Coups de tonnerre sur Montréal

By  | 11 août 2011 | Filed under: Bord de court

Broroum – Broroum – Broroum – Broroum – Broroum. Je vous écris du haut du court Banque Nationale, attendant le seul Argentin dont les fées ont oublié le berceau… Question charme j’entends. Question tennis, on ne peut trop y trouver à redire.

Broroum – Broroum – Broroum – Broroum – Broroum. Ingénieuses, ces petites machines pour sécher le court en moins de deux. Sauf qu’elles font un bruit pas possible. Qu’elles ne sont que quatre. Et que depuis une demie-heure que la pluie a cessé, ca n’avance pas beaucoup je trouve. Et que font ces abrutis tout de rouge vêtus à papoter sur le court au lieu de s’escrimer, suer, et enfin, sécher ? Ça dragouille, moi je vous le dis. Je dirais même plus, ca « cruise », en bon québécois. Mais que fait la police ? Où est donc passée la légendaire efficacité nord-américaine ? Pardon ? Je râle ? Moi ? « Maudite française » !? Ah ! Tabanark !

Car la soirée tant attendue a bien failli être gâchée par la pluie. 17H30. Début de la night session. L’orage éclate. Plus synchro tu meurs. Comme ca pas besoin d’insister pour convaincre l’assistance de vider les lieux. Tout le monde dehors ! Mais en ordre s’il vous plait ! Encore une fois, c’est l’Amérique du nord ici ! – je précise que je ne suis pas raciste, je fais juste feu de tout bois, et aujourd’hui ca tombe sur les gringos sorry !

Je décide de découvrir un peu plus les lieux. Sous mon magnifique poncho vert (mais voyons monsieur ouille, pas avec votre poncho !), mon parapluie dégingandé, et ma casquette-béret de velours côtelé rouge, si si, celle-là même que je sors pour les grandes occasions, (comme lorsque j’hyperventile et que je me meurs d’évanouissement en face de Bébé) je m’avance, seule, au premier rang du court central, noyé sous une pluie de larmes (le court, pas moi, je vous rassure). Retentit soudain la merveilleuse mélodie de « Singing in the rain » qui m’enveloppe chaudement. Toute seule sous mon parapluie biscornu, et mon poncho, et ma casquette-béret rouge côtelée, je m’essaie alors à quelques pas de danse, à gauche, à droite, d’abord sur un léger déhanché. Qui devient un peu plus prononcé. La musique m’entraine, m’emporte. Je tourne, virevolte, mon parapluie n’est pas en reste d’ailleurs. Je suis Gene Kelly soudain, fusionné avec Mary Poppins. Quand tout à coup, mon regard est attiré par une cabine vitrée surplombant le court. Dieu ! Mais c’est rempli de monde tout ca ! Et ça me regarde ! La joie disparaît brutalement, le sol s’ouvre sous mes pieds, et je me retrouve penaude, nigaude. Je fais demi-tour et abandonne là mes rêves chorégraphico-érotiques avec Doudou.

Une fois n’est pas coutume, je traine mes guenilles dans l’allée marchande, qui par temps d’ouragan, n’ayons pas peur des mots, a l’avantage d’être au sec. J’erre entre les stands, panneaux publicitaires divers et variés, certains plus heureux que d’autres. C’est un peu comme les gouters Kinder. Il y en a qui font plaisir : Federer la mèche au vent, entouré d’alléchants mariages de chocolats Lindt. Et d’autres moins, comme Nadal mordillant l’oreille d’une raquette Babolat. Certains encore ont tiré le mauvais cheval et arborent fièrement une photo de notre Andy national… Mais assez de bla bla, place au tennis !

  • Cilic, mon héros

Moi qui venait célébrer la victoire du pays de mon cœur, l’Argentine, j’en ai eu pour mon retournement de pantalon. Round d’observation sous les nuages toujours menaçants. Mais très vite, del Potro ne séduit pas. On sent le tennis 3.0 poindre, mais qu’est-ce que la machine azimutée peut contre ce joueur bourré de talent ? Quelques grammes de finesse dans un monde de brutes… Et aujourd’hui Cilic est la perfection suisse. Les coups les plus puissants de la Poutre se heurtent avec incompréhension contre les trésors d’intelligence, les merveilles de trajectoires du Marin. Ajoutez-y du cœur sur ces deux montées au filet aussi hasardeuses que courageuses, des montées « à la Roddick » (copyright je-ne-sais-plus-qui lors des présentations de Wimby), « un peu n’importe comment, mais avec du cœur ». Cilic EST tout. Retours à la perfection. Marin y excelle et se joue des coups de butoirs adverses. Geste de service original et intrinsèquement plaisant à regarder. Le travail de la balle a raison des approximations argentines. Les coups gagnants touchent à la fluidité et au raffinement cristallin. La confiance passe croate… Un nouvel amour est né. Eh oui, demain, mon cœur sera suisso-franco-croate.

  • Rafa, acte I

6/1 3/1. J’arrive à l’entrée du central. Le match est plié et n’a aucun intérêt. Mais il me faut, enfin, me confronter à ma Némésis. A celui par qui le mal est arrivé. A l’homme dit aux moonballs, au jeu destructif et peu créatif. Au cul bordé de nouilles.

Rafa. C’est ma première fois. Je rougis. J’entre sur le central et je suis… SUBJUGUEE. Par Rafa. Imaginez. Tout brille. Le court éclairé. La peau dorée et salée de Rafa, son ensemble T-shirt vert et short bleu, en harmonie avec les couleurs du court. Mais surtout… par ses balles, puissantes et félines. Il nous offre certes d’un coup la volée la plus laide de l’histoire du tennis, mais j’ai soudain l’impression que le film joue en accéléré. Ohhhhh !!! Retour de revers chopé dans les pieds ! Digne de Fed ! Mais c’est vraiment sa balle qui hypnotise, souple et violente, ronde et explosive. Des moonballs ? Peuchère ! Quelles moonballs ? Oh ! Le plus beau point ! Rafa, lobé, s’arrache, la remet (pas en tweener faut pas déconner, Doudou reste Doudou), et lobe à son tour l’impudent !

Cependant le petit Dodig semble avoir du répondant, c’est un bon faire-valoir. J’en viens à me demander un instant si ce bouleversement des équilibres entre les deux joueurs a quelque chose à voir avec mon arrivée, tout en haut, section 315… Rafa émotionné par moi ? Je n’ai vraiment pas beaucoup de succès avec mon grand amour, mes ardeurs venant se heurter contre le front de l’imperturbabilité suisse. Mais le sang espagnol qui coule dans mes veines ne peut laisser indifférent le Rafa. La nuit promise à Doudou sera peut-être alors octroyée à l’Ibère, et Federer, ivre de tristesse, aura alors perdu Roland-Garros et mon amour, la France en somme. Mais qui sait si dans un an, Porte d’Auteuil, il ne nous reconquerra pas tous deux ? Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant…

Suspense ! Le jeune lionceau a pris feu et sort ses griffes tendres. Ivan tient, Rafa dérape, la balle est dehors, Ivan à deux points du set ! Mais la fougue est aux débutants ce que Rafa est à Federer, un poison. Rafa ne meurt jamais. Ivan donne tout. Rafa recolle.

La roue tourne dites-vous ? Le petit va se décourager, « Occasion-manquée », si tu nous écoutes… mais pas du tout, pas du tout. Service volée de l’ami Dodig. Deux services gagnants. 40-0. Et là, il m’est donné de voir, enfin, une de ces merveilles de passing copyright Nadalou. Et bien qu’il n’y ait aucun enjeu sur ce point, ni même sur ce match, une douleur aiguë traverse mon corps, mon cœur se serre. Oh ! Combien cruels ces passings impossibles, injustes, crie mon âme blessée. Je reviens cinq ans en arrière. Quatre ans. Trois ans. Deux ans. Deux mois… A chaque fois que mon ange déployait ses ailes, Nadal tirait à vue. La balle déchirait les plumes soudain teintées de rouge… Mille traumatismes me bombardent… Je revois Federer le magnifique arrêté en plein vol, tombé au champs d’honneur, le regard incrédule… Non, jamais Rafa ne prendra sa place.

Tie-break. Amortie correcte de Nadal, Dodig s’arrache, remet tant bien que mal, et attend, victime expiatoire, son châtiment au filet. Il ne viendra pas. Difficile, le passing est dehors. Mini-break Ivan. Le taureau voit rouge. Le passing suivant crucifiera le Croate. Debreak. 3-3. La tension est à son comble. Mais voilà que Dodig prend une initiative contrôlée ! 4-3 mini-bris Dodig (ben vi pourquoi pas mini-bris). Montée à la volée, amortie, et cette fois passing valeureux, re-mini-debreak, c’est la folie ! Dodig remonte à la volée, y entraîne Rafa, re-contre-volée-triple-boucle-piqué, 6-4 Dodig ! Rafa sauve la première. Vamos Rafa ! Allez Ivan ! Je fais feu de tout bois et je bouffe à tous les râteliers, parfaitement ! Après six services volée Dodigien de suite, dans la famille « on n’a peut-être pas une équipe qui gagne tout le temps mais on la change pas quand même », je demande un septième service volée… Il est magnifique. Et c’est le set… Je reprends mes esprits et m’envole loin du chant des sirènes ibères qui ne m’auront fait douter qu’un instant. Rafa le sent, et me fait le coup du T-shirt. Je reste coite (ah ah), enfin non, plutôt insensible ; sorry Rafa, le numéro un mondial, de mon cœur of all time, et du séchage de torse nu, ca reste Roger…

  • Le double

Bon, faut pas déconner, le troisième va être vite plié par Rafa, mais je veux voir Gasquet et Simon. Donc je cherche mon petit Richard ; je ne trouve que Jo-Wilfried et Stan, ainsi que les derniers points de leur double, victorieux. Mais qu’il est impressionnant de se retrouver si près sur un petit court… Deux, trois rangs, c’est tout. Et je me rends compte que je suis en fait bêtement plantée… à la case autographes ! Qui plus est, avec papier et stylo à la main, car je rédige déjà mon compte rendu. Qu’à cela ne tienne, je vais en demander un ! (pas sur les seins, ça c’est réservé à Federer). J’essaie d’approcher l’homme qui communique par ondes avec Bébé, mais il s’échappe, et je me retrouve nez à nez avec Tsonga ! Euh… C’est-tu toi qui a éliminé Roger à Wimbledon ? Et le défie demain ? J’peux-tu te faire la tête au carré ? Bon, parce qu’il est quand même beau, et que je suis là, je lui tends benoîtement une feuille, en pensant que j’aurais dû empoisonner le stylo. Pour Roger vous savez, c’est plus sûr. Puis je culpabilise de ces pensées. Mais comme Jo ne me regarde même pas ni ne daigne rire à ma petite blague (impossible !!!), je me dis quand même bien fait pour lui, ah ah ! Et je retourne voir le sacre de Rafa.

  • Rafa, acte II

2/0 Nadal dans le troisième. Bon, cette fois, c’est vraiment plié. Décidément, il joue mieux en mon absence, trois fautes directes de suite pour Nadalou. Il apparaît soudain si petit, portant le poids de ses succès, de ses échecs, sur les épaules… Soudain, chaque point compte ! Je ne peux les décrire tous, mais tout y est, et de toute beauté. Attaques, amorties, du jeu ! Mais après la quatrième égalité, Dodig prend sa chance, attaque, et vient conclure d’une amortie… qui se meurt dehors. Décidément…. Madame la chance aussi a envie de faire la fête en Espagne.

Eh bien NON ! Sur un énième superbe point volée – passing, Dodig debreake ! Si je rajoute qu’au jeu suivant nous continuons avec les deux joueurs au filet en même temps, des passings, quatre égalités, vous comprendrez l’intensité du jeu.

Woooooouf ! Et un 20e (au moins) passing nadalien de folie… Chacun son truc, Santoro, c’est le let, Nadal, le passing… Service volée. Cinquième égalité. C’est de toute beauté, cinq égalités. C’est de toute beauté, sixième. Ace. Dodig recolle. 3-3.

Trop de points incroyables pour les décrire tous. Mais Rafa touche au génie. Et breake. 5-3. Sert pour le match. Dodig nous offre alors les deux plus beaux revers long de ligne du match. Notamment le premier, attaqué, sauté, la totale. Et sur un passing incroyable, de Dodig cette fois, c est le debreak !

Nadalou commence à être en difficultés. Et un service volée pour Nadal ! A ce moment-là de la partie, quel cran pour lui ! Un revers impressionnant. Un ace ! Encore sorti de nulle part. Rafa tient. 6-5. The final countdown.

Le puceau joue la gagne, l’attaque, plante deux aces. Et c’est le tie-break de tous les dangers… Sur un coup de génie, Dodig mène 2-0. Mais Rafa ne meurt jamais. Une erreur due à la prise de risque forcenée du lionceau, et Rafa mini-debreake. Puis chacun tient, admirablement, jusqu’à 4-3, service à suivre Dodig. Et soudain la pression est énorme pour Rafa… qui met ses deux points avec un savant mélange d’audace et de mesure. Sa balle continue d’exploser : 5-4 Rafa. Ce match ne se terminera donc jamais… Impérial au service, Dodig aligne deux aces. Deux aces qui créent l’impensable. Pour la première fois du match, Dodig sera devant Rafa au score… Rafa tremble. 6-5 balle de match. Il refuse de prendre l’avantage et de tenter. Dodig lui n’hésitera pas. Pilonne. Avance. Avance. Avance. Je tremble. Rafa. Ce n’est pas possible. Le revers long croisé traverse la balle. Très légèrement lifté. Surpuissant. Le central retient son souffle. Suit la balle des yeux. Les cœurs s’arrêtent. Le temps aussi. Silence assourdissant…

Ligne.

Ligne. Le central explose, se lève, d’un seul homme, m’entrainant au passage. Rafa est tombé.

Il est tombé sous les coups répétés d’un adversaire sans prudence, mais plein de folie, de courage, de cœur. Et ne pourra se reprocher qu’un point, le dernier. Si frileux. Mais face à ce Dodig, cela n’a pas pardonné… Bravo, bravo à lui.

Le lionceau, dépucelé, devient roi. Et de quelle manière ! Une première fois, ça ne s’oublie pas. Alors de cette manière qui plus est… Mais aujourd’hui, j’ai envie de dire quelque chose, parce que c’est une première fois pour moi aussi : Rafa, te quiero mucho.

About 

Passionnée de tennis depuis maintenant 5 ans, je jouais un peu mais désormais me contente de regarder. J'ai 26 ans et je fais des pare-chocs à Buenos Aires (et oui, quitte `faire des pare-chocs autant les faire à Buenos Aires!) où je suis arrivée début décembre, cad juste apres la finale de coupe Davis! J'espere que l'Argentine sera encore en finale et gagnera le titre cette fois. Et bien sur que je pourrai y assister pour vous faire un compte rendu!

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300 Responses to Coups de tonnerre sur Montréal

  1. Nath 13 août 2011 at 21:19

    Bon, je vais éviter de m’extasier sur le début de match de Fish vu qu’hier ça s’était gâté par la suite ;)

  2. Nath 13 août 2011 at 22:14

    Il n’y a personne ce soir ? Je suis seule avec mon orteil en vrac ? :|
    Bon, Fish a maîtrisé le premier set qu’il a gagné 6-3, a continué sur sa lancée jusqu’à 2-0, puis s’est transformé en machine à UE pendant 2 jeux, 3-2 Tipsa, service Fish.

    • Jeanne 13 août 2011 at 22:15

      chui vaguement là, Nath

    • Sylvie 13 août 2011 at 22:20

      Je regarde aussi, enfin en diagonale

  3. Jeanne 13 août 2011 at 22:21

    Le finale serbo-serbe semble s’éloigner…

    • Nath 13 août 2011 at 22:32

      C’est fait. Par contre on peut avoir une finale 100% nouvelle diète.

      • William 13 août 2011 at 22:33

        Exact ! Gluten-free contre Burger King-free !

  4. Thomas 13 août 2011 at 22:22

    Heure tardive couplé aux défaites de Federer hier et de Radwanska aujroud’hui… c’était l’occasion de se coucher de bonne heure.

  5. Sylvie 13 août 2011 at 22:32

    Fish en finale. Bonne opération pour lui qui confirme qu’il mérite bien son top 10.

  6. William 13 août 2011 at 22:32

    Fish en finale.
    C’est vraiment le boss US maintenant. Même s’il n’aura jamais la côte d’un Roddick ou d’un Blake, aujourd’hui c’est lui qui tient la baraque, et à 29 ans svp ! Il réalise une très bonne saison, il tient vraiment son rang et échoue rarement face à un plus mal classé que lui. Il peut faire mal à Flushing. Il sera parmi les huit à la Masters Cup.

    • hamtaro 13 août 2011 at 22:44

      un bon USO et une victoire durant cette tournée Us ferait grimper sa côte, je le vois aller loin

    • Nath 13 août 2011 at 23:08

      Il va à Winston-Salem la semaine précédant l’US Open :?
      C’était pas lui qui s’était cramé à New Haven l’an dernier en compagnie de ce bon Baghdatis (qui sera présent aussi d’ailleurs) ?

      • William 13 août 2011 at 23:15

        D’après moi c’est surtout Baghdatis qui s’était grillé bêtement, alors qu’il sortait d’une demi à Cinci avec une victoire sur Nadal au passage. Fish de son côté avait tout de même fait huitièmes de finale (contre Djoko).

        • Nath 13 août 2011 at 23:23

          Je me suis trompée, c’était pas lui ! Il n’y avait même pas joué d’ailleurs. Je crois que c’est son 5 sets contre Clément (qui avait sorti Baghda) qui m’a perturbée :lol:

  7. Coach Kevinovitch 14 août 2011 at 01:18

    Tous les joueurs que j’ai pu voir de près au Stade Uniprix samedi dernier se sont fait éliminés! Je porte la poisse ou quoi?

    Pendant ma présence là-bas, Djokovic est resté dans l’espace réservé aux joueurs et n’est pas descendu. Il le savait ou quoi?

    Bon, je vous raconte mon escapade là-bas. Samedi dernier, j’arrive 14h en sortant de la station de métro De Castelnau (pour ceux qui ne connaissent pas) pour foncer vers le parc Jarry où se trouvent le stade Uniprix. Oui car le stade au coeur d’un parc à côté d’un quartier résidentiel.

    J’entre dans le stade et demande un billet pour le central (demande car les billets étaient gratuits pour les qualifs), on me répond qu’il n’y en a plus. Mais au moment où je pense que tout ce que j’avais prévu allait passer de vie à trépas, un homme apparait tel un Deus Ex Machina et me donne deux billets accès 10 rangée C. Le bonheur!

    Je passe donc de l’autre côté de la barrière vers les cours. J’appelle un ami qui travaille à la Coupe Rogers pour lui dire que je suis bien arrivé car on avait rendez-vous à 14h30 à la fin de son service. Je m’apprête donc à l’attendre mais l’appel des cours est trop fort, je monte donc dans le cours central.

    Après avoir trouvé ma place, je m’assieds et remarque que même de très haut, on distingue très bien la balle, son bruit brut et mélofieux, ses trajectoires et les joueurs. Tiens en parlant des joueurs, il y a un local Pierre-Emmanuel Duclos qui était mené contre un australien Ebden. Le public poussait derrière Duclos qui était mené 1 set à zéro. A 5-4, il avait deux balles de break contre lui sauvés grâce à des services-volée mais il s’inclinera finalement au tie-break.

    Les 14h30 allègrement dépassées, je pars rejoindre mon ami au point de rendez-vous, on discute, visite un peu le stade dans son ensemble (mini-restaurants, boutiques quand soudain une voiturette arrive et tout le monde s’attroupe autour d’elle. Ca m’interpelle surtout quand mon ami reconnaît…….FEDERER!

    FEDERER!!!!!!!?????? J’essaye de suite de le prendre en photo mais sa voiturette va trop vite alors je me transforme en FFF et me mets à courir à toute vitesse derrière la voiturette pour Roger. Mais des FFF au stade, il y en a plein qui courent comme moi. Du coup arrivé là où les voiturettes s’arrêtent, on ne peut quasiment pas voir Roger puisque 3 garde du corps sont avec lui. Dommage mais ma joie d’avoir été si près d’un tel joueur (moins de 10 centimètres) reste intacte.

    En réalisant que j’avais complètement largué mon pote en courant, j’ai été surpris par cette part de FFF qui était en moi. Cette part qui m’avait fait zappé que sur le chemin, sur une voiturette était présent le second lieutenant de mon équipe Nicolas Almagro mais je n’étais pas le seul l’avoir « oublié ».

    Pour écourter ce pavé déjà énorme, la suite de ma journée s’est partagée entre le match de Michael Russell sur le central et les allées du stade Uniprix où j’ai aperçu Murray, Del Potro, Monaco, Gulbis, Canas, Ferrero, Chardy et David Nalbandian tous en voiturettes tandis Djokovic, Wawrinka et Cilic (très occupé par son cellulaire) sont restés dans le coin réservé aux joueurs et coaches.

    • Nath 14 août 2011 at 11:27

      Cavaler après Fed, c’est pas mal effectivement :lol:
      Sinon la liste des joueurs vus fait très argentin, je comprends maintenant qu’aucun d’entre eux n’ait fait long feu ! Un détail m’intrigue cependant : les joueurs ne se déplacent jamais à pied à Prisunic, heu on va dire l’Open du Canada ?

  8. Jeanne 14 août 2011 at 03:09

    Gros gros match de Djoke contre la Tsongue. Indébordable, impérial au retour, beau match. Kinder ne démérite pas mais le vis-à-vis est tellement fort ! 6/4 3/0

  9. Jeanne 14 août 2011 at 03:11

    Et Tsonga abandonne… Dommage

  10. NTifi 14 août 2011 at 03:12

    Djoko est hallucinant, il bat tous le monde. Sérieux cette année il atteint un niveau dingue rarement vu dans le tennis puisque’il n’a perdu qu’une seule rencontre. Imaginer il gagne Cinncinatti et l’USO derrière, ça serait fou !

    • Coach Kevinovitch 14 août 2011 at 03:41

      Le pire est la probabilité d’un enchaînement Montréal-Cincinnati-US Open est très grande puisqu’il gagne tout le temps, joue long tout le temps et ne se fatigue plus.

      Il est invincible à moins de sortir un match « maestro » mais ça c’est pour le moment parce que j’annonce que depuis peu, j’ai arrêté le gluten moi aussi.

    • Jeanne 14 août 2011 at 11:20

      Coach K sans gluten, y a de quoi se faire du souci :mrgreen:
      Même Special K est très riche en gluten…

      >> Je suis allergique au gluten (coeliakie). Quels produits Kellogg’s puis-je consommer?

      Aucun produit Kellogg’s n’est 100% sans gluten. Ce que vous pouvez manger dépend de votre degré d’intolérance au gluten. Kellogg’s a deux produits adaptés à un régime sans gluten: Rice Krispies et Coco Pops.
      Ces deux produits contiennent cependant des arômes de malt d’orge, susceptibles de contenir des traces de gluten. Le «test Mendez» permet de déterminer très précisément la présence de gluten. Il en ressort que Rice Krispies et Coco Pops ont une très faible teneur en gluten et sont considérés comme «adaptés à un régime sans gluten».

  11. Jeanne 14 août 2011 at 03:15

    Donc Fish + NoGluten. Va falloir que Fish torpille sec, je ne vois pas le Djoker lui laisser la moindre chance.

  12. Babolat 14 août 2011 at 04:24

    Djoko est à un match de son premier tournoi en tant que numéro un. Ce serait le premier depuis…Sampras en 1993 a gagner le premier tournoi qu’il aborde dans la peau du number one in ze world.

    • Jeanne 14 août 2011 at 10:00

      Et ce serait le premier depuis que les MS existent à en remporter plus de 4 en une saison, dépassant ainsi sur ce point précis Fed et Nad

    • Colin 14 août 2011 at 10:26

      « Sur ce point précis »: bravo Jeanne, tu sais raison garder!

    • Jeanne 14 août 2011 at 10:52

      Bien sûr Colin, c’est impressionnant mais c’est encore infiniment loin des deux monstres. Pour moi comme pour d’autres l’intéressant va être l’après 2011 : sera-ce une continuité dans la domination, ou quelque chose de moins tyrannique, une instauration d’oligarchie, allez savoir.

    • Ulysse 14 août 2011 at 11:27

      Je me demande quelle part joue le pépin physique de Tsonga dans sa défaite. En tout cas Djoko a tournoi gagné car Tsonga est capable d’être injouable, mais pas Fish.

  13. Sylvie 14 août 2011 at 10:29

    Quand je pense que le Djoke n’a perdu qu’un match cette saison… Ça impressionne quand même.

    Pendant ce temps là Gaël Monfils philosophe :
    « Si tu fais trop confiance à tes yeux, tu risques de ne pas voir ce qui vraiment important…. »

    • Jeanne 14 août 2011 at 11:01

      Pourquoi « quand même » Sylvie :wink: ? Pourquoi est-il si fort ? C’est le premier à proposer un tennis sans faille, donc totalement moderne (pas une garantie de beau tennis ; mais chez Fed, le revers peut parfois casser, chez Nadal idem + le service).Là, aucune faille de sécurité.

      Chez lui tout est bon. Simpliste mais vrai. Il est comme un moteur de recherche qui aurait indexé les meilleurs coups pour les agglutiner (NoGluten ?)dans son propre index. Delpo me semble aussi de cette ethnie-là, en devenir.

      Pour autant j’ai été médusée par les incroyables manifestations guerrières d’hier soir. On n’a plus l’habitude de voir ça, il en fait même plus que Hewitt. On aime ou pas, mais c’est un changement après une décennie de n°1 mondiaux plus contenus.

    • Jeanne 14 août 2011 at 11:23

      En fait, Gaël Monfils est un platonicien caché. Ce qu’il dit là, c’est une subtile variation sur l’allégorie de la caverne platonicienne.

      TP : situez Gaël dans ce schéma : http://goo.gl/48FVe

    • Coach Kevinovitch 14 août 2011 at 15:13

      Le jeu de Djokovic est le rêve des professeurs de tennis moderne. Si on ajoute à cela une régularité jamais vu, une confiance exceptionnelle, un grand mental et l’achat de deux poumons grâce au noglutenisme, on a un cocktail de feu.

      A propos des manifestations guerrières, Djoko a toujours été comme cela. S’il a masqué cela, ces deux dernières années, c’est parce qu’il n’était pas numéro 1. Le vrai Djoko, c’est celui qui fait une blague sur le net en demandant aux internautes combien Nadal paierait pour sa mort!

      Les manifestations guerrières ne me dérangent pas en général même si elles sont un peu « too much » quand tu es bien plus fort que tes adversaires comme l’est Novak actuellement.

    • Jeanne 14 août 2011 at 15:31

      Yes Coach ! Cela dit, la blague et la mise en ligne de la photo (vite retirée quand même) était plutôt l’oeuvre de Tipsa, non ?

      Oui en fait ce qui m’étonne c’est le décalage entre les manifs guerrières et sa domination. Il serait en train de lutter férocement pour survivre, mais là sur des matchs qu’il écrase, ça m’intrigue. Sans doute une façon de vivre intensément sa domination et de l’extérioriser…

    • Sylvie 14 août 2011 at 15:37

      En tous les cas, je me demande si ceux qui se lassaient de l’ultra domination de Federer et Nadal ne vont pas se lasser aussi très vite de cette ultra domination là, encore plus radicale. Hormis les fans du Serbe bien sûr. C’est étrange ce phénomène depuis quelques années. On passe d’une archi domination à une autre sans réelle transition. J’avoue que je n’ai pas vu venir celle de Djokovic. Je me doutais qu’il pouvait prétendre à la première place mais plus si les autres baissaient qu’en écrasant tout sur son passage. Certes, Federer a 30 ans et avec ou sans Djoko, on sent que sa période de domination est révolue mais déboulonner Nadal ainsi, sans que lui ait failli, hormis à Montréal, je ne l’aurais pas cru.

      Une seule défaite dans la saison malgré une opposition de qualité c’est quand même ultra fort.

      • Nath 14 août 2011 at 16:15

        Et re- »quand même » :lol:
        Il n’y a pas de raison qu’on ne s’en lasse pas très vite. De toute façon, quand on est pas fan, c’est normal d’en avoir marre de voir toujours la même tronche à côté du trophée.
        D’ailleurs, depuis que je participe au challenge ATP, je ne l’ai pas pronostiqué une seule fois vainqueur d’un M1000, je devrais essayer…

      • Nath 14 août 2011 at 16:17

        Et une vraie lutte entre 2, 3 voire 4 joueurs pour la première place ne serait pas pour me déplaire…

      • Sylvie 14 août 2011 at 16:26

        Je mets « quand même » parce que même si je mesure l’exploit, je n’arrive pas à m’enthousiasmer. Mon cerveau me dit que c’est exceptionnel mais mon coeur ne me dit pas grand chose. Donc oui, c’est quand même exceptionnel même si ça me laisse plutôt de marbre. ;)

      • Jeanne 14 août 2011 at 19:08

        On retrouve cette réaction tempérée chez beaucoup d’amateurs de tennis. Là où Nadal ou Fed déchaînaient les passions dans un sens ou dans un autre, on ne voit pas beaucoup d’enthousiasme ou de répulsion pour NG

        • Sylvie 14 août 2011 at 19:28

          c’est exactement ça. Novak ne m’enthousiasme pas mais je ne déteste pas non plus. Sa domination me lasse un peu mais ce n’est pas non plus la déprime que me provoquait l’ultra domination de Nadal sur terre.

  14. Jeanne 14 août 2011 at 11:29

    Sacré Antoine : http://goo.gl/7vxNX

    MDR !

  15. Jeanne 14 août 2011 at 11:41

    Quel geste magnifique ! http://goo.gl/jMozq

  16. Jeanne 14 août 2011 at 11:45

    Pfff ! Tomic éliminé par… Benneteau. Pas cool !

  17. MarieJo 14 août 2011 at 11:46

    http://www.asapsports.com/show_interview.php?id=73527
    l’interview de gaël après son match contre djoko…

    concernant le jeu de djoko : he’s going whoosh whoosh whoosh and bang !
    super analyse gael :D

    un peu plus loin une variante pour tsonga : bang bang bang…
    yep ! ou gael manque de vocabulaire en anglais, ou il adore les racourcis :

    • Jeanne 14 août 2011 at 11:51

      Gaël le néo-platonicien onomatopéique ! whoooosh !!!

  18. Djita 14 août 2011 at 20:07

    Serena vers son 39ème titre. Elle a un break dans la deuxième manche.

    Elle est impressionnante.

    • Jeanne 14 août 2011 at 20:13

      En fait j’ai l’impression qu’elle a toujours eu une grosse marge sur toutes les autres, mais que par flemme ou coquetterie, elle a toujours été à mi-temps. Et que quand elle s’y met, elle est vraiment difficile à battre sauf par la Henin de la grande époque. Je pense qu’avec plus de coeur à l’ouvrage elle pourrait facilement avoir plusieurs GC de plus

      • William 14 août 2011 at 20:28

        Tout à fait d’accord.

      • Jeanne 14 août 2011 at 20:36

        Et encore quand je dis mi-temps je suis gentille.

      • Djita 14 août 2011 at 20:52

        Elle a vraiment dominé plusieurs générations. Ce qui est bluffant, c’est qu’on sent qu’elle en a encore sous le pied. Cela ne dépend que d’elle. On doit ressentir un sentiment spécial lorsqu’on est face à elle.

  19. Jeanne 14 août 2011 at 20:07

    Serena tourneboule pour l’instant la puissante down under. Match pas déplaisant.

  20. Jeanne 14 août 2011 at 20:21

    Double-break, c’est plié, la 39ème marche est atteinte

  21. Coach Kevinovitch 14 août 2011 at 20:23

    Et après le retour de Clijsters au sommet de la hiérarchie voici celui de Serena qui s’annonce imminent, c’est quand qu’on passe aux années 2010 chez la WTA?

    • Jeanne 14 août 2011 at 20:24

      On sent quand même une amorce avec Kvitova, dont je ne pense pas que ce soit un fétu de paille

    • Coach Kevinovitch 14 août 2011 at 20:41

      Oui ça aurait dû aller beaucoup plus vite avec tous les départs puis retours de certaines. Depuis 2006 ou quelque chose comme cela, la plupart de vainqueurs en GC en jouait déjà dans la fin des années 1990, c’est grave!

      Cela démontre bien que la WTA n’a pas progressé depuis 15 ans si on n’arrive pas à faire chuter de son trône potentiel une Serena Williams qui a débuté en 1996 ou 1997 ou quelque chose comme cela et qui a fait plusieurs grandes pauses dans sa carrière.

      C’est comme presque comme si Marcelo Rios pouvait aisément envisager d’être numéro 1 mondial aujourd’hui!

      • William 14 août 2011 at 20:43

        Je vais même plus loin : les débuts pros de Serena, c’est en 1995 !

  22. William 14 août 2011 at 20:30

    Son altesse Serenissime is back !

  23. Jeanne 14 août 2011 at 20:31

    Stosur les yeux sur la ligne bleue des Vosges, ne comprend pas ce qui lui est arrivé.

    • William 14 août 2011 at 20:33

      C’est vrai qu’elle avait tout du faire-valoir. Enfin son ratio de finale gagnées est famélique je crois, l’anti-Gilou WTAén.

    • Jeanne 14 août 2011 at 20:35

      C’est une fille avec des chevaux-vapeur mais question mental, c’est faiblard

  24. William 14 août 2011 at 20:42

    My two cents à propos des « cris guerriers » du père Djoko. Perso ça ne me choque pas, il a toujours été un peu comme ça. Et puis avec son incroyable série c’est à la confiance qu’il se dope, quand il crie comme ça c’est comme s’il prenait un repas ou une gorgée d’eau, c’est du carburant. En plus Montréal doit lui rappeler de bons souvenirs.

    • William 14 août 2011 at 20:46

      Et de toute façon on n’en est pas encore là : http://www.youtube.com/watch?v=RK0dEFHIF_Y !

    • Coach Kevinovitch 14 août 2011 at 20:50

      Celle là est mythique tout simplement, l’une des plus belles expressions de rage.

    • Thomas 14 août 2011 at 21:14

      Il est vraiment en mode taureau la !

      Dans les videos proposes apres celle-ci on en trouve une de Federer. Ce n’est pas tant la reaction qui est amusante, mais le montage video en lui-meme. Julie, tu ne serais pas derriere ca ;) ?

      http://www.youtube.com/watch?v=Bq5XFjrD8H8&feature=related

      • Nath 14 août 2011 at 21:17

        MDR ! Ça fait du bien de se lâcher de temps en temps !

  25. William 14 août 2011 at 20:44

    Ce sera bien Del Potro pour Doudou, vainqueur de Seppi qui a abandonné à 4-1 contre lui.

  26. David 14 août 2011 at 21:46

    Fish : 0/5 en balles de break
    Djokovic : 1/1

  27. David 14 août 2011 at 21:49

    Décidément ce tennis sans âme ne me convient pas. J’espère sincèrement que l’US Open sera remporté par un autre joueur.

  28. Nath 14 août 2011 at 21:57

    C’est pas terrible comme match. A tel point que mon ordi ne veut plus me laisser de stream.

  29. Djita 14 août 2011 at 22:49

    Exploit! On a réussi à prendre un set à Djokovic. C’est devenu tellement rare. Juste pour ça bravo Fish.

  30. Pat 14 août 2011 at 23:03

    Fish se défend bien après un premier set râté avec des balles de break vendangées.
    Dans le premier jeu du 3ème, j’ai cru qu’il allit exploser après avoir mené 40/0, il a écarté 3 balles de break.
    Djokovic ne semble pas jouer comme un type quasi-invincible !

  31. Pat 14 août 2011 at 23:08

    Fish fait le jeu en montant au filet ; il a raison car il cède sur les longs échanges.
    Si son 1er service continue à passer, il a sa chance.

  32. Pat 14 août 2011 at 23:15

    J’ai porté la poisse au poisson qui vient de se prendre 2 jeux blancs avec un jeu de service manqué !

  33. Jeanne 14 août 2011 at 23:35

    Sur Serena, je ne trouve pas totalement fondée la comparaison avec Rios (1975-). Serena est de 1981, comme Federer (elle aura 30 ans en septembre). Elle est passée pro à 14 ans, d’où l’impression qu’elle est antédiluvienne.

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