Nick Bollettieri, ou le darwinisme tennistique

By  | 9 janvier 2020 | Filed under: Histoire

L’histoire de Nick Bollettieri est une histoire comme l’Amérique les aime tant, une histoire banalement américaine. L’histoire d’un gamin sans le sou devenu l’un des entraineurs les plus importants de la planète tennis. Le personnage fut haï autant qu’admiré, au fil des années les langues se sont déliées, la réalité de son usine à champions est aujourd’hui connue et documentée et cette réalité n’est pas que reluisante. L’affirmation que Bollettieri est l’un des personnages clés de l’histoire du tennis n’en reste pas moins véridique : en termes de standards de discipline et d’entrainement, il y a bel et bien eu un avant et un après Bollettieri.

bollettieri

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

North Pelham

 

Nicholas James Bollettieri est né en 1931 dans la région de New York. Il est le fils de deux émigrés d’origine napolitaine, qui avaient traversé l’Atlantique pour fuir la misère de l’Italie de l’Entre-Deux-Guerres. Ils s’installèrent dans un quartier désargenté de New York, North Pelham.

C’est dans ce quartier populaire que le jeune Nick va grandir, aux côtés des communautés noire et hispanophone. Le jeune homme en gardera une indifférence totale à la couleur de peau, dans un pays où la question raciale était brûlante – elle l’est toujours aujourd’hui, malgré l’élection d’Obama. Il en gardera aussi un regard aiguisé sur la condition des Noirs américains, qu’il a perçue chez trois de ses élèves : Zina Garrison, Lori McNeil et Chanda Rubin. Selon lui, chacune des trois avait dans les mains les moyens de devenir la meilleure joueuse du monde. Toutes trois ont d’ailleurs atteint le Top Ten. Mais elles avaient intégré leur condition d’infériorité, dans un sport sociologiquement blanc et huppé à l’origine, et leurs complexes les privèrent d’une plus grande carrière. Il en sera tout autrement, bien entendu, avec les sœurs Williams.

Nick Bollettieri découvre le tennis par hasard, lorsqu’un cousin éloigné débarque chez ses parents et lui inculque, quelques mois durant, les rudiments techniques de ce sport. Il n’aura pas le temps de rêver à une carrière de joueur : il a déjà 20 ans, et l’heure est venue pour lui de remplir ses obligations militaires. Ce sera dans une base militaire au Japon, en pleine guerre de Corée. Mobilisé dans le corps des Marines, dans une unité de parachutistes, Nick est soumis à une discipline que Stanley Kubrick a parfaitement décrite dans son chef-d’œuvre Full metal jacket, et qui va avoir une influence déterminante sur la suite : vexations, humiliations, émulation poussée à l’extrême, sans oublier les nombreux interdits. Devise bollettierienne par excellence, la souffrance et le manque sont des éléments indispensables pour atteindre le sommet d’une discipline. Lui-même, chez les Marines, aura expérimenté cette maxime.

La période du jeune homme chez les Marines l’aura en tout cas aidé à se trouver une voie. Pendant sa mobilisation au Japon, il arrondit ses fins de mois en enseignant à des officiers les rudiments de tennis qu’il a en sa possession. Le vieux sage au visage buriné par le soleil ne s’est jamais appesanti sur sa passion pour le tennis. Selon ses propres termes, certes il aimait ce sport, mais il y a surtout vu un formidable moteur d’ascension sociale.

Le tennis que Nick Bollettieri a eu sous les yeux dans les années 40-50 est un sport joué en pantalon, par des élites aisées qui jouaient en trottinant. L’un de ses élèves à son retour de Corée fut d’ailleurs Jay Rockefeller, membre de l’une des grandes dynasties de l’histoire américaine, et futur sénateur. Nourri des méthodes d’entrainement qu’il venait de connaître chez les Marines, il était facile pour Nick d’imaginer ce que pouvait devenir ce sport s’il était joué par de véritables athlètes capables de faire avancer la balle beaucoup plus vite et de courir beaucoup plus vite. Et si lui-même était trop limité techniquement pour accompagner des enfants vers l’élite, il allait en revanche devenir celui qui en ferait des athlètes sur le plan physique. C’est sur ces bases que va se matérialiser la promesse qu’il se fait à cette époque, et qu’il fait à ses parents, devenir le meilleur entraineur du monde.

En commençant par le début : donner des leçons de tennis à 3 dollars de l’heure, comme tout le monde. Et faire ses classes, appréhender la technique du tennis. Si la chance vient frapper à la porte et lui offre un diamant à sculpter, il ne suffira pas d’en faire un Marine, il faudra aussi en faire un grand joueur de tennis.

 

Gottfried

 

La légende Bollettieri a fait de Jimmy Arias le premier de ses poulains à se faire une place parmi l’élite. Mais la légende tousse, et la chronologie des événements lui apporte un démenti cinglant. Au cours des années 70, les premiers journalistes sportifs à s’être intéressés à Nick Bollettieri et à son académie avaient en tête ses résultats auprès d’un autre joueur Américain.

Au début des années 60, le jeune entraineur voit arriver un enfant de 8 ans, Brian Gottfried, qui le stupéfie par ses qualités de coordination et son coup d’œil. Par la suite, de telles qualités deviendront pour lui le signal de détection d’un futur champion : la technique s’apprend et se travaille, ce n’est qu’une question d’heures passées sur le terrain à travailler une gestuelle sur un coup donné. En revanche, un coup d’œil ne s’apprend pas, il est inné ou pas.

Première étoile de la galaxie Bollettieri, Gottfried fut l’un des meilleurs joueurs américains des années 70-80. Son style ne détonnait pas particulièrement pour l’époque, c’était un serveur-volleyeur de facture classique, aux gestes harmonieux et élégants, qui ne fût pas en mesure de se mêler à la lutte pour le trône que se sont livrés Borg, Connors et McEnroe à son époque. Mais il fut, aux côtés de Roscoe Tanner, un pilier de l’équipe américaine de Coupe Davis, il a atteint la finale de Roland Garros en 1977 et le dernier carré de Wimbledon en 1980. Ces résultats, Gottfried les doit, entre autres, à sa condition athlétique. A ce moment-là, la mondialisation du tennis en est à ses prémices, Borg, l’homme qui ne transpire pas, est perçu comme un OVNI, le tennis ne se joue plus en pantalon mais il se joue encore massivement à la main. N°3 mondial en 1977, Brian Gottfried attire sur lui l’attention de quelques journalistes sportifs américains, qui s’intéressent à son entrainement. C’est donc à cette époque que remontent les premières rencontres entre Bollettieri et la presse.

 

Bradenton

 

Le succès de Brian Gottfried signale Nick Bollettieri comme un entraineur de premier plan dans le pays, de plus en plus de gamins doués se pressent à sa porte. Il est temps pour lui de se doter du centre d’entrainement adéquat, car les gamins s’entassent chez lui, il doit bientôt louer des caravanes et des chambres d’hôtel pour les garder auprès de lui. En 1978, il achète un champ de tomates à l’écart de la petite ville de Bradenton, en Floride, et y fait construire les premiers terrains de tennis, ainsi qu’un dortoir.

Qu’il s’agisse du lieu ou de son règlement intérieur, le terme « centre d’entrainement » ne semble pas adéquat pour décrire le lieu. Les témoignages de tous ceux qui sont passés entre les fourches caudines de Bollettieri à Bradenton sont concordants. L’ancien Marine met en œuvre ses idées sur la discipline du sport de haut niveau, qui doit se caler sur la discipline militaire. Le tarif est salé pour les centaines d’adolescents pensionnaires à plein temps de Bradenton : la relation aux parents est limitée à un coup de fil le week-end et une visite par trimestre, la télévision, l’alcool, les cigarettes, les boissons gazeuses sont proscrits, pas de copain/copine, collège le matin, suivi de six heures de tennis, extinction des feux à 21h00. Vue du centre de Bradenton, la réputation de douceur de vivre de la Floride a du plomb dans l’aile.

Côté tennis, Bollettieri, sans doute conscient de ses limites, saura s’entourer. Il a bien des idées sur les aspects quantitatifs : apporter une modification à un coup coûte 30000 frappes à l’entrainement, soit plusieurs semaines exclusivement dédiées à ce coup. Sur le qualitatif, en revanche, il délègue la tâche à des entraineurs. Beaucoup d’observateurs ont cru identifier un « style » Bollettieri : grosses frappes en coup droit, jeu puissant porté vers l’agression du fond du court, notamment par une prise de balle précoce. Au vu des profils des premiers joueurs sortis de la prison de Bradenton, ce n’est pas entièrement faux, mais on y fera au moins trois objections.

  • D’une part, si l’on reconnaît une « patte » à un entraineur, alors ce n’est pas Bollettieri qui est en cause, puisque plusieurs entraineurs ont opéré à Bradenton.
  • D’autre part, au cours des premières années de Bradenton, la norme a semblé être de mettre l’accent sur les points forts des élèves et de les renforcer, ce qui crée à la fois une arme effrayante et un jeu déséquilibré, sachant que pour une majorité de joueurs le coup droit est un coup plus naturel que le revers.
  • On pourrait ajouter que l’influence de Nick Bollettieri ne semble pas s’appliquer à Brian Gottfried, serveur-volleyeur assez classique, dont le jeu n’a pas grand-chose de commun avec ses successeurs de Bradenton. Bien plus qu’un style de jeu, ce qui semble caractériser les élèves de Nick, c’est une condition athlétique hors du commun, longtemps travaillée, qui apporte une dimension physique à leur jeu.

La « patte » Bollettieri, en revanche, est indiscutable dans l’organisation de son centre et des entrainements. Au-delà de la discipline de fer, sa conception du tennis était darwinienne : il était important de mettre ses élèves en concurrence directe les uns avec les autres, de manière quotidienne. Il était important aussi de faire un travail spécifique, via des mises en situation réelle, sur les moments importants d’un match. L’objectif final était de développer la confiance en soi chez les élèves, paramètre crucial dans le tennis de haut niveau.

L’histoire de Bollettieri a retenu les résultats de ses poulains, l’extraordinaire confiance en eux qu’ils dégageaient sur le terrain, leurs blessures aussi. Ce qui est passé aux oubliettes et qui n’est pas mesurable, c’est la liste des pensionnaires de Bradenton qui furent les perdants de cette émulation permanente, ceux dont le corps en sortit complètement mutilé avant même leurs premiers pas sur le circuit professionnel, ceux enfin qui n’ont pas supporté les humiliations et les agressions psychologiques dont ils furent victimes. Cette liste, à n’en pas douter, est très longue. Bollettieri répondra que le tennis n’est pas un sport d’enfants de chœur, et que oui, détruire physiquement et/ou psychologiquement une centaine d’adolescents est une nécessité si l’on veut fabriquer un champion.

 

Tel Aviv

 

Telles sont les données du problème de cette académie, dès ses débuts. Et les deux premières terreurs issues de Bradenton sont des cas d’école.

Jimmy Arias, né en 1964, est repéré très tôt par Bollettieri. Extrêmement précoce, détenteur de plusieurs titres de champion national dans les catégories de jeunes, Jimmy a 13 ans lorsqu’il intègre l’écurie. Selon ses propres dires, les grandes lignes de son jeu n’ont absolument pas été modifiées à Bradenton, ce qui renforce l’hypothèse du travail exclusif sur le point fort. Arias a déjà un énorme coup droit à 13 ans. Il ne tarde pas à semer la terreur sur le circuit professionnel, au sein duquel son ascension sera foudroyante. Il se hisse en demi-finale de l’US Open 1983, à seulement 19 ans, en s’offrant au passage le scalp du récent vainqueur de Roland Garros, Yannick Noah. Son ascension est stoppée net dès l’année suivante, malgré une brève apparition à la 5ème place mondiale. Il lutte avec les blessures, qui finissent par engloutir sa carrière après 1985, alors qu’il n’a que 21 ans. Détenteur de cinq titres sur le circuit ATP en 1982-1983, il restera bloqué sur ce chiffre jusqu’à sa retraite, dans un total anonymat, en 1994.

Les lampions de l’US Open 1983 à peine éteints, le tennis américain n’a même pas le temps de se réjouir de ce jeune demi-finaliste qui incarne la relève à la génération Connors-McEnroe. Un mois plus tard, un autre prodige de l’académie de Bradenton établit un record qui tient toujours aujourd’hui. A 16 ans et 1 mois, Aaron Krickstein devient le plus jeune joueur à remporter un tournoi ATP, à Tel Aviv. Même jeu qu’Arias, avec notamment un coup droit surpuissant. Mais aussi un mental à toute épreuve, comme en témoigne son autre record, celui d’avoir remonté victorieusement un handicap de deux sets à 10 reprises. Mais Aaron a passé la plus grosse partie de sa carrière avec une impressionnante – et lourde – genouillère, symbole des blessures multiples qui freineront sa progression. Contrairement à Jimmy Arias, Krickstein saura rebondir de ses blessures ; sa carrière, faite de longues éclipses, est jalonnée de deux demi-finales en Grand Chelem, à l’US Open 1989 et à l’Australian Open 1995, et d’une 6ème place mondiale fin 1989. Cette année-là, dans une interview publiée dans Tennis Magazine, Aaron Krickstein acceptait avec le sourire le titre de « vétéran de 22 ans et demi », jeune par les cellules, mais vivant déjà sa septième saison sur le circuit…

 

Leimen

 

A Bradenton, un premier bilan s’impose.

Le cas Brian Gottfried doit d’emblée être mis à part, car l’influence de Bollettieri sur sa carrière s’est faite bien avant la mise en place du régime paramilitaire de Bradenton. Mais, en ce début des années 80, Nick Bollettieri, extrêmement doué pour vendre son modèle, attire les élèves, les spécialistes et les journalistes comme des mouches, ne serait-ce qu’en clamant sur tous les toits qu’il est le meilleur entraineur du monde. La contrepartie, c’est que les résultats de ses poulains sont désormais examinés à la loupe et il doit rendre des comptes.

La discipline qu’ont subie les adolescents à Bradenton est une ineptie. En appliquant à des corps d’enfants un entrainement physique déjà épuisant pour les adultes dans la force de l’âge que sont les Marines, l’équipe de Bradenton aura détruit beaucoup de corps, avant même que ces jeunes gens ne soient en mesure de se frotter au haut niveau. Et les quelques-uns qui ont surmonté l’épreuve, pour spectaculaires que soient leurs ascensions précoces, ont été lâchés par leur corps, ce qui a rendu leur carrière météorique.

Andre Agassi, peu soupçonnable de complaisance envers Bollettieri, mentionne dans son autobiographie les sorties hebdomadaires qu’il pouvait se permettre au sein de l’académie, « permissions » qui lui furent d’ailleurs parfois supprimées en raison de ses infractions au code de conduite. Andre a donc bien eu à Bradenton une liberté, sortir une fois par semaine, que n’ont pas eue Arias et Krickstein quelques années avant lui, qui témoigne d’un début d’assouplissement du règlement.

D’Agassi à Sharapova en passant par Courier, Seles et les sœurs Williams, la liste est éloquente. Nick Bollettieri, par le biais de son académie, a bien « fabriqué » plusieurs immenses champions. Néanmoins, quelques objections demeurent :

  • Bollettieri a lui-même peu mis les doigts dans le cambouis technique du jeu de ses élèves, mission qu’il a essentiellement déléguée.
  • Il faut distinguer les pensionnaires de l’académie, qui y vivaient à l’année, de ceux qui y ont fait de brefs séjours, dans le cadre de stages ou de compétitions, comme par exemple Michael Chang ou Pete Sampras. Bollettieri mentionne Sampras parmi ses élèves, alors que concrètement personne à Bradenton ne s’est jamais penché sur son jeu.
  • D’autres pensionnaires prestigieux de l’académie méritent également d’être traités à part, car ils ont bien été les élèves de Bollettieri, mais à l’âge adulte. Pierce, Becker ou encore Hingis sont dans ce cas-là. Imposer un entrainement physique de cheval à un Arias de 13 ans ou à un Becker de 27 ans ne débouchera pas sur le même résultat. Dans le cas de Boris, s’attribuer les mérites des cinq titres du Grand Chelem qu’il avait obtenus avant de bosser avec Bollettieri est pour le moins calamiteux.

 

Barcelone

 

Au cours des années 2000, le camp de Bradenton commence à attirer moins de monde. Jelena Jankovic, Maria Sharapova et Kei Nishikori resteront probablement comme les dernières pépites made in Bradenton, site que Nick a d’ailleurs vendu à IMG pour couler aujourd’hui une retraite paisible.

En 1993, la victoire de Sergi Bruguera sur Jim Courier en finale de Roland Garros inaugure la percée du tennis espagnol, ainsi que la « filière espagnole » sous-jacente dont bénéficieront, entre autres, le Russe Marat Safin et l’Ecossais Andy Murray. Basée sur la répétition des gestes bien plus que sur la fluidité technique, cette filière favorise la prise d’automatismes dans le jeu, évitant la gamberge dans les moments cruciaux. Couplée à la généralisation des grands tamis, la filière espagnole va progressivement imposer sur le circuit des joueurs au tennis d’apparence robotique mais terriblement régulier et avare en fautes directes. Privés du temps de réaction nécessaire, les serveurs-volleyeurs s’éteignent progressivement. Quant aux cogneurs de la filière Bollettieri, ils n’ont plus l’avantage de la puissance, car la filière « courte » qu’ils imposaient à la fin des années 80 (la mise hors de position en deux ou trois coups de raquette) se heurte à des contres de plus en plus longs et réguliers qui les obligent à jouer le coup de plus, et finalement le coup de trop.

Les poètes de l’académie de Bradenton qui ont surgi au cours des années 80 avaient donc suivi une préparation physique et mentale sans commune mesure avec ce qui existait alors, seuls Borg (qui a explosé en plein vol à 25 ans) et Lendl (le galérien triste) pouvant leur être comparés sur ce plan. En revanche, dans l’ombre de Bollettieri qui accaparait toute la lumière depuis la loge d’Agassi, de nombreuses académies, notamment européennes et surtout espagnoles, ont vu le jour, abordant la préparation au tennis de haut niveau sous un angle plus complet, plus humain et plus durable. Il ne se trouve plus aujourd’hui grand monde pour rêver d’envoyer sa progéniture dans un camp militaire, car la méthode ne fait plus recette.

A ma connaissance, personne ne s’est penché sérieusement sur les dommages collatéraux que la discipline de Bollettieri a occasionnés. La biographie d’Andre Agassi, qui recoupe les nombreux reportages consacrés au huis clos de Bradenton, précise que les pensionnaires permanents à un instant donné se comptaient par dizaines. Que sont devenus ceux qui ne se sont pas fait un nom raquette en main ? Ont-ils lâché physiquement, ou mentalement, en cours de route ? Ont-ils fait leur carrière dans les limbes reculés de l’ATP sans jamais parvenir à percer ?

Une chose semble certaine : Bollettieri a mutilé les corps et les têtes de jeunes adolescents. Et c’est autrement plus grave que de s’attribuer des mérites que l’on n’a pas.

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408 Responses to Nick Bollettieri, ou le darwinisme tennistique

  1. Patricia 30 janvier 2020 at 14:38

    Qui aura l’honneur d’affronter un Djoko sans doute requinqué entre les deux poteaux germanophones ?

    Pas mal de paramètres en jeu : psychologiquement, Zverev sort quand même d’une année où il était très friable mentalement ; Thiem a remporté leurs 5 derniers matchs ; si Zverev fait la course en tête, le risque de se tendre est important. Thiem en est à sa 5è expérience en demi, pour Zverev c’est la 1è fois qu’il dépasse les quarts. Pour contrebalancer, Thiem a bien plus puisé mentalement dans le décours du tournoi, entre son match contre Nadal et son 5 sets contre un mec classé au delà de la 200è place.

    Pour le facteur de la condition physique, Thiem est sans doute maintenant le boss du circuit. Zverev a progressé, mais il a passé sa semaine de prépa à un entraînement corsé pour tenter de rattraper le désastre de l’ATP Cup. Pour contrebalancer, Thiem vient de jouer plus de 4 heures contre Nadal, ce qui est l’exercice le plus drainant du circuit également. Il y aura canicule, facteur aggravant.

    Sur le plan du jeu : Zverev paraît bien parti pour servir sur les bases de son annuel regain aux Masters un % massif de 1è balles. S’il parvient à rester dans des filières courtes, c’est là que le match se jouera, comme le montrent les stats des rallyes :

    Contre Nadal, Thiem a remporté moins de courts rallyes : 83 pts à 95 pour les échanges de 4 coups ou moins (essentiellement du fait de la supériorité en retour de Nadal)! Les échanges moyens étaient équilibrés, 24/23 pour Thiem en 5 et 6 coups de raquettes.
    Thiem colossal sur les échanges longs (ce qui montre que le radotage d’Arnaud Clément qui croit toujours que Nadal a 26 ans et qu’il faut éviter le bras de fer à tout prix est débile) : 41 à 25 en 7 coups ou plus…
    A noter qu’ils sont tout deux pas mal monté, 34 pour Nadal et 33 pour Thiem, avec une meilleure réussite pour Domi (qui témoigne du boulot abattu l’an passé) : 62% contre 76%

    C’est un peu moins évident de savoir où en est Zverev, car Waw a déclaré avoir eu un gros coup de moins bien physique, mais les stats au service sont éloquentes : 80% de 1è (avec la même réussite que Thiem, 76%) et une seule double faute. Sa vitesse en 2è balle reste très en dessous de Thiem, qui est à 160 km/h alors qu’Alex est à 146.

    Dans les rallyes, Alex a dominé nettement les courts et Stan assez nettement les moyens-longs : 70 pts à 52 en dessous de 4 coups pour Zve, 42 à 34 au dessus pour Waw (et la filière courte a donc nettement prédominé)

    Pour moi, deux facteurs cruciaux donc : la filière de jeu et le mental. Même si Thiem n’est pas une assurance tous risques (il a salement foiré en servant pour le match et en se faisant remanger son double mini break au TB décisif, et je pense même que son coup de moins bien dans le 3è est dû à la tension de gagner en 3 sets), mais Zverev est depuis très longtemps une assurance de tension quand il est en position de gagner. En tous cas, aux Masters, Thiem avait su résoudre l’équation et remporter un 1er set à 80% de 1è chez Zverev, je croise donc les doigts.

    Je préfèrerais un match pas trop épique pour Domi (Zverev n’a qu’à mériter sa finale) pour avoir une chance de donner du fil à retordre en finale au Djoker, sur le modèle de leur super match aux Masters !

    • Nathan 30 janvier 2020 at 15:28

      « A noter qu’ils sont tout deux pas mal monté, 34 pour Nadal et 33 pour Thiem ». Mon Dieu, où vas-tu donc chercher toutes ces informations ???

      Plus sérieusement, c’est bien argumenté, je pense effectivement que Thiem a un petit plus par rapport à Zverev aujourd’hui.

      Thiem semble jouer de mieux en mieux dans sa filière, alors que Djoko n’a pas pas fait montre aujourd’hui d’une sérénité et d’une sécurité à toute épreuve face à un Federer qui avait un peu de mal à plier le jambes.

      Pour que Zverev l’emporte, il faudrait effectivement qu’il passe un max de 1ères mais s’ils ne le fait pas, c’est une histoire qui peut se terminer assez vite en trois sets.

    • Paulo 30 janvier 2020 at 16:16

      À la décharge de Clément, quand Thiem a essayé de battre Nadal dans sa filière de jeu lors de la finale de Roland 2019, il s’est fait massacrer. Il n’a réussi à faire jeu égal avec le monstre que quand il a écourté les échanges ; je n’ai pas les chiffres, mais je me souviens que tous les observateurs le disaient, sur le moment (en plus, ça se voyait à l’œil nu).

      Je mets Thiem vainqueur de cette demie, pour ma part. Il a gagné leurs deux dernier duels sur dur, alors même que Sascha servait bien : 69% de premières à Rotterdam 2017, et 76% à Londres 2019. Il a un gros ascendant psychologique sur Zverev, d’autant qu’il en est à sa 5ème demie en GC, et qu’il doit trouver que ça commence à bien faire d’être l’éternel espoir qui cale toujours au moment décisif, le gars qui tape les gros et se contente d’un accessit, à la fin.
      Il faudrait juste qu’il évite que le match dure, vu le jour en moins en récup’ et les efforts déjà consentis sur le tournoi. S’il gagne sans trop puiser, j’espère qu’il nous fera une Wawrinka en finale : une démolition en règle du Djoker.

      • Patricia 30 janvier 2020 at 20:26

        Arnaud Clément n’a aucune excuse !
        1) Il a oublié le « détail » du match à rallonge contre Djoko terminé la veille, qui a nettement pesé dans l’équation ; privilégier la filière courte quand c’est pas ton jeu peut avoir du sens dans cette configuration, pas quand tu pètes la forme comme à l’AO.
        2) même pas vrai (je sais où trouver les stats ^^) ! Le seul type de rallye que Thiem a dominé, c’est les + de 10 coups !
        Nadal a remporté 62% des 1-3 coups, 60% des 4-6 coups, 59% des 7-9 et 49% des + de 10. Aux chiottes Arnaud !
        3) Thiem est moins monté à RG qu’à l’AO, mais il y a une bonne raison : à l’époque, il avait beaucoup moins bossé sa volée et un médiocre volleyeur contre Nadal sur terre, c’est du suicide. Il a beaucoup bossé ce secteur

        • Paulo 30 janvier 2020 at 21:24

          Oui, ben même si Thiem a intérêt à ce que l’échange dure, Nadal semble les avoir bien réussi à les écourter à Roland, puisqu’il a gagné le match (en montant nettement plus que Thiem : 27 contre 15 et notamment aux 3ème et 4ème sets)… donc ça ne lui a pas servir à grand-chose :mrgreen: cela dit effectivement le match contre Djoko fini la veille avait forcément pesé dans la balance.

          Pour en revenir à sa 1/2 contre Zverev, il vaudrait quand même mieux qu’il évite de jouer encore 4 heures… du moins, si c’est lui qui gagne !

  2. Anne 30 janvier 2020 at 15:20

    Le match aura été un condensé de toutes les raisons pour lesquelles j’adore RF et Djoko m’est rendu insupportable, que ce soit dans le jeu ou les attitudes. Comme beaucoup je pense que j’ai rarement regardé un match de Federer en espérant surtout qu’il ne se prenne pas une tolle… avant de commencer à esperer un tant soit peu au fil du premier set…
    La tactique de Federer au premier set était parfaite et comme Djokovic en plus semblait extrêmement nerveux, d’autant qu’il ne s’attendait visiblement pas que son adversaire lui tienne ne serait-ce qu’un peu tête. Bien sûr on regrettera cette fameuse balle de 5/1 mais je crains que même avec le premier set en poche, il aurait certainement perdu la partie.
    En conférence de presse, Federer dit qu’il est entré sur le terrain en pensant avoir 3% de chance de l’emporter mais qu’il a senti en cours du match qu’il ne pourrait pas le gagner. Quand on voit à quel moment Djokovic a abandonné à l’US Open en septembre dernier… difficile de faire deux joueurs plus différents.
    Djokovic aura été fidèle à lui même dans sa filière de jeu comme dans ses attitudes pendant et après le match. Comment peut on célébrer comme il le fait les sets 2 et 3 et après affirmer en interview sur le court quelque chose du genre « que Roger est méritant d’être venu sur le court se sachant diminuer » ?

    Espérons que Thiem et Zverev ne s’entretuent pas demain et que le meilleur des deux gagnent… ses deux prochains matchs ;-)

    • Remy 30 janvier 2020 at 15:35

      ça sonne tellement faux son itw post match …

      • Anne 30 janvier 2020 at 16:28

        Mais tellement. En fait, parfois, on se demande s’il ne prend pas les gens pour des c.ns, comme si on pouvait oublier ce qu’il s’est passé quelques minutes plus tôt… très étrange

  3. Paulo 30 janvier 2020 at 16:21

    On s’est un peu moqué, il y a quelques semaines, de la gestuelle et des positions très improbables de Medvedev au moment où il frappe la balle.

    Djoko est un sérieux challenger du Russe de ce point de vue, témoin la magnifique photo en début d’article : https://www.atptour.com/en/news/djokovic-federer-2020-australian-open-semifinal :-)

  4. Jo 30 janvier 2020 at 18:51

    « Winning ugly », « tocard »… J’ai cru l’espace d’un instant que vous parliez de Fabrice Santoro. :-D Pour rappel, Djokovic, au-delà des défauts qu’on lui connaît, est l’un des meilleurs relanceurs-passeurs de l’Histoire, sinon le meilleur, un très bon serveur, un joueur globalement propre techniquement, doté d’un superbe revers à deux mains, un immense compétiteur que je mettrais à égalité avec ses deux compères sur ce plan.

    • Bapt 30 janvier 2020 at 19:55

      Tu peux même rajouter qu’il a sans doute le mental le plus énorme de l’ère open.
      Surtout face aux deux autres qui ne sont pas faiblards à ce niveau, voire aussi assez monstrueux.

      • Jo 30 janvier 2020 at 20:45

        Par compétiteur, je faisais référence à l’aspect mental. Il y a deux domaines à propos desquels je suis incapable de départager les trois grands méchants loups, le mental et le melon. Les trois ont démontré une incommensurable force mentale, dans la durée qui plus est, pour écraser ou terrasser leurs adversaires. Et les trois sont bouffis d’orgueil, névrotiquement obsédés d’eux-mêmes. Les deux aspects sont certainement liés.

      • Bapt 30 janvier 2020 at 22:19

        Je vois ce que tu veux dire. L’aspect mental est intégré dedans. Je voulais insister sur sa capacité à revenir de nul part, à arracher des matchs de manière totalement improbable. Je me posais plutôt à l’échelle « micro » plutôt que sur le parcours de carrière (échelle « macro »). Sur cette dernière il est du niveau de Nadal et de Federer (avec un démarrage assez particulier) mais au niveau des matchs pris individuellement, je pense qu’il est au-dessus de Nadal et de Federer malgré tout.

    • Paulo 30 janvier 2020 at 20:04

      Au-delà des qualités qu’on lui connaît (propreté du revers et du service), Djokovic est quand même, dans le jeu, avant tout semblable à un mur, surtout comparé à Federer : 2,5 fois moins de montées au filet que le Bâlois (12 contre 30), sensiblement moins de winners (31 contre 46) et bien sûr beaucoup moins de fautes (18 contre 35), car qui ne tente rien n’a rien. Et encore, en fin de 1er set on en était à 25 winners contre 5 en faveur de Federer, ce qui montre à quel point c’est lui qui faisait le jeu, quand il était encore frais.

      Bref, un jeu bien plus explosif, plus entreprenant, plus spectaculaire de la part du Vieux ; donc par contraste plus robotique et plus ch.. pardon ennuyant de la part du Belgradois.. ce que je ne sais pas traduire autrement que Winning ugly, désolé… et je ne parle même pas de l’aspect esthétique, revers à une main, tout ça :-)

      • Bapt 30 janvier 2020 at 22:17

        C’est vrai. Après il faut être lucide : Djokovic n’a aucun intérêt, s’il veut gagner contre Federer, à jouer à l’agressivité et à la prise de risque. Une des fois où il est rentré dans cette logique, c’est à RG en 2011 et Federer a gagné.

        Étant donné le goût de la défaite de Djokovic, je doute qu’il veuille se risquer au « beau jeu » pour… perdre.

        Au demeurant, les stats de winner et fautes etc. de Djokovic contre Fed sont en fait assez proches de celles de Nadal contre Fed aussi. Du moins lors de la séquence 2004-2016 car pour la suite, il est possible que Nadal ait été plus entreprenant.

        Dans tous les cas de figure, malgré les résultats du Djoko et quelques points sortis de nul part, il reste un joueur peu engageant à voir. À moins qu’il n’y ait un gros enjeu je ne regarde pas ses matchs ni les hightlights où il apparait.

  5. Perse 31 janvier 2020 at 11:44

    Bon Zverev a gagné le premier set mais peine dans la suite. Comment ça joue?

    • Perse 31 janvier 2020 at 11:54

      D’après les stats, les deux joueurs sont fébriles et à côté de leurs pompes mais Zverev est très réaliste avec les balles de breaks.

      Son service marche bien mis à part les « yips » de fébrilité avec 75% de 1ères. S’il parvient à gagner ce deuxième set, les choses vont commencer à sentir bon pour lui.

  6. Nathan 31 janvier 2020 at 13:06

    Très beau tennis dans ce 3ème set.

  7. Perse 31 janvier 2020 at 13:08

    J’ai trouvé un stream et c’est du tennis des 90′s: beaucoup d’aces, de services gagnants et chaque frappe est faite pour tuer.

    Zverev vient de faire un jeu de service épatant où il gâche son dernier challenge, se retrouve sous grosse pression à 30A, s’énerve après que sa première soit jugée faute. Il met un superbe ace sur deuxième et clôture avec un slice à la Sampras.

    Vu qu’il l’a célébré, je pense que ça va donner un regain d’énergie pour une fin de set décisive.

    • Nathan 31 janvier 2020 at 13:31

      je ne dirai pas mieux !

  8. Perse 31 janvier 2020 at 13:18

    Thiem se bat comme un chien pour rester dans le set. Zverev exploite ses nerfs.

    Zverev a l’ascendent, le stress donne des maux de ventre à Thiem.

  9. Paulo 31 janvier 2020 at 13:37

    Bon eh bien maintenant il faut remporter le 4ème Domi, histoire de ne pas laisser trop d’énergie en route, ce serait ballot.

  10. Perse 31 janvier 2020 at 14:05

    Thiem joue vraiment bien et manie le slice avec maestra.

    • Patricia 31 janvier 2020 at 14:07

      Et il a tellement progressé au filet !
      Sans parler du dosage tactique. ^^

    • Nathan 31 janvier 2020 at 14:16

      oui au filet, quel progrès !

  11. Paulo 31 janvier 2020 at 14:25

    C’est Noël avant l’heure… festival de cadeaux dans ce tie break.

  12. Nathan 31 janvier 2020 at 14:29

    Très beau match !

  13. Paulo 31 janvier 2020 at 14:31

    C’est fait, bravo ! Plus qu’une marche, la plus dure certes…

  14. Sam 31 janvier 2020 at 14:31

    Super match, l’impression générale que Zverev ne savait plus trop quoi essayer tellement Thiem est complet.

  15. Perse 31 janvier 2020 at 14:38

    Il a été très bon dans les tie-breaks. Thiem est très solide mais le talent demeure du côté de Zverev qui allie une puissance avec une qualité de déplacement superbe. Ce tournoi est une très belle surprise et un excellent rebond pour lui. J’espère que son année sera meilleure que 2019.

    Le tennis est en de bonnes mains avec ces deux là.

    • Patricia 31 janvier 2020 at 15:35

      Perse, je peux pas te laisser dire ça !
      Zverev va être un monstre, j’ose même pas penser dans 3 ans s’il progresse en 2nde balle ; je veux bien que tu le mettes devant en talent sur la gestuelle plus fluide, mais Thiem est à la fois plus puissant et meilleur en déplacement à ce jour (même si Zverev a un déplacement exceptionnel pour un grand type) !

      Toutefois, je suis contente de son parcours ici, qui devrait lui donner la confiance pour revenir faire ch* tout le monde en 2020 – mon rêve étant de ne pas laisser plus d’un GC au Big 3, le petit Sascha est attendu dans les prochains !

      • Perse 31 janvier 2020 at 16:45

        Evidemment que Thiem est meilleur en déplacement avec ses quinze centimètres de moins. Pour la puissance, je pense que les deux se valent largement, que la télé diminue considérablement la lourdeur des frappes de Zverev qui fait exploser ses adversaires à l’échange.

        Thiem est un bûcheron monstrueux qui a été plus solide que Zverev dans ce match grâce à une confiance de fond plus grande. Face à un adversaire qui ne lui réussit pas, Zverev est vraiment passé tout tout près malgré le déficit d’expérience et de maturité.

        Tant que ni Nadal ni Djokovic ne gagnent de GC, ça me va. Thiem et Zverev sont deux joueurs très admirables à regarder jouer et je serai heureux pour les deux.

  16. Jo 31 janvier 2020 at 15:05

    Vu l’Anschluss par à-coups, qui me laisse une impression mitigée, la tension était palpable. Toujours cette même sensation qu’à l’heure actuelle, Zverev est le meilleur mais Thiem est le plus fort. Sascha n’a pas encore rattrapé le retard de maturité qu’il accuse sur son adversaire depuis le début de sa carrière.

    • Remy 31 janvier 2020 at 15:21

      Il me semble que le match a toujours été dans la raquette de Domi, tout comme contre Nadal.

      Je le vois bien taper le serbe dimanche

    • Elmar 31 janvier 2020 at 15:23

      Je ne vois pas en quoi Zverev est le meilleur. Il remet la balle, fort certes, mais sans option tactique, sans variation, sans accélération.

      Thiem était clairement le créateur de ce match et il a largement mérité sa victoire. C’est en tous cas ma lecture du match.

      • Paulo 31 janvier 2020 at 15:40

        D’accord avec toi Elmar : Zverev sera peut-être un jour le meilleur, quand il prendra les échanges à son compte, quand il arrêtera d’être attentiste comme il l’est trop souvent (moins aujourd’hui certes).

        Aujourd’hui, Thiem est le meilleur, il mérite amplement sa qualification pour la finale. Sa seule faiblesse est qu’il reste un peu friable dans les moments chauds : il pourrait gagner ses matches plus facilement s’il avait les nerfs d’acier des mecs du Big Three.

        • Patricia 31 janvier 2020 at 20:17

          Oui, Thiem est devenu très clutch quand il est en danger (rare qu’il ne serve pas d’aces en cas de multiples BB à sauver), il est endurant mentalement (faut se le farcir au set décisif) mais sa sale habitude de faire du pâté quand il sert pour le set ou le match ne s’est pas (encore) dissipée.

  17. Jo 31 janvier 2020 at 17:29

    La demi-finale de Federer n’étais pas sans rappeler celle du dernier Roland Garros. Après un parcours tout aussi admirable que crépusculaire jusqu’en demi-finale, Dieu ne pouvait que s’incliner face au maître des lieux. Un match aimable mais totalement dépourvu de suspense. Pour la finale, je verrais bien un remake de celle de l’an dernier.

    • Rubens 31 janvier 2020 at 18:04

      Je nuancerais tout de même sur cette comparaison. Lors du dernier RG, Roger a produit un excellent tennis, qui lui a permis non seulement d’atteindre les demi-finales, mais de s’y présenter convenablement reposé. Rafa était de toute façon plus fort ce jour-là, le match a été perturbé par les rafales de vent et il a été assez médiocre, mais l’un et l’autre ont joué comme ils ont pu avec les éléments.

      La cavalcade du Maestro lors de cet Open d’Australie n’a pas grand chose à voir, si ce n’est que ça s’est aussi terminé en demi-finale. Il a été nul, franchement nul, compte tenu de ses standards habituels. Il a survécu à deux duels au couteau, face à deux joueurs quelconques mais totalement en feu qui l’ont tennistiquement plutôt dominé (c’est évident pour Sandgren) pendant toute une partie du match. Il a mobilisé des capacités de résilience hors du commun pour s’en sortir les deux fois. Et il en est ressorti totalement essoré physiquement, et blessé à l’aine. Au point que chacun a douté de le voir se présenter en demi. Il est venu, il a joué un tennis champagne tout en étant diminué, avant de baisser la garde à partir du deuxième set, alors qu’il n’avait strictement plus rien dans les jambes.

      Sa défaite est beaucoup plus honorable que ce que tout le monde pouvait craindre, j’y ai vu pour ma part beaucoup de panache, et son parcours de cet OA 2020 prendra sans doute, avec le recul, une place pas trop loin de la demi de Pete à RG 96.

      Quant au scénario de la finale de l’année dernière, pitié, non…

      • Paulo 31 janvier 2020 at 18:26

        Un bémol, Rubens : la chevauchée de Pete à Roland Garros 1996, c’est quand même deux victoires sur deux anciens double vainqueurs du tournoi (Courier et Bruguera), ça a une autre gueule que la victoire de Roger sur Millman et Sandgren.

        Pete, 24 ans à l’époque, n’aimait pas la terre et la terre lui a fait savoir qu’elle ne l’aimait pas.
        Roger aime Melbourne et Melbourne l’aime ; oui mais Roger, cette année, a 38 ans…

        • Perse 31 janvier 2020 at 18:46

          Un petit bémol tout de même: même si Sampras était évidemment moins performant sur terre, jusqu’en 1994 ses parcours sont honorables. 1995 et sa défaite au premier tour est effectivement une belle surprise.

          Pour 1996, il perd contre Kafelnikov, un joueur qu’il domine et « possède » entièrement. La rouste dans les 2 derniers sets est un signe net que le physique ne suivait plus.

  18. Colin 31 janvier 2020 at 19:20

    Je ne sais pas si vous avez remarqué mais au final on a quand même une certaine continuité entre la dernière Masters Cup et ce premier GC de l’année, avec 3 des 4 joueurs présents en demi-finale qui sont les mêmes, et :
    - Demi-finale 1 : Thiem bat Zverev
    - Demi-finale 2 : Federer perd contre… hum.. celui qu’on qualifiera soit de « 4ème larron » soit de « futur vainqueur », enfin bref un gars des balkans (Nonos Tsikovic).

    A Thiem de faire diminuer cette ressemblance, dimanche, en obtenant une autre issue qu’à Londres en finale.

  19. Clément 1 février 2020 at 01:55

    Il était sympa ce Thiem – Zverev. Zverev a servi 79 % de premières balles et perd (en particulier 90 % — !!! — dans la troisième manche)… Je pense que cette défaite va faire mal à l’Allemand parce que je ne vois comment il aurait pu beaucoup mieux jouer. Alors certes, le score reste serré mais ça ne s’est pas non plus joué à 2 points près. Quoi qu’il en soit, très content pour Thiem qui a mérité sa victoire.

    Du reste, je ne comprend pas ce qu’on trouve à Zverev. Personnellement il m’est complètement fadasse. Ça distribue bien des deux côtés, ça monte un peu, la 1ère balle est bien mais euh… pff, on se fait chier non ? Pour ce que j’en vois depuis 2-3 ans maintenant, il est l’archétype du joueur moderne sans saveur : grosse première balle, revers à deux mains et puis je tiens l’échange en en mettant un peu mais pas trop non plus. Le voir jouer ne me procure aucune émotion.

    A contrario j’adore Thiem ; son côté brut de décoffrage me plaît beaucoup. Alors c’est pas toujours très fin, ça bourrine allègrement mais c’est aussi puissant et couillu. C’est un tennis qui a un aspect « tellurique », très cru, très « authentique » (pour autant que ça veuille dire quelque chose dans le contexte mais je me comprends), jusque dans sa position de retour au service, les jambes bien ancrées dans le sol. Ce joueur est une belle souche de chêne, un truc vrai et solide. D’ailleurs c’est une description qui me semble aussi correspondre à l’homme, qui m’a l’air d’être un gars plutôt simple et sympathique, tout autant qu’il fait des footings avec des bûches de 15 kg sur le dos dans les Alpes autrichiennes. Et malgré tout, que de progrès depuis 3 ans ! Tactiquement c’est le jour et la nuit, quant au reste eh bien tout est mieux : il est plus régulier, plus résistant, plus fort mentalement, il varie plus et est également bien meilleur au filet.

    Pour dimanche je mise d’ailleurs sur l’Autrichien. Je le vois bien faire une Wawa dans le fond. Il est mené 6-4 au H2H contre Robovic mais a gagné 4 des 5 derniers duels, et en particulier les deux derniers ; l’un en GC (sur terre à Roland, 5 sets), l’autre au Masters (sur dur, en 3 sets). Le seul match des 5 qu’il a perdu s’étant fini sur un double tie-break au score… Je pense vraiment que le Serbe ne va pas rigoler et ça va qu’il est « chez lui » parce qu’à mon avis il va vite sentir la pression monter. Il est souvent mal à l’aise face aux types qui cognent très fort (Stan, Del Po) et Thiem est de cette trempe. Tant que ce dernier ne mouille pas il y aura match et le sort se jouera donc au mental car tennistiquement il est prêt.

    Stat amusante, Thiem et Djoko sont respectivement n°1 et 2 au nombre de balles de break converties sur ce tournoi avec 28 et 27. Sans doute pas très significative puisque le Serbe a joué 4 ou 5 sets de moins mais bon, Antoine n’est plus là pour tenir le carnet à jour alors faut bien que quelqu’un assure l’intérim !

    • Paulo 1 février 2020 at 13:39

      J’aime assez bien ta description de Zverev et de Thiem, à laquelle je souscris.

      De toute façon, le revers à deux mains a toujours été quasi rédhibitoire à mes yeux, sauf très rares exceptions, la première étant Nalbandian. Mais Nalby avait autre chose…

      Le revers à une main, c’est tellement plus de liberté, plus de créativité, en plus d’une esthétique inégalée. Pas étonnant que les grands attaquants ont toujours été des joueurs au revers à une main.

      Et puis, Thiem a en plus ce côté sympa, « the guy next door », si gentil qu’il en est presque naïf, mais sans le surjouer, toujours honnête ; et en même temps, comme dirait l’autre, si déterminé et persévérant, et résolu à déloger les monstres de leur pré carré… go go Domi !!

      • Perse 1 février 2020 at 18:16

        Moi aussi je serai à fond derrière Thiem contre Djokovic. Djokovic ne me procure pas d’émotions à part le dépit quand il réussit des défenses impossibles. Thiem et Zverev m’en procurent plus, l’un par sa détermination et sa persévérance et l’autre par son allure altière et ses tourments intérieurs sur le terrain.

  20. Perse 1 février 2020 at 18:13

    Personne pour réagir à la victoire de Kenin chez les filles? La WTA est en manque de stabilité et de tête d’affiche par rapport à la calcification de l’ATP.

    En terme marketing, ce n’est pas très bon mais en terme sportif je suis plutôt ravi: cela permet de découvrir d’autres profils, que malgré « la convergence » demeure une diversité de style qui réussissent au haut niveau.

    Pour la beauté des dernières athlètes, je suis content que ce ne soit pas des canons de beauté qui gagnent, ça permet de renvoyer le tennis au sport et non au personal self branding comme le faisait excessivement Sharapova (dont la beauté à l’instar de celle de Dimitrov ne m’a jamais frappé comme chacun le sait) et quelques autres.

    Enfin, il y avait eu une mini-polémique au début du tournoi où l’entourage de Kenin considérait que la présence de Gauff à l’exhibition pour les feux n’était pas légitime en dépit de l’énorme potentiel de la jeune fille (à raison selon moi) : elle a tenu parole en la battant et en gagnant le tournoi derrière, c’est très fort!

    • Sebastien 1 février 2020 at 20:43

      Je n’ai pas regardé la finale, mais je pensais que Muguruza s’imposerait vu son expérience supérieure. Or pas du tout. Je connais mal Kenin, je l’avais vue sortir Serena à Roland je crois, et son culot (frisant l’arrogance sur ce match) m’avait impressionné.
      En tous les cas, à la WTA, on ne peut pas dire que les choses soient verrouillées, chacune a sa chance !

  21. Patricia 1 février 2020 at 21:27

    Quelques réflexions sur les paramètres de la finale :
    On a vu en demi que Thiem avait eu du mal à se mettre en route pendant 30 minutes environ, ce qui est fréquemment le cas dans les premiers stades des tournois (voire même jusqu’en finale pour les 250), mais pas quand il joue bien en fin de tournois importants. La raison est simple, il s’en est expliqué (et différente de celle proposée par les journalistes de l’Equipe et Eurosport, à savoir qu’il était nerveux comme c’était effectivement le cas pour Zverev) : il n’avait pas tout à fait récupéré du match épuisant contre Nadal, après lequel il s’était couché à 5 heures du mat. Du coup il était plus lent que d’ordinaire, moins bien placé sur les coups et faisait plus de fautes.
    Après le match contre Zverev, beaucoup se sont offusqués qu’il ait moins de récup que Djoko pour la finale, mais s’il avait joué le même jour que l’autre demi, il aurait sans doute perdu… Il aurait fallu que les deux demis masculines aient lieu vendredi, en fait !

    Pour moi, il risque de manquer d’un peu de physique contre Djoko pour pratiquer le tennis idéal qu’il avait proposé lors leur match aux Masters : il était alors un peu à plat en début de tournoi avec une petite crève, mais pour un match en 2 sets gagnants, et en poules, c’était moins embêtant.

    Je pense aussi que Djoko au service est plus emmerdant que Sascha Zverev, parce qu’il est plus varié. On s’émerveille que Thiem ait réussi à vaincre un Zverev avec un % de premières monstrueux, tout en conservant des vitesses très élevées – notamment dans le 3è set ; il y a une raison à ça : Zverev ne prenait pas de risques avec le placement pour éviter de servir des 2è, qu’il sait trop fragiles (Thiem a un bon retour sur les 2è en plus). Comme il sert quand même très fort, ce n’est pas facile à relancer quand même mais il aura moins de points gratuits que Djoko, dont la 2è est vraiment très pénible en ce début d’année et qui prendra plus de risques en 1è…

    Je pense aussi que Djoko risque de finir enfin par s’adapter tactiquement après avoir perdu 4 des 5 derniers matches contre Thiem ; il préfère évidemment d’ordinaire rester dans sa filière de jeu en cadence qui est suffisante contre la majorité des joueurs (mais pas contre Thiem en mode Stanimal), mais s’il essaie de varier plus il devrait réussir à empêcher Domi de trouver son rythme et de dominer d’un point de vue offensif. Thiem a plus de mal à rester lucide dans son choix de coups quand il est entamé, alors que Djoko est terrifiant de ce point de vue, ce qui lui a permis de faire durer le suspense jusqu’au bout dans leur match aux Masters alors qu’il était nettement dominé dans le jeu. Du coup je pense que Thiem a vraiment un trou de souris pour passer (ou un état de transe), même si Djoko est en mode « bon sans plus » comme à Londres.

  22. Bapt 2 février 2020 at 11:40

    Personne ne regarde le match entre Domi et le relance balle ? Ça commence mal en tout cas… Premier set perdu très bêtement sur une double faute.
    Argh… J’y crois peu.

    • Paulo 2 février 2020 at 11:46

      1er set perdu par Thiem malgré un % de premières de 73%… sachant que derrière seconde, il ne gagne que 23% des points quand Djoko en est à 80% !

  23. Paulo 2 février 2020 at 11:55

    Break Thiem avec un Djoko qui a clairement, et bizarrement, baissé de pied en ce début de 2ème set.

    Pas de blague Domi, maintenant tu tiens ce break !

    • Bapt 2 février 2020 at 12:02

      J’ai vu. Il ne faut rien lâcher.

  24. Rubens 2 février 2020 at 12:11

    Combien de temps les autorités du tennis vont-elles encore supporter ce gamin de 4 ans qui fait un caprice dès qu’il perd un point ?

  25. Paulo 2 février 2020 at 12:25

    Dumusois aurait dû répondre en lui mettant son pied dans la figure, sur ce coup.

    • Jo 2 février 2020 at 12:36

      Exclusion de l’arbitre, ce serait sans doute une première dans l’histoire du tennis.

      • Rubens 2 février 2020 at 13:23

        Non, c’est arrivé à l’US 79, lors du match McEnroe et Nastase. L’arbitre avait disqualifié Nastase, puis devant la pression du public (on frôlait l’émeute) le juge-arbitre a décidé de revenir sur la disqualification, et de remplacer l’arbitre de chaise pour la fin du match. Je ne sais pas si le terme « exclusion » est approprié, mais ça y ressemble quand même un peu.

        • Anne 2 février 2020 at 15:40

          Une émeute du public pour défendre Djokovic fautif sur ce coup qui plus est aurait été hautement improbable ;-)

  26. Paulo 2 février 2020 at 12:29

    Le 2ème set est quasiment le miroir du 1er : Djokovic revient à 4 partout puis perd les 2 jeux suivants…

    Clairement, il n’aime pas le jeu de Thiem, un peu comme pour Stan.

    • Bapt 2 février 2020 at 12:31

      Voilà une très bonne nouvelle ! Il faut que Thiem essaie de boucler ça en 4 set rapidement. J’ai peur qu’un long match ne soit pas à sa portée.

      Par ailleurs, on apprécie qu’après la perte bête du premier set, il ne se soit pas liquéfié.

  27. Alex 2 février 2020 at 12:33

    Djokobot toujours aussi imbuvable .. Allez Domi, même si j’y crois moyen encore !

  28. Bapt 2 février 2020 at 12:46

    Break d’entrée ! On y croit !

    • Bapt 2 février 2020 at 12:47

      Sur un nuage Thiem. 15/40.

    • Bapt 2 février 2020 at 12:49

      C’est fait.

  29. Nathan 2 février 2020 at 13:04

    Djoko est en train de se rendre compte que 5 ans de différence, cela commence à peser.

    • Bapt 2 février 2020 at 13:10

      Thiem joue très bien aussi.

  30. Nathan 2 février 2020 at 13:16

    Et maintenant 6/0 dans le 5ème !

    • Nathan 2 février 2020 at 13:16

      dans le 4ème

  31. Paulo 2 février 2020 at 13:16

    Bon, 2 sets à 1 Thiem, double break au 3ème, ça commence à sentir bon. Djoko semble sans solution, comme résigné. Il faut que Thiem capitalise dessus, et ne nous fasse pas un de ces bêtes craquages dont il a le secret.

  32. Clément 2 février 2020 at 13:20

    Hahaha le bon vieux medical time-out de l’ami Djoko quand il n’est pas au mieux… ça faisait longtemps.

    • Rubens 2 février 2020 at 13:23

      Qu’il dégage…

  33. Paulo 2 février 2020 at 13:22

    Qui a déjà réussi à battre Nadal ET Djokovic sur le même Grand Chelem ?

    • Bapt 2 février 2020 at 13:23

      Je ne vois pas.

    • Bapt 2 février 2020 at 13:24

      Stan en 2014 en fait. Même si Nadal était blessé en finale.

    • Robin 2 février 2020 at 13:24

      Wawrinka à l’AO 2014 !

      (Et Roger à un point près cet été…)

      • Bapt 2 février 2020 at 13:29

        Hein quel été ? Quel point ? Quel match ?

      • Clément 2 février 2020 at 13:34

        Oui, mollo sur les fake news !

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