Quand Ivan rime avec ciment (3/3)

By  | 20 septembre 2012 | Filed under: Histoire

Ivan aime New York et l’Amérique le lui rend bien. Le riant Tchèque fut non seulement finaliste neuf fois de suite au Madison Square Garden, mais disputa surtout huit finales consécutives à Flushing Meadows (pour trois titres). Retour sur son parcours lors de ces huit éditions.

  • 1988-1989 : La chute du mur d’Ostrava 

Après deux années riches en titres, 1988 sera l’année de la disette pour Ivan Lendl, qui va de désillusion en désillusion. Tout d’abord, il se fait à nouveau bouter hors d’Australie par Pat Cash en demies, sur le score de 6/4 2/6 6/2 4/6 6/2 (décidément, l’Australien n’en finit plus de se venger de l’US Open 1984). Arrivé en grand favori pour le titre à Roland-Garros, après ses victoires à Monte-Carlo et Rome, il bataille quatre sets acharnés contre un John McEnroe retombé hors du Top 20 mondial (6/7 7/6 6/4 6/4) avant de se faire éliminer en quarts, à la surprise générale, par le Suédois Jonas Svensson en trois sets (7/6 7/5 6/2) !

Il atteint bien les demies à Wimbledon, mais c’est pour mieux y servir de punching-ball à Boris Becker qui le renvoie à ses études de l’art de jouer sur gazon (6/4 6/3 6/7 6/4). Il coule ensuite à pic à Stratton Mountain, perdant au deuxième tour face à l’obscur Roger Smith, des Bahamas (150e mondial), sur le score de 6/2 6/3 ! Sa victoire à Toronto, sans perdre le moindre set, lui permet de retrouver des couleurs et surtout son statut de favori avant d’aborder l’US Open dont il est le triple tenant du titre.

Son principal rival pour la victoire sera l’homme de l’année et dauphin au classement, Mats Wilander. Ce dernier a jusque-là réalisé la parfaite saison du franc-tireur : il tire peu de balles, mais fait mouche à chaque fois. Il n’a remporté « que » quatre tournois, mais quels tournois : l’Open d’Australie face à l’enfant du pays Pat Cash (6/3 6/7 3/6 6/1 8/6), Key Biscayne, considéré à l’époque comme le « cinquième Grand chelem », face à l’enfant du pays Jimmy Connors (6/4 4/6 6/4 6/4), Roland-Garros face à l’enfant du pays Henri Leconte (7/5 6/2 6/1) et Cincinnati face à Stefan Edberg (3/6 7/6 7/6). Médiocre dans les tournois mineurs (souvent éliminé au deuxième ou au troisième tour), Mats réussit à hisser son niveau lors des grands rendez-vous pour rafler la mise.

Comme en 1987, les deux rivaux se retrouvent en finale pour l’explication au sommet, avec pour enjeu rien moins que la place de n°1. Sentant venu son moment, le Suédois ne rate pas le coche et réalise ce jour-là un des meilleurs matchs de sa carrière, alliant constance, patience et agressivité au filet. Wilander prend le meilleur départ en empochant une première manche soporifique 6/4 (avec plusieurs échanges dépassant les 30 coups) et menant 4-1 dans la deuxième. Lendl se rebelle pour remporter le set 6/4 mais l’éclaircie ne dure pas longtemps. Wilander reprend l’avantage en remportant le troisième set et menant 4-3 service à suivre au quatrième, mais Lendl refait à nouveau son retard pour égaliser à deux sets partout. Mené 0-2 au cinquième, il réussit à nouveau à recoller au score et mener 3-2 mais Wilander est trop solide et multiplie les attaques au filet. Mats réalise le break décisif au 7e jeu et ne le lâche plus pour conclure 6/4 au bout de 5h de jeu, et atteindre enfin la place de n°1 tant convoitée.

Après trois ans de règne, Lendl perd à la fois sa place de n°1 et son trône à New York. Un malheur ne venant jamais seul, Ivan cède en novembre le dernier joyau de son ex-empire colonial : aidé par la bande du filet sur la balle de match, Becker le dépossède (là encore après trois ans de règne) de son titre au Masters sur le score de 5/7 7/6 3/6 6/2 7/6. Après avoir régné pendant deux ans en patron, l’ami Ivan se retrouve en caleçon…

Piqué au vif, le Tchèque se rebiffe en 1989. Il commence l’année en trombe en remportant l’Open d’Australie face à son souffre-douleur préféré, Miloslav Mecir (6/2 6/2 6/2), reprenant par là-même la première place mondiale. Mieux, il enfile les victoires en remportant les tournois de Scottsdale, Key Biscayne, Forest Hills et Hambourg. Mats Wilander s’étant complètement éclipsé, Ivan est logiquement l’archi-favori de Roland-Garros. Cependant, alors qu’il menait tranquillement 2 sets à 0 face à l’espoir américain Michaël Chang en huitièmes, Ivan se fait incroyablement éliminer par ce petit bonhomme perclus de crampes, sur le score de 4/6 4/6 6/3 6/3 6/3 !

Surmontant la désillusion, Ivan retrouve des couleurs sur gazon. Il y remporte enfin son premier titre, au Queen’s, et atteint sur sa lancée les demi-finales de Wimbledon, où il mène 2 sets à 1 contre Boris Becker et semble enfin en mesure de terrasser l’Allemand… quand la pluie renvoie tout le monde aux vestiaires. Au retour sur le terrain, la donne a complètement changé et Boris domine impitoyablement un Lendl dépité grâce à un festival de retours et coups gagnants pour l’emporter (7/5 6/7 2/6 6/4 6/3).

Malgré ce nouveau coup de massue sur le crâne, Lendl digère bien la défaite en remportant son seul tournoi de préparation à Montréal, écrasant en finale McEnroe (6/1 6/3) et se posant à nouveau en principal candidat au sacre à New York. A part une petite frayeur contre Chesnokov en huitièmes (6/3 4/6 1/6 6/4 6/3), Ivan dispose aisément de tous ses concurrents, y compris Andre Agassi qu’il liquide en demies sur le score de 7/6 6/1 3/6 6/1. Une nouvelle fois, il retrouvera en finale Boris Becker, lauréat à Wimbledon après y avoir éliminé le Tchèque quelques semaines plus tôt. Becker, lui, ne doit qu’à la bande du filet d’être encore dans le tournoi. Il survit en effet à deux balles de match contre lui au deuxième tour face à Derrick Rostagno : sur la première, l’Américain rate sa volée; sur la deuxième, sur un faible passing de Becker, Rostagno n’a plus qu’à pousser la balle dans le court mais celle-ci touche la bande du filet et surprend complètement l’Américain qui en met sa volée dehors ! Béni des dieux, Becker connait ensuite un parcours plus tranquille et élimine Mecir, Pernfors, Noah et Krickstein pour atteindre la finale.

Le premier set est assez décevant, les deux joueurs faisant beaucoup d’erreurs et tenant sans problèmes leurs engagements. Tout change au tie-break, quand Becker hausse subitement son niveau de jeu pour remporter 5 points consécutifs… et le set avec. Au lieu de se libérer, l’Allemand retombe pourtant dans ses travers et se fait complètement dominer par un Lendl plus solide et régulier (1-6). Bien que souffrant apparemment de crampes à la cuisse gauche – qui ont requis l’intervention du masseur – Becker réussit le hold-up parfait et remporte la troisième manche. Si Lendl se détache 2-0 dans le quatrième set, Becker renverse complètement la vapeur en breakant deux fois le Tchèque. Refusant la défaite, Ivan recolle à 4-4 et pousse à nouveau l’Allemand au tie-break. Mais comme dans la première manche, Becker élève son niveau de jeu et sert le feu. Il termine le match sur un ace et un service gagnant (7/6 1/6 6/3 7/6).

Ironie du sort, après avoir barré par trois fois Ivan Lendl sur la route du titre à Wimbledon, Becker est donc l’homme qui mit fin à ses deux séries new-yorkaises, au Madison Square Garden puis à Flushing Meadows. Jamais plus Ivan n’atteindra de finale au Masters ou à l’US Open après ses défaites de 1988 et 1989 face à l’Allemand. Et on ne le savait pas encore, mais sa défaite en quarts à New York en 1990, venue d’un jeune Américain qu’il avait pris sous son aile, un certain Pete Sampras, sonnera comme une passation de pouvoir…

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128 Responses to Quand Ivan rime avec ciment (3/3)

  1. Jérôme 22 septembre 2012 at 13:34

    Contrairement à toi, je pense que Lendl a un immense mérite parce qu’il a eu à affronter tout au long de sa carrière une concurrence de folie. Il a commencé à l’époque de la domination de Borg et terminé à celle de Sampras, Courier, Agassi et j’en passe.

    Avec les matériels de l’époque, les conditions de jeu, hormis sur TB, étaient beaucoup plus favorables aux attaquants serveurs-volleyeurs qu’aujourd’hui.

    On ne peut pas reprocher à Lendl d’avoir perdu 2 fois en finale et 5 fois en demi à Wimbledon à l’époque où il y avait Mac Enroe, Cash, Curren, Becker, Edberg et Ivanisevic. Ce serait comme reprocher à Federer d’avoir perdu 5 fois à RG devant Nadal.
    Ni lui reprocher d’avoir perdu en 5 sets à RG 1981 contre Borg.
    Ni d’avoir perdu à l’USO en 1984 contre Mac ou en 1989 contre Becker. Ni même en 1988 où Wilander à joué un match incroyable.
    Ni a l’OA 1991contre un Becker en fusion à partir du 2eme set.

    Ce que le chicken n’aurait jamais du perdre, c’est USO 82 et 83, AO 83 et RG 85.

    • Antoine 24 septembre 2012 at 09:21

      Cela aurait quand même fait 4 de plus, soit 12 GC..On n’en parlerait pas de la même manière…

  2. Remy - Karim d'Or RYSC RG-UO 22 septembre 2012 at 14:05

    McEnroe, Ldendl, la modernisation du tennis, très bon reportage ici : http://www.youtube.com/watch?v=-hdFuOBQF4Q

  3. MarieJo 22 septembre 2012 at 16:53

    l’aventure de monfils s’est arrêtée, Seppi qu’il avait toujours battu jusqu’ici a finalement su profiter de la fatigue qui a finit par gagner Gaël « i’ll be back » !
    en tout cas il fait quand même une très belle saison l’italien, un titre à belgrade, 1/8 à Roland, 1/4 à rome, une finale ici, et il amène un point pour remettre l’italie dans le groupe mondial. pas dégueux, surtout que fognini est lui aussi en finale cette semaine à st petersbourg…

    oh nikolay qui se prend une bulle contre Tsonga :roll:

    • William 22 septembre 2012 at 17:01

      Ouep, belle saison et des beaux matchs contre les meilleurs : Federer à Dubaï et Djokovic à Roland. Plutôt agréable à voir jouer et il s’exprime sur toutes les surfaces.

    • Guillaume 22 septembre 2012 at 17:33

      L’air de rien, ils ont 6 joueurs dans le Top 100 : Seppi 25e, Fognini 47e, Bolelli 75e, Cipolla 78e, Lorenzi 83e, Volandri 89e.

      Avec les 3 premiers nommés + pas mal de permutations possibles en double avec aussi Bracciali, sur le papier il y a de quoi se stabiliser dans le groupe mondial.

      • Kaelin 23 septembre 2012 at 14:22

        Flavio Cipolla…. lui c’est encore pire que Simon question optimisation incroyable de son potentiel tant il part avec des désavantages. Désolé les gars mais le tennis rital, j’ai vraiment du mal… Autant Seppi, Fognini (encore que c’est tellement un gros branleur que j’ai du mal) et Bolelli que j’aime vrmt bien mais qui ne confirme pas les espérances placés en lui, ça passe vite fait que les 3 derniers cités piquent les yeux!

        • Guillaume 23 septembre 2012 at 19:42

          Tu n’aimes ni Paire, ni Cipolla, ni Fognini… J’ai compris : tu détestes l’amortie !

    • MarieJo 22 septembre 2012 at 17:42

      toutafé william, j’étais là pour le djoko seppi, et il jouait très juste avec un minimum de déchet, djoko le laissait souvent prendre les commandes des points, et en contre long de ligne il a été très bon ce jour là… par contre la pression de gagner c’était trop, et djoko est passé tout juste…

  4. William 22 septembre 2012 at 17:28

    Et un set partout avec un Davydenko qui fait le double break grâce à une double de la Tsong.

  5. William 22 septembre 2012 at 17:32

    Si Nikolay se qualifie pour la finale et remporte le titre demain, cela fera au moins un titre de gagné par an depuis 2002 !

    • Guillaume 22 septembre 2012 at 17:34

      Si Nikolay se qualifie pour la finale, Julien Boutter se jette ce soir dans la Moselle.

    • MarieJo 22 septembre 2012 at 17:38

      :lol: :lol: :lol: !

  6. MarieJo 22 septembre 2012 at 17:48

    quand davydenko joue bien c’est quand même un super joueur, il contre à merveille long de ligne ou court croisé, je suis contente qu’il ait scalpé quelques tops pour se faire un beau palmarès…
    par contre aujourd’hui le service passe par le bon et le mauvais !quelle flopée de doubles !
    je ne le sens pas jo, ou alors davy va s’autodétruire sur la fin du match, parce que là, il n’arrive plus à faire la différence jowi, ce qui est très embêtant après avoir raté autant de balles de break !

    boutter serre les dents, j’en suis sûre !

    • MarieJo 22 septembre 2012 at 18:05

      un peu plus tendu, le russe offre le break sur une volée liftée ratée…
      je sens que boutter va pouvoir décompresser avec une bière d’ici peu…

  7. MarieJo 23 septembre 2012 at 16:42

    http://www.fft.fr/actualites/fil-d-infos/moselle-open-mahut-et-roger-vasselin-montrent-la-voie

    mahut a envie de tenter le double à fond, c’est presque un peu dommage que sont choix soit si tardif, il aurait sans doute pu prendre cette décision il y a au moins 1 an ou deux…
    la rumeur dit qu’il choisirait un gaucher, un sorte de co-goat, bref si cela se fait, antoine va avoir sa paire de goat-caché co-goat faire un GC en 2013 :)

  8. MarieJo 23 septembre 2012 at 16:47

    seppi est sur la voie romaine de veni vidi no vici !
    tout comme fognini qui a perdu sèchement à st petersbourg contre un premier titré klizan, le week end italien prend le bouillon !
    jo en mode pif paf bang zut, ouais paf paf !

  9. MacArthur 23 septembre 2012 at 17:01

    Waooooh quel enthousiasme ici en ce début de saison indoor!

    En réalité, c’est la saison la plus ennuyeuse de l’année. Avec ces joueurs paresseux qui ne peuvent maîtriser les conditions extérieures qui revivent. Des brutes qui n’ont que deux coups dans leur raquettes: le service et le coup droit. Quand tu ajoutes a tout ça des hangars mal insonorisés comme cadre de jeu, tu te demandes quand même si le spectateur prend réellement plaisir à regarder ce tennis-là, au-delà des applaudissements patriotiques comme c’est actuellement le cas entre Tsonga et Seppi.

    Je reviens de mon tennis dominical en indoor pour la première fois depuis la fin de l’hiver. Je viens de me prendre un 6-2 6-2 sans bavure, en juste une heure, par un adversaire qui, durant tout l’été, n’a jamais réussi à me prendre un set que ce soit sur synthétique, dur ou terre battue, en outdoor. Une brute qui n’a fait que servir et envoyer des patates en coup droit. Quand je pense que ce sera ça mon plaisir jusqu’en mai-juin 2013…

    • Jeanne 23 septembre 2012 at 17:25

      Désolée pour toi. Je n’aime pas beaucoup l’indoor, à quelques chefs-d’oeuvre près comme le Becker Sampras des légendes (même s’il y avait des averses d’aces et de services gagnants). Oui la surface dope les brutes. Et du top 4, il n’y a que Federer qui joue super bien, les autres ont des errements. Donc en gros ça donne Federer et les brutes.

      Heureusement qu’il n’y a pas de Grand Chelem indoor, ça serait probablement ennuyeux.

      Je n’ai pas vu la finale de Metz (ni aucun autre match du tournoi). L’Equipe parle d’un Seppi « apathique et résigné ». Sans doute trop dur de vaincre deux adversaires, un top 10 aux pouces surexcités et le public. J’imagine que Gaël et Antoine avaient pas mal scié le Seppi.

      • MacArthur 23 septembre 2012 at 17:36

        Salut Jeanne. Je caricature un peu mais c’est vrai qu’il peut y avoir de très bon matchs en indoor. Federer lui, il est inclassable. Il joue bien partout et sa palette technique est quand même à des années lumière de la majorité des autres joueurs. J’espère ne pas voir un GC en indoor in my lifetime.

        Pour Metz, c’est vrai que Seppi n’a pas été flamboyant. Mais quand tu vois que Tsonga fait quasiment 100% en points gagnés derrière sa première balle (25/26)….

        • Guillaume 24 septembre 2012 at 10:39

          J’aime pô l’indoor. Le tennis n’est pas fait pour être joué en indoor. C’est moche, l’indoor. Moche, sombre et déprimant.

      • Jeanne 23 septembre 2012 at 22:07

        25/26 ! Ça c’est de la Tsongue super Bueno, qui balance généreusement des Kinder. Pas génial au niveau spectacle. J’espère que Seppi va progresser, il a vraiment montré de belles choses cette saison.

    • Sylvie 23 septembre 2012 at 17:48

      J’ai un peu suivi Metz car n’ayant plus le droit de jouer au tennis pour l’instant ni de pratiquer aucun sport, je m’occupe comme je peux en dehors des heures de boulot. J’ai bien aimé la demie entre Jo et Davy car, hormis le premier set, c’était assez accroché, mais cette finale était sans intérêt aucun, l’écart entre les deux étant trop grand. Tant mieux pour Tsonga qui peut conserver un titre sans réelle opposition.

      • Jeanne 23 septembre 2012 at 22:11

        C’est toujours ça de pris, il joue gros au niveau comptable sur la saison indoor. Il me semble qu’il était N°2 aux points sur la fin de saison derrière Federer

      • Sylvie 23 septembre 2012 at 22:22

        Il a une finale à Bercy et une aux masters à défendre déjà

    • Colin 23 septembre 2012 at 19:48

      « Quand je pense que ce sera ça mon plaisir jusqu’en mai-juin 2013 » Calice, c’est sacrément long l’hiver par chez toi MacArthur!!! Tu habites dans le grand nord? Chicoutimi? Trois-Rivières? Gaspé?

      • Nath 23 septembre 2012 at 20:42

        J’ai choisi une des 3 nommées pour jeter un coup d’oeil sur wiki-notre-ami et je suis tombée sur ça dans la rubrique climat : « La plus basse température observée fut de -41,1 °C le 24 janvier 1976 et la plus haute de 36,1 °C le 1er août 1975. »
        Ceux qui vivaient là-bas se sont pris -77,2° en 5 mois et 23 jours !

        @Robert : J’attends d’être un peu plus au calme pour lire cette dernière partie, mais « le temps des pilules amères » et « le rideau de fer s’abat sur Flushing Meadows » m’ont déjà appris plein de choses. Si je ne devais regarder que 2 vidéos (une gagnée et une perdue par le riant Tchèque), que me conseilles-tu parmi celles que tu as sélectionné ? (les 3 parties confondues)

        • Robert "AxelBob" 23 septembre 2012 at 21:57

          de ses 3 victoires, celle de 85. De ses nombreuses défaites, celle de 83

  10. Coach Kevinovitch 23 septembre 2012 at 23:35

    Dernier acte de la trilogie d’Ivan Lendl avec son tournoi: l’US Open.

    Je lis plus haut qu’Ivan Lendl travaillait son tennis….mais il travaillait sans doute moins que le font actuellement celui qui a pris son record de finales en Grand Chelem ainsi que tous ses collègues.

    Je lis plus haut qu’Ivan Lendl a dominé uniquement lors de la seule fenêtre disponible sans grand concurrent durant les années 1980. La réalité est tout autre et cette trilogie l’a brillamment démontré. De 1980 à 1984, Ivan est déjà le gotha (il est même numéro 1 mondial) mais il a un blocage mental qui s’explique par un complexe d’infériorité que ressent lui qui vient de l’est vis à vis des occidentaux. Il est roi sans couronne. De 1985 à 1987, il est assez mûr pour être le grand patron et il ne s’en prive pas. A partir de 1988, Lendl a 28 ans, il est dans le top 5 depuis 1981 donc il a déjà tapé dans ses réserves physiques et mentales. Le blocage mental étant caduque depuis longtemps, il demeure capable de gagner un GC « syndical » en 1989 et 1990 mais le temps fait son oeuvre donc en finale de l’US Open, il coince face à deux joueurs qui font la saison de leur vie.

    Je lis plus haut qu’Ivan Lendl l’ancien record de Lendl est risible même si l’un des plus sinistres détracteurs d’Ivan Le Terrible a eu la présence d’esprit de le réhabiliter. J’irai même plus loin en disant qu’il était inévitable vu la variété des finales. A une époque où les surfaces étaient distinctes et les spécialistes nombreux, faire au moins deux finales partout, au moins trois finales sur chaque surface, c’était un exploit à double tranchant car le risque de perdre plus de finales d’en gagner était très grand.

    Je lis plus haut qu’Ivan Lendl est condamné à la pendaison pour la manière avec laquelle il a triomphé et le fait qu’il ait inspiré des nombreux joueurs. Or il serait plus malin de le remercier: S’il n’avait pas inspiré et incité de nombreux tacherons à jouer à la Lendl, l’esthétisme qu’on associe à un certain bâlois ressortirait moins. S’il n’avait pas inspiré les générations futures à travailler son tennis, ce même bâlois serait resté le dilettante qu’il était (un peu) et ne serait jamais devenu le GOAT qu’il admire tant.

    • Bapt 24 septembre 2012 at 00:34

      Sacré Kevin !

      Quelle science de la défense ! Quelle plaidoirie !

      Je suis tout à fait d’accord avec toi : je ne vois pas pourquoi on se pâme quand on constate les progrès de Federer en revers à la suite d’un gros travail et l’on décrie ceux vingt cinq ans plus tôt de Lendl.

      À croire que tout le monde a fini par accepter comme normale et positive la norme qu’a posée Lendl dans les années 80 tout en refusant d’étendre cette acceptation de manière réotractive au tchèque. Le travail est pour moi plus une vertu que le dilettantisme. D’un point de vue sportif, il est plus méritoire de bosser sa volée et son revers que de sniffer des rails de coke comme Mc Enroe.

      Pour finir, le portrait tracé de Lendl par beaucoup ressemble à celui d’un tâcheron laborieux. Un espèce de super Muster en plus polyvalent. Or c’était loin d’être le cas. Lendl avait peut-être une sale tête et une vilaine mentalité (encore qu’à nuancer), mais c’était un joueur qui, en fin de carrière, savait faire un peu près tous les coups du tennis. Il était capable de transformer sa manière de jouer de manière drastique selon les surfaces avec quand même pas mal de réussite : le Lendl de l’indoor n’était pas celui de la terre battue ni du gazon de Wimbledon.

      Pour finir, il avait un gestuelle que je trouvais élégante, des deux côtés. Et j’aimais bien son geste au service malgré un lancer assez haut qui pouvait le pénaliser. On a beaucoup raillé sa maîtrise du filet et sa raideur sur les demi-volées, mais durant son match contre Becker en demi de Wimbledon en 1989, elles ne m’ont pas trop fait rigoler, moi qui supportais l’allemand.

      Lendl n’a absolument pas été un fléau pour le tennis mondial, tennis qui d’ailleurs est resté intéressant même en 1985, en 1986 ou 1987. En tout cas, bien plus à mes yeux que les années 20010 ou 2011 par exemple.

      Le fait qu’il ait été capable, vieillissant de battre ou poser des problèmes à des champions en pleine maturité comme Becker (victoire à l’US open 1992 contre l’allemand alors qu’il a trente deux ans) ou Edberg (victoire contre le numéro 1 mondial à l’OA en 1991 et match très très serré perdu contre Edberg à l’US Open 1992) en dit long sur son énorme niveau global. Quatre ans plus tôt il a fallu un Wilander en phase « petit chelem » pour vaincre très difficilement à l’US Open un Lendl assez moyen depuis le début de l’année. On imagine la marge qu’il avait. Il y a des défaites qui sont parfois flatteuses pour le vaincu même si elles sont désagréables à vivre évidemment.

      Et pour finir, certaines des finales de Lendl gagnées ou perdues restent d’excellents moments de tennis, notamment celle du Masters 1988.

    • Jérôme 24 septembre 2012 at 08:48

      Bapt, si Mac Enroe snifait des rails de coke, voire prenait des doses de cheval de stéroïdes à l’insu de son plein gré, Lendl à pour sa part été le 1er champion professionnel à apporter au tennis l’usage tellement intense qu’il en était visible pour le spectateur lambda du dopage intensif, méthodique et scientifique.

      Moi qui ai subi Lendl tout au long de sa carrière, ce qui me rebutait le plus chez Lendl, ce n’était pas tant son style heurté (tiens, tiens!) ni sa manière lâche d’allumer l’adversaire monté au filet et son choix de jouer le méchant que le fait qu’il suintait visiblement la chimie par tous les pires de la peau, exactement comme les athlètes des pays de l’est dans les années 80.

      Enfin, je relève une monstruosité : la comparaison complètement farfelue qui a été faite entre le revers de Lendl et celui de Federer.

      Contrairement à Lendl qui au début des années 80 jouait énormément des revers slicés neutres tant il craignait de mettre un revers à plat dans les bâches et qui a du énormément bosser pour se construire un revers solide, Federer à toujours eu un revers très performant. La seule chose que Fed ait du bosser, c’est comment améliorer son revers sur les gros coups droits liftés de gaucher à frapper au dessus de l’épaule.

      • Bapt 24 septembre 2012 at 14:49

        Sur le dopage de Lendl, il est possible… probable… voire certain. Mais si c’est ça ton critère de détestation d’un joueur, il va falloir faire tomber des idoles et sans doute tout le top dix/vingt/trente actuel. Coach a dit tout ce qui avait à dire sur la chimie qui venait de l’Est. À mon humble avis, je ne pense pas qu’avec la chute du socialisme réel dans les pays de l’Est, on ait pu constater une baisse de la médicamentation bien au contraire.

        Quant à l’allumage au filet, c’est à mon avis bien moins grave en terme de respect pour l’adversaire que de se faire faire une piqûre dans le pied au milieu d’une finale. À moins d’avoir une morale d’hypocrite… 

        Pour la monstruosité sur les revers de Lendl et de Federer, ça doit être ton approche religieuse de Federer qui te fait hurler au scandale. Je n’ai fait que comparer la démarche de travail et non les points de départs et d’arrivée.
        Par ailleurs, si Federer avait un revers si bon à l’origine, c’est évidemment car il y avait aussi du travail, mais plus tôt. De nos jours, on ne peut plus se pointer sur le circuit avec un revers à la Lendl période 1981-82 (en 1984 c’est déjà nettement mieux). Encore une avancée (en partie) due à Lendl !

    • Jérôme 24 septembre 2012 at 09:03

      Ah ! J’oubliais, Coach.

      Les personnes qui, comme moi, vomissaient Lendl n’ont jamais attendu de connaître Federer pour ce faire. J’ignorais alors tout de Federer qui n’avait d’ailleurs encore jamais touché une raquette, et même commençait tout juste à marcher, que j’exécrais déjà Lendl. Déjà à l’USO 82, ma conviction anti-Lendl était solidement ancrée. Et pourtant je n’étais alors fan ni de Mac Enroe ni de Connors.

      Lendl a réussi ce tour de force, par la répulsion qu’il suscitait, de faire d’une grande partie des spectateurs des fans de … Wilander, allégorie vivante du combat d’Ulysse contre le cyclope. Et pourtant, objectivement, qu’est-ce que le tennis de Wilander pouvait (hormis finale de RG 85 et de Flushing 88) être chiant ou soporifique !

      • Patricia 24 septembre 2012 at 09:27

        En résumé, les principaux reproches faits à Lendl sont donc injustes, à l’aveu même de ses plus fervents détracteurs : ils se sont réjouis des victoires d’adversaires au jeu plus chiant que lui (Chang, Wilander), et l’ont haï parce que son aura, tout comme sa nationalité, incarnait à merveille un dopage hyptothétique pratiqué de façon avérée par son antithèse !

        Vu mon âge tendre à l’époque (et le fait que je ne suivais pas le tennis), j’honnissais pareillement la sale gueule et la domination de Lendl sur des adversaires beaux et blonds, ou black et funky, ou petits garçons perdus dans leur short… Je ne pouvais pas non plus pifer Becker parce qu’il ressemblait à un cochon dodu, avec ses cils roux, et que son arme principale était le service (ce qui n’est pas équitable car l’autre ne peut même pas jouer). C’est humain, mais il n’y a pas de quoi minimiser la réussite du sinistre Tchèque…

        J’ajoute que sur le plan de la sportivité, malgré ses allumages, il me semble nettement moins odieux que Connors et MacEnroe (mais je reconnais qu’il est 100 fois meilleur pour un casting du rôle de traître ou de savant maléfique).

        • Jeanne 24 septembre 2012 at 10:53

          « Je ne pouvais pas non plus pifer Becker parce qu’il ressemblait à un cochon dodu, avec ses cils roux »
          Excellent ! Ses cils aussi m’ont mise très mal à l’aise.

    • Antoine 24 septembre 2012 at 09:38

      Je lis plus haut qu’il y aurait des joueurs aujourd’hui qui bosseraient encore plus que Lendl. Cela ma parait aussi probable que si l’on me disait que les mineurs aujourd’hui réussissent tous généralement à battre le record d’extraction de charbon du regretté Stakhanov. Ivan a montré la voie, les autres ont suivi mais je doute fort qu’il y en ait qui en fassent plus que Lendl.

      Je lis plus haut que Lendl aurait souffert d’un complexe d’infériorité vis à vis des occidentaux parce qu’il venait d’un pays de l’Est. Je transmets aussitôt cette supposition à son ex-compatriote Martina Navratilova pour lui demander ce qu’elle en pense.

      Je lis également plus haut que l’on parlerait d’un prétendu record de Lendl à propos du nombre de ses finales. Mais l’objectif quand on participe à un tournoi, ce n’est pas d’aller en finale mais de gagner le titre. Un record de finales n’est pas un record, c’est une statistique et l’on n’en parle que lorsque le nombre de finales gagnés est insuffisant sinon on parlerait aussi du record de finales de Roger. Mieux vaut avoir été une seule fois en finale et l’avoir gagnée plutôt que d’y aller plusieurs fois et les avoir toutes perdues. Rosewall est allé 4 fois en finale de Wimbledon ce que peu de joueurs ont fait. Que retient on ? Non pas les 4 finales de Rosewall, mais le fait qu’il n’a pas réussi à remporter le titre (en dépit de ces quatre finales). C’est peut être injuste mais c’est comme cela.

      Je lis aussi plus haut que ce prétendu record de finales- comprendre finales perdues- était quasiment inévitable (mais dans ce cas, pourquoi évoquer ses origines est européennes pour justifier ses défaillances mentales ?) vu la vérité des surfaces de l’époque. J’écris aussitôt à Pete Sampras pour lui en demander ce qu’il en pense, lui qui en a gagné 14 sur 18.

      Lendl n’est pas condamné à la pendaison pour avoir inspiré de nombreux tâcherons. S’il n’avait pas été là, d’autres l’auraient fait et nous aurions tout autant de tâcherons sur les courts. Il a simplement été précurseur. Il est simplement condamné pour l’exemple, pour avoir démontré le premier que le crime payait. Si Vilas avait eu plus de succès, c’est Vilas qu’il aurait fallu pendre. Cela tombe sur le riant Ivan. Pas de bol…c’est peut être injuste mais c’est comme cela.

    • Remy - Karim d'Or RYSC RG-UO 24 septembre 2012 at 09:59

      Belles défenses de Coach et Bapt, mais c’est trop gros ça ne prend pas.
      Ensenser Lendl pour descendre McEnroe et Federer, c’était osé :D

  11. Jeanne 24 septembre 2012 at 02:24

    Deux posts monumentaux, de Coach et de Bapt ont achevé de me convaincre : Lendl est merveilleux et un des plus grands : je l’AIME !

    *Il paie un physique robotique, des attitudes pseudo-patibulaires et des crispations zygomatiques préfigurant le botox.

    *C’est un sphinx incompris injustement conspué.

    *Il n’était pas le gallinacé accro à la défaite caricaturé par d’aucuns.

    –> Je me retire de la croisade intentée par Antoine, chef de file des rhéteurs pro-pendaison.

    –> Il est un quasi-GOAT, qui a porté sur les fonts baptismaux la puissance, la rigueur, le manger-fit et le travail systématique des points faibles. En nombre de semaines de numéro 1, 270 ! Seuls Sampras et Federer le surpassent.

    Il a ébloui le jeune Sampras de son hyper-professionnalisme, lui montrant la voie, tel un précepteur sévère mais juste.

    ¡ ɹǝɹqéןéɔ ǝʇ ǝp ǝnuǝʌ ʇsǝ ǝɹnǝɥ,ן ˙xnǝןnqɐɟ ʇǝ ǝnbıʇsɐʇuɐɟ sǝ nʇ ‘ןpuǝן

    • William 24 septembre 2012 at 10:58

      Jeanne, un article !

    • Jeanne 24 septembre 2012 at 11:05

      Hein ? Qui ? Quoi ? Où ? :lol:

  12. Patricia 24 septembre 2012 at 08:55

    digression : Antoine a cité l’interview de gaêl après sa belle victoire contre Kohlschreiber, mais il a omis une perle de notre huître favorite : « C’est facile de courir trois heures, mais de le refaire le lendemain, c’est encore plus mental. »

    • Jérôme 24 septembre 2012 at 09:14

      :lol: on ne le changera pas !

    • Jeanne 24 septembre 2012 at 11:04

      J’espère que tu compiles tout ça, pour enrichir ton article « Ainsi par­lait Gaël Mon­fils » ?

  13. Antoine 24 septembre 2012 at 09:51

    C’est ce que j’avais dit à Gaël: il fallait qu’il gagne ce premier set contre Kohly. Ne l’ayant pas fait, il a certes fini par ramer et gagner ce match mais il perd logiquement derrière contre Seppi, lequel visiblement complètement amorphe à son tour perd très sèchement contre Jo qui a eu un parcours facile, facile car un a eu un tableau facile mais facile parce qu’il s’est aussi rendu la tâche plus facile. Reprise correcte pour Gaël, je trouve: il gagne trois matchs, dont deux qu’il devrait gagner et un qui n’était pas gagné. Le revers de la médaille, c’est qu’il ne peut prendre un avion pour Bagkok qu’aujourd’hui et risque de se faire étendre d’entrée. Au programme des prochaines semaines jusqu’à Bercy: 27 000 km de transports à avaler. C’est beaucoup et même trop à mon avis.

    A St Petersbourg, Klizan a gagné ce qui montre qu’il n’était pas si mauvais que ce que l’on a bien voulu dire quand il a battu Jo à l’US Open ou il est allé en 1/8ème. A 23 ans, il arrive à son (bon) niveau. Cela semble être l’âge ou la plupart des joueurs parviennent à maturité désormais.

    Sur le débat sur l’indoor: ce qui pénalise l’indoor, c’est qu’il n’y a qu’un seul M1000 et qu’il devrait y en avoir deux ou trois. En plus Bercy est minuscule et pénalisé par son calendrier. La majorité des points sont également concentrés en fin de saison alors que bcp de joueurs sont out, blessés ou hors de forme. et que l’on pourrait en distribuer tout autant en début d’année. Là la saison aurait plus d’intérêt. Il fût un temps ou l’on jouait le Master’s en janvier et après il y avait de gros tournois aux Etats Unis, dont par exemple Philadelphie qui valait un M1000 et on enchainait sur une tripotée de tournois WCT qui se terminait par un deuxième Master’s, celui de la WCT.

    • Coach Kevinovitch 24 septembre 2012 at 11:48

      Je lis plus haut que d’aucuns doutent que la plupart des joueurs actuels bossent plus que Lendl. Quand je vois que tout le top 200 (et encore, je suis sympathique) s’entraîne 6 heures par jour, 6 fois par semaine; quand j’observe la dimension qu’a pris la musculation dans leur préparation; quand je constate l’intensité du jeu et le coffre physique de certains, mes doutes s’envolent: ça travaille plus longtemps et plus dur que Lendl.

      Je lis plus haut qu’on demande à Martina Navratilova ce qu’elle pense du complexe d’infériorité du au passage de l’est vers l’ouest. Elle te dira qu’à cause de ce passage, elle aura fait un complexe d’infériorité vis à vis de…….ses envies de nourriture (logique à l’est, il y en avait moins. Elle avait donc pris une dizaine de kilos et avait mis du temps à trouver son régime alimentaire adéquat de championne. Elle se confiera à toi sur la solitude qu’elle a ressenti aux USA pendant un long moment: http://www.rosadoc.be/site/rosa/francais/reperes/spot/navratilova.htm

      Je lis plus haut que tu dénies l’existence d’un record des finales pour Lendl auparavant (maintenant c’est Roger que l’a). Ce qui me fait rire pour deux choses. Premièrement tu te justifies en réalisant un festival d’ouvertures de portes….déjà ouvertes. Deuxièmement, ceci est d’autant plus surprenant que nombreux sont ceux qui ont compté le record de finales, puis de demi-finales, puis de quart de finale consécutifs en GC de Federer. Étrangement, la rhétorique qui tu as servi à Ivan Lendl se fait toujours attendre.

      Je lis plus haut que Pete Sampras va recevoir une missive pour témoigner de son ratio finale gagnées/finales perdues. J’espère qu’il nous donnera en détail, le lieu et les surfaces de ces finales, pour que l’on puisse voir s’il a déjà disputé une finale sur la surface sur laquelle il était le moins performant.

      Je lis plus haut qu’Ivan Lendl est condamné pour l’exemple parce qu’il fut le premier a montré que le crime payait. A chaque fois, il avait un adversaire en face qui aurait pu (dû?) l’arrêter, s’il ne l’a pas fait, il est tout autant responsable. Si Ivan est le mal tennistique et qu’il a triomphé c’est grâce à…l’inaction des gens de bien comme le dit notre cher Edmond Burke. Big Mac, Connors et tous les autres sont tout autant coupables qu’Ivan, de ce fait ils ont le droit à leur session pendaison. Soit c’est pour personne, soit c’est pour tout le monde.

      Je lis plus haut que Lendl a été le précurseur en matière de dopage scientifique et méthodique dans le tennis. Je crains qu’à cette époque le rideau de fer ainsi que l’affrontement est/ouest biaisaient les analyses. Un Borg avait une présence physique largement supérieure à ses contemporains sans que son aura christique soit remise en cause par la suspicion. L’histoire du sport a démontré que ça se dopait (dope) avec la même intensité d’ouest en est ce qui rend le délit de faciès « athlète d’Europe de l’est » fallacieux. Néanmoins dans une grande mansuétude, je pardonne à ceux qui y ont cru dans les années 1970-1980, le contexte s’y prêtait tellement.

      • Fabien 24 septembre 2012 at 17:04

        Bonjour,

        Merci à Coach pour cette brillante défense du Grand Ivan. Comme quoi on peut soutenir Rafael Nadal mais n’être pas dépourvu d’un intelligence acérée :)
        Levons-nous, nous la majorité silencieuse qui jusqu’à là étions terrorisés par Antoinator, résistons! Séchez ces larmes de Roland Garros 89 et ces humiliations répétées! Réhabilitons le Grand Ivan et son apport essentiel au tennis!

        Bon. Ceci pour dire, à l’occasion de mon commentaire annuel (et encore…), que je félicite Guillaume et Marie-jo pour leur travail sur le site. Ca fonctionne encore pas mal malgré le temps qui passe, les vas et viens, les arrivées, les départs, l’actualité parfois en berne.

        Le site est gratuit, plutôt ergonomique, maintenant jamais en rade. Un véritable espace d’analyse où l’on peut s’entre-déchirer dans la bonne humeur, sans mauvais plaisants dictatoriaux.

        Bravo pour ça, il est bon de le rappeler de temps en temps.

        Sur ce, je replonge dans les profondeurs, on se revoit en 2015, à l’occasion de la victoire de Filenkov à Roland.

  14. William 24 septembre 2012 at 10:59

    Pas forcément besoin de raisons précises pour ne pas aimer un joueur. En dépit de son adaptabilité, Lendl ne me fait rien ressentir. C’est comme ça. Il ne me renvoie pas d’aura particulière.

  15. Jeanne 24 septembre 2012 at 11:30

    J’adore les films SF avec des robots-cruels-qui-lancent-des-lasers-rouges, et Lendl me fait vraiment penser à ça, un envahisseur alien cybernétique qui submerge par sa puissance, des armes inconnues. Son coup droit, c’est un rayon de la mort, issu de la recherche des Russes, avec ce qu’il faut d’occultisme. Dès sa naissance, il était manipulé par des champs magnétiques malveillants, son cerveau fut remplacé plusieurs fois pendant sa carrière, ce qui nécessitait une logistique importante.

    Donc une créature de Frankenstein avec des morceaux concaténés de coup droit, de service, récupérés sur des joueurs morts depuis des lustres… Un puzzle tennistique aux pièces parfois mal accordées. Une chimère d’outre rideau de fer, une créature expressionniste, quoi.

    Le dopage ? A quoi exactement ? parce que suer « le dopage par tous ses pores » n’est pas un argument. C’était quoi les molécules de l’époque ?

    On lui préfère Chang ou Wilander, les narcotiques sévères ? Et le coup du « j’aime untel parce qu’il a éliminé cruellement mon Moloch » ?? C’est pas du vrai amour.

    Pas d’aura, OK, mais un souffle glacé et puissant, d’outre-espace, qui me tétanise. J’ai les jetons avec Lendl, les pupilles qui se dilatent. J’ai peur qu’il sorte de Youtube m’allumer. Et Antoine, Stakhanov était un tricheur, le fait est bien connu.

    • Coach Kevinovitch 24 septembre 2012 at 11:51

      Ils étaient 3 pour Stakhanov!

      • Patricia 24 septembre 2012 at 14:57

        Comme il est censé avoir réalisé 14 fois la norme horaire, même à 3 c’est pas mal ^^ !

      • Bapt 24 septembre 2012 at 15:27

        Ce qui prouve bien l’immense supériorité du collectif sur l’individuel. Les efforts sont décuplés par la saine émulation socialiste… 

  16. Patricia 24 septembre 2012 at 17:12

    Je suis tombée sur ces coupures de presse relatant le parcours des blessures de Lendl en 88 ; il a bien été aidé, Matsou ! Pour commencer, Lendl loupe Key Biscayne et toute sa préparation pour la saison sur terre (deux mois d’arrêt). Déchirure pectorale contre Nystrom à RG. Opération de l’épaule après l’USO (douleur depuis 1 mois), suivie de 2 mois d’arrêt ; les masters sont son tournoi de retour !

    « SPORTS PEOPLE; Lendl Injured
    Published: March 10, 1988
    Ivan Lendl, the world’s top-ranked tennis player, has withdrawn from the Lipton International Players Championship, which begins Monday in Key Biscayne, Fla., because of a stress fracture in his right foot. Lendl, who said he expected to be out of action for four to six weeks, has been getting treatment for what he thought was a bruised right big toe. But X-rays taken Tuesday determined that he has a stress fracture of a bone.  »I don’t know what to say except that I’m not happy I won’t be able to play, » Lendl said. Three of the top five men will miss the Lipton tournament: Pat Cash of Australia, who is No. 2 (Achilles’ tendon), Stefan Edberg of Sweden, No. 3 (bronchial virus) and Boris Becker of West Germany, No. 4 (he said he doesn’t like the tournament).(AP)

    Tennis Roundup : Lendl Returns With Win but It’s a Struggle
    April 21, 1988|From Times Wire Services
    Ivan Lendl didn’t expect it to be easy, and it wasn’t.
    Lendl, the world’s No. 1 tennis player, returned from a two-month layoff caused by a foot injury and struggled past Christian Bergstrom of Sweden, 7-6, 7-5, Wednesday in the $492,500 Monte Carlo Open in Monaco.
    « I always have a hard time on clay at the beginning, » Lendl said.
    Lendl had no problems with his right foot, where he had a stress fracture in a bone under the big toe, but his forehand gave him trouble.

    Déchirure à RG :

    French Open; Swede Upsets Lendl In 3 Sets
    By ROBIN HERMAN, Special to the New York Times
    Published: June 03, 1988
    PARIS, June 2 — This year’s French Open has been full of surprises, but none have been bigger than Jonas B. Svensson’s quick conquest today of Ivan Lendl, 7-6, 7-5, 6-2.
    Svensson, an unseeded Swede, pushed Lendl, ranked No. 1 in the world, to the limit with a mix of shots unusual for clay-court play.
    One stretch too many by Lendl late in the second set resulted in a strained chest muscle for the two-time defending champion. Spiraling out of the contest in the third set, Lendl called for a trainer who sprayed a numbing  »liquid ice » under his shirt.
     »At that time I knew I was gone, » Lendl said.  »I was hoping for a miracle, maybe him getting very tired or something like that or the ice working, but it was a long shot. » More predictable today was the straight-set semifinal victory by top-seeded Steffi Graf of West Germany over fourth-seeded Gabriela Sabatini of Argentina.

    Unseeded Swede Upsets Lendl
    June 02, 1988|Associated Press
    PARIS — Defending champion Ivan Lendl, hampered by an injured chest muscle, was upset today in the French Open quarterfinals by unseeded Jonas B. Svensson of Sweden.
    Svensson, ranked 21st in the world, varied his backcourt game with well-timed volleys at the net to beat the defending champion 7-6, 7-5, 6-2. « I don’t think anybody expected that, and certainly not me, » said Svensson, a 21-year-old blond. Lendl was winner of the French Open in 1984, 1986 and 1987. In a semifinal battle of the top women’s seeds left in the year’s second Grand Slam tournament, Steffi Graf, the top-seeded woman, downed Gabriela Sabatini 6-3, 7-6 in a match between the two dominant figures in a rising generation of 18-year-old players. Graf has lost only twice this year, both times to Sabatini.

    Operation après l’USO:

    Surgery Could Force Lendl to Miss 6 Weeks
    October 04, 1988|THOMAS BONK | Times Staff Writer
    Ivan Lendl may not be able to play tennis for 6 weeks, possibly 3 months, after undergoing shoulder surgery.Lendl, 28, the world’s second-ranked player, had arthroscopic surgery on his right shoulder at Centinela Hospital Medical Center Friday where Dr. Frank Jobe removed loose cartilage. According to a spokesman for Spectrum Sports Inc., Lendl’s company in Greenwich, Conn., Jobe will examine Lendl again in 4 weeks to re-evaluate his status.
    Jobe said the fragments of cartilage inflamed and caused some discomfort when Lendl hit his backhand.
    « It was like a knife sticking you, » Jobe said. « There was quite a bit of degeneration changes in the cartilage . . . just from years of playing tennis. »

    Lendl complained about soreness in his shoulder for a month before the U.S. Open, where he lost a 5-set match to Mats Wilander in a final that lasted nearly 5 hours. Five days later, Lendl pulled out of the Volvo/Los Angeles tournament because of shoulder problems.
    The first male player to pass $12 million in earnings, Lendl made $2,003,656 in 1987, but he is having an off-year. This year, Lendl is fifth on the money list with $598,938 in winnings. Also, for the first time since 1983, he did not win at least one grand-slam event.
    Lendl’s 3-year reign as the world’s top player ended when he lost to Wilander at the U.S. Open, a victory that vaulted the Swede to No. 1.
    Lendl, a five-time Nabisco Masters champion, might be ready to play again in this year’s event, Nov. 28, in New York, the spokesman said.
    « That’s probably pushing it, » Jobe said. « I don’t see how he can. »
    Lendl also has two exhibition commitments in Europe early in November, which he may be able to play, the spokesman said.

    Hlasek Spoils Lendl’s Return
    By PETER ALFANO
    Published: December 02, 1988
    His attempt to regain the No. 1 ranking he held for three years cannot officially begin until January, in Australia. Still, there was no better setting than Madison Square Garden for Ivan Lendl to serve notice that his era is not over, the dates to be diligently inscribed in the game’s history books alongside those of Connors, Borg and McEnroe. What Lendl hoped to prove here this week is that 1988 has been an untimely interruption, not the end of his reign.
    He has won the Nabisco Masters five times, the last three in a row. He has been in the final all eight years he has played. Under normal circumstances, Lendl would be the overwhelming favorite, the other seven players competing for second place.
    But this is also his first tournament since the United States Open last September. Lendl underwent shoulder surgery after losing to Mats Wilander in the final, relinquishing his No. 1 ranking after 156 weeks. Edberg Beats Becker »

  17. Antoine 24 septembre 2012 at 17:29

    Y a t il de quoi être surpris par tout cela Patricia ? Pas davantage que d’apprendre que Stakhanov est mort de complications respiratoires dues aux poussières de charbon….Feu le regretté Stakhanov à propos duquel le lis avec tristesse que reprenant la propagande occidentale la plus éculée, Coach ose s’en prendre à sa mémoire en affirmant qu’il aurait été aidé par des collègues lorsqu’il a établi ses records, il est vrai autrement plus durables que ceux du renégat tchèque dont il prend désormais la défense…

    En prenant connaissance de son dernier post au sujet de notre ami Ivan, je suis pris d’un terrible doute: Coach employé jusqu’ici par Nadal pour assurrer sa défense aurait il été viré par son client faute d’avoir pu produire sa plaidorie et aurait il proposé ses services à notre ami Ivan ? Cela y ressemble fort tout de même, non ?

    Avec une brillante rhétorique qui, pour peu que l’on n’y prenne garde, arriverait presque à faire passer pour à peu près du même niveau les problèmes de surpoids de Navratilova et les problèmes de mental du cher Ivan, ou le faible nombre de défaites de Pete en finale d’un GC pour un indice de nullité, comme si de son côté Ivan avait perdu onze finale de GC à Wimbledon. Fort heureusement, en quatorze participations, on ne l’y a croisé qu’à deux reprises…

    Sinon, je n’ai pas pour ma part jamais fait état d’un quelconque dopage chez Ivan. Un workaddict a t il d’ailleurs besoin d’être de surcroît dopé ?

    • Coach Kevinovitch 25 septembre 2012 at 10:26

      Rafael Nadal est toujours mon client, j’attends le moment idéal pour sortir la grosse Bertha avec un article plaidoyer ravageur. La plaidoirie pour Monsieur Lendl est une répétition générale.

      Pour l’aspect dopage, c’est le sieur Jérôme qui l’a supposé en parlant de Lendl comme précurseur d’un dopage scientifique et méthodique.

      • Patricia 25 septembre 2012 at 10:59

        Cher Maître, si je puis me permettre un argument pour contrer la sempiternelle ritournelle sur Wimbledon : votre client a atteint, je crois, à 5 reprises les 1/2 sur sa plus mauvaise surface, et deux fois les finales. En face, il y avait une armada de génies du gazon qui, a eux tous, valaient bien 2 Nadal à RG. On a beaucoup d’exemple comme ça ?
        Tiens, Pete, au hasard, alors bien sûr, Pete il n’essayait même pas, l’avocat général ne manquera pas de le noter, comme si « qui ne risque rien n’a rien » vous plaçait devant « qui risque devant plus fort et échoue est pathétique »…

        Pour rappel, de 83 à 90, Lendl fait au moins demi et échoue contre MacEnroe (83), 3 fois vainqueur, Connors (84), 2 titres à Wim, Leconte (85), bon, très fort à ses heures paraît-il, Becker (86, 88 et 89), 3 titres, Edberg (90), deux titres, et Cash (87), un titre. 11 titres ensemble, et il fallait se les farcir à peu près simultanément.

        • Antoine 25 septembre 2012 at 11:30

          Patricia, comme l’aurait dit M. de la Palice, quand on perd, c’est souvent que l’on tombe sur plus fort que soi…Et que sur quatorze participations, notre ami Ivan soit tombé cinq fois sur le futur vainqueur du tournoi ne parait pas constituer une aberration statistique….

      • Coach Kevinovitch 25 septembre 2012 at 13:07

        Chère Patricia, les faits que vous énoncez sont tout à l’honneur de Monsieur Lendl et nous le savons parfaitement. Il a eu les « cojones » d’affronter de faire 5 demi-finales dont deux finales sur herbes (sa plus mauvaise surface) à l’époque de la plus grande concentration de ténors sur ladite surface.

        En plus, c’était à une époque où les différences de jeux et de surfaces étaient bien marqués. Lendl était le meilleur joueur des années 1980 et c’est le palmarès qui le dit. Seulement certaines personnes s’amusent à altérer cette vérité qui dérange leur esprit perverti par un excès d’esthétisme parfois.

    • Patricia 25 septembre 2012 at 10:39

      Ben moi ça m’a surprise, à plusieurs titres :
      - découverte que la grande année de Wilander a probablement reçu un sacré coup de pouce avec cette série de gros pépins au regard desquels la mono de notre Fed-à-nous semble gnognotte ; Ivan gagnait tout de même son GC syndical depuis quelques années…
      - découverte d’une sacrée résistance face à l’adversité : malgré ce cauchemar, Ivan se qualifie pour la finale de l’USO et passe bien près de remporter le titre, face à un adversaire en forme quasi Djokovicienne.
      - j’avais l’image d’un titan, d’un stakhanoviste (oui oui, réussite de la propagande anti-L), qui devait notamment son palmarès à sa constance, conditionnée à une omniprésence. Il avait des pieds d’argile et maintenait néanmoins un niveau moyen impressionnant…

      • Antoine 25 septembre 2012 at 11:35

        Comme le dit l’article, les pépins physiques d’Ivan ne survienne qu’après cette finale de l’US OPen dont il est le favori, et non avant…Quand bien même Ivan aurait été en forme après l’US Open, cela n’aurait rien changé à la réalité de cette année: Wilander a gagné trois GC et Lendl zéro…et dans les autre cas, il est parfaitement apte à jouer….Wilander n’a bénéficié d’aucun coup de pouce de la part de Lendl et il ‘a battu à deux reprises en GC, à Roland garros, puis à Flushing.

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