Le tennis, un sport réservé… à tous ?

By  | 14 février 2011 | Filed under: Regards

« Le tennis, un sport réservé… à tous. » En 2007, La Fédération française de tennis lançait ce slogan, accompagné de spots publicitaires. Cette campagne s’accompagnait d’un cahier des charges aux objectifs ambitieux : démocratiser le tennis et en offrir l’accès à toutes les composantes de la société (milieux défavorisés, femmes, jeunes, familles, séniors, handicapés…). Pour cela, la FFT , dans un document daté de novembre 2006 et intitulé Le tennis dans la cité, recommandait de s’appuyer sur le tennis associatif et ses missions citoyennes :

- Enseigner les valeurs du sport en faisant du club de tennis un lieu d’intégration inter-générationnel et créateur de lien social, un lieu de vie ouvert en permanence et un lieu festif.

- Rendre le tennis accessible à tous en permettant à tous les enfants d’intégrer une école de tennis grâce à des aides communales.

- Aider les clubs financièrement pour créer des nouveaux terrains et inciter les collectivités locales à investir dans la construction de structures.

- Développer les relations avec les partenaires locaux et l’éducation nationale : promotion auprès des scolaires, portes ouvertes, interventions auprès de catégories ciblées, notamment la population défavorisée.

Christian Bîmes, président alors en fonction de la FFT, concluait le document ainsi : « La FFT a voulu que la pratique du tennis devienne accessible à tous et nous y sommes parvenus. »

En ce début d’année 2011, un petit tour d’horizon du tennis hexagonal s’impose afin de vérifier si, comme l’affirmait Christian Bîmes, les objectifs ont bien été atteints.

De sport d’élite à sport de masse

Le premier constat est, qu’en terme de licenciés, le tennis se porte bien. Deuxième sport national en nombre de licences derrière le football avec 1 125 000 pratiquants et premier sport individuel, il est passé en 30 ans d’un sport d’élite avec 310 000 licenciés à un sport de masse. En revanche, il peine à toucher les femmes (31%  des licenciés contre 40% tous sports confondus) et les moins jeunes. 51% des licenciés ont moins de 18 ans. En Ile-de-France, la moyenne d’âge en 2006/2007 était de 26,4 ans.

Le développement effectif des clubs municipaux pratiquant des tarifs attractifs avec des remises proposées aux familles ou des aides versées par les  mairies a permis de toucher un plus large public. De même, la multiplication des enseignes de sport grand public comme Decathlon, Go sport, etc, offre la possibilité de s’équiper à un coût moindre.

Le partenariat avec les scolaires fonctionne : même s’il est encore limité, de nombreux enfants découvrent le tennis grâce à ce système.

La construction de terrains de tennis en France est plus que satisfaisante. En 2003 on dénombrait déjà 41 361 terrains soit 16,2% des terrains contre 17,2% pour les grands terrains de jeux. Ces dernières années, il s’est construit plus de terrains de tennis que de foot.

Des opérations ponctuelles comme Fête le mur parrainée par Yannick Noah ou l’opération Balles jaunes qui permet de récupérer des balles usagées et de recycler les matériaux afin de financer de nouveaux terrains, prennent de l’ampleur.

Tous ces chiffres incitent à l’optimisme.

… mais toujours des inégalités

Pourtant, si l’on se penche sur les détails, le tennis demeure un sport plutôt réservé aux classes sociales aisées et touche difficilement les populations défavorisées.

Le nombre de licenciés est un peu l’arbre qui cache la forêt. Tout d’abord, une étude de 2003 montrait que la corrélation entre pratique d’un sport, notamment en club, et condition sociale étaient directement liés. Seuls 52% des enfants dont les parents n’avaient aucun diplôme pratiquaient un sport contre 83 %  des enfants dont les parents avaient des diplômes supérieurs au Bac.

C’est d’autant plus vrai pour le tennis, majoritairement pratiqué par les catégories sociales supérieures et les plus diplômés… Selon une étude menée en Ile-de-France en 2006-2007, 28% des licenciés avaient un diplôme inférieur au bac contre 36 % un diplôme de Bac à Bac+4 et 29% un niveau Bac+5 ou écoles d’ingénieurs.

Encore plus parlant, la répartition des licenciés par catégories socio-professionnelles : 1% des pratiquants sont ouvriers contre 30% de cadres supérieurs, soit la catégorie la plus fortement représentée avec les étudiants (27%).

Malgré de gros efforts, le coût reste un obstacle majeur à une meilleure démocratisation du tennis. En province, il faut compter au minimum 200 euros pour un abonnement annuel à l’école de tennis sans compter l’équipement. Sachant que le budget moyen d’un ménage est de 360 euros pour les activités sportives (source Insee), il est donc difficile à une famille modeste d’au moins deux enfants de les y inscrire.

Si la pratique du tennis loisir demeure chère, que dire de la compétition ? En Normandie par exemple, la moindre inscription à un tournoi est de 12 euros, les transports et/ou déplacements étant à la charge des familles et le co-voiturage quasi impossible vu l’organisation des tournois. Quant à l’équipement  propice à la compétition, il demeure onéreux : environ 200 euros une bonne raquette, entre 80 et 100 euros une paire de chaussures protégeant bien les articulations et évitant les chocs.

Une image bien enracinée de sport bourgeois

Le tennis reste également victime de son image de sport bourgeois, codifié et respectueux des règles. Selon la sociologue Anne-Marie Waser, auteur d’un livre sur la sociologie du tennis : « Ce n’est pas un sport débridé, il ne peut pas être détourné de façon ludique comme les sports de rue (basket, football…). Les arbitres de tous les grands tournois imposent le silence dans les tribunes, il y a un code de politesse… Les règles sont là pour maintenir la tradition. »

Pour les vendeurs de chez Décathlon, la difficulté à pratiquer le tennis hors structures ou les contraintes liées à celles-ci (réserver un court, trouver un partenaire…) seraient des freins à la pratique de masse et expliqueraient la stagnation des ventes des articles de tennis traditionnels au profit de ceux plus familiaux et ludiques (filet de jardin…). Il est vrai que, s’il suffit d’un ballon et deux blousons pour improviser une partie de foot, il est plus difficile d’en faire autant pour le tennis. La spécificité du rebond au sol lié à ce sport – à la différence du badminton ou du tennis de table – ne permet pas de jouer dans le jardin, dans la rue ou à la plage. Quant aux sports de raquette familiaux, ils n’ont que peu de rapport avec le tennis.

Par ailleurs, les courts municipaux sont rares et rarement gratuits. Il faut payer une cotisation pour avoir la clé qui, même modique, nécessite une démarche et un investissement alors qu’à l’inverse, l’utilisation des terrains de foot est libre.

Il est également presque impossible, même en étant adhérent d’un club, de jouer à l’improviste. Il faut réserver un court à l’avance et le week-end, surtout lorsqu’il fait beau, les créneaux sont rares. Certains clubs ont mis en place un système de réservation par internet pour éviter aux joueurs de se déplacer en vain mais, là encore, n’est-ce pas favoriser ceux qui ont un équipement informatique par rapport aux autres ?

D’ailleurs si le tennis se trouve en deuxième position des sports en nombre de licenciés, il n’apparaît qu’au treizième rang des pratiques sportives individuelles hors licences (chiffres 2003). Loin derrière des sports comme le football, le vélo, la course à pied, la natation… bien plus faciles à pratiquer hors club.

Malgré cette volonté louable de la FFT de démocratiser le tennis, il subsiste en outre quelques bastions élitistes, marqueurs sociaux, dont les tarifs prohibitifs permettent ouvertement de faire le tri entre les membres en excluant les indésirables, c’est-à-dire les moins riches. Seuls des sports à passé élitiste comme le golf, l’équitation ou le tennis se livrent à ces pratiques. On imagine mal un club de foot ou d’athlétisme réservé à l’élite.

Ainsi, le tennis de la Croix Catelan à Paris dont le Monde magazine révélait l’étonnante querelle de clocher entre les anciens, défenseurs d’une tradition aristocratique du club, et les modernes, menés par Arnaud Lagardère, propriétaire des lieux, qui tiraient le club vers le clinquant des nouveaux riches. Pour accéder  à cet El Dorado, il faut acquitter un droit d’entrée de 6600 euros auquel s’ajoute 1600 euros de cotisation annuelle. Deux parrains et deux ans d’attente sont nécessaires pour devenir membre de ce club où la liste des adhérents s’apparente au Gotha et où la distinction sociale se fait entre possesseurs d’un Pullman (grand casier) et ceux qui n’ont qu’un demi-Pullman.

Malgré tout, le tennis plaît en France : Roland-Garros est le troisième événement sportif regardé par les Français après la Coupe du monde de foot et le tour de France (sondage SOFRES). Les ventes de billets pour Roland-Garros et Bercy sont en hausse chaque année. La notoriété de ce sport est large mais sa pratique reste limitée à certaines catégories sociales.

Si le tennis n’est plus, dans sa grande majorité , un sport d’élite, il est  donc encore loin d’être devenu un sport populaire. Sa démocratisation s’est étendue vers les classes moyennes et les professions intellectuelles mais peine à toucher les plus défavorisés car trop dépendant des structures officielles et encore victime de son image de sport réservé aux riches.  Il touche trop peu les femmes et les séniors. Seuls, 3% des plus de 60 ans pratiquent le tennis, soit moins que le ski, par exemple. Il serait d’ailleurs intéressant d’étudier cette tendance dans les années à venir. Le tennis ayant plus que triplé ses adhérents en 30 ans avec une population majoritairement jeune, la proportion des pratiquants âgés devraient augmenter dans les années à venir, à moins que le tennis ne soit un sport que l’on cesse massivement de pratiquer passé un certain âge.

Le bilan est donc satisfaisant et encourageant mais les objectifs ne sont pas tous atteints, contrairement à ce qu’affirmait Christian Bîmes en 2006. Mais peuvent-ils réellement l’être tant le tennis est difficile à pratiquer en-dehors d’un cadre structurel à la différence d’autres sports ?

Sources :

INSEE, licences sportives, chiffres 2009, http://www.sports.gouv.fr/index/communication/statistiques/donnees-detaillees/,

http://www.acteursdusport.fr/uploads/Documents/WEB_CHEMIN_302_1133472745.pdf

http://www.acteursdusport.fr/uploads/Documents/WEB_CHEMIN_4959_1257664826.pdf

http://www.jeunesse-vie-associative.gouv.fr/IMG/pdf/statinfo_1103-2.pdf

http://www.comite.fft.fr/seine-maritime/18L00760_d/data_1/pdf/co/collectivitslocales_tennisdanslacit2007.pdf

« La bourgeoisie parisienne défend son pré carré », Le Monde magazine, 26 juin 2010

http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=99&ref_id=t_1802D

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ip1008.pdf

http://www.irds-idf.fr/fileadmin/Etudes/etude_459/Irds_dossier_5.pdf

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152 Responses to Le tennis, un sport réservé… à tous ?

  1. karim 14 février 2011 at 08:23

    Hop là, prem’s. Voilà c’est fait. je vais lire maintenant.

    Bisous Sylvie!!!!!!

  2. karim 14 février 2011 at 09:11

    Ma première question: tu bosses dans le tennis ou dans la presse? Même si tu cites tes sources, c’est tellement bien documenté, précis, exhaustif, difficile de voir là le travail d’un simple amateur. Depuis l’ouverture sur la promesse de Bîmes jusqu’à la conclusion, ce voyage chiffré dans le tennis hexagonal est un vrai travail journalistique. Passionnant, vraiment.
    Il y a énormément à dire, sur le tennis, la société, tout. Je ne sais pas par quel bout le prendre et finalement pour ce premier post je me contente de donner la situation du tennis ici, en Côte d’Ivoire (qui a dit on s’en fout?).
    En fait le développement du tennis est d’abord une décision politique matérialisée en promotion. Comme un soda, un événement culturel ou une marque automobile, on promeut un sport et on le vend au public avec les mêmes ficelles qu’une boîte de lessive. On rentre dans la tête du public qu’il aime le produit, on lui en vante les qualités, et surtout on l’expose au produit. La fédération ivoirienne de tennis a eu pendant quinze ou vingt ans à sa tête un gars qui aimait passionnément ce sport et qui disposait d’appuis politiques solides, il a pu réellement imposer la pratique du tennis. Les clubs ont essaimé durant les années 80, les tournois pullulaient, tournois locaux, tournois régionaux, panafricains, à l’orée des années 90 on a même eu nos premiers satellites ATP. Bref on bouffait du tennis à la louche et on adorait ça.
    Quand j’étais ado, les clubs affichaient complet. Faut dire qu’il y avait encore beaucoup d’expates dans notre beau pays, ils constituaient une bonne frange de la clientèle. On avait une vraie pépinière de champions locaux, une académie à même été montée avec George Goven à la fin des années 80. Emulation, compétition, il y avait une formidable engouement, toutes les grandes entreprises avaient leur tournoi sponsorisé et il était possible de jouer une quinzaine de tournois par an. C’était franchement l’âge d’or. Au tout début des 80′s même mes parents ont joué au tennis; cette phrase doit vous choquer, croyez-moi sur parole.
    Où on en est aujourd’hui, une quinzaine d’années après? Nouvelles têtes à la fédé, nouvelles orientations, ou plutôt absence d’orientation, budgets faméliques plus quelques facteurs qui aident comme la fuite des expates pour des raisons fallacieuses comme la guerre, bref le tennis aujourd’hui en Côte d’Ivoire c’est ZERO! Y’a bien le port autonome d’Abidjan qui organise un tournoi Future chaque année parce que le DG est amateur de tennis; il n’y a que des initiatives privées comme ça qui perdurent. Les clubs ont fermé les uns après les autres, rasés ou reconvertis en restaurants. Aujourd’hui jouer au tennis pour les jeunes c’est comme dire qu’on est amateur de polo ou de curling. C’était pourtant vraiment démocratisé, même si au sein de la bourgeoisie moyenne. Démocratisation élitiste donc, mais démocratisation. Aujourd’hui il n’y en a que pour le foot et le basket.

    Je reviendrai, trop à dire. Super papier qui ouvre sur tant de choses.

  3. May 14 février 2011 at 09:41

    Merci Professeur Sylvie, ton papier est très intéressant et permet d’ouvrir le débat du côté publique.

    Ce n’est pas le tennis qui vient à toi, c’est toi qui va au tennis. En effet c’est un sport qui ne s’improvise pas.

    Il ne faut pas oublier que le sport moderne s’est démocratisé par le biais des classes aisées surtout par les étudiants de grandes écoles qui devaient trouver une occupation pour combler leur temps libre. Petit à petit les classes moyennes ont pu y accéder et pour des sports comme le foot, le basket à moindre coûts, les classes les moins favorisés y sont représentées en masse.

    La directrice de mon club de tennis me disait que la fft avait quand même du mal à aider les petits clubs (j’habite dans un village de 1200 âmes) et même avec plus d’argent que dans le foot, ce n’est pas pour autant que la fédé leur « donne des moyens pour les infrastructures », comme le dit Sylvie juste une petite subvention pour les licences « famille ».

    Par exemple, nous n’avons aucun terrain couvert donc nous ne pouvons pas jouer pendant plusieurs semaines l’hiver et quand il pleut c’est mort, la licence n’en est pas moins chère et nous sommes lésés par rapport aux autres villes plus grandes qui disposent de terrains couverts.

    Sinon, beaucoup d’autres sports moins « smart » coûtent aussi très cher lorsqu’un équipement est exigé surtout pour les enfants qui grandissent, le taikando (avec compèt’ dans les 4 coins de la France, les patins à glace (hockey & patinage artistique)…
    Ma fille pratique la natation et la licence coûte plus chère qu’une licence annuelle au tennis et hors cours, la piscine n’est pas dispo.

    Beaucoup de sports sont onéreux donc le côté financier n’est pas la seule cause de « boycott » pour ce sport.
    C’est en bonne partie pour son accessibilité difficile, d’abord t’as besoin de former une équipe maxi de 4 amis, si vous êtes 5 y’en a 1 qui s’emmerde si vous êtes six, bon ben le foot ce sera mieux… pas facile…et si tu n’as qu’un ami se serait bien qu’il arrive à te renvoyer la balle sinon bof bof…. bref il y a bcp de contraintes. C’est un sport individuel et de solitaire.
    Pour le côté petit bourgeois, c’est de moins en moins vrai au moins pour les spectateurs et la diversité des milieux sociaux des joueurs amènent un publique plus varié.

    Un Monfils (image du jeuns représentant la France black-blanc-beurre) n’attire pas la même population qu’un Simon (petit bourgeois qui pianote du Chopin).

    • Nath 14 février 2011 at 22:03

      « si tu n’as qu’un ami se serait bien qu’il arrive à te renvoyer la balle sinon bof bof… » Toi, tu pourrais être plus sumpa avec moi !

  4. Arno 14 février 2011 at 10:07

    Bonjour Sylvie et merci!!! Article parfait, très informatif. On rigole pas beaucoup, quand même, je t’en veux un peu ;)

    Juste une petite phrase que moi pas comprendre, peut-être faute de neurones: « En 2003 on dénombrait déjà 41 361 terrains soit 16,2% des terrains contre 17,2% pour les grands terrains de jeux. » J’arrive pas à visualiser ce que ça veut dire…

    Mon sentiment, c’est que le tennis, et tu le démontres très bien, n’est pas voué à être un sport de masse. Tu auras beau essayer de le démocratiser un maximum (et la FFT, d’après ton texte, le fait plutôt bien), ses codes sociaux, culturels et sportifs ne permettent pas de le rendre accessible à tous.

    Prix du matériel et quasi-impossibilité de jouer hors-club sont des freins qui apparaissent presque insurmontables pour propager la pratique de ce sport.
    Moi-même, issu d’un milieu pas franchement favorisé, je devais passer à travers les grilles encerclant les courts de tennis de mon village pour taper quelques balles avec une raquette de traviole… Et je ne suis pas un cas isolé. Résultat, avec l’âge, j’ai lâché l’affaire, et je le regrette; mais d’un autre côté, qu’aurai-je pu faire????

    Bref, même si la fédé continue à faire des efforts, le tennis ne sera jamais, je pense, un sport de masse.

  5. David 14 février 2011 at 10:22

    Article très intéressant, Sylvie. Un bilan contrasté mais tout de même globalement positif. Je pense que le tennis conservera toujours cette image d’un sport élitiste, ne serait-ce que pour les contraintes matérielles que tu as pointées, et restera un loisir associée à la bourgeoisie, tout comme le bridge ou l’opéra. Et je ferai une différence avec le golf, dont la pratique coûte encore plus cher mais qui n’a pas cette image bourgeoise, car davantage pratiqué par les « nouveaux riches », bien que je déteste cette expression.
    Il se trouve que j’ai discuté récemment avec mon père à ce sujet, qui vient d’un milieu bourgeois et qui m’expliquait qu’il ne pratiquait le tennis quand il était jeune que dans la propriété des grands parents pendant les vacances d’été. Les courts de tennis municipaux étaient rarissimes, les clubs inexistants. Et la situation que je décris date d’une cinquante d’années, ce qui est relativement récent. Donc oui, le tennis s’est immensément démocratisé et a sans doute su transformer son image mais reste socialement marqué et l’apanage d’une élite, tout au moins dans l’imaginaire collectif (Wimbledon, le symbole même du tennis, en est le meilleur exemple). Il n’est qu’à voir l’expression de certaines personnes lorsque vous leur annoncez que vous pratiquez ce sport. Et une étude sociologique des milieux d’origine des intervenants de ce site ne viendrait sans doute pas contredire ce point.
    Par ailleurs,on pourrait comparer aussi les spectateurs et leur attitude dans différents sports. Au tennis, on ne parle pas pendant les points, on respecte les joueurs…Au foot, ou dans d’autres disciplines, notamment collectifs,il n’existe pas de telles règles ce qui renvoie là aussi à une histoire et une approche différentes du sport. Bémol : le tennis semble avoir évolué su ce point, avec des publics comme Bercy ou Madrid (mais c’est davantage l’expression d’un chauvinisme douteux).
    Enfin on peut se demander s’il est vraiment mal que ce sport demeure quelque peu élitiste (pas trop non plus). A-t-on déjà demandé à la fédération de polo de multiplier les clubs dans toute la France ? Tous les sports n’ont pas une vocation universelle, à l’instar du football, et ne l’auront jamais. Comme Sylvie, le tennis est un sport individuel, contraignant socialement. Le dilemme est celui que rencontre l’industrie du luxe : le tennis doit-il faire comme Longchamp qui a démocratisé ses ventes, quitte à diluer son image, ou s’imposer une entrée de gamme élevée comme le fait Hermès ? Il semble en tous les cas avoir choisi la première voie.

  6. Sylvie 14 février 2011 at 11:13

    Bonjour et merci à tous pour vos commentaires. Comme je l’espérais, ce sujet ouvre un débat et une réflexion sur le statut du tennis en France et ailleurs et sur les limites de sa démocratisation.

    Karim, non je ne bosse ni dans le tennis ni dans la presse mais j’ai une certaine habitude des travaux de recherche et de synthèse. De plus, j’ai l’habitude de bosser avec des profs de Sciences éco et d’Histoire géo et donc d’encadrer des travaux exploitant des données et des chiffres. Je suis personnellement intéressée par la socio même si ce n’est pas ma formation de base. Et puis, ça fait un moment que je collecte des données pour cet article, sans trop savoir comment j’allais les exploiter au départ. Mais le sujet me plaisait.

    merci à karim de nous avoir fait un compte-rendu de la situation en Côte d’Ivoire. J’espérais bien que toi, Elmar et d’autres qui vivent ou ont vécu hors hexagone, nous apportent des points de comparaison.

    May, David, Arno, comme vous le soulignez tous et c’est la conclusion de mon article, les limites à la pratique du tennis sont surtout liées aux contrainte inhérentes à ce sport plus qu’aux tarifs qui se sont bien démocratisés. Comme May, j’habite un village, équipé malgré tout d’un court municipal, mais payant et non couvert. Le club le plus proche est à dix kilomètres et jouer sans avoir réservé est impossible. Il y a deux courts couverts mais trustés par l’école de tennis et parfois les tournois le soir et les week-ends et si on veut pouvoir jouer, il faut s’y prendre à l’avance au risque de se déplacer pour rien. Il faut aussi trouver un partenaire de son niveau et disponible, ce qui n’est pas une mince affaire pour les adultes arrivant dans un club et non classés.

    La comparaison que fait May avec la natation est juste. le coup du tennis n’est pas si élevé en revanche, autant on peut aller nager en loisirs sans être membre d’un club , comme on peut courir, faire du vélo ou jouer au foot entre amis, autant jouer au tennis sans réserver et payer est impossible. La limite est là.

    David, je fais le même constat que toi. Le tennis c’est vraiment démocratisé en peu de temps. Quand j’étais ado, j’ai voulu y jouer mais les coûts et le prix du matériel (qui n’était à l’époque vendu qu’en magasin spécialisé et cher) ont découragé mes parents. J’habitais du côté de Maisons-Laffitte et cela restait vraiment encore un sport d’élite.

    Arno, la phrase que tu cites signifie qu’on dénombrait 41361 terrains de tennis en France en 2003 soit 16.2 % de l’ensemble des terrains de sport contre 17.2 % pour les grands terrains, c’est-à-dire principalement de foot.

    La dernière question posée par David me semble essentielle mais je n’ai pas voulu l’intégrer dans l’article dans un but de neutralité. Souhaite-t-on réellement, une démocratisation du tennis à l’image du foot ? Cela voudrait dire un public différent, plus bruyant, un peu à l’américaine. Les codes de conduite dénoncées par la sociologue, ne sont-ils pas les bases de ce que nous apprécions dans ce sport ?

    Je pense que l’on peut toucher un plus large public dans la pratique de ce sport tout en gardant les règles qui lui sont propres. Je pense au judo, par exemple, qui est un sport assez populaire, il me semble et peu onéreux mais où les codes de respect etc. demeurent immuables.

    • Arno 14 février 2011 at 12:22

      Merci pour l’explication, Sylvie, mes neurones blonds sont remis à jour!!

      Je me posais tout comme David la question de savoir si une démocratisation totale du tennis n’irait pas à l’encontre de ses valeurs fondamentales.

      Je vais prendre un exemple que nous connaissons tous et qui me semble pertinent: 15-lovetennis.

      L’accès à ce forum est libre, soit. Mais on n’y entre pas comme dans un moulin non plus, et l’éxode des tauliers de Sportvox vers ce site a été perçu à l’époque comme de l’élitisme malsain. Toujours est-il que les valeurs de SV n’étaient plus celles des créateurs de ce site, qui apparait peut-être du coup peu accessible à certains, mais au sein duquel personnellement, je me sens bien.

      Je pense qu’un certain élitisme peut-être profitable, tant qu’il reste pondéré et respectueux des autres.

      • Antoine 14 février 2011 at 12:41

        Que signifie l’expression « démocratisation totale » ? A première vue, que la fréquence de la pratique soit indépendante du niveau de revenu, non ?

        Il me me semble pas que figure parmi les valeurs fondamentales du tennis que sa pratique soit liée au niveau de revenus des pratiquants. Donc je ne vois pas de contradiction.

        En revanche, c’est peu probable que l’on en arrive là. Il faudrait que le coût de la pratique soit négligeable, que l’offre de terrains disponibles réponde et que l’image du tennis évolue. L’image peut évoluer vite: si Monfils gagne Roland Garros, il y aura un effet Monfils comme il y a eu un effet Noah et la demande de pratique dans les milieux populaires augmentera fortement; le coût de l’équipement individuel est de moins en moins un obstacle car il baisse en termes réels mais si l’offre disponible n’est pas là, et elle ne peut que changer lentement, l’effet sera nécessairement limité: il faudrait construire vite beaucoup de terrains pour y répondre ce qui pose un problème de coût vu les finances des collectivités locales concernées et de l’augmentation du prix du foncier..

        Bref, la démocratisation totale n’est pas pour demain, ni même après demain…

        • Arno 14 février 2011 at 13:20

          Antoine, je pense bien évidemment comme toi qu’une personne doit avoir la possibilité de pratiquer le tennis quelque soient ses revenus.

          Non, je parlais plus de valeurs morales que financières, dont je ne pense pas qu’elles soient nécessairement liées entre elles.

          Quand je vois ce qui se passe dans le foot, entre le manque de respect des joueurs (entre eux, envers le corps arbitral et envers les supporters), les simulations grotesques au moindre contact, la loi du business (qui s’applique également au tennis, mais dans une moindre mesure), je suis déprimé.

          Si ne pas en arriver là en tennis nécessite un certain élitisme, je ne suis pas contre.

    • Elmar 14 février 2011 at 16:41

      Hum, Sylvie, si tu t’attends à ce que je fasse une étude historico-sociologique du tennis en Suisse comme tu l’as fait en France, tu risques d’être déçue!

      Cela dit, je peux toujours émettre mes impressions en ce domaine, mais ca restera des impressions. Je repasserai ce soir.

    • Nath 14 février 2011 at 22:11

      « ça fait un moment que je collecte des données pour cet article » C’est ce que je me disais aussi, beaucoup de boulot… Merci de t’y être collée.

  7. Sylvie 14 février 2011 at 11:20

    Arno, je pense comme toi, que le tennis ne sera jamais un sport de masse mais le FFT a quand même fait du bon boulot et les municipalités ont bien suivi. C’est tout de même le deuxième sport en nombre de licenciés avec plus d’un million de pratiquants et ce n’est pas rien. a cela s’ajoute les joueurs du dimanche et des vacances qui n’ont pas de licences.

    Après, il est quasiment impossible de jouer au tennis hors structures et on n’y pourra rien changer. C’est sûr qu’il est plus difficile de s’approprier un sport qu’on ne pourra jamais pratiquer. C’est pour cela que l’athlétisme reste très populaire alors qu’il y a bien moins de licenciés qu’au tennis. Mais on a tous couru ou sauté une fois dans notre vie, au moins à l’école et les règles sont simples et lisibles par tous.

  8. Antoine 14 février 2011 at 11:21

    C’est l’article le plus rigoureux et le plus solidement argumenté que j’ai lu sur 15 Love, et même sur la pratique du tennis en général.

    Bravo Sylvie pour cet article réellement exceptionnel !

    L’étude de l’IRDS que l’on peut lire en ligne en cliquant dessus est particulièrement intéressante et bien que son titre soit axé sur les motivations et les abandons de la pratique du tennis, elle va très au delà. Il n’existe pas de statistiques montrant le niveau de la pratique en fonction du niveau de revenus mais cette étude, comme l’indique Syvie, montre la plus ou moins grande fréquence de la pratique selon les diplômes et la catégorie socioprofessionnelle ce qui en donne une bonne idée.

    Le tableau 2 de l’étude (page 3) montre ainsi, par comparaison avec la pratique d’autres sports, la sureprésentation des cadres, et surtout des étudiants chez les licenciés de la FFT par rapport aux licenciés des autres fédérations sportives en général.

    Ce qui aurait été intéressant, mais l’étude n’en fait pas état, faute sans doute du fait qu’une étude similaire n’a pas été conduite avant celle-ci, c’est de voir si cette sureprésentation est stable dans le temps ou si elle a diminuée au cours des dernières années. La réponse est probablement oui mais dans quelle mesure ?

    Il faudra donc attendre une autre étude de l’IRDS dans quelques années pour pouvoir porter un jugement étayé sur la démocratisation de la pratique du tennis ou au contraire mettre en exergue le fait qu’elle demeure celle d’un sport très marqué par ses origines. Il serait également intéressant de comparer cette évolution à celle d’autres pays, l’Espagne par exemple..

    Par ailleurs, le champ de l’étude ne couvre que la région Ile de France. Il serait évidemment intéressant de savoir dans quelle mesure le profil des licenciés françilliens s’écarte de la moyenne nationale…C’est probable car comme le relève l’étude, le tennis est le seul sport avec le golf (si tant est que ce dernier soit un sport) ou le taux de licenciés dans la Région Ile de France est supérieur à sa moyenne nationale, l’Ile de France étant pour les autres sports une région où la pratique est plus faible qu’en moyenne au plan national..

    Un mot enfin sur l’aide qu’apporte la FFT aux clubs: il me parait important de dire que depuis très longtemps la FFT applique une règle (ou plutôt appliquait; je ne sais pas si cela a changé au cours des cinq dernières années-cela m’étonnerait) qui est qu’un tiers des bénéfices réalisés à l’occasion de Roland Garros sont redistribués aux structures locales (ligues et clubs) par le moyen de diverses subventions dont une partie est liée aux dépenses d’équipement des clubs. Un autre tiers est mis de côté pour les dépenses d’équipement du Stade Roland Garros lui même (ce sont ces réserves qui permettront de financer en partie l’extension) et le dernier tiers sert à faire vivre les salariés de la FFT, financer le développement du haut niveau et notamment le CNE.. Sur un chiffre d’affaires de 110 M€ à peu près, le bénéfice du tournoi s’élève à la moitié environ. C’est l’essentiel des recettes de la FFT, le reste étant la partie fédérale des licences laquelle est faible. Le budget total est proche de 120 M€, ce qui n’est pas mal. Il est de 1 M€ en Serbie…

    • Sylvie 14 février 2011 at 12:43

      Merci Antoine, je suis flattée. J’avoue que je redoutais un peu tes commentaires ;)

      • Elmar 14 février 2011 at 16:46

        Oh comme je te comprends, Sylvie! Antoine est effrayant quand on se lance dans le grand bain, et surtout quand on a bcp bossé comme toi pour cet article.

        Je me souviens que je ne faisais pas le malin en postant mon tout premier article (Swissmade), mais heureusement, ça avait plu à Antoine.

        Je pensais également qu’il serait l’un des adversaires les plus virulents du calendrier de I, President, mais étant donné mes nouvelles fonctions, j’étais prêt à batailler jusqu’au bout pour défendre mon bifteck.

      • Sylvie 14 février 2011 at 17:15

        Surtout que, quand il n’aime pas, il n’y va pas par quatre chemins. Au moins, on ne lui reprochera pas d’être hypocrite ou consensuel. Mais j’attendais le verdict avec appréhension;

  9. Pat 14 février 2011 at 12:14

    Merci Sylvie pour cet article très bien documenté.
    Pour le nombre de licenciés, il faut tenir compte de la politique de la FFT.
    Un club affilié à la fédération a l’obligation de licencier tous ses adhérents, depuis les 5-6 ans de l’école de tennis jusqu’aux pousse-balles genre « tamalou » comme moi. Ca fait beaucoup de monde par rapport au nombre de compétiteurs.
    Si la fédération de marche licenciait tous ceux qui marchent à pied, ça ferait du monde !
    A une époque, on prenait une licence de ski pour être assuré en faisant uniquement du ski loisirs.
    Je souscris tout à fait à la démocratisation relative du tennis. A mon avis, elle s’est située vers 1965-1970 : construction de courts en dur et retransmission de Roland Garros étant, pour moi, des causes crédibles. A cette époque, beaucoup de footeux et autres sports co passaient au tennis ; ça a été le cas de Gachassin.

    • Sylvie 14 février 2011 at 12:46

      Tu as raison de souligner un fait important : à partir du moment où on s’abonne à un club de tennis à l’année, on devient obligatoirement licencié. Ce qui n’est pas le cas des gens qui prennent un abonnement à la piscine du coin. On en revient toujours au même : pour pratiquer le tennis, il faut passer par une structure. Ce qui explique son fort nombre de licenciés mais son seulement 13e rang en pratique individuelle. Effectivement, nul besoin d’être licencié pour courir, marcher, faire du vélo ou du foot.

  10. Colin 14 février 2011 at 12:37

    Mâtin quel article! Parfaitement écrit, documenté, étayé, c’est du lourd.

    Sans vouloir prendre mon cas pour un exemple universel bien évidemment, voici un résumé de mes pratiques tennistiques, qui, je trouve, illustre assez bien la situation du tennis dans notre bôôô pays telle que décrite par Sylvie:

    1. Fin des 70′s: je m’inscris au club de tennis de mon bled (8 courts découverts) suite à la découverte de Bjorn Borg à la télé et dans les journaux. Ce n’est pas très cher et avec mes autres potes faisant du tennis comme moi (très nombreux) nous pouvons jouer à volonté. L’équipement non plus n’est pas très cher, du moment qu’on ne fait pas de compètes.

    2. Début des 80′s: interruption pour cause de déménagement dans une grande ville, puis des études.

    3. Fin des 80′s: ayant la chance d’avoir intégré des campus riches en courts, je pratique le tennis de nouveau assidûment avec mes collègues étudiants, et gratuitement de surcroît.

    4. Début des 90′s: je travaille à Paris => interruption presque totale.

    5. Fin des 90′s: je travaille en province dans une grande entreprise proposant, via son Comité d’Etablissement:
    - des cours de tennis à tarif réduit dans un club voisin, et un accès à prix réduits aux courts
    - une ‘foire aux partenaires’ qui permet facilement de trouver des partenaires disponibles aux mêmes heures que soi, et de réserver des courts.
    Bref je reprends le tennis plus assidûment que jamais

    6. Années 2000: je bosse dans une petite entreprise sans CE et sans autre joueur de tennis => j’arrête le tennis (sauf une heure ou deux pendant les vacances) et me mets au badminton, moins cher, moins contraignant pour trouver des partenaires, moins soumis aux aléas de la météo.

    7. Années 2010: mes enfants veulent se mettre au tennis suite à la découverte de Federer et Nadal à la télé et dans les journaux. Je vais donc nous inscrire au club de tennis de notre bled (4 courts découverts) même si c’est -hélas- bien plus cher qu’à la fin des 70′s.

    Conclusions:
    A. La vie est un éternel recommencement (mais ça on le savait déjà, et en plus ça n’a rien à voir avec le sujet)
    B. Même pour un passionné de tennis comme moi, « c’est l’occasion qui fait le larron » c’est à dire qu’il faut être poussé par des éléments extérieurs pour surpasser les contraintes à la pratique de ce sport: 1. Prix / 2. Accessibilité des courts / 3. Difficulté à trouver des partenaires / 4. Risques météo.

    • Elmar 14 février 2011 at 12:52

      J’ai toujours été inscrit dans un club depuis mes 8 ans. Mais j’ai moins bougé que toi. Les partenaires disponibles aux mêmes moments que toi est clairement ce qui est le plus difficile, surtout lorsqu’on intègre le facteur météo.

    • Sylvie 14 février 2011 at 13:02

      J’ai l’impression, peut-être fausse, que les courts municipaux gratuits ou presque sont en voie de disparition. Lorsque j’étais étudiante, j’allais jouer régulièrement sur un court municipal gratuit. On allait rendre visite à des parents qui disposaient de deux courts gratuits dans leur résidence et on jouait en famille à l’improviste.

      Aujourd’hui, les rares courts municipaux sont payants et il faut une clé pour y accéder. Les municipalités ont décidé de faire payer et de grillager les courts en raison des dégradations multiples : bouteilles de verres brisées sur les terrains, filet dégradé.. malgré tout, l’entretien reste cher : démoussage, filet à changer, trous dans les grillages à réparer… et certaines municipalités ont laissé tomber ou confié la gestion à des sociétés privées. ainsi, dans ma commune, lorsque j’ai emmenagé, on pouvait prendre un abonnement annuel familial pour 60 euros en échange d’une clé. Vu que le terrain est juste à côté de chez moi, c’était l’aubaine. mais la mairie a préféré refilé le bébé à la résidence de vacances voisine qui fait payer 5 euros de l’heure, ne propose plus de formule à l’année ni de tarifs pour les habitants de la commune. On se retrouve à payer comme les touristes. En plus le système est ultra contraignant : il faut réserver à la résidence de vacances, laisser sa carte d’identité, on ne peut jouer les week-ends qu’en juillet et août !

      Résultat, le court est vide les trois quarts de l’année et je préfère prendre un abonnement à un vrai club de tennis avec courts couverts et jouer quand je veux et le temps que je veux si le court est libre. C’est du gâchis.

      La résidence des parents dont je parle plus haut a abandonné les terrains de tennis qui n’existent plus.

  11. Elmar 14 février 2011 at 12:50

    Ca c’est du sérieux! Bien joué, Sylvie.

    Pas trop le temps, je reviendrai, mais une petite question. Dans le passage suivant:

    « La construction de terrains de tennis en France est plus que satisfaisante. En 2003 on dénombrait déjà 41 361 terrains soit 16,2% des terrains contre 17,2% pour les grands terrains de jeux. Ces dernières années, il s’est construit plus de terrains de tennis que de foot. », je ne comprends pas à quoi correspond les pourcentages laissés : 41’361 courts représentent le 16,2% de quels terrains?

    • Sylvie 14 février 2011 at 13:08

      De l’ensemble des terrains de sport en France: 16,2 % sont des terrains de tennis, 17,2 % des grands terrains type foot. Tu as le détail des types de terrain ici
      http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=99&ref_id=t_1802D

    • Arno 14 février 2011 at 13:23

      Elmar pris en flagrant délit de survol de commentaires!!!!!

      J’avais déjà posé la question, et Sylvie m’avait aimablement répondu. Pas de bon point aujourd’hui, Elmar.

    • Elmar 14 février 2011 at 16:38

      Arno, je me flagellerai ce soir pour expier mes fautes.

      • Arno 14 février 2011 at 17:59

        Un conseil: si tu te flagelles avec ton sabre-laser, fais gaffe, tu pourrais couper des trucs qui te manqueraient plus tard…

        C’est à cause de ça que Karim et moi, on est célibataires depuis 900 ans.

  12. Patricia 14 février 2011 at 12:54

    Je remercie Sylvie pour le choix d’un sujet sociologique (avec félicitations pour la qualité de l’exploitation des données).
    Avec mon esprit tordu, je fonce tout de suite aux angles morts – points restant à interpréter ou questions à soulever :

    - les femmes !!! proposer une interprétation de la sous représentation très nette des femmes dans cette pratique me paraît une direction d’explication très prometteuse – puisque radicalement différente de la variable économique.

    - mise à l’épreuve de l’hypothèse liée à la classe sociale par contre-exemple à l’étranger (la description de Karim laisse à penser que la Côte d’Ivoire avait réussi à changer l’image de ce sport) ou avec un autre sport équivalent (je pense au ski par exemple).

    La dissémination du tennis dans le paysage urbain avec accès libre me paraît tout à fait possible à travers les murs ; à mes yeux, ce n’est guère plus différent du « vrai » jeu que le foot à 5 avec un seul but délimité par 2 Tshirts…

    Je n’ai pas le temps d’y réfléchir maintenant, mais il me semble que la notion de partenaire obligatoire avec un niveau minimal plus élevé qu’au foot joue un rôle.

    • Sylvie 14 février 2011 at 13:18

      Pour te répondre : j’ai essayé de reprendre tous les points proposés par la charte de la FFT sauf les handicapés qui nécessitent un traitement à part entière. De plus, cela a déjà été fait sur le site.

      Pour les femmes, effectivement, elles sont sous-représentés, comme les seniors et il serait intéressant de creuser le sujet. J’ai plus axé sur l’aspect économique car les données étaient plus faciles à exploiter et je ne voulais pas trop partir dans toutes les directions. J’ai d’ailleurs été surprise de cette sous représentation féminine.

      Pour la dissémination du tennis, dans l’espace urbain cela me semble difficile, comme je l’ai dit sans terrain accessible et gratuit. Et l’entretien des terrains pose problème. Jouer au tennis sur un parking ou dans la rue est bien plus dur que de jouer au foot, au basket avec un panier fixe, de faire du roller, du vélo…
      Restent les murs, mais c’est peu ludique pour un débutant.

  13. Quentin 14 février 2011 at 13:32

    Excellent article, Sylvie!

    Je n’ai pas trop le temps de développer, malheureusement, je laisse les 15-loveurs s’en charger.

    Mais bravo encore!

  14. Damien 14 février 2011 at 13:49

    Bonjour Sylvie,

    Article très très intéressant, merci beaucoup. D’autant qu’il donne lieu à un débat qui m’intéresse au plus haut point.

    Je n’ai pas le temps tout de suite de commenter plus, mais en tant que joueur et membre du bureau de mon club associatif municipal, j’ai 2-3 trucs à dire sur ce sujet. Je reviendrai ce soir (j’espère).

  15. Pat 14 février 2011 at 13:59

    Je n’ai jamais rencontré de courts municipaux accessibles gratuitement mais ça doit exister effectivement. Il y a par contre pas mal de courts municipaux avec une association sportive qui gère les courts.
    Le problème de la météo est crucial quand on est dans une région où il pleut souvent ou froide. D’où le développement du squash ou du badminton dans les villes. Un jeu qui se développe quand il y a des salles est le foot en salle. Pourtant il faut être 10 pour jouer.
    Pour le tennis, c’est difficile de trouver des partenaires, chacun cherchant à jouer avec un peu plus fort que lui.
    Pour le boom du tennis, vers la fin des années 70 il y avait plein de stages de tennis proposés pour adultes et ça marchait fort. On ne trouve plus ça actuellement.

    • Sylvie 14 février 2011 at 14:09

      Moi j’ai connu des courts municipaux gratuits, un en général, en dur et non couvert avec un tableau pour réserver un créneau. Mais dans les faits, c’est ingérable. De plus en plus, des bandes de jeunes s’installaient sur le court pour faire tout et n’importe quoi. Cela fonctionnait sur le civisme et le respect d’autrui et des installations. Sans clé et court fermé c’est impossible. Et encore, dans ma commune, le grillage était régulièrement découpé et le court jonché de détritus. S’il faut des installations surveillées et entretenues, cela a un coût. En même temps, les communes investissent des fortunes dans l’entretien des terrains de foot sans que cela pose de problèmes.

  16. David 14 février 2011 at 14:41

    Absolument rien à voir, mais Contador vient d’être acquitté par la fédération. C’est écœurant. Et après, le cyclisme se demandera pourquoi il n’a plus aucune crédibilité…

    • Sylvie 14 février 2011 at 14:52

      Surtout qu’il n’a pas été contrôlé une fois positif mais 3 fois, il me semble…

    • Antoine 14 février 2011 at 15:05

      il n’est guère surprenant que la Fédération cycliste espagnole ne retienne aucune sanction contre Cantador. Non seulement cette fédération est elle même gangrenée, mais il en va de même des autres Fédérations cyclistes. Le Président de l’Union Cycliste Internationale avait expliqué- sans rire- il y a un mois que le cyclisme était « le plus propre des sports »..

      La particularité espagnole, c’est que la gangrène s’est propagée beaucoup plus loin que dans d’autres pays, bien au delà du cyclisme et d’autres sports touchés. IL y avait un article de deux pages dans « le Monde » sur le sujet des récentes performances espagnoles et de leur liens avec la petite industrie du dopage qui semble s’être bien développée là bas; l’article était assez éloquent sur le sujet, en particulier sur la façon dont la justice espagnole avait enterré le dossier, pourtant accablant à première vue, du Dr Fuentès et de ses « patients » ou plutôt clients, pas seulement espagnols d’ailleurs..

      On peut évidemment se demander dans quelle mesure le tennis espagnol est contaminé par ses pratiques étant donné que les tests de dépistage de l’AMA organisés au sein de l’ATP ne reposent pas, sauf changement récent que j’ignorerai, sur des tests sanguins mais sur de simples prélèvements d’urine qui ne permettent pas la détection des pratiques les plus modernes…

      • Patricia 14 février 2011 at 18:53

        Disons que, à l’exception des tournois du Grand Chelem, il n’y a que des prélèvements d’urine… qui ne peuvent détecter les stéroïdes nouvelle génération au bout de 48H…

        Restent les contrôles inopinés hors compétition, pour lesquels on a le droit chaque année à 2 absences !!! (autrement dit, dans la période hors compétition où tu te dopes, il te suffit d’indiquer un créneau où tu ne seras pas présent et le tour est joué ! Tu peux même refaire le coup une fois avant d’avoir à te restreindre).

        Un dopé aux stéroïdes aura une furieuse tendance à louper un tournoi proche du GC pour arriver en pleine forme. Et/ou rater un contrôle inopiné.

        Lesdits contrôles, excercés par la fédération internationale, sont de toutes façons rares (jamais plus de 2 par joueur par an, et rarement pendant la période hivernale la plus profitable ; certains top 50 n’en ont eu aucun ; aucun joueur au delà du top 50 n’en a). Certaines fédérations nationales pratiquent de surcroît des contrôles inopinés – les seuls donc qui risquent de choper quelqu’un – mais ce n’est le cas, ni de la fédé espagnole, ni de la fédé argentine…

        Quant aux contrôles sanguins, l’AMA a refusé pour l’instant de valider le test pour la CERA, la dernière génération d’EPO bien plus pratique, pourtant disponible depuis 2 ans… En résumé, sur tous les tournois hors GC, allez les gars, EPO ringard ou CERA, vous pouvez y aller ! Et en GC, soyez subtils, soyez moderne…

        • Antoine 14 février 2011 at 21:19

          Très intéressant ! es tu sûre qu’il y a quand même qq contrôles sanguins ?

          • Nath 14 février 2011 at 22:51

            http://tinyurl.com/6gdh8p3
            A partir de la page 68 pour les contrôles hors compétition. Les contrôles effectuée en 2010 ne sont pas encore en ligne, mais ceux de 2009 datent de mars 2010. On verra dans un mois. L’ensemble des stats est ici : http://www.itftennis.com/antidoping/news/statistics.asp

            • Antoine 15 février 2011 at 14:16

              Cela fait donc sur le circuit Atp seulement 80 test sanguins dans l’année (sur un total de 1203 tests d’urine et sanguins)..

              Globalement, ils sont donc très peu contrôlés mais avec de surcroît extrèmement peu de tests sanguins, les seuls qui présentent réellement un intérêt.

              Les 80 test sont tous réalisés lors des GC. Le reste du temps, il sont tranquilles En plus le total du tableau est faux: le total fait 71 et non 80…Cela fait 18 tests par GC. Vu le nombre d’inscrits en qualifs en sus des 128 participants, la probabilité d’avoir à subir un test est très faible…

    • Elmar 14 février 2011 at 16:54

      Pas surpris du tout.

      Comme je l’ai toujours dit, les fédérations ont intérêt à protéger les sportifs pris. L’exemple ultime est le tennis, je trouve. Si demain on nous annonce que Fed et Nadal sont dopés, TOUT LE MONDE y perdra. Le sport lui-même, les fédérations, les sportifs incriminés évidemment, les sponsors et même les spectateurs.

      Alors on peut bien accepter qu’un petit 50ème mondial soit attrapé de temps en temps, histoire de montrer patte blanche « regardez, on fait des contrôles, il s’est fait pincer, ça montre bien comme notre sport est propre ». Mais si ça tombe sur un gros, là, clairement, le message ne sera plus le même.

      C’était assez connu dans les 90′ que le tennis se débrouillait à l’interne et étouffait les histoires (comme le montre d’ailleurs les révélations d’Agassi). Je pense que c’est toujours le cas aujourd’hui.

      Cela dit, en Espagne, effectivement, c’est bien plus grave puisque la justice tient le même raisonnement. D’ailleurs, où est la justice là-dedans? L’affaire Fuentes est une immense blague. Faut-il préciser que pratiquement les 2 seuls coureurs finalement incriminés dans cette histoires sont un Allemand (Ullrich) et un Italien (Basso) et que tous les Espagnols s’en sont tirés indemnes?
      Que la justice déraille à ce point, c’est effrayant.

    • Arno 14 février 2011 at 18:07

      QUOI???????????

      Alors moi, je dois être complètement con (ou idéaliste), mais je pensais que ce coup-là, il pourrait pas s’en sortir. L’Espagne envoie le message d’un pays où tu peux te doper en toute impunité. Je suis scandalisé.

      Cependant, il risque quand même de ne pas s’en sortir indemne. Déjà, il y a une possibilité d’appel pour l’AMA devant le TAS, si je ne m’abuse, et je pense qu’ils vont s’en servir!!!
      Et ensuite, la direction du Tour de France pourrait très bien décider de déclarer Contador indésirable sur l’épreuve, ce ne serait pas le premier à en faire les frais.

      En tout cas, j’ose encore espérer qu’il y aura sanction, d’où qu’elle vienne!

      Je suis vénèr ma race, je vais taper sur un objet innocent qui m’a rien fait. Ou je vais faire un gâteau.

      • Antoine 14 février 2011 at 21:22

        Fais un gâteau plutôt Arno ! Cela étant, je ne crois pas, comme le pense Elmar semble t il, que le tennis soit un sport ou le dopage est très répandu..

        • Arthur 14 février 2011 at 22:12

          Pour ma part je pense qu’il est très répandu, si ce n’est généralisé.

          Il suffit de voir comment des joueurs comme Nadal (quelconque durant ses périodes creuses en 2005-2007 puis dans son trou noir 2009-2010), Simon (qui étrangement a retrouvé son jeu en même temps qu’il a déclaré avoir retrouvé son niveau de performance physique de 2008) etc. voient leur courbe de fraicheur physique et de résultat corrélées. Le physique est à mon avis une condition nécessaire pour être un top player.
          L’importance du dopage va souvent de pair avec l’importance du physique dans le sport (ce qui place le cyclisme en première ligne). On entend à tord et à travers que la variété technique du circuit s’appauvrit, qu’une balle frappée plus fort est désormais plus contrôlée etc. Tout cela fait du dopage une méthode plus efficace pour progresser au classement ATP.

          De plus un sport qui brasse autant d’argent (et qui dit argent dit dopage) et avec si peu de contrôles anti-dopages, c’est à mon sens un cocktail assez explosif!

          La question que je me pose c’est : pourquoi un type ne se doperait pas dans le contexte actuel? (attention, on parle de type pour qui le tennis est parfois leur vie, dont le rêve est de gagner des titres ATP depuis l’âge de 5 ans etc.)

      • Elmar 14 février 2011 at 23:09

        Je me suis mal fait comprendre Antoine.

        La vérité, c’est qu’on ne sait STRICTEMENT RIEN sur le dopage dans le tennis. Mais je m’interroge sur ce RIEN qui n’est peut-être pas si bon signe.

        Tu t’offusquais des propos du président de l’UCI; je ne suis pas loin, moi, de lui donner raison. La vérité, c’est que le cyclisme a été très touché par le dopage. Or, les grosses affaires n’ont pas été découvertes par les contrôles anti-dopages, mais par la douane (affaire Festina en 98) et par les carabiniers italiens (Giro 99, je crois). Jusqu’à ce moment-là, c’est évident que l’UCI cachait, ou en tous cas ne cherchait pas à savoir, ce qu’il se passait dans le peloton. Mais elle a été obligée de réagir, au point maintenant que les contrôles sont très, très développés.

        Alors évidemment, désormais, le cyclisme est le sport le plus surveillé, c’est aussi là où il y a le plus de cas qui sortent; mais est-ce un bon ou mauvais signe? Je n’ai pas la réponse, parce que précisément, on ne sait pas les pratiques dans les autres sports. N’y a-t-il pas de dopage ou les dopés sont-ils protégés? Le cyclisme a tout perdu avec les affaires de dopage; quel sport aurait intérêt à révéler ce genre de choses? Aucun. Donc le cyclisme, sport le plus propre? Cela reste une hypothèse, mais ce qui est sûr, c’est que c’est le seul sport qui a réellement pris les choses en main, parce qu’il a été contraint de le faire.

        A priori, le tennis est légèrement protégé du fait qu’il est d’abord un sport d’adresse avant d’être un sport physique. Mais en même temps, lorsqu’on compare le tennis de 2011 avec celui de 1980, on voit évidemment que le physique a pris également une place prépondérante dans ce sport. Bref, d’où qu’on se place, tout ce qu’on peut faire, c’est émettre des hypothèse.

  17. MONTAGNE 14 février 2011 at 15:30

    Je suis surpris de la sous représentation des « seniors » dans les clubs.
    Je fais partie de ce que l’on appelle les seniors et dans le club où je joue, nous sommes, si on ne compte que les licenciés « adultes » (plus de 16 ans), environ 20 à 25 % à avoir plus de 50 ans. Si on fait la pyramide des âges des membres, on constate un trou entre 16 et 35 ans, on ne trouve vraiment que les mordus qui font de la compétition, c’est un âge où, semble-t-il, on pratique moins le « tennis loisir ».
    Puis on revient (ou on vient) au tennis après 35 ans, c’est-à-dire, pour beaucoup, à l’âge où l’on abandonne la compétition dans un sport collectif. Moi-même j’ai joué au rubby jusqu’à 30/32 ans et j’ai pas mal de mes partenaires actuels de tennis qui jouaient au foot ou au volley. Je précise aussi que je suis dans une région de montagne (quoi ? vous aviez deviné avec mon pseudo ?) et une bonne partie des sportifs sont très mobilisés sur le ski, l’escalade, l’alpinisme. Ce n’est pas incompatible avec le tennis, mais ça peut expliquer les défections entre 16 et 35 ans.

    • Elmar 14 février 2011 at 16:56

      J’en suis surpris également, surtout que je trouve que le tennis est l’un des sports où il y a le plus de seniors actifs (bon, c’est vrai qu’on imagine mal un tacle glissé d’un défenseurs septuagénaire sur un attaquant octagénaire…).

      Cela dit, une bête explication pourrait être la suivante: les seniors jouent en club mais ne prennent plus de licence. C’est tout de même un âge où le sport-loisir surpasse largement le sport-compétition.

    • Sylvie 14 février 2011 at 17:18

      En France, à partir du moment où tu prends un abonnement, même loisirs, on te fais prendre la licence.

      Je pense que la part des séniors devraient augmenter dans les années qui viennent. Il ne faut pas oublier que les actuels séniors, ont connu une époque où le tennis était moins démocratique.

    • Elmar 14 février 2011 at 17:22

      Ah, ça c’est intéressant alors! Il y a en ce cas une vraie différence avec le système suisse.

      Tu as un coti pour être membre d’un club. Tu peux jouer avec les autres membres du club.

      Ensuite, si tu veux faire des tournois ou des interclubs, tu dois demander la licence, que tu payes à part (il peut y avoir un arrangement à ce moment-là avec le club qui peut, par exemple, financer la moitié de la licence si tu défends le club en interclubs).

      Perso, j’ai toujours été membre d’un club depuis mes 8 ans, mais je n’ai en revanche jamais été licencié.

  18. Elmar 14 février 2011 at 17:04

    Raonic a déjà gagné pratiquement 100 places en deux mois.

    C’était clairement le petit jeune à sélectionner pour l’Odyssée (je l’ai dans l’os avec Dimitrov et Nishikori). En plus, je pense que ce n’est qu’un début. Ce mec sera dans les 20 à la fin de l’année, je suis pratiquement prêt à le parier. Il n’a peur de rien, il joue son jeu, il gagne sa première finale sur le grand circuit contre un des très bons joueurs de ces dernières années. Il est en pleine progression.

    Et il me permet également d’imposer mon nom pour les 6 derniers com’ du site ;)

    • Elmar 14 février 2011 at 17:10

      A son tableau de chasse depuis le début de l’année : Verdasco (9ème), Youznhy (10ème), Monfils (12ème), Llodra (24ème).

      16 victoires pour 3 défaites (dont une contre Ferrer, 7ème mondial et une autre 7-6 au 3ème… bon, contre Edouard-Vasselin, ce qui est pas folichon!)

      Ca vous pose un bonhomme.

      • Antoine 14 février 2011 at 21:24

        Tu n’es pas le seul à regretter de ne pas avoir pris Raonic ! J’avais hésité assez longuement entre lui et Berankis; Berankis n’est pas un mauvais cheval pour l’instant mais celui à prendre était clairement Roanic..

      • Guillaume 14 février 2011 at 22:34

        Le mieux (ou le pire) c’est que sur les quelque 80 participants à l’Odyssée, PAS UN SEUL n’a senti venir Raonic. Pas si vite, du moins.

        Et lorsque arrivera la première halte-changement d’équipage, après Miami, il y a de bonnes chances que le loustic soit déjà parmi les 50.

    • Arno 14 février 2011 at 18:08

      Raonic/Haase sera une 1/2 finale de Wimb’ cette année.

      Retenez bien ça.

      • David 14 février 2011 at 18:09

        Et l’autre sera Mahut/Llodra, retenez bien.

        • Arno 14 février 2011 at 18:18

          Pas du tout! Ce sera Paulo/Gasquet, un match durant lequel ils vont réussir à mener chacun 2 sets à 0, double-break et à perdre le match.

          • David 14 février 2011 at 18:21

            Et les deux abandonneront simultanément pour blessures. Ça se tient.

          • Arno 14 février 2011 at 18:23

            Bien sûr que ça se tient, tu crois que je balance des prophéties comme ça, au pif??? ;)

    • Patricia 14 février 2011 at 19:36

      Raonic est second derrière Karlovic au classement des aces cette année (Anderson suit, puis Dolgopolov, tiens tiens)….
      Et 1er en % de pts gagnés sur seconde balle !! On n’a pas fini d’en bouffer effectivement (il a autre chose que Querrisner ou c’est un avatar nordique ?)

      Et là, un chiffre qui paraît bien significatif, Roddick pour la première fois depuis un million d’années n’est pas dans le top 3, ni 5, de ces stats et se fait passer par Sod et Tsonga. Alors qu’il était dans le top 5 en % de premières balles en fin d’année dernière, il est derrière Djokovic !!!

      Il n’est plus dans le top 3 dans le % de pts gagnés derrière la première balle, dans le % de jeux de service gagnés, et 24è en 2nde balle….
      C’est une décadence au service qui explique son repli au classement.

      Fed, lui, opère un retour très remarquable dans les stats de pts gagnés sur seconde balle, longtemps son pt fort qui avait bien reflué…

      Quant à Wawrinka, ses progrès dans les perfs se traduisent par une entrée dans le gotha du service (dont l’importance est très sous estimée à mon avis… c’est pas ça qui frappe chez Troicki, et pourtant…)

      • Antoine 14 février 2011 at 21:26

        C’est ce que je dis depuis le Master’s: Roddick; c’est fini..C’était son dernier Master’s..

  19. Pierre 14 février 2011 at 17:22

    Merci Sylvie pour cet effet de loupe. C’est vraiment bien documenté. Dans mon club de province, je paye 190 euros pour la cotisation qui comprend aussi un entraînement collectif par semaine. Deux courts couverts et sept courts extérieurs assez disponibles. Cela ne me semble pas excessif mais il est vrai que le matériel et les inscriptions aux tournois font monter l’addition. Pour autant, si j’en juge par les professions des gens que je côtoie au club, nous ne sommes plus à une époque où le tennis entretient cette image de sport bourgeois, élitiste. Ce n’est pas le football mais ce n’est pas non plus le polo, loin s’en faut.

    • Pat 14 février 2011 at 18:19

      Tout à fait d’accord : ce prix avec des courts disponibles, y compris couverts donc éclairés, un entraînement par semaine, ce n’est pas cher.
      Enfin, je me suis avancé, c’est même donné.
      Il y a sans doute un blocage qui fait que les catégories sociales sont C++ car beaucoup de sports coûtent beaucoup plus cher que le tennis en étant moins marqués snobs : le bowling, le billard, le VTT, le parapente, la plongée …

    • Sylvie 14 février 2011 at 23:13

      Comme je le dis dans l’article le tennis n’est plus, sauf exception, un sport d’élite ou de caste. Mais il n’est pas non plus un sport de masse ni populaire. C’est un sport qui a largement gagné les classes moyennes mais pas les classes populaires: problème de représentations, de cultures, de contraintes… Je suis d’accord sur le fait que le tennis loisir sot devenu très abordable. En revanche, la compétition est chère et encore plus contraignante que le loisir. En tant que parent, je peux en parler. C’est vraiment dissuasif surtout que la plupart des clubs ne gèrent rien hormis les équipes. C’est aux parents de se débrouiller pour inscrire leurs gamins, les véhiculer, attendre… Et souvent on paye pour qu’ils jouent un match…

  20. David 14 février 2011 at 18:41

    http://www.youtube.com/watch?v=o3kaqQ4PTU4
    En parlant de « Paulo »…

    • David 14 février 2011 at 18:42

      Avec ce très cher Lionel aux commentaires, s’il vous plait !

    • Arthur 14 février 2011 at 18:58

      Nadal est vraiment impressionnant en défense.

    • Arno 14 février 2011 at 19:13

      Un match absolument monstrueux en qualité tennistique et physique que j’ai eu la chance de voir en live. Mathieu a parpiné dans tous les sens pendant 5 heures, Nadal a tout ramené pendant 5 heures.

      Mais voilà, Mister Paulo a rattrapé Docteur Mathieu en fin de 3ème et 4ème sets sur son service.

      Encore un match que Rafa aurait dû perdre, mais qu’il gagné aux tripes.

    • Colin 14 février 2011 at 20:22

      Les mêmes 4 ans plus tard. Paulo est encore compétitif mais il a quand même pas mal baissé en revers croisé, coup où, au contraire, Nadal est devenu monstrueux entre temps.
      http://www.youtube.com/watch?v=ivGn0-2rUAc&NR=1

      L’image est parfaite, et il n’y a ni Chamoulaud ni Guitou aux commentaires…

      • Pierre 14 février 2011 at 21:04

        Merde alors, ça fait froid dans le dos.

  21. Arthur 14 février 2011 at 18:57

    Je me joins à tous les autres pour dire que l’article est vraiment excellent! Les styles des auteurs sont très divers, et pourtant la qualité est toujours au rendez-vous. Par contre ne vous étonnez pas après que les nouveaux aient peur de se jeter à l’eau après ça!

  22. Antoine 14 février 2011 at 21:28

    …Il est juste et bon d’inspirer une sage crainte…

  23. Nath 14 février 2011 at 22:01

    Sylvie, bravo. Je ne crois pas me tromper en ce qui concerne la difficulté à réunir (et trier) toutes les infos nécessaires à la rédaction de ce type d’articles. Tu as d’ailleurs cité 6 sources différentes. Je trouve l’ensemble très réussi, clair, bien écrit, chiffré et synthétique.
    Sur le fond, 3 chiffres m’ont marquée :
    51% des licenciés ont moins de 18 ans ? Donc les étudiants ont des difficultés à poursuivre la pratique de ce sport lorsqu’ils quittent le domicile familial et sont confrontés aux dépenses de la vie quotidienne (et à la partie intendance de la pratique de ce sport : inscription, réservations…). Et tous ne s’y remettent pas une fois passée la période « vaches maigres ». Tu en as bien expliqué les raisons.
    1% des licenciés sont ouvriers ? Ce chiffre-là est impressionnant, tout comme le prix d’inscription à un tournoi en Normandie… par exemple. Il me semble que malgré les efforts de la FFT, les ouvriers choisiront toujours d’envoyer leurs enfants au foot, c’est la première idée qui vient à l’esprit, et c’est aussi ce que font les copains des enfants, en masse. Reste à voir ce qui se passerait si un joueur français se mettait à gagner des GC.

    • Sylvie 14 février 2011 at 22:16

      En ce qui concerne les étudiants, cela représente environ 27 % des licenciés. Dans mon club, qui n’est pas dans une ville universitaire, ils ont du mal à conserver leurs licenciés post bac. Les jeunes partent, changent de club et souvent arrêtent, par manque de temps et parce qu’ils ont d’autres centres d’intérêt : sorties, petit(e) amie(e)… Mais les étudiants restent une part importante des licenciés néanmoins.

      Pour l’article, j’ai réuni bien plus de sources d’info que celles citées. J’ai mis les plus intéressantes en lien. Comme tu le dis, cela m’a pris du temps. En fait, cet article est en gestation depuis plusieurs mois. J’ai d’abord collecté une masse d’infos et lu plusieurs études avant de passer à la synthèse et à la rédaction. Le plus dur a été de trouver une ligne directrice et d’écrire quelque chose de cohérent et de pas trop rébarbatif, en évitant de me noyer dans le trop plein de documents.

  24. karim 14 février 2011 at 22:04

    Très intéressants tous les commentaires sur l’article.

  25. Guillaume 14 février 2011 at 22:28

    Beau boulot, Sylvie. J’ai déjà eu occasion de te le dire, mais sacré travail de compilation et d’exploitation des sources. J’en profite d’ailleurs pour féliciter tous les auteurs qui se sont succédés depuis déjà plus de deux mois : ça turbine grave dans les coulisses de 15lt, et les nouveaux auteurs (ou auteurs occasionnels) ne sont pas les derniers à participer.

    Retour au texte. Beaucoup de choses ont déjà été abordées dans les commentaires, notamment cet aspect-clé : oui, le tennis est un sport qui, en pratique, impose beaucoup de contraintes. Clairement un sport que l’on peut qualifier de sophistiqué. Dès lors, le tennis ne peut (et ne pourra) jamais prétendre à l’universalité atteinte par le foot, le vélo ou même le basket.

    Quelques remarques ou questions pour compléter :

    - La contrainte N°1, bizarrement, plus que les courts ou les tarifs, me semble être le partenaire. De mon expérience de joueur du dimanche, les sports de raquettes (du moins le tennis et le tennis de table ; le badminton m’est étranger) ont ceci de particulier qu’ils ne pardonnent pas le moindre écart de niveau entre joueurs. Que l’un des deux soit un tout petit peu moins fort et il n’y a pas de partie : celui qui se fait latter l’a mauvaise, et celui qui gagne trop facilement ne s’amuse pas des masses. C’est finalement très chaud de trouver le partenaire adéquat. Je ne vois pas d’autres sports qui pardonne(nt) aussi peu les écarts de niveau.

    - L’absence de courts gratuits. Cela revient souvent dans les exemples donnés : hors campus de fac, par définition réservés aux grandes villes et de préférence un peu à la sortie desdites villes, il n’y a pas de courts gratuits en France. Hors c’est quand même un facteur primordial de séduction : le N°1 c’est l’école (c’est ainsi que le hand s’est fait une place en France, en tant que sport UNSS N°1), le N°2 c’est la gratuité à l’extérieur, qui va attirer les gamins le mercredi ou samedi après-midi. Gamin des années 1990, j’ai connu l’extraordinaire essor du basket à cette époque : un sport parti de nulle part, devenu hyper-populaire à la faveur de l’épopée Bulls/Jordan en NBA, qui a essaimé en France non pas dans les clubs, mais dans la rue. Partout dans les villes, les playgrounds ont fleuri. Un terrain en bitume, des arceaux, ça a suffit à faire le bonheur de générations d’ados. Et alors que Jordan a depuis longtemps raccroché, la culture basket a tenu le choc car ayant profondément intégré les couches de la cité. Le tennis, lui, n’est pas capable d’offrir cette offre concrète : je ne parle pas de beaux courts en terre battue bien entretenus, non, mais même des courts de bitume tous crevassés, mal ou pas entretenus sur le modèle de l’inoubliable photo postée un jour par Alex sur un de ses articles, on n’en trouve presque plus en France. Alors qu’un môme ne demande souvent pas plus.

    - Dernière remarque qui fait suite la précédente, en s’intéressant cette fois au facteur de séduction N°1 : l’école. Une question sur laquelle je ne peux pas trop me prononcer, c’est la présence (ou non) du tennis dans les programmes scolaires. A mon époque (pas si lointaine), c’était « niet » : on ne tâtait pas du tennis pendant les heures de sport. J’ai pourtant eu la chance d’avoir pour prof de sport durant de longues années le CTR d’escrime de ma région, un type qui par sa fonction savait se faire ouvrir des portes pour nous initier à des disciplines aussi diverses que variées. L’exception ? Le seul lieu de sport où nous n’ayons jamais mis les pieds ? Vous vous en serez douté, c’est le tennis-club. Comme par hasard, ai-je envie de dire. Si un lycéen ou une maman est en mesure de me répondre, je serais curieux de savoir si cet aspect précis s’est amélioré ces 10 dernières années ?

    • David 14 février 2011 at 22:32

      Concernant la dernière remarque, ma ville fait l’effort de proposer aux collégiens du tennis dans le cadre de l’école. Les mardis et jeudis matins leur sont consacrés. Je ne sais pas si cette pratique est répandue ailleurs, mais cela semble pas mal fonctionner dans mon club dirais depuis trois ou quatre ans.

      • David 14 février 2011 at 22:32

        Et je ne suis ni lycéen ni maman :)

    • Sylvie 14 février 2011 at 22:56

      Pour te répondre le tennis ne figure pas dans les programmes scolaires car trop cher et trop difficile à mettre en place. En revanche, certains établissements ont un partenariat avec des tennis club et proposent un volet d’heures ou peuvent disposer des courts quelques heures par semaine qu’ils répartissent entre les classes et les profs.

      Mes gamins ont pu en faire en primaire car c’était un projet de l’école sur un niveau financé par la commune pour un trimestre. Au collège, ils en ont fait un peu mais encadrés par les profs d’EPS. ça reste de la découverte. Rares sont les établissements qui intègrent un vrai enseignement du tennis.

      Programmes du collège
      http://media.education.gouv.fr/file/special_6/21/6/programme_EPS_general_33216.pdf

      programmes du lycée
      http://media.education.gouv.fr/file/special_4/73/3/education_physique_sportive_143733.pdf

  26. Nath 14 février 2011 at 23:09

    Sylvie, j’ai dû mal comprendre un truc : la campagne dont tu parles a été lancée en 2006-2007, et Bîmes a dit que l’objectif était atteint en 2006 ???

    • Sylvie 14 février 2011 at 23:16

      La campagne le tennis un sport réservé à tous, a été lancée fin 2006. Mais le document dont je suis partie : le tennis dans la cité est paru juste avant. La campagne n’est qu’un prolongement d’un travail mené en amont.

      • Nath 14 février 2011 at 23:32

        T’as gagné, je vais lire « le tennis dans la cité »… demain. As-tu connaissance d’un document présentant la campagne à son lancement et / ou d’un bilan post-campagne ?

        • Sylvie 15 février 2011 at 11:01

          En revanche, je n’ai pas trouvé de bilan récent c’est pour cela que j’ai tenté d’en dresser un à partir d’éléments divers: chiffres, études, vécu…

      • Sylvie 15 février 2011 at 11:00

        Pour te répondre

        http://www.fft.fr/action/sport_tous/articleTI.pdf

        Cette campagne, partait bien d’un constat : le tennis est un sport réservé à tous, en s’appuyant sur des efforts menés en amont, et avait pour objectif de communiquer sur cette réalité. La campagne,  » le tennis un sport réservé à tous » est une campagne de communication. En parallèle, la FFT continuait de mener des actions de sensibilisations envers les scolaires, les élus, les familles… mais ce cahier des charges est antérieur.

        Ils sont partis de la conclusion de Christian Bîmes et ont décidé d’en faire un argument vendeur.

  27. Serge 15 février 2011 at 00:42

    Exellent article, merci Sylvie.
    De mon experience, j ai jouer au tennis regulierement entre 11 et 16 ans et comme tu le fais remarquer, l’inscription a 1 tournoi c’est chere (12 Euros, environ 80 Francs dans le annees 90).
    Surtout quand on perd au 1er tour en 20 minutes (ce qui m arriver generalement).
    Quelque part au bout d’un moment ma relation au tennis a changer a cause de ca.
    Oui le tennis c est democratiser, mais une fois qu’on essaye de passer a un niveau + elever et donc jouer des tournois et bien la c est ceux qui ont le + de moyens financier qui continuent.
    Ce que je veux dire, payer 12 Euros pour se prendre une rouste quand tes parents ont pas trop d’argent, ca refroidit.

    Par contre tout seul face au mur de mon tennis club, des Grands-Chelems j en ai gagner ;)

  28. Jérôme 15 février 2011 at 07:21

    Je me joins un peu tardivement au concert pour adresser aussi mes félicitations à Sylvie. Elle met des faits, des chiffres et des analyses sur une chose qu’on se disait intuitivement.

    Dans la démocratisation relative du tennis, on donnera une mention particulière, en France, au rôle de Décathlon qui a permis d’acquérir des équipements sportifs à prix discount. Car je me souviens que quand j’ai commencé et que je voulais la raquette de Borg, il m’a fallu revoir mes ambitions équipementières à la baisse.

    Moi, même si j’ai fait du club, j’ai aussi fait beaucoup de mur, et pas le mur du club. ;-)

    Revenons aussi sur ce qui fait l’attrait du tennis : un sport qui, malgré les progrès athlétiques des sportifs, reste un sport où c’est le talent technique qui fait la différence et où la notion de duel est prépondérante. C’est peut-être aussi la raison pour laquelle ça reste un sport très masculin.

  29. karim 15 février 2011 at 09:37

    Tennis et école ne font pas bon ménage pour une raison également simple et évidente, c’est un sport difficile et non-immédiat. Mettez des gamins sur un terrain de foot, de hand ou de basket, ils n’auront besoin que des rudiments réglementaires et au bout d’un temps assez court pourront déjà faire des matches. Décousus, niveau faible, mais il y a de quoi s’amuser sans se frustrer.

    Le tennis présent l’obstacle de la difficulté, il demande du temps, beaucoup, et un suivi personnalisé, deux choses dont l’école ne peut se permettre le luxe. Une piscine ou une piste d’athlé ça occupe trois classes simultanément. Pour organiser la même chose avec du tennis il faudrait une dizaine de courts!

    AU-delà du coût, c’est un sport qui n’est tout simplement pas adapté à la pratique scolaire dont l’objectif est de donner les bases à un nombre maximal de kids avec un encadrement minimum. Ceux qui prennent le pli et montrent un intérêt et un talent pour la chose s’inscriront en club de volley, de foot, feront de l’athle… ou du tennis.

    • Sylvie 15 février 2011 at 10:50

      Entièrement d’accord avec cela. L’enseignement du tennis nécessite de nombreux terrains et des encadrants, surtout pour des débutants. Faire jouer 36 gamins en même temps et avec des niveaux hétérogènes, c’est coton. Les établissement scolaires ont investi dans des tables de ping-pong ou des filets de badminton mais pour le tennis, il faut se délocaliser. On peut, dans une salle, monter de nombreux filets de badminton ou mettre plein de tables alors qu’en tennis on ne dispose que d’un court. En badminton et en tennis de tables, on fait des montantes/descendantes, ce qui n’est pas possible au tennis.

    • inès 15 février 2011 at 11:21

      Merci Sylvie pour l’article. J’ai peu de temps actuellement mais le sujet m’intéresse car cela est proche de mon travail.

      Quelques remarques…
      Les clubs qui pratiquent des tarifs en dessous de 200 euros sont très nombreux dans ma ligue.
      Le tennis ne peut pas être considéré comme un sport masculin car la représentation des femmes est tout de même très importante dans les différentes catégories de licenciés.

      Concernant la relation tennis/milieu scolaire, il est tout à fait possible de faire pratiquer ce sport aux élèves. Ils sont très demandeurs en plus !
      L’obstacle premier réside dans la formation des enseignants qui ne se sentent pas forcément très compétents (spécialité très rarement placée comme « polyvalence » dans la formation en STAPS (section universitaire : sciences et techniques des activités sportives)
      L’obstacle second est effectivement le nombre d’élèves dans les classes.
      Dans les établissements où l’on propose l’activité, voici les adaptations qui sont faites.
      - deux classes sont regroupées en EPS avec tennis ou sport de grands terrains (18 au tennis et 30 au rugby ou football).
      - avec deux terrains de tennis (dans une halle) il est possible de proposer un cycle intéressant mais avec des balles moins vives et des raquettes au manche raccourci.
      En ce qui concerne les classes primaires, il est possible de faire jouer en largeur et alors on peut le proposer à une classe de 24 élèves, sous réserve de jouer avec des balles de mini-tennis qui ne présentent aucun danger.

  30. Sylvie 15 février 2011 at 11:05

    En tant que parent, je trouve que la FFT a fait de gros efforts envers les jeunes notamment grâce au mini tennis, très ludique et dés 5 ans. Ils proposent également des kits pour les écoles primaires.

    http://www.fft.fr/cms-fft/?id=1372
    http://www.fft.fr/cms-fft/?id=1329

  31. Capri 15 février 2011 at 12:13

    Bonjour à tous.

    Bravo Sylvie pour cet excellent papier qui permet de défoncer défitivement une porte grande ouverte…eh oui, avec le tennis on se heurte une fois encore à un mur de l’argent. Je ne crois pas que l’image d’un sport réservé aux riches soit usurpée, elle est juste un peu exagérée, il faut bien disposer d’un certain budget ou même d’un budget certain pour pratiquer ce sport. Rien que le début du papier dit tout : un équipement potable c’est minimum dans les 200 euros. Pour une partie de la population c’est pas jouable. Sans faire de misérabilisme aucun dans mon quartier il y en a pas mal qui tripotaient bien le ballon mais qui n’avait pas les moyens de s’inscrire au club de foot, alors le tennis !! Pourquoi pas le golf pendant qu’on y est !!

    Le fait que le tennis soit un sport à l’apprentissage souvent lent et ingrat joue surement aussi. Si tu peux marquer un but lors du premier match improvisé de foot auquel tu participes il te faudra combien de temps pour commencer à faire un échange qui ressemble à quelque chose au tennis ? Moi, je n’y suis même jamais arrivé vu que j’abrégeais me souffrances et celles de l’adversaire en me précipitant au filet.

    Pour ce qui concerne ma pratique, ça a été le mur du club pas loin de chez moi puis inscription lorsque j’ai disposé d’argent suite à mes jobs d’été donc peu avant ma majorité. Auparavant c’était simplement inenvisageable, on « empruntait » la cour de l’école du quartier le week-end quand c’était possible. Je me souviens aussi d’un grand tournoi que mon frère et moi avions organisé avec des raquettes plastiques et des balles en mousse sur un parking voisin. Les balles résistaient environ 20 minutes aux coups de la dizaine de fous furieux qui participaient à cet énorme événement. C’était sympa.

    Je ne joue plus depuis quelques années, aucun terrain près de chez moi.

    A plus tard

  32. Marina 15 février 2011 at 12:54

    Article intéressant qui soulève bien les « gros » problèmes.

    Personnellement, je suis dans un club où je prends des cours, il me faut donc payer licence+cours et ça doit revenir à 120€. Mais je suis dans la catégorie « adultes ». Pour les les plus jeunes, ça revient seulement à 60€.

    Mais j’ai toujours été impressionnée par le prix des tournois… Plus de 10€ à chaque fois, pour faire seulement un match parfois, si on compte 2 heures de trajet; il faut être motivé!

    Et puis ce que je trouve dommage, c’est le manque de courts en terre battue ou gazon. C’est simple: je n’ai jamais eu l’opportunité de jouer sur terre battue, il ne doit pas en exister à moins de 2 heures de chez moi.

    • karim 15 février 2011 at 14:16

      J’ai joué sur ciment ou goudron toute mon adolescence, en rêvant de TB. J’étais shooté à RG, amoureux de ce tournoi et ces superbes courts rouges. Il y en avait bien dans le complexe de la fédé nationale ici, mais pas accessible pour moi. Quand j’ai pu fouler un court en TB pour la première fois, à 20 ans pendant mes études en Belgique, je me suis fait un trip genre le plus beau jour de ma vie de joueur. Las, le soufflet est retombé bien vite. Je n’ai rien, strictement et rigoureusement rien entendu à cette surface. C’est la seule fois de ma vie où j’ai écourté une séance de tennis autrement que sous la pression des locataires suivants du court. Dégoûté, c’était juste nul. Comme un gars qui a maté des pornos toute sa vie et découvre le jour de son dépucelage qu’il a le zob de oui-oui et que Rocco c’est pas un être normal. En plus cette année là Bruguera et sa suite espagnole ont pris d’assaut RG. L’histoire d’amour entre moi et l’ocre a pris fin avec ce double événement.

      • Antoine 15 février 2011 at 14:19

        ..;Ce qui soulève une grave question: Rocco est il meilleur sur terre battue que sur dur…?

      • Arno 15 février 2011 at 14:39

        Rocco est très complet, Antoine, car il sait jouer avec une tension de raquette plus ou moins élevée selon la surface…

      • Sylvie 15 février 2011 at 14:40

        J’adore tes comparaisons. Imagées mais parlantes.

      • MarieJo 15 février 2011 at 18:06

        mdrrrr ! oohh mon pauvre karim !!!

    • Arno 15 février 2011 at 18:18

      Sinon, Marina, je crois bien qu’il n y a qu’un seul court sur gazon dans notre beau pays, qui se trouve à l’ambassade d’Angleterre… J’avais vu un reportage consacré à ce court que Mauresmo avait utilisé après une (énième) défaite prématurée à RG.

  33. Antoine 15 février 2011 at 14:29

    Rien à voir avec le sujet mais avez vous lu l’interview de Raymond la science dans « l’Express » dont « l’Equipe » publie quelques extraits qui valent leur pesant de cachous ?

    http://www.lequipe.fr/Football/breves2011/20110215_100121_domenech-de-sales-gosses-inconscients.html

    Une bande de sales gosses inconscients: voilà ce que Raymond pense de l’équipe qu’il avait sélectionnée. Il dit qu’il n’ pas eu de proposition pour faire une émission de téléréalité et c’est bien dommage parce qu’une émission « Le bus » aurait sans doute un grand succès. On pourrait y mettre Henri Leconte qui a fait des prouesses dans « la ferme des célébrités » parait il…

    • Arno 15 février 2011 at 14:37

      Cette Coupe du Monde a été un fiasco total pour tout le foot français: instances, sélectionneur, staff, joueurs.

      Et tout le monde l’a vu venir, sauf eux. L’avantage, c’est qu’on ne pourra jamais tomber plus bas.

    • Capri 15 février 2011 at 15:23

      Henri n’est resté que quelques jours dans l’émission. Il a dû la quitter en urgence car il avait probablement oublié une toute petite chose en partant pour la ferme….sa femme était sur le point d’accoucher.

      • fieldog, vainqueur 2010 de l'odyssée (dans le cul nabot!) 15 février 2011 at 18:22

        Fantastique Riton… Un jour j’espère qu’il sortira sa biographie, préfacée par Capri himself!

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