Mon Roland à moi

By  | 13 juin 2013 | Filed under: Bord de court

Roland-Garros, quand on y travaille, c’est un long tunnel. On y entre le lundi matin des Qualifs, frais et réjoui, et l’on en ressort le dimanche soir de la finale, rincé, essoré, sans même savoir quel jour on est… et pourtant déprimé que ce soit déjà fini, en appréhendant le violent sevrage du lendemain matin. Plongée dans cette édition 2013 du tournoi. Allumez les phares, c’est parti.

7h du matin. L’heure des lève-tôt. Partout dans les allées, le ballet des Fenwick bat son plein. Des tas de terre – battue évidemment – sont disposés aux abords des courts, le bruit des perceuses et marteaux-piqueurs ne s’arrête jamais longtemps dans ce qui sera la zone des télés et des radios. D’innombrables petites fourmis s’activent dans les allées, tandis que les premiers joueurs s’entraînent sur les courts où vont se disputer les Qualifs. Ils s’appellent Quentin Halys, Mathias Bourgue, Amandine Hesse, sont pour la plupart pensionnaires du CNE, et ce sont eux les premiers à fouler la terre sacrée.

8h. Les premières têtes d’affiche sont dans la place. Roger est déjà là, Novak aussi. Ils s’entraînent sur les courts principaux du complexe : tantôt le Chatrier, encore fermé au public, tantôt le Lenglen, ouvert quant à lui aux possesseurs d’un billet pour les Qualifs. Les Qualifs, justement : débarqués en nombre du Challenger de Bordeaux, où ils ont tapé pour la première fois sur terre battue européenne, les Américains sont partout. Leur jeu n’est pas révolutionnaire par rapport à ce que l’on connaît déjà, mais ils ont toujours ce culot inhérent aux US Boys de toutes générations. Pas de complexe, jamais. Tellement peu de complexes qu’ils seront cinq à sortir des Qualifs. Pas mal pour des types qui ne connaissaient que le har-tru il y a encore quinze jours…

8h25. Une petite recréation. Le Court 1, magnifique écrin du stade de la Porte d’Auteuil, est désert. Un caméraman, votre serviteur, et puis Grigor Dimitrov et Horacio Zeballos faisant des gammes. Un délice. Débarrassés de tout calcul lié à la compétition, les deux joueurs s’en donnent à cœur joie. Les diagonales de revers se succèdent, lourdes et bombées pour l’Argentin ahanant, tendues et explosives pour le Bulgare si facile. « Oh l’enfoiré! » lâche Zeballos en riant quand, soudain, Dimitrov lâche une accélération croisée qui semble arrêter le temps. Superbe.

9h10. Ça y est, les Qualifs sont finies. Fiasco pour les Bleus, qui ont seulement évité de finir fanny lors du dernier match du dernier jour, grâce au généreux Maxime Teixeira. Pour le reste, les filles sont aux fraises, ce qui n’a rien d’une nouveauté, mais voilà que les garçons aussi ont galéré. Rien infamant pour les Halys, Tatlot et autres Hémery, plus embêtant pour Michon, Herbert et surtout Ouanna, grand perdant de la course à la wild-card et vite éliminé en Qualifs. Tandis que Bob Sinclar et Novak Djokovic viennent faire les clowns sur le Central pour la troisième année de suite, Maria Sharapova – jolie robe noire et… baskets blanches – et Rafael Nadal procèdent au tirage au sort des tableaux. Le brouhaha ambiant cède soudain place à un court instant de silence quand la grande Russe expédie le septuple vainqueur du tournoi dans la partie de tableau du n°1 mondial.

9h30. Errer au Player’s lounge et y recueillir les avis des anciens sur le tableau. Ljubicic est toujours au fait du tennis actuel, Leconte un peu moins. Martina Hingis, elle, est très occupée. Accaparée par la lecture du Quotidien de Roland, elle n’a pas le temps de répondre aux questions. Amélie Mauresmo non plus. Mais elle, classe, répond : « Mais un peu plus tard dans la quinzaine, pas de souci. » Genre avant la finale, par exemple ?

9h50. Peut-être mon moment préféré de la journée. Le stade va ouvrir ses portes dans dix minutes. Sortie des vestiaires du Court 1, une nuée de ramasseurs de balles s’envole en chantant vers les terrains.

10h. Débuts des matchs. On annonce une édition pluvieuse (le thermomètre a affiché 3°C le vendredi matin des Qualifs, un record – encore un – de froid dans la longue histoire du tournoi), aussi Sara Errani a décidé de ne pas traîner sur les courts. Au bout de 52 minutes chrono, elle est la première à gagner un match dans le tableau final.

10h25. Population fascinante, les gens du tennis passent leur temps en short, baskets et survêtements. Même une fois sorti du court, le joueur reste dans sa tenue préférée. Tout comme son coach, même si déjà quinquagénaire : short, baskets et survêtements, on vous dit. Seule exception, les joueurs indiens, toujours tirés à quatre épingles : Sania Mirza en tailleur et sac à main Gucci, et Mahesh Bhupathi en costume trois pièces.

11h15. Sale journée pour les Françaises. Où l’on croise une Pauline Parmentier en larmes dans les allées, après une correction subie au premier tour, un 6/1 6/0 bien cinglant. Stéphanie Foretz en revanche est satisfaite : malgré la défaite 6/3 6/0 contre Vinci au premier tour, son quinzième Roland-Garros – dont une bonne partie grâce à l’attribution de wild-cards – est selon ses dires « une édition correcte. » Et de rassurer ses fans en confirmant qu’il y aura au moins une seizième année. Merci Stéphanie.

11h25. Toujours pas d’avis sur le tableau, Martina ? Non ? D’accord.

11h45. Le « cas » Mouratoglou fait débat, suite à deux interviews tapageuses dans L’Équipe, une à se jeter des fleurs, l’autre à démolir la formation fédérale. Comme Patrice Dominguez en son temps, en voilà un qui plaît ou qui agace, mais en tout cas ne laisse pas indifférent dans un univers habituellement si feutré. Les plus : une passion indéniable pour le tennis qu’il a concrétisée en académie viable dans les Yvelines, une élocution parfaite et une disponibilité permanente vis-à-vis des médias. Les moins : une tendance certaine à l’autocélébration, se claironnant entraîneur d’une championne aux 13 premiers Grands chelems conquis sans autre assistance que son père, sa mère et sa sœur ; ainsi qu’une propension à réécrire l’histoire pour mieux s’attribuer les lauriers de Dimitrov (Peter McNamara) et surtout Baghdatis (Guillaume Peyre), passant pudiquement sous silence les couacs survenus avec de nombreux juniors prometteurs arrivés pourtant en grande pompe dans son académie. Le personnage suscite d’autant plus la controverse que le tennis français est actuellement riche en techniciens de premier plan, Sam Sumyk (Victoria Azarenka, deux Grands chelems, n°1 mondiale) et Loïc Courteau (Amélie Mauresmo, deux Grands chelems, n°1 mondiale) en tête. Mais un seul recherche avec une telle vigueur la lumière des projecteurs.

11h55. Gaël a mis le feu. Dans la partie de tableau de-la-mort-qui-tue (Gulbis au deuxième tour, Robredo au troisième, Almagro en huitièmes), Gaël rappelle à tous que c’était bien lui le mauvais client pour Berdych, et non l’inverse. Coutumier des premiers tours pourris – Gulbis lors du dernier Wimb’, Llodra à l’US Open l’année où le Parisien volleyait sur tout ce qui bouge – le Tchèque disparaît dès le premier tour, à l’issue d’une fantastique bagarre qui lance la quinzaine. Les cinquièmes sets de Roland-Garros à l’heure entre chien et loup… Les meilleurs moments du tournoi, quand le public s’enflamme et que, la fatigue aidant, l’irrationnel devient tout à coup possible.

12h15. Une journée de pluie. Quelques matchs entre les gouttes, une Martina Hingis barrée à l’entrée du restau des joueurs du Player’s parce qu’elle avait oublié son badge… Une interview, Martina ?

12h35. Au bout de 64 matchs de premier tour, 16 des 20 échanges les plus longs du tournoi sont à mettre à l’actif de Gilles Simon et Lleyton Hewitt – dont 5 des 6 premiers. C’est le seul match où des échanges ont excédé 40 frappes. « Vous croyez que ça m’amuse de faire des matchs à rallonge ? » s’agace le Français.

12h40. Les trentenaires se recasent. Tandis que papy Haas fait de la résistance – sa victime du premier tour, Guillaume Rufin, entrait à peine en CP que Tommy battait ses premiers Tops 30 sur le circuit mondial – les joueurs de sa génération ont rangé la raquette et gravitent autour du milieu de la balle jaune : Grosjean, Pavel et Norman sont coachs, Santoro, Dechy ou Haehnel ont trouvé à se recaser dans l’organisation du tournoi. Et Martina… non, rien.

12h50. Gaël Monfils est-il vraiment si difficile à comprendre que ça ? Il y a une heure de ça, il donnait le meilleur de lui-même contre Gulbis sur le Central. Et voilà qu’on le retrouve au salon des joueurs, bras dessus, bras dessous, avec un mignon petit brin de fille. Et si Monfils était tout simplement comme Yannick : quand tout va bien dans sa vie, tout va bien sur le court. Mais le vent tourne vite, et il faut toujours espérer tomber dans la bonne fenêtre, c’est tout. Et c’est déjà pas si mal, dans le fond.

13h05. Cédric Pioline, speaker de Roland-Garros au même titre que Fabrice Santoro, se prend les pieds dans le tapis, dans un anglais toujours aussi approximatif qu’à l’époque où il avait charmé les Américains lors de sa qualification pour la finale de l’US Open, il y a 20 ans : « Francesca, vous avez le jeu idéal pour embêter Marion, vous la faites courir… euh, avec vos variations, votre tennis varié… » La Marion en question aura au moins apprécié de ne pas se faire directement traiter de grosse vache.

13h25. Même chez les journalistes les plus aguerris, il y a toujours cette capacité étonnante à enterrer Rafael Nadal, sans aller s’assurer que le cadavre ne respire plus et que le cercueil a bien été cerclé de chaînes. Le Majorquin perd un set contre Daniel Brands ? Hum, il n’est pas aussi bien que d’habitude… Il en lâche un autre face à Martin Klizan ? Il joue trop mal, le huitième Roland-Garros n’est pas pour cette année. Comme si la com’ du clan majorquin finissait par s’instiller dans les esprits des observateurs.

13h35. Benoît Paire, lui, a la cote. Il est même probablement le seul joueur actuel qui puisse encore enthousiasmer les plus vieux observateurs, pourtant blasés à force d’enquiller les matchs tournois après tournois, surfaces après surfaces, années après années. Il y a quelque chose de rafraîchissant chez ce garçon. Sur le court d’abord, où son tennis complet, imprévisible et très personnel tranche des canons actuels si répétitifs. Depuis un an que les pièces du puzzle se mettent en place à vue d’œil, le joueur a fini par atteindre une sorte de plénitude technique et tactique ces dernières semaines. Hors du court aussi, il attire l’attention, par sa personnalité un peu folle mais attachante. Un vrai gentil. Et sa défaite face à Nishikori, dans un match où à force de se mettre la pression la cocotte-minute aura implosé sous le crâne, n’y changera rien. Benoît, continues de progresser mais, surtout, restes toi-même !

14h05. Tommy Robredo joue donc toujours. Subrepticement, il s’est même faufilé parmi les têtes de série de Roland-Garros. Et le voilà en quarts de finale, après avoir tour à tour cueilli Igor Sijsling, Gaël Monfils et Nicolas Almagro en cinq sets, à chaque fois après avoir perdu les deux premiers. Trois matchs gagnés consécutivement malgré la perte des deux premières manches : on n’avait plus vu ça depuis Henri Cochet, en 1927. Pas mal pour un papy. Bon par contre, ça va piquer contre Ferrer…

14h15. Les prédateurs de la savane le savent bien : le meilleur terrain de chasse, c’est le plan d’eau où toute la faune environnante vient fatalement s’abreuver. Remplacez les fauves par les journalistes et les proies par les joueurs, et vous comprenez à quoi ressemble la sortie du restaurant de ces derniers aux heures de repas.

14h35. « Grand chelem et Masters 1000, quelque part, pour moi, je vais aller un peu loin mais c’est presque un autre sport. Jérémy m’a battu à Toronto l’an dernier ? A Toronto, je venais des Jeux Olympiques. J’avais fait la fête jusqu’à 5h du matin. J’ai pris l’avion, et j’ai joué à Toronto avec douze heures de vol dans les jambes. Pour un Grand chelem, on arrive mieux préparé, c’est beaucoup plus long et complètement différent. Le fait que ce soit en trois sets gagnants, cela met forcément une hiérarchie. » Jo-Wilfried Tsonga met les points sur les « i ». « Jo » n’avait pas apprécié de perdre contre Jérémy Chardy à Toronto l’an dernier, et rappelle, en conf’ mais aussi sur le court, en trois sets secs, que le patron du tennis français, c’est lui. Dans le haut du tableau, Grigor Dimitrov, tombeur de Novak Djokovic à Madrid, apprend lui aussi cette leçon face au n°1 mondial.

14h45. Tommy Haas vs John Isner, ou la partie aux 14 balles de match. Soit les 12 écartées par Isner durant le quatrième set – 11 sur son service, la 12e étant gentiment vendangée par Tommy d’une double faute sur son service – la 13e sauvée cette fois par Tommy Haas sur son service au cinquième set, avant le break décisif de l’Allemand, et une 14e et dernière balle de match qui sera la bonne. Ces deux-là auront transformé le Court 1 en cocotte-minute. Heureusement qu’il n’y avait pas de match programmé derrière. En particulier pas de Gilles Simon.

15h10. Gilles Simon, puisqu’il en est question. Cauchemar de FFF, mais aussi de FFT, tant la perte aurait été grande pour le tournoi : le nouveau protégé de Jan de Witt a failli être l’homme-qui-a-stoppé-la-série-de-quarts-en-Grand-chelem de Roger Federer. Impensable à l’issue d’un premier set qui a tourné à la démonstration de l’Helvète, la suite a pourtant fait frissonner tout le monde. Gilles Simon, l’homme qui faisait déjouer ses adversaires. Le coup est passé près, mais le record tient toujours.

15h30. Il y a le Nadal en match, et il y a le Nadal à l’entraînement. Rien à voir entre les deux spécimens, hormis l’intensité, l’engagement de tous les instants. Le « Rafa » qui s’entraîne est un joueur ignorant le lift et refusant de reculer (de toute manière, impossible de reculer sur les courts annexes, sauf à déchirer les bâches) : planté sur sa ligne, il prend tout en demi-volée et aligne les mines à ras du filet, long de ligne, court croisé, long de ligne, slice, court croisé, volée déposée. Extrêmement impressionnant… et à faire regretter que l’Espagnol ne dose pas plus son jeu d’une pincée de prise de risque une fois passé en mode compétition.

15h55. Selon l’éternel principe qui veut que les cordonniers soient toujours les plus mal chaussés, les journalistes de tennis – à l’exception de L’Équipe qui continue à mettre les moyens pour assurer la couverture de l’évènement – sont souvent ceux qui voient le moins de matchs depuis les gradins. Mais bien qu’occupés à suivre plusieurs rencontres à la fois, ce Wawrinka – Gasquet nous tire tous de nos occupations quand, au quatrième set, le niveau de jeu atteint soudain une pureté absolue. A partir du milieu du set, les deux hommes réalisent points gagnants sur points gagnants et tutoient le sublime. Peu importe le vainqueur : à ce moment-là, il n’y en a qu’un, et c’est le Jeu.

16h20. Serena Williams aurait pu perdre. A 2-0, balle de double break pour Svetlana Kuznetsova dans le troisième set, l’Américaine n’en menait pas large. Et puis, à l’issue d’un échange de furieuses, l’amortie de la Russe, ressuscitée après une année 2012 pourrie par un genou meurtri, est sortie de quelques centimètres dans le couloir. Derrière, Williams a repris du poil de la bête. En route pour un deuxième Roland-Garros.

17h15. Première fois depuis 1949 que les quatre quarts masculins sont tous bouclés en trois sets. Déception tout de même pour les deux Suisses : Roger Federer est parti sans faire de vagues contre Jo-Wilfried Tsonga, Stanislas Wawrinka a pris une dérouillée face à Rafael Nadal. Le « vieux » a payé son manque de matchs dans les jambes depuis janvier, le « jeune » a facturé son trop-plein de matchs au compteur ces dernières semaines, et sa déchirure à la cuisse contractée à Madrid…

17h45… De manière générale, on pestera d’ailleurs contre ces tirages au sort qui condamnent trop souvent les meilleurs challengers du moment à s’entretuer avant de s’échouer, épuisés, sur des favoris fringants. Sans même parler de l’improbable trio Berdych – Gulbis – Monfils appelé à s’étriper pour un banal troisième tour, signalons aussi que Janowicz, Gasquet et Wawrinka étaient tous dans le même huitième, arbitrés par « one shot man » Zeballos et papy Nikolay. Pendant ce temps, on en connaît qui arrivent en demi-finales en battant Matosevic, Montanes (cuit à point après son « run » à Nice), Lopez, Anderson et Robredo (même plus cuit, mais carrément carbonisé).

18h40. « Casse-couilles. » « Pénible. » « Relou. » Voilà quelques adjectifs qui ressortent en cette fin d’après-midi, tandis que Rafael Nadal vient, une énième fois, de se qualifier pour la finale de Roland-Garros. Pas que Novak Djokovic lui soit singulièrement préféré – loin de là, d’ailleurs – mais juste une envie de nouveauté, de visages différents à l’affiche du palmarès de Roland-Garros. Et cette certitude, aussi, que de toutes les combinaisons possibles entre les quatre joueurs encore en lice au stade des demi-finales, seule la configuration Djokovic – Tsonga pouvait encore offrir une finale à suspense. Loupé, à l’issue d’un match que Nadal aurait dû gagner en quatre sets, puis Djokovic en cinq, avant que l’Espagnol ne s’infiltre dans la première brèche mal condamnée par son rival en bout de cinquième. Doublement loupé d’ailleurs que, quelques heures plus tard, ce sera au tour de David Ferrer de mettre fin au rêve du tennis français, brutalement, mettant en lumière toutes les failles de Jo-Wilfried Tsonga en revers. Yannick, rendez-vous pour les 40 ans !

18h42. Pendant que Nadal et Djokovic étaient occupés à en découdre cinq sets durant, à l’ombre du Chatrier se déroulait la finale qui aura peut-être été la plus palpitante de tout le tournoi : celle du tournoi handisport masculin. Si le niveau général de la (jeune, ceci expliquant sans doute cela) discipline est très inégal, il faut bien dire que Shingo Kunieda et Stéphane Houdet en ont vraiment fait un sport de haut niveau à part entière. Il y a de la technique – quelle qualité du Japonais en revers – de la tactique, de l’intensité physique… et un scenario imprévisible qui ne trouve son dénouement qu’au jeu décisif du troisième et dernier set. Coup peu répandu dans le tennis handisport, c’est pourtant sur un ace que Stéphane Houdet l’emporte finalement. En champion. Et devant une assistance aussi nombreuse qu’enthousiaste.

19h20. Kristina Mladenovic ne gagnera pas le double mixte. Dommage : le nom d’une joueuse de simple (et de double) de premier plan – elle n’est encore que 39e, certes, mais son appartenance rapide au Top 20 mondial ne fait guère de doutes – au palmarès aurait fait du bien à une discipline dont on peut aujourd’hui discuter l’existence même : derrière les légendes, derrière les juniors, derrière les handisports, le double mixte est bien l’épreuve qui intéresse le moins les spectateurs. Lucie Hradecka, Frantisek Cermak, ça vous fait rêver, vous ?

19h50. Bilan de mes plus belles interviews de la quinzaine : Alex Corretja, très classe voire émouvant – « Mon meilleur souvenir de Roland-Garros ? C’est de pouvoir revenir ici dix ans plus tard, et que tout le monde soit content de me revoir, ait gardé une belle image de moi »  –  Marc Rosset et ses opinions bien arrêtées quant au tennis actuel, Gaston Gaudio et son petit air éternellement triste. Mon plus beau râteau – hors Martina, évidemment : Goran Ivanisevic, occupé à tapoter sur son téléphone, lâchant à peine un « no » sans lever la tête. Hors catégorie : Adriano Panatta, la mèche bien peignée et la chemise en coton d’où dépasse un paquet de Marlboro. Dans un français chantant : « On peut discuter, mais juste quelques minutes. Je prends le café avec un vieil ami, Ion Tiriac. » Or s’il y a bien un homme qu’on ne dérange pas à l’heure du café, c’est bien Ion Tiriac.

20h30. Serena Williams, onze ans plus tard. Difficile de s’enthousiasmer pour une finale durant laquelle Maria Sharapova se sera bien battue, mais où le suspense n’aura duré que l’espace des trois premiers jeux. Reste la joie de l’Américaine, et cette sensation du temps qui passe en se souvenant que c’est en gagnant à Paris, il y a onze ans, qu’elle avait pris le pouvoir devant les Capriati, Davenport, Hingis et bien sûr Venus qui se disputaient alors la première place. A l’époque, le n°1 masculin s’appelait Lleyton Hewitt, Albert Costa gagnait Roland-Garros et Roger Federer n’était qu’un espoir qui ne confirmait pas.

21h15. Les larmes de Nicolas Mahut, ou l’image forte dont auront manqué (presque) toutes les autres finales de cette édition 2013. Il y avait quelque chose de poignant à voir l’Angevin, 31 ans déjà, en détresse après sa défaite en finale du double messieurs, aux côtés de Michaël Llodra. La voix cassée, il parle de ses galères, son genou en morceaux, sa carrière mise entre pointillés depuis un an maintenant, sa reprise sur des Futures en début d’année… Pour ce beau joueur de tennis, la pilule est amère de n’être que « celui qui a perdu ses grands matchs » : une finale de Roland-Garros, à la maison ; une finale du Queen’s, l’autre temple du gazon, en ayant pourtant eu balle de match contre Roddick. Et puis bien sûr un match, « le » match, contre John Isner à Wimbledon. Conscients de la belle histoire dont ils l’ont privé, les Bryan feront preuve de grande classe, et Bob, au micro : « Tout le monde t’aime dans le vestiaire, Nico. C’est bon de te revoir. » Ça ne coûte pas cher, certes, mais on veut bien croire que c’était sincère.

21h50. Le streaker qui, fumigène en main, a tenté de s’inviter sur le Central durant la finale Nadal – Ferrer, a du morfler, au vu du vol plané qu’un vigile lui a fait effectuer par-dessus la balustrade. Lui et ses potes opposants au mariage homosexuel, également remarqués pour avoir accroché une banderole « Hollande démission » sur le Suzanne-Lenglen, auront été la seule surprise d’une finale sans histoire, à l’issue de laquelle même Nadal n’osait pas laisser libre court à sa joie. Son pote David Ferrer n’a pas démérité. Il n’avait juste pas le niveau requis.

23h. Roland-Garros s’achève. Rafael Nadal est parti se faire photographier avec sa Coupe au pied de la Tour Eiffel. Les équipes TV rangent leur attirail, tandis que les stands merchandising sont en grande partie déjà démontés. Dans deux jours, toute trace du grand barnum aura disparu, et le vaisseau amiral de la FFT retrouvera son sommeil annuel, tout juste perturbé cet été par les championnats de France. Tandis que je retourne à ma voiture, j’opère mon crochet habituel, petit plaisir quotidien, vers la masse sombre du Suzanne-Lenglen, et ses allures de soucoupe volante posée au beau milieu du stade – un jour, je vous écrirai une ode au Numéro 1 et au Suzanne-Lenglen, des courts que le monde entier nous envie pour leur taille humaine. Je m’y engouffre et, seul dans les tribunes où résonnaient quelques heures plus tôt les clameurs, observe le soleil rougeoyant se coucher au-dessus de Roland-Garros. Ce soir s’ajoute un peu de spleen : ce spectacle forcément magique pour tout fan de tennis, il faudra vieillir d’un an avant de le retrouver.

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425 Responses to Mon Roland à moi

  1. Antoine 13 juin 2013 at 18:44

    La différence entre un type qui sait jouer et un autre qui ne sait pas, c’est la fréquence des points qu’il marque sur sa seconde balle…

    Et c’est là qu’on voit la différence entre Haas qui sait jouer au tennis, et Gulbis qui ne sait pas…

    Il y a 5-6 dans ce premier set, service Gulbis, mais Haas a gagné 63% de ses secondes balles et Gulbis 31%. Gulbis a eu beau passer 11 aces contre 2 à Haas, ce dernier n’a pas eu à défendre une balle de break alors que Gulbis en est à 12, toutes sauvées pour l’instant…

    Dans le top 100, il y a plein de types qui ne savent pas jouer au tennis…et Gulbis en fait partie…

    • Antoine 13 juin 2013 at 18:56

      ..J’oubliais: pas besoin d’être nobélisable pour jouer au tennis, mais il vaut mieux avoir un cerveau en état de marche..Ce n’est pas le cas de Gulbis qui vient de filer le tie break et le set à Haas en faisant deux doubles…

      A Londres, Murray tranquille: 6-2 et un break…

      • Sam 13 juin 2013 at 19:02

        Sévère, mais juste…Les points gagnés sur 2ème balle, c’est la vérité.
        Et un type qui continue de fracasser des raquettes après autant d’années sur le circuit, ça me dépasse un peu aussi. S’énerver et tout exploser n’a jamais réussi à personne, même pas à Safin. Et ce n’est pas parce que quelques uns le font que..La grande majorité des joueurs pro a terminé sa crise d’adolescence, du moins sur le court (« accepte ta finitude », Ernest !)

      • Antoine 13 juin 2013 at 19:02

        Et Dolgo, de plus en plus décevant, a perdu contre Benjamin Becker, 105ème, 7-6 7-5…

        Autrement dit, puisque c’est le prochain adversaire de Murray, une fois que ce dernier en aura terminé avec Matosévic, Andy est quasiment en demie…soit contre Jo, soit contre le jeune Kudla, que je n’ai pas vu jouer…

    • Patricia 13 juin 2013 at 20:47

      Intéressante théorie…
      Voici le classement pour 2013 (top 30) sur le % de pt marqué sur 2è balle ; des commentaires ? :

      1 Djokovic, Novak 59
      2 Kohlschreiber, Philipp 58
      3 Cilic, Marin 57
      4 Wawrinka, Stanislas 56
      5 Raonic, Milos 56
      6 Nadal, Rafael 55
      7 Haas, Tommy 55
      8 Federer, Roger 55
      9 Almagro, Nicolas 55
      10 Gasquet, Richard 55
      11 Tsonga, Jo-Wilfried 54
      12 Monaco, Juan 54
      13 Granollers, Marcel 53
      14 Nishikori, Kei 53
      15 Tomic, Bernard 53
      16 Anderson, Kevin 53
      17 Isner, John 53
      18 Del Potro, Juan Martin 53
      19 Brands, Daniel 53
      20 Istomin, Denis 52
      21 Ramos, Albert 52
      22 Dimitrov, Grigor 52
      23 Ferrer, David 52
      24 Montanes, Albert 52
      25 Robredo, Tommy 52
      26 Davydenko, Nikolay 52
      27 Giraldo, Santiago 51
      28 Simon, Gilles 51
      29 Janowicz, Jerzy 51
      30 Berdych, Tomas 51

      PS : la Gulbe est 59è… derrière Murray (54) Rosol (55) Monfils (56) Chardy (57) Querrey (58)

      Pour ma part, je pondérerais notamment avec les stats de retour de 2è balle. Elles sont très proches quantitativement d’ailleurs (59% et 58% pour le meilleur)…

      top 30 en retour de 2nde balle en 2013 :

      1 Ferrer, David 58
      2 Gasquet, Richard 56
      3 Djokovic, Novak 56
      4 Nishikori, Kei 55
      5 Nadal, Rafael 55
      6 Murray, Andy 54
      7 Berlocq, Carlos 54
      8 Berdych, Tomas 54
      9 Bautista Agut, Roberto 54
      10 Kamke, Tobias 54
      11 Monaco, Juan 53
      12 Simon, Gilles 53
      13 Cilic, Marin 53
      14 Nieminen, Jarkko 52
      15 Federer, Roger 52
      16 Del Potro, Juan Martin 52
      17 Fognini, Fabio 52
      18 Davydenko, Nikolay 52
      19 Gulbis, Ernests 52
      20 Almagro, Nicolas 52
      21 Wawrinka, Stanislas 52
      22 Tipsarevic, Janko 51
      23 Gimeno-Traver, Daniel 51
      24 Lorenzi, Paolo 51
      25 Malisse, Xavier 51
      26 Andujar, Pablo 51
      27 Granollers, Marcel 51
      28 Seppi, Andreas 51
      29 Dodig, Ivan 50
      30 Falla, Alejandro 50

      Gulbis est mieux situé, mais Jo, ouïe ! 55è quand même !

  2. Antoine 13 juin 2013 at 19:16

    Encore 4 balles de break sauvées par Gulbis dans son premier jeu de service au deuxième set…

    Il en est à 16 balles de break sauvées sur 16. Impresionnant sauf que ce serait quand même mieux de ne pas avoir à en sauver à quasiment tous ses jeux de service en faisant ace, faute, et ainsi de suite…13 aces, mais 6 doubles, cela ne fait plus que 7 points gratuits pour 8 jeux de service, pas de quoi tomber à la renverse non plus…

    Quand on regarde le nombre de point gagnés par l’un ou l’autre, alors qu’on en est à 7-6 2-2, c’est très trompeur: 69 pour Haas, 63 pour Gulbis, cela parait relativement équilibré comme cela…mais Gulbis a marqué 9 points sur les 47 de Haas au service, tandis que Haas a marqué 32 points sur 87 sur le service de Gulbis..

    Autrement dit, Haas gagne ses jeux de service très facilement, et Gulbis rame à chaque fois ou presque, et du coup, parce que l’on joue deux fois plus de points ou presque sur le service de Gulbis, le total apparait relativement équilibré, mais c’est une pure illusion statistque et ce match est un exemple typique de cela….

    • Antoine 13 juin 2013 at 19:22

      ..et tout à une fin: Gulbis n’a pas sauvé la 17ème balle de break et a paumé son service…

      3-2 Haas qui, tout chamboulé, paume les deux premiers points sur son service, lui qui venait de faire deux jeux blancs dessus…Il se reprend et aligne 4 points..

      4-2 Haas..toujours pas l’ombre d’une balle de break pour Gulbis…

      Je me demande si Haas ne va pas conserver son titre…

      6-2 6-2 pour Andy au Queen’s…Lui ausi est en forme…

  3. Sylvie 13 juin 2013 at 20:09

    Superbe texte Guillaume, j’ai adoré. C’est vivant, bien écrit et émouvant. La fin toute en nostalgie m’a touchée. J’aime beaucoup ces récits vus de l’intérieur d’un tournoi. Tu as de la chance et c’est sympa de nous faire partager tes impressions. J’aime bien le choix d’une chronique comme mise en forme. Bravo !

  4. Sam 13 juin 2013 at 20:19

    Ouais, super Guillaume De Kermadec !

  5. Humpty-Dumpty, Karim de laiton CC 2012 13 juin 2013 at 20:43

    Je crois comprendre du score affiché sur le site protennislive que Mahut/Tsonga sont forfait pour le double…
    C’est peut-être plus raisonnable pour Tsonga qui a déjà joué six sets de simple aujourd’hui, mais je suis très déçu pour Mahut…
    J’espère que Llodra va se remettre illico et qu’il fera Wimby avec Nico… Et qu’ils le gagneront !

    • Antoine 14 juin 2013 at 11:05

      Moi, je trouve cela nul de la part de Jo. Quand on s’inscrit à un tournoi, on va jusqu’au bout quand on peut jouer. Mc Enroe n’a jamais décalaré forfait pour un double, même quand il avait un simple très important à jouer peu après.

      C’est aussi une question de respect vis à vis de son partenaire, ce d’autant plus que le double est surtout cequi fait vivre Mahut.

      C’est également nul de la part de Llodra de jouer le double avec Berdych…

      J’espère aussi que Llodra et Nico vont se remettre ensemble pour Wimbledon: à mon avis, c’est la meilleur paire française possible sur herbe..Mais je m’attends plutôt à ce que Llodra joue avec…Zimonjcic

  6. Skvorecky 13 juin 2013 at 20:47

    Alors comme ça, perdre contre Haas = ne pas savoir jouer au tennis et ne pas avoir un cerveau en état de marche…

    Mais bien sûr! Ce serait un autre joueur, Haas par exemple, qui aurait tenu tout un set en étant archi-dominé, on l’aurait loué. Et on aurait trouvé normal, archi-normal qu’il craque en fin de set. C’est humain: le type en face te marche dessus, tu ne vas pas soulever des montagnes en continu pendant tout un match. Sauf cas particuliers.

    Heureusement que tu rappelles que l’adversaire de Gulbis est tenant du titre, sinon on aurait pu croire, vu la sévérité du propos, qu’en face c’était Carlos Berlocq.

    Bref, c’est du commentaire à la tête du client. Pour un deuxième match sur herbe de la saison…

    • Antoine 14 juin 2013 at 10:46

      Tu as vu le match Skvo ?

      Je maintiens l’intégralité de mes propos et j’en rajoute même une louche dans la lignée de Sam. Gulbis fait non seulement n’importe quoi sur un court de tennis mais devant le résultat, se comporte comme un gamin mal élevé. Il perd un set contre Baggy ? il casse une raquette. IL en perd un autre contre Haas ? il exploxe à nouveau sa raquette. Il a un sérieux problème mental…

      • Skvorecky 14 juin 2013 at 19:32

        Vu en diagonale, car boulot, mais attention j’ai lu les stats :mrgreen:

        Pas le temps de développer malheureusement (d’autant que ce message arrive en retard). Deux choses m’ont posé problème: la sévérité extrême du professeur envers ses élèves doués, et l’interprétation tendancieuse des statistiques.

        Pour le point 1, Gulbis, comme Gasquet, est condamné à ne recevoir que des commentaires disproportionnés. Il faut avouer qu’il les mérite souvent et que son comportement n’aide pas. Mais il fait dans l’ensemble une bonne saison. Et bordel, perdre contre Haas n’est pas infamant.
        Quant au problème mental, c’est vraiment une tarte à la crème. Je dirais que oui, il en a un, mais d’un autre côté, sauver 12 balles de break sur 12 en un set, c’est un chiffre à rendre jaloux Del Potro ou Nadal. Analyse complètement biaisée, donc.

        Sur le deuxième point, s’il est louable de s’intéresser aux stats fournies par les institutions et de les intégrer à l’analyse, les interpréter de manière univoque l’est moins.
        On frôle la pensée scientiste.
        Les points marqués sur deuxième balle ne sont tellement pas « la vérité » (pour citer Sam) que le classement de n’importe quelle année fait apparaître des hiérarchies entre les joueurs contredisant la vérité du terrain.
        Encore une fois, ce pourcentage dépend de beaucoup de facteurs différents. Il peut signifier beaucoup ou rien selon le type de joueurs considéré.
        Venant de l’auteur d’un éloge de l’ace hier, c’est… étonnant.

        Les contre-exemples à ton esquisse de théorie sur la deuxième balle pullulent tellement que je me contente d’en citer un, criant car contre-intuitif: Nadal-Klizan à Roland Garros, c’est 41-30 sur l’ensemble des deuxièmes balles mises en jeu, par l’un ou par l’autre… en faveur du Slovaque.

  7. MONTAGNE 13 juin 2013 at 22:30

    Bravo, Guillaume, pour ton article, super intéressant. On voit surement RG différemment quand on a accès à des lieux et des personnes inaccessibles au grand public.
    Quand aux différents commentaires sur les journalistes télévisuels, je suis comme vous complètement effondré.
    La lettre ouverte à Billalian à propos du limogeage de Léonard, citée plus haut par Kaelin est excellente.

  8. Colin 13 juin 2013 at 23:47

    Guillaume, on ne t’a pas vu sur 15-love pendant 3 semaines, mais on comprend maintenant que tu n’as pas chômé. Que tu nous reviennes avec cette délicieuse chronique d’une quinzaine bien remplie est un beau cadeau, merci !

  9. benja 14 juin 2013 at 09:24

    Putain, c est vrai qu il n’y a pas photo entre les deux tableau , seul Jo a un adversaire digne de Halle…

    • Antoine 14 juin 2013 at 10:57

      Ce n’est même pas sûr…J’ai hâte de voir ce que vaut le jeune Kudla qui a gagné ses trois matchs très facilement. Jo a fait le boulot hier en jouant six sets dans le journée, pas terriblement bon mais c’était sa première journée sur herbe dans des conditions de jeu très difficiles: frois, pluie, vent très fort…

      Il y en a un qui est très bon et qui se prépare sur herbe depuis deux semaines déjà, et celà se voit, c’est Andy Murray. Il n’est pas à son top mais il est déjà très bon. Je le vois bien gagner le tournoi en battant Berdych en finale….

      • William 14 juin 2013 at 11:33

        Murray me parait très très en forme. Je l’ai vu contre Matosevic et il se déplace très bien. S’il gagne le Queen’s je ne serais pas loin de le désigner comme favori à Wimbledon.

        • Antoine 14 juin 2013 at 11:56

          Contre Matosevic il n’y avait pas vraiment de match parce que l’opposition était trop faible. Contre Mahut, c’était autrement plus difficile parce que Nico jouait très bien et hier soir il disait d’ailleurs qu’il avait mieux joué que l’année dernière.

          Cela situe le niveau de Murray qui a gagné hier 6-3 7-6 alors qu’il avait perdu contre Nico au même stade l’an passé 6-3 6-7 7-6…Les deux passings sur les deux derniers points qui lui ont permis de gagner le tie break étaient de top niveau…Quelques petites fautes en coup droit et jouant parfois trop court, mais sinon, il est bien là et à mon avis, on va le voir contre Jo en demie…

        • Colin 14 juin 2013 at 12:49

          Matosevic a battu Gasquet l’an passé à Eastbourne après être sorti des qualifs, il est donc capable de bien jouer sur gazon et de surprendre un top20 mal préparé. Si Murray lui a collé 6/2 6/2 c’est qu’il est en forme.

          • Antoine 14 juin 2013 at 13:14

            Ah oui ? Il avait battu Richie ? Hier il faisait beaucoup de fautes mais Andy était en grande forme, c’est sûr…

            • Patricia 14 juin 2013 at 13:53

              Il sortait des qualifs et venait de gagner 5 ou 6 matchs…

  10. Ronald 14 juin 2013 at 11:59

    Très sympa l’article !

    D’ailleurs c’est une preuve de + que ce Roland n’est pas tt à fait « digéré » alors que la saison sur gazon est déjà entamée…vivement la semaine sur herbe supplémentaire dès l’an prochain.

  11. William 14 juin 2013 at 12:46

    Tout roule pour Roger : 6-0 5-0 en 35′…

    • Colin 14 juin 2013 at 12:53

      Ça roule à bicyclette, tu veux dire.

      de Mischa Zverev à Natalia Zvereva, il n’y a qu’un (p)a(s)

  12. Sam 14 juin 2013 at 12:51

    Donc Zverev, c’est le gars qui paie deux fois le prix du produit en période de soldes.

  13. Antoine 14 juin 2013 at 13:11

    Oui, c’est cela Sam…Oluive avait dit « top 10, venez améliorer votre track record contre Roger » mais il n’avait pas dit que cela devait s’appliquer à un joueur qui est classé 156ème non plus…Faut pas pousser Mirka dans les orties quand même…

    Pas de bol quand même pour Zverev: il s’est pointé au mauvais endroit, le mauvais jour. Roger a retourné tous ses services…sauf deux…et le plus souvent dans les pieds ce qui n’est pas pratique pour volleyer ou à quatre mètres de lui, ce qu’il fait qu’il a vu passer les balles…

    J’ai quand même trouvé étrange qu’un type qui fait service volée systématiquement sur premières et secondes balles et qui n’arrive qu’à marquer qu’un point sur trois sur sa première persiste à faire de même sur seconde balle…Cela dit, il n’a pas davantage morflé sur sa seconde balle: un point sur trois aussi…

    Zverev a quand même failli marquer un jeu puisqu’à 0-3 dans le deuxième set, à la suite de deux bonnes volées bien longues pour une fois, et d’une autre, amortie celle-là, il est parvenu à mener 40-15. Il a du sentir la pression l’envahir car après s’être pris un ènième retour passing sur la première, il a fait une double sur la suivante, puis après un autre retour passing du même acabit sur le point suivant a refait une double…Il y a des jours comme cela…

    Je me suis dit: mais va t il arrêter de monter systémtatiquement alors qu’il se fait trouer, soit direct sur le retour, soit sur le passing qui suit et bien oui: à 0-6 0-5 0-15 après un retour gagnant, il décide de rester au fond alors que c’était sa dernière chance de sauver l’honneur, ce qui ne l’a pas empêché de se prendre encore un retour gagnant…

    S’il n’est que 156ème, c’est parce que son service est (très) mal placé et que sa première n’est pas plus difficile à retourner qu’une seconde et que, par suite, il est obligé de vollyer dans de très mauvaises conditions et qu’il n’est presque jamais parvenu à faire, soit une volée amortie, soit une volée suffisamment longue…Derrière c’était du gâteau pour Roger…

    Bilan: deux bulles en 39 minutes…22 points marqués par Zverev, 11 dans chaque set, 14 sur son service, 8 au retour…

    Quand à Roger, il a fallu attendre qu’il mène 6-0 4-0 pour qu’il fasse ses premières fautes, dont une double, au point de se retrouver à 40A…Très très bon en retour-passing mais c’était un peu trop facile…

    Cela fait combien de temps que Roger n’a pas mis deux bulles à quelqu’un ?

    • Colin 14 juin 2013 at 14:07

      Gaudio aux Masters 2005?

      • Antoine 14 juin 2013 at 15:18

        Apparemment, c’est bien cela…je ne suivais pas le tennis à cette époque ou pratiquement pas. Je ne m’y suis remis vraiment qu’en 2007, autrement dit, j’ai loupé la période dorée de Roger.

        En faisant une recherche, je suis tombé sur cet article du NYT qui explique que Roger a pris une unique double bulle, quand il avait 10 ans et qu’il est très très rare qu’il en prenne une puisque lorsque Nadal lui en a collé une à Roland en 2008, la précédente remontait à 1999 et je crois qu’il n’y en a pas eu d’autre depuis…

        http://www.nytimes.com/2010/05/22/sports/tennis/22bagel.html?_r=0

        • Babolat 14 juin 2013 at 16:20

          Spadea en 99 à Monte carlo (eh oui) 7/6 6/0
          Rafter en 99 à Roland… 5/7 6/3 6/0 6/2
          Byron Black en 99 au Queens (eh oui) 6/3 6/0

          99 fut une grande année d’apprentissage pour Roger.

          Puis…

          Nadal Roland 2008 6/1 6/3 6/0

          Tu disais vrai Antoine en disant qu’il n’y en (des 6/0) avait pas eu d’autres entre 1999 et 2008 mais tu avais oublié qu’il y avait eu 3 en 1999. Ce que, je te rassure, tous les fans de Fed (et les autres) ont déjà oublié. Dors sans crainte.

  14. Patricia 14 juin 2013 at 13:19

    Premier jeu tout de suite très fort entre Richard et Mayer ; le premier très bon au service quand ça compte, exceptionnel en revers, le second énorme en passing…

    • Patricia 14 juin 2013 at 13:21

      Encore un point exceptionnel avec un lob de contre énorme de Mayer, retour dans les pieds depuis les bâches de Richard !

      Et une très belle amortie gagnante de Mayer pour répliquer.

  15. Patricia 14 juin 2013 at 13:25

    Jeu blanc de Richard, très très affûté déjà sur la surface.
    J’ai entendu que Richard n’avait pas accusé la décompression après son match dantesque contre Waw, qu’il était reparti à l’entraînement direct. Je pense qu’il a de grosses ambitions pour Wim…

    • Antoine 14 juin 2013 at 13:44

      Dans « l’Equipe » ce matin, Richie dit que cette défaite lui a fait mal mais qu’il était surpris qu’autant de gens viennent spontanément lui parler de ce match..cela ne lui fait pas vraiment plaisir, un peu comme quand on parle à Mahut de son match contre Isner…

  16. Patricia 14 juin 2013 at 13:29

    C’est vraiment magnifique en construction, des deux côtés. Richard enchaîne les winners et le commentateur français est bon ! Elle est pas belle la vie ?

  17. Patricia 14 juin 2013 at 13:30

    Ce cochon de mayer est sacrément fort en lob !
    M’en fous, voir Richard jouer autant vers l’avant est un régal.

  18. Sam 14 juin 2013 at 13:35

    Je crois que le Rysc pour ce Wimbledon va être corsé…

  19. Patricia 14 juin 2013 at 13:38

    WTF ! Une coupure technique juste sur CE match ?! Trahison !!!

  20. Patricia 14 juin 2013 at 13:44

    BP et break de Richard sur deux revers long de ligne monstrueux (surtout le passing complètement à l’arrache). Richard sert pour le set
    J’ai retrouvé un Stream (anglais) et j’en profite pour vomir sur les immenses ombres en croix sur le court, qui gênent la visibilité du spectateur.
    Oh putain que Richard est fulgurant en revers aujourd’hui !

    • Patricia 14 juin 2013 at 13:45

      Set sur une monstrueuse amortie gagnante de Richard ! C’est la fête.

  21. Patricia 14 juin 2013 at 13:47

    Musique de lose à fond aux changements de côté, c’est vrai que le cadre est à Gerber (ha ha).

  22. Patricia 14 juin 2013 at 13:49

    Mayer a une technique hideuse mais un jeu très retors, genre Stepanek. Il fait tellement de moulinets de bras et de poignet que les trajectoires sont dures à lire !

  23. Patricia 14 juin 2013 at 13:51

    Jeu blanc très à l’aise de Richard, toujours très juste et très incisif. C’est beau.

  24. Patricia 14 juin 2013 at 13:52

    Et maintenant je dois partir bosser.
    Grmmbbbr.

  25. William 14 juin 2013 at 14:24

    Cilic joue bien au Queen’s. A 4-4 contre Berdych, il sauve deux balles de break, d’un ace et d’un revers ldl supersonique.

    Deux balles de set pour lui maintenant…

    …la première est manquée.

    • William 14 juin 2013 at 14:33

      Berdych trop solide !

      Magnifique lob de Cilic alors que Berdych sert pour disputer un tie break.

      Et deux nouvelles balles de set !

  26. William 14 juin 2013 at 14:37

    Fait pour Cilic !

    Et Gasquet qui boucle le match sur un ace !

  27. William 14 juin 2013 at 14:40

    Berdych qui enchaine les amorties : inattendu de sa part…

  28. Antoine 14 juin 2013 at 14:48

    Richie vs Mayer: 6-3 7-6

    Très bon match de Richie, très bon au service et en revers, bon en coup droit aussi. Une bonne victoire parce qu’on comprend vite pourquoi Mayer peut être un poison sur herbe avec sa technique très particulière ou il joue certes sont revers à deux mains mais en le sliçant à volonté. Son pint faible est qu’ilest incapable de le jouer à une main, même débordé ou à la volée. Une bonne victoire aussi parce que Mayer l’avait battu facilement à Wimbledon l’année dernière et que Richie ne menait que 3-2 dans leur H2H.

    Bémol: il a bien été aidé par Mayer qui a joué deux fois sur trois au moins…sur le revers de Richie. Un peu étrange même si Mayer a fait beaucoup de revers gagnants que Richie, moins quand même. Et c’est sur l’un de ces points qu’au tie break Richie fait un revers gagnant qui lui donne le mini break et le match…

    • Patricia 14 juin 2013 at 15:33

      Lu une analyse sympa d’un coach sur le forum de Richard : selon lui, le coup droit de Richard est meilleur sur gazon, ce qui met bcp plus de pression sur l’adversaire : « D’abord, on voit que sa disposition mentale est différente, je veux dire qu’il se prépare à avancer sur les balles plus courtes. Donc sur le plan technique, cela change énormément puisqu’il traverse mieux les balles. En coup droit, c’est essentiel.
      Sur terre on le voit trop souvent frapper en coup droit en rotation, avec la seule action du bras au lieu d’avancer en frappant ou de passer le centre de gravité du corps de l’arrière vers l’avant !

      Ensuite, le fait qu’il ait un centre de gravité assez bas l’avantage bien pour jouer ces rebonds bas mais aussi plus longs ! Ne pas oublier que la balle glisse au contact du sol sur gazon alors qu’elle roule dans le sens du lift sur la terre battue « 

      • Antoine 14 juin 2013 at 17:50

        C’est bien d’avancer en coup droit sur des balles courtes…cela change la vie effectivement..C’est surtout dommage de ne le faire que sur herbe, non ?..

  29. Antoine 14 juin 2013 at 14:57

    Cilic, c’est du lourd, il a l’air décidé à défendre son titre. Hier il y a eu un énorme match contre un excellent Lopez qui a d’ailleurs eu une balle de match avant de perdre les trois derniers jeux et le match et là, le voilà donc qui mène d’un set contre Berdych 7-5 3-2 et quand on regarde les stats on voit qu’il est très légèrement plus performant que Berdych sur première et seconde balle, ce dernier tenant car il passe un peu plus de premières que Cilic. Avec 73%, Berdych est très au dessus de sa moyenne qui est plutôt vers 58%…Cilic vient de sauver une balle de break: 2/2 contre 2/3 pour Berdych…Très serré donc…

  30. William 14 juin 2013 at 15:23

    Il est plus que détendu, Monfils… Il joue clairement sans pression.

  31. Patricia 14 juin 2013 at 15:27

    Je suis de retour, une petite demi heure pour regarder Haas/Monfils. Gael a une touche formidable avec son nouvel avatar capillaire !
    Ca ne suffira pas mais dans le genre contraste avec le look teuton de Tommy, c’est intéressant…

    • Patricia 14 juin 2013 at 15:29

      C’est du lourd au service Gael, si ça continue, Haas va devoir travailler pour le match !

  32. William 14 juin 2013 at 15:29

    Tie break entre Berdych et Cilic, pris en court :

    Service gagnant Berdych : 2-1 Berdych
    Amortie ratée mais gagnante de Cilic, heureusement Berdych se vautre complétement : 2-2
    Service gagnant de Cilic : 3-2 Cilic
    Faute en coup droit de Berdych : 4-2 Cilic
    Volée croisée gagnante de Berdych : 4-3 Cilic
    Service gagnant de Cilic : 5-3
    Encore un service gagnant : 6-3
    Coup droit let de Berdych qui offre une grosse occaz à Cilic, qui fait lui aussi un let mais qui sort : 6-4
    Amortie dans le filet pour Berdych : match Cilic !

    Très bon match !

  33. Sam 14 juin 2013 at 15:31

    Avec le Zéro Enjeu qu’a sa saison sur gazon, il peut être détendu…

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