partie significative de ses adversaires fait la même démarche, bien compréhensible, à laquelle il s’adonne ; son impression est renforcée par le fait que pour se doper, la fréquentation de dopés est un plus certain). Non, à la rigueur, le génie va se dire « je n’ai pas besoin de toucher à ça, je me limite déjà en ne prenant que ça, je dois quand même travailler comme un forcené et mon talent particulier est quand même ce qui me fait gagner, donc je ne vole pas ma victoire. »

      Une attitude morale propre (je décide de ne pas me doper alors que je pourrais le faire) implique la capacité à se poser soi-même des normes différentes de la norme officielle. Les sportifs se sentent différents des gens normaux, et s’astreignent à des normes différentes. Ils se réfèrent à la norme « des sportifs » telles qu’ils la perçoivent. Imaginons ce génie propre, qui s’autorise à prendre des décisions qui diffèreraient de la norme des sportifs telle qu’il la perçoit. Sa liberté d’esprit peut tout aussi bien le pousser à se fixer ses propres normes en matière de ce qu’il s’autorise…

      Non, pour moi, ce n’est ni pour se préserver, ni par moralité qu’un sportif (qu’il soit « spécial » parmi ses pairs ou pas), peut choisir de ne pas se doper : c’est par peur d’être pris et jugé. Il s’agit là d’une peur irrationnelle, qui dépasse le danger réel, et qui est cultivée par le milieu dans lequel il se trouve.

    • Colin 10 juillet 2012 at 11:58

      Magnifique post Patricia, mais je n’adhère pas à 100%. En effet malgré mon opinion personnelle générale sur le dopage (opinion selon laquelle une grosse majorité des sportifs de haut niveau se dopent régulièrement et/ou ont été dopés dans leur adolescence), j’ai également la faiblesse de penser qu’un certain nombre d’entre eux sont totalement propres. Et ce, pas seulement par peur du gendarme, mais aussi, par souci de préserver leur santé, et/ou par éthique, deux causes que tu écartes (sans me convaincre).
      Par contre je pense que ces sportifs propres ne sont pas aux premiers rangs dans leurs sports respectifs.

      • Patricia 10 juillet 2012 at 19:06

        Mais moi aussi Colin, je pense qu’il y a des sportifs de haut niveau qui ne se dopent pas ! Je voulais seulement montrer que ce qui pousse à se doper, ou ce qui empêche de se doper, peut coexister avec le sentiment (justifié) d’avoir un talent totalement exceptionnel, même au sein de l’élite.
        A la louche, ma propre impression (basée sur des déterminants psychologiques), c’est qu’entre 20 et 30% des joueurs du top 100 en tennis est dopé, qu’on passe à 80-90% dans le top 15 et à du systématique dans ceux qui trustent le top 10.

        Je pense aussi que des déterminants personnels, tels que la morale, peuvent constituer une motivation pour résister aux sirènes des produits illégaux, mais que statistiquement, ce sont des déterminants environnementaux (filière, cotoiement de médiateurs du doping) qui sont significatifs.
        Je crois que l’on peut, au très haut niveau, être soucieux de sa santé et pratiquer une assistance éclairée, un dopage surveillé. Les mecs qui font des pics à 8000M sans oxygène sont des encyclopédies médicales, sans quoi aucun n’en reviendrait. Mais ils ne font même pas ça pour l’argent et supportent des contraintes énormes…
        Qu’est-ce que ça coûte à un ascète de haut niveau qui surveille de toute façon chaque gramme qu’il mange, chaque minute de sommeil, les infractions involontaires aux protocoles anti dopage et les souffrances des séances de foncier intensif, de se relever de temps à autre deux fois par nuit pour pédaler après une prise d’EPO ?

        Quant à la peur du gendarme… tu as observé le comportement des automobilistes aux alentours d’un radar ou d’une voiture de gendarmerie ? A quel pourcentage évalues-tu les automobilistes qui ne dépassent jamais la vitesse autorisée, par principe ? Observes tu un changement de comportement vis à vis des limites de vitesse de la part de conducteurs ayant perdu presque tous leurs points ?

      • Colin 10 juillet 2012 at 19:18

        Ah mais je n’ai pas écarté la peur du gendarme comme facteur de non-dopage! J’ai juste dit que c’était un peu raide d’écarter les autres facteurs. Même si statistiquement comme tu dis, ça n’est pas très significatif.

        Pour le reste, on est d’accord

  8. Jérôme 10 juillet 2012 at 09:10

    Pas d’accord Renaud. Tout au plus me semble-t-il possible de dire que les soupçons pèsent plus fortement sur certains que sur d’autres. Mais en toute logique, on ne peut pas exclure que ces « autres » aient juste un profil radar plus discret que les autres et n’aient besoin de franchir la ligne en loucedé que moins souvent et moins intensément.

    Par ailleurs, je suis aussi en désaccord avec ta reconstruction historique qui est selon moi un total contresens historique. La compétition sportive et des fondements ont été posés non pas à l’époque de Coubertin mais en 776 avant JC (date supposée de la 1ère olympiade). Et des cette origine-là, la plus fondamentale, le sport à été la transposition symbolique, sur un mode pacifié, de la compétition entre cités-états qui étaient, par ailleurs, quasi en permanence en guerre les unes contre les autres. Dès cette origine, la logique de la confrontation sportive, comme celle de la guerre théorisée par Clausewitz, a été celle de l’escalade, celle d’aller au bout de ses moyens et de chercher autant que possible à franchir les lignes des règles et des codes de conduite.

    Il y avait tant de gloire et de récompenses materielles à la clé pour celui qui rapportait ainsi un grand prestige à sa cité que tout était bon pour gagner, et que gagner était bien sûr l’essentiel.

    Alors je vais peut-être choquer, mais pour moi Coubertin c’est une parenthèse. Dit autrement, Coubertin c’est comment on réintroduit la compétition sportive mais cadenassée par la morale des bourgeois et aristocrates rentiers de la fin du 19ème siècle. Ça n’était pas tenable car contraire à la nature profonde de la compétition sportive.

  9. Mathias 10 juillet 2012 at 09:23

    Je pense que le dopage c’est quand tu comemnce à cacher les trucs que tu utilise pour être en parfaite condition physique.
    C’est le côté « triche » et ce qu’il dénote de la moralité de son auteur qui compte.

    On pourrait pousser le passeport biométrique plus loin: les sportifs professionels auraient l’obligation de rendre publique l’ensemble de leur protocol d’entraînement.
    Comme de toute façon à partir d’un certain niveau ils notent tout, ce ne serait pas un trop gros problème administratif.
    Ils noteraient aussi l’ensemble des produits « légaux » qu’ils prennent.
    L’important serait que ces infos (sauf celels soumises au secret médical) seraient alors disponible pour le public.
    Et si quelqu’un « oublie » de déclarer un truc important, ce serait considéré comem un cas de dopage (avec certains droits à l’erreur évidemment).
    Je sais que cela ne se fera jamais car les champions ne voudront jamais dévoiler ce qui les démarque de la concurence (sans parler du secret médical), mais je pense que plus de transparence sur ce qui se passe en amont ne ferait pas de mal.
    Et je sais que je risque de me faire traiter de « big Brother » ici.
    Mais le seul remède que je vois à la « triche », c’est la transparence..

    Chacun fait ce qu’il veut avec sa santé. Mais c’est lhypocrisie et le côté mafieux qui va avec la triche qui me hérisse le poil.
    Celui que je place tout en haut de mon panthéon des tricheurs absolus, c’est Lance Armstrong. Et pas parce qu’il était plus que probablement fortement chargé. Mais surtout pour ce qui s’est passé le 23 juillet 2004, lors de la 18ème étape du Tour de France:
    http://www.youtube.com/watch?v=pJHCGx_GZkA
    Et les explications:
    http://www.redorbit.com/news/general/73924/armstrong_simeoni_clash_at_tour_de_france/
    http://en.wikipedia.org/wiki/Filippo_Simeoni
    Pauvre Simeoni! Un coureur pro presque anonyme, mais a eu juste le malheur de vouloir collaborer avec la justice.
    Voilà la façon dont les sportifs qui se dpent voient et traitent ceux qui cherchent à faire éclater la vérité.
    Et tous les « repentis » décrivent avoir vécu plus ou moins la même chose à des degrés moindre.
    C’est ce type de comportement mafieux qui est dégoutant

    • Colin 10 juillet 2012 at 11:23

      Hé oui, Armstrong, c’est vraiment la grande classe, on se croirait dans « Le Parrain ».

  10. Renaud 10 juillet 2012 at 09:59

    Jérôme j’avais fait ce parrallèle avec Coubertin, qui n’est pas à mon avis juste une parenthèse, pour donner une espèce de début et de fin.
    Bien entendu que, comme le note Karim d’ailleurs, de tous temps ont a cherché à améliorer les performances des athlètes.

    Mais disons que la défintition du dopage telle qu’on en parle aujourd’hui s’accomode mal de tes références à 776 av JC. Faut pas pousser.

    Si c’était déjà du dopage à l’époque alors le simple fait de consulter un docteur et de prendre un antiinflamatoire c’est du dopage.

    Donc je reste sur mon opinion que le dopage est le pendant de la mondialisation et de l’argent…

    Par ailleurs à la lecture de mes posts tu devrais comprendre que je suis catégorique seulement pour simplifier.
    Disons que je ne serai pas surpris d’apprendre que Nadal se dope et juste un poil plus si c’était Fed.

    Quid de ma théorie que c’est à cause des génies qu’il y a aussi dopage ?

  11. Elmar 10 juillet 2012 at 10:35

    Merci Karim. Comme d’hab, c’est un vrai plaisir de te lire.

    Le problème du dopage, c’est que finalement, les simples quidams que nous sommes n’ont aucun moyen de savoir ce qu’il en est réellement.

    A la question « qu’est-ce que le dopage? », il s’en ajoute une autre qui explique finalement la nuage face auquel nous sommes : « qui profite d’un contrôle positif révélé? ».

    Quand on voit dans quel état s’est trouvé le cyclisme après l’affaire Festina, nulle doute que les autres disciplines ont compris où était leur intérêt: tout cacher. A ce titre, il est d’ailleurs notable que les grandes affaires de dopage sont apparues du fait de contrôles douaniers (Festina) ou policiers (Giro 99). Quand la justice s’en mêle, on peut donc avoir des affaires Marion Jones ou sans doute faire tomber Lance Armstrong, ce que l’UCI n’a jamais voulu – ou n’est jamais parvenu à – faire. Et même lorsque la justice s’en mêle, il peut y avoir des coups fourrés. L’affaire Puerto est à ce titre un bel exemple de l’hypocrisie afférante au dopage. Lorsque la justice espagnole ordonne une enquête sur un médecin espagnol, les seuls grands noms à plonger sont un Allemand (Ullrich) et un Italien (Basso).

    Bref, la lutte anti-dopage est avant tout du ressort de la justice civile. Car quel grand nom a été coincé par un contrôle anti-dopage? Ben Johnson mis à part, la plupart des sportifs coincés par un contrôle étaient des seconds couteaux. Est-ce à dire que les grands sportifs ne se dopent pas? Qu’ayant plus de moyens, leur cocktail est plus difficilement décelable par les contrôles? Ou qu’ils sont protégés par les instances dirigeantes?

    Je penche largement pour cette dernière version. Si aucun contrôle positif n’a été révélé concernant Armstrong, c’est parce que le cyclisme a cherché à se racheter une virginité après l’affaire Festina. Si aucun contrôle positif n’a lieu ou presque en tennis, c’est avant tout pour protéger le sport lui-même. J’en reviens à ma question de départ: « qui profite d’un contrôle positif révélé? ». Certainement pas le sportif lui-même; certainement pas le tournoi non plus, qui se verra amputé d’une tête d’affiche; et encore moins le sport lui-même qu’on regardera désormais d’un oeil suspicieux; pas les spectateurs non plus, qui ont envie d’assister à un spectacle toujours meilleur: c’est la schyzophrénie dont parle Karim.
    Si Nadal ou Federer s’étaient fait contrôler positif en 2006, le public aurait été sevré de leur duel durant les deux années suivantes. Qui a vraiment envie de cela?

    Dès lors, j’ai une position très cynique sur le sujet et je pense qu’il vaudrait mieux légaliser le dopage. L’hypocrisie prendrait fin et chaque sportif aurait un choix de vie: la gloire sportive mais la mort à 40 ans ou l’anonymat sportif mais une vie longue et saine…

    • Colin 10 juillet 2012 at 11:15

      La légalisation du dopage permettrait de résoudre le problème de l’éthique sportive, et celui, afférent, de l’hypocrisie du sport de haut niveau. En revanche, cela ne résoudrait pas le problème de santé publique. Rappelons à ce sujet qu’une partie importante du dopage (pour ne pas dire la plus grosse partie, dans certains sports) se fait à l’adolescence, donc sur des personnes mineures.

      • Patricia 10 juillet 2012 at 11:39

        La légalisation du dopage aurait des conséquences négatives phénoménales sur les populations fragiles économiquement et de par leur âge. Elles mettraient le pouvoir et la gloire du résultat sportif tout entière aux mains des lobbies pharmaceutiques, pour qui le sportif ne serait que l’emballage du produit à commercialiser. La recherche la plus risquée, chez de jeunes enfants, serait monnaie courante. Le « déchet » ne comptera pas, et les expériences les plus risquées délocalisées de façon massive dans des pays où l’on risque de crever demain de toutes façons. Il y a des maffias qui trafiquent des organes. Des parents qui vendent ou louent leur gosse sur Internet. De la recherche bénie par la légalisation respecterait-elle quoi que ce soit ? Ou alors on impose des restrictions et la danse de la dissimulation continue… Sachant que ce qui fera la différence en termes de résultats, outre les moyens pharmaceutiques mis en oeuvre(et donc le fric du sportif) c’est la transgression, l’âge auquel on aura démarré la démarche d’assistance rationalisée. Et sur le versant négatif, a contrario, ce sera la nocivité des produits. Du cheap pour les pauvres et les mauvais, du low toxic pour les riches et les meilleurs…
        Pour ma part, je préfère de très loin l’hypocrisie !

      • Colin 10 juillet 2012 at 12:05

        On est bien d’accord, il s’agit d’un problème de santé publique, infiniment plus grave que celui de l’éthique sportive, qui est quand même, avouons-le même si on passe notre temps à jaser dessus sur ce forum, un peu secondaire en comparaison.

        Moi, l’hypocrisie, ça me débecte, c’est comme les mafieux qui te jurent la main sur le coeur « mais non, mais non, nous ne pratiquons que des activités purement légales ».

  12. Renaud 10 juillet 2012 at 10:41

    Ou pour simplifier là ou le « sans génie » aura besoin de tout l’arsenal pour essayer ne serait-ce que de faire jeu égal avec le génie, ce dernier n’aura besoin que du minimum
    Disons que la course à la surenchère commence par ceux qui par nature n’ont pas reçu le même don pour un sport (dans l’article qui nous intéresse) que d’autres.

    Et je le redis nul classifcation de raçe, de peuple, de morale ou que sais-je encore dans mon constat.

    Le génie à mon sens est hors de toute contingence.
    Pelé aurait pu être blanc, noir, jaune, agnostique ou fervent religieux, bon mari et père de famille ou célibataire endurci égoiste là n’est pas la question.
    Il était né pour le foot comme d’autre pour le tennis suivait mon regard.

    Pour revenir sur la partie esthètique que je rapproche de génie je me faisais la reflexion.
    Faite voir à un gamin d’ou qu’il soit des bouts de match Ali-Foreman à Kinshasa, Comaneci à Montréal en 76, Messi dans certaines actions, Jordan, Richardson, les 2 derniers points du 2ème set de Fed Dimanche… et que voudrait faire ce gamin si ce n’est imiter ces génies.

    • Colin 10 juillet 2012 at 11:08

      Renaud, je crois qu’on a bien compris ce que tu voulais dire mais ta théorie est d’une naïveté sans fond.

      Tu as d’ailleurs toi-même autodétruit ta théorie en citant McEnroe comme exemple.

      On peut être génie et dopé, les deux ne sont en rien antinomiques.

  13. Mathias 10 juillet 2012 at 11:13

    Dans un resgistre plus léger, voilà une nouvelle d’un FFF de la 1ère heure:
    http://www.24heures.ch/sports/actu/pari-succes-federer-profite-ong/story/16370799

    Antoine: prends en de la graine!

  14. Renaud 10 juillet 2012 at 12:30

    @ Colin
    Trop facile d’éluder le débat par une soit disante naiveté de ma part

    Bien sur le problème de santé publique lié au dopage existe (pour mémoire un sondage il y a pas si longtemps sur de jeunes ados américain révelait que plus de 70% d’entre eux ne voyait aucun problème de se doper pour réussir une carrière sportive quand bien même le postulat de départ était un risque de mortalité accrue au dela de 40 ans !!!)

    Bien sur il y a comme soulevé par certains un dopage à 2 vitesses suivant tes moyens.

    Bien sur je ne nie pas le dopage et ses pendants drogue, alcool… et aussi certaines vie d’après carrière ruinés par les excés…
    Etc Etc Etc.

    MAIS du fait de la différence énorme entre certains humains pour certtaines activités il me semble évident que certains ont recours au dopage quand d’autres n’en ont pas besoin ou moins besoin et on en revient à la définition du dopage… quels en sont les contours, début, fin…

    Merci aussi de répondre sur toutes l’absence de dopage dans les « sports ou aventures » queje cite. Apnée, alpinisme, voile en solitaire, sport extrème…

    Que je sache Guillaumet (l’ami de St Ex) n’était pas dopé, que je sache les échappés du goulag non plus, scott, admundsen … non plus…

    • Damien 10 juillet 2012 at 14:03

      Jean-Claude Van Damme, sors de ce corps !

      Plus sérieusement, je penses que tu te trompes. Le dopage est inhérent au sport et à la compétition. C’est juste une forme de tricherie un peu particulière. Là où il y a dépassement de soi ou d’un autre, le dopage a sa place aux coté des autres formes de tricherie.
      Quant à ton exemple des sports aventures, regarde le témoignage de Mathias : ici, nul question d’argent ou de mondialisation, ou de génie. Ce sont justes des gus qui « veulent se dépasser », et qui mettent le doigt dans l’amélioration physique non naturelle. Je te laisses imaginer ce que d’autres peuvent essayer pour aller encore plus loin.

      Ceci dit je le répète, je n’adhère pas au « tous dopés » à haut niveau.

      Quant à la notion de génie qui n’en n’a pas besoin, que fera le génie le jour où il se sent menacé par un adversaire qui le talonne puis le dépasse (quelle que soit la manière dont cet adversaire y parvient) ?

    • Ulysse 10 juillet 2012 at 14:51

      Ce que je vois de potentiellement naïf dans ta théorie, c’est de classer l’humanité en deux populations distinctes: les génies qui peuvent fonctionner à l’eau claire et le pauvre commun qui pour suivre le standard établi par les premiers est bien obligé de se charger comme une mule.

      Définir le dopage c’est facile. Il y a un règlement en vigueur le jour J. On est conforme ou on ne l’est pas. C’est déterministe. Si l’oeuf djokovien est permis ce n’est pas du dopage. Si demain ça devient illégal ce sera du dopage. C’est donc la loi qui définit le dopage, d’une façon aussi rigoureuse et dépourvue d’ambiguïté qu’un ensemble règlementaire approuvé par Antoine. Je ne vois pas comment on peut en douter.

      Par contre définir le génie c’est beaucoup plus dur, je verrais ça personnellement comme une capacité d’adaptation supérieure, qui est aussi une définition générale de l’intelligence. Mais le génie n’est pas binaire comme l’est le dopage. Sur l’échelle du génie, il n’y a pas deux catégories mais un continuum, et tout le monde conviendra que Nadal malgré son style physique et son plan de jeu basé sur la régularité est probablement très haut sur cette échelle dans son sport.

      L’esthétisme du jeu de Federer le fait proclamer « génie », mais l’esthétisme est un genre qui s’apprend. Le Maestro dont on connaît la dévotion à on sport a probablement fait des gammes très jeune comme un forcené pour acquérir le soit-disant « naturel » qu’il montre aujourd’hui. Comment évaluer sa part de génie ? Inversement je trouve le joueur Nadal assez génial pour son coté félin alors qu’il a été façonné comme Frankenstein par Tonton Toni avec des éléments parfaitement artificiels et disparates dûs à sa particularité de droitier contrarié.

      Bref pour moi on ne peut pas faire plus objectif que la distinction dopé / pas dopé, alors que le génie est très difficile à évaluer. On sous-estime toujours la quantité de travail sur laquelle est fondé ce prétendu génie. Je suis un FFF assumé, je n’ai pas douté, même début octobre 2011 et je le vis très bien, surtout cette semaine, mais je ne considère pas nécessairement l’homme de Bâle comme un génie du tennis, plutôt comme un grand professionnel dont la formation a été bien pensée plutôt que précipitée.

      Les génies sont ceux qui ont des résultats disproportionnés par rapport à l’effort investi par eux-même et leur entourage dans leur carrière. Les premiers nomns qui me viennent à l’esprit sont McEnroe, Rios et Leconte. En dehors du tennis je rajouterais Platini, Bubka. Il y en a surement beaucoup d’autres. Petite précision: un génie dans son domaine peut être le dernier des cons en général, mais ce n’est pas une obligation non plus.

      • Elmar 10 juillet 2012 at 15:54

        Pas mieux.

      • Damien 10 juillet 2012 at 16:57

        Je cosigne, je ne saurais mieux dire.
        C’est même rageant de voir quelqu’un savoir mettre sur papier ce que l’on pense, bien mieux que si on l’avait fait nous-même. Etrangement ça m’arrive souvent par ici…

    • Colin 10 juillet 2012 at 14:58

      « l’absence de dopage dans les « sports ou aventures » que je cite. Apnée, alpinisme, voile en solitaire, sport extrème… » Ben, justement, rien ne prouve que ces sportifs là ne se dopent pas; l’absence de contrôle antidopage dans ces disciplines autorise la suspicion. Un navigateur qui fait une traversée en solitaire et qui ne peut pas dormir plus d’une heure ou deux par jour pendant 15 jours, je ne vois pas bien ce qui l’empêchera de prendre des amphètes, ça reste ce qui se fait de mieux pour lutter contre le sommeil.

      Quant à Guillaumet, les rugbymen chiliens ou les évadés du goulag, ce n’est pas du sport, c’est de la survie, et ce n’était pas choisi mais subi, donc c’est hors sujet.

      • Pierre 10 juillet 2012 at 17:20

        « l’absence de dopage dans les « sports ou aventures » que je cite. Apnée, alpinisme, voile en solitaire, sport extrème… ». Alors là, non et non ! Ce n’est pas parce qu’une femme est seule et voilée qu’elle n’a pas le droit de se doper.
        Je sors illico.

  15. antsiran23 10 juillet 2012 at 15:03

    Je vais faire preuve de bonne foi : tout le monde n’a pas besoin de se doper. Je ne parle que de tennis. Caractéristiques : utilisation d’un outil et nécessité de savoir s’en servir. Et de la bonne façon de s’en servir dépend l’efficacité que l’on trouve.

    Alors évidemment, ceux qui n’ont pas de facilité par rapport à cet outil, ont développé d’autres armes : la course à pieds, la capacité à s’ériger en MUR face aux vrais joueurs de tennis. Pour cela il faut développer des qualités athlétiques extrêmes. Nole et Nadal y sont parvenus en devenant les plus costauds en la matière.

    En face, les joueurs de tennis ont dû s’adapter et devenir un peu plus costauds. Mais sans en avoir le comptage, je suis convaincu qu’un Federer passe en moyenne moins de temps sur un court (en match) que les 2 autres. Et si par malheur le match dure, on le voit passer par des hauts et des bas que nos deux athlètes ne connaissent pas.

    On comprend donc que pour être compétitif quand on n’est pas très habile, il ne reste qu’à être super costaud. Donc dopage pour les uns et pas besoin pour les autres.

    Donc aucune fatalité !

    « Le geste de Nadal consomme de l’énergie, celui de Federer en produit » dixit feu l’écrivain David Foster Wallace

    • Colin 10 juillet 2012 at 15:20

      D’ailleurs Federer finit ses matches moins fatigué qu’il ne les a commencés, c’est bien connu. Et s’il pouvait jouer 10 sets d’affilée, il finirait par voler au dessus du court grâce à toute cette énergie accumulée.

      • Marc 11 juillet 2012 at 03:01

        C’est pourquoi on reproche à Federer de perdre les matchs en 5 sets et d’avoir explosé physiquement contre Nadal lors de la finale de l’OA 2009 (6/1 au 5è set) contre un Nadal en pleine forme après avoir joué 5h la veille :-)

        Soyons sérieux, quand as-tu vu Fed frais comme un gardon dans un match long ? Pourquoi a-t-il fait le max pour gagner le 4e set contre Djoko à RG 201, sachant qu’il exploserait au 5è set ? Pourquoi explose–il (6/1 au 4è set) contre Nadal en finale de RG ? Pas parce qu’il est fatigué et n’arrive plus à tenir le rythme et à se déplacer aussi rapidement et à taper des revers à 1 main au-dessus de l’épaule ?

        Il faut arrêter de faire croire qu’il ne décline pas physiquement…

  16. Ulysse 10 juillet 2012 at 15:40

    j’ai un collègue qui fait du vélo en amateur élite, avec des futurs pros même si lui ne le sera jamais (il a 35 ans). Il fait entre 3000 et 4000 km par mois suivant les échéances à préparer. Il est méchamment fit. Récemment il a acheté une nouvelle selle à structure carbone sur internet à un prix qu’il a refusé de me dire tellement c’était ridiculement élevé pour gagner 25 grammes. Il optimise sa performance et celle de son vélo avec un soin passioné. Il refuse de monter un escalier ou de faire une pompe, de peur de développer un milligramme de muscle superfétatoire qui ne serait qu’un lest non directement utile au pédalage. Des Gigas de littérature hyperspécialisée, des Megas de fichiers excel de programme d’entraînement et mesure de la performance avec cardio-fréquencemètres couplés à du GPS le tout communiquant par blue tooth… Je vous passe les détails, j’en ai connu des tarés dans ge genre de beauté mais lui il a le ponpon.

    Il est bien sur qu’un type comme ça, même amateur et dont l’activité n’a pas d’autre enjeu financier que d’être un gouffre d’une bonne taille, ne dédaigne pas un peu de potion magique. Je ne sais pas exactement ce qu’il prend mais je sais qu’il achète des compléments sur internet et consulte épisodiquement un médecin du sport pour s’assurer qu’il ne se fait pas de mal, mais apparemment il ne prend pas du super-efficace.

    Les cyclosportives en élite ne sont pas soumises au contrôle anti-dopage mais il m’a déjà clairement dit qu’un dopage clairement illégal et apportant un plus significatif était répandu parmis les meilleurs, que tout le monde le sait, que c’est évident de par les évolutions soudaines de performances de certains, et aussi par la performance pure des meilleurs qui est parfois inhumaine. Que lorsqu’un coureur sprinte pour s’échapper d’un peloton alors que tout le peloton est en file indienne roue dans roue à plus de cinquante à l’heure avec le coeur en zone rouge, et qu’on a l’impression que si on relève juste la tête on perd 10 mètres, ça met mal à l’aise.

  17. Le concombre masqué 10 juillet 2012 at 17:51

    Je voila bien que cet article a l air monumental, je ne l ai pas lu, je me le garde pour plus Tard…je vould is simple end partager avec vous ma joie pour la victoire de Roger! Et comme Nath, je n ai pas resiste à la recherche d archives : je vous l avais bien dit :
    Le concombre masqué 01/07/2010 at 10:31
    Ce qui est rigolo c’est de penser que Federer ne va plus rien gagner alors que Sampras gagne l’US 2002 après deux ans de disette.

    Certes, mais pas que!

    Ce qui est rigolo c’est de penser que Federer ne va plus rien gagner alors que Ljubicic a gagné à Miami et Roddick à Indian Wells cette année, alors qu’ils sont aussi vieux que lui et n’ont pas le quart de son talent.

    Ce qui est rigolo c’est de penser que Federer ne va plus rien gagner alors que son passage à vide depuis 6 mois, est grosso modo équivalent à celui de Murray depuis l’OA, et reste inférieur à celui de Nadal pendant un an et celui de Djoko. Les trois autres sont revenus et sont tous en demi.

    Ce qui est rigolo c’est de penser que Federer ne va plus rien gagner alors qu’Agassi gagne l’OA en 2003.

    Ce qui est rigolo c’est de penser que Federer ne va plus rien gagner et systématiquement perdre contre des Delpo Berdych et Soderling, quand on voit que Del Po peut se blesser si gravement, et quand on connait la carrière de types comme Safin. Les cogneurs, c’est pas durable comme style de jeu. Ca fait des coups d’éclat. Et tant mieux d’ailleurs!

    Ce qui est rigolo c’est de penser que Federer ne va plus rien gagner alors qu’il est numéro 3 mondial, et on nous a suffisamment râbaché comment c’était facile avec 32TDS pour les quatre premiers mondiaux d’arriver en demi sans forcer dans les grand chelems.

    Ce qui est rigolo c’est de penser que Federer ne va plus rien gagner alors que Korda a gagné un Open d’Australie et Gomez Roland Garros 1990.

    La liste est sans fin. Fed gagnera moins qu’avant. Mais on ne passe pas du niveau « survoler un grand chelem » a « bon a rien » en 6 mois.

    Quelquechose qu’il ne faut pas oublier, c’est qu’il s’agit de sport. Fed ne sera plus systématiquement le favori de ses matchs. Mais le principe du Sport c’est bien que ce n’est pas toujours le favori qui gagne.

    Sinon, ça sert à quoi de faire des tournois? Y ‘a qu’à filer le titre au uméro un mondial s’il est inscrit et pas blessé. Le number one (à part Roger) gagne moins de 10 titres par an. Ca laisse de la place pour les autres quand même…

    Je ne sais pas copier le lien mais je vous conseille à tous d aller faire un tour sur l article des quarts de Wimbledon 2010, pour voir ce que l on racontait à l’époque!! Dans l’article post Roland 2010, Karim prédit quand même la défaite de rodge en 1/4 à Wimbledon!!

    On se poilait quand même Pas mal à l’époque !

    Je vous embrasse.

    C.

  18. Djita 10 juillet 2012 at 18:12

    Je pense que cette année on va voir quatre vainqueurs de GC différents. En effet Murray peut gagner l’US OPEN. C’est sa meilleure surface. Et il va tout donner pour ne pas retourner les mains vides en Écosse.
    Ce serait la première fois depuis x temps que 4 joueurs différents se partagent les titres de GC. Ça pourrait être le cas chez les filles aussi. Ce serait super de voir ça.

    • Colin 10 juillet 2012 at 19:09

      Tout à fait d’accord, sauf que pour ce qui me concerne, je préfèrerais que ce soit Tsonga, DelPotro ou même Berdych ou Isner qui gagne l’US Open plutôt que Murray (même si la probabilité est bcp moins forte, je l’admets).

      Désolé, je n’arrive pas à trouver ce garçon sympathique ni à m’intéresser à son jeu.

      • Patricia 10 juillet 2012 at 23:24

        …sympathiques ou pas, je n’accroche pas au jeu des 4 cités, si c’est au mérite, autant que Ferrer gagne… En fait, je préfère même son jeu à ceux des sus-cités, allez David ;-)

      • Colin 11 juillet 2012 at 09:50

        Ferrer, je ne l’ai pas mis dans ma liste car la proba qu’il gagne à l’USO est nulle (ce qui est le cas aussi de Gasquet). Ceci dit ce serait bien qu’il commence par gagner un Masters 1000, ce qui ne lui est encore jamais arrivé.

        (Bon, c’est aussi le cas pour Isner, je reconnais)

  19. Jérôme 10 juillet 2012 at 19:26

    C’est possible mais pas certain. Murray a eu beaucoup de mal à arriver en finale de ce Wimbledon alors qu’il était porté par son public. Après avoir très bien joué en demi de l’OA et en finale de Wimb, ne va-t-il pas connaître un contrecoup façon Agassi après RG 1991.

    J’insiste mais on a selon moi tort d’identifier Murray à Lendl au motif qu’il le coache.

    Lendl n’avait su’un problème de mental qui le faisait se déliter dans les finales de GC. Mais son jeu n’était pas intrinsèquement en cause. Il n’était pas attentiste, avait un gros service, un enormissime coup droit, et à rapidement si se construire un solide revers.

    Murray avait 2 pépins : le problème de mental dans les grandes cocasses en GC mais aussi un problème de style de jeu trop attentiste avec un coup droit trop faiblard à une époque ou les conditions de jeu lentes favorisent, sur le dur qui fait 70% des tournois disputés par les joueurs, avantagent les grands frappeurs attaquants et réguliers à la fois.

    Depuis l’OA 2012, Murray ne se liquéfie plus en phase finale de GC contre un des 3 autres cadors. J’ai regardé hier soir en quasi-intégralité la finale de Wimb et Murray a super-bien joué et a été hyper-solide mentalement.

    Mais son gros problème structurel c’est qu’il a perdu contre un Federer très bon mais pas goatique non plus parce que Federer a tout simplement un meilleur jeu sur gazon que quiconque de même que Nadal à le meilleur jeu sur terre battue. Federer a été globalement plus offensif que Murray et à bien davantage pris l’initiative parce que c’est sa conception du tennis depuis toujours. Alors que pour attaquer à fond toute une finale de GC à Wimb, Murray doit faire violence à son Moi tennistique profond qui ne consiste pas autant à dicter le jeu et à conclure vite.

    Je ne dis pas que Murray ne gagnera jamais un GC ou l’USO mais il a un vrai risque de devoir continuer à se contenter de la veuve poignet dans la mesure où :
    - Federer va à mon avis connaître un sacré rush d’ici la fin de l’été.
    - Nadal ne va pas systématiquement perdre en 1ère semaine des GC.
    - Djokovic ne joue pas mal du tout même s’il ne plane plus comme en 2011.
    - les 3 furieux précités vont avoir méchamment les crocs à Flushing, chacun voulant à tout prix être celui qui reportera un 2ème titre du GC en 2012.

    Et s’agissant de Federer, je pense qu’il s’arrêtera à Wimbledon 2014 s’il gagne le titre cette année-là. Et au feeling je pense que ce sera le cas et que ce sera plutôt son 8eme Wimb que son 9ème. Et je pense que désormais c’est surtout à Wimb et à l’USO que Roger conserve de fortes chances de gagner encore des GC. Pour moi, il sera toujours le 1er des favoris sur ces tournois même malgré le super saturday. À l’OA et à RG, en revanche, ça devient trop lent pour lui et pour son physique.

  20. Coach Kevinovitch 10 juillet 2012 at 19:55

    Sacré article avec beaucoup de choses à dire.

    Je commenterai plus tard la théorie de Renaud avec laquelle je ne suis absolument pas d’accord surtout parce que je pense qu’il passe à côté de la véritable raison non seulement du dopage mais de ta triche en général.

  21. Renaud 10 juillet 2012 at 22:08

    J’adore ce site, plus j’en lis certains moins je suis d’accord avec moi-même, puis j’en lis d’autres et je redeviens d’accord avec moi.
    Extra de discuter et d’échanger avec vous.

    En plus comme le dit Damien parfois je pense un truc, je l’écris mais je rebondis je diverge etn au final j’aurai envie de dire encore autre chose.

    Mais bon, je reste globalement sur ma position que tout le monde n’est pas logé à la même enseigne et que partant de ce constat tout le monde ne se dope pas ou pas aussi intensément.

    Record actuel plongée no limit -214m.
    C’est du sport donc c’est pas hors sujet Colin ?
    Dopage ou pas n’est pas la 1ère question, probablement qu’il n’existe pas 10 hommes au monde voir moins capable d’un tel exploit
    D’autres exemples, Kasparov aux échecs dopage ou pas peu importe, à son époque il n’y avait pas 5 personnes au monde capable de lutter avec lui…

    C’est un sujet tellement vaste ces questions de dopage.
    Rien que sur l’oeuf de Djoko par ex, c’est pas interdit donc c’est pas du dopage d’accord sauf que l’oeuf en question n’existe qu’en peu d’exemplaire et que c’est horriblement cher donc 99% des autres joueurs ne pourront jamais l’acheter alors c’est du dopage financier.
    Etc, Etc…

    Revenons au tennis,
    La fin de l’année s’annonce somptueuse.
    Il y a quand même encore 4 master 1000, les JO, le masters et l’USO ce qui fait encore un bon nombre de point à distribuer et à défendre.
    Sans vérifier je dirai en 1/ Djoko en 2/ Fed puis Nadal et Murray.

    Djoko est quand même en forme et il sait comment gagner un GC, Nadal ne sera pas aux fraises toute la fin de l’année, Fed va être gonflé à bloc et Murray sait maintenant qu’il peut le faire.

    Hâte de lire Coach puisque nous sommes rarement d’accord, j’apprendrai certainement quelque chose pour d’une part m’ouvrir sur la vision d’un autre et d’autre part renforcer ma position après réflexion.

  22. Ronald 10 juillet 2012 at 22:14

    Super article, très agréable à lire, bien écrit et documenté.

    Il est à peu près évident que nombre de joueurs ne tournent pas à l’eau claire, le pb est que l’ITF – comme dit dans l’article et pas mal de commentaires – n’a aucune envie de s’attaquer au pb et se contente de faire tomber des seconds couteaux (dernier en date : Kutrovsky, obscur bulgare pris par la patrouille en février…)

    Au passage, je viens de découvrir un excellent site sur le sujet : http://tennishasasteroidproblem.blogspot.fr/

    Et je viens de découvrir que Del Moral, un médecin d’Armstrong qui vient de se faire suspendre à vie, a bossé dans une clinique en Espagne avec qqes tennismen/women, dont Andreev, Ferrer et Errani…

    • Patricia 11 juillet 2012 at 07:34

      Et Marti, leur ravitailleur, est espagnol…

  23. Renaud 10 juillet 2012 at 22:21

    @ Colin
    Sur les navigateurs, alpinistes effectivement il n’y a pas de contrôle.
    Mais de ton côté tu fais de gros effort pour faire semblant de pas comprendre.

    Dans les exemples que je donne, en aucune manière le dopage ne serait que le début d’une solution pour faire ce qu’on fait en leur temps les Messner, Bonnati, Terray en alpinisme, Tabarly ou autres marins …

    Une aide pourquoi pas mais les qualités requises sont au dela du dopage.

    Ce que je voulais aussi mettre en exergue en parlant d’autres grands exploits humains hors considération sportive.

  24. Renaud 10 juillet 2012 at 22:29

    Merci de m’informer en quoi Mc Enroe se dopait.

    • Clément 10 juillet 2012 at 22:56
    • Bapt 10 juillet 2012 at 22:56

      stéroïdes je crois… pour augmenter sa masse musculaire j’ai cru comprendre… 

      • Marc 11 juillet 2012 at 02:54

        quand tu le regardes, as-tu eu l’impression que sa masse musculaire a augmenté ? Ce ne devait pas être de la bonne, car cela n’a eu aucun effet…

        • Patricia 11 juillet 2012 at 07:38

          C’est d’autant plus troublant quand on voit la carrure de mecs deux fois plus épais que MacEnroe quand on SAIT qu’il a pris des stéroïdes… Dans un sport aérobie comme le tennis, où on court 4 heures par jour, il est quasi impossible de prendre de la masse musculaire sans un travail énorme ; et il est impossible de prendre 5 kgs de muscles en 5 semaines en s’entraînant en parallèle.

    • Jeanne 10 juillet 2012 at 23:52

      Au détriment de sa masse intellectuelle ?

  25. Coach Kevinovitch 10 juillet 2012 at 23:34

    Avant d’exposer ma thèse sur le dopage, je tiens à apporter quelques annotations à l’article de notre Yoda vert qui se dope dans le mauvais sens pour les pronostics.

    « Qui n’a pas vibré pour la folle épopée de Michael Phelps à Pékin ? » Pas grand monde parmi les non-américains et les non-fanatiques de Michael, même pour un suiveur assidu de la natation comme moi. C’était un peu trop écrit, il y avait à la base, 6 courses où il était sûr de gagner (5 d’entre elles ont été d’un non-suspense mortifiant), 1 presque sûr (le fameux 100m papillon avec Cavic qu’il a vraiment gagné, il y a des photos à l’appui), 1 où c’était incertain mais dans cette dernière, il n’a pas été l’acteur principal. Mais très franchement, je m’y attendais trop grandement pour que ce soit quelque chose d’exceptionnel :il avait déjà gagné 7 médailles d’or aux Championnats du monde de Melbourne l’année précédent Pékin, seul un faux départ d’un coéquipier dans le relais 4x100m 4 nages US a fait perdre la probable huitième car c’est une course où les US (chez les hommes) n’ont perdu que 2 fois en 26 rendez-vous mondiaux (JO + CM).

    En revanche, quand on nous fait croire qu’on peut disputer 17 courses en une semaine sans se doper, on nous prend vraiment pour des imbéciles.

    Carl Lewis est la plus grande escroquerie du sport. Même les grands gagnants qui ont abusé du dopage ne sont jamais allé aussi loin que lui. Il a réussi le tour de passe-passe de prendre la médaille d’un dopé en tant que premier non-propre alors qu’il était lui-même dopé! Le voir être toujours une icône du sport mondial est quelque chose d’abject. J’ai largement plus d’estime pour Ben Johnson.

    Le cas Chambers est symbolique des affres du sport-business, j’y reviendrai plus tard.

    Flo-Jo: Si j’étais Renaud, en regardant la technique de Flo-Jo, je dirais qu’elle était une génie dans son art, née pour faire du sprint donc elle ne s’est pas dopée. Parce que oui, il est communément admis que la technique de Flo-Jo était parfaite, sans doute l’une des plus pures du sprint féminin. Redevenant moi-même, je tiens à préciser que pour son fameux record du monde du 100 mètres des quarts de finale des sélections olympiques US de 1988, un anémomètre avait mesuré 5 à 5,5 m/s de vent alors que la limite est de 2 m/s pour qu’un temps soit validé). Le record du monde valable (pas propre, valable) est sans doute le 10″61 qu’elle a fait en quart de finale des JO. Niveau dopage, quand la madame avait dit des propos comme « Nous voulions montrer que nous étions largement supérieures aux allemandes de l’est », j’appelle ça des aveux.

    Le cyclisme est le seul sport qui a osé admettre que la vaisselle était sale. Le problème est la vaisselle est infinie donc on le voit toujours en train de nettoyer. Une personne qui nettoie toujours chez lui, c’est qu’il y a toujours de la saleté chez lui. Comme il est le seul sport à le faire, il passe pour le seul sport sale.

    L’inflation des records de natation des années 2000 ont été dues aux 3 boom des combinaisons: le premier en 1999-2000 avec l’apparition des combinaisons en peau de requin, le second en 2008 avec la fameuse Speedo LZR composé à 50% de polyuréthane qui a causé la vague de records pré et pendant les Jeux de Beijing, le troisième en 2009 avec la Jaked 100% polyuréthane qui a causé des championnats du monde de Rome 2009 où les exceptions étaient des courses sans record du monde (ce n’est arrivé que 2 fois sur 34 courses!). Les deux dernières fournées de combinaison faussaient tout car elles gommaient les gros défauts (endurance, technique moins aboutie ou trop en force) de certains mas pas de tous. L’étendue des dégâts a été terrible: aujourd’hui aucun record du monde n’est antérieur à 2008!

    Mode subjectif on: Ian Thorpe est propre, j’appelle Swimming Australia (la fédé australienne) de ce pas pour te faire coffrer. Argument choc: in Renaud Style, Ian Thorpe est né pour nager, c’est un génie, sa technique superlative en nage libre est reconnue de tous comme l’une des plus belles, fluides et sans effort de l’histoire de la natation à égalité avec Alexander Popov donc il n’est pas dopé. Tu corrigeras ça! :mrgreen:

    « Le même Jim évoquera de manière sibylline quelques années plus tard le rôle du dopage dans les performances de l’immense Pete Sampras. Mais là on touche évidemment aux limites de la science-fiction ! »

    Karim, sois sérieux deux secondes. Les années 1990 sont les années EPO, ce sont les années où le dopage est peut-être à son paroxysme (les secrets de la RDA ne sont plus….secrets justement!) et donc tu vas te mettre à penser que celui qui a dominé le tennis pendant ces années-là ne s’est pas dopé??? Ben voyons….. Ce n’est même pas drôle!

    « Les débordements affrontements récents entre Rafael « Cyborg » Nadal et Novak « Humanoïde » Djokovic ont laissé perplexe le monde de la petite balle jaune. Journalistes, commentateurs, ex-stars à la retraite, adversaires, chacun y est allé de son incrédulité et cette nouvelle rivalité bionique a sérieusement écorné la présomption d’innocence qui prévalait dans le tennis. Innocents jusqu’à preuve du contraire, mouais »

    J’ai le souvenir d’une personne qui avait joué 5 sets et 5 heures de jeu contre Cyborg sur la surface la plus exigeante physiquement en tenant aussi bien le coup que Cyborg. D’ailleurs cette même année, cette personne a joué plus de matches dans la saison que Cyborg et Humanoïde (d’ailleurs, j’ai trouvé son secret, j’y reviens plus tard!) n’ont jamais joué en une saison en comptant toutes les saisons de leur carrière. C’est le même joueur qui a mal au dos le lundi en interrompant le jeu « illégalement » et qui termine la semaine en jouant avec une vitesse de déplacement folle digne de sa grandeur qui déroute des joueurs six ans plus jeune. Je suis très étonné que son nom soit absent de ton article. C’est étrange, il est loin d’être inconnu, son nom c’est….c’est….c’est…. ROGER FEDERER!

    Petite session film d’horreur. L’EPO est démodé désormais, le nouveau produit phare est quinze fois plus spectaculaire! Il s’appelle l’AICAR: http://www.sports.fr/cmc/cyclisme/201212/aicar-la-nouvelle-menace_445559.html

    Comme tout bon produit dopant de pointe, il est indétectable dans le sang (pour le moment) mais ce sont ces effets qui sont plus intéressants: « Il faut dire que l’Aicar a tout du produit miracle. Il fait maigrir, en brûlant les graisses, tout en renforçant les tissus musculaires par dilatation des vaisseaux sanguins. »

    Il fait maigrir en brulant les graisses tout en renforçant les tissus musculaires!!! Hum!

    Si on rajoute ceci: « En 2010, Libération rapportait que des chercheurs californiens avaient testé la pilule magique sur des rongeurs. Le bilan est effrayant: les souris dopées à l’Aicar ont réussi à courir 44% plus longtemps que leurs congénères »

    Je vous pose la question: Quand vous pensez à un joueur de tennis qui s’est aminci tout en renforçant sa caisse physique de manière spectaculaire au point qu’il est devenu l’infatiguable du circuit, vous pensez à qui? Pour ma part, je pense à Novak Djokovic.

    Au passage, vous remarquerez que l’Aicar marque la mort du faciès du dopé typique « gros muscles », il faudra surveiller aussi les très minces maintenant.

    Je vous livrerai mon avis sur les véritables raisons du dopage dans mon prochain post. To be continued…….

    • Jeanne 10 juillet 2012 at 23:51

      Je t’offre mon conseing.

    • Patricia 11 juillet 2012 at 07:41

      « Le cyclisme est le seul sport qui a osé admettre que la vaisselle était sale. Le problème est la vaisselle est infinie donc on le voit toujours en train de nettoyer. Une personne qui nettoie toujours chez lui, c’est qu’il y a toujours de la saleté chez lui. Comme il est le seul sport à le faire, il passe pour le seul sport sale »
      Je trouve la comparaison géniale ! Vive Coach !

      • Patricia 11 juillet 2012 at 07:47

        L’Aicar va donc creuser l’écart entre les meilleurs (riches) du tennis et les pauvres, qui se contenteront de l’EPO. Le fait qu’elle soit indétectable est par contre peu intéressant, étant donné que le test pour la CERA, disponible depuis 4 ans, n’est pas validé par l’ATP et que le test d’EPO est utilisé pour 2% des contrôles, uniquement en GC (un détail amusant, c’est qu’il est appliqué uniquement aux joueurs dont les paramètres en taux d’oxygène sont suspects… un contrôle négatif pour l’EPO est la preuve que le joueur est trèèèès suspect!)

  26. Jeanne 10 juillet 2012 at 23:42

    Somptueux, Karim, vraiment ! Mais tu étais dopé en écrivant cet article, forcément !

    • Patricia 11 juillet 2012 at 07:48

      Naan, génie Jeanne, génie.

  27. Jérôme 11 juillet 2012 at 00:09

    Ah Coach ! Alors que tu te refuses à produire la plaidoirie en défense auquel ton client Nadal a droit, tu te fais procureur contre Federer et Sampras au tennis ?

    Gros procédé syllogistique de ta part qui consiste à essayer de faire croire par l’absurde que les plus dopés seraient les moins body-buildés. Sorry, mais cette contrefaçon-là ne passe pas le cap des douanes. :lol:

    Certes, je ne peux en toute honnêteté intellectuelle qu’adhérer à celle de tes affirmations consistant à dire qu’il serait bien naïf de croire que le tennis aurait été miraculeusement épargné par le dopage dans les années 90. Pour autant, nouveau procédé consistant de ta part à mélanger du bon sens (ce serait absurde que de le dire) et du faux (qui a dit parmi nous qu’il n’y avait pas de dopage dans les années 90 ? Pas Karim me semble-t-il) pour là encore brouiller les pistes.

    C’est dans les années 90 qu’une très forte proportion de joueurs s’est mis à gagner énormément en densité physique, préparation physique, en s’engageant tous dans la voie ouverte par le précurseur/industrialisateur qu’a été Lendl. Sampras était très musclé, très athlétique, nettement plus costaud que Federer.
    Et les gars qui sortaient de l’académie Bolletierri, à commencer par Agassi et Courier étaient soulevaient de la fonte dans des proportions considérables.
    Que les uns portent des accusations contre les autres ne fait pas des premiers des innocents ni des seconds des types plus coupables que les autres.

    Le plus gros dans ta manip qui relève de l’absurde sans démontrer quoi que ce soit, c’est quand tu laisse à entendre que en gros le type le moins musclé serait le plus dopé. Federer aurait été le seul à avoir de l’AICAR ? Si tu regardes l’enchaînement des faits, tu reconnaitras que les raccourcis que tu opères reposent sur des postulats faux. Federer était, à l’origine, bien plus gringalet que maintenant. Il a bossé le physique pour se muscler.

    Il a joué un match en 5 sets ? Oui, et même plusieurs. Mais Federer est précisément le type qui a le plus de mal à gagner les matches en 5 sets contre les cadors en demi et finale des GC.
    Il joue au sprint, à la vitesse, en anticipant et en frappant la balle au plus tôt. Ce n’est pas la force brutale mais l’optimisation du rythme et du timing qui le caractérise, et une capacité d’anticipation et de placement extraordinaires (la fameuse « danseuse » dénoncée par certains). Tu serais donc beaucoup plus crédible si tu lançais plutôt la piste des produits qui augmentent les réflexes et la capacité d’anticipation.

    Moi, ce que je remarque tout de même, c’est que la tendance depuis les années 2000, c’est surtout de nous fabriquer des types qui ont à la fois une masse musculaire (et donc une puissance) très importante tout en gardant une vitesse remarquable ainsi qu’une constance et une endurance irréelles en intensifiant qui plus est leur débauche d’énergie.
    Ce qui me paraît le plus manifestement louche, ce sont les types qui reviennent soudainement avec un gain de masse musculaire énorme et qui le gardent (Agassi à l’automne 1990 après sa défaite à l’USO contre Sampras en expliquant qu’il a soulevé à l’infini des haltères de 120Kgs quand il ne pouvait pas soulever les 60kgs auparavant ; Alain Bernard ou Gaël Monfils qui de quasi-gringalet deviennent de véritables King Kong).
    Ce qui me paraît aussi très louche dans un genre différent, ce sont ceux qui de quasi-asthmatiques ou de rescapés miraculeux d’un cancer deviennent soudain de véritables machines de résistance physique, carrément plus vifs et explosifs au bout de 4 heures de jeu qu’au bout de la 1ère heure.

    Je me répète par rapport à un de mes précédents posts mais :
    - si je ne peux en aucun cas affirmer qu’il est certain que X est clean,
    - en revanche je ne peux m’empêcher de redire qu’un Cyborg et un Humanoïde plus vraiment humains, ça soulève de manière si visible les doutes et les questions que beaucoup de gens pensent qu’eux ils y vont probablement pied au plancher.

    • Jérôme 11 juillet 2012 at 00:14

      Parmi les King Kong rapides comme des casoars, je me dois de réparer l’oubli du plus grand d’entre eux, Usain Bolt bien sûr, dont tout le monde nous expliquait sans rire, sur un ton dythyrambique, lors de son 9″58 que les qualités physiques de ce gars était un … miracle de la nature. :lol:

      • Colin 11 juillet 2012 at 10:27

        Naan, génie Jérôme, génie.

    • Coach Kevinovitch 11 juillet 2012 at 01:20

      C’est Djokovic que j’incrimine avec l’AICAR , pas Roger! Relis bien ce que j’ai écrit. L’évolution de Djoko correspond parfaitement aux effets de l’AICAR.

      Quand j’ai parlé des « plus minces », c’est parce que justement ce qui avait interpellé l’AMA au Tour 2009, c’était justement la « maigreur » des coureurs. Un élément aux antipodes du faciès du dopé qu’on décrivait avant. C’est un changement de paradigme auquel on assiste.

      Quant à Federer, nul besoin d’AICAR pour l’incriminer, ses 97 matches de 2006, la vitesse folle de ses déplacements sont des symptômes que se suffisent à eux-même. De toute façon, tous les sportifs d’élite sont dopés selon moi donc lui comme ceux que j’aime y sont inclus.

      Pour les années 90, Karim a bien dit avec la citation que j’ai prise qu’un dopage de Sampras relevait de la science-fiction. Voilà pourquoi j’ai dit que si c’est une plaisanterie, elle ne fera rire personne!

      • Patricia 11 juillet 2012 at 07:56

        Tout à fait, quand les gens ont glosé à n’en plus finir sur l’ascension de feu Nakunpoumon dont ils n’avalaient pas la révolution sur le circuit, je n’en revenais pas : comment penser une seule seconde que Djoko n’aurait pas déjà touché à la potion magique depuis belle lurette. Je pensais à un nouveau produit, tu viens de me fournir la marque !

    • Patricia 11 juillet 2012 at 07:53

      Coach pense que Fed, Nadal et Djoko sont dopés, il n’essaye pas d’innocenter les autres en accusant le premier, mais réagit à l’absence du nom du Maître dans l’article de Karim (qui précisera d’ailleurs que pour lui, Fed se dope).

      Tu utilises un procédé semblable en suggérant que « puisque Nadal et Djokovic attirent le plus les soupçons, c’est principalement eux qu’il convient de pointer du doigt ». Il convient en effet de les citer, mais je ne voit pas en quoi ça exonère d’autres athlètes fabuleux, qui ont plus d’une fois su les contrer.

  28. Yaya 11 juillet 2012 at 00:57

    Cet article est bizarre par son timing.
    Cela change de l’ambiance de 2009. Comme si quelque chose s’était cassé ? Une sorte de lassitude après tant de grands chelem gagnés par Federer ?

    Je pense qu’il ne faut pas légaliser le dopage car cela engendrerait un immense problème de santé publique. Imagine-t-on légaliser les drogues dures au motif que cela ferait disparaitre le marché noir ? Non. les trafiquants trouveraient autre chose à vendre au noir et l’on verrait encore plus souvent dans les rues des personnes mortes d’overdose. Veut-on voir plus souvent lors des compétitions sportives des gens défaillir en direct ? Veut-on que la lutte sans merci entre laboratoires s’intensifie dans la course aux produits miracles ?

    Concernant qui est dopé et qui ne l’est pas, là encore c’est un faux débat.
    On peut se doper pour supporter une charge d’entrainement colossale lors de la pause hivernale ou de la trêve d’été et être clean durant les périodes de compétition. On peut se doper pour améliorer sa concentration, pour être plus vif, pour être plus endurant, pour être plus musclé, etc.

    • Yaya 11 juillet 2012 at 01:01

      on peut également se doper pour récupérer plus vite.
      Et comme le faisait remarquer Jean à une époque, quid des anti-douleurs ?

  29. Coach Kevinovitch 11 juillet 2012 at 01:06

    Renaud, tu dis que la propension des génies à se doper est très faible puisqu’ils sont nés pour leur sport et surtout par la phrase suivante: « A toutes les époques finalement les deuxièmes, les perdants, les bosseurs fous, courageux plein d’envie et de volonté eux aussi ont cherché par tous les moyens à rattraper les génies qui parfois sans travail, sans effort (Mc Enroe à son époque par ex) en dilletante récoltaient tous les lauriers. » Tu laisses penser que le dopage est l’arme des non-génies sans scrupule pour qu’ils passent devant les génies. Je te répond de la manière suivante:

    Une Rolls-Royce est une voiture de luxe britannique. Elle symbolise le luxe et l’élégance à l’Anglaise. Roland Matthes est un ex-nageur des années 1960 et 1970. C’est le plus grand dossiste de l’histoire en termes de médailles d’or olympiques (4 toutes individuelles, le seul à avoir remporté 2 fois consécutivement le 100m et le 200m dos aux JO) et en record du monde. Sa technique était si majestueuse et fluide, sans effort qu’il a été surnommé « The Rolls-Royce of Swimming ».
    Roland Matthes est LE génie du dos et tous les spécialistes de la natation le reconnaitront. C’est l’équivalent de Phelps en papillon, Popov pour le sprint en crawl, Thorpe pour le demi-fond en termes de perfection technique. Selon tes critères, il aurait eu une propension moindre à se doper et ces seconds dépourvus de son génie étaient encouragés à se doper pour toucher le mur devant lui.
    Seulement voilà, il y a un hic, il y a une information que j’ai sciemment oublié de mentionner: La nationalité de Roland Matthes. En effet, Roland Matthes a actuellement la nationalité d’un pays limitrophe de la France mais ce qui était son pays durant les quarante premières années de sa vie (donc de son premier plongeon jusqu’à toute sa carrière) n’était point limitrophe à la France: Roland Matthes était jusqu’en 1990….EST-ALLEMAND!!

    Du coup, le mythe prend un coup car les trois lettres RDA sont sans doute le plus grand faciès du dopé et on peut le dire maintenant malgré son grand génie, l’ami Roland était chargé avec des doses d’est-allemand!

    Cela, associé aux exemples Flo-Jo, Lewis, cités précédemment que les génies ne se privent pas pour se doper.

    Le dopage est la forme de triche absolue dans le sport avec la corruption. La triche fait donc partie du sport comme elle fait partie du monde des affaires comme les coups bas en politique, elle est partout donc inhérente à l’espèce humaine. Mais pourquoi on triche?

    En fait c’est moins évident que l’on pense. On pourrait penser qu’on triche pour gagner mais en fait, peu de gens trichent pour gagner. La raison tient plus dans une des phrases du texte de Jérôme (un des rares avec lequel je suis totalement d’accord avec lui!): « Je veux être professionnel de tennis. Je veux devenir un champion et – qui sait ? – gagner peut-être un jour les plus grands tournois. »

    « et – qui sait ? – gagner peut-être un jour les plus grands tournois. » QUI SAIT!!! C’est le « QUI SAIT » le grand problème, comme ce « Qui » ne veut rien dire, on ne sait pas s’il va gagner ou pas. Il y a donc une incertitude qu’on appelle d’ailleurs la « glorieuse incertitude du sport ». Cette incertitude est celle qui tout sportif non seulement combattre mais surtout ÉLIMINER! Le moyen pour l’éliminer s’appelle le dopage et cela signifie qu’on ne se dope pas pour gagner mais pour S’ASSURER DE GAGNER! Pour faire disparaître le « Qui sait! »

    C’est pour s’assurer de gagner que l’on fait de la corruption dans un appel d’offres, c’est pour s’assurer de gagner qu’on truque des élections, c’est pour s’assurer de gagner qu’on paye l’arbitre ou des joueurs adverses. Regardez bien l’identité des tricheurs dans ces cas-là, ce sont des grands clubs pour le football, des grandes sociétés et des grands partis pour respectivement les appels d’offre et les élections. Leur point commun? Ce sont des entités qui sont parmi les plus grandes/les meilleurs dans leur domaine qui pourraient très bien empoché la mise avec une grande probabilité comme perdre avec un tout petit risque mais un risque gênant car ineffaçable LÉGALEMENT. On comprend mieux pourquoi dans le sport dans les affaires de corruption sont mêlés des grands clubs alors qu’au premier abord, on pourrait se dire « mais ils n’ont pas besoin de ça pour gagner! » ce qui est vrai….mais pour s’assurer de gagner, ils ont besoin de ça.

    Second problème, actuellement le sport est devenu un grand business et de fortes sommes d’argent sont distribuées par des entités support au sport mais directement acteur du jeu (télés, sponsors etc). Pour eux, il faut s’assurer de deux choses: la première étant que les compétitions rapportent beaucoup de sous avec les bons vainqueurs dans des matches blockbusters ; la seconde mission est que le sport remplisse sa fonction de divertissement des masses avec des performances toujours croissantes (« Citius, altius, fortius » est la devise des Jeux Olympiques). Du coup, cela a donné un dopage d’échelle dans le but de remplir ces deux fonctions:

    1. Au niveau des compétitions, il y a ce que j’appelle le dopage institutionnel. Je le définis comme un changement des règles du jeu qui favorisent certains plus que d’autres (majoritairement les stars sont favorisés!). Un exemple du dopage institutionnel est le passage de 16 à 32 têtes de série ou les byes dans tous les MS sauf IW et Miami pour les têtes de série 1 à 8 dans le but de s’assurer que les bonnes personnes soient présentes en finale pour remplir la fonction de cash machine. La négociation individuelle des droits TV selon l’attractivité des clubs en Liga Espagnole en est un autre puisqu’ils favorisent clairement le Real et le Barça.

    Au second niveau, les fédérations de sport du monde entier qui se nourrissent de l’argent des sponsors veulent essayent d’attirer cet argent en montrant aux télés que leurs éléments sont les plus à même de remplir les deux fonctions du sport (rapporter des sous aux puissants et divertir les masses). Du coup, chacune d’entre elles dopent institutionnellement leur championnat ou dopent leurs meilleurs éléments pour s’assurer que leurs éléments fassent partie de l’élite des champions qui rapportent le plus de sous et font les plus grandes performances pour divertir les masses.

    Au troisième niveau, il y a notre grand espoir tel que Jérôme le décrit qui « veux devenir un champion et – qui sait ? – gagner peut-être un jour les plus grands tournois. » Il sera encouragé à se doper pour remplir les besoins de s’assurer de gagner des deux niveaux plus hauts et il le fera sans hésiter pour s’assurer lui même de gagner, sans scrupule parce qu’il aura réalisé son rêve pour lequel il a travaillé si dur, la somme d’argent touché bien que moindre qu’aux niveaux supérieurs sera quand même très conséquente et parce que c’est tout le milieu du sport qui incite au dopage.

    Seulement voilà, les sponsors comme les fédérations vont miser que sur quelqu’uns les plus talentueux, les bankables, ceux qui seront les plus à même de vendre du rêve, divertir les masses, réaliser des performances toujours plus folles et ramener de l’argent. A eux, sera réservé un dopage de pointe pour qu’on soit certains qu’ils accomplissent les espoirs placés à eux. Ceci explique pourquoi tous les sportifs qui constituent l’élite de leur sport sont dopés.

    Les autres se doperont aussi parce que le milieu encourage fortement la tricherie mais leur dopage sera moins performant et ils encourront des risques plus grands de se faire prendre.

    Pourquoi il n’y a pas de lutte anti-dopage dans de nombreux sports? Parce que ça salit l’image du sport (comprendre ici, ça fait perdre de l’argent), parce qu’une véritable lutte anti-dopage qui ferait tomber toutes les stars ramèneraient les performances à un niveau terrestre qui ne ferait plus rêver et ne divertirait plus les masses. Ces dernières seraient à amener à s’intéresser concrètement à la politique, aux rouages des Etats, de l’économie mondiale et à la géopolitique mondiale. Ce serait une chose inacceptable pour les puissants de ce monde car cela porterait les prémices de soulèvement populaire des « 99% » du monde entier qui seraient décidés à se libérer de leur joug.

    • Antoine 11 juillet 2012 at 02:06

      Voilà deux posts qui me scotchent complètement Coach..et avec lesquels je me sens convaincu à leur lecture…pas sur tous les points, mais sur beaucoup..

      A mon avis, si tu récidives à propos de ton client, les parties civiles et le procureur vont avoir du mal…

    • Patricia 11 juillet 2012 at 08:10

      Ton analyse du « pourquoi » est intéressante, mais je la compléterais par un élément qui relève de la politique : l’équilibre des puissances, la course à l’armement. Les supposés « commanditaires » du dopage savent très bien que s’ils sont là, leurs homologues officient ailleurs. L’argument est sans aucun doute partie prenante de la psychologie du sportif dopé : non pas « réduire l’incertitude », mais « empêcher que d’autres la réduisent drastiquement à leur profit »!

      A propos, un des « symptômes d’innocence » que j’ai dégagé, c’est celui de joueurs entraînés tardivement par des parents qui n’appartiennent pas au monde sportif. Les parents non initiés prêts à tous les risques sont tout de même plus rares a priori que des étrangers pour qui le dopage est banalisé.
      Par contre ça ne vaut pas dans les familles de sportifs de haut niveau, et le fait de quitter un entraîneur fédé pour un coach étranger (surtout s’il a un CV de préparateur sportif) me semble très suspect…

  30. Antoine 11 juillet 2012 at 01:52

    J’ai pris une pause depuis dimanche, enfin pas tout à fait une pause car j’avais accumulé un retard très conséquent au taf qu’il va falloir que j’écluse avant de prendre congés, de vous aussi, le 24 et de ne fait au réapparition que début septembre. Sans dopage, c’est un peu de mal à suivre le rythme de Wimby à mon grand âge, et cela m’a plus épuisé que Federer et Murray, sûrement dopés eux…

    Toujours est il que je viens de lire cet excellent article de Karim qui a lancé un débat assez riche qui avait déjà largement eu lieu il y a quelques temps sur ce thème, notamment après Melbourne, puis à la suite des propos de John. C’est d’ailleurs le commentaire de ce dernier qui emporte mon adhésion, bien davantage que beaucoup d’autres, ou même que certains des propos de Karim.

    Excusez moi de radoter mais je vais sans doute répéter un certain nombre de choses que j’ai déjà dites à ce sujet..

    1) le dopage tout d’abord: il n’y a aucun problème de définition de ce qu’est le dopage et donc de ce qui n’en relève pas. Le dopage sert à augmenter artificiellement les performances. Les limites sont parfaitement claires: il y a des produits interdits et d’autres qui ne le sont pas. La liste est publique. Si vous prenez un produit interdit, vous vous rendez coupable de dopage. Idem pour les produits masquants bien entendu.

    Il y a néanmoins une confusion avec les produits stupéfiants dont certains peuvent être utilisés comme produits dopants dans certaines disciplines comme la cocaïne. Il est donc normal d’en interdire la consommation en compétition et inutile d’en interdire la consommation en dehors puisque leur effet n’est pas durable. C’est ce qui se fait en tennis: Gasquet n’aurait pas eu d’ennuis, quelque soit la dose ingérée s’il avait déclaré son forfait à Miami à temps plutôt que d’attendre le lendemain. Il était donc encore juridiquement en compétition.

    D’autres stupéfiants n’ont pas d’effets dopants, bien au contraire, comme la marijuana et il est donc absurde le l’interdire puisque son ingestion avant une compétition diminue les performances sportives. Elle fait pourtant partie des substances prohibées, non pour des raisons qui tiennent au dopage mais pour des raisons moralisatrices qui sont à mon avis stupides. Au lieu de lutter contre le dopage, on fait de la morale et on empêche les sportifs de fumer des joints puisque c’est facilement détectable même trois semaines après l’ingestion…Je ne crois donc pas du tout qu’il soit nécessaire de lutter contre l’utilisation de stupéfiants s’ils n’ont pas d’effet positif sur les performances et d’une façon générale, je ne crois pas utile non plus de lutter contre la consommation de stupéfiants car ce faisant le consommateur ne nuit qu’à lui même. cette lutta là est vouée à l’échec de toute façon sauf à instaurer un état policier et à contrôler la population et sanctionner les récalcitrants des peines les plus lourdes comme en Arabie saoudite par exemple.

    2) En revanche, sur une population restreinte, les sportifs professionnels, il est parfaitement possible de mettre en place un système de contrôle et de sanction qui soit suffisamment efficace et dissuasif pour sinon éradiquer le dopage, du moins le cantonner à quelques cas marginaux. Encore faut il en avoir la volonté et la capacité, j’y viendrais…

    La lutte entre les pourvoyeurs de produits dopants et leur client et les autorités en charge des contrôles et des sanctions est de même nature que celle entre les criminels ou délinquants et les forces de l’ordre. Les uns progressent, les autres aussi mais pour peu que le système policier et judiciaire ne soit pas corrompu et doté des moyens adéquats, on arrive à limiter la fréquence des crimes et délits à des niveaux faibles et même très faibles selon les cas.

    L’idée selon laquelle la lutte serait à l’avance perdue en raison des progrès technologiques des déliquants ne tient pas la route. L’idée selon laquelle cette lutte serait vouée à l’échec pour cette raison et que la solution adéquate consisterait à légaliser le dopage est tout aussi absurde. L’argument selon lequel ceci mettrait tous les compétiteurs à égalité ne tient pas davantage la route. Cette légalisation aurait par ailleurs des effets négatifs sur la santé de ceux qui ne se dopent pas mais qui s’y mettraient, qu’il soient professionnels ou amateurs ce qui est peu souhaitable même si le suicide est légal et qu’après tout si certains sont prêts à claquer à un âge précoce, c’est leur problème et pas le mien. Ce n’est pas parce que certains voleurs ou assassins passent entre les mailles du filet qu’il faut légaliser le vol ou l’assassinat.

    Il ne faut donc pas légaliser le dopage, pas pour des raisons de santé prétendument publique puisqu’il ne s’agit pas d’épidémies ou de maladies contagieuses mais de la seule santé des dopés, mais parce que le dopage nuit à ceux qui ne se dopent pas et fausse l’équité des compétitions, et qu’il enfreint ce que karim appelle les concepts éculés de Pierre de Coubertin qui ne datent pas de ce dernier

    3) En avoir la capacité et la volonté, tel est le problème..Du moins la volonté car pour ce qui est des capacités, c’est facile de les acquérir pour peu que l’on y mette les moyens ce qui renvoie à la question de la volonté. Pour ce qui est des sports professionnels qui brassent des milliards chaque année, la question des moyens est ridicule en comparaison…

    Là ou je trouve l’argumentation de l’article faible, c’est quand Karim dit, et le propos est abondamment repris dans certains commentaires, c’est qu’il n’y aurait rien à faire car en réalité le système serait toléré, sinon encouragé par tous: Fédérations sportives, organisateurs, sponsors/multinationales, les Etats..bref, le système en général et dans son entier.

    Certes les exemples abondent de fédérations qui ferment les yeux, qui absolvent les dopés, voire organisent elles mêmes le dopage et Karim en donne un échantillon assez savoureux et édifiants dans le domaine de l’athlétisme, du cyclisme et d’autres encore. les organisateurs ne sont pas en reste en particulier quand l’organisation elle même est purement privée comme le foot ou le basket aux Etats Unis, non soumise au contrôle de qui que ce soit et ou il n’y a par conséquent aucun contrôle anti-dopage. Le foot ball tout court d’ailleurs, me semble t il est également dans ce cas. On peut y mettre l’ATP, pas au même point, mais on connaît désormais quelques exemples de joueurs pris la main dans le sac et que l’ATP n’a pas sanctionné puisque Agassi en a parlé à son propre sujet dans son bouquin..

    D’une façon générale, les Fédérations ou les organisateurs n’ont pas intérêt à lutter contre le dopage et c’est pourquoi ils essaient, ou ont longtemps essayé, d’organiser elles mêmes la lutte contre le dopage plutôt que d’accepter qu’elle soit déléguée à une autorité supranationale. Les fédérations n’ont pas intérêt à en faire trop par crainte d’en faire plus que leurs consoeurs et de désavantager leurs membres par rapport à ceux des pays voisins. Les organisateurs de compétitions n’ont pas non plus intérêt à ce qu’un scandale vienne mettre à mal leur image et donc les revenus qui en découlent. C’est ce qui est arrivé au Tour de France dont les revenus pâtissent des scandales à répétition. Idem pour les Etats, surtout ceux qui ne se contentent pas de fermer les yeux sur le fait que leurs fédérations ferment les yeux mais qui organisent eux mêmes le dopage comme feu l’Allemagne de l’est ou sans doute la Chine aujourd’hui.

    C’est pourquoi l’idée de créer une agence mondiale antidopage non soumise aux fédérations nationales est la bonne approche. Encore faut il qu’elle ne soit pas elle même vérolée par les labos et qu’elle ait les coudées franches, ce qui n’est pas encore le cas puisqu’elle doit négocier avec les organisateurs,les fédérations. les Etats…Et tout n’est pas parfait, loin de là comme le montrent les relations très tendues avec l’agence française qui était jusqu’il y a peu dirigée par un empêcheur de tourner en rond..

    L’AMA ne suffira donc pas mais il y a pas mal de choses positives à attendre de la justice et de la police dans les Etats ou celles-ci ne sont pas elle même vérolées car la fourniture de produits dopants, leur vente et leur circulation sont interdites et elles jouent donc un rôle dans la répression. D’où les descentes des pandores sur le tour de France par exemple..

    Enfin, et c’est le facteur qui me parait essentiel, tous ne sont pas pourris car tous n’ont pas intérêt à l’être et il est donc assez naïf de penser que tel est le cas: les financeurs, sponsors, TV, acquéreurs de prestations de RP n’ont pas intérêt au dopage et ont même intérêt à ce que les trucs qu’ils achètent soient clean. C’est donc d’eux qu’il faut attendre les pressions les plus efficaces pour lutter contre le dopage. Quelques exemples: la TV allemande a renoncé il y a un an ou deux à diffuser le tour de France, les audiences de celui-ci sont en baisse. Les contrats de Nike et autres comportent évidemment des clauses de résiliation anticipée au cas ou le sportif est convaincu de dopage et ils sont évidement capables de demander en sus des dommages et intérêts conséquent s’ils considèrent que le sportif sous contrat a gravement nui à leur image. Nul doute pour pour Nadal ou Federer, se faire prendre la main dans le sac serait une catastrophe financière…

    Bref, tout le monde n’a pas intérêt au dopage et c’est pourquoi on lutte contre le dopage en réalité.

    4) Venons en au tennis. Le fait que peu de tennisman aient été pris ne signifie évidement pas que le tennis soit clean. Je renvois à l’excellent article très complet qui est paru sur Rue 89 il y a quelques semaines à ce sujet. Quelqu’un avait posté le lien. Il serait utile de le remettre mais je ne peux le faire de chez moi. On y apprenait notamment qu’en 2011 il n’y avait eu si je me souviens bien qu’une dizaine de contrôles sanguins, les seuls efficaces si suffisamment répétés, à côté des tests capillaires dont parle Ulysse. Autrement dit, sur le circuit, on fait semblant de faire des contrôles et c’est d’ailleurs peut être ce qui énerve certains car à quoi bon donner une heure fixe tous les jours pour voir un type à 7h du mat chez sois si c’est pour prendre un échantillon d’urine ?

    Cela étant, le dopage est peut être plus difficile à mettre en oeuvre que dans d’autres disciplines ou les effets recherchés sont plus ponctuels avec seulement quelques rendez vous annuels comme dans l’athlétisme ou la natation. Une autre chose est que les qualités qui sont nécessaires sont plus variées. Au tir à l’arc ou à la carabine, les types utilisent des bétablocquants pour diminuer leur rythme cardiaque le plus possible afin de réduire au maximum les tremblement inévitables. En athlétisme, on recherchera a développer l’endurance ou la vitesse selon les cas. Au tennis, trouver le bon coktail est peut être plus compliqué et rien à priori ne viendra augmenter l’adresse qui continue à jouer un rôle important bien que déclinant. Certains produits utiles pour la résistance peuvent avoir des effets négatifs sur la concentration.

    Rien n’est impossible mais il y a sans doute moins à attendre du dopage au tennis qu’à la natation ou au cyclisme par exemple. Il n’y a pas non plus de records à améliorer chaque année comme dans les disciplines ou ils constituent l’étalon de la performance.

    Je ne crois pas qu’un type de jeu, celui de Federer pour ne pas le citer, rendrait le dopage inutile tandis que celui de Nadal ou d’autres les y prédisposeraient davantage. Je crois en revanche que certains pays sont plus touchés que d’autres et L’Espagne en fait bel et bien partie. Je ne parle pas ici des tennismen issus d’Espagne mais des sportifs espagnols en général, dot leurs tennismen. L’industrie espagnole du dopage est bien développée et bénéficie a minima de la mansuétude des autorités comme l’a monté l’affaire Basco. Lorsqu’un des leurs se fait prendre la main dans le sac, il est aussitôt soutenu, comme Nadal a cru bon le faire vis à vis de Contador.

    Je pense enfin que le bon candidat au dopage, plus que les joueurs du top, est celui qui végète au classement, qui vieillit, qui baisse et qui veut maintenir ses performances un peu plus longtemps sans grand risque puisqu’il est de toute façon proche de l’arrêt et craint peu une suspension ou des effets négatifs trop importants sur sa santé car il ne va pas en prendre trop longtemps…

    Karim, c’est du lourd ton truc et je crois que je vais avoir besoin d’un petit remontant là, tout de suite…

    • Patricia 11 juillet 2012 at 08:16

      « L’idée selon laquelle la lutte serait à l’avance perdue en raison des progrès technologiques des déliquants ne tient pas la route. L’idée selon laquelle cette lutte serait vouée à l’échec pour cette raison et que la solution adéquate consisterait à légaliser le dopage est tout aussi absurde. L’argument selon lequel ceci mettrait tous les compétiteurs à égalité ne tient pas davantage la route. »
      je souscris complètement.

      « Cette légalisation aurait par ailleurs des effets négatifs sur la santé de ceux qui ne se dopent pas mais qui s’y mettraient, qu’il soient professionnels ou amateurs ce qui est peu souhaitable même si le suicide est légal et qu’après tout si certains sont prêts à claquer à un âge précoce, c’est leur problème et pas le mien »
      En revanche, pas d’accord : on décide d’un protocole de dopage à tes 4 ans parce que tes parents sont de grands sportifs, ce n’est pas une question de libre arbitre. Pareil si tu es vis dans une pauvreté sordide, que ta survie au quotidien est engagée, que ton jugement est faussé par la violence quotidienne que tu endures et que l’on te recrute pour tester les produits que nos chers sportifs attendent avec impatience.

      • Antoine 11 juillet 2012 at 09:42

        Je suis bien d’accord avec toi sur ce que tu dis des mineurs; n’étant pas favorable à la légalisation du dopage, je suis encore moins favorable à l’intoxication contre leur gré, à leur insu ou même avec leur consentement des mineurs. Le fait que le dopé soit un mineur devrait constituer une circonstance aggravante du délit de fourniture à autrui de produits dopants. C’est d’ailleurs peut être le cas dans certaines législations, je n’ai pas vérifié. Si les pourvoyeurs sont les parents, ils doivent en outre se voir retirer la garde et l’autorité parentale vis à vis de leur progéniture.

        Pas d’accord en revanche pour tenir compte de la classe sociale à laquelle appartient le dopé. En revanche, si le dopé est handicapé mentalement, le pourvoyeur doit être puni plus sévèrement puisque son comportement pourrait être constitutif d’un abus de faiblesse.

        • Patricia 11 juillet 2012 at 16:33

          Je ne pense pas à la classe sociale du dopé, mais aux dommages collatéraux d’une légalisation du dopage : inflation des protocoles, de la recherche officielle, donc de la publicité et de la concurrence, donc délocalisation du testing des nouveaux produits. Au mexique, il y a un paquet de frontaliers qui ont laissé leur peau parce que les ricains rémunèrent le don de sang…
          Si tu légalises « une partie du dopage » (dopage adulte) tu augmente considérablement la facilité et la « légitimité » à procéder à un dopage chez les mineurs…

  31. Marc 11 juillet 2012 at 02:49

    @ Coach K : autant plusieurs de tes arguments me paraissent pertinents, autant ton obstination à estimer que jouer 97 matchs dans l’année relève nécessairement du dopage relève de l’aimable plaisanterie, et je reviens une énième fois sur le sujet, et au delà du cas Federer.

    1/ sur 97 matchs, il y en a 28 (GC) à 35 (CD + quelques finales de Masterss 1000)au maximum au meilleur des 5 sets, en jouuant tous les 2 jours, en moyenne 2h de match maximum jusqu’en 1/2 finale, peut-être 3h en 1/2 et en finale.

    2/ Les quelques 70 matchs qui restent se jouent au meilleur des 3 sets, le plus souvent la victoire est en 2 sets, avec en gros 1h à 1h15 de match

    3/ Franchement, si un sportif de haut niveau n’est pas capable de faire une saison en jouant en moyenne un match tous les 3,5 jours qui dure en gros 1h30 maximum, il faut qu’il change de métier.

    Regarde les scores et la durée moyenne des matchs de Federer en 2006, tu verras qu’il ne s’est pas foulé la rate.

    Regarde combien de matchs jouaient les Connors, Lendl dans une saison, ou même à l’époque les Australiens… Rien d’extraordinaire en 2006, et encore, il y a les tie break.

    Je signale juste qu’en bossant de manière très intense en moyenne 10h à 12h par jour 5j sur 7, 47 semaines par an (et je ne suis pas le seul ici), pn a un rythme qui n’a rien à voir avec nos petits sportifs couvés, et désolé, je ne me dope pas, sauf si prendre 3 cafés dans la journée est du dopage. Arrêtons d’imaginer (et je dépasse le cas Federer) que nos sportifs ne pourraient pas jouer 100 matchs par an sans être explosés de fatigue, alors qu’ils ont en plus des entraîneurs physiques, des kinés et autres…

    Je vois qu’on est bien partis pour un « tous dopés, tous pourris », je ne sais pas si cela fait beaucoup avancer le Schmilblick, en tous cas, cela décrédibilise tout le monde et sutout les qportifs qui par hasard seriant plus doués que d’autres : tu prends un Christophe Lemaître, il met des pointes pour la 1ère fois à 16 ans dans la course de son village, et il met une branlée à tout le monde, quelques années plus tard, il est cchampion et recordman d’Europe, et taillé comme une crevette. Forcément dopé parce que 1er ? Diagana qui pète les records dans toutes les catégories d’âge et qui réussit en senior, forcément dopé ? Même si on peut avoir des doutes sur Bolt, regarde les temps qu’il faisait à 16 ans, et tu verras que c’était des temps hallucinants.

    Regardons attentivement les résultats des catégories jeunes, les variations suspectes de morphologie et de performance (Griffith Joyner, Ben Johnson, certains nageurs et d’autres) et on identifiera les cas les plus gros.
    Générailisons les contrôles sanguins inopinés si nécessaire pour réduire kes possibilités de dopage hors période de copétition.
    Proposons des choses, mais pour ma part, je ne me résigne pas à me complaire dans le tous dopés, tous pourris, je vois que dans certaines disciplines, (j’en ai déjà parlé, mais personne n’a relevé car cela ne va pas dans le sens de la thèse tous dopés), on assiste au contraire à un reflux du dopage avec des performances redevenues humaines (demi-fond, lancers, sauts…).

    Et enchaîner de la victoire de Fed à 2 jours de discussion sur tous dopés, ça fait bizarre :-)

    • Colin 11 juillet 2012 at 10:53

      « tous dopés, tous pourris » non.

      « Presque tous dopés, tous hypocrites » oui.

  32. Paulo 11 juillet 2012 at 07:41

    Sujet tabou… sujet ô combien important néanmoins – justement devrait-on dire :). Intéressant qu’un article y soit consacré sur 15-love.

    Le dopage en tennis… N’ayant pas lu tous les commentaires (juste une diagonale rapide)… ceci dit, il faut savoir que la lutte anti-dopage est gérée par l’ITF essentiellement, pour le compte de l’ATP et de la WTA, et en suivant – en principe – les prescriptions de l’AMA.
    S’ajoutent les prérogatives des agences nationales anti-dopage (AFLD en France, UKAD au R.U., USADA aux States…), les quelles sont souvent limitées, en pratique, puisque dans le monde pro il s’agit de tournois essentiellement open, ouvertes à toutes les nationalités et où l’ITF a priorité pour « intervenir ». Et l’ITF tient souvent jalousement à rester maître sur « ses » terres (mais cela semble commencer à être remis en cause par les agences nationales, cf notamment l’AFLD avec RG, l’UKAD avec Wimbledon, même si ça reste limité pour l’instant, et l’USADA avec l’affaire Armstrong et son « dégât collatéral » concernant Luis Garcia Del Moral, le médecin impliqué avec des joueurs et joueuses de tennis, et qui vient d’être banni à vie… http://tennishasasteroidproblem.blogspot.fr/2012/07/dr-luis-garcia-del-moral-receives.html)

    Car le moins qu’on puisse dire, c’est que le boulot de l’ITF en la matière prête à discussion, et même à sévère critique…
    Rappels : les contrôles ITF, en 2011, c’est :
    - 1934 en compétition, dont 1824 urinaires et 110 sanguins
    - 216 hors compétition (sur la base des fameux « whereabouts » si décriés par certains…) dont 195 urinaires, et 21 sanguins – c’est, en moyenne, à peine un contrôle par sportif et par an… alors quand on les entend se plaindre qu’ils sont hyper contrôlés…
    En effet, hors compétition, là où selon les médecins spécialistes de la question, on a me plus de « chances » de débusquer les tricheurs, le tennis c’est environ 25 fois moins de contrôles que le cyclisme, par exemple.
    En compétition (en tout cas en GC), les contrôles se font sur les perdants du jour, juste après leur défaite… pas de contrôles les jours de repos donc… quand on sait l’évolution des paramètres sanguins et urinaires dans le temps, on voudrait ne pas prendre les tricheurs qu’on ne s’y prendrait pas autrement :mrgreen:)

    A noter que les chiffres de contrôles anti-dopage de l’ITF n’évoluent quasiment pas depuis pas mal d’années… pas étonnant quand on considère les déclarations d’un certain nombre d’officiels sur la question (dont le Dr Miller, responsable de ce secteur à l’ITF… en gros, « le tennis n’est pas un sport où le dopage présente un intérêt pour les sportifs »… c’est drôle, mais je demande à voir :roll:)

    Comme l’ont dit plusieurs spécialistes de la question, la lutte anti-dopage en tennis aujourd’hui ne prend que des dopés simplets (« dopey dopers ») – donc des seconds couteaux, de préférence :)

    Un article récent qui résume assez bien la situation : http://www.rue89.com/rue89-sport/2012/06/03/le-tennis-ce-sport-ou-le-dopage-nexisterait-pas-232477

    Un lien vers un site (blog) anglo-saxon qui a fait de cette question sa spécialité, très à jour : http://tennishasasteroidproblem.blogspot.fr/

    Sur Welovetennis, un fil de discussion est entièrement consacré à la question : http://www.welovetennis.fr/dopage/44931-une-discussion-sur-le-dopage (hélas, pas très visible – pour ne pas dire bien caché – pour le visiteur occasionnel)

    • Antoine 11 juillet 2012 at 10:12

      Merci d’avoir posté le lien vers l’article de Rue89 auquel je faisais référence plus haut Paulo. Je ne puis qu’en recommander le lecture.

      Merci aussi d’avoir cité les stats de contrôles sanguins. Je parlais de mémoire d’une dizaine mais ils ne s’agit que de ceux qui sont pratiqués hors compétition. On ferait un contrôle sangui tous les deux ou trois mois pour tout le monde le problème serait réglé.

      Enfin, ton propos qui confirme et développe ce que j’avais commencé à écrire sur le rôle des uns et des autres dans la lutte contre le dopage. Elle ne doit pas relever à titre principal d’une instance nationale, ni même d’une instance internationale lorsque le champ de compétence de celle-ci est limitée à un seul sport, comme c’est le cas de l’ITF. Elle doit relever d’une instance internationale à compétence générale sur toutes les disciplines seule à même de permettre de limiter les effets des pressions de ceux qui ont intérêt à ce que cela continue comme avant…

      L’ITF est disqualifiée pour procéder à des contrôles.

  33. Paulo 11 juillet 2012 at 08:12

    Content de voir, sinon, qu’on parle de l’AICAR plus haut (Coach K.) et du joueur (et sa compatriote, soudain devenue très mince ?…) qui en présente les étranges symptômes : Djokovic.

    Ce qui n’exclut évidemment pas les autres formes de dopage (EPO à micro dose, autotransfusion and co…)

    Il est urgent qu’il y ait une vraie politique de détection et de sanctions, menée par un organisme indépendant ! (pas l’ITF…). Les dégâts collatéraux, en cas de grosse prise, pourraient être considérables – semblables aux suites de l’affaire Festina 1998 (désaffection d’une partie du public, business sérieusement ébranlé…), tant pis… tant mieux.

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