Gentil, méchant et fou, chacun son tour ou tous à la fois : Goran Ivanisevic

By  | 19 juin 2014 | Filed under: Légendes

A l'abordage de WimbledonGoran Ivanisevic. L’animal a sévi sur les courts du monde entier de 1988 à 2004, y laissant la trace, à l’image de son idole John McEnroe, d’un personnage aux multiples facettes, attachiant, haut en couleurs et ne laissant personne indifférent. A l’heure de lui rendre hommage sur 15lt, abordons donc Goran Ivanisevic par les différents prismes de sa personnalité. Gentil Goran, méchant Goran et Goran fou, ils sont tous là.

Le joueur

Goran Ivanisevic, c’est d’abord un service. Une préparation très basse, mains au niveau des pieds, un bras gauche qui s’élève, et un ace à la fin. Du moins presque toujours un ace à la fin. Au point que le public de Paris-Bercy, en finale du tournoi en 1993, sifflera un Croate qui avait le malheur de trop bien servir ce jour-là. Résultat : Andrei Medvedev, pourtant pas une buse à la relance, ne touchait pas une balle. Avec ce service, le Croate franchira à quatre reprises le cap des 1000 aces en une saison, avec un record absolu de 1477 en 1996. Avec ce service aussi, « Aceman » le bien-nommé se mutilera l’épaule, jusqu’à écrire la fin de sa carrière entre pointillés.

Avant les blessures, lors des fastes années, on ne saurait pourtant réduire le jeu de Goran à son service. Son revers frise l’excellence. Un coup frappé à deux mains, à plat, dans lequel il jette tout le poids de son corps, un peu comme Jimmy Connors pouvait le faire en son temps. Son coup droit, s’il n’est pas la meilleure arme de sa panoplie, n’en reste pas moins celui d’un gaucher, avec tous les angles improbables que cela suppose, suffisamment solide par ailleurs pour tenir l’échange et amasser son quota de points réglementaire sur ce coup. Enfin, la moindre de ses volées, fiable et tranchante, trahit son pedigree d’attaquant, même s’il apprécie modérément de devoir plier ses grandes jambes.

Doté de cet arsenal, Ivanisevic a évidemment tout pour se révéler une terreur sur gazon. Cela tombe bien, Wimbledon est le tournoi qui le fait par-dessus tout rêver. Demi-finaliste dans le Temple dès 1990, alors qu’il n’a que 18 ans, il joue sa première finale sur le mythique gazon anglais en 1992. Première d’une longue série de défaites plus douloureuses les unes que les autres. Favori contre Andre Agassi, lui le serveur contre le relanceur, c’est pourtant en vaincu qu’il quittera le court, au bout de cinq sets palpitants. Deux ans plus tard, nouvelle finale : il fait jeu égal avec Pete Sampras, mais l’Américain le crucifie au tie-break dans les deux premières manches. Dépité, il baisse les bras dans la troisième. 1998, enfin : même affiche, même désillusion contre Sampras, cette fois en cinq sets. « Je crois que je vais me suicider », lâche t-il alors. Voilà pour les finales.

Plus généralement, tout au long de ces années, la liste de ses vainqueurs sur le gazon londonien est une énumération de grands noms du tennis : Sampras (trois fois), Todd Martin (deux fois), Becker, Agassi, Hewitt… Ses rares déconvenues seront toujours dues aux blessures (Nick Brown) ou à de véritables sabordages (Jason Stoltenberg).

En indoor, l’autre surface ultra-rapide de l’époque, il s’avère tout aussi redoutable : vainqueur de deux équivalents Masters 1000 à Stockholm (1992) puis Bercy (1993), il remporta la richement dotée Coupe du Grand chelem en 1995 et joua les demi-finales du Masters en 1992, 1993 et 1996.

Stuttgart 1990, le premier titreMais ce serait une monumentale erreur de réduire le Croate à un simple joueur de surfaces rapides : c’est d’ailleurs bien sur terre battue qu’il dispute les trois premières finales de sa carrière (Florence 1989, battu par Horacio de la Pena ; Umag 1990, battu par Goran Prpic, et Stuttgart 1990 pour enfin son premier trophée, obtenu aux dépens de Guillermo Perez-Roldan). C’est aussi à Roland-Garros, en 1990, qu’il réalise le premier très gros coup de sa carrière en éliminant dès le premier tour le n°3 mondial Boris Becker, avant de rallier les quarts de finale, son premier quart tous Grands chelems confondus. Il se hissera encore à deux reprises à ce niveau du tournoi Porte d’Auteuil (1992 et 1994).

Goran glisse correctement, maîtrise les effets et n’a pas réellement de point faible à l’échange. En 1992, les observateurs voient même en lui le rival le plus dangereux de Jim Courier sur la route d’un deuxième sacre. Un statut de challenger principal auquel le Croate fera d’ailleurs honneur, puisqu’il sera le seul homme à prendre un set au numéro 1 mondial durant la quinzaine. Pour compléter ce parcours de bon terrien, on ajoutera des finales en Masters 1000 à Rome (1993, contre Courier) et Hambourg (1995, contre Medvedev), ainsi qu’une médaille de bronze ramenée des Jeux olympiques de Barcelone, en 1992. Sans oublier, pour le fun, de mentionner ses deux finales de Roland-Garros en double (1990 avec Petr Korda et 1999 avec Jeff Tarango).

La carrière

Le parcours de l’homme de Split se divise en deux parties distinctes, dont la fracture se situe clairement aux alentours de 1999. Avant, le Croate est un grand polyvalent, très régulier, bref, un N°1 en puissance (N°2 à son meilleur classement) que Pete Sampras et Andre Agassi vont meurtrir plus souvent que n’importe qui – de tous les contemporains des deux Américains, il sera d’ailleurs le seul à suivre leur sillage du début à la fin de la décennie 1990. Après, jamais revenu au top de sa forme à cause de multiples blessures (dos, épaule gauche), Ivanisevic se transforme en gestionnaire de son tennis : se reposant essentiellement sur sa mise en jeu et les coups faciles à jouer derrière, rechignant à combattre à l’échange, il n’obtient fatalement plus de résultats sur surfaces lentes.

Sans beaucoup exagérer, le Goran « seconde carrière » est un joueur à peine plus complet qu’Ivo Karlovic, abonné aux défaites précoces et aux désillusions. Même le gazon n’est plus son refuge. L’impact des trois finales perdues à Wimbledon, notamment la dernière en 1998, alors qu’il était si près du but face à Sampras, n’arrange évidemment pas les choses. Il semble avoir baissé les bras, et l’on se dit qu’un dernier titre ATP chez lui, à Split, serait déjà une belle manière de clore sa carrière. Alors de là à l’attendre encore au Panthéon du Grand chelem… On en est très loin lorsque, début 2001, il perd au premier tour des qualifications de l’Open d’Australie ! « J’en avais assez. Je ne me battais plus. »

Pourtant, c’est justement ce Goran-là, tellement plus limité que le précédent, qui récoltera la consécration suprême, à Wimbledon. Juin 2001, six mois après que le Croate ait touché le fond aux antipodes. Le mythe Sampras est déboulonné par un jeune impertinent venu de Suisse, Roger Federer. Andre Agassi s’arrête en demi-finale à l’issue d’un duel somptueux face à Patrick Rafter. Ivanisevic, 125e mondial et bénéficiaire d’une wild-card pour ‘services rendus’, s’est lui accroché tours après tours. Anciens N°1 (Safin, Moya) ou serveurs-fous (Rusedski, Roddick), il les a tous alignés. Et, au moment où il aurait dû perdre, en demi-finale face à l’idole de tout un peuple Tim Henman, la pluie est venue à son secours. En finale, il ne laisse pas passer sa chance et, au bout du suspense d’une finale jouée le lundi à cause de la pluie, remporte enfin ce titre après lequel il a tant couru. Sur un 213e ace en sept matchs – record absolu, tous Grands chelems confondus – il bat Patrick Rafter par 9 jeux à 7 au cinquième set, et devient la première wild-card à triompher à Wimbledon. Il s’est retrouvé à deux points d’une quatrième défaite en finale… « Si j’avais perdu, mon père serait mort. »

Qui a gagné, qui a perdu ?Une victoire à la Pyrrhus : Goran, qui a tant retardé une nécessaire opération à l’épaule pour pouvoir jouer Wimbledon, quitte à ingérer d’impressionnantes quantités d’antalgiques chaque soir, doit passer sur le billard. Mais le muscle restera par la suite en papier mâché, et le Croate devient un intermittent du spectacle. A peu de choses près, le Goran « deuxième partie de carrière » aura été l’homme d’un seul tournoi. Mais quel tournoi… Après son homérique victoire, il ne mettra plus qu’une seule fois les pieds sur les courts du All England Club. Ce sera en 2004, pour un jubilé qui s’achèvera au troisième tour contre Lleyton Hewitt. Le lauréat 2001 déclarera alors : « Je voulais être là cette année. Pour vendre des fraises ou tondre la pelouse s’il le fallait, mais je ne pouvais pas ne pas rejouer dans ce tournoi ».

L’homme

Une sortie qui en dit long tant sur l’humour que sur la sensibilité du Croate. Car Ivanisevic est autant resté dans les mémoires pour son immense service que pour sa personnalité : homme à fleur de peau, volontiers autodestructeur sur le court, limite antipathique dans ses mauvais jours, capable de colères à faire passer Marat Safin pour un modèle de self-control… mais doté d’un sens de l’humour et de l’autodérision étonnants. Ce qui explique le paradoxe d’un joueur souvent boudé par le public niveau tennis, mais adulé pour ses one-man-shows sur et en-dehors du court.

Les journalistes également l’adoraient, conscients qu’il y avait toujours quelque chose à ressortir d’une conférence de presse de Goran Ivanisevic. Florilège, loin d’être exhaustif : « Mon problème est qu’à chaque match je joue contre cinq adversaires en même temps : l’arbitre, le public, les ramasseurs de balles, la surface, et moi-même. » « J’ai joué comme Kournikova ! 20 doubles fautes dans le match ! Je ne savais plus où partait mon service… J’étais content de le voir dedans. » « Je trouve que je suis un bon client. J’offre trois films en un même match : de l’horreur, de l’humour et du suspense. C’est fun. J’adore ça. Je suis comme ça et je n’aimerais pas changer. » « Je ne veux pas aller voir de psychologue du sport. Quand elle aura fini, je serai encore plus fou qu’aujourd’hui. » « Toutes les amendes que j’ai dû payer représentent plus d’argent que le prize money gagné en carrière par certains joueurs ! » « Il y a trois Goran : le gentil Goran, le méchant Goran, et le Goran fou. Heureusement, les trois peuvent claquer des aces. » « J’ai collectionné tellement de plateaux de finaliste à Wimbledon que je pourrais ouvrir mon propre salon de thé. » « Je casse beaucoup de raquettes, mais toujours dans une attitude positive. » « J’ai décidé de changer ma façon de faire. Je vais donc organiser une conférence de presse dans ma tête. Je vous dirai ce qui en ressortira. » « On devrait me mettre en prison pour me punir de la façon dont j’ai joué aujourd’hui ! » Et la petite préférée de l’auteur de ces lignes : « L’année dernière, j’avais perdu contre John McEnroe. Aujourd’hui, je perds contre son frère Patrick. Avec un peu de chance, peut-être que l’année prochaine je pourrai battre leur sœur. »

Melbourne 2002 : les derniers feuxDes aphorismes qui font ressortir un personnage attachant à force de faire dans l’auto flagellation. Goran le méchant caractériel (au tournoi de Brighton, en 2000, il signa même une grande première en devant abandonner un match… faute de matériel : il avait fracassé ses trois raquettes !) et Goran le gentil hypersensible, celui qui fait don d’une partie de ses gains en tournois à des associations caritatives : en 1996, il versait ainsi 50 dollars à diverses œuvres pour chaque ace réussi ! Considérant le caractère du bonhomme, est-ce dès lors étonnant que ses meilleurs amis sur le circuit aient été deux autres doux dingues, Marc Rosset et Marat Safin ?

Plus globalement, Goran Ivanisevic faisait l’unanimité parmi ses pairs : ainsi de Patrick Rafter qui, battu en finale de Wimbledon, disait voir sa déception atténuée par l’identité de son vainqueur. Ainsi aussi d’un autre écorché vif, Andre Agassi : « Jamais jusqu’à cette finale je n’avais encouragé un autre joueur que moi-même. Patrick est un chic type, un gars bien, mais la victoire de Goran possédait une dimension humaine supplémentaire ». Rien à ajouter à ça du côté de votre serviteur. Je voudrais pouvoir vous dire que je lui en veux de m’avoir envoyé bouler à Roland-Garros l’année dernière, d’un « No » définitif alors que je n’avais même pas fini de formuler ma demande d’interview, mais en fait même pas. Au contraire. Quelque part, j’aurais été déçu de tomber sur un énième ancien combattant pressé de ressasser ses souvenirs au premier microphone tendu. Surtout, Goran, ne change rien.

 ####

Pour finir, quelques « head-to-head » marquants (entre parenthèses, les résultats sur terre battue) :

Contre Pete Sampras : 6 – 12 (1-0)

Contre Andre Agassi : 3 – 4

Contre Patrick Rafter : 2 – 2 (0-1)

Contre Evgueni Kafelnikov : 10 – 5 (2-1)

Contre Michaël Chang : 5 – 6 (1-0)

Contre Jim Courier : 3 – 8 (1-3)

Contre Thomas Muster : 3 – 3 (1-1)

Contre Sergi Bruguera : 5 – 4 (1-4)

Contre Boris Becker : 9 – 10 (2-2)

Contre Michaël Stich : 2 – 5 (1-1)

Contre Stefan Edberg : 10 – 9 (1-3)

Contre Andrei Medvedev : 5 – 3 (1-2)

Contre Alberto Berasategui : 5 – 1 (3- 1)

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Prenez ma nouvelle adresse : http://livre.fnac.com/a7085832/Marc-Gdalia-Les-monuments-du-tennis-moderne

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125 Responses to Gentil, méchant et fou, chacun son tour ou tous à la fois : Goran Ivanisevic

  1. Paulo 19 juin 2014 at 12:04

    Très bon article, merci.

    Je me souviens aussi parfaitement de ce qu’il était présenté comme le seul obstacle sérieux à la succession de Jim Courier à lui-même lors de ce RG 1992, et qu’il lui avait pris un set. Après ce match, plus personne ne doutait que l’Américain remporterait le titre, ce qu’il fit. Et dire que certains cataloguent Ivanisevic comme un serveur qui ne savait que claquer des aces !…

    PS, en intro : « un personnage aux multiples facettes, attachiant, » : drôlement bien dit :)

  2. John 19 juin 2014 at 12:17

    Merci Guillaume. J’attendais cet article depuis longtemps, hésitant même à l’écrire. La finale de 2001 nous a tous essoré, désespéré, enthousiasmé. Nous avons crié avec Goran. Nous avons pleuré avec lui. Nous avons déchiré nos chemises. Et avons cru, pour une fois, que le sport avait sa morale immanente. Bad Goran, good Goran, crazy Goran: Sergio Leone n’aurait pas trouvé mieux.

    Chouette article, et de saison en plus.

  3. MarieJo 19 juin 2014 at 13:00

    Goran… à ajouter dans les perles journalistiques, à la question quelle est votre genre de femme : « une fille de split comme moi, car seule une femme de split sera capable de me comprendre »… une citation un peu approximative mais qui vous place le goran !

    attachiant, c’est tout a fait ça ! il t’emmerdait avec ses Aces et te faisait frissonner avec sa patte de gaucher :)

  4. Elmar 19 juin 2014 at 13:29

    Un article sur Goran, ça s’imposait. Bien joué Guillaume. Cependant, je passe commande de son pendant: l’article sur Pat!

    J’ai été pour Goran dans ses trois premières finales de Wimbly. A la 4ème, sur le moment, j’étais clairement pour Pat, qui venait de perdre une finale en 5 sets contre Pete et qui avait un jeu plus enthousiasmant que celui d’Ivanisevic. Donc en 2001, cette finale m’a bien fait chier, même si Goran me faisait marrer avec ses signes de croix. Le mec en transe quoi.

    A posteriori, c’est une superbe histoire que ce Wimbledon victorieux. C’est comme dans le film « Wimbledon » justement, mais en mieux encore.

    Cela dit, c’est quand même dommage que Pat n’ait jamais remporté un Wimbly. Mais c’est l’année précédente qu’il aurait dû l’arracher.

  5. Nath 19 juin 2014 at 14:03

    Je n’ai pas connu Ivanisevic, l’article est bien ce qu’il me fallait, complet et structuré, merci Guillaume. Il y a un bout de phrase qui m’a fait rire (en plus des citations dont certaines que j’ai découvertes) : « Le parcours de l’homme de Split se divise en deux parties distinctes ». Je ne crois pas un seul instant que ce soit involontaire.

    • Sebastien 20 juin 2014 at 11:34

      Pareil, j’ai adoré les nombreux jeux de mots de l’article.
      Je n’ai pas connu ce joueur, mais ça m’a donné envie de le découvrir !

  6. Kaelin 19 juin 2014 at 15:46

    Merci beaucoup Guillaume, cet article est vraiment super à lire, j’ai adoré de bout en bout.

    Je n’ai malheureusement pas connu le bonhomme mais il est certain que je l’aurais apprécié, ton article me le confirme. Les quelques sorties en conf de presse, … que tu as intégré sont géniales ! Ca avait effectivement l’air d’être un bon client pour les journalistes … il me semble que le cite tennislegend, dans sa rubrique citations en cite pas mal d’autres pour ceux que ça intéresse.

    J’adore le côté autodérision notamment vis à vis de son service en se doutant que ça devait emmerder autant ses adversaires que les spectateurs parfois de servir autant d’aces. Karlovic a beaucoup d’humour et d’autodérision également par rapport à ça d’ailleurs.

    Sinon les images choisies sont superbes. J’ai surtout adoré la 3ème de sa victoire de à Wimbly …

    Ca manque vraiment au circuit des joueurs comme ça, c’est chiant … Plus de Safin, plus de Roddick, plus de Nalby, Davydenko quasi parti, c’est des mecs qui cumulaient talent fou, tennis dingue à leur top et grosses personnalités ! Enfin Davy c’est pas le même tempérament mais il était tout de même génial dans son genre.
    Dommage qu’un joueur comme Dolgopolov par exemple qui a un tennis hyper excitant n’ait pas une personnalité du genre !

    C’est là que j’ai envie de dire, pour terminer : merci Gulbis ! Puisse-t-il rester à son niveau actuel (maintien dans le top 10-8), ce serait génial.

    PS : marrant l’anecdote de Goran qui te repousse après une demande d’interview, ça conclut parfaitement l’article.

    Merci encore Guillaume magnifique article que je vais même envoyer à des amis car il vaut le coup et je sais qu’ils vont adorer.

  7. Skvorecky 19 juin 2014 at 19:02

    Le genre d’article qui fait plaisir à lire, et Goran le méritait bien! Il est tentant de résumer sa carrière à son parcours londonien, tant Wimbledon était « son » tournoi, mais ce serait injuste de passer sous silence un talent qui s’exprimait sur toutes les surfaces, comme tu le soulignes.

    Mon souvenir d’Ivanisevic le plus net est cette victoire à Bercy, où il avait été injouable cette semaine-là. Il bat Chang, Sampras, Edberg et Medvedev, excusez du peu. Et en finale, effectivement, ses aces finissent par être sifflés tant les spectateurs prennent en pitié le pauvre Medvedev, complètement impuissant (il gagnera… 2 points sur la première balle croate!). Mais ce n’est même pas une question de service: j’avais le souvenir d’un 6-0 dans cette finale; en vérifiant ce n’était qu’un 6-2 (au deuxième set). Goran était tout simplement trop fort, et fut sifflé parce que trop fort.

    Il était bien sûr un grand de Wimbledon: 1 titre, 3 finales, 2 demi. Que dire de sa victoire de 2001? Le scénario le plus hollywoodien jamais écrit par le tennis. Le joueur sur le retour, qui joue sur invitation des organisateurs en tant que vieille gloire du tournoi, et qui finit, dans ces conditions-là précisément, à décrocher le titre dont il rêvait depuis tout petit, tout en pleurant entre les points du dernier jeu.

  8. Patricia 19 juin 2014 at 19:16

    Pour soupirer un peu sur le talent de Tomic ou retrouver le goût de macarons du revers de Richard : http://youtu.be/ZVczQKrZeQo
    Match à Eastbourne en HD

    Klizan a posé moins de problèmes à Richard aujourd’hui – il a toujours sa belle frappe de balle et à l’occasion une belle main, mais il y a un abysse avec le formidable feeling de Tomic sur gazon…

    • Kaelin 19 juin 2014 at 21:15

      Vraiment génial ce match !! Mention spéciale à Tomic qui nous a fait du Tsonga à un moment en tapant un passing de revers à une main LL inattendu et vraiment magnifique. J’adore son jeu … c’est vrai que c’est dépitant de le voir stagner ainsi.
      Richie l’air revenu au top c’est super !

  9. Colin 19 juin 2014 at 19:25

    Excellent résumé de la carrière de Rango-l-homme-qui-tirait-plus-vite-que-son-ombre.
    J’aimais bien le voir jouer sur terre battue, là on pouvait profiter de sa superbe gestuelle, notamment en revers. Sur surfaces rapides en revanche, on n’avait pas trop le temps…

    Je me souviens qu’il avait été très fier de ramener deux médailles des JO de Barcelone en 1992 (simple et double, les deux en bronze) car c’étaient parmi les premières médailles d’un tout nouveau pays, la Croatie, à peine sorti d’une guerre féroce.
    En revanche son parcours en Coupe Davis sera plus chaotique: pendant toute sa « première » carrière (les années 90) il sera bien seul, et passera son temps dans les divisions inférieures… Dans sa deuxième carrière, avec l’arrivée de la génération Ljubicic, Karlovic et Ancic, la Croatie va changer de catégorie et devenir une habituée du Groupe Mondial, et là Ivanisevic va jouer les utilités comme partenaire de double, souvent avec bonheur. Il sera sélectionné in extremis pour la finale de l’édition 2005 remportée par Ljubi et Ancic, sans jouer (il valait peut-être mieux, d’ailleurs!)

  10. Patricia 19 juin 2014 at 19:29

    Super article, très panoramique – qui me fait découvrir l’existence du « premier » Goran. Il y a un sacré côté Gulbis, si l’on pioche du côté des citations… Je trouve terrible (émouvant mais surtout terrible) le propos sur « la victoire ou la mort » (pour son père)…. Et très sympathique qu’il soit exactement l’inverse de Sampras, le mec qui ne peut plus rien faire mais veut revenir sur le lieu de l’exploit, même pour vendre des fraises ou tondre la pelouse….

  11. Montagne 19 juin 2014 at 19:37

    Goran, souvenirs liés à Wimbledon.
    Je me souviens avoir été très déçu à l’époque par la défaite de Rafter, un joueur que j’aimais beaucoup avec sa façon de se ruer au filet.
    Mais finalement, Goran a bien mérité des gagner un Wimbledon, il avait, lui aussi, le jeu naturel sur herbe, très efficace à défaut d’être toujours très élégant.
    Merci Guillaume

  12. May 19 juin 2014 at 21:09

    Je me souviens de ses emportements, ses bris de raquettes, ses matches balancés. Tiens ça me rappel quelqu’un…

    Goran a joué pendant cette période où je ne suivais que très occasionnellement le tennis et pourtant tout ce qui est décrit dans ce portrait de Guillaume j’ai l’impression de ne pas l’apprendre hormis les perles extraites de ses déclarations aussi hilarantes que génialissimes. Tiens ça me rappel encore quelqu’un…
    Cependant je ne l’ai vu jouer que sur terre battue où il ne pouvais pas compter que sur son service super canon.

    Ce genre de papier donne quelques regrets et je me dis que j’aurais aimer mieux connaître ce Goran Ivanisevic, le père des joueurs venus des Balkans même si sa capacité à réussir autant d’aces sur un match m’aurait ennuyé à la longue mais il n’était pas que ça. Puis gagner Wimbledon et atteindre la 2ème place mondial ça pose pas mal un champion!

    Goran méritait un article, Guillaume l’a fait! Great!

  13. William 19 juin 2014 at 21:54

    Bel hommage !

    J’avoue que j’associe systématiquement Ivanisevic à sa victoire à Wimbledon, comme s’il n’avait joué que ce tournoi dans sa carrière. Je n’ai rien contre les faiseurs d’aces et tu rappelles qu’il était bien plus que cela. Sa finale contre Rafter c’est quand même quelque chose niveau émotion… Peut-être la meilleure du genre ? N’oublions pas non plus que c’est la dernière finale de spécialistes à Wimbledon, Hewitt gagnant dès l’année suivante. Cela ajoute un petit quelque chose de plus à ce titre déjà si spécial.

    Bref, merci Guillaume de nous rappeler tout ça. La galerie Légendes commence à être bien remplie ! Manque plus que Benneteau !

    Sinon, le tirage au sort c’est demain non ? Beaucoup de coupeurs de tête potentiels, on va voir quelle tête de série aura de la chance et qui n’en aura pas…

  14. Kaelin 19 juin 2014 at 22:10

    Les qualifiés de Wimbledon sont désormais connus :

    Luke Saville l’australien (20 ans, 237ème) a bien mérité sa place puisque c’est lui qui a sorti la TS1, Thomaz Bellucci.

    Duckworth, un autre australien. Plus vieux (de 2 ans) mais mieux classé : 162.

    Kuznetsov, l’américain, passe aussi en éliminant au dernier tour Smyczek, TS3.

    Muller sans surprises s’est qualifié également. Il en a chié contre Menendez-Menceiras par contre, au dernier tour.

    Ante Pavic (à ne pas confondre avec Mate Pavic, qui est d’ailleurs natif de Split lui aussi lol ! je viens de voir sur wiki. Mate a 20 ans, Ante 25. Ante bat Gicquel au terme d’un match pugnace : 4-6 6-3 7-6(5) 6-4. Dommage pour Marco, ça me fait marrer qu’il fesse des ptits jeunes assez régulièrement et se qualifie souvent pour les GC. Voilà un mec donc j’admire la carrière. Je la trouve admirablement bien gérée.
    Mate est plus spécialisé en double que Ante. Tiens c’est marrant je vois que Ante a quasiment le même classement en simple qu’en double, ça doit être rare : environ 160. Les 2 sont croates sinon). Ya 170 000 habitants à Split. C’est la 2ème ville de Croatie.

    Kravchuk qualifié aussi, un joueur honnête du circuit secondaire mais assez vieux désormais … 29 ans.

    Ilhan qualifié. Il a battu Olivetti au 1er tour.

    Sugita.

    Kudla.

    Jimmy Wang.

    Herbert, le seul français qui s’en sort. Il bat Miroslav Mecir au dernier tour.

    Putz.

    Groth. L’immonde a battu Bolelli ! salaud !

    Ito. Il a battu Berankis au dernier tour.

    Hernych, qui joue encore oui oui.

    Enfin, Harrison s’en sort (pour mieux se faire éliminer au 1er tour) contre Brands et se qualifie.

  15. Alex 19 juin 2014 at 22:20

    Bel article merci. Je m’associe au cœur de louanges. Goran, personnage sympathique et truculent,le genre de fous dont on a besoin de la fraîcheur, ceux qui ne font pas la carrière qu’ils auraient pu (dû). Autrement plus complet que ce que son palmarès herbeux laisserait penser, le tennisman total. L’homme qui a peut-être précipité le changement de surface à Wimby quand on y pense ..
    Je me permets une remarque : Goran avait atteint un premier quart de finale en GC en janvier 89 à 17 ans, seulement stoppé par Miloslav Mecir !

    • Skvorecky 20 juin 2014 at 10:07

      Exact, à l’Open d’Australie 89. Il sortait des qualifs: il avait donc enchaîné 7 matchs victorieux à Melbourne. Pas mal pour sa deuxième participation au tableau final d’un Grand Chelem!

  16. MarieJo 19 juin 2014 at 23:54

    Antoine où es-tu passé ? no mobile no mail ou quoi ?

  17. Kenny 20 juin 2014 at 06:46

    super article sur un joueur que je n’ai jamais su apprécié, sauf en finale à Wimby en 1992 ;-) oh le vachard que je fais!
    râté la finale de 2001, et là encore il m’énerve parce qu’il prive Pat le magnifique de ce trophée…
    Pour moi ce joueur n’était qu’aces et raquettes cassées, me souvient pas du tout de son jeu « de fond ». Merci de lui rendre peut-être justice, peut-être vais-je pouvoir le réhabiliter en matant quelques highlights, en espérant échapper à une compil d’aces ;-)

  18. Patricia 20 juin 2014 at 08:33

    Y avait un match « pouliches » hier soir au Boodles : Sock vs Thiem ! (match d’entraînement, préciserait Antoine)
    J’ai vu le début, Sock était très bien (c’est bien plus varié que sur dur son jeu) et Thiem extrêmement mauvais, du service à la volée à quelque coup que ce soit. J’ai laissé tomber quand Sock a remporté le 1er set à 6-1, un brin médusée de voir cette dégradation comparé au match contre Anderson. J’avais beau me dire que Thiem allait se révolter (ce qu’il tardait clairement à faire parce que, bien élevé, ça ne se faisait pas pour un match de divertissement), je craignais qu’il attende le dernier moment pour ce faire…
    Un coup d’œil au score (Sock a remporté le 2è au TB à 10) m’a confirmé que Domdom n’avait pas failli côté combativité, et que c’est vraiment louable vu le désastre initial et le très bon Sock en face. Mais pour le coup, même si j’adhère à la théorie du « jour sans », j’ai plus confiance en Sock pour passer quelques tours à Wim… (pour ceux que ça intéresse – Elmar – il y a même un replay : http://www.theboodles.com/)

  19. Skvorecky 20 juin 2014 at 10:48

    http://www.atpworldtour.com/Tennis/Players/Iv/G/Goran-Ivanisevic.aspx?t=pa&y=0&m=s&e=540#

    Je me suis dit que ça valait le coup de regarder en détail le parcours de Goran à Wimbledon, au-delà de la liste de ses bourreaux comme le fait l’article.

    Il y gagne 49 matchs pour 14 défaites.

    Il aura battu un peu tout le monde:

    Kevin Curren (certes en fin de carrière) en quarts de l’édition 90

    Lendl, Edberg et Sampras en 92

    Volkov (qui avait failli sortir Stich en 91), Forget (2 huitièmes et 3 quarts à Londres même s’il était nº1130 sur le moment) et Becker en 94

    Todd Martin et Kafelnikov en 95

    Volkov et Rafter en 96

    Todd Martin et Krajicek en 98

    En 2001, une belle liste de noms dont certains sont à pondérer par l’âge ou les aptitudes sur herbe: Moya, Roddick, Rusedski, Safin, Henman, Rafter

    Enfin pour ses adieux en 2004: Youzhny au premier tour

    Ses face-à-face les plus marquants: Sampras 1-3, Becker 1-1, Edberg 1-0, T. Martin 2-2, Rafter 2-0

  20. Skvorecky 20 juin 2014 at 11:04

    Amusants, ces face-à-face cités en fin d’article: on voit que Goran mène sur terre face à Chang, Kafelnikov, Berasategui ; et qu’il y a également battu Bruguera, Muster, Courier, Medvedev.

    Juste un regret que son unique défaite face à Alberto-le-fêtard-du-Pays-Basque (n’est-ce pas Geô!) ait eu lieu en quarts de Roland 1994…

  21. Remy 20 juin 2014 at 11:11

    Tirage au sort de Wim en cours.
    Le RYSC arrive dans la foulée.

  22. Remy 20 juin 2014 at 11:36

    Je m’en souviens parfaitement de la victoire de Goran à Wimb, j’avais même vu le match.
    Pas un match pour MacArthur, ça cognait fort au service.

  23. Skvorecky 20 juin 2014 at 11:57

    Le tableau est en train de tomber, voici ce qu’on peut lire à droite à gauche:

    En quarts, de haut en bas:
    Djokovic-Berdych
    Murray-Ferrer
    Federer-Wawrinka
    Nadal-Raonic

    Parcours théorique de Murray: Goffin, Andujar, Bautista, Fognini, Ferrer, Djokovic, Nadal. Ce serait bidouillé qu’il ne serait pas tombé mieux!

    Parcours théorique de Nadal: Klizan, Rosol, Karlovic, Gasquet, Raonic (ou Nishikori), Federer, Djokovic. S’il tient la même forme en première semaine que les deux dernières années, il risque fort de prendre la porte. Par contre, à partir des huitièmes, ce sera dur de le stopper.

    Federer et Djokovic tirent respectivement Lorenzi et Golubev au premier tour, pour le reste je ne sais pas trop.

    • Remy 20 juin 2014 at 12:03

      Federer – Benneteau au second tour et Djokovic – Stepanek !

    • Skvorecky 20 juin 2014 at 12:16

      Si vous arrivez à zoomer, vous devriez voir le tableau ici:

      The full men's and women's #Wimbledon singles draws. pic.twitter.com/9OalvzdGnl— Ben Rothenberg (@BenRothenberg) junio 20, 2014

      • Remy 20 juin 2014 at 12:16

        Assez inexploitable.
        Dès que les pdf sont publiés sur le site, j’envoie l’article.

    • Skvorecky 20 juin 2014 at 12:23

      Oubliez tout, le site off a été extrêmement réactif:

      http://www.wimbledon.com/en_GB/scores/draws/ms/r1s1.html

      Faites chauffer vos RYSC. Ça commence dans 72 heures!

  24. Antoine 20 juin 2014 at 14:05

    Merci pour cet article Guillaume..

    J’aimais beaucoup Goran. Déjà j’aime bien les joueurs qui claquent des aces donc de ce côté là j’étais servi..Un mot là dessus puisque c’est lui qui est en tête du classement en en ayant passé plus de 10 000 dans sa carrière (les stats ne débutent qu’en 1991):

    http://www.atpworldtour.com/Matchfacts/Matchfacts-List.aspx?c=0&s=0&y=0

    Ce n’est pas faux de dire que son service était d’autant plus efficace que les surfaces étaient plus rapides qu’aujourd’hui, non seulement l’herbe de Wimbledon, mais surtout en indoor. Cela étant, je me demande si ce n’est pas le meilleur serveur que j’ai vu parce que même sa seconde balle était très difficile à jouer.

    Il servait à une vitesse élevée mais pas plus que celle d’un serveur actuel. La vitesse était un sérieux plus, mais la précision du tir, les zones de tir favorisées par sa taille, les effets et le fait qu’il soit gaucher sont les facteurs qui expliquent son succès de ce côté là. Il volleyait bien également, je veux dire par là qu’il était capable de faire une bonne volée lorsque la balle était prise en dessous du filet. Aujourd’hui, il n’y a presque plus personne qui sache vraiment volleyer, donc c’est difficile de s’en rendre compte. En fond de court il se débrouillait assez bien même si l’idée était quand même de ne pas y traîner et d’aller au filet..

    Il me faisait penser à Leconte, autre gaucher qui servait moins bien mais qui volleyait mieux et qui était tout aussi cinglé.

  25. William 20 juin 2014 at 15:48

    En pagaille : Mahut a malheureusement perdu contre Bautista Agut, en trois sets. Melzer sort Verdasco en trois tie break, Lopez en dmei-finale à Eastbourne. Et l’immortel Benjamin Becker est encore en lice !

  26. Skvorecky 20 juin 2014 at 19:10

    On va causer de tout ce qui n’est pas prono ni tableau ici, qu’en dites-vous?

    Au Brabant néerlandais, Bautista-Agut et Melzer s’affrontent en ce moment après avoir joué leurs quarts de finale ce matin. Une manche partout. Le vainqueur jouera contre Benjamin Becker pour le titre!

    Dans le Sussex, Gasquet attend son adversaire qui sera soit López, soit Querrey (1 set à 0 pour l’Espagnol). C’est une bonne semaine pour Gasquet mais il faudra matérialiser ça demain.

    On observera de près les performances à Wimbledon des joueurs engagés cette semaine, afin d’ajouter des pièces au débat: n’est-ce pas con de se fatiguer la semaine précédant un Grand Chelem?

    • Colin 20 juin 2014 at 19:22

      Au fait, qui est le cinglé qui a bien pu lancer ce débat?

      • Skvorecky 20 juin 2014 at 19:45

        Je me le demande aussi!

    • Kaelin 20 juin 2014 at 19:30

      jme demande si Gasquet n’est pas le premier surpris d’être arrivé en finale étant donné que son épaule le gênait encore bien au Queens .. enfin ça montre que son niveau du moment est tout à fait bon … je pense qu’il se hissera au moins au 3eme tour à Wim … après il tombera contre Rafa, ça va être dur

    • Skvorecky 20 juin 2014 at 19:47

      Ce sera donc Feliciano en face, qui est tenant du titre. Un très bon test pour Richard!

    • Patricia 20 juin 2014 at 20:14

      Dernièrement Gulbis a apporté un peu de matière à réflexion sur ce sujet…

      Bon, je pense que ça dépend de la situation ; Richard a joué un match sur herbe, et 4 matchs tout court en 3 mois. Il en fallait un minimum.

      Je pense qu’on a tendance à inverser un peu la cause et l’effet : peu de joueurs du top 10 (donc ceux qui ont le plus de chances d’aller loin en GC) jouent un 250 juste avant, parce qu’ils n’en ont pas besoin. Ce sont en majorité des joueurs de second rang ou des joueurs en manque de matchs qui s’alignent… et donc, a priori, des joueurs qui ont peu de chance de briller dans le GC. Un top joueur qui n’enchaine pas deux finales et gagne ses matchs facilement ne sera pas entamé outre mesure…

  27. Skvorecky 20 juin 2014 at 19:51

    Et Bautista vient de gagner le tie-break du troisième set. Il va peut-être gagner sur herbe son premier titre ATP!

    • Patricia 20 juin 2014 at 20:23

      Le forfait de la TS1 lui aura en ce cas sans doute facilité la tâche… Melzer ayant eu la gentillesse de se charger de la TS2, Verdasco, en 3 TB…
      A noter que Sousa a confirmé ses bonnes dispositions du Queens en atteignant les demis !
      Bon il n’a pas gagné d’avance contre Becker qui avait remporté l’édition 2009 et joue les challengers sur herbe…

  28. Antoine 20 juin 2014 at 20:23

    Bautista-agut contre Becker qui revit à Den Bosch ou il a gagné en 2009. Il fallait etre un bon pronostiqueur pour le prévoir..

    En revanche Richie vs Lopez à Eastbourne, c’était l’affiche logique à partir du moment ou Richie était apte à jouer. Il était TS1. Lopez est tenant du titre et sort d’une finale au Queen’s..

    • Patricia 20 juin 2014 at 20:27

      La Verdasque jouait den Bosch, la TS2 à Eastbourne était Dolgo, forfait ; Lopez était TS 3, donc le mieux classé après Richard. Là où ça aurait pu se corser pour Lopez c’est qu’il a dû jouer deux matchs dans la journée à cause de la pluie (Chardy puis Querrey).

  29. mustapha 20 juin 2014 at 21:52

    « il faut porter en soi un chaos pour pouvoir mettre au monde une étoile dansante »

    rien ne peut mieux résumer, condenser ce qu a pu être ce wimby 2001 que cette sentence nietzschéenne.

    autour d’un héros tout devient tragique disait également le philologue de bâle.

    quelque part, goran était à la fois le heros de sa vie tennistique , à la profondeur tragique, instable comme le sillage agité d’une barque perdue au milieu de l’océan.; et un personnage enteté sorti d’un roman d’hemingway , un santiago sur gazon ramenant dans son dernier filet le trophée justifiant l’obstination de sa folle ambition.

    me souviens de la première fois ou j’ai aperçu le spécimen, au tournoi d’anvers, là ou se gagnait une raquette de diamant, ivan en était d’ailleurs, plus carnassier que jamais..
    drôle de spécialité,à anvers les diamants, un peu comme les rillettes au mans, toute une histoire , sociologie d’une ville dans la récompense offerte à ceux qui l’ont conquise. On appelait goran, fil de fer, promis à un grand avenir, aussi brillant que le diamant.mais avec ce mental de cristal, quelle perspective ?

    avec le recul, l’énergumène a tracé sa carrière comme un itinéraire le menant, de l’inconnu que représente le monde dans les yeux d’un adolescent plongé dans un univers d’adulte, à lui même, à ce soupçon de maturité, celui dont il a fait preuve en 2001 pour jouer à ce jeu avec le sérieux d’un enfant.

    Fallait une grosse dose de bravoure pour s’aventurer là-dedans, le tennis..
    ce sport érigé comme une prison mentale, champ d expression délimité par les lignes du court, pour mieux se confronter à soi, au dragon de l’intime.
    ce dragon qui ouvre sa gueule pour le plonger dans le gouffre du moi intérieur, Quelle sorte de courage devait l’empoigner pour traverser l’épreuve de cette intimité ? Le plus beau des face à face, le duel à soi , la seule confrontation de la vie, la véhémence du dialogue du je et du moi . Quelque part, les contraintes des lignes et les limites des intersections sont davantage qu’un artifice de craie blanche tracées comme des éléments de décor. Ils posent une finitude, qui permet la confrontation au dragon.
    L’autre faisant face, derrière le filet, également nu dans sa solitude, n’est qu’un prétexte lui aussi. la balle est un instrument aux vertus diaphanes. elle transporte, par les volutes de ses trajectoires, les notes du langage contrarié de son intime qui se découvrit, sorti de son soliloque, a rencontré son altérité plurielle, celle qui la compose. La carrière de Goran, tel un palimpseste où évolua sans cesse la complexe et épaisse écorce de son intimité..

    un peu comme une bouche peut delivrer une montagne de sensations contraires, en embrassant ou en mordant.

    • Antoine 21 juin 2014 at 14:28

      Se taire et méditer..Mustapha a encore fait très fort…

  30. Skvorecky 21 juin 2014 at 08:34

    Le silence qui suit un post de Mustapha, c’est encore du Mustapha.

    • Kaelin 21 juin 2014 at 09:47

      Je suis le seul à apprécier ? ^^

  31. Skvorecky 21 juin 2014 at 08:59

    Le sujet Ivanisevic m’a rappelé qu’il était encore sur le circuit, en qualité de coach.

    Combien de top 30 ont choisi comme coach un ancien « grand joueur »?

    1. Nadal
    2. Djokovic – BECKER
    3. Wawrinka – NORMAN
    4. Federer – EDBERG
    5. Murray – MAURESMO (précédée de LENDL)
    6. Berdych
    7. Ferrer
    8. Del Potro
    9. Raonic – LJUBICIC
    10. Gulbis
    11. Isner
    12. Nishikori – CHANG
    13. Dimitrov
    14. Gasquet – BRUGUERA
    15. Fognini
    16. Youzhny
    17. Tsonga
    18. Anderson
    19. Dolgopolov
    20. Haas
    21. Monfils
    22. Robredo
    23. Verdasco – ENQVIST (en qualité de conseiller plutôt que coach)
    24. Janowicz
    25. F. Lopez
    26. Almagro – FERRERO (mais c’est peut-être du passé, 0 info là-dessus)
    27. Kohlschreiber
    28. Bautista
    29. Cilic – IVANISEVIC
    30. Granollers

    On y voit nettement un effet de mode. Si un joueur sur deux dans le top 14 est accompagné d’une vieille gloire, ça tombe à un sur trois dans le top 30. Au-delà, c’est un phénomène sans doute inexistant.

    Comme s’il s’agissait plus d’une amulette, le fait de voir dans sa loge un champion vous soutenir dans les moments chauds d’un grand match pouvant donner un surplus d’énergie.

    Je mettrais à part le cas Norman, dont l’efficacité ne semble pas tenir de la superstition et qui a d’ores et déjà fait ses preuves avec deux joueurs différents.
    Je ne cite pas Escudé, qui était un bon joueur, mais dont il est absurde de penser que Tsonga, au palmarès supérieur, l’a recruté pour son aura.

    • Patricia 21 juin 2014 at 09:25

      Ca parait une dimension évidente – et à mon sens pas foncièrement différente de ceux qui embauchent un « grand » coach (càd un mec qui a coaché une grande gloire, ce qu’il a fait pour lui il le fera pour moi….) Le truc qui m’amuse le plus c’est quand je lis des commentaires où l’espoir se fait jour que le grand coup de l’ex champion soit transfusé par magie au joueur. Cette superstition est en tous cas très active chez les spectateurs !

      Toutefois il ne faut pas négliger le fait que le milieu des coachs est très restreint, que beaucoup des « grands coachs » n’ont plus envie de coacher et qu’un certain nombre de joueurs (Norman, Ferrero, Ljubicic associé à Piatti…) décident de fonder une Académie. Il y a aussi la dimension de la langue : les joueurs passent énormément de temps en promiscuité avec le coach, et parler la même langue est très apprécié en ces circonstances. Gasquet avec Grosjean, Ivanicevic avec Cilic, Norman avec Soderling (et Wawrinka a certainement succombé à la superstition du « ce qu’il a fait pour lui…. »).
      Je pense que Mauresmo a été en partie recrutée pour ses preuves de coordinatrice/motivatrice en Fed Cup et pas uniquement pour son « aura ».

      Une des raisons pour lesquelles l’effet de mode ne contamine pas plus loin, c’est sans doute le prix des services des stars – par ailleurs le plus souvent limités à une partie de l’année – non accessible à de nombreux joueurs. Une autre raison est le stock nécessairement limité d’anciens n°1 ou vainqueurs de GC. La 3è c’est que la basse besogne logistique de coach doit être fait par quelqu’un et que seul le top peut se payer le système « double coach » ; les joueurs moins bien classé ont besoin de quelqu’un qui organise les entrainements, réserve les cours et les hôtels, gère les soins et la préparation physique – ce qu’un Lendl ou un Becker ne fera pas bien entendu….

      Mais je crois que le public adhère plus à l’idée des vases communicants du palmarès ou du tennis que les joueurs eux-mêmes. Le truc qui ressort systématiquement dans les discours des joueurs, c’est « ils y ont été, ils savent de quoi ils parlent ». Comme s’il y avait une méfiance bien ancrée envers ces coaches qui leur font la leçon, leur secouent les puces, tentent de les convaincre du bien fondé de leurs conseils alors qu’ils n’ont pas fait la preuve de leur « savoir ».

  32. Patricia 21 juin 2014 at 12:36

    J’ai pu voir en rediff de gros morceaux du match Istomin-Gasquet ; Richard est vraiment bien pour une reprise. C’est amusant parce qu’il utilise bcp le slice, y compris en coup droit, ce qui n’est pas vraiment dans ses habitudes – mais ça marche, en tous cas avec l’opposition qu’il a rencontré pour l’instant.

    Le match m’a donné envie d’en savoir plus sur Istomin, j’ai trouvé ça : http://www.onthegotennis.com/player-profiles/2012/3/15/10-things-you-should-know-about-denis-istomin.html
    En fait, il faut rajoute un Istomin-facts, qui est justement celui qui a motivé ma consultation (et un peu perturbé ma concentration durant le match) : Istomin ne dédaigne pas les recherches vestimentaires et étrennait un string fushia assorti à son strap de genou tout à fait interpellant sous le blanc immaculé de la tenue… La photo de l’article montre aussi une veste assez intéressante.

    Comme Istomin est coaché par sa mère, le googling amène quantités d’articles sur Murray, Mauresmo, bref tout ce qui témoigne du traumatisme médiatique à l’idée qu’un sportif reçoive guidance d’une femme. Dans ce petit article portant sur la collaboration entre Llodra et Mauresmo http://usatoday30.usatoday.com/sports/tennis/2010-06-25-wimbledon-female-coaches_N.htm, ils ont dégotté une brève collaboration entre Billie Jean King et Tim Mayotte… Tout aussi révélateur est à mon sens le fait que même sur le circuit féminin, à peine une joueuse sur 10 a une femme pour coach.

    • Kaelin 21 juin 2014 at 15:24

      Ouep j’ai toujours apprécié Istomin, il est assez atypique dans son jeu, les gros n’aiment pas spécialement jouer contre lui car il est assez imprévisible, il a une tête marrante et a l’air plutôt sympa. Il y a souvent des bons HL avec lui, comme le dit l’article ..

  33. Kaelin 21 juin 2014 at 16:16

    Haha Bennet’ qui charrie sec sur twitter :

    « Sinon on a des nouvelles de la femme de nasri?….. »

    • Paulo 21 juin 2014 at 17:16

      J’ai lu ça aussi, ça m’a fait éclater de rire. On lit des trucs pas mal aussi sur l’absence de Ribéry :)

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