Andre Agassi 2010

By  | 1 novembre 2010 | Filed under: Regards

Longtemps Andre Agassi fut une énigme laissant perplexe et dubitatif. Jusque récemment. Jusque début septembre quand un de mes nombrables amis m’offrit le numéro 98687 de l’édition francophone d’Open, l’autobiographie écrite à quatre mains, plus exactement les propos enregistrés d’Agassi et l’excellent travail de mise en forme du journaliste John Joseph « J.R. » Moerhinger. Deux ans d’effort et de collaboration intense entre les deux hommes. Disponible depuis décembre 2009 dans toutes les bonnes quincailleries de langue française, de Montréal à Abidjan espérons-le, en passant par la FNAC Italie 2, Place d’Italie d’où provient le numéro d’impression 98687. J’attendis presque deux mois pour en entreprendre la lecture.

Bien m’en prit.

Ouvrons Open et examinons la structure de l’ouvrage volumineux.

La première de couverture entièrement remplie de l’ovale de la figure fait adroitement penser à un gros plan de Harry Dean Stanton dans Paris Texas, mais un peu plus lucide et éclairé, occupe la totalité de la page et fait corps avec le titre qui propose de s’ouvrir.

La quatrième de couverture relaye le tissu d’âneries destiné à faire vendre l’objet. C’est bien là le but de la publication d’un livre : « …du chaos punk des années 1980… un homme qui a choisi d’utiliser son succès pour changer le monde. » La soupe mondiale pour que la ménagère achète est servie. Agassi était un punk devenu père Thérésa, qui veut changer le monde en aidant les pauvres.

Le livre ne dit évidemment rien de cela.

Passons à l’intérieur.

A- Présentation

D’abord une exergue de Van Gogh insiste sur la nécessité de trouver l’amitié et l’amour, unique chemin pour accéder à la liberté et au bonheur. Mal traduite et difficilement compréhensible, très lourde, comme le reste de la traduction, donne une fâcheuse première impression. On imagine le peintre néerlandais s’exprimant dans une langue fluide. Nous reviendrons sur la traduction calamiteuse.

Puis, avant le chapitre 1, Agassi commence par un autre intitulé La fin. Sa dernière victoire, homérique contre Baghdatis, deux jours avant son dernier match, est classique et défendable. Comme Ettore Scola dans Nous nous sommes tant aimés, Andre va présenter son histoire, à rebours de l’épilogue. Comment est-il arrivé trente-six ans et un mois après sa naissance à ce match contre Marcos ? Nous allons voir la destinée d’un homme. Le thème du livre se trouve là, dans le devenir, un Ecce homo nietzschéen, comment l’homme devient ce qu’il est. Comment Andre tue le Kid de Las Vegas pour devenir Andre Agassi. A partir de 29 ans.

Au delà d’insignifiantes anecdotes, des épiphénomènes merdiques relayés abondamment par la presse internationale. Par des journalistes qui doivent eux aussi gagner leur vie : il a joué avec une perruque jusqu’à 24 ans, critique une dizaine de joueurs, n’aime pas le tennis et s’est même dopé. Et après, on s’en fout. Personne ne va voir ce que cela signifie dans le contexte des 500 pages, ni de l’évolution de son rapport à ce sport. Agassi décide d’être Open, les journalistes non.

Peu ont commenté ce livre, le récit de vie d’un être humain en milieu de vie. Ni proposé un début de critique, ou d’analyse. La publication n’étant qu’un commerce, pourquoi parler d’autres choses que de sa perruque ? On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. Il faut vendre.

Tentons donc un plan :

B- Développement

I- 1970 – 1987, enfance et adolescence. Chap 1 à 8. Jusqu’à 17 ans.

La formation du monstre, enfant d’un hydre à deux têtes, son père puis Nick Bollettieri à partir de douze ans, est longue autant qu’éloquente, étouffante. Nécessaire. Où l’on comprend pourquoi Agassi doué pour ce sport, n’est qu’un produit de consommation sans substance, n’obéissant qu’à des stimuli, subissant son existence tout en devenant compétitif. Tout d’abord le père, fou, ayant fui l’Iran et la pauvreté, projetant sur son fils ses rêves de tennis. Une longue et minutieuse description de son absence de liberté. Un million de balles frappées annuellement devaient et l’ont amené à la première place…

Achetant un terrain au milieu du désert dans le seul but de pouvoir y construire un terrain de tennis pour entraîner André alors âgé de trois ans.

Le désert. Le thème est omniprésent. Agassi a grandi dans le désert. Agassi est un enfant du désert. Au sens premier et figuré. Il arrive sur le circuit en ne connaissant que le désert avec un court de tennis au milieu et une balle à renvoyer. Ce désert c’est la vie à laquelle il avoue ne rien connaître que deux folies complémentaires le poussant jusqu’au sommet du tennis, son père par amour et pour la gloire, Bollettieri pour l’argent.

Où on apprend que son père l’envoie chez Bollettieri pour ne pas le détruire comme ses trois premiers enfants. L’école de Nick représentant une version allégée de Full metal jacket et de la première prison paternelle, où la déshumanisation engendre des résultats probants.

Andre a 17 ans, il commence à gagner quelques matchs, et entre dans les 100 premiers mondiaux.

II- 1988 – 1998, le jeune adulte. Chap 9 à 21. 18 à 28 ans.

La construction. Agassi construit l’essentiel de sa carrière. Vie de jeune adulte. Rencontre fondamentale avec Gil Reyes, préparateur physique qui s’occupe de lui avec affection. Agassi parle de lui comme d’un père de substitution. Je pense qu’il s’agit aussi d’une mère.

Erre aussi entre Wendy et Brooke Shields pour passer le temps. Un homme au bord de la crise de nerf. Un homme parmi les hommes. Cette partie est plus connue, des défaites et des victoires.

Une très lente évolution vers l’âge adulte.

III- à partir de 1999, Ecce homo, the Kid devient Andre Agassi. Chap 22 à 29. 29 ans à aujourd’hui.

Le récit est bien mené. Le centre névralgique de l’existence, celui qui décide d’une existence est particulièrement beau. Juin 1999, finale de Roland-Garros contre Andrei Medvedev. Le match qui décide d’une vie. Medvedev peut passer de grand joueur à champion pour une première victoire en Grand chelem, Agassi de grand champion à Immortel, remportant le dernier tournoi qui lui manque, dans ce qui sera sa dernière occasion de le faire, moment magique coïncidant avec ses débuts avec Steffi Graf qu’il courtise depuis presque dix ans.

Le livre montre la cohérence de l’existence. Il aurait pu rencontrer Steffi Graf en 1990, devait battre Andres Gomez la même année, mais le sens de sa trajectoire en aurait été autre.

En 1999 à Paris, il s’en sort par chance contre Clément, la folie Agassi prend enfin, la vraie, plus le marketing. Il raconte bien ce point en finale, la balle de break qui est presque une de match contre lui mené deux sets zéro déjà.

Il la sauve sur un détail, un peu de réussite. Et le match tourne.

La plus grande émotion de sa vie, qui n’a le tennis que comme apparence. Il a gagné pour lui et non pour les autres en même temps qu’il va rencontrer autre chose qu’une actrice de série B pour passer le temps.

La conclusion est splendide, limpide, renvoyant l’analyse finale de Ted Tinling dans les cordes. En substance il dit : « Non je n’étais pas rebelle, il faut vraiment être con pour croire que jouer avec un short en jean est autre chose que du marketing, pas plus que je suis un modèle maintenant marié et doublement père. Je me suis juste trouvé. Cela me fait du bien de le coucher sur le papier. » Agassi n’est plus un produit, il est devenu un homme. Il ajoute même qu’il n’essaiera pas de pousser ses enfants au tennis, mais les incitera plutôt à lire.

Les journalistes continuent en 2009 à vendre le short en jean de 1988. Qu’importe le livre existe. Et tout le monde peut le lire.

J’aimerais ne pas finir sur un traditionnel bon mot mais il me semble définitivement juste.

Agassi en 501 pages toutes rondes nique son short en jean de merde, casse son mythe en carton pour construire un mythe, très américain, ou simplement un homme, arrivé au bout de sa route, comme les personnages de Kerouac, mais lui à un début de réponse et d’achèvement. En cela le livre est remarquable, respectable et exemplaire. Le propre de l’autobiographie est de communiquer avec l’autre. D’établir un rapport de connivence. Pour ma part, je crois avoir entendu Agassi. Comme lui j’ai eu un paternel spécial, je ne sais pas si je suis quelqu’un de bien maintenant, mais je sais pourquoi j’étais un sacré trou-du-cul.

C- Commentaires et relectures d’Agassi.

Ayant quitté sans regret aucun Agassi en septembre 2006 à l’issue de ses deux derniers matchs, et connaissant les passages croustillants du livre, je repris contact avec lui en octobre 2010, partant sur un a priori négatif, plutôt fermé devant l’opus Open – voilà la preuve qu’on peut avoir lu des milliers de livres sérieux et être toujours aussi con.

A ma décharge néanmoins, je dois être le seul être humain à avoir parcouru et survécu à l’intégralité des écrits de Nathalie Tauziat (Les dessous du tennis féminin), Arnaud Clément (Passing Potes), le livre du premier coach de Becker et celui de Chris Evert, un petit bijou dont le nom m’échappe. De quoi avoir de sérieux doute sur la possibilité d’une production de qualité venant d’un joueur de tennis et en sortir avec quelques dommages intellectuels.

Pourtant, comparant cette lecture à un match en cinq sets commencé avec un break d’avance en ma faveur, je dirais que j’ai perdu de justesse 7/5 le premier set, puis facilement le second 6/2. Et 6/0.

1 – Agassi au commencement.

Revenons vingt ans avant. Et même vingt-deux. 1988. Les jeunes singeaient Agassi. Achetant un short en jean en 1988 ou un panti fluorescent quelques années plus tard. Comme on leur disait de voter pour n’importe qui sauf Le Pen, de manger McDonald puis bio dix ans plus tard, ils achetaient également chers les vêtements d’Andre. Docilement. Une éternelle histoire de moutons et de Panurge. Je n’avais rien contre Agassi, rien à lui reprocher particulièrement, pas davantage qu’au Coca-cola ou au hamburger remarquez que je consommais occasionnellement. Civilement adulte, il faisait son boulot du mieux qu’il pouvait, avec son physique et sa conscience nulle des choses à ce moment ; moi je me désintéressais méthodiquement de la balle jaune, l’âge et l’absence de retransmissions à l’époque favorisant également cette inclination.

Avant cette lecture, Agassi représentait un phénomène intéressant de par le jeu et le personnage, mais davantage du fait qu’il représente la première étape de la dernière évolution-révolution du tennis. Sans retour possible. Agassi instigateur malgré lui du règne d’une puissance suggérée par Ivan Lendl et Boris Becker au mitan des années 1980, avec des styles inimitables eux ; un arrachage quotidien des sourcils et des poches pleines de sciures de bois pour le Tchécoslovaque, des shorts ceinture explosés par des cuisses wagnériennes pour l’Allemand.

Agassi n’a rien à voir, il ne peut être qu’imitable. Voilà la fin de toute poétique et du monde d’avant, le triomphe définitif de la force sur le dilettantisme. Il y a un avant et un après Agassi dans le tennis. Performance rare pour un sport de plus en plus populaire existant depuis 136 ans aujourd’hui, depuis la naissance en Angleterre du tennis et de Churchill en 1874.

Je n’aimais ni ne détestais Agassi, sans savoir pourquoi. Grâce à son Open dans lequel il s’ouvre, je sais pourquoi je n’avais jusqu’à présent rien écrit de près ou de loin sur un incontournable contemporain. Pourtant même Arantxa Sanchez eut droit a mes faveurs.

Agassi après Montaigne et deux trois autres va nous dévoiler une part de son être, comme Michel, de M, il essaiera d’être open envers son lectorat.

« C’est ici  un livre de bonne foi. Il t’avertit dés l’entrée, que je ne m’y suis proposé aucune fin, que domestique et privée : je n’y ai eu nulle considération de ton service, ni de ma gloire : mes forces ne sont pas capables d’un tel dessein. Je l’ai voüé à la commodité particuliére de mes parents et amis : à ce que m’ayant perdu (ce qu’ils ont à faire bien tôt) ils y puissent retrouver aucuns traits de mes conditions et humeurs, et que par ce moyen ils nourrissent plus entiére et plus vive, la connaissance qu’ils ont eu de moi. Si c’eut été pour rechercher la faveur du monde, je me fusse paré de beautés empruntées. Je veux qu’on m’y voit en ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans étude et artifice : car c’est moi que je peinds. Mes défauts s’y liront au vif, mes imperfections et ma forme naïve, autant que la révérence publique me l’a permis. Que si j’eusse esté parmi ces nations qu’on dit vivre encore sous la douce liberté des premiéres lois de nature, je t’assure que je m’y fusse trés-volontiers peint tout entier, et tout nu. Ainsi, Lecteur, je suis moi-mesme la matiére de mon livre : ce n’est pas raison que tu emploies ton loisir en un sujet si frivole et si vain. A Dieu donc. » Au lecteur, Montaigne 1580, préface des Essais.

Andre a le même projet. Nous allons pouvoir relire les évènements de sa vie.

2 – Production hollywoodienne et révolution.

La raison de ma longue perplexité, agaçante concédons le à la fin, venait du fait que le personnage sortait d’une production hollywoodienne au schéma invariable, intéressante car nouvelle cette production, mais sans surprises, à l’opposé des œuvres européennes, inégales, mais individuelles et originales. Voilà qui m’interdisait une quelconque passion envers le produit. Le produit justement. Bridant le personnage. L’annihilant à coup de filières mécaniques répétitives et inéluctables : service excentré avec effet, coup droit dans l’angle opposé avec prise de balle le plus tôt possible, frappe très lourde, temps de replacement entre les frappes et entre les points minimes, surtout imposer un rythme trop rapide pour l’adversaire rendant définitivement obsolète un siècle de jeu, fait de nuance et de changements de rythme. Plus de changement de rythme. Une accélération permanente du rythme ou, maintien d’un rythme élevé rendant impossible tout autre rythme.

Le stupéfiant temps Agassi est en marche. Noah parlait du rythme à trouver, de la musique intérieure à rechercher. En tennis comme en littérature ou tout autre art, tout est une question de rythme. Agassi marque probablement la fin du questionnement de l’appartenance du tennis à l’art. Car un seul rythme sera possible, ressemblant à la fanfare du 14 juillet.

Révolution.

3 – Agassi Terminator comme anticipation.

Quelque-chose de fascinant dans le chevelu de 18 ans de 1988 : un Frankenstein séduisant fabriqué par son père et Nick Bollettieri. Agassi tient plus du phénomène de foire que du joueur traditionnel. De là une inquiétude sourde né à l’aune des années 1990, se vérifiant partiellement en 2010, celui du règne de la technologie.

Dans un parallèle historique cinématographique avec l’époque d’Andre, Agassi serait la version première balbutiante du Terminator, faillible, Nadal sa version achevée. La mort du tennis. Le règne de l’Ennui.  Le tennis est – ou était – communément considéré comme un sport intelligent, faisant appel à des ressources morales ou psychologiques insoupçonnées, très différent d’un sport collectif. Ainsi, Leconte sera le nouveau Rod Laver. Dix ans après le même journaliste corrigea sa prédiction en sortant ce mot resté fameux « La différence entre les Leconte et Laver est entre les deux oreilles. » Le monde jaune bien avant Agassi. Aujourd’hui, il sera possible d’être un parfait anonyme et d’être un des plus grands – au minimum – joueur de l’histoire. Que la fuerza te acompana Rafa.

Nadal n’est pas méchant bien sûr. Un quidam quelconque, qui durant sa vingtaine d’heures quotidiennes de libres supporte le Real Madrid, cherche publiquement à copuler avec Shakira, et surtout joue à la Play Station. Comme tout hétérosexuel mâle qui se respecte. Il ne semble être que cela. Et depuis sept à huit ans que nous le fréquentons, cela vire à la certitude. Triste règne du commun.

Quel autre grand tennisman peut être de banalité affligeante ? Le vrai problème Nadal c’est la mort  de l’imagerie chevaleresque associée à la chose tennis et de toute subtilité.

C’était ça en creux la crainte sourde provoquée par Agassi. L’ère du Nadal et du Berdych. C’est bien là la limite de l’activité tennis, sa face cachée. Le fils de Sarah Connor, Roger le Bâlois ballot parfois, repoussa longtemps l’avènement. C’est exactement ce que dit Agassi en filigrane, parlant juste de la puissance de Nadal qui le balaye lors de son dernier Wimbledon 2006, alors qu’il évoque avec insistance la perfection unique de Federer qui l’écrase naturellement plusieurs fois.

Soulagé de ne pas faire école Andre.

A travers Agassi, je découvre le problème que j’éprouve envers Nadal, le fait qu’il remette en cause mes convictions, là où Agassi ne fit que les ébranler. Il ne reste bien que la littérature pour nous consoler, ou l’écriture du moins, l’Open d’Agassi par exemple, il l’a bien compris. Tout le propos d’Agassi fut de chercher puis de retranscrire l’humain.

Les journalistes n’ont pas lu ou rien compris car au-delà de sa perruque, de ses haines, c’est cela qui explique Open.

D’ailleurs le chapitre final qui s’intitule Début, le montre heureux de taper la balle avec sa femme.

4 – Critique de l’édition.

La critique à faire de ce livre concerne l’édition française. La précipitation de la publication due à l’arrivée des dernières fêtes de 2009 explique mais n’excuse en rien certaines fautes, que l’on ne trouverait même pas dans une revue échangiste de la région PACA.

Première erreur. Les deux traducteurs sont nullissimes, connaissent les subtilités du tennis et du français autant que moi l’hébreu. Là où un Nelson Monfort eût parfaitement fait l’affaire, les éditions Plon ont dégotté Suzy Borello et Gérard Meudal pour la besogne. Exemple d’incompétence, l’expression « Kick my ass » traduite une bonne centaine de fois littéralement par un « Botter le cul » pourtant assez rare de par chez nous, rend le texte d’une lourdeur indigeste. Quelqu’un aurait-il l’idée crétine de traduire mot à mot l’expression « coller une danse », ou « mettre son poing sur la gueule » dans la langue de Barack Obama ?

Second problème. Le nombre de coquilles et d’oublis de mot rend la lecture fastidieuse. Si la coquille fait partie de l’édition, son omniprésence est un phénomène inconnu à cette échelle de publication. On apprend que Agassi a été choqué « shocking » à tout bout de champ, pour tout et rien. Rappelant que si le mot shocking est courant aux États-Unis, choquer en France ne s’utilise que dans quelques usages spécifiques. Les substituts attendus comme « étonné », « perturbé » ou « dérangé » sont des mots pourtant usuels.

Les éditions Plon qui effectuent là un de leurs plus gros coups de fric ont réalisé un travail indigne. Un boulot de merde pour un livre qui ne l’est pas. Un massacre. Imaginons qu’il ne s’en vende que 100 000 exemplaires pour l’édition française. Chiffre hallucinant et rare dans le milieu. A 22 euros l’unité, 2.2 millions d’euros de chiffres d’affaires méritent autre chose qu’une traduction de soudards incultes. C’est dommage car le récit – même massacré – est intéressant. Si je m’énerve un peu c’est que j’en ai parcouru des ouvrages, des petits des gros, des chefs-d’œuvres, des daubes, sur tous les sujets, mais je n’avais jamais vu ça. Pas à ce niveau de production. Incroyable venant d’un livre générant des revenus colossaux. Certains d’entre vous penseront peut-être « Mais qu’est-ce qu’il nous fait chier avec son style ? , on veut lire la vie d’ Agassi nous autres, on s’en fout de Proust et de Molière. » Erreur je pense. La forme doit être intelligible pour exprimer le fond du propos.

Voilà vive Andre. Un livre qui peut être mis entre toutes les mains, même non amatrices de sport.

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656 Responses to Andre Agassi 2010

  1. Alex 1 novembre 2010 at 09:40

    PffffffffffffffffffffIOU……..

    Agassi ou l’incarnation du Taylorisme !

    Shocking avec un S non ?

  2. karim 1 novembre 2010 at 09:59

    La critique de l’édition est juste savoureuse, surtout comme p’tit dej un jour férié. J’ai beaucoup aimé le début, la fin, mais me suis parfois perdu dans le ventre mou; ce ne serait pas du Lionel sinon. Mais il s’agit de ton meilleur papier depuis longtemps, assurément, et pas parce que ça parle d’Agassi. Je reviendrai.

  3. Diana 1 novembre 2010 at 10:04

    Non Alex

    shocking : choquant
    choke : s’étouffer s’étrangler

    N’ai pas lu le bouquin, et aucune envie de le faire. Le peu qui m’a été rapporté ne m’a pas emballée.

  4. Antoine 1 novembre 2010 at 10:04

    Voilà un article où l’auteur ne fait pas mystère de ce qu’il pense, à la fois du bouquin, du personnage, avant et après lecture, de ses contemporains; je n’ose écrire de ses semblables tant l’auteur parait considérer qu’ils sont quand même très loin de lui arriver à la cheville.

    Bien que Lionel ne soit pas le premier à me dire ou m’écrire qu’il vaut la peine d’être lu, je ne le lirai pas, ce d’autant moins que je viens de terminer cet excellent article.

    Il y a plusieurs choses qui me frappent à la lecture, et en premier lieu cette question, puisque l’intéressée n’est pas mentionnée: mais où est donc la Mère dans tout cela ? Ecrasée par le Père, décrit comme fou (ce qui est sans doute impropre) ou absente ?

    Je ne suis pas sûr d’être convaincu par l’idée selon laquelle il y aurait un avant et un après Agassi, qu’il serait un personnage sans antécédents. Il y a en a avec lequel le parallèle est tentant, à la fois tennistiquement et sur le plan de la relation familiale, c’est Connors.

    Je trouve l’article très bon, à la fois sur le fond et sur la forme, à tel point que les quelques scories qu’il contient, à mon goût, m’apparaissent incongrues:

    L’article me parait en dire un peu trop sur les goûts et dégoûts de Lionel et le fait que celui-ci nous confie avoir été un consommateur occasionnel des produits des firmes Mc Donald’s et Coca Cola ne me parait pas être une précision essentielle. Je trouve aussi qu’il contient trop de passages inutilement agressifs de part leur généralité à l’égard des journalistes qui ne seraient donc pas « Open », continueraient à vendre le short de Nike, (corrompus qu’ils sont) et qui font face à l’alternative de n’avoir pas lu ou pas compris ce que ce génie d’Agassi a bien voulu dire, au contraire de Lionel bien entendu ? Une pointe de mépris mysogine y figure également: une actrice, fût elle de série B, n’est pas une chose mais une personne bien que tout (?) mâle hétérosexuel ait tendance à l’ignorer.

    La phrase qui m’a le plus plu est celle qui rappelle que le tennis et Churchill sont nés en Angleterre en 1874 !

    • Lionel 1 novembre 2010 at 10:54

      Entierement d accord avec toi Antoine. D ailleurs j avais mis plein d enormites que Guillaume m a faite enlever. Je voulais retoucher le truc – le traitre Guillaume devant faire paraitre ca plus tard -, mais j ai pas eu le temps donc, a cause du traitre. Dommage, tu sais ce que c est la volonte de se debarasser de ce que tu as ecrit. Si Roger-Guillaume m avait laisse 1 heure aussi.

      Ceci dit je ne vois pas ou est la mysoginie de l article?
      Pour la mere, c est ce qu il decrit. Ecrasee par le pere donc absente.
      Pour Connors c est interessant car il l evoque au debut et a la fin, dans une sorte d hommage voile. Le seul qui n appalaudit pas dans les vestiaires apres la defaite contre Becker.

      Moi aussi Churchill m a fait marrer, je cherchais un truc de 1874 et je me suis dit ‘tiens personne a penser encore a sortir cette vanne.’

      J attends la reaction de l’homme qui a connu Andre. Jean?

      • Antoine 1 novembre 2010 at 17:34

        C’est terrible la censure Lionel ! Cela m’aurait bien amusé de lire la version « hard » ! Ton article n’a évidemment rien de misogyne, juste un soupçon à propos de la phrase que je citais (Il va rencontrer autre chose qu’une actrice de série B).A propos de Connors et Agassi, j’ai en mémoire une interview TV ou Agassi disait que cela fait du bien de penser que le Vieux ne l’a jamais battu; heureusement d’ailleurs parce que vu l’age de Connors quand il se sont joués deux fois à l’US Open, cela aurait été la honte de perdre. Cela n’a pas empêché Connors de le pousser aux cinq sets la deuxième fois alors qu’Agassi devait avoir vingt ans et lui trente sept ou qq chose comme cela…

  5. Coach Kevinovitch 1 novembre 2010 at 11:21

    Un très bon article fait du bien surtout en ce morne jour férié. Tu nous résumes assez bien ta compréhension du livre, voire même un peu trop bien. As-tu pensé à ceux qui ne l’ont pas encore lu et qui voulait le lire? :mrgreen:

    En revanche, je n’ai pas vraiment compris même après relecture ton paragraphe « number et je demande une explication un peu plus claire (si quelqu’un pourrait m’en donner, ce serait volontiers).

  6. David 1 novembre 2010 at 11:31

    On parle de Montaigne, ça ne peut donc être qu’un bon papier. Pour le reste, je n’ai jamais aimé Agassi et tout ce qu’on peut dire sur lui me laisse profondément indifférent.

  7. Jean 1 novembre 2010 at 11:44

    Ça fait plaisir que Lolo se remette à écrire, par contre, c’est la seconde fois que l’on se tape pleine page la couv’ immonde avec sa tête de Bambi, je demande un moratoire.

    Enfin, dans « les chroniques littéraires du voyageur », Dédé. Moi, je lis tellement peu de livre que j’ai l’impression qu’une malédiction s’abattrait sur moi si j’ouvrais celui d’un tennisman.

    J’espère juste que le cheval de Martina Hingis sortira ses mémoires et que la traduction sera bonne.

    Par contre, je lis généralement les articles à Lolo deux fois de suite, pour souvent n’être pas plus avancé, comme lorsque le rapprochement avec Montaigne me fait me demander à quel benthique ou cosmique degré il faut le prendre et s’il n’est pas le petit frère d’un autre consacré à Thierry the Champ.

    Je crois que j’ai déjà dit tout ce que je pense à priori de la démarche de Dédé : n’étant pas de la famille de Mireille Dumas, j’avoue me taper pas mal de sa maturation psychologique, au moins autant que de la mienne, surtout que je l’imagine désormais assez influencé par le biais de son épouse par, sinon le bouddhisme, tout au moins un naturalisme assez particulier que l’on ne trouve qu’en Allemagne, tu vois ce que je veux dire ? C’est probablement une idée que je me fais, mais disons que l’on est en plein dans l’imagerie new age prout prout. Un truc moderne d’individu en crise qui ne devient jamais adulte. Il ne serait pas avant tout le mari de Schteffi Graf pour toi, Lolo ?

    Ce qui est bizarre, c’est qu’il a toujours eu une vibration gay pour moi, le Dédé. Barbichette et bandana sur la tête, c’était quand même vachement Village people.

    A l’échelle de l’humanité les tennismen restent des putains de mioches. Et tant mieux pour eux, certainement. Le tennis est un jeu, avant même d’être un sport.

    J’avoue ressentir une légère impression d’inachevé avec ce texte (à cause des coupures ?), tu sembles dire que tout le monde est passé à côté de ce livre mais ne nous en livres que quelques clés, comme avec la belle image du désert. Et tu te rends compte que tu ne cites pas McEnroe une seule fois ?

    En tout cas, j’espère que tu en as encore quelques-uns dans tes cartons.

    « Passing potes » d’Arnaud Clément, putain la barre de rire ! J’ai été obligé de vérifier : c’est vrai, ça existe !

    • Lionel 1 novembre 2010 at 12:09

      Jean tu me fascines depuis que tu as dit que tu es alle chez Nick enfant. Je sais c est stupide. Comme de dire  »alors la France t as vu la tour Eiffel »?
      Mais y a un truc mystique la dedans. Voir Agassi chez Nick B. Pour moi c est derisoire, mais ca represente une espece d experience ultime. Le Jean peut dire  »Moi j ai vu Agassi quand il avait 13 ans? chez Bolletierri. »

      • Jean 1 novembre 2010 at 12:30

        T’es complètement barré Lolo ! Déjà, j’avais pas fait exprès d’y aller (tirage au sort, rien de gratifiant, surtout pour un type quand même un peu élevé dans le culte rural déclinant mais réel du travail, j’allais dire du mérite mais ça fait Sarkozy père, pas fils bien sûr, ha, ha), et en plus, ça m’a marqué comme mon premier poil. Les souvenirs, lointains : prendre un gros navion ; la traversée de Bradenton en bus, l’aspect post apocalyptique, déjà, de certains quartiers ; les gosses de riches partout dans la NBTA… Au milieu du truc et pourtant, jamais eu plus l’impression d’être plus éloigné du tennis. Ça fait deux ans que je n’arrive pas à faire un article là-dessus.

        T’as vu les vidéos ?

    • Coach Kevinovitch 1 novembre 2010 at 12:09

       » Et tu te rends compte que tu ne cites pas McEnroe une seule fois ? »

      Voilà pourquoi j’aime 15-lovetennis! Pour cette dose d’humour-là!

  8. Jean 1 novembre 2010 at 12:06

    Tiens Lolo, puisque c’est férié, puisque c’est toi, puisque c’est nous, un document où l’on voit Johnny lors de sa finale des Masters 78, qui permet aussi d’apprécier le jeu d’Ashe sur de bonnes images, pas si fréquent. Où l’on voit que l’Homme n’a pas acquis son fameux service en une seule étape, il sert là de ¾ : http://www.youtube.com/watch?v=1yBR4Ni3GQw&feature=player_embedded

    Et aussi à 1’50’’, un point de la demie de l’USO78 où quelques mois auparavant, il invente ce geste là encore inachevé à cause d’une douleur au dos : http://www.youtube.com/watch?v=x_vMIDZ8rPw&feature=player_embedded

    • Lionel 1 novembre 2010 at 13:32

      J ai vu la video. Je brule mes costumes et je pars tout casser. Hallucinant!

    • Antoine 1 novembre 2010 at 17:37

      Cette finale du Masters contre Ashe était vraiment excellente et Arthur a eu balle de match contre Mc. malheureusement il a perdu.

  9. May 1 novembre 2010 at 12:07

    Jean, merci de nous éclairer sur ce livre que je n’aurais sans doute jamais lu, je ne suis pas « biographie ».
    Donc, je me contenterais de « ta lecture ».
    Pour moi Agassi est le premier grand produit du sponsoring dans le tennis, il a apporté de la couleur et du fun dans un monde asceptisé, c’était un peu too much mais en même temps il reste unique du moins chez les hommes. Jean aurait pu nous faire un parallèle avec les Beach Boys « Surf in Usa ».

    Aujourd’hui tous les sportifs et les artistes sont des affiches publicitaires humaines, tous affiliés à des marques plus ou moins prestigieuses et par cela ils sont tous des produits de consommation et les parents peu scrupuleux s’engouffrent dans ce système, les Williams en sont l’incarnation moderne avouée et assumée.

    En revanche, je trouve toujours dommage de véhiculer encore et toujours cette image du Nadal crétin en parallèle au Federer Mr Perfect. Ce n’est pas nécessaire car ça n’apporte rien à ton papier et ce n’est pas non plus une vérité.
    Je suis toujours étonnée que l’on se contente de l’image de personnes médiatiques pour en tirer des conclusions sur ce qu’ils sont dans la vie réelle, c’est un peu facile et naïf mais quand on a choisit son camp la partie est déjà jouée.

    • Jean 1 novembre 2010 at 12:13

      Mdr !!!

      • May 1 novembre 2010 at 12:22

        Tu te moques là?!

        • Jean 1 novembre 2010 at 12:25

          J’aimerais bien, mais je ne peux pas car j’ai moi-même confondu un jour l’auteur (auteuse ?) d’un article (entre Isabelle et Julie).

        • Lionel 1 novembre 2010 at 12:31

          En fait non, il manque Mc Enroe dans cet article. Ptdr.
          Pour Mc Enroe tu as raison en fait, j’ai pris la chose trop a coeur meme s’il n y a aucun rapport avec dede, j aı faute.

    • May 1 novembre 2010 at 12:29

      Oups! si une bonne ame veut bien gommer cette ineptie je m’adresse évidemment à LOLO!!! merci Jean! je ne vous ai pas confondu, c’est une boulette sorry!

      • Djita 1 novembre 2010 at 13:07

        Je pense que c’est une erreur qui vient de ton inconscient.Je m’explique plusieurs fois pendant la lecture de cet article, je suis revenue au début pour être sûre de ne pas me tromper d’auteur j’ai cru aussi que c’était Jean. Il y a vraiment de la similarité entre ces deux compères. :D

    • Coach Kevinovitch 1 novembre 2010 at 12:53

       » En revanche, je trouve toujours dommage de véhiculer encore et toujours cette image du Nadal crétin en parallèle au Federer Mr Perfect. Ce n’est pas nécessaire car ça n’apporte rien à ton papier et ce n’est pas non plus une vérité. »

      Moi de même et ce d’autant plus que cela apparaît comme un cheveu dans la soupe!

      • Patricia 2 novembre 2010 at 16:19

        D’autant que… ce n’est apparemment pas forcément mérité. J’ai été étonnée de lire certains vides culturels assez sidérants (sidéraux) chez Fed – ce que je ne confonds pas avec la crétinerie : des goûts genre taxi 3 en films et il n’a jamais entendu parler de Freud.
        Et j’ai lu ceci dans une interview en portrait chinois de Nadal, qui laisse deviner chez lui un esthétisme qui va au delà de la Playstation :

        « J’ai un rituel: avant de jouer, il faut absolument que j’écoute un morceau de la comédie musicale Phantom of the Paradise. »

        « Un livre:

        La Cité des dieux sauvages, d’Isabel Allende. Je suis très touché par l’engagement de cette écrivaine. Depuis le départ de Pinochet, elle est retournée au Chili et elle lutte pour les droits de son peuple. »

        « Un paysage qui suscite le rêve:

        J’avais 4 ans quand mon père m’a fait monter sur un bateau de pêche pour m’emmener de l’autre côté de l’île. La terre vue de la mer… Il n’y a rien de plus beau. Quand j’arrêterai le tennis, j’achèterai un bateau pour y passer le restant de mes jours. »

        « Un mot qui sert de devise:

        Gandhi disait: «Je n’aime pas le mot tolérance, mais je n’en trouve pas de meilleur.»

        « Un tableau:

        Je me suis pris de passion pour un peintre de Majorque, Ricard Chiang. Il fait des tableaux très étranges, noirs et argentés, qui représentent des forêts, des crucifix, des caravelles… »

        • Djita 2 novembre 2010 at 17:03

          Super intéressant. Il me plait beaucoup à l’extérieur du terrain ce Nadal.
          Par contre Fed qui ne connait pas Freud. Tu casses le mythe, j’y crois pas! :cry:

        • Sylvie 2 novembre 2010 at 17:12

          A sa décharge, j’avais lu l’interview et la question citait son compatriote, le docteur Freud. Or Freud n’est pas Suisse mais Autrichien donc il y a une petite probabilité qu’il n’ait pas fait le lien entre le psychanalyste viennois et un médecin supposé Suisse. Mais il est également possible qu’il ne le connaisse pas, Federer me semble intelligent mais très peu cultivé.

        • Duong 2 novembre 2010 at 17:20

          oui le nom Freud doit être hyper-répandu dans les
          pays germaniques, c’est tout de suite l’idée qui m’est venue à l’esprit.

          • Djita 2 novembre 2010 at 17:34

            Vous me rassurez un peu. Et même s’il ne le connait pas tant pis. Je pense comme Sylvie, très intelligent mais pas trop « cultivé ».

          • Duong 2 novembre 2010 at 17:44

            c’est peut-être l’inverse : nous on ne connaît qu’un seul Freud, ce qui pour nous est une marque de « Culture » avec un grand « C ».

            Bein lui il en connaît sûrement d’autres de Freud :lol:

            Ceci dit ses goûts il y a sûrement du « taxi 3″, mais Nadal est un féru de playstation et du Real Madrid, il y a beaucoup de types très intelligents (et même cultivés) qui ont ce genre de tares, il y en a même qui passent une bonne partie de leurs loisirsà regarder des matches de tennis :lol:

            • Djita 2 novembre 2010 at 17:51

              C’est très vrai ce que tu dis là. C’est pour cela que j’ai mis cultivé entre parenthèses. ;)

  10. Duong 1 novembre 2010 at 12:40

    j’aime bien l’article – en fait, j’ai un gros faible pour Lionel depuis que j’ai lu ses articles sur Sportvox, certains textes m’ont empli d’un immense sourire, tellement ils évoquaient leur sujet, par exemple je pense à des articles sur Noah, qui était mon idole, comme je crois de Lionel.
    Parmi les articles de Lionel, celui-là m’emporte moins au paradis, mais il reste bon.
    Tout en ne dévoilant que partiellement le livre, donc en nous laissant la découverte à portée …

    Juste un truc marrant :

    l’auteur commence la critique de l’édition française par des fauites énormes :

    « La précipitation de la publication dût à l’arrivée des dernières fêtes de 2009 expliquent mais n’excusent en rien certaines fautes, que l’on ne trouverait même pas dans une revue échangiste de la région PACA. »

    … qui cadrent complètement avec le propos à ce moment-là, et ça fait sourire.

    Mais problème : dans le paragraphe suivant, où a priori on est sorti de la « private joke », figurent aussi deux fautes d’orthographe, la 2e relevant malheureusement des fautes qui passent dans le langage courant via internet (comme « or » de « mais-ou-et-donc-or-ni-car qui est devenu « hors » par un suage intempestif et une faute répétée sur internet) et qui me déçoivent un peu de la part (ici c’est bien « parT ») d’un type aussi érudit qui cite Montaigne à bon escient, ce dont hje serais parfaitement incapable : donc deux erreurs

    - « Là où un Nelson Montfort eut parfaitement fait l’affaire » : ici il s’agit d’un conditionnel et non d’un passé antérieur donc il faudrait écrire « eût » … mais bon, rares sont les gens qui ne font pas cette faute-là
    - plus embêtant mais si « moderne » : « assez rare de part chez nous » : non c’est « de par » (préposition) et non pas « de ma part » http://grammaire.reverso.net/2_1_65_par_part.shtml

    Et là au passage, je remarque ce que j’ai déjà remarqué et qui me déole : ces fautes d’orthographe qui se répandent comme une traînée de poudre sur internet et qui passent ainsi dans l’usage courant, conduisent souvent à COMPLIQUER l’orthographe et non à la simplifier :
    franchement « or » c’est plus simple que « hors », non ?

    Dommage, tant qu’à faire é »voluer l’orthographe, autant la simplifier, non ?

    Bref, pour revenir à l’article, d’bord ceci qui est exactement ce que je ressentais vis-à-vis d’Agassi
    « Je n’aimais ni ne détestais Agassi, sans savoir pourquoi. Grâce à son Open dans lequel il s’ouvre, je sais pourquoi je n’avais jusqu’à présent rien écrit de près ou de loin sur un incontournable contemporain. Pourtant même Arantxa Sanchez eut droit a mes faveurs. »

    En avouant que personnellement, j’avais un faible pour Arantxa Sanchez, qui se trouvait d’ailleurs ressembler comme deux gouttes d’eau à une camarade de classe ;)

    J’adorais sa combativité, un amour né notamment de sa fameuse finale contre Graf.

    Contrairement à Nadal, elle n’avait guère d’arguments mais elle se battait. Là encore une remarque au passage : on est souvent surpris qu’on aime untel et pas un autre qui ressemble, j’ai souvent vu ça chez les fans de tennis, par exemple des fans de Sampras ET Nadal, ou Nadal ET Edberg ??

    Et là juste un truc : je te trouve dur avec Nadal, d’une parT (avec un « T »), je trouve qu’il est plus dans la lignée de Borg que d’Agassi d’autre part c’est vrai qu’il exprime moins à l’extérieur que même Borg, mais l’histoire n’est pas finie, je pense qu’en vieillissant il deviendra plus intéressant, car je ne le crois pas si « vide » que ça.

    Sur Agassi encore un mot : dommage qu’en tennis, la gloire de l’un doive se faire au détriment d’un autre : j’adorais Medvedev et ses interviews qui me faisaient presque autant sourire qu’un article habituel de Lionel, et je crois qu’il a perdu Anke Huber à peu près à ce moment-là.

    Bref, aussi je partage l’approbation de Lionel pour la démarche d’Agassi : depuis le début j’ai cru cette démarche sincère .. et intéressante.

    Mais pour en savoir plus, il faudra lire le livre pour lequel tu mets juste en appétit, plus finement que l’éditeur ;)

    • Duong 1 novembre 2010 at 13:02

      Désolé pour toutes les fautes de frappe … mais en revanche, niveau orthographe, vous pouvez me faire une certaine confiance, le titre de gloire de ma petite vie grise est un concours d’orthographe emporté enfant :lol:

  11. Jeanne 1 novembre 2010 at 12:41

    Article passionnant et vraiment très intime. A travers Agassi, Lionel se met tout nu à l’entrée de 15 LT, avec une belle pudeur. Pour moi Lionel et Jean sont des jumeaux intellectuels avec la même folie d’être et de ressentir. Merci de ce partage.

    • karim 1 novembre 2010 at 12:59

      J’ai parfois cette impression, Lionel et Jean, mais comme je l’écrivais il y a quelques jours, s’ils prennent les mêmes substances chimiques avant d’écrire, Jean ne vas pas au-delà de la posologie prescrite. Lionel est en constante overdose.

    • Jeanne 1 novembre 2010 at 13:07

      Exact chez Jean la transe hallucinatoire reste maîtrisée / maîtrisable. Lionel c’est au-delà, quand le cerveau est en fusion totale et sur le point d’imploser.

  12. Duong 1 novembre 2010 at 12:47

    Une autre chose : j’avoue que ce qui m’intéresserait à propos d’Agassi ce n’est pas tellement sa mère … mais sa femme : mon côté « fleur bleue », c’est la seule raison pour laquelle j’aurais envie d’acheter un chapitre du livre, c’est s’il y parle de comment son amour a pu naître avec sa femme ;)

    • Lionel 1 novembre 2010 at 13:08

      Rien de special avec Steffi. İl dit qu’il lui courrait apres depuis Roland 91, qu’il est attere de pas avoir pu danser avec elle au dıner des vainqueurs de Wimbledon 92, annule juste cette annee la! Fichtre.
      Je cite Montaigne, je fais un copier coller que je modernise oui.
      @Jeanne -j utilise le @ car l usage est en perte de vitesse.- J echangerais volontiers mes livres contre la savoir musical de Jeannot qui sait jouer plein d instruments lui, ce qui doit etre plutot cool.
      Le mec a pris un avion alors qu il avait jamais quitte sa campagne, AR Bradenton, et zou recampagne. Evidemment c’est naze, en meme temps imagine a ecouter pour moi, c’est l experience ultime qui a aucun sens. Autant je suis jaloux de mes potes ex ramasseurs a Roland, autant la, y a rien a repliquer a ton anecdote. C’est mystique car je t’imagıne 2 jours te demandant ou tu es et ce que tu fais la-dedans. Mdr!

    • Duong 1 novembre 2010 at 20:22

      j’aime bien : c’est quand même très romantique ;)

  13. Djita 1 novembre 2010 at 12:49

    Super article. Dans la mesure, où je n’ai pas pu lire ce livre. Développement très intéressant. Merci pour le partage Lionel. :D

  14. karim 1 novembre 2010 at 12:57

    L’image de Nadal avec 21 de QI je veux bien, mais what about Borg? Je n’ai jamais lu qu’il soit particulièrement lumineux ou ait été une source abondante et inspirante lors de ses interviews. D’ailleurs sa vie après le tennis a montré qu’il en avait peut-être moins dans la tête que dans les poumons. Bien que sa domination soit basée sur les mêmes forces, on fait passer Rafa pour un con contrairement à Bjorn, encore une fois parce qu’il est trop fort physiquement et tennistiquement (mot qui n’exite pas et ça me désole)et que dans la vie il est l’opposé de ça, un p’tit gars humble et qui n’a pas plus à dire qu’un type normal de son âge. Subjectivement, j’aime quand-même me dire qu’il est un peu crétin, juste parce que sur le court il m’a tellement fait de mal!!!

    • Jeanne 1 novembre 2010 at 13:11

      Le QI de Nadal c’est beaucoup dû à une maîtrise de l’anglais toujours pas meilleure avec les années. Comme c’est un garçon ritualisé qui répète les mêmes gestes pour se calmer, il répète toujours les mêmes paroles, dans le même but. Ses interviews sont comme ses bouteilles d’eau, toujours identiques au mot près. C’est une façon comme une autre de se protéger par une forme de récitation qui confine au TOC.

      Et ce contraste entre un garçon tout doux et timide et incroyablement féroce sur le court mériterait une analyse (que je serais bien en peine de réaliser – Patricia ?)

      • Patricia 2 novembre 2010 at 16:23

        Hum, pourquoi pas… En tout cas j’ajoute un extrait du portrait chinois où il cite sa grand-mère (et ce côté famille, c’est peut être pas si commun) :

        « Un défaut:

        Ma force, je n’arrive pas toujours à la maîtriser. Ma grand-mère regarde tous mes matchs à la télé avec ses copines de 80 ans. L’une d’entre elles lui a dit: «Il frappe très fort, mais avec une grande politesse.» »

      • Djita 2 novembre 2010 at 17:05

        Ah mais elle est collector celle-ci! « grande politesse » c’est tellement mignon. mdr

    • Duong 1 novembre 2010 at 13:17

      c’est pas le sujet ici mais je pense que tu en déflores quelques aspects.
      Mon opinion personnelle est qu’il exprime plus son « moi » profond sur le court, alors qu’à part ça, il a été incroyablement marqué par son éducation qui lui a dit « fais ci fais pas ça ».
      Federer est marqué par une éducation suisse (qui le bride aussi dans sa politesse), Nadal par une éducation familiale tout court.
      Avec les années passées, sa culture lui fera comprendre plus de choses, et il dépassera son éducation … par ailleurs extraordinaire.

  15. Duong 1 novembre 2010 at 12:59

    Sur le décalage entre Agassi et ses prédécesseurs, Lionel cite notamment Noah, et moi, je me souviens avoir été marqué par la victoire de Noah sur Agassi à Indian Wells en 89 : je viens de m’apercevoir que ça n’était qu’un quart de finale, mais je me souviens que ça m’avait rempli de joie, l’idée de mon idole si fantaisiste et un peu brinquebalante battant la machine hyper-douée américaine.
    Je me souviens que l’article de « l’Equipe » avait ajouté à cette joie en racontant comment Noah montait au filet comme un fou et rattrapait des volées à l’extrême limite … ce que j’imaginais fort bien face à un Agassi.
    Un des matches qui m’avait marqué de Noah … alors que je ne l’avais pas vu. Un de ses derniers exploits en tout cas, je crois même qu’il était allé en finale (ou avait gagné le tournoi ?).

    • karim 1 novembre 2010 at 13:04

      Non il a vait perdu contre Muster après avoir mené deux sets à rien, ensuite Muster n’a pas pu jouer la finale, la faute à un chauffard. J’avais le match contre Muster en VHS. Noah jouait très bien, mais avait ét écourt physiquement. pas pu conclure au troisième alors qu’il avait fait passer l’Autrichien pour un balourd pendant les deux premiers.

      Non ça c’était Key Biscane, je me trompe.

    • Duong 1 novembre 2010 at 13:08

      on sent qu’il y a beaucoup de souvenirs, juste un peu intervertis comme des souvenirs : il avait perdu effectivement en finale contre Mecir après avoir mené 2 sets-zéro (62 63) puis s’est écroulé 61 62 63

    • Duong 1 novembre 2010 at 13:10

      tu es même encore mieux que ça : il avauit effectivement refait le même coup à Key Biscayne mais en demie contre Muster : il menait deux sets-zéro mais avait perdu.
      S’i ça s’était joué en 2 sets gagnants, Noah aurait peut-être fait le doublé Indian Wells-Key Biscayne, hyper-rare (à part Fed, je ne sais pas qui l’a fait) et à un âge avancé !

      • Robin 1 novembre 2010 at 13:33

        Agassi (décidément) l’a fait aussi, en 2001, donc aussi à un âge relativement avancé :).

        • Babolat 1 novembre 2010 at 13:53

          Sans oublier le grand Pete… :)

          • Coach Kevinovitch 1 novembre 2010 at 17:24

            Sans oublier aussi Jim Courier, Marcelo Rios, Micheal Chang!

            Le doublé qui est vraiment rare, c’était le doublé Rome-Hambourg réalisé par………PERSONNE!

          • Duong 1 novembre 2010 at 17:41

            Vous êtes bien gentils, mais pour Noah à 29 ans, oui ça aurait été un immense exploit ! :lol:

            il n’était ni Sampras ni Agassi ni Courier ni Chang ni même Rios.

            En sens inverse, il n’était pas non plus Tsonga ou Monfils contrairement à ce que croient certains jeunes qui ne savent pas qu’il a fini 8 années de suite dans le top-12, 6 dans le top-10, 2 dans le top-5, ce qu’aucun autre joueur français n’a approché.

  16. Jean 1 novembre 2010 at 13:44

    Merde, ils veulent tous nous pacser maintenant !

    Dommage que je soit nul en informatique, j’aurais bien balancé sur YouTube une vidéo de l’Irlandais jouant sur une bande-son les sœurs Goadec. Trop roots.

    @ Duong : je m’étais déjà fais la réflexion (les du, dû, dus, dut… pfff) qu’il serait peut-être utile de créer un « comité de correction », peut-être avec Christian qui doit profiter des vacances ou avec toi ?

    Moi j’aime bien le passage sur Nadal, désolé. C’est Danny the Dog.
    Un type certainement élevé dans une éducation très serrée, dans un certain culte de la famille et un peu monomaniaque. Du coup, presque inarrêtable. Un anti-Dédé du coup. Aucune chance de voir poindre une remise en question, à moins que sa meuf ne lui fasse vraiment un sale coup. Ah, le confort familial… Ça ne donne même pas envie d’apprendre à parler anglais, après dix ans sur le circuit, on ne bite rien à ce qu’il raconte. On a quand même eu du bol qu’il soit bien né et pas militaire.

    En même temps, ça a un côté admirable, incontestable.

    C’est un genre de Vendéen en fait, Nadal.

    • Duong 1 novembre 2010 at 13:57

      il y a un petit peu de ça pour Nadal sur la marque familiale … mais avec une différence : la famille de Nadal est admirable, peut-être à la source de son « meilleur », en tout cas je le vois comme ça, alors que le père d’Agassi est de ce que j’ai compris un type qui a très mal tourné et qui a fait beaucoup de mal à son fils, et même en partie à son tennis
      … car c’est une question que je me suis posée qui intéresserait peut-être les théories de Mouratoglou : au bout du compte, et du strict point de vue du tennis, Agassi aurait-il été meilleur en tennis avec un autre père ou non ?

      Ps : je veux bien faire de la relecture, ça va vite, mais le correcteur de Word corrigerait déjà pas mal de choses à mon avis.

  17. Robin des bois 1 novembre 2010 at 13:52

    Eh ben en effet, je me fous du style de proust et de molière datant du 12e siècle avant JC, surtout quand le texte « stylé » est truffé de fautes.
    Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et, à rebours de toute la culture française, entre 2 mots toujours choisir le moindre.

    • Rabelaisan 1 novembre 2010 at 14:21

       » à rebours de toute la culture française, entre 2 mots toujours choisir le moindre. »
      Parce que Paul Valéry, à qui, tu empruntes l’expression « entre 2 mots etc. » ne fait pas partie de la culture française?

    • Sylvie 1 novembre 2010 at 14:24

      La critique est aisée mais l’art est difficile. Il est plus facile de critiquer derrière son clavier que d’exposer ses talents de rédacteur.

    • Patricia 2 novembre 2010 at 16:32

      et c’est entre deux maux, hein, sans vouloir insister. C’était peut-être exprès mais pas très clair si c’est le cas…

      Et c’est pas parce que les profs ont toujours vénéré Boileau qu’il est un horizon indépassable de la culture ou du style.
      La concision, la clarté est un pan considérable de la culture française (j’aime bien le discours de Gide au Nobel « désolé j’ai pas eu le temps de faire court »), elle est très loin d’être dépréciée. La volubilité a ses lettres de noblesse aussi et je ne vois pas pourquoi s’en priver par principe.

      En revanche je ne suis pas plus choquée que ça par les lourdeurs et erreurs de traduction, j’en ai vu de pire parsemer des oeuvres aux ambitions littéraires plus élevée qu’une bio de Dédé. Les traducs de Salinger « eh, vieux garçon! » c’est au-delà du réel !

  18. Oliv 1 novembre 2010 at 13:59

    Lionel, Je n’ai pas le temps de lire ton Agassi. Je fais ça ce soir.
    En revanche, j’ai fait un petit bilan/pronostic pour le Masters, je l’envoie où ?

  19. Lionel 1 novembre 2010 at 14:24

    En parlant de Christian. Petite pensee en esperant qu il lise ou lira bientot l article. Ca voudra dire que tout ses soucis sont termines.

  20. Babolat 1 novembre 2010 at 14:27

    Agassi…

    Je l’ai découvert en même temps que le tennis en quart de finale de Roland Garros 88 contre Perez-Roldan. Le quart de finale le plus « jeune » de l’histoire en grand chelem il me semble.
    Agassi, avec son short en jean, ses cheveux longs et son comportement exubérant (à l’époque) sur le court m’ont fasciné. Il est resté mon joueur favori jusqu’à l’arrivée de Sampras.
    J’ai toujours pensé que ce gars, s’il était motivé, pouvait battre n’importe qui, n’importe quand… ce qu’il a prouvé a maintes reprises en coupe Davis et en grand Chelem.
    Sa vie privée, en revanche, m’importe peu même si elle a influé sur sa carrière et son tennis. Dans cette autobiographie, il taille un joli costard à Sampras et Jim Courier (pour ne citer qu’eux)… et il balance un pavé dans la mare en parlant de son « dopage » sans vraiment sembler se soucier des éclaboussures sur ses anciens collègues. Mais il fallait bien qu’il fasse son « exorcisme » à sa manière…

    • Lionel 1 novembre 2010 at 15:32

      C’est sur le dernier point qu’on est pas d’accord. En prenant un peu de recul, tout cela est du detail. Quand au costard de Sampras, une ptite touchette de potes, rien de plus.
      A part la perruque qui est un truc pas mal, il fait une autobiographie, il raconte qu’il aime bien truc et pas machin, un tas d anecdotes normalles. La vraie provocation c’est s’il avait raconte des choses vraiment tabous, honteuses pour la societe. Sur qu’il en a comme tout un chacun.  »J’allais aux putes avant de rencontrer Brooke. Pendant aussi. »,  »Becker ne merite pas de vivre, je veux le tuer »,  »J’aime jouer avec les dessous de ma femme. »,  »J’ai eu une relation avec Martin Jaite. Et une avec Richard Gasquet ». Ce genre de choses.

  21. Rabelaisan 1 novembre 2010 at 14:34

    J’aime beaucoup le passage qui porte sur le rythme, c’est vraiment la meilleure définition du style Agassi: un rythme censé donner l’impression d’être en accélération permanente, un tourbillon qui emporte l’adversaire. Je ne l’ai vu qu’une seule fois en vrai: le premier tour de RG 99 et c’était vraiment très impressionnant visuellement cette capacité à ne jamais s’arrêter, accélérer sans perdre le fil de son propre jeu.
    Une question que je me pose: à partir de quand se met-il à faire le salut théâtral, buste baissé, après ses victoires? J’avais l’impression qu’il avait commencé sur RG 99 mais il est fortement possible que je me plante complètement. Car ce geste est quand même très révélateur du changement de com et de la maturation du type, un côté apaisé, proche du public, le vieil acteur que l’on vient voir cabotiner 2h.

    • Patricia 2 novembre 2010 at 16:33

      Je trouve ce passage fabuleux aussi.

  22. Arno 1 novembre 2010 at 15:11

    Ayant commencé à suivre le tennis lors de RG 1998, j’ai découvert Agassi l’année suivante lors de ce même tournoi.

    A l’époque, aucune idée de ce que pouvait signifier un career slam, mais j’ai beaucoup aimé le joueur et son jeu. Toutefois, je ne suis pas « tombé en amour » (comme disent nos chers Québecquois…) comme cela avait été le cas pour Pete dès la première fois que je l’ai vu jouer.

    Avec le recul, et connaissant désormais plutôt bien l’histoire du jeu, je suis franchement admiratif de ce qu’a réalisé ce joueur, et pour avoir lu son livre, très bienveillant envers l’homme.
    Un type normal, élevé dans un contexte surréaliste, qui devient un champion (Wimb 1992, un des plus grands exploits de tous les temps…), s’effondre, redevient un champion.

    De sa seconde carrière, je retiens moins ses 3 derniers OA que sa finale à l’USO 2005, là aussi un exploit exceptionnel vu le niveau de ses adversaires (je ne sais toujours pas ce qui est arrivé à Ginepri lors de ce tournoi, notamment… Sans parler de Blake!). Et il malnène sérieusement Fed durant 3 sets avant de s’écrouler (enfin!!) physiquement.

    Le seul reproche que je puisse lui faire est de ne m’avoir jamais réellement fait rêver. Un peu comme Rafa, il est un super-champion, mais pas un génie comme Mc, Pete, ou Fed…

  23. Chewbacca 1 novembre 2010 at 15:24

    La seule chose que je retiens de cet excellent article c’est que l’auteur semble enfin s’être réconcilié avec la vie.

    Merci.

    • Diana 1 novembre 2010 at 15:34

      coucou Chewi, quel bonheur de te retrouver :)

      Comment va ? Pas trop froid ? Mais toujours chaud au coeur, n’est-ce pas ?

  24. Elmar 1 novembre 2010 at 15:47

    Article fouillé, avec beaucoup de matière et qui, comme souvent avec Lionel, part un peu dans tous les sens.

    Le gros point positif de ton article, c’est que je n’avais aucune envie de lire ce livre et que désormais, j’aimerais bien le lire. Je devrais dire: aucune envie spéciale de le lire, parce que je ne me suis non plus jamais dit que je ne le lirai jamais; comme toi, je n’ai ni aimé ni détesté Agassi (sauf dans les dernières années de sa carrière – j’ai toujours aimé les vieux lions qui résistent) et par conséquent, je n’avais ni l’envie irrésistible ni le dégoût de le lire. Maintenant, j’ai presque envie d’aller me l’acheter… (Plon devrait t’engager pour faire une campagne de pub). Opération réussite donc!

    Cela étant posé en préambule, j’ai des réserves à émettre, d’une part sur la forme de ton texte. Tu aimes user de la phrase nominale. J’aime assez ce procédé, mais je trouve que tu en abuses carrément. Ca donne à ton texte un caractère sentencieux et sans doute est-ce là l’effet que tu voulais, mais à titre personnel, je trouve que cela alourdit finalement le propos.

    Sur le fond ensuite, je n’adhère pas à l’idée d’un avant et d’un après Agassi.
    - Si tournant il y a au niveau de la puissance, c’est Lendl.
    - Agassi comme mort du tennis parce qu’il met fin aux changements de rythme? Allons bon! Il en propose un nouveau qui n’avait jamais été vu avant lui. Imposer son rythme à l’autre, c’est du reste ce qu’ont toujours tenté de faire tous les joueurs de la planète, c’était même le but de la montée au filet: priver l’autre de temps!
    - Agassi et Nadal même combat? L’un joue tout en cadence alors que l’autre à commencer par tout miser sur la puissance avant de devenir complet au point de poser ses changements de rythme.

    A ce propos, autant Nadal est peut-être le type au monde à m’avoir fait le plus de mal (j’ai pas une vie malheureuse, me direz-vous), autant je suis toujours étonné de constater à quel point tout le monde à des oeillères à son sujet. Comment le considérer actuellement comme monolithique, comment le ranger dans la même catégorie que Berdych? J’en éprouve presque de la pitié pour lui, tant tous ses efforts pour devenir un des joueurs les plus complets de l’histoire passent inaperçus. Nadal a désormais tous les coups du tennis. Tous. Mais évidemment, il n’aura jamais la fluidité de Federer. Je pense que c’est cette impression de force (un peu à la Becker) dans tous ses coups (même son revers slicé est celui de Musclor) qui le rendent inesthétique et totalement mésestimé.

    • Arno 1 novembre 2010 at 16:00

      Le « problème » de Nadal c’est que tous ses coups paraissent acquis par une masse monumentale de travail quand d’autres semblent nés avec une raquette à la main.

      J’aime pas comparer l’incomparable, mais Nadal qui fait un revers slicé, c’est un peu comme Lendl qui fait une volée: tu sens que ça lui vient pas naturellement, dans sa tête ça doit être « Là, maintenant, je slice pour casser le rythme. Je change de prise. Je frappe. »

      Maintenant, je précise ce que je précise à chaque fois que je balance une vacherie sur Nadal: il est admirable d’avoir fait évoluer son jeu à ce point et de bosser comme un damné pour progresser. J’accroche pas, c’est tout.

    • Duong 1 novembre 2010 at 16:08

      je m’étais fait la même réflexion sur Nadal : autant comme toi ce type m’a fait mal, et c’est dur à pardonner (car au contraire de Federer je ne l’ai pas cotoyé en dehors des courts), autant même en dehors de ça je n’aime pas son jeu et surtout son attitude sur le court,

      autant comparer Nadal à Agassi ça me semble complètement inapproprié sur plusieurs plans qui ont été abordés :
      - les jeux très différents
      - « Nadal qui ne fait pas rêver » : au contraire d’Agassi, Nadal est un super-beau brun, timide en dehors du court, lion sur le terrain, tout pour faire craquer des tonnes de filles et sans doute quelques garçons
      - tous les deux marqués par leur éducation, mais celle de Nadal est à peu près parfaite quand Agassi a été élevé par une petite frappe.

      Bref, Nadal a tout pour faire rêver Agassi … sauf que pour moi, la victoire d’Agassi à Wimbledon 92 était un exploit fantastique de l’histoire du tennis vu le jeu de l’époque sur gazon, un exploit que même Nadal n’a pas égalé.

      Sur « Agassi tournant », je suis plus Lionel que toi : Lendl avait une histoire, une personnalité, un jeu bien particuliers. Agassi est très lié à Bolletieri, c’était son triomphe, la « ‘machine à fabroquer des champions » qui avait son plus gros succès après les semi-échecs d’Arias et Krickstein. Et ça tombait à la même époque que Seles.

      Le rythme imposé à ses adversaires c’était quand même aussi la particularité d’Agassi … d’ailleurs c’est un point commun avec Nadal, qui lui aussi, s’impose par son rythme, qui amène quelque chose d’innovant là-dessus par rapport à ce qu’on avait vu les années d’avant.

      • Elmar 1 novembre 2010 at 16:47

        Agassi, c’est peut-être une évolution, mais pas un tournant. Pour moi, il est clairement dans la lignée de Lendl.

        Et puis, tu le dis toi-même, avant lui, il y a eu Krickstein et Arias. En même temps que lui (bien qu’un peu différent), il y a eu Courier. Donc Agassi n’était pas un truc venu de nulle part transformant son sport. La nouveauté Agassi, c’est l’à côté du sport: le marketing et tout ça. Mais sur le plan du jeu, considérer Agassi comme un tournant, ça me paraît une grosse erreur. Il est le produit de ce qui précédait et l’exemple pour les successeurs. C’est donc ce qu’on appelle une transition.

        Concernant le rythme, c’est évident qu’Agassi cherchait à imposer son rythme, très rapide, à priver l’autre de temps, à l’empêcher d’installer son jeu. Mais encore une fois, c’est ce qui a toujours été fait en tennis. Quand Fed’ arrive sur le circuit et qu’il joue tout en demi-volée du fond du court, c’est exactement ce qu’il fait. Quand Rafter se jette au filet, c’est exactement ce qu’il cherche à faire aussi. Le rythme, tout est question de rythme et Agassi n’a rien changé à cela. Il a au contraire contribué à apporter une dimension nouvelle.

      • Duong 1 novembre 2010 at 17:22

        Concernant le rythme, Agassi ajoutait une dimension, qui est de prendre très peu de temps entre les points, c’était dans mes souvenirs quelque chose qui le rendait encore plus flippant … comme Nadal me fait flipper sur ce point (en sens inverse :lol: ) aujourd’hui.
        Concernant Lendl, j’ai du mal à le considérer comme ça : Lendl a toute une histoire, il n’était pas du tout un produit fini à son arrivée sur le circuit et ne pouvait inspirer qu’en fin de carrière … mais comme il n’était pas spécialement le « fan des jeunes », je ne sais pas s’il a inspiré tant de monde que ça … alors qu’Agassi, oui, inspirait les jeunes, comme d’ailleurs Nadal aujourd’hui (l’autre point flippant pour moi qu’il a en commun).
        Et même dans le jeu Lendl avait plus de variété : pour moi, Lendl est vraiment une personnalité tout à fait à part dans le monde du tennis, Agassi plus quelque chose qui ressemble à un « produit à la chaîne ».
        Ceci dit, il est reconnu que Lendl a été un précurseur dans le degré de sophistication de sa préparation physique notamment, mais sur le plan du jeu, j’ai l’impression qu’Agassi a plus été un modèle pour une fabrique de « jeunes en série » que Lendl.

    • Nath 1 novembre 2010 at 17:22

      Ce que tu dis sur Nadal me donne une idée totalement utopique : trouver une personne qui a longtemps suivi le tennis mais a vécu coupé du monde ces dernières années (aucun match vu, pas de médias non plus) et le mettre devant certains de ses matches de 2010. Lui demander son avis. Et après, lui montrer Nadal version 2004 ou 2005.
      Parce que je ne suis pas sûre que l’impression de force qu’il dégage est la cause de la difficulté à s’apercevoir qu’il est devenu un joueur complet. Je pense que la première impression reste souvent gravée dans les mémoires et qu’il est très difficile de s’en débarasser (dans son cas, la capacité à ramener beaucoup de balles avec peu de fautes). Par exemple, il m’est arrivé de lire dans des forums qu’Agassi (ça tombe bien, je reviens au sujet de l’article) avait un coup droit météoritique. Je pense que cette image ne correspond qu’au tout début de sa carrière. La première impression est très marquante…

    • Coach Kevinovitch 1 novembre 2010 at 17:50

      Le vrai problème est que l’acception générale veut que quelqu’un aie une grande force de frappe soit forcément une personne écervelée. Bien que certains bourrins soient en fait, des personnes très intelligentes qui savent utiliser leur force de frappe, on les considèrera tout de même comme des « brutes sans cervelle » malheureusement pour eux.

      Tout cela parce qu’on associe très souvent, l’intelligence à la finesse d’où l’expression « finesse d’esprit » qui est un synonyme d’intelligence. Mais la finesse d’esprit, il l’a le Nadal et cela se voit dans son utilisation fantastique de la géométrie du court qui est selon moi LA QUALITE (avec peut-être son mental même si je trouve qu’on le surestime trop) qui fait le palmarès de Rafa.

      Pour finir, je vais paraître marginal mais je préfère quand on sent la masse de travail dans chaque coup ou technique réalisé(e) par quelqu’un que quand cela a l’air inné, peut-être parce que j’ai l’impression dans le dernier cas, que cela « sort de nulle part » alors que j’aime bien savoir « d’où ça vient ».

      • David 1 novembre 2010 at 18:00

        D’accord sur l’association « bourrin implique écervelé », le meilleur contre-exemple étant James Blake qui est diplômé d’une grande université américaine. Là où Nadal se fait « mal voir », c’est sur ses interview où il pratique un très mauvais anglais par rapport aux autres joueurs et où ses réponses sont à peu près toujours les mêmes, au mot près.

        • Coach Kevinovitch 1 novembre 2010 at 18:15

          A propos de son anglais, j’aime croire que la raison tient au fait que l’espagnol soit une langue latine et SURTOUT parlé par des millions de personnes dans le monde (400), ce qui diminuerait le besoin viscéral d’apprendre la langue mondiale qui est l’anglais donc qui aurait une influence sur le niveau d’anglais (et ce serait une raison pour laquelle les français en général sont dans le même cas).

          Pour ce qui est des interviews « monolithiques », je pense qu’il y a deux raisons:

          1) Tu viens de la donner, c’est le niveau d’anglais. Les interviews sont en anglais, langue que Nadal ne maîtrise pas donc il ne peut sans doute pas apporter autant de nuances à ses propos qu’il le faudrait

          2) C’est sans doute dans sa stratégie pour se mettre dans les meilleurs dispositions mentales pour gagner ses matches. En fait, je soupçonne Nadal d’être en mode match du début à la fin d’un tournoi (vestiaire et conférence de presse compris) là où d’autres joueurs se comportent différemment.
          Après tout, nous conviendrons que la meilleure recette à adopter est celle qui marche pour NOUS-MÊME!

          • David 1 novembre 2010 at 18:21

            Je ne critique pas sa recette : elle a suffisamment donné de preuve qu’elle fonctionne. Quant au fait qu’il parle espagnol, une langue mondiale, cela ne suffit pas à expliquer son niveau faible en anglais. Des hispanophones comme Nalbandian parlent un bon anglais,ce qui me paraît malheureusement une nécessité aujourd’hui pour un sportif professionnel. Après il n’est pas nul, quand même, mais il est certain que cela peut et a sans doute déjà nui à son image ( surtout face à un Federer très à l’aise en interview et qui a la chance de maîtriser plusieurs langues)

            • Patricia 2 novembre 2010 at 17:10

              Certes mais on a des français assez médiocres en langue, l’anglais de Gasquet (qui est loin d’être une buse) est piteux.
              Pour les argentins, il y a eu pas mal d’émigration germanique là-bas, peut-être plus de multilinguisme familial qu’en Espagne ?
              La Suisse est trilingue – français obligatoire en primaire, Fed a une mère anglophone et a rejoint un pôle francophone d’entraînement vers 13 ans… ça aide !

            • Duong 2 novembre 2010 at 17:17

              oui … et Gasquet nous était présenté comme un garçon qui allait réussir car « il avait une intelligence supérieure à la moyenne » :
              franchement quand je l’écoute parler, je cherche encore :?:

              • Djita 2 novembre 2010 at 17:32

                MDR

    • Duong 1 novembre 2010 at 18:05

      On associe aussi souvent l’intelligence à la création, alors qu’en matière de tennis, on peut plutôt l’associer à ce que j’appelle le « pragmatisme » ou plus tennistiquement le « pourcentage » : le type qui ne va pas hésiter à bourriner le revers de l’adversaire tout le match parce que c’est ce qui marche sans état d’âme, il est intelligent, ce pragmatisme, cette intelligence du « tueur », qui est pour moi la marque de Nadal.
      Pour prendre un autre exemple très parlant, Simon est le type qui semble exprimer le mieux l’intelligence quand il parle.
      Mais c’est pas forcément le plus créatif …
      Notez que je pense que Fed aussi est un type pragmatique, même si peut-être pas assez :lol:

    • May 1 novembre 2010 at 18:50

      Jouer au tennis cela n’a rien de naturel ni d’inné, l’impression de puissance vient du physique avant tout, c’est l’expression corporel qui parle. On dit de Federer que c’est le talent incarné, la fluidité… Il est né avec une raquette à la main et une paire de Nike le Roger? Federer il a fait comme tout le monde, il a apprit ses gammes dès le plus jeune age et les a répétées inlassablement jusqu’à les maîtriser ça c’est pour le talent. Pour ce qui est de l’esthétisme c’est lié à une certaine souplesse féline et il n’y est pour rien, c’est son patrimoine génétique.
      C’est vrai qu’il est plaisant à voir évoluer mais c’est aussi parcequ’il est unique, si ils étaient 50 comme lui, il serait beaucoup moins vanté. Pour ce qui est de l’intelligence je ne m’avancerais pas à dire qu’il l’est plus qu’un autre.

      Il n’y a pas de note artistique au tennis et heureusement car Nadal aurait eu le droit au mieux à la 2ème place comme Suria Bonali à sa grande époque qui n’avait pas les standards dictées par la poupée Barbie.
      Je constate que ça ne risque pas de changer d’aussitôt et inutile de chercher une raison à cela, c’est comme expliquer pourquoi on aime le Jazz plutôt que la Pop, Jarmusch plutôt que Besson, c’est une question de goût (bon ou mauvais).
      Si Nadal ne convaint pas sur le court, si ses résultats ne le font pas non plus, inutile de savoir si il est un bon joueur ou pas, si il est stupide ou non ou si il peut parler anglais sans son accent espagnol.
      Je crois me souvenir que dans le « diner de con », le con n’est pas celui que l’on croit.

      • Djita 1 novembre 2010 at 19:06

        J’aime beaucoup ce que tu dis là. C’est plein de bon sens. Mais Apres comme tu le sais, Nadal a été catalogué comme ça, peut-être que ça fait du bien à ceux qui ne sont pas amateurs de son jeu. Mais je crois qu’au fond,personne ne croit en toutes ces fausses suppositions.
        Federer c’est génétique et ça plait. Nadal c’est un autre style et ça plait aussi. Apres c’est vrai que dans les sociétés actuelles on aime bien mettre les gens dans des cases et il est très difficile de faire mentir ces préjugés. J’ai beaucoup de respect pour Nadal mais il ne me fait pas vibrer. Et c’est pas pour autant que je vais tomber dans les jugements trop faciles et surtout guidés. J’insiste sur cela car en effet la presse de mettre une étiquette sur certaines personnes et si on ne se fait pas sa propre opinion et bien nous sommes des moutons de panurges. On nous dit cela donc c’est ça.

        Pour conclure, comme tu dis le con n’est pas celui qu’on croit. Et encore plus dans le cas de Nadal.

      • May 1 novembre 2010 at 20:02

        Djita, le coup d’être catalogué comme tel ou tel, c’est pas suffisant pour justifier ces critiques, j’y vois plus de l’intolérance car il ne représente pas les standards qui plaisent au plus grand nombre (trop typé).
        Tiens pendant que j’écrit, ça me rappel une pub:
        http://www.youtube.com/watch?v=ktZ-5FVafXA

        Si les commentateurs, nous ici compris ne sommes pas capables d’ouverture d’esprit il est malvenue de demander à d’autres d’être meilleur qu’ils ne sont.
        Mieux vaut à l’image de Chewie, d’assumer le fait qu’il n’aime pas Nadal tout court au lieu de trouver tout un tas de raisons bidons. Il voit Nadal comme un ennemi car il conteste la suprématie de son héro et cela est sans doute la véritable origine de l’aversion qu’il suscite le reste n’étant que du flanc, il serait vraiment critiqué(en autre) car il ne maîtrise pas la langue de Shakespear?

        • Diana 1 novembre 2010 at 20:09

          Pas d’accord May, si pour certains, le désintérêt pour Nadal réside dans le fait qu’il conteste la suprématie de Fed, comme tu dis (ce qui est faux d’ailleurs), il ne faut pas en faire une généralité. Pour d’autres, c’est hors contexte Fed, comme je n’aimais pas Lendl, son jeu, le personnage, rien à voir avec le fait qu’il ait été l’adversaire de X ou Y. Pourquoi toujours vouloir associer ces deux-là?

      • May 1 novembre 2010 at 20:36

        Diana, il se peut que par le + grand des hasards, que la très grande majorité des FFF n’aiment pas Nadal, mais quand je lis « Il m’a fait mal », je peux me poser des questions et je n’ai pas l’impression que quiconque ait reçu une droite de Nadal en direct. Donc il y a bien corrélation, je ne t’ai pas citée en particulier et comme tu précises ne pas faire parti de cette catégorie, je le note mais il ne faut pas nier cette réalité. Les deux sont indiscociables et ce n’est pas toi qui dira le contraire puisque tu les mets (ou les a déjà mis) également en opposition dans tes commentaires.
        Enfin, je n’essaie pas d’avoir raison ni de mettre tout le monde d’accord, j’exprime un ressenti…

        • Duong 1 novembre 2010 at 20:41

          il y a bien corrélation et tu as raison de relever « il m’a fait mal », maintenant tout ne s’arrête pas à la corrélation, on peut avoir un avis plus circonstancié :lol:
          même avec de l’ouverture d’esprit :lol:
          je ne sais pas si tu as relevé mais j’ai dit aussi beaucoup de trucs que je trouve très bien chez Nadal, même plus à mon avis que pas mal de gens à qui il n’a pas fait aussi « mal » ;)

        • May 1 novembre 2010 at 21:31

          Biensûr j’ai tout relevé Duong, c’était juste un exemple pour répondre à Diana, et tu n’es pas le seul à l’avoir dit.
          Ils sont beaucoup plus nombreux ceux qui n’ont pas fait mal donc pas de quoi trop souffrir ;)

        • Duong 1 novembre 2010 at 22:00

          en fait la plus grande souffrance n’est pas venue de Nadal mais de tous les types qui l’attaquaient … ou qui estimaient qu’il devait toujours gagner et qu’il n’avait pas le droit de vieillir.
          Mais si Nadal avait eu moins le poing rageur ça serait mieux passé ;) (et puis aussi si Fed n’avait pas pleuré à Melbourne : cette image m’a fait du mal, et ça n’est pas du tout la faute de Nadal)

  25. Elmar 1 novembre 2010 at 15:54
  26. Sylvie 1 novembre 2010 at 16:06

    Merci à Lionel pour cet article très dense, pas toujours facile à suivre effectivement, mais qui donne envie de lire le livre. Même si ce dernier possède à bien des égards les ficelles du produit marketing, il possède néanmoins l’avantage de proposer quelque chose de différent de l’habituel livre du sportif retraçant le parcours non linéaire et plutôt chaotique d’un sportif forcé devenu un homme avec ses grandeurs et ses faiblesses.

    J’ai une relation ambivalente avec Agassi. J’ai détesté le joueur jeune, ses shorts en jean, ses mèches blondes, son look cheap. Je n’aimais ni son jeu ni sa personnalité. Aversion totale Je me suis surprise à aimer l’Agassi version II, l’homme chauve, le mari de Steffi L’ado rebelle marketing devenu vieux sage. J’ai été émue par ses larmes d’adieu.

    Et d’accord avec Elmar sur le côté mésestimé de Nadal joueur devenu très complet mais qui souffre et souffrira longtemps de l’image physique de son jeu. Nadal impose une puissance qui, même si elle est couplée à d’autres qualités, les masque à la différence de joueurs plus fluides.

  27. Jean 1 novembre 2010 at 16:41

    Je ne pense pas que quelqu’un remette aujourd’hui en cause le travail de Nadal, mais c’est plus à ses admirateurs de nous le montrer. Ça fait un moment que je dis par boutade, mais pas que, que Nadal possède une meilleure volée que Federer, ce qu’a très bien expliqué Duong l’autre jour (en terme de dynamisme, surtout).

    Finalement, on aurait du écouter le prophète lorsqu’il déclarait qu’il se dépêchait de tout gagner avant que lui ne le fasse. Il donne l’impression d’une F1, 18 000 chevaux réglés au poil de cul, mais moi, quant un humain commence à me faire penser sérieusement à une bagnole, bof. Et bien sûr, peut être que cela cache un peu son immense intelligence de jeu, dont on sait tous qu’elle ne dépend en rien du QI, mais c’est surtout à son service.

    Mais cette génération de Goats (y compris à bourrelets) semble quand même correspondre à un retour du tennis vers ses bases, on a parfois l’impression de revenir aux bourgeois australiens. Sans aller trop loin, parce que cela reste des supputations, je crois que Borg est issu d’un milieu plutôt modeste, au niveau du jeu (vr Deleuze) comme des origines il a correspondu à une forte démocratisation, Wilander qui vient derrière avait des parents ouvriers je crois. McEnroe était un fils d’avocat mais il était fou, et Lendl, c’est Perestroïka Man. Des types qui se créent leurs vies.

    Avec Nadal, on est revenu aux fondements sociaux du tennis d’après guerre, ce sport est de toute façon avec trop de paramètres pour qu’un type sans aucun background s’y impose aussi durablement (un Ashe est issu d’une classe plus pauvre en plus d’être plus colorée, mais il a été aidé et porté dans son parcours par toute l’intelligentsia black liée au tennis, comme Gibson).

    En plus, Gregory Isaacs est mort : http://www.youtube.com/watch?v=lyEP_st9csI

    • Duong 1 novembre 2010 at 17:35

      bon on parle beaucoup de Nadal … mais moi je pense qu’il a un jeu très intelligent : entendons-nous bien pas du génie, ni une intelligence profonde extra-tennis mais une intelligence très fine du tennis, hyper-PRAGMATIQUE.
      D’abord quand il a convenu d’une tactique avec son oncle et que ça marche, il va s’y tenir sans aucune fantaisie (cf écraser le revers de Fed sans s’arrêter alors que d’autres joueurs montrent des répugnances à pilonner sur la même chose sans arrêt, cf aussi la finale de Wimbledon 2008 où il choisit de servir au corps sur tous les points importants).
      Ensuite, souvent je trouve qu’il choisit de surprendre son adversaire exactement comme il le faut pendant le match : il m’est arrivé plusieurs fois de me dire « l’autre l’attend loà, il va lui mettre ici, tu peux être sûr » … et jusqu’ici quand je me suis dit ça ça a marché (et pour lui aussi) !
      Je pense donc qu’il a une vraie intelligence du jeu … même si ça doit aussi beaucoup à son oncle, quand on voit à quel point il recherchge son coaching pendant les matches.
      D’ailleurs comme tu parles de d »émocratisation, et aussi de types qui finalement peuvent plutôt innover et réussir sans background, ça rejoint ce que j’ai déjà lu sur Toni Nadal : nouveau dans le milieu, il est aussi hyper-pragmatique.
      Pour moi c’est ce qui définit l’intelligence des Nadal : une intelligence pratique, pragmatique très forte.
      On associe souvent « intelligence du jeu » à « génie », mais le tennis est aussi quelque chose de très concret, physique, « basique » : le pragmatisme ça paie, d’ailleurs dans certaines interviews où je lis des anciens champions je lis beaucoup de pragmatisme.

      • Coach Kevinovitch 1 novembre 2010 at 18:03

        Je rajouterais même que c’est sur le long terme, quand on analyse comment un joueur ou un autre sportif a mené sa carrière, que l’on peut mieux mesurer à quel point, l’intelligence « pratique » est prépondérante.

        Certaines carrières ont été faites ou défaites sur certains choix (structures d’entrainement, changement d’entraineur, évolution du jeu, de la technique etc…) et c’est à ce moment-là, que si on dispose de cette intelligence-là, on peut sortir gagnant de certaines crises ou périodes de doutes ou de ralentissement là où certains basculent dans le côté obscur.

        J’irai plus loin en disant que le génie n’est pas une intelligence de jeu car le génie n’est pas quelque chose d’intelligible, de rationnel. Je vois le génie plus comme le fait de rendre réel (de réussir) des choses irréelles. C’est McEnroe (Jean, je le cite :mrgreen: ) qui sert en tournant à moitié le dos au filet (ce qui est très déconseillé d’ailleurs) mais dont le service était l’un des tout meilleurs de son époque. Beaucoup ont essayé d’adopter ce geste, mais personne n’a réussi sauf McEnroe lui-même.

  28. Nath 1 novembre 2010 at 17:00

    Merci Lionel pour cet article qui m’aide à en savoir plus sur ce bouquin, et confirme ce que je pensais de l’angle choisi par les médias. Ce que les médias rapportaient me semblait en effet très négatif, et pas vraiment en accord avec la manière dont l’intéressé en parlait lui-même.
    Sur la forme, ben, comme d’habitude, il y a toujours un moment dans chacun de tes articles où je ne suis pas sûre de comprendre de quoi tu parles, mais celui-ci se démarque dans la mesure où je l’ai quand même trouvé bien plus concret. Par contre le passage « Montaigne » n’apporte pas grand chose pour moi.
    Je ne suis quand même pas sûre de le lire (de toute façon je n’aime plus lire depuis le lycée), surtout avec ta description de la traduction…

  29. Quentin 1 novembre 2010 at 17:04

    Merci pour l’article, Lionel!

    Sinon, le jeu d’Agassi me fait davantage penser à celui tout en cadence de Djokovic qu’à celui de Nadal qui est quand même très marqué par son lift, sa couverture du terrain exceptionnelle et par son côté gaucher.

  30. Djita 1 novembre 2010 at 18:43

    Un premier jeu important remporté par Dolgopolov. Ça va être un bon match.

    • Djita 1 novembre 2010 at 19:08

      FED remporte le premier set avec un service incroyable.

  31. Chewbacca 1 novembre 2010 at 18:45

    Agassi était Rock ‘n’roll Nadal et Djokovic sont des nases.
    Mais Agassi est aussi une grosse merde, qu’il ait eu pour père la version Perse de Saddam je comprend que cela puisse marquer un gosse ,qu’il ait touché à la chnouf pour oublier les branlées que Pete luàA infligé ou forniquer avec Brooke machin ça aussi,mais avouer ne pas pas aimer le tennis après avoir dépouillé les jeunes en leur vendant des collants roses fluo et des head hors de prix mérite pour ma part que je le raye définitivement de mon esprit chose que j’ai faite sans aucune difficulté.

    La couverture de son livre est assez amusante on dirait une balle de squash en gravitation.

    Lionel je t’aime.

  32. David 1 novembre 2010 at 19:06

    J’ai l’impression que Federer a décidé de davantage appuyer ses secondes. Ou c’est Dolgopolov qui relance très mal.

  33. Sylvie 1 novembre 2010 at 19:12

    Quelqu’un a un bon lien pour Bâle car fromsport bugue un maximum ?

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