Ivan aime New York et l’Amérique le lui rend bien. Le riant Tchèque fut non seulement finaliste neuf fois de suite au Madison Square Garden, mais disputa surtout huit finales consécutives à Flushing Meadows (pour trois titres). Retour sur son parcours lors de ces huit éditions.
- 1982-1984: le temps des pilules amères…
Quand débute l’US Open 1982, Ivan Lendl est le dominateur de la saison. Avec son jeu explosif basé sur la puissance débordante de son coup droit, il a déjà remporté 11 tournois (il en remportera 15 au total cette année-là) et a réalisé une série impressionnante de 44 victoires consécutives. Manque de bol pour lui, il n’a pas connu le même succès en Majeurs, ayant été éliminé dès les huitièmes à Roland-Garros par Wilander, et fait ensuite l’impasse sur Wimbledon. Autant dire qu’il aborde l’US Open avec la ferme intention d’y remporter son premier Grand chelem et de confirmer qu’il est bien le nouveau boss du circuit, un an après la retraite de Borg. Les seuls obstacles sur sa route vers la gloire sont les jumeaux gauchers ennemis, McEnroe et Connors, qui se sont partagés les titres depuis le déménagement de l’US Open à Flushing Meadows. Cependant on doute de leur capacité à contrecarrer Lendl: ce dernier reste sur une série de 5 victoires consécutives contre McEnroe (dont la dernière à Toronto, 6/4 6/4) et vient de refiler un cuisant 6/1 6/1 à Connors à Cincinnati. Il humiliera aussi Connors lors d’une session d’entrainement avant le début du tournoi, se moquant de manière à peine voilée de l’Américain. Il ne sait apparemment pas qu’il ne faut jamais heurter l’ego surdimensionné d’un fauve aux abois.
A part une grosse frayeur au deuxième tour face à Tim Mayotte, qui mène 2 sets à 1 et se retrouve à 3 points du match au tie-break (score final 6/4 3/6 4/6 7/6 6/4), Lendl démolit littéralement tous ses adversaires (y compris son bourreau de Roland-Garros, Mats Wilander, qui ne lui prend que 6 jeux lors d’un match qui tourne carrément au carnage tellement Lendl est débordant de puissance) pour atteindre aisément les demies où l’attend McEnroe, n°1 mondial et triple tenant du titre. Là encore, le match tourne à la boucherie : foudroyant en retour, impérial en passing shots, Lendl crucifie un McEnroe complètement désabusé qui ne sait plus quoi faire pour rentrer dans le match. Une statistique montre l’ampleur du désarroi de McEnroe face à la force brute d’Ivan: l’Américain n’a pas suivi au filet 30% de ses secondes balles de service (16 sur 53) ! Cela montre à quel point les retours de service du Tchèque firent mouche ce jour-là, surtout dans la psyché de John.
Après cette démonstration destructrice (si on exclut le match contre Mayotte, Lendl n’a perdu aucun set et a abandonné seulement 43 jeux en 5 matchs), le seul enjeu consistait à deviner le nombre de jeux que le vieux Connors allait marquer en finale. Et pourtant… Lendl ne semblait pas réaliser qu’il était devenu la cible de Connors depuis cette humiliante session d’entraînement. Sa déclaration après le match contre McEnroe n’améliora en rien la situation. Au journaliste lui demandant ce qu’il pensait de la future finale face à Jimmy il répondit de façon laconique: « Ah bon, il a gagné [nda: en demie face à Vilas] ? »
Ayant fait trésor des roustes reçues durant lesquelles il a constamment été débordé et hors tempo, Connors avait préparé un plan de bataille audacieux et adapté à son tempérament de guerrier des courts. La tactique était d’agresser continuellement Lendl, mais en se focalisant de façon insistante sur le point fort du Tchèque, ce coup droit ravageur qui tétanisait le circuit. Connors synthétisa cette stratégie de la manière suivante: « When you break a player’s strength down, you break him down. Tomorrow, that’s what I’m going to do against Lendl. I’m going to break down that forehand that everybody’s been talking about. When I break it down, we’ll see how good he is”. Et c’est ce qu’il fit en dominant complètement Lendl lors des deux premiers sets. Complètement débordé sur ses appuis à cause de l’agressivité de l’Américain, Ivan ne réussit pas à mettre en place son jeu dévastateur, ne trouvant souvent pas le bon tempo pour placer ses coups droits ravageurs. Appuyé par un service en verve (qui avait déjà largement contribué à sa récente victoire à Wimbledon), après la perte du troisième set Connors comprit qu’il devait augmenter encore plus la pression sur Lendl sous peine de le voir revenir dans le match. Il se mit à multiplier les montées au filet et terrassa finalement Ivan sur le score de 6/3 6/2 4/6 6/4.
Tandis que l’Américain savourait son triomphal retour à la première place mondiale, Lendl venait d’apprendre une amère leçon : on ne se moque pas impunément d’un vieux lion, qui plus est quand il joue dans son antre…
Un an plus tard, la donne a changé. McEnroe est de nouveau sur le toit du monde suite à sa victoire à Wimbledon, Lendl déçoit toujours en Majeurs, tandis que Connors semble en perte de vitesse (élimination en quarts à Roland-Garros face à Roger-Vasselin et en huitièmes à Wimbledon face à Curren). Big Mac est le grand favori de l’US Open mais, à la surprise générale, disparait dès les huitièmes face à Bill Scanlon, laissant la voie libre à ses deux rivaux qui se retrouveront en finale pour la revanche de 1982.
Comme en 1982, Lendl est le grand favori. Il a encore humilié Connors aussi bien en tournoi (6/1 6/3 à Montréal) qu’en entraînement avant le début du tournoi, en servant et retournant le feu (décidément, le Tchèque n’a toujours pas appris la leçon). De plus, il a été encore plus impitoyable qu’en 1982 pour atteindre la finale : aucun set perdu pour 44 jeux abandonnés en 6 matchs (7,3 jeux par match) ! Le début de la finale confirme cette impression, tant Lendl prend clairement l’ascendant à partir du deuxième set malgré la résistance de Jimbo. Au troisième, il a une balle de deux sets à un à 5-4 sur son service. Quasiment une balle de match. Et c’est à ce moment précis que se confirme véritablement la légende du chicken Lendl. Alors qu’il a le match en main, Ivan craque et réalise une double faute. Connors sent l’odeur du sang et sait que pareille occasion ne se présentera plus. Il jette tout ce qu’il a dans le ventre pour débreaker. En fait, le match vient de se terminer. Lendl ne marque plus le moindre jeu et s’incline 6/3 6/7 7/5 6/0. L’impensable s’est produit à nouveau, Jimbo conserve son titre à l’US Open. Plus incroyable encore, il est modeste dans la victoire. Pas d’exultations à la Connors, juste un humble bras levé en signe de victoire.
Ce qu’on ne sait pas, c’est que Connors est sérieusement blessé à l’orteil et joue depuis plusieurs jours sous infiltration. Le matin de la finale, la douleur est tellement forte qu’elle l’empêche de s’entraîner et courir. Pour pouvoir jouer, il a recours à une injection de xylocaine avant le début du match, mais le problème est que l’effet anti-dolorifique ne dure que 90 minutes. Au début du troisième set, on note que Connors boîte lourdement. Il demande un break pour pause toilette (« J’ai eu une attaque de diarrhée » dira-t-il lors de la conférence de presse) mais en réalité, contrevenant au règlement, Jimbo est allé se faire une deuxième injection pour lui permettre de poursuivre la rencontre. Vu le temps pris par Jimmy pour sa « pause pipi », Lendl sent bien qu’il y a anguille sous roche et presse le superviseur d’aller voir ce qui se passe. Celui-ci surprend Connors en pleine injection et entre dans une colère noire, menaçant le médecin de perdre sa licence. Cependant, il décida de ne pas suspendre le match et permit à Connors de retourner sur le court. On connait la suite…
En 1984, McEnroe survole la planète tennis. Il arrive à l’US Open avec seulement deux défaites au compteur depuis le début de la saison. Malheureusement pour lui, une de ses deux défaites a lieu lors de la finale de RG où super-chicken Lendl remporte enfin son premier titre majeur. On croit le tchèque finalement libéré de la pression mais on se trompe. A Wimbledon, il s’incline une nouvelle fois face au vieux Connors alors qu’il avait le match en main. Pire encore, il s’incline au premier de tour du tournoi de Toronto (son seul tournoi de préparation) face à l’obscur Francisco Gonzales, 91ème mondial. Malgré ces déconvenues, il fait partie des favoris du tournoi américain. De plus, le sort a mis McEnroe et Connors du même côté du tableau, si bien qu’Ivan n’aura à affronter aucun des deux avant la finale. Son parcours jusqu’en demie est comme d’habitude aisé et son futur adversaire, le jeune Pat Cash, ne semble pas en mesure de l’inquiéter sérieusement. On pense qu’il fera tout au plus un bon match, comme celui livré en demie de Wimbledon face à McEnroe. Et pourtant, à la surprise générale le match sera éblouissant. Etincelant au filet et au service, Pat Cash réussit à pousser à Lendl au 5ème set. Le tchèque obtient plusieurs balles de match sur le service de l’Aussie, mais n’arrive pas à les concrétiser. Pire, il se fit breaker à 5-5 et voit Cash servir pour le match! A 40-30, Pat obtient sa première balle de match. Il sert extérieur sur le revers de Lendl qui réussit un bon retour croisé. Mais tel un lynx, Cash est déjà au filet pour déposer une belle volée profonde dans le côté droit du court. Tout le monde voit le match déjà fini mais c’est sans compter sur la ténacité d’Ivan: en bout de course, il réussit à faire un incroyable lob défensif qui finit sur la ligne de fond court! Loin de se démonter, Cash passe un ace…ou du moins le croit-il. L’arbitre annonce (probablement à tort) la balle faute! Hors de lui, l’australien se déconcentre et se fait débreaker dans la foulée. Il perdra finalement le match au tie break (3-6, 6-3, 6-4, 6-7, 7-6). Ivan ne sait pas encore qu’un certain dimanche de juillet 1987, l’australien prendra sa revanche…
L’autre demie-finale est tout aussi combattue, et McEnroe n’élimine Connors qu’au bout de la nuit après cinq sets de joute acharnée (6-4, 4-6, 7-5, 4-6, 6-3). Mac est tellement éprouvé physiquement qu’il pense n’avoir aucune chance pour la finale. Mais, selon ses dires, c’est dans les vestiaires qu’il comprit que le match ne pouvait lui échapper: « j’étais complètement vidé et me demandais comment j’allais pouvoir affronter ce match. C’est alors que j’ai vu Lendl s’échauffer et tenter de toucher le bout de ses pieds. En fait il arrivait à grande peine à dépasser ses genoux et je compris qu’il était plus cuit que moi physiquement. Le voir dans cet état me fit l’effet d’une piqure d’adrénaline. Deux heures de bon tennis de ma part suffiraient pour le battre. Je suis resté concentré comme jamais et me suis retrouvé à mener 2 sets à 0. Le souvenir de RG me hanta à ce moment. Mais cela ne fit que décupler encore plus mon énergie. Il était hors de question que je perde à nouveau. Je fis un premier break mais cela ne me suffisait pas, j’en fit un autre pour mener 4-0. Contrairement à 1983 Lendl ne baissa pas les bras mais son retard était désormais impossible à remonter. J’ai finalement gagné 6-3, 6-4, 6-1« .
Malgré sa première victoire en majeur, les choses ne semblaient pas beaucoup changer pour Lendl. Sa série noire continuait: 5 finales de majeur perdues, dont trois consécutives à l’USO. On pouvait sans hésiter affirmer que pour le moment Ivan se prenait le ciment dans les dents….
Prochain épisode (2/3) : Le rideau de fer
Tags: Connors, Lendl, McEnroe
5/3 Djokovic. Gros passage dangereux pour Murray : s’il ne tient pas son service là, Djoko aura l’énorme avantage de servir en 1er dans le dernier set.
Voilà, c’est fait. 2-2. 5ème set.
Bon sang ! Murray menait 40/15 sur son service. Et si Djoko fait un superbe revers gagnant, Murray fait une double-faute et 2 fautes à mon sens non provoquées dans l’échange.
Djokovic va servir en 1er dans le set décisif. Alors à mon avis, si Murray ne tente pas le hold up tout de suite, en tentant le KO surprise en retour, ça sent le sapin pour l’écossais.
Perso, une victoire de Murray ne me déplairait pas en ce sens qu’elle donnerait à Roger de bonnes chances de conserver le numéro 1 pendant 5 ou 6 mois de plus.
Mais sincèrement, je trouve que c’est le Djoker qui a été le plus méritant dans cette finale.
Break Murray.
Incroyable ! Murray réussit à ce stade le hold up avec l’aide du filet, comme Becker contre Lendl en finale du Masters 88.
Va-t-il tenir ?
A ce stade, personne n’a réussi à remporter l’US Open après avoir été mené 2 sets à 0 depuis … Pancho Gonzales en 1949.
Il y a 63 ans ? C’est pas un chiffre rond, c’est nul, autant que l’attente se prolonge.
3-0 Murray, service à suivre.
A propos : stats immondes pour Murray qui a fait 2 fois plus d’unforced errors que de winners. Djoko, lui, a 2 W pour 3 W.
Mon Dieu.
Et le connard de journaliste de sky « roastbeef » tv qui parle d’une des plus grandes finales de tous les temps parce que Murray tient son break.
De 2 choses :
- soit il entend une des plus longues, ce qui devrait être factuellement exact (1988 = 4H43).
- soit il confond plus grande et dernière et a comme beaucoup de ses confrères une mémoire de poisson chirurgien.
Deuxième break Murray. Va falloir ne pas se chier dessus comme au 2àme set.
Voilà. Djoko craque : double break Murray qui mène 3/0. Cette fois c’est à peu près plié.
Et pourtant ça se joue à rien : la balle de Murray qui accroche le filet et casse le rythme de Djokovic dans le 1er jeu du 5ème set. Ca l’a surpris comme un crochet du gauche.
Et m… ! Ca va pas du tout, ça ! Djoko qui réduit l’écart et revient à 1/3.
Vas-y Andy ! Défends la 1ère place de Roger !!!
ça t,a pris 4 heures pour soutenir Andy.
Non, j’avais annoncé dès l’entame du match qu’une victoire de l’un ou de l’autre me conviendrait.
Mais quand je me tape 5H de tennis sur écran, je peux difficilement réprimer mon penchant naturel en faveur de celui qui attaque le plus et crée le plus de jeu.
Pas plié encore. Debreak immediat de Djoko.
1er service-volée de la finale !!! Bravo Djoko ! Tu progresses dans la bonne direction.
En fait, Andy a décidé d’épuiser physiquement Djoko.
3-2. Jusqu’au bout ce sera indécis. Pourquoi c’est pas Nadal ou Fed mon préféré du top 4, je dormirais en ce moment.
Grosse pression sur Djoko qui n’est pas loin de lâcher prise : 2/4 et 0/30.
Mais fais-le bouger enfin !
Murray va servir pour le titre.
J’en reviens pas. Il a appelé le Kiné Djoko.
Et re-double break Murray qui va servir pour le match à 5/2. ROOOODGEUEUEUEUEUERE NUMBER ONE FOR THE SIXTH YEAAAAAAAAAR !
Nath, c’est Murray ton préféré? Je savais pas.
… des quatre, oui.
5-2 et massage pour Djoko. Si Murray perd encore ne serait-ce qu’un jeu, je l’appelle l’anglais.
MP
Le moment est fort! HISTORY.
Hébin voilà c’était pas si dur finalement!
Voilà, c’est fait. Murray remporte son 1er titre du GC à 25 ans, à peu près comme Rafter voici 15 ans.
A défaut d’avoir eu tout au long du match l’attitude offensive qu’il aurait fallu, comme à l’OA, à Wimby ou aux JO, il a eu la très bonne intelligence stratégique de faire le dos rond et de remettre la gomme à la fin du 4ème set pour cueillir à froid le Djoker.
Chacun goûtera par ailleurs le triomphe du clan des beaufs écossais sur le clan des beaufs serbes.
Vous verrez les stats assez affligeantes avec beaucoup plus d’UE que de winners.
Et en tout cas, bonne affaire pour Roger tout ça puisque bien qu’ayant raté son tournoi, il perd moins de points que Djokovic.
On en reparle bientôt.
Bonne nuit aux timbrés qui ont veillé.
Bonne nuit Jerôme. Tu mérite un bon sommeil pour avoir veillé si tard afin de vivre en direct la conservation de la première place mondiale par Roger
BRAVO à Murray. Mission accomplie Lendl!
Je suis content d’avoir changé mon avatar en Andy, d’avoir cru en lui et de l’avoir soutenu en live sur 15LT.
Quant à Murray, c’était bien ici qu’il devait gagner son premier, quatre ans après sa première finale. Pas le match de l’année mais on y est enfin, 4 vainqueurs de GC différents cette année. La dernière fois c’était en 2003, et un Andy s’en était mêlé, déjà.
Andy l’Américain retraité, Andy l’Ecossais titré !
Bonne nuit à tous. Je vais dormir aussi. J’ai déjà fait plus qu’un véritable fan de Murray.
Je suis désolé AxelBob d’avoir rampli « ta page » de mes nombreux commentaires sans avoir commenté ton article. Je ne l’ai pas encore lu. Mais tu es un visionnaire aussi en écrivant sur Lendl aujourd’hui.
Bravo à Djokovic aussi pour être revenu de 2 sets à 0 jusqu’à 2 sets partout.
J’aime le tennis et je vous aime tous.
Bon faut que j’y aille. Je commence par raconter n’importe quoi.
4 vainqueurs différents en GC, on va bien avoir le commentaire qu’il n’y a pas de vraie domination au top ? Comme à l’époque où on commentait la suprématie de Federer parce que le niveau du top était faiblard…
Blague à part, difficile de prendre du plaisir à regarder ces matchs de robots. Les plans de jeu sont quand même franchement semblables. Ennuyeux… Nadal, puis Djokodope et maintenant Murray, on va pas se marrer dans les années qui viennent ! Dommage pour Murray qui a quand même un peu plus de coups dans sa raquette que la moyenne.
Hellooo!!! (je sais pas faire les coeurs)
Je suis allée me coucher après les 2 premiers sets, à peu près tranquille que Murray saurait faire le boulot. Je me disais qu’on verrait du très lourd de la part de Djoko si le vent tombait, ça n’a pas loupé apparemment. Mais je me disais aussi qu’avec deux sets en poche, le niveau, l’expérience et le mental qu’il a maintenant, Murray passerait. Yeesssss !
Bien, je ne sais comment formuler mes sensations, mais sur la partie que j’ai vue, je n’ai pas eu le sentiment de nullité unanimement exprimé ici.
Sur le plan technique, tactique et stratégique, il est évident que le vent à décorner un (b)oeuf a considérablement influencé les options des deux joueurs. Ouiiii Roger-z-et-Rafa ils arrivent mieux à jouer leur jeu dans des conditions venteuses – tant mieux pour eux, mais en ce qui concerne le dernier, c’est son lift qualifié d’immonde qui lui permet d’être corrosif tout en gardant une grande sécurité qui joue et Roger, c’est parce qu’il est Lui, mais étant Lui, il est aussi Unique qu’Omnipotent !
Murray, c’était clair que le plan de jeu initial était :
1) empêcher Novak de rentrer dans le terrain avec des angles pour le faire courir – judicieux, vu qu’il était plus entamé et que le serbe prend la balle plus tôt. Donc, en cas de doute (pas d’ouverture pour contrer), jouer au centre.
2) L’attirer au filet avec des slices courts pour le passer – judicieux car c’est le compartiment du jeu où le serbe est moins à l’aise, qu’il a un excellent lob et qu’en cas de montée double, il est plus fort à la volée.
3) Varier un max les balles, obliger le serbe à travailler sur des balles changeantes pour dérégler le rythme de son lance-balle – ce qui oblige à engager des échanges longs vu la défense hallucinante du cher Nole.
4) Se rappeler qu’il ne doit pas hésiter à balancer des patates en coup droit, croisé ou décroisé – judicieux aussi et enfin, car même si le Nole a drôlement progressé sur le coup droit, ce n’est pas son meilleur.
Le plan de jeu initial de Djokovic, c’était jouer son jeu habituel, idéalement adapté à la surface : très vite, très agressif, très long, tout attaquer, tout relancer.
Le vent a mis des bâtons dans les roues à leurs plans, ce qui a amené Murray à appliquer essentiellement le point 1) mentionné plus haut. Il a tenté le point 2) avec pour résultat beaucoup de balles dans le filet à cause du vent – et pas mal de réussite quand Nole montait. Le 3) a provoqué ces successions de rallyes hallucinants tous les 3 points, parce que le vent « tue » les balles plus travaillées quand on l’a en face, et que Murray s’est rendu compte que Djokovic était beaucoup plus vulnérable que d’habitude dans les échanges du fond (plus de mal à attaquer, beaucoup plus de ratages en longueur). Pour deux raisons : d’abord, il était obligé de lifter pour que ça reste dans le court, et comme il est surtout incisif par la vitesse de ses frappes tendues(prise de balle et temps de traversée ralentis par le vent), ça faisait moins mal que d’habitude ; ensuite, une prise de balle ultra précoce nécessite un placement et un timing millimétrés pour être contrôlée, ce que le flottement de la balle perturbait considérablement. On s’est gaussé de ses appuis, de ses fautes, alors qu’il est déjà remarquable qu’il ait tenu des échanges aussi exigeants alors que le vent l’empêchait de faire les micros-ajustements qui témoignent de son talent (coup d’oeil, temps de réaction) hors norme.
Djokovic a mobilisé à fond ses capacités d’adaptation (plus lifter, beaucoup plus monter apparemment dans la suite du match, changer à la dernière seconde son placement – d’où les chutes en pagaïe), mais en face, il y avait un gars au sang froid remarquable, qui ne se déstabilisait pas des multiples occasions effacées par le serbe, et dont le fond de jeu souffrait moins des bourrasques.
J’ai vu les fautes, les échanges avec 10 coups neutres au centre, mais dans leur contexte, qui les justifiait. Et si on les rapporte au nombre de coups échangés, avec ces deux défenseurs d’une solidité effrayante, je ne serais pas étonnée qu’on ait un ratio coup/faute tout à fait banal. J’ai bâillé, certes, mais j’ai aussi été scotchée, éblouie par l’adresse et l’agilité de Murray et Djoko, et respecté un contrôle mental largement au dessus de tout ce qui barbote au delà de la 5ème place à l’ATP. Leurs courses et leur capacité à mettre dans le court des balles très difficiles – qui sont, vous en conviendrez, des éléments techniques assez notables en tennis dénotent sur ce plan des compétences éblouissante, parmi (eh oui) les meilleures de l’histoire du jeu.
J’ai eu donc envie de dire aux verrues de canapé qui schtoumpf-grognaient non-stop « mais que c’est moche ces ronds et ces fautes directes gniagniagnia initiative » que le spectacle produit, ne leur en déplaise, témoignait d’une sacré classe chez les deux loustics.
A part ça Andy a gagné, ça fait 3 finales que mon wishful prono l’emporte, troop bien !! (4 même si je compte RG, parce que je préférais le 7ème de Rafa au Djokoslam) Objectif Londres !
Ce match ne m’a pas enthousiasmé. Était-ce l’heure tardive? L’absence d’enjeu émotionnel? Le type de jeu auquel je reste fermé? C’est vrai que les conditions de jeu n’étaient pas optimales, et je suis persuadé que ces deux-là auraient servi des mets plus goûteux dans d’autres circonstances.
La classe, oui c’est indéniable. Le combat stratégique, le courage et la résistance de l’un et de l’autre – aucun ne s’est démonté quand ça tournait mal – je les reconnais bien volontiers.
D’ailleurs c’est amusant, en d’autres lieux j’ai défendu la qualité de ce match face à des commentaires en 140 signes qui plaçaient cette finale très bas dans leur estime. Comme si toutes les finales récentes de grand chelem avaient donné lieu à des spectacles de choix. Personnellement, les 4 Djokovic-Nadal m’ont fait le même effet que quantité de films hollywoodiens avec des noms bankables, un scénario bien ficelé, de la testostérone, un succès fou au box-office, et bien peu d’art.
Mais on peut dire qu’on n’a pas aimé. C’est pas une question de schtroumpf grognon. Il y a des purges jouées par Federer, et on peut le dire. Alors là, avec le recul, non, je n’ai pas adoré ça. J’attendais plus de Murray après sa belle saison sur herbe; il m’avait captivé en finale des JO, malgré le non-match; il avait été assez beau à voir jouer. Djokovic lui-même n’a pas été à son meilleur, mais ça on peut le mettre au crédit de son adversaire, c’est sûr!
Dommage pour ce match s’il méritait plus d’attention, car je ne pense pas lui donner une deuxième chance. Ce sera highlights dans quelques jours, pour revoir les beaux points, car il y en a eu! Puis rideau.
ps: la fameuse demi de Rome 2011 entre les deux mêmes personnages principaux, ça m’avait profondément ennuyé aussi. Pas vu leur match en Australie par contre.
C’était très comparable avec leur match en Australie mais ils ont fait moins de fautes directes cette fois.
Hier ils ont joué un peu moins de points aussi: 315 contre 345 à Melbourne.
Il y a eu encore moins souvent de points gagnants qu’à Melbourne: 22,5% contre 27,8% à Melbourne.
Mais les fautes classées comme directes (c’est toujours très subjectif) ont représenté 49,8% des points à melbourne (! les deux premiers sets avaient été affligeants) contre « seulement » 38,4% hier.
A Melbourne, Murray avait marqué deux points gagnants de plus que le Djoker (49-47) mais en commettant beaucoup plus de fautes directes (86-69). Hier, c’était plus équilibré: il a marqué 9 points gagnants de moins (40-31) mais commis 9 fautes directes de moins aussi. Comme il a gagné 5 points de plus que le Djoker, cela veut dire qu’il a réussi à provoquer 5 fautes de plus chez le Serbe..
A Melbourne, seuls les 3ème et le 5ème set avaient été bons…Globalement, j’avais trouvé ce match assez médiocre. hier, c’était mieux quand même je pense.
Hier, à chacun de ce faire son opinion mais ils n’ont jamais joué au même niveau en même temps, sauf au premier set mais il n’était pas bon, avec paquet de fautes directes des deux côtés.
Comme bon point pour ce match je dirais que la tension du premier set et ce long tie-break lui donnent un petit quelque chose.
Il y a d’ailleurs eu des beaux points dans ce tie-break. De grosses fautes au deuxième coup de raquette, également!
(Ça me fait repenser à un détail qui a peut-être joué dans ma perception de ce match: la qualité du streaming n’était pas toujours au rendez-vous, j’ai notamment loupé plusieurs points en fin de premier set.)
Le problème principal de ces affrontements, c’est que Murray et Djokovic, malgré tous les dithyrambes sur la « main » exceptionnelle de l’Écossais et ses variations, sont quand même grosso modo le même joueur.
Alors on peut gloser sur la tactique, ok, mais le style de ces matches produit régulièrement un effet miroir, surtout dans certains longs échanges dans la diagonale du revers.
Antoine peut me rajouter à la liste des personnes annonçant une victoire Serbe sans l’ombre d’un doute. Mais vous commencez à cerner mes talents divinatoires de pronostiqueur. D’ailleurs je ne devrais pas être loin de la dernière place au RYSC (oui encore) avec seulement 2 points …
Au passage, mention au revers slicé de Djokovic, une vraie perle.
La bonne nouvelle est que Murray a gagné.
Cela augmente les chances de Roger pour être numéro 1 en fin d’année.
Maintenant que l’Ecossais a gagné, il peut retourner dans sa filière de looser en GC. On va peut-être arrêter de nous souler avec cette ambiance pro-Murray, comme quoi il le mérite, il est trop fort, et blabla et blabla …
La mauvaise nouvelle est que Murray a gagné et qu’il est insupportable.
Il y a peu de chances que Murray enfile quatre nouvelles défaites en finale d’un GC. une fois le compteur débloqué, quand on a le niveau, on en gagne d’autres. Presque tous les multi vainqueurs de GC disent que le plus difficile est de gagner le premier, surout face à un joueur qui lui en a déjà gagné…Tous n’ont pas la chance de renconter en finale un joueur qui n’a pas non plus gagné et cela fait une sacrée différence parce que là, ils sont à égalité…
Donc Rémy, malheureusement pour toi, tu risques d’en souper avec Andy à l’avenir…
Je doute fort que Murray rejoigne son souriant coach en nombre de GC.
Moi aussi mais il peut sans doute en gagner trois ou quatre…Peut être plus…
A l’US Open, il a manifestement sa chance et il a toujours dit que c’était là qu’il avait sa meilleure chance. C’est là qu’il y est parvenu bien que le court n’était pas bien rapide cette année. mais je pense que sa meilleure chance à l’avenir en en fait à Wimbledon. Il me parait supérieur aux autres sur herbe, Roger excepté. Sur dur, il est au niveau du Djoker quand c’est assez rapide et un peu inférieur quand c’est plus lent. Et puis Nadal n’a pas dit son dernier mot, Roger non plus mais le temps presse désormais.
Là, le premier set, comme on pouvait le pressenir au fur et à mesure qu’il durait, un peu comme lors de la demie de RG en 2011 entre Roger et le Djoker, a été déterminant dans le résulat final. Murray le perdait, il perdait le match presque à coup sûr à mon avis. L’ayant gagné, cela ssurait qu’il n’y aurait pas de vitoire rapide du Djoker et qu’il y aurait match jusqu’au bout. IL a compté double vu que le Djoker s’est tout de suite fait larguer au 2ème qu’il a perdu aussi…Avec deux sets en poche, Murray avait, je pense, deux chances sur trois de gagner.
Je viens de lire l’interview de Murray. Son sentiment dominant est très manifestement le soulagement. Il doutait encore pas mal de ses capacité le matin d’avant la finale et ne voulais surtout pas devenir le premier à avoir perdu cinq finales de suite parce que dit il la suite aurait été vraiment dure. Je me demande même s’il s’en serait remis en réalité. Que serait il arrivé lors de la 6ème ? Finalement, il va peut être avoir une grosse période de décompression mentale, un peu comme Del Po après son titre ou il n’avait plus été capable de jouer correctement jusqu’au Master’s.
Je ne pense pas, DelPo avait 19 ans et bien moins d’expérience que Murray aujourd’hui…
Je pense aussi que Murray a de bonnes chances désormais, déjà parce que Nadal va sans doute se concentrer sur Terre/herbe, et parce que s’il passe la 1/2, l’autre se sera mangé Nadal. Comme Djoko va continuer à s’acharner sur RG, Murray pourra se concentrer sur Wim !
Félicitations à Andy pour ce titre enfin gagné dans la douleur, mais gagné et c’est tout ce qui compte. Il n’aura donc pas battu le record de son entraineur, ni battu (il s’en est fallu de deux minutes) son autre record à savoir disputer la finale la plus longue de l’US Open (Wilander-Lendl en 88). Ce sadique de Lendl comptait peut être sur lui pour effacer ses quatre finales perdues à la suite des tablettes, mais c’est loupé. Un Lendl qui n’a pas apprécié d’avoir été aspergé de champagne dans les vestiaires hier soir d’après ce que je vois. Toujours aussi drole qu’une porte de prison, Ivan…
Cette victoire ne me surprend pas. Je pensais que le Djoker avait un léger avantage, sans plus et que le match se jouerait sur le niveau de jeu et pas sur une différence de mental entre les deux. Murray a, globalement, légèrement mieux joué que Djokopope. Celui-ci était largement surcoté par les bookmakers avant cette finale, sans raison valable à mes yeux.
Andy a fait ce que Roger n’avait pas réussi à faire l’année dernière en demie. Ce dernier avait également empoché les deux premiers sets face à un Djoker qui jouait alors moyennement. N’étant pas fou, il s’attendait à ce que le Djoker se mette à mieux jouer, ce qui est effectivement arrivé, celui-ci revenant à deux sets partout. Prévoyant, Roger qui en avait gardé sous le pied avait su prendre l’avantage dans le début du dernier set mais pas su conclure. Dans un scénario très similaire, Andy a su le faire. En allant me coucher hier soir alors que que le Djoker venait d’empocher le 3ème et menait d’un break dans le quatrième, je pensais que Murray gagnerait quand même. La majorité des cinquièmes sets, dans un match ou l’un mène deux sets à zéro et se fait rejoindre, sont gagné par celui qui a réussi à empocher les deux premiers sets et c’est donc ce qui s’est passé.
Mon inquiétude portait plutôt sur la condition physique de Murray qui avait joué nettement plus que le Djoker durant le tournoi, inquiétude renforcée par le fait que comme Roger l’année dernière, il avait empoché les deux premiers sets en jouant de la même façon que le Djoker: peu de variations et de créativité, très peu de montées au filet, très peu de tentatives de faire monter le Djoker, acceptation d’échanges très longs qu’il gagnait certes la plupart du temps grace à une très bonne longueur de balle. Bref, il essayait de le battre à son propre jeu. Contrairement à ce que qu’écrit Jérome de façon persistante en refusant de voir le moindre changement chez Andy, il n’était pas attentiste, du moins rarement, et menait bel et bien la plupart des échanges durant les deux premiers sets, mais aurait pu en faire cetes plus en montant davantage. Son coup droit tenait aussi très bien le coup aussi. Après, n’ayant plus rien à perdre, le Djoker a haussé son niveau de jeu et pris la direction des échanges forçant Murray à défendre et donc à dépenser plus d’énergie que son adversaire. D’ou mon inquiétude quand à son physique. Mais au final, comme souvent en pareil cas, fatigué par l’effort accompli pour remonter, c’est le Djoker qui a craqué dans le dernier set.
Murray y est donc arrivé sans vraiment utiliser beaucoup de ses qualités, en particulier à la volée ou il est meilleur que le Djoker: il n’est monté que 24 fois (soit moins de 7% des poinst disputés) pour 18 succès, un taux de réussitte de 75% qui montre qu’il aurait pu gagner plus de points en montant davantage quitte à voir ce pourcentage baisser. C’est ce qu’à fait le Djoker qui a pris plus de risques: 56 montées pour 39 points, un moins bon ratio qu’Andy mais plus de points engrangés. Là ou Andy a été le meilleur, c’est sur la longueur de balle qui a empêché le Djoker de faire des points gagnants…Autrement dit des 4 points mentionnés par le post intéressant de Patricia concernant le plan de jeu de Murray, je ne partage que le 4 et, en partie, le 1.
Pas beaucoup de points gagnants dan cette finale: 40 pour le Djoker, 31 pour Murray. Au total, cela fait seulement un peu plus d’un point sur 5. C’est maigre ! Alors que les fautes directes ont été nettement plus nombreuses, 36% des points. Entre deux joueurs qui défendent aussi bien, ce n’est pas surprenant mais azprès trois heures et demie de ce régime et faitgué, le spectacle n’a pas réussi à me tenir éveillé jusqu’au bout..
Bien qu’il y eut quelques échanges spectaculaires, c’est bien le moins alors que 335 points ont été disputés, j’ai trouvé cela assez peu intéressant à regarder: le Djoker est un robot et Murray a essayé de faire à peu près pareil. Exercice de neutralisation réussi mais un sentiment d’ennui certain en ce qui me concerne. Ce n’est pas réjouissant et comme on risque d’en revoir pas mal du même acabit, je ne suis pas sûr d’en regarder beaucoup à l’avenir non plus. Je préfère de beaucou un match entre Roger et Nadal.
Le résultat de cette finale, c’est que l’on a désormais un vrai top 4 et non plus un Top 3 plus Andy qui ne faisait pas vraiment partie du club. 4 GC, 4 vainqueurs différents avec des vainqueurs qui sont ceux que je pensais voir sur le palmarès après Melbourne. Pour moi, la leçon de Melbourne, était en effet que les niveaux à l’intérieur du top 4 s’étaient ressérés et que l’écart avec le reste de la trouper avait plutôt augmenté. Cet US Open est donc plutôt une mauvaise nouvelle pour tous les autres: avec ces 4 types en haut, la probabilité de voir un autre rafler un titre, que ce soit en M1000 et a fortiori en GC, déjà très faible, est devenu encore plus faible, avec Murray qui jouera la victoire dans au moins trois des quatre GC de façon très crrédible. En GC cette année, il a fait mieux que Roger.
A court terme, c’est cepandant une excellente nouvelle pour le Suisse qui a loupé son tournoi: la défaite du Djoker lui laisse toutes ses chances pour demeurer nuémro un un moment et jusqu’à la fin de l’anée s’il joue bien d’ic là. Le Djoker a annoncé aussitôt son intention de le déboulonner mais ce ne sera pas si facile alors que les tournois les plus importants se déroulent en fin de saison en indoor, à une période de l’année ou Roger est habituellement à l’un de ses pics et ou il n’a plus été battu en indoor depuis deux ans…La difficulté est le calendrier avec cette semaine de battement entre Bercy et le Master’s qui a été supprimée. Il faut s’attendre à ses changements impromptus de particpation de Roger en fionction des résulats. Outre le fait qu’il ait globalement très bien joué cette année, avec seulement deux défaites sur le circuit qui sont à ranger au rang des contre performances: contre Roddick à Miami (en cause la fatigue) et contre Berdych ici même (en cause la qualité du jeu de Berdych mais aussi de sa suffisance à mon avis), Roger a bénéficié de circonstances favorbales pour se retrouver numéro un: la terre battue bleue de Tiriac ou tous les autres ont chuté et ou il a réussi l’exercice de patinage artistique, et le fait que ses concurrents se sont neutralisés: Nadal lui a rendu un grand service en battant le Djoker par trois fois sur terre battue, lui faisant perdre des points et Murray vient de faire de même en faisant perdre des points au seul joueur qui peut de façon réaliste le coiffer au poteau en fin d’année…
Sinon, je me rends compte avec horreur qu’alors que j’était sûr d’avoir pris Murray à la CC pour le tournoi, j’avais en réalité pris le Djoker…
[Autrement dit des 4 points mentionnés par le post intéressant de Patricia concernant le plan de jeu de Murray, je ne partage que le 4 et, en partie, le 1.]
Je n’ai vu que les 2 premiers et mon impression était que c’était le plan prévu. Pour le point 2), en une dizaine de jeu, je l’ai vu à peu près 6/7 fois faire monter Djoko, le plus souvent avec succès… C’est suffisamment rare aujourd’hui de jouer court, vu le risque de punition ; on le faisait pour embêter Davydenko, mais comme ici, c’est à double tranchant : au bout d’un moment, le volleyeur pataud leurré au filet s’y sent plus à l’aise. Je n’ai pas vu ça chez Djoko, mais les stats semblent l’indiquer. Surtout que raccourcir les points est une bonne idée quand les conditions sont mauvaises, et qu’il a dû s’en rendre compte. Je ne pense d’ailleurs pas que Murray voulait l’appliquer systématiquement, c’est plutôt le genre de coup pour casser le moral (idéalement avec un lob, grande arme chez Murray) et insinuer le doute. Finalement, avec le vent, c’était moins nécessaire, la météo se chargeant de fruster le Novak.
(sur le fait que Murray aurait dû plus monter, je ne sais pas… Djoko est évidemment excellent en passing et mentalement, ça demande plus de « jus » que de faire jouer, ce qui semblait lui réussir)
Pour les variations, le slice est un outil bien pratique et je pense que Murray y est allé plus mollo que prévu (les premiers jeux, il variait énormément – en passant « ça joue à deux à l’heure » et « les ronds horribles » sont souvent des indices de tentative de varier la consistance des balles chez des joueurs qui n’ont pas les atouts offensifs de Doudou), après plusieurs fautes directes en slice dans des échanges longs ou des points importants. J’ai lu qu’ils ont énormément slicé par la suite(surtout Djoko dont ce n’est pas trop la tasse de thé), je pense plus à l’initiative du second, puisque ses contre habituels étaient plus hasardeux.
Sur les points gagnants et les fautes directes : je pense que tout comme le match honni (pas vu la finale de l’AO), il y a un effet trompe l’oeil, si on prend en compte le nombre d’échanges de plus de 25 frappes auxquels on a assisté.
En fait, même sur les deux premiers sets, je n’ai pas souvenir qu’Andy ait fait monter le Djoker, sinon très très épisodiquement mais les impressions sont parfois trompeuses, tu as peut être raison. Pas le souvenir non plus de l’avoir vu réussir un lob gagnant et vu le vent, c’était difficile des deux côtés du court. En ce qui concerne les variataions, finalement j’ai l’impression que nous nous rejoignons: Murray n’a pas vraiment joué en varitaion hors le tout début du match. C’est l’impression dominante que j’ai eu assez vite: il jouait beaucoup trop comme le Djoker.
Celui-ci a beaucoup plus slicé qu’à l’ordinaire et je pense que c’était essentiellement à cause du vent (hors les cas ou débordé, il n’y a pas moyen de faire autrement): devant frapper la balle en reatrd coté revers quand le vent la ralentissait et qu’elle était alors basse, il a souvent répliqué avec un slice de revers plutôt que de frapper avec un fort risque de l’envoyer dans le filet ou hors limites. Mais son slice de revers n’est pas bon, moins bon que celui de Murray en tout cas. Il n’a pas fait de fautes dessus mais il a permis à Murray de souffler ou d’attaquer selon les cas…
Il y a eu beaucoup d’échanges très longs: plus de 20 frappes, parfois 30 et même un point à 54 coups en début de match (point perdu par Murray qui a remporté la plupart de ces échanges très longs), un recaord pour le tournoi.6 des 20 rallyes les plus longs du tournoi ont eu lieu durant ce match….Personnellement, je préfère les échanges courts. Très rarement ils ont réussi à prendre l’autre à contrepied…
Ce n’est pas qu’ils jouaient mal, mais un match ou il n’y a pas d’opposition de style et qui de surcroit oppose deux joueurs qui sont excellents en défense peut difficilement donner autre chose que ce à quoi nous avons assisté. Cela peut être d’un très bon niveau, et le niveau était là mis à part au début du match ou il y avait vraiment beaucoup de fautes des deux côtés, mais cela ne m’enthousiasme guère, faute d’opposition de style.