Ce tournoi de Monte-Carlo 2005, qui vit Richard battre Federer puis bien résister à Rafael Nadal, me paraît selon les moments extrêmement proche ou appartenir à une autre ère.
En ce qui me concerne, à ses débuts, sans savoir pourquoi, je n’ai jamais attendu grand-chose de lui.
Douze ans plus tard, une vision de plus en plus morpho-psychologique du tennis de haut niveau s’est progressivement imposée à moi.
En tous cas en ce qui concerne les champions : la rage de McEnroe, le showman Connors, Borg l’obsessionnel, le regard halluciné de Djokovic ou celui de bête traquée de Lendl.
D’autres champions tels Agassi, Sampras, Federer, par leur expression, leur façon de se mouvoir, diffusent une impression de certitude, de cohérence entre le corps et la pensée et d’une détermination que rien ne vient parasiter. Une façon d’exister sur les courts inconnue de la quasi totalité des êtres humains qui ont un jour tenu en main une raquette.
Le champion constitue par définition une exception, voire une anomalie, un être à la fois merveilleusement adapté à l’exploit et un individu incroyablement spécialisé, monomaniaque, déséquilibré, complètement isolé des tribulations ordinaires du commun des mortels.
Dès ses débuts le visage encore poupin de Nadal était transfiguré par deux trous noirs d’antimatière dont le regard intense semblait capable de forer la croûte terrestre à des kilomètres de profondeur.
Les coachs de Richard ont du lui répéter depuis des lustres d’arrêter de baisser la tête, de marmonner et de montrer sa déception mais rien n’y fait, il montre à peu près le même langage du corps que n’importe quel tennisman du dimanche frustré et parfois découragé de sa partie.
L’adversaire du champion a peur : pas tellement d’être battu mais plutôt d’être ridiculisé face à un héros en état de grâce qui vous réduit au statut de tâcheron du tennis à peine capable de réciter une gamme de revers croisés.
Le visage de Richard, jamais transfiguré par on ne sait quelle névrose titanesque, demeure celui d’un adolescent, d’un gars de Béziers heureux d’avoir réussi un joli passing, dégoûté par une faute idiote, soufflant pour essayer d’évacuer sa fatigue, bref un visage qui ne fait peur à personne.
Lorsque Gasquet et son adversaire pénètrent sur le court, Richard n’a pas le visage de celui qui va gagner, et au final il perd.
Il n’a pas trouvé le truc qui le distingue pour tenter de compenser ; comme le bandeau de Zverev ou la coupe de cheveux de Kyrgios. J’allais oublier sa casquette à l’envers qu’il a heureusement remisée au vestiaire, le look idéal pour avoir l’air d’un gamin.
Le physique de Richard n’impressionne guère non plus, taille moyenne sur le circuit, musculature ni longiligne ni puissante, le corps de monsieur tout le monde.
Pour toutes ces raisons qui rapprochent Richard du commun des mortels joueurs de tennis, il s’agit sans doute du joueur professionnel dont je me sens le plus proche.
Alors quand même, avec ce jeu si créatif et inspiré des débuts, à quel moment Richard a t’il manqué le virage qui l’aurait amené à devenir meilleur qu’il n’est ?
Le refus de suivre les conseils de Tarik Benhabiles qui l’enjoignait de modifier son coup droit biscornu ?
Son acceptation du jeu sécuritaire à base de lift prôné par Eric Deblicker ?
Un entraînement qui loin de renforcer son physique, l’aurait au contraire fragilisé et contribué à ses nombreuses blessures ?
Même bien négociés, aucun de ces choix n’aurait fait de Richard un champion, car il n’a pas cela en lui.
Richard ressemble à n’importe quel jeune qui s’est retrouvé là parce que son don a été repéré dès le plus jeune âge.
Ritchie fait preuve de franchise en répétant ce que le grand public n’a aucune envie d’entendre : à quel point le haut niveau est dur, les adversaires forts et le travail harassant pour exister sur le circuit professionnel.
Le voici depuis longtemps maintenant présenté par ses détracteurs comme l’archétype de l’espoir déçu du sport français.
Richard a bien tenté de réagir pour sa fin de carrière : quelques contestations des décisions arbitrales, une interview dans Society où il roule des mécaniques, rien n’y fait.
Entre blessures, usure et conscience accrue de ses limites, la fin de carrière de Richard Gasquet se déroule sous nos yeux dans toute sa triste banalité, terne, morne et sans éclat.
Dommage tout de même que perdu pour perdu, il ne joue pas toute l’année le tennis qu’il pratique chaque année à Wimbledon : frappes à plat ou coupées, prise de balle tôt, montées joliment conclues par une volée tout en toucher de balle…
Encore quelques années et Richard fera partie des visages semi oubliés du tennis français, les Jauffret, Proisy, Pioline, Grosjean…
Quelque part dans le Sud Ouest, il rigolera bien avec ses copains autour de la piscine, défait de son costume d’espoir du tennis français qu’il n’a probablement jamais désiré endosser.
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Et DelPo se plaint de gens qui parlent…
pas Mirka j’espère !
Sinon, Tsonga 14ème à la Race, et Pouille qui remonte à la 16ème place.
Tsonga devra faire un gros résultat à Paris s’il veut accrocher une place au Masters – surtout si Delpo devait gagner à Bâle, car alors l’Argentin lui passerait devant.
allez quels bons coup droit pour repartir du bon pied
Le contre de coup droit fonctionne toujours bien, au moins…
je l’aurais bien challengé celle là
elle parait longue
Fed ne gagnera pas en passant une 1e sur trois…
Voire pire: sur le jeu de 4-4, il se retrouve à 30-30 en n’ayant passé aucun premier service.
long échange gagné par Fed
bon pour le moral et pour le score
Ace derrière
Allez, un petit trou de souris sur le service de Delpo ?
faut reconnaitre que quand ça passe, c’est magnifique…
et bé… c’est le trou de souris…
qui parlait de chat noir ???
Ce fut juste, mais ça passe, et un set partout…
Autant le premier set, il devait le gagner, autant celui-la il le chaparde un peu
Que de cadeaux aujourd’hui, c’est dingue.
Cette faute… incredible… break point Delpo !
Soit Fed a un souci de santé qui ressort dans cette frustration, soit… il n’aime pas jouer Delpo à Bâle
les 2 dernières défaites pèsent aujourd’hui c’est fort possible
j’étais pas serein hier déjà, on m’a dit « mais si tout va bien… »
le bougre en a sous le coude…
Fantastique réponse… décidément ce sont les montagnes russes, Fed aujourd’hui.
C’est très compliqué aujourd’hui
Il a été breaké 3 fois par Delpo alors qu’il n’avait perdu son service qu’une fois en 4 matches, qu’il dit le commentateur… bah oui, mais Delpo c’est un joueur qui devrait être dans le top 5, et ça fait une différence, with all due respect pour les autres adversaires de Fed sur ce tounoi…
ça sort mieux de la raquette là non ?
prise de risque maxi en revers sur la 2è, et ça paye. Joli
Del Po baisse en intensité et permet à Fed d’imposer un peu plus son jeu.
allez sobre maintenant
Bon, 4-1, ça devrait le faire cette fois-ci, ou alors…
2 points extraordinaires de Delpo… 0-30.
Fed se reprend bien : 5 jeux à 2…
Bon allez maintenant on sort des premières et on en termine
j’allais l’écrire..
enfin !
Delpo sans doute un peu cuit sur la fin, victoire logique du Maestro.
La question maintenant : va-t-il aller à Bercy ?
je parie que non.
et selon moi ce serait une erreur d’y aller.
je pense aussi qu’y aller serait la meilleure manière de ne pas gagner Londres alors que sans Djoko, ses chances sont très grandes
Je pense aussi qu’il va privilégier Londres pour essayer d’y glaner une 7ème couronne… et faire une croix sur la première place (sauf retrait de Nadal, très improbable).
Avec 52% de premières seulement, en plus…
La récompense des ramasseurs/ses…
pas vu, que s’est-il passé ?
Pas facile pour Roger mais mission accomplie. Del Po a été meilleur que ce à quoi je m’attendais et pas fatigué pour un sou, sauf peut être à l’extrême fin du match. Derrière Roger c’est le meilleur joueur actuellement et il sorti son meilleur match de la semaine en finale.
Excellente finale, meilleure encore que leur match de Shanghaï, avec pas mal de suspense en plus car si Roger aurait du gagner le premier set et terminer sans doute assez vite derrière, il le perd, essentiellement parce qu’il ne passe que 38% de premières. D’ailleurs il a rarement très bien servi cette semaine. Del Po a eu sa chance à 2-2 au second car Roger aurait du se faire breaker à ce moment là et j’ai cru qu’il allait pêter les plombs pour de bon dans ce jeu ou il commet 3 doubles -un record personnel sans doute- et ce juste après avoir perdu une balle de break en foirant une volée. Mais il le remporte quand même et renverse le match à ce moment là. Assez incroyable en coup droit, comme hier.
Vu la vitesse phénoménale à laquelle ils ont joué c’est normal qu’il y ait eu pas mal de fautes mais cela a duré deux heures et demies et je me demande si l’on verra Roger à Bercy ou pas. A sa place, je n’irais pas mais je ne suis pas à sa place. Dans son discours, en s’adressant à Del Po, il a dit qu’il ne pouvait plus jouer deux semaines de suite…
Roger ne viendra pas à Bercy :
https://www.lequipe.fr/Tennis/Actualites/Rolex-paris-masters-roger-federer-ne-viendra-pas/846380
Forget va faire la gueule…On dira que c’est la faute de Del Po ! Il y a une erreur dans la dépêche : c’est le 7ème titre de Roger cette saison, et non le 8ème.
Rafa est sûr de terminer premier à l’ATP s’il marque 45 points entre Bercy et le Masters. Une victoire à Bercy lui suffit. Cela devrait le faire…
Roger a donc gagné 7 tournois sur les 11 auxquels il a participé cette année, son meilleur total depuis 2007 où il en avait gagné 8. Il compte un M1000 de plus que Nadal, leurs titres étant équivalents par ailleurs. 49 victoires pour 4 défaites à ce jour, 11-1 contre le top 10. Il ne lui reste donc plus qu’à gagner le Masters pour parachever cette saison fantastique !
Ajout : Forget fait vraiment la gueule : https://www.lequipe.fr/Tennis/Actualites/Guy-forget-j-y-ai-cru-jusqu-au-bout/846395 Roger ne l’a même pas appelé personnellement… Il n’a pas rééquilibré le tableau mais l’a tripatouillé en donnant un coup de pouce à Pouille…
oui il est amer le père Guy.
Relativement à ce qu’il dit d’habitude sur Fed, il envoie du lourd sous le coup de la déception.
juste après le match, avant la remise de la coupe, Fed a changé de chaussures.
bizarre non ?
Que Forget l’ai mauvaise, on peut le comprendre. Par contre qu’il ne feigne pas la surprise. Il faut bien peu connaitre Fed pour l’imaginer jouer à Paris.
D’abord ça fait 2 mois que dans le discours on sent qu’il prépare un forfait.
Ensuite il n’a jamais brillé à Paris et n’aime guère le tournoi qui est placé entre 2 de ses priorités, le Masters n’étant pas la moindre.
Enfin il sait que même en le jouant il n’aurait eu qu’une chance réduite d’accrocher le N°1.
Bref, comme écrit ici il y a un bon moment, c’était couru d’avance.
Les commentaires pour critiquer la gestion du calendrier de Fed sont de mauvaise fois. Le gars a 36 ans, il fait bien ce qu’il veut.
Forget est dans une situation impossible: pour vendre des billets, il est obligé de jouer sur la présence de Federer, tout en sachant très bien qu’il y a peu de chances qu’il vienne. Il est donc forcé à feindre la déception, sans quoi il avouerait qu’il a menti aux détenteurs de billets. Bref, tout cela est de bonne guerre. Si ça se trouve, tout ça a été orchestré entre Forget et Godsick de longue date.
je ne crois pas à l’orchestration. Dans sa déception Forget balance fort : « Fed ne joue pas à RG mais il s’entraine 4h par jour sur gazon », « certains font l’effort pour venir », « Rafa va sourire »…
Je crois que Forget voudrait tellement qu’il vienne – sachant qu’il est venu en 2015 et 2014, et d’autres fois, et que comme le dit Elmar la présence de Fed ce sont des billets en plus – qu’il finit par se convaincre lui-même qu’il viendra, oubliant au passage que Roger a 36 ans (lui-même était en retraite depuis un moment à cet âge) et qu’il clame depuis le début de l’année qu’il ne veut pas revivre 2016… du reste, le Suisse l’a bien redit suite à sa victoire à Bâle : il a fallu qu’il pousse encore et encore pour gagner le tournoi, et jouer Paris ne serait pas raisonnable compte tenu de ce qui précède.
Forget parle sous le coup de la déception, et du manque de lucidité… cela dit, les fans parisiens de Roger se doutaient bien, eux, que sa venue n’était pas acquise…
715 commentaires sur cet article qui a 20 jours de vol dans les pattes (dans les ailes)… aussi stakhanoviste que Delpo et ses trois tournois joués en 3 semaines.
Personne pour nous pondre un nouvel article ?
Je me tâte pour un truc sur Garcia mais j’ai aussi bcp de taf, donc s’il y a d’autres volontaires, on peut échelonner…
J’ai en magasin un énième recyclage de 2007 qui parle des Bleus, de leurs déboires, de la Coupe Davis, De Paul-Henri Mathieu… et de Gasquet
L’époque fait vraiment la part belle au seul courtemisme et les journaleux de vouloir faire croire au plus grand nombre que FED n’a jamais été meilleur que maintenant, bien aidé il faut dire par la série de victoire en cours contre Nadal.
Le meilleur FED, les chiffres le disent, c’est celui de 2004-2006 (même si 2007 est pas mal non plus
Ratio V/D de 245/15 dont 8 GC « seulement » 68/9 en 2007 et donc 11GC en 4 ans, on l’oublie !!!
Cette année il aura joué au mieux 58 matchs et espérons toujours seulement 4 défaites !!! + de 20 matchs de moins chaque année, c’est énorme à ce niveau.
Bref tout comme le faisait remarquer Antoine et le H2H qui ne dit pas toujours l’essentiel le niveau de jeu de FED est certes impressionnant mais ne devrait pas faire oublier ce qu’il était à sa grande époque.
Pour finir sur le H2H Fed/Nadal n’oublions pas qu’à fin 2007 ils sont à 2/2 en finale de GC et que Nadal ne le gagne que sur TB puisqu’il n’est jamais présent dans les finales sur dur.
Cela fait du bien