Le tennis, un sport réservé… à tous ?

By  | 14 février 2011 | Filed under: Regards

« Le tennis, un sport réservé… à tous. » En 2007, La Fédération française de tennis lançait ce slogan, accompagné de spots publicitaires. Cette campagne s’accompagnait d’un cahier des charges aux objectifs ambitieux : démocratiser le tennis et en offrir l’accès à toutes les composantes de la société (milieux défavorisés, femmes, jeunes, familles, séniors, handicapés…). Pour cela, la FFT , dans un document daté de novembre 2006 et intitulé Le tennis dans la cité, recommandait de s’appuyer sur le tennis associatif et ses missions citoyennes :

- Enseigner les valeurs du sport en faisant du club de tennis un lieu d’intégration inter-générationnel et créateur de lien social, un lieu de vie ouvert en permanence et un lieu festif.

- Rendre le tennis accessible à tous en permettant à tous les enfants d’intégrer une école de tennis grâce à des aides communales.

- Aider les clubs financièrement pour créer des nouveaux terrains et inciter les collectivités locales à investir dans la construction de structures.

- Développer les relations avec les partenaires locaux et l’éducation nationale : promotion auprès des scolaires, portes ouvertes, interventions auprès de catégories ciblées, notamment la population défavorisée.

Christian Bîmes, président alors en fonction de la FFT, concluait le document ainsi : « La FFT a voulu que la pratique du tennis devienne accessible à tous et nous y sommes parvenus. »

En ce début d’année 2011, un petit tour d’horizon du tennis hexagonal s’impose afin de vérifier si, comme l’affirmait Christian Bîmes, les objectifs ont bien été atteints.

De sport d’élite à sport de masse

Le premier constat est, qu’en terme de licenciés, le tennis se porte bien. Deuxième sport national en nombre de licences derrière le football avec 1 125 000 pratiquants et premier sport individuel, il est passé en 30 ans d’un sport d’élite avec 310 000 licenciés à un sport de masse. En revanche, il peine à toucher les femmes (31%  des licenciés contre 40% tous sports confondus) et les moins jeunes. 51% des licenciés ont moins de 18 ans. En Ile-de-France, la moyenne d’âge en 2006/2007 était de 26,4 ans.

Le développement effectif des clubs municipaux pratiquant des tarifs attractifs avec des remises proposées aux familles ou des aides versées par les  mairies a permis de toucher un plus large public. De même, la multiplication des enseignes de sport grand public comme Decathlon, Go sport, etc, offre la possibilité de s’équiper à un coût moindre.

Le partenariat avec les scolaires fonctionne : même s’il est encore limité, de nombreux enfants découvrent le tennis grâce à ce système.

La construction de terrains de tennis en France est plus que satisfaisante. En 2003 on dénombrait déjà 41 361 terrains soit 16,2% des terrains contre 17,2% pour les grands terrains de jeux. Ces dernières années, il s’est construit plus de terrains de tennis que de foot.

Des opérations ponctuelles comme Fête le mur parrainée par Yannick Noah ou l’opération Balles jaunes qui permet de récupérer des balles usagées et de recycler les matériaux afin de financer de nouveaux terrains, prennent de l’ampleur.

Tous ces chiffres incitent à l’optimisme.

… mais toujours des inégalités

Pourtant, si l’on se penche sur les détails, le tennis demeure un sport plutôt réservé aux classes sociales aisées et touche difficilement les populations défavorisées.

Le nombre de licenciés est un peu l’arbre qui cache la forêt. Tout d’abord, une étude de 2003 montrait que la corrélation entre pratique d’un sport, notamment en club, et condition sociale étaient directement liés. Seuls 52% des enfants dont les parents n’avaient aucun diplôme pratiquaient un sport contre 83 %  des enfants dont les parents avaient des diplômes supérieurs au Bac.

C’est d’autant plus vrai pour le tennis, majoritairement pratiqué par les catégories sociales supérieures et les plus diplômés… Selon une étude menée en Ile-de-France en 2006-2007, 28% des licenciés avaient un diplôme inférieur au bac contre 36 % un diplôme de Bac à Bac+4 et 29% un niveau Bac+5 ou écoles d’ingénieurs.

Encore plus parlant, la répartition des licenciés par catégories socio-professionnelles : 1% des pratiquants sont ouvriers contre 30% de cadres supérieurs, soit la catégorie la plus fortement représentée avec les étudiants (27%).

Malgré de gros efforts, le coût reste un obstacle majeur à une meilleure démocratisation du tennis. En province, il faut compter au minimum 200 euros pour un abonnement annuel à l’école de tennis sans compter l’équipement. Sachant que le budget moyen d’un ménage est de 360 euros pour les activités sportives (source Insee), il est donc difficile à une famille modeste d’au moins deux enfants de les y inscrire.

Si la pratique du tennis loisir demeure chère, que dire de la compétition ? En Normandie par exemple, la moindre inscription à un tournoi est de 12 euros, les transports et/ou déplacements étant à la charge des familles et le co-voiturage quasi impossible vu l’organisation des tournois. Quant à l’équipement  propice à la compétition, il demeure onéreux : environ 200 euros une bonne raquette, entre 80 et 100 euros une paire de chaussures protégeant bien les articulations et évitant les chocs.

Une image bien enracinée de sport bourgeois

Le tennis reste également victime de son image de sport bourgeois, codifié et respectueux des règles. Selon la sociologue Anne-Marie Waser, auteur d’un livre sur la sociologie du tennis : « Ce n’est pas un sport débridé, il ne peut pas être détourné de façon ludique comme les sports de rue (basket, football…). Les arbitres de tous les grands tournois imposent le silence dans les tribunes, il y a un code de politesse… Les règles sont là pour maintenir la tradition. »

Pour les vendeurs de chez Décathlon, la difficulté à pratiquer le tennis hors structures ou les contraintes liées à celles-ci (réserver un court, trouver un partenaire…) seraient des freins à la pratique de masse et expliqueraient la stagnation des ventes des articles de tennis traditionnels au profit de ceux plus familiaux et ludiques (filet de jardin…). Il est vrai que, s’il suffit d’un ballon et deux blousons pour improviser une partie de foot, il est plus difficile d’en faire autant pour le tennis. La spécificité du rebond au sol lié à ce sport – à la différence du badminton ou du tennis de table – ne permet pas de jouer dans le jardin, dans la rue ou à la plage. Quant aux sports de raquette familiaux, ils n’ont que peu de rapport avec le tennis.

Par ailleurs, les courts municipaux sont rares et rarement gratuits. Il faut payer une cotisation pour avoir la clé qui, même modique, nécessite une démarche et un investissement alors qu’à l’inverse, l’utilisation des terrains de foot est libre.

Il est également presque impossible, même en étant adhérent d’un club, de jouer à l’improviste. Il faut réserver un court à l’avance et le week-end, surtout lorsqu’il fait beau, les créneaux sont rares. Certains clubs ont mis en place un système de réservation par internet pour éviter aux joueurs de se déplacer en vain mais, là encore, n’est-ce pas favoriser ceux qui ont un équipement informatique par rapport aux autres ?

D’ailleurs si le tennis se trouve en deuxième position des sports en nombre de licenciés, il n’apparaît qu’au treizième rang des pratiques sportives individuelles hors licences (chiffres 2003). Loin derrière des sports comme le football, le vélo, la course à pied, la natation… bien plus faciles à pratiquer hors club.

Malgré cette volonté louable de la FFT de démocratiser le tennis, il subsiste en outre quelques bastions élitistes, marqueurs sociaux, dont les tarifs prohibitifs permettent ouvertement de faire le tri entre les membres en excluant les indésirables, c’est-à-dire les moins riches. Seuls des sports à passé élitiste comme le golf, l’équitation ou le tennis se livrent à ces pratiques. On imagine mal un club de foot ou d’athlétisme réservé à l’élite.

Ainsi, le tennis de la Croix Catelan à Paris dont le Monde magazine révélait l’étonnante querelle de clocher entre les anciens, défenseurs d’une tradition aristocratique du club, et les modernes, menés par Arnaud Lagardère, propriétaire des lieux, qui tiraient le club vers le clinquant des nouveaux riches. Pour accéder  à cet El Dorado, il faut acquitter un droit d’entrée de 6600 euros auquel s’ajoute 1600 euros de cotisation annuelle. Deux parrains et deux ans d’attente sont nécessaires pour devenir membre de ce club où la liste des adhérents s’apparente au Gotha et où la distinction sociale se fait entre possesseurs d’un Pullman (grand casier) et ceux qui n’ont qu’un demi-Pullman.

Malgré tout, le tennis plaît en France : Roland-Garros est le troisième événement sportif regardé par les Français après la Coupe du monde de foot et le tour de France (sondage SOFRES). Les ventes de billets pour Roland-Garros et Bercy sont en hausse chaque année. La notoriété de ce sport est large mais sa pratique reste limitée à certaines catégories sociales.

Si le tennis n’est plus, dans sa grande majorité , un sport d’élite, il est  donc encore loin d’être devenu un sport populaire. Sa démocratisation s’est étendue vers les classes moyennes et les professions intellectuelles mais peine à toucher les plus défavorisés car trop dépendant des structures officielles et encore victime de son image de sport réservé aux riches.  Il touche trop peu les femmes et les séniors. Seuls, 3% des plus de 60 ans pratiquent le tennis, soit moins que le ski, par exemple. Il serait d’ailleurs intéressant d’étudier cette tendance dans les années à venir. Le tennis ayant plus que triplé ses adhérents en 30 ans avec une population majoritairement jeune, la proportion des pratiquants âgés devraient augmenter dans les années à venir, à moins que le tennis ne soit un sport que l’on cesse massivement de pratiquer passé un certain âge.

Le bilan est donc satisfaisant et encourageant mais les objectifs ne sont pas tous atteints, contrairement à ce qu’affirmait Christian Bîmes en 2006. Mais peuvent-ils réellement l’être tant le tennis est difficile à pratiquer en-dehors d’un cadre structurel à la différence d’autres sports ?

Sources :

INSEE, licences sportives, chiffres 2009, http://www.sports.gouv.fr/index/communication/statistiques/donnees-detaillees/,

http://www.acteursdusport.fr/uploads/Documents/WEB_CHEMIN_302_1133472745.pdf

http://www.acteursdusport.fr/uploads/Documents/WEB_CHEMIN_4959_1257664826.pdf

http://www.jeunesse-vie-associative.gouv.fr/IMG/pdf/statinfo_1103-2.pdf

http://www.comite.fft.fr/seine-maritime/18L00760_d/data_1/pdf/co/collectivitslocales_tennisdanslacit2007.pdf

« La bourgeoisie parisienne défend son pré carré », Le Monde magazine, 26 juin 2010

http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=99&ref_id=t_1802D

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ip1008.pdf

http://www.irds-idf.fr/fileadmin/Etudes/etude_459/Irds_dossier_5.pdf

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152 Responses to Le tennis, un sport réservé… à tous ?

  1. fieldog, vainqueur 2010 de l'odyssée (dans le cul nabot!) 15 février 2011 at 18:41

    J’arrive un peu après la bataille mais un vrai grand bravo à Sylvie pour avoir réussi à traiter de manière aussi synthétique, claire et attractive un sujet si riche et complexe. Décidémment 15love regorge de pépites, toutes plus brillantes les unes que les autres…

    Pour ma part, j’ai joué de l’âge de 8 à 10 ans en club (balle orange quand même :lol: ) puis arrété car mon prof était un con fini. J’ai ensuite pratiqué d’autres sports avant de revenir vers le tennis vers l’âge de 22/23 ans pendant mes années fac. Je me suis réinscrit en club l’an dernier pour pratiquer avec ma copine (qui était elle-même classée il y a de nombreuses années) : 200euros pour l’adhésion + la licence pour un complexe assez énorme avec 8 courts couverts + 7 découverts et dont les 3/4 sont en TB. Par manque de temps, nous ne ne sommes pas réinscrits cette année.

    Je ne sais pas les prix pratiqués pour les autres sports mais le tennis ne me semble pas inabordable de ce point de vue. En ce qui concerne l’équipement, je ne trouve pas cela très onéreux, du moins pour la pratique loisir et pour les jeunes qui débutent.
    Comme vous autres, j’estime que le principal frein à un développment de masse du tennis reste la difficulté à trouver des terrains près de chez soi, et surtout un partenaire de son niveau.
    A ne pas sous-estimer non plus, comme le faisait remarquer Karim et d’autres, qu’il s’agit là d’un sport dont l’apprentissage est long et qui requiert donc de la part de ses pratiquants, patience et abnégation , deux qualités souvent incompatibles avec les enfants. Partant de ce constat, pas étonnant que de nombreux entraineurs/parents de champions (Agassi, les Wiwi ,….) aient été tyranniques avec leur progéniture…

  2. MarieJo 15 février 2011 at 18:46

    j’arrive sur le tard, mais c’est une très bonne synthèse de la démocratisation du tennis… merci à sylvie :)

    je passerai sur mon expérience perso qui se limite à un « train camp » de tennis en sicile en club vacances, le tennis était l’alibi pour se jeter sur la bouffe italienne ! à une cheville foulée sur une amortie vicieuse du rédac chef l’été dernier… et aucune passion pour devenir goat contre le mur !

    j’ai découvert à mon grand regret que le tennis était très technique et que je n’avais pas assez de motivation pour m’investir dedans, prendre des courts à heures et journées fixes n’est pas vraiment compatible avec mon métier qui me fait bosser en mode aléatoire programmé toutes les semaines des jours différents… cela a bcp d’avantages pour un tas d’autres choses mais pas pour la pratique d’un sport comme le tennis, non… bref, j’ai l’avantage de pouvoir suivre sur place ou depuis mon canap sans effort ! ça me va très bien, oui la flemme, j’assume ;)

    cette année néamoins j’avais fait les recherches, repérage de club et tout… j’ai même investit sur les baskets, toujours immaculées dans mon placard !
    sauf que les crénaux dispos une fois que 3/4 du monde est inscrit c’est pas top le jeudi à 20H en extérieur… on peut déjà faire une croix sur les soirées d’hiver à 0 -5… et même à paris, l’offre de courts couverts est sans doute moindre que celle de courts extérieurs…

    résultat, comme l’ont souligné pas mal de pratiquants, c’est une vrai démarche et investissement perso, et monde du travail ne facilite pas forcément la continuité de la pratique, surtout sans CE, et même avec un CE il faut une section dédiée, avoir des courts à dispo soit par l’entreprise soit par la commune… donc pour passionnés chevronnés ! j’ai vu passer qques sections parapente 2/3 saisons maxi ! aujourd’hui la section tennis existe mais c’est pas très pratique en ce qui me concerne !

    dans l’absolu le tennis n’est plus aussi cher qu’avant, mais la concurrence avec les sport co n’est pas à l’avantage de la pratique du tennis… plus facile, plus ludique, où si on est une tanche ça ne fait pas forcément perdre l’équipe.

    l’année dernière, j’ai rencontré un des bloggeurs américains du site à bodo, qui m’a expliqué, qu’outre le fait d’avoir participé au RG junior de 81 après toute son enfance dédiée au tennis, la classe, il n’est pas allé plus loin et a choisi une carrière d’avocat… le passage au monde pro n’est pas fait pour tous ceux qui se donnent à fond pendant des années et qui à l’age adulte réalisent l’immensité du chemin à parcourir.
    Il m’a aussi dit, que c’est particulièrement au niveau scolaire que le manque d’implication de la fédé US se fait sentir, car les mini clubs ou petites ligues dépendent bcp du volontariat, et que les terrains disparaissent au profit du foot(le notre), bcp mieux organisé sur le mode associatif avec des parents d’élèves qui peuvent inscrire l’ensemble de la progéniture pour une somme peu élevée…

    c’est toujours intéressant de confronter son expérience avec celle d’autres pratiquants sous d’autres cieux, des fois on est un peu surpris de savoir ce qui se passe chez nos voisins…

  3. Rabelaisan 15 février 2011 at 21:26

    Super article Sylvie, belle approche, l’anecdote sur la croix Catelan vaut son pesant d’or.
    Comme je n’ai pas encore eu le temps de lire les commentaires, je m’abstiens de toute remarque pour éviter les redites.
    En tout cas, moi je préférais Fed et Nadal avant que le tennis ne soit un sport de masse, ils avaient la classe : http://visualiseur.bnf.fr/CadresFenetre?O=IFN-6918055&I=1&M=chemindefer
    et puis le coup droit de Roger était déjà pas mal: http://visualiseur.bnf.fr/CadresFenetre?O=IFN-6917801&I=1&M=chemindefer

    • Sylvie 15 février 2011 at 22:44

      L’article sur la Croix Catelan est grandiose. Dommage qu’il ne soit plus accessible sur internet qu’aux abonnés du Monde.

      En gros, un bras de fer oppose une partie des membres regroupés au sein d’un comité SOS croix Catelan à Arnaud Lagardère qui a obtenu la concession du lieu en 2006. Les uns défendent une tradition old school, d’un lieu où l’on se retrouve entre soi et on vient plus pour rencontrer la bonne société qu’autre chose contre Lagardère accusé de transformer le club en club de loisirs de luxe. Ainsi, depuis des lustres, les privilégiés louent un Pullman, grand casier à 150 euros l’année, avec un accès qui leur est réservé alors que les secondes classes n’ont droit qu’à un demi Pullmann et entrent par une autre porte. Lagardère veut remplacer tout ça par des casiers à consigne. Son truc c’est les salles de fitness et de réunion, le spa, et , horreur totale, il a mis les noms des sponsors partout. D’un vulgaire !

      Bref c’est un combat hallucinant entre tradition de vieille bourgeoisie ou noblesse avec privilèges contre golden boys et nouveaux riches.  » c’est angoissant » dit une dame. Et si les travaux voulus par Lagardère font exploser les tarifs, certains pourraient ne pas pouvoir suivre. « Vous imaginez leur angoisse ? il y aura des exclus,  » Rappelons qu’il faut deux parrains, une lettre de motivation et quatre ans d’attente pour être admis.

      Ces braves gens ont même fait une chaîne humaine autour du club pour manifester leur colère lors de l’open de natation en juin !

    • Sylvie 15 février 2011 at 22:49

      http://www.soscroixcatelan.com/revue-de-presse/

      L’esprit sportif avant tout !

      • Rabelaisan 16 février 2011 at 00:10

        Merci, je me suis fait la revue de presse, c’est assez fascinant, Lagardère, le racing, tout ça m’était passé bien au-dessus de la tête à l’époque.

    • Sam 15 février 2011 at 23:50

      Superbe photos. Je comprends que l’accès est réservé BNF ou quelque chose comme ça, mais si tu en as d’autres …

  4. Elmar 15 février 2011 at 21:35

    J’ai la haine, j’étais en train d’écrire un très long post sur la situation du tennis en Suisse, et paf, mauvaise manip’.

    J’abrège donc.

    1° Je n’ai qu’un seul chiffre et pas de point de comparaison: en 2004, 277’000 licenciés (3ème fédé derrière la gym et le foot)

    2° Ce nombre ne représente toutefois pas le nombre de pratiquants, car ici, la licence ne va pas de paire avec l’inscription au club.

    3° Sans chiffre, voilà l’impression laissée par mon vécu:

    - période de démocratisation du tennis dans les années post-Borg, avec des ouvriers comme mon père qui se mettent au tennis en autodidacte

    - pendant les années 80, le tennis est LE sport à la mode, et tu peux parfois passer ta journée au club pour finalement jouer 45 minutes

    - baisse d’intérêt dans les années 90

    - regain d’intérêt avec Fed, qui se traduit plus par le nombre de personnes qui suivent (de loin: ceux qui ne s’intéressent pas au sport; de plus près : ceux qui s’intéressaient au sport en général auparavant; de très très près: ceux qui s’intéressaient déjà au tennis) que par le nombre de pratiquants : dans mon club, le nombre de membres n’a pas bougé d’un iota depuis 25 ans; en revanche, ce qu’on constate, c’est qu’il ya moins de gens qui viennent jouer qu’il y a 25 ans).

    4° Un junior peut être inscrit dans un club ici pour l’équivalent de 60 euros; le matos ne me paraît guère plus honéreux que les godasses de foot, les protège-tibias et cie. En revanche, les leçons avec prof de tennis sont chères. Néanmoins, j’estime que le tennis est un sport pratiquement accessible à tout un chacun, pour autant que ce soit le sport choisi par la famille; or, dans les familles où un seul sport peut être pratiqué, il n’est clairement pas le sport n°1. Dans les faits, ceux qui font du tennis pratiquent d’autres sports également; et là, clairement, c’est réservé à une élite qui peut se permettre plusieurs sport; dans les familles qui ne peut pratiquer qu’un seul sport, le foot est clairement la priorité.

    • Sylvie 16 février 2011 at 10:23

      Merci, au fait, Elmar pour ce résumé du tennis en Suisse.

  5. Elmar 15 février 2011 at 21:40

    Comme il a été dit, le tennis et l’école ne feront jamais bon ménage. Sur un terrain d’une dimension à peu près identique, tu peux faire jouer 10 élèves (sans compter les remplaçants) au basket, 12 au volley, 14 au hand, qqch comme 16 au bad et 20 au ping, là où tu ne peux placer que 4 types au tennis.

    Parmi les sports scolaires largement répandus en Suisse, il y en a que je pense peu connaissent ici: le unihockey (ou floorball); sport que je pratique par ailleurs…

  6. Sylvie 15 février 2011 at 22:25

    Encore merci à tous pour vos commentaires. Je rebondis sur quelques remarques que j’ai lues. En moyenne, en France, il faut compter 200 euros hors matériel pour jouer. Ce n’est pas énorme, certes, mais cela peut paraître cher pour une famille vraiment modeste. Dans certains de vos clubs, je lis qu’on pratique des tarifs de 60 euros pour les jeunes. Là c’est vraiment donné. Je paye 250 euros pas an pour chacun de mes enfants. Cela comprend : 1 h 30 de cours par semaine, la licence et l’accès illimité aux installations avec un badge de réservation et une carte magnétique pour les courts extérieurs. Ce n’est pas excessif mais multiplié par deux cela commence à se sentir. Et s’il faut rajouter les raquettes, les chaussures… cela peut sembler très onéreux à ceux qui sont vraiment issus des milieux dit défavorisés.

    Comme dit plus haut, la différence se fait entre tennis loisirs et compétition. pour jouer en débutant 1 h 30 par semaine avec une raquette Artengo et des chaussures de même marque, ça passe. Mais quand il faut rajouter les frais d’engagement, les transports, la raquette Babolat Nadal et les Nike de bonne facture, l’addition est salée.

    Le tennis me fait beaucoup penser à l’équitation, sport qui s’est aussi bien démocratisé et qui brasse les milieux sociaux dans les petits clubs familiaux. Mais qui reste tout de même assez cher et dont l’accés à la compétition est vraiment réservée aux riches, pour le coup ou aux gens du sérail.

  7. Sam 16 février 2011 at 00:06

    Si je peux y aller de ma petite expérience perso. pour ponctuer ce pertinent article: j’ai pratiqué assidûment (c’est à dire, le mur) le tennis suite à l’hystérie collective consécutive à la victoire de Lendl à RG en 84. Ensuite, 90′s, années d’études, etc. Fed arrive, la trentaine aussi, et hop, on s’y remet. Pour constater que les courts des 80′s qui se réservaient avec avec un badge étaient dorénavant cadenassés, et que le badge était devenu plus ou moins électronique. Globalement, le message est « No acess ». Pourtant, si j’ai bien vu aussi des courts bousillés à cause de tennis ballons (pouah), quand même je suis sidéré par les efforts faits pour mettre en place des systèmes qui permettent de ne surtout pas y accéder, avec les coûts que cela engendre, par rapport aux coûts que pourraient générer d’éventuelles dégradations. J’aime croire que l’on pourrait encore …faire confiance, et faire appel à une sorte de « sens civique », à défaut d’appeler ça autrement. Et surtout, ne pas focaliser sur les 3 canettes de bières posées là (par des ados qui s’emmerdaient ? Les villes de banlieues sont emmerdantes), et qui sont sommes toutes, assez marginales.

  8. Nath 16 février 2011 at 08:32

    On aura bien Tipsa contre Roddick au 2° tour de Memphis. Berankis a gagné le premier set contre l’Américain qui a ensuite déroulé. De son côté, Querrey a gagné (difficilement) son premier match depuis Shanghai ! Mannarino a aussi passé le premier tour (contre Hajek), il a gagné au moins un match dans chaque tournoi auquel il a participé depuis le début de l’année, il devient plutô régulier…

    • karim 16 février 2011 at 08:43

      On joue où cette semaine? je suis largué moi… je n’ai pas encore repris depuis l’Australie. En général je fais une pause jusqu’aux M1000 américains; oui j’organise ma saison comme un professionnel!!

    • Elmar 16 février 2011 at 08:48

      Karim: Memphis (500), Marseille et Buenos Aires (250).

      Memphis a un joli plateau.

      C’est vrai que les 250, c’est un peu dur de s’y intéresser. Mais les 500 ont souvent un plateau de jeu intéressant et les points attribués ne sont pas si ridicules que ça.

    • Elmar 16 février 2011 at 08:50

      A noter que mes deux fidèles lieutenants, Roddick et Verdasco, sont TS 1 et 2 à Memphis. S’ils pouvaient se rencontrer en finale, avec victoire de Roddick à la clé, ce serait parfait!

  9. Elmar 16 février 2011 at 08:52

    Personne n’en a parlé, je crois, mais Tursunov a battu Dimitrov au TB du dernier set, au premier tour de Marseille.

    • karim 16 février 2011 at 09:30

      Dimitrov? Il y a retard à l’allumage mais quand la mèche va prendre d’ici un an ou deux, ce sera du tout bon. Si Djoko est devenu le GOAT tout est possible.

  10. Elmar 16 février 2011 at 08:54

    Et Ferrero est forfait pour la saison sud’am… Il va plonger au classement.

    • Nath 16 février 2011 at 09:09

      -25 à 30 places d’après mes calculs (après Acapulco, un peu plus après Miami), il risque de ne pas entrer directement dans le tableau de Monaco (et de Rome…). Et après ce tournoi, ça lui coûtera encore plus cher. Après, il a des points à prendre, encore faut-il qu’il joue (très bien en M1000).

  11. karim 16 février 2011 at 09:49

    Ferrero, Acapulco, Roddick TS2 etc. Tout ça me file le bourdon, je vous laisse…

  12. Sylvie 16 février 2011 at 09:57

    Murray a déclaré forfait pour Dubaï. Raisons avancées : blessure au poignet.

  13. Sylvie 16 février 2011 at 09:59
    • Antoine 16 février 2011 at 10:01

      Je vois que nos posts se sont croisés..

      • karim 16 février 2011 at 10:07

        Et le post de Sylvie s’est enfui en criant « rahhhhhhhh Antoiiiiiiiiiiiiiine »!

      • Sylvie 16 février 2011 at 10:24

        Depuis qu’Antoine m’a envoyé des fleurs au sujet de mon article, il me fait moins peur.

  14. Antoine 16 février 2011 at 10:00

    La Murène vient de déclare forfait pour Dubaï la semaine prochaine. Il dit avoir mal au poignet..Vu qu’il s’est fait sortir au premier tour à Rotterdam, on n’aura donc pas le plaisir de le revoir avant indian Wells. C’est triste; il commence à me manquer..

    Sinon Richard change à nouveau d’entraîneur et partagera désormais Piatti avec Ljubicic..étrange..on pourrait penser qu’il a besoin d’un entraîneur à temps plein mais non.. Je l’aurai plutôt vu avec le coach de Monfils, Rashhed, qui l’aurait fait bosser mais bon…Le sieur Piatti a déclaré que Richard est encore jeune et qu’il a besoin de grandir… Moi aussi d’ailleurs…

    • karim 16 février 2011 at 10:05

      Gasquet est un magicien. Je suis sûr que certains pensent qu’il est de la génération juste après celle de Dimitrov. il est l’inventeur de la crème antiage.

    • Colin 16 février 2011 at 16:26

      Antoine, tu es encore jeune et tu as besoin de grandir?

      • Nath 16 février 2011 at 21:42

        Pas toi, colin ?

    • Patricia 16 février 2011 at 17:01

      Explication : la promotion de Deblicker a pris les 2 par surprise, Richard n’avait pas anticipé et a démarché sur place, à Zagreb (il avait aussi relancé Markus mais c’est Piatti qui était son premier choix.)

      Ce coach a une excellente réputation (bien meilleure que Rasheed si je puis me permettre…) et l’avantage de pouvoir fournir un partenaire d’entraînement de qualité. Il a un assistant qui permettra de gérer les deux et dans un premier temps, j’imagine qu’il investira plus de temps dans le suivi d’un nouveau que celui d’un vieux routier qu’il connaît depuis 15 ans.

      A part avoir amené Ljub à la 3è place, il a démarré Djoko, c’est quand même pas mal !

    • Guillaume 16 février 2011 at 21:04

      Pour les mordus de tennis made in 90′s, Piatti s’était fait connaître en tant qu’entraîneur d’une cellule regroupant les meilleurs joueurs italiens de l’époque : Camporese, Furlan, Caratti. Un coach d’expérience donc, et un fidèle à ses poulains. J’espère que Gasquet saura saisir la perche.

      • Antoine 16 février 2011 at 23:51

        ON a vu le résultat….

  15. Clemency 16 février 2011 at 12:11

    Salut, merci pour l’article Sylvie.
    Je me suis mise au tennis avec des amis, parce qu’on voulait faire comme Riton contre Sampras. J’ai profité de cours municipaux (banlieue grenobloise working-class in progress) non-fermés, et complètement sous-utilisés. On se pointait, et s’il n’y avait personne – presque tout le temps, en fait y’avait du monde pendant la période de RG et c’est tout, moi pendant RG j’avais pas le temps de jouer, je regardais les matchs à la télé – on jouait jusqu’à la nuit.
    Plus tard j’ai joué un peu en club mais sans prendre de leçons. La logistique que suppose le tennis est des fois décourageante, la météo aussi. Plus tard je me suis mise au ping-pong, et là tu as des avantages énormes. Tu joues en gymnase, tu as des tonnes de « courts », des tonnes de partenaires. Pour moi c’est le sport d’octobre à mai, le reste c’est le tennis. Et dans les différents club de ping où je suis passée, il y en avait beaucoup qui pratiquaient cette alternance. Pour cette raison pas mal de tennisseux se sont mis à des sports de gymnase genre ping, badminton (squash ?). Je pense qu’en France, cette alternance est la bonne solution, d’autant qu’inversement, le gymnase quand il fait beau et chaud, c’est nul.
    Voilà voilà…

    • Clemency 16 février 2011 at 12:13

      Ah et le matériel, un cousin m’avait filé sa f200 que j’ai gardé 6 ans…

  16. fieldog, vainqueur 2010 de l'odyssée (dans le cul nabot!) 16 février 2011 at 18:15

    Elmar, je viens de regarder les 2 vidéos de floorball postés un peu plus haut. La seconde est juste époustouflante!

    Un qui n’est vraiment pas époustouflant en revanche, c’est Gulbis qui vient encore de perdre au 1er tour d’un obscur 250… Ah on me fait signe que le tournoi se déroule à Marseille et non en Amérique Sud… Tant pis, j’assume, cela reste un obscur 250 :mrgreen:

    • Arno 16 février 2011 at 19:12

      Gulbis n’existe pas, je croyais qu’on s’était mis d’accord à ce sujet, non????

      Sinon je viens de mater le tableau de Marseille, t’es dur, Saucisse!

      Pour un 250, c’est quand même un plateau plus que convenable. Superkrisprolls me parait quand même un peu au-dessus du lot, mais les 1/4 théoriques sont alléchants:
      Sod/Llodra, Melzer/Papy Ljubi, Tsonga/Youzhny ou Davy ou Simon (sympa, la partie de tableau…), Cilic/Berdych.

      • fieldog, vainqueur 2010 de l'odyssée (dans le cul nabot!) 16 février 2011 at 19:41

        De toute façon tant que je suis devant toi à l’odyssée, on sera d’accord :mrgreen:

        • Arno 16 février 2011 at 20:49

          Mouais. Enfin, 2 places et une centaine de points d’avance ne sont pas une garantie mi-février…
          Tout dépendra de nos changements respectifs, mais je sens que Davy va vite gicler de nos teams, n’est-ce pas??

  17. Coach Kevinovitch 16 février 2011 at 20:43

    Encore une fois, je vous refais le témoignage de ma jalousie envers ceux qui ont Davydenko dans leur équipe. Il vous le rend si bien…

    • MarieJo 16 février 2011 at 22:43

      aaah tu es d’humeur moqueuse coach, s’il te plait ne rajoute pas de l’huile sur le feu… rahhhh mais comment davydenko est devenu moins bon que simon 8O ? hein ???

      si tu as une explication autre que : je suis l’antigoat en mode préretraite, j’aimerai avoir ton avis !

  18. David 16 février 2011 at 21:10

    Très déçu pour Davydenko qui a manqué le coche dans le tie-break du premier set sur sa balle de set. Simon a le jeu parfait pour faire dégoupiller le russe, mais Dieu que c’est laid ! Sadiquement je me réjouis cependant de sa victoire car il va maintenant rencontrer sa bête noire absolue : Youzhny qui mène 6-0 contre lui. Et j’espère qu’il va s’en prendre une bonne. Chacune de ces rencontres est jouissive : très serrées souvent (je me souviens de Tokyo 2009), mais à la fin, comme dans les contes de fées, c’est celui qui crée et varie le plus qui l’emporte. Et ça fait plaisir (en tout cas à moi)!

  19. Nath 16 février 2011 at 22:08

    Il faut que vous sachiez que Guillaume m’a enlevé des points dans sa MAJ officieuse de l’Odyssée, au 10 février j’avais 2492 points et non 2362 comme il l’a écrit. Ce qui fait que j’étais… 75ème et non 77ème ! Je lui en veux terriblement pour ceci et annonce que le site que nous avons choisi comme source est maintenant à jour (ce qui est une excellente nouvelle, j’étais inquiète). Du coup j’ai fait la mise à jour de quelques participants (3 pour être exact :lol: ) sur la base su classement de ce jour à 20h31 CET. Et il se trouve que le dauphin a dépassé l’ex numéro 1 ! Eh oui, Antoine est devant Guillaume au classement (5407 pts vs 5300). Attention, je ne dis pas qu’il est à son tour premier, je ne me suis pas amusée à saisir les équipes de tout le monde. C’était un simple avertissement, on ne me sucre pas impunément 130 points, non mais !!!

  20. karim 16 février 2011 at 22:23

    ça existe toujours l’odyssée? tant mieux pour ceux qui y jouent. j’ai des choses plus importantes à faire, comme luter contre les injustices dans le monde ou le réchauffement climatique. Je suis quelqu’un de très occupé. L’odyssée… franchement je me demande où est votre conscience d’Homme devant la planète qui se délite!!

    quoi? ça n’a pas marché? eh merde… je suis combientième? j’ose pas y aller…

    • Nath 16 février 2011 at 22:35

      Tu en as surpris plus d’un ;)

  21. Antoine 17 février 2011 at 00:06

    A TOUS ! FINISSONS EN AVEC LES MANIPULATIONS !

    Vous avez tous vu cela ! Guillaume qui sort son propre classement de l’Odyssée à la place de l’organisateur en ayant le toupet de se mettre en premier devant ma pomme ! moi, le gardien des règles du jeu, désigné par Ulysse ! C’est une infamie !

    Il y a une corde avec un noeud coulant qui s’est perdue au passage, manifestement !

    Heureusement que Nath est là pour restaurer un minimum d’intégrité sur ce site !

    IL faut en finir avec les scélérats !

    Je demande l’aide de Karim qui se sent peu concerné alors qu’il est 223ème au classement, ce qui n’est pas si mal après tout…

    La Bastille est proche ! Découpons Guillaume et promenons nous fièrement avec sa tête sur une pique du côté de Roland Garros (pas trop tard cependant, il y a des gens mal intentionnés)..

    • karim 17 février 2011 at 08:45

      Meurs je le veux!

      • Antoine 17 février 2011 at 14:10

        Hi ! Hi! Hi! Hi !

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