J’étais tranquille j’étais peinard accoudé au bar de ######l’open de Rennes####### et pas n’importe quel bar, le bar, non, l’un des bars VIP de l’Open, appelons-le le « petit Bar Vip » de l’Open de Rennes, vous allez voir que ce détail a de l’importance. Et je le précise tout de suite, en matière de VIPisme, je ne dois ma présence à cet endroit qu’à, appelons ça un certain sens de l’opiniâtreté qui m’a rapidement fait comprendre qu’il fallait que je me débrouille pour voir Murray et Gasquet dans les meilleures conditions, qu’il s’agisse de mon point de vue sur le court ou du confort du lieu de débrief qui s’en suivrait.
Et c’est grâce à ces qualités que nous nous sommes retrouvé mon pote Jo et moi au « petit bar Vip » à discuter de ce que nous venions de voir, de très près. Mais rien de ce que je pourrais vous raconter ici ne vous apporterai quoi que ce soit de neuf sur nos deux héros un brin vintage. En fait, en vrai, tout est pareil et un peu plus. Finalement, en matière de tennis en vrai, la différence entre nous (…) et les pros, c’est que chez nous, en général on sait dès l’échauffement qui va gagner. Donc, ce qui est fascinant, c’est de constater que lentement, mais en fait très rapidement, Murray a fait un certain nombre de choses qui font que tout à coup, ça fait 6/3 4/1 pour lui. Et j’avoue en toute humilité que même si ce sont des choses que je regarde depuis un certain temps, elles me dépassent totalement. Ce sont quasiment plus des impressions, qu’au fil des minutes, quelque chose d’inexorable est en train d’arriver, qu’une toile se tisse. Et tout à coup on regarde le type à quelques mètres devant soi et on se dit que tout de même, à un certain moment, dans le monde, personne sur la planète ne savait faire mieux que lui ce qu’il est en train de faire devant nos yeux.
Pareil pour Richard Gasquet. A 6 partout au premier set, contre un jeune homme classé 310 ème mondial ayant tendance à jouer son va tout et à parfois pêcher par trop d’audace, on sait que l’ainé va l’emporter et que le deuxième set va être une formalité, et c’est ce qui se passe. Et pendant tout ce temps-là, on a le plaisir de voir en vrai ce pourquoi on, enfin, je, étais venu : voir le revers de Richard Gasquet. J’ai vu quelques joueurs professionnels dans ma vie. Pas énormément – pas Fed ! – mais de quoi m’habituer à la petite musique et de quoi faire le lienentre l’écran et le réel. Mais je n’avais rien vu de comparable au revers de Richard Gasquet. Ça n’est pas juste un coup. C’est un moment. C’est le moment, instant bref où l’on comprend que Richard Gasquet va frapper un revers, plat de préférence, ou mieux, lifté, même si son chop reste un régal, et où l’on se délecte à l’avance de ce que l’on va voir et où l’on voit quelque chose qui n’a rien à voir avec le reste de ce qui est en train de se passer. Rien à voir avec les services, de Gasquet ou de son adversaire, les coups droits et tout le reste. Non, il y a le match, le jeu, le présent et, à côté, mais surtout au-dessus, le revers de Richard Gasquet. Celui-ci troue le court, parfois, mais le temps, surtout, tant on a l’impression que ce geste est intact et nous vient d’il y a très longtemps, avant Tennis Mag’ 96, avant les Putaing, avant les « il aurait pu faire mieux », avant les « oui mais tout de même 500 victoires ». A se demander si sa merveille de revers n’existait pas avant Richard Gasquet lui-même.
J’en étais là de mes considérations fumeuses et je les infligeais avec d’autant plus de plaisir à mon pote Jo que nous avions joué le matin et que, c’est un euphémisme, il ne m’en voudra pas, Jo a du boulot en revers. Ce que la douzaine de personnes présentes dans ce petit Bar Vip aurait par ailleurs pu admettre, puisque Jo avait choisi, pour des raisons que la raison ignore, de ne pas changer de fringues après la séance, faisant ainsi de lui, en short et tee shirt parmi les Vip en cravates, une sorte de possiblement « joueur », mais du genre pauvre, vu ses pompes, voire, très pauvre, voire suspect. Bref, Jo ressemblait à un Ukrainien ayant perdu au premier tour du double et continuant son tournoi par des paris au bar. Et nous avions tous les deux pour stratégie, au cas où quelqu’un approche, qu’il se démerde pour émettre des sons à consonances slaves, histoire de lever les doutes.
Et nous en étions là, tranquilles et peinards, quand tout à coup, une voix nous fît lever le nez de nos verres : « mesdames et messieurs, désolés d’interrompre vos conversations, mais je vous demande de bien vouloir accueillir…Richard Gasquet ! ». C’était le petit monsieur chauve en costume gris qui fait l’animation au micro et les interviews de fin de match sur les courts, et effectivement, tout en sueur et pas douché – comme Jo, unique point commun – à côté de lui et à deux mètres de nous, se tenait le père de tous les revers : Richard Gasquet.
Super bonne idée d’avoir préféré le Petit Bar Vip au grand, où là ça devait être un peu l’émeute autour de lui. Alors, passé un léger choc, nous pûmes avoir un aperçu de certaines réalités de la vie de joueur professionnel d’un Richard Gasquet. Le monsieur chauve surenchérissait d’enthousiasme pour égrener les grands moments de sa carrière devant ce petit parterre, attendant probablement des réactions, celles-ci finissant par vaguement venir – « Ooooh », « bra-vo », et que j’essaie d’applaudir en tenant ma coupe, mais je ne sais pas quoi dire – et je crois que tout le monde était un peu gêné et surtout Richard lui-même, et les euros semblaient défiler dans les minutes et inversement.
Et donc alors que le temps était manifestement précieux, que la représentation était minutée j’ai trouvé malin de faire le malin : « Hé, s’il vous plait, est-ce que je peux poser une question à Richard ? ». Regard anxieux du monsieur chauve sur moi et les pompes de Jo : ça n’était absolument pas prévu au programme, mais vu que les autres rigolent, du coup…Bon. « Hmm, oui, ok, allez-y pourquoi pas…Mais vite fait hein ! ». Et là, on sent une brèche dans l’espace-temps.
« Bon, ben voilà, il se trouve que moi je joue, je suis 15/3 – c’était surtout vrai avant le Covid ça, mais cette précision avait surtout pour objectif de faire comprendre à mon auditoire, dont Richard Gasquet – Richard Gasquet ! – que je j’allais causer tennis et pas forcément raconter n’importe quoi, et il se trouve que Jo ici présent – regards sur ses pompes, pensées de Jo genre « qu’est ce qu’il va raconter ce con ? » – avons joué ce matin et il se trouve qu’en revers je lui ai dit d’essayer de préparer comme…Richard Gasquet, la tête de raquette très haute, quasiment à hauteur de tête – là tout le monde arrête de rigoler car tout le monde voit que mon sujet intéresse manifestement Richard, et pour cause – …Et je voulais du coup demander à Richard si d’une part c’était un bon conseil mais surtout, s’il y a un truc à dire à Jo pour son revers, c’est quoi ? ». Silence.
Et là, Richard Gasquet nous regarde, Jo, ses pompes et moi, et se met à nous expliquer très méticuleusement, point par point, ce qu’il y a d’important dans un bon revers. Il prend son temps. Et je retiens que ça n’est pas tant la question de la préparation que celle du coup de poignet à l’impact, et de la pronation, Richard nous expliquant cela geste à l’appui, mimant de la main la manière dont il fouette la balle. Le petit monsieur chauve ne dit plus rien. Les gens en costard arrêtent de rigoler, et moi non seulement j’écoute attentivement, forcément, en essayant de prendre ma meilleure attitude type écoute active, histoire que tout le monde comprenne bien, à commencer par Richard, qu’il s’agit là d’une question extrêmement sérieuse et que quand Gasquet explique ce qu’est un revers, on l’écoute. Et il continue d’expliquer, j’ai l’impression d’écouter un pote de club meilleur que moi me filant des conseils techniques, jusqu’à avoir cette phrase assez improbable quand c’est Richard Gasquet qui vous la livre les yeux dans les yeux puisque j’ai voulu insister et le relancer sur les spécificités de son revers lifté, haut et bombé : « tu vois, c’est comme quand tu joues Federer ou Nadal ». Le pire, c’est que tout à coup j’ai tout à fait l’impression de voir et qu’on est dans le même club. Et que ça pourrait durer un moment, comme ça, qu’il ne s’agit même pas pour lui d’avoir la patience d’expliquer, mais qu’il aime profondément parler …De tennis.
Mais forcément, ça ne peut pas durer un plus long moment, le petit monsieur chauve semble paniquer devant une telle sortie de cadre, fait signe à tout le monde que ça va comme ça, ça a assez duré les trucs pas prévus au programme de la tournée des bars Vip. Alors il rembarque son Richard, tout le monde applaudi et dit merci, et Jo et moi on se regarde et on se dit qu’on vient de vivre un sacré moment. Putaing.
Tags: Challenger, Gasquet
Putaing, en effet, cong.
Merci pour le titre Coling !
Alors soit tu es le meilleur (ou le pire) mytho, et de loin, de 15-love, ou ce que je viens de lire est le meilleur compte-rendu mixte « bord de comptoir / bord de court » que j’aie jamais lu.
Et au fait, si tu croises Andy, tu lui dis quoi ?
Bonne question. Je n’ai pas de réponse, mais j’imagine que ça pourrait donner lieu demain à un article genre « Comment je me suis fait envoyer balader par Andy Murray ».
Ma mère a des problèmes de hanche, tu peux lui en parler steup?
Zut, voilà que je me retrouve avec l’avatar de Colin. Décidément, cet article est celui de toutes les surprises !
Et du coup, Jo, il a progressé en revers ?
Je dirais que j’ai perçu une forme d’application supérieure.
Demander à Richard Gasquet des conseils pour un dénommé Jo qui a des problèmes en revers. Cette ironie !
Aahaha, j’avais pas fait gaffe oui !
Oh fane de chichoune, quel grand moment en effet ! Et au final, ça ne me surprend pas que Richard vous ait répondu. Ca me semble être le gars simple et accessible, qualités qui ne sont absolument pas requises pour devenir un champion, mais fort utiles dans la vie sociale. Et si en plus tu lui as posé une question sur un sujet dont il est spécialiste, la frappe en revers, effectivement sa réponse doit être intéressante.
Si tu croises Andy, demande-lui des nouvelles d’Ivan, c’est pour Antoine qui est revenu parmi nous et je suis sûr qu’il sera friand de nouvelles de première main.
En fait je pense que j’aurais surtout eu des chances de croiser hier soir Gilles Simon, qui, même s’il a perdu au premier tour, n’a probablement pas dû échapper à la tournée des VIP. Et là j’imagine la tournure que les évènements auraient pu prendre : poser une question à Gillou genre, sur son bouquin, sur l’évolution du tennis, sur la Fédé, etc…L’embarras du choix passionnant. Et on y serait encore.
Si tu croises Gillou, invite-le sur 15-Love, je suis certain qu’il a des choses à nous dire, il est un sujet récurrent de nos papotages. Et je suis certain aussi qu’il y prendrait du plaisir !
Il est peut être déjà parmi nous…
On t’a vendu Murray et Gasquet, t’es en passe de te retrouver avec Moraing, Broady et Gabashvili (!) : complooooooooooot !
Après ça sent surtout le back to back pour Arthur Rinderknech. Le mec pourrait réaliser l’exploit de gagner tour à tour l’édition la plus éclatée et la plus relevée de l’histoire du tournoi.
Et pour le coup ça serait parfait, finalement. J’étais à peu près le dernier à piger le potentiel de Kindernaiche, mais tout de même, j’avais un peu halluciné il y a 2 ans en voyant que c’était ça, le niveau d’un 300ème. La suite m’a remis les neurones en place, en fait il jouait top 100, facile facile. Donc là, c’est assez classe qu’il revienne, à tous points de vue. Et ça donne clairement un surcroit de crédibilité au tournoi.
Je vais finir par dire du bien de ce tournoi.
J’avoue être aussi passé à côté du garçon, mais plus dans le sens où j’ai attendu cet USO pour le voir jouer pour la première fois.
C’est comme Maxime Cressy, le Français qui aimait tellement le service volée que la Fédé a tenté de l’en dissuader et qu’il a préféré prendre la nationalité ricaine. Jamais vu jouer alors que je suis sûr que ça me plairait bien.
Max Moraing, je ne sais pas si ça ferait un beau vainqueur, en tout cas, ça fait déjà une belle rime avec le titre de cet article.
Moraing ou le moringue, en l’occurrence, est à La Réunion ce que la capoeira est au Brésil. Gare à Max la Menace.
Et d’ailleurs après vérification son prénom n’est pas Max mais Mats. Peut-être ses parents étaient-ils fans de Wilander…
Moringue la fine totocher Ti Mozart.
Merci Sam, tu as fais ma journée, toujours un plaisir de te lire !
Merci Don J !
Bon, tout va bien pour Richard mais le grand choc espéré contre Murray en quart n’aura pas lieu, ce dernier s’étant fait virer par un certain Roman Safiullin que je ne connaissais pas mais m’a fait forte impression.
Au premier set, d’emblée il a breaké Andy qui n’a jamais pu faire son retard et semblait assez peu en jambes. Au second, Murray a réalisé un break à l’arrache et à 4/4 pour ensuite emporter le set, nous gratifiant au passage d’un rallye digne de sa plus grande époque, de « come on ! » et de poings rageurs…On y a tous cru.
Mais au troisième set, la panne. Peu ou pas de jambes, plus étonnant, des mauvais choix genre avoir le court ouvert pour tirer un passing et se tromper de côté…A 0/5, Andy a sauvé l’honneur, mais l’autre en face a continué dans une veine très Karatsevienne, avec en plus une belle confiance en lui qui lui a fréquemment permis de servir des secondes balles à plus de 200 (Andy s’est notamment pris 3 aces de suite), sans pour autant faire beaucoup de doubles.
Dans l’ensemble j’ai eu l’impression de regarder le quart de finale de Roger contre je sais pas comment s’écrit son nom de polonais.
Je ne sais pas si ma perception d’un super niveau de Safiullin est la bonne ou bien si c’était seulement l’écart avec Andy, mais si pour l’instant ça a été un peu la promenade du revers de Richard contre des jeunes Français classé entre 300 et 600, j’ai bien l’impression que ce soit ça va être une autre paire de manches. Si le Safiullin a le même niveau, je le vois gagnant contre Ritchie.
Je ne sais pas si c’est moi, mais la trombine de Rinderknech me rappelle celle d’un certain ERV (Edouard Roger-Vasselin pour ceux qui ont oublié). En tout cas, il joue un tennis très propre et il domine Pouille, pour le moment. Apparemment le garçon a suivi un cursus universitaire aux States avant de devenir pro sur le tard, à 22 ans. Il n’a même pas de fiche Wikipédia en français – par contre, il en a en anglais, en allemand, en polonais, en arabe, en italien et en espagnol.
Pas étonnant.Pouille a ramé comme un dingue aux tours précédents.
C’est fou, je ne peux pas lire une phrase dans laquelle se trouve écrit « Pouille » sans songer automatiquement qu’il y a une contrepèterie cachée !
Richard vient de balancer une merveille de revers long de ligne gagnant qui a cloué Safiullin sur place.
Et pour essayer de comprendre d’où sort ce Russe dont le nom commence et finit comme celui de Safin, sa fiche ATP dit que :
« Motivated by countrymen Daniil Medvedev, Karen Khachanov and Andrey Rublev. Played junior tennis with them and is working hard to join them full-time on ATP Tour. »
Safiullin est un semi-inconnu. On l’a vu sortir des qualifs en Australie et à Roland. A Melbourne, il passe un tour et donne du fil à retordre à Cameron Norrie qui le bat en 4 sets. Meme chose à Paris où il se fait battre par Zverev en 3 sets en 2 tie breaks. A Wimbledon il s’arrête au deuxième tour des qualifs non sans avoir battu Karlovic en 2 petits sets. Blessé, il ne participe pas aux qualifications de l’US open. Un joueur à surveiller qui progresse à son rythme.
Bon, ben ça sera une finale Moraing / Bonzi.
Difficile de ne pas trouver ça un poil décevant au vu du plateau.
Merci Sam pour ce génial article ! Moraing ne nous est pas inconnu, il avait affronté Djokovic à Belgrade 2, et Djokovic avait paniqué sous les « bombes » de Moraing :
« C’était un très bon début contre un joueur que je n’avais jamais affronté auparavant. Il frappait si fort. Chaque balle était comme une bombe. Le deuxième set a été dur, j’étais épuisé mentalement. J’étais nerveux. Je le remercie d’avoir joué un tennis très courageux, très audacieux. Ce n’était vraiment pas facile de trouver le rythme. »
Difficile comme dit Colin de ne pas dire Putaing face à Moraing !
Colaing, pardong !
Note à l’auteur du bandeau. Daniil, c’est mieux avec deux i.
6ème tournoi challenger de l’année remporté par Bonzi – et 4ème de suite après Segovia, St Tropez et Cassis. Le garçon était 164ème ATP en début d’année, il sera 61ème demain. Que de chemaing parcouru en si peu de temps !
History was made : l’Open Blot au Liberté a vu la victoire de Benjamin Bonzi, sa sixième de l’année en Challenger. Il égale le record de Younes el Aynaoui et Juan Ignacio Lama. Et il lui reste Orleans et Mouilleron le Captif pour les laisser dans le rétroviseur. Les Challengers français, là où la légende s’écrit.
oui enfin vu son classement desormais, on va peut etre plus trop le voir sur le circuit Challenger
Orléans la semaine pro, et Mouilleron juste avant ou juste après Bercy (où il devrait logiquement être wild-card). Ce sont ses deux dernières cartouches en Challenger. Avec le risque qu’il termine l’année sur la jante vu qu’il joue toutes les semaines (il est parti à Nur-Sultan cette semaine et revient donc aussi vite en France la semaine pro).
La Murène toujours aussi difficile à manœuvrer, mais Humbert réussit le petit hold-up pour empocher le 1er set 6-4. Une balle de break sur une convertie, quand le Scott n’en convertit aucune sur cinq… plus qu’un set Ugo, le plus dur…
Merci pour l’article Sam, c’est tout à fait excellent et j’adore suivre les challengers même si je le fais moins qu’avant !
Celui-ci était vraiment cool à suivre et quel plateau ! Richie, même s’il n’a pas gagné, a montré un super niveau je trouve et une belle envie. Ca fait plaisir : le mec doit etre plein aux as, pourrait arrêter quand il veut mais on voit que c’est un vrai amoureux du jeu.
Excellente ton anecdote avec lui.
Haha dommage que Mats Moraing(ue) n’ai pas gagné, en effet, ca aurait été un beau clin d’oeil à ton article. C’est un drole de zozo celui-là, une énorme brute et il a vraiment une drole de tete, surtout quand il sert où il montre toutes ses dents de carnassiers ahah. Encore un poete.
Sinon je suis tombé sur cet article Eurosport très sympa de Bertrand Milliard, rendant hommage à la feu Davis-cup, en abordant les barrages d’accession 2022, qui se jouent encore en format classique.
c’a été une régalade visiblement.
https://www.eurosport.fr/tennis/la-coupe-davis-est-morte-vive-la-coupe-davis_sto8551226/story.shtml
Ciao les copains, en direct de Phnom-Penh, Kaelin vous lit toujours autant !
Pour l’envers du tennis et des très bonnes interviews de membres du milieu, je vous repartage le podcast de Tennis Legend (où je ne suis aucunement partie prenante):
https://podloud.fr/podcast/tennis-legend-podcast/57-julien-boutter-15-1-a-17-ans-puis-46e-mondial-a-28-ans-en-battant-un-n-1-mondial
En l’occurrence, celui-ci est de Julien Boutter et c’est un plaisir de l’entendre raconter son histoire etc… Il parle bien et on sent qu’il a bagage au-delà du tennis. Comme Simon, il est allé au bout de l’éducation obligatoire normale, sauf que ça a bien fonctionné pour lui.
Merci Perse, ca m’interesse, je vais m’ecouter ca ce week end.
Les interviews sont souvent très, très intéressantes. Dommage toutefois que sur son site, elles soient souvent noyées dans tout un tas de « News », dont un certain nombre pas loin d’être putassières
Disons que c’est 2nd degré et anecdotique pour les news, ainsi que les T-shirt. Mais la qualité du podcast est notable. Le tenancier du site a l’air d’être un outsider mais il se débrouille bien et il aime vraiment le tennis.
C’est super ces podcasts, merci !
J’attaque Tulasne ( après Boutter, Tsonga et Mayot).
Celui de Tsonga est très intéressant, notamment son explication des frais et investissements nécessaire au tennis de haut niveau (par exemple, en 2008, sa charge fixe était déjà de 1 million !).
Ce qui pose question. Ok, il fait finale au premier Grand Chelem de la saison mais c’est inquiétant sur l’entourage dont il avait alors déjà besoin alors qu’il était tout jeune et surtout pas encore installé solidement dans la hiérarchie mondiale
C’est clair que Tsonga est un « late bloomer » dans le sens où il a réglé ses problèmes physiques récurrents super tard.
En fait, il était monstrueux qd il ne grinçait pas mais ça ne durait pas plus de 10 jours jusqu’à 22 ans. Avant l’AO 2008, il fait de bonnes perfs en fin de saison 2007 qui incitent la Fédération et son agent à continuer à investir sur lui. Il s’avère que ce fut payant puisqu’il aura une très belle carrière avec plusieurs années Top 10 et une des figures de l’ATP.
Belmondo, c’était Terence Hill et Bud Spencer à lui tout seul. Quant à Zemmour, c’est un curieux croisement de Gollum et de Goebbels. (Vous vous demandez ce que vient faire ce commentaire ici ? Vous avez raison. C’est juste que je ne suis pas abonné à un forum de cinéma ni de politique.)
Bien vu pour Gollum.
Mais tu sais Jo, j’ai Libé en page d’accueil quand j’ouvre mon navigateur. Il est 16h49, je t’invite à y aller tout de suite. Zemmour occupe deux articles de la une. Ce type est en train de mettre le feu à la savane médiatique. Je ne sais pas jusqu’où il ira, mais là c’est la panique à tous les étages.
Je pense plus à Tullius Detritus dans la zizanie
@ Rubans : Vu les titres. Malheureusement, je ne suis pas abonné. Internet payant, tout fout le camp.
@ Alexis : Tullius Detritus, c’est redoutablement judicieux à tout point de vue.
Son nom est Zemmour. Inversé, ça fait à peu près Rozem, en attendant le duel de ce soir. Sa vie ne tient plus qu’à un fil, il finira dans les livres d’histoire (qu’il affectionne) : https://www.youtube.com/watch?v=whdkFEYwi-4
Je n’ai pas lu non plus, je m’attardais juste sur la une, moi non plus je ne suis pas abonné. Le Monde, pareil, le Figaro, il n’y a pas beaucoup à descendre pour trouver Zemmour.
Revenons-en au tennis, enfin presque. Holger Rune. Quand je lis ce nom, je ne peux m’empêcher de penser à ceci : https://www.youtube.com/watch?v=ryKXPSpsh8k
Sans doute pour rendre hommage à son illustre inspirateur, la Laver Cup se joue en noir et blanc cette année. Ils ont juste colorisé les joueurs, bleu pour l’Europe, rouge pour le reste du monde. Original.
Toujours été le cas. La surface permet de voir super bien la balle sur place comme à la télé
J’avoue que je n’avais pas regardé les années précédentes. Hier soir j’ai regardé un peu du F2A-Berrettini, après le Rune-Carreno de Metz, très intéressant.
Je veux bien croire que le niveau de jeu à la Laver Cup soit élevé. L’épreuve est un peu rentrée dans les mœurs, et chaque joueur a envie de montrer à ses coéquipiers qui sont aussi ses rivaux le reste de l’année à quel point il est bon.
J’ai déjà dit les années précédentes ce qui me gênait avec cette épreuve, je ne vais pas me répéter. Bon, Roger n’en a sans doute plus pour longtemps sur le circuit, donc il pourra se consacrer à plein temps à son bébé, et tout ira bien. Déjà, que Tsitsipas et Medvedev ne se mettent pas sur la tronche cette année, ce sera un point positif. Et si Borg les associait en double, juste pour voir ?
Pas sûr que ton vœu ne soit exaucé : Medvedev s’est d’entrée de jeu quasi mis hors jeu de n’importe quel double en affirmant dès la première conf de presse qu’il était mauvais dans cet exercice
Je sais qu’il n’est pas de bon ton de dire qu’on la regarde et encore moins que l’on puisse affirmer l’apprécier. Mais super match entre Berretini et FAA à la Laver Cup (même si FAA a toujours autant de mal à gagner certains points importants). Plus de 2h50 de jeu (alors que le 3e set est un super tie-break). Pas vu le Rublev/Schwartzman mais si la balle de match est révélatrice du niveau du match alors il était de haute tenue aussi
Qualité de jeu assez phénoménale à San Diego … et notamment ces demi finales
Rublev – Norrie : excellente et surprenante, tout de même, victoire de Norrie. Quelle forme il tient celui-là. J’aime beaucoup son tennis, assez atypique, tout en timing et en toucher : un Mannarino +++ ahah.
Ruud – Dimitrov : Peut etre les meilleurs HL de ces derniers mois, le niveau a eu l’air completement dingues … Dimitrov qui nous rappelle que quand il s’y met il a tout pour lui : les coups, la puissance, la tactique … et même la gnac !! Car là il était en mode ultra pas favori, rien à perdre et woooo ce niveau de jeu … Ruud dans sa lignée : ultra solide, absolument partout, il m’impressionne énormément et a finalement eu très chaud sur ce match.
Quelles joutes !!!
Demain Ruud sera largement favori encore une fois … je le mets gagnant en 2 sets. Mais ca peut etre un excellent match.
https://www.youtube.com/watch?v=4RH3t7cqNnI
Ce qui m’a étonné sur ces highlights c’est surtout la désastreuse réalisation à San Diego. Il suffit de comparer par rapport à Sofia mais l’image est d’une qualité désastreuse.
Pour Dimitrov, désolé mais je n’arrive toujours pas à lui trouver la moindre once de « wouah » effect. Certes, il y a filiation avec Federer dans la forme des coups mais c’est du Canada Dry. Je continue à ne pas comprendre pourquoi à chaque frémissement de Dimitrov, les suiveurs du tennis pense que la parousie est au coin de la rue.
Sinon à Sofia, le bon vieux Sinner et son nouveau service (il est passé du pinpoint à la plateforme) a défendu son titre en subjugant tous ses adversaires, y compris un Monfils en belle forme. Il a déjà 4 titres – 3 cette année – en 5 finales et il est appelé à en gagner d’autres. Il a l’air d’avoir une sereine foi en lui et d’être bien dirigé par son entourage: s’il émerge comme une force des 2020, je ne serais pas mécontent puisqu’il correspond à ce qu’un sportif suffit à être : quelqu’un de brillant dans son sport, d’humeur égale et qui manifeste une foi en soi inspirante. Le militantisme sociétal et victimaire crée énormément d’hypocrisie et de dégâts, vu le cas Osaka.
Un peu tendancieuses tes deux dernières phrases mon cher Perse. Si je reformule ce que tu as écrit, en gros ça donne « Mieux vaut être un homme blanc (aryen?) qu’une femme métisse ». D’un côté on ne peut pas te donner tort, l’expérience de la vie en ce bas monde, hélas, le confirme assez souvent. Mais bon, alors que ton cher Jannick ne s’est pas encore déniaisé en GC ni même en M1000, Naomi Osaka a déjà 4 GC sous la musette. Attendons donc que notre grand duduche italo-teuton en remporte déjà un, et on verra comment il résiste à la pression de ce monde sans pitié. On a déjà un petit indice, avec le cas d’un autre gars « brillant dans son sport, d’humeur égale et qui manifest(ait) une foi en soi inspirante »: il s’appelle Dominic Thiem, il est également d’une blancheur éclatante et pas soupçonnable du moindre accès de « militantisme sociétal et victimaire » (au contraire, pendant des années il a surjoué le rôle du bûcheron qui s’entraîne à tuer des ours à mains nues dans le blizzard par -20°C), mais pourtant ça ne l’a pas empêché de disparaître totalement des radars après sa première victoire en GC. Loin, très loin des 4 amassés par cette pauvre petite chose fragile qu’est Naomi Osaka. Une chochotte, quoi, ce Dominic. Une vic-Thiem?
Belle mise en boîte Colin avec j’espère un peu de mauvaise foi assumée de ta part.
Néanmoins, c’est là faire une grosse généralisation de mon propos avec de la mauvaise foi que d’utiliser l’angle racialiste pour critiquer cette phrase.
En effet, là où je parle d’actes (et oui le duduche ne dit que de l’eau tiède en interview et serre le poing quand il gagne des échanges et évite de ramener sa fraise à tout bout de champs dans le milieu show-biz), tu embrayes sur la couleur et ce procédé est fallacieux en plus d’être essentialiste.
J’ai du mal à voir en quoi la vie de Naomi Osaka soit si terrible alors qu’elle est sponsorisée comme jamais aucune sportive ne l’a été et que toute la bien-pensance la soutient? L’argument du racisme à son encontre de la part du public tombe à l’eau.
Ton paragraphe sur Thiem est un énorme sophisme de l’homme de paille que je ne ferais pas l’injure de t’expliquer vu la qualité de ta présence ici.
Si tu me penses facho (c’est une interprétation raisonnable de ton message après tout), je pourrais penser que tu as voté Rousseau aux primaires EELV, une couleur bien intense dans son genre également.
Pour la première partie du paragraphe précédent, sache que ça n’est pas le cas.
Oulah facho je ne me permettrais pas. Je pourrais aller jusqu’à « de droite » peut-être, même si tu n’es pas premier ministre (« Perse, mon pote de droite »).
On a déjà eu cette discussion, à l’occasion de quelques commentaires que tu avais pondus autour de ton article « Roland-Garros 31 mai 2021″ et déjà à l’époque je n’avais pas saisi le lien que tu fais entre les déboires de Naomi Osaka et le « militantisme sociétal et victimaire » (je mets des gros guillemets car c’est pour moi une notion vague et polémique s’il en est). Qu’elle ait pris position pour Black Lives Matter ne fait pas pour autant d’elle une militante (au mieux, un porte voix, parmi beaucoup). Et d’ailleurs personnellement je trouve ça plutôt bien qu’un(e) champion(ne) prenne position sur ce genre de sujet. Mais mon principal problème n’est pas là: c’est surtout que je ne vois pas quel rapport de cause à effet il pourrait y avoir entre son pseudo-militantisme (soft) BLM et le fait qu’elle ait perdu les pédales en 2021. Son cas me semble relever avant tout de la psychologie, voire de la psychiatrie. Elle est visiblement malheureuse et ne prend plus aucun plaisir sur un court ni à l’entraînement, et il me semble que cela n’a rien à voir avec ses positions BLM***. Appelons ça dépression, ou autre maladie psychique qu’il ne nous appartient pas de diagnostiquer, mais, dans cet état, c’est assez normal de ne pas être capable d’affronter une salle remplie de journalistes, ni évidemment de continuer à se maintenir au plus haut niveau.
[***Bon, OK, ses "actions" BLM passées la rendent beaucoup plus exposée que si elle n'utilisait les réseaux sociaux que pour publier des photos de chatons. Et, donc, plus tu t'exposes, plus tu risques le retour de bâton, et plus tu dois être costaud dans ta tête. Donc ça a pu, au pire, amplifier ses problèmes. Le fait de gagner des sommes d'argent délirantes, investies sur toi par des tas de sponsors qui attendent un retour sur investissement, est probablement un élément perturbateur encore plus important.]
Bref là où je suis en désaccord avec toi, c’est quand tu sembles suggérer qu’un(e) champion(ne) ne devrait pas s’engager sur des sujets sociétaux tels que, au hasard, BLM (mais il y en a bien d’autres) pour être « inspirant ». Je ne dis pas qu’il faut qu’ils le fassent… Je dis juste que s’ils le font, c’est plutôt à mettre à leur crédit qu’à leur débit. Ça montre qu’ils s’intéressent un tant soit peu à ce qui se passe hors de leur bulle dorée, et ça peut les rendre « inspirants », pour d’autres raisons que « service, retour, coup droit, revers » ou, dans le cas des joueuses, pour leur plastique plus ou moins avantageuse.
Perso, un joueur qui n’a rien d’autre à raconter que « aujourd’hui j’ai bien joué, la balle sortait bien de ma raquette, mais demain ce sera difficile, il faut prendre les matches l’un après l’autre », c’est peut-être agréable à voir jouer au tennis, mais je ne trouve pas ça hyper inspirant. Après, chacun son truc, Federer finance des écoles dans les townships d’Afrique du Sud et ne se gêne pas pour communiquer dessus pour se faire mousser, ça fait un peu dame patronnesse mais c’est quand même positif.
Pour ce qui est de Thiem-l-homme-de-paille, tout ce que j’ai voulu dire c’est que le fait que quelqu’un ne participe en rien à un quelconque « militantisme » ne l’empêchera pas de sombrer, peut-être, dans une dépression-post-partum après son premier GC (je souhaite à Jannick Sinner de gagner un GC un jour, et je ne lui souhaite pas de faire une dépression!!!! ce garçon a l’air plutôt sain et sympathique). C’était donc juste pour montrer l’absence de corrélation.
Et enfin pour ce qui est de la partie essentialiste ou raciale de ma mise en boîte (pleine de mauvaise foi comme tu l’as remarqué), disons que cela part de la constatation suivante:
- Naomi Osaka est métisse, elle se sent donc non seulement horrifiée mais également *concernée* par la mise à mort de George Floyd par Derek Chauvin, et se sent donc obligée d’envoyer un message de soutien à BLM.
- Jannick Sinner ou n’importe quel autre joueur blanc se sent sans doute horrifié, mais pas suffisamment concerné pour réagir officiellement et prendre position.
C’est ça qui est dommage : dans un monde parfait, la couleur de la peau ne devrait pas jouer. Un joueur de tennis blanc, au moins, devrait militer pour BLM. Et Naomi Osaka ne devrait pas se sentir obligée de le faire (ou, plutôt, personne ne devrait lui reprocher de ne pas le faire, si elle ne l’avait pas fait).
Sur le rapport entre investissement politique et sport, je crois que nous avons des points de vue très différents. Il y a en effet une certaine mode à parer le sport des habits d’une société souhaitable où le mérite l’emporte sur toute autre considération, et à ce titre mérite d’être hissé au pinacles ses champions.
Ceci est à mon sens une grave erreur car la société sportive est une société par trop inégalitaire, biaisée et abusive pour l’essentiel de ses membres pour que ce modèle soit étendue à grande échelle.
Prêter à ses champions un poids politique est à mon sens dangereux.
Là où tu vois un saint intérêt d’Osaka pour la chose publique, je suis au regret d’y voir malheureusement une grosse manipulation de ses agents et sponsors qui font « virtue signaling » avec des contrats, contrats qu’elle a gagné par sa couleur de peau qui sert une histoire marketing (« narrative ») militante et facteur de division.
En somme, Osaka ne maîtrise rien du tout et n’est qu’un pantin et son comportement traduit assez bien cette panique de ne pas être maître de sa vie. Par contraste avec Serena Williams qui a toujours (jusqu’à 2019) toisés ses comptempteurs, une Sharapova qui a suivi son propre chemin ou dans le passé Arthur Ashe qui a développé un discours autrement plus charitable, argumenté et humaniste, Osaka est un caisson de tambour dont le succès sportif entièrement mérité est exploité sans vergogne par ses agents. Les conséquences pour la psychologie d’Osaka dès lors ne me surprennent qu’à moitié.
Effectivement, notre désaccord perdurera sur le sujet. Peut-être suis-je cloisonné et ai des oeillères dans les yeux mais la réussite sportive des champions est largement suffisante pour m’inspirer. Malheureusement, mener militantisme politique et carrière sportive de front permet de constater le plus souvent que le sport professionnel est un tel phagocyte que la culture et l’éducation trépassent, cf le cas de Tsitsipas sur le vaccin qui ont bien montré qu’il avait l’âge de ses artères et une hauteur de vue particulièrement « normale ».
Plutôt que de crédit ou de débit, leurs propos sont malheureusement le plus souvent biaisés, plats ou tout simplement ineptes par manque de connaissance et d’expérience. En somme, une parole vaine.
Merci pour tes explication quant à argumentation sur Thiem, n’en demeure pas moins que ça n’avait rien à faire dans la controverse en premier lieu et que c’est un sophisme de l’homme de paille.
Pour ta dernière justification, je pense que tes propos ont vraiment dépassés ta pensée car tu as un développement sur une extrapolation de très mauvaise foi en premier lieu. C’est toi qui a abordé ces rivages de la couleur de peau et y a attaché des commentaires essentialistes. Sans oublier le biais que se positionner pour ou contre BLM, c’est malheureusement vivre sous l’imperium culturel américain et oublier le simple recul critique qui est: les US ne sont pas l’Europe, qui n’est pas la France. Là où les US sont racistes, on pourrait dire que les Français sont culturalistes et que la meilleure traduction de BLM en contexte français serait : « la vie des pète-couilles importe ». Et ceci est dit avec tout le sel nécessaire pour prévenir un redutio ad Hitlerum.
PS: dernier point à propos d’Osaka: ce qui a du mal à passer par ailleurs est qu’elle n’est pas afro-américaine puisque son père est un immigré haïtien de très fraîche date, et que la xénophobie (si ce n’est le raciste) vécu dans sa famille vient beaucoup plus du côté maternel (le japonais). Et BLM est un véhicule afro-américain qui essaie de faire de l’assimilation essentialiste sur la couleur de peau alors qu’énormément de communautés africaines noires (les nigérians notamment) se portent très bien au US et ne souffrent pas des terribles problèmes sociaux des afro-américains (qui sont incontestables).
Merci Perse pour ce long post qui a le mérite d’expliquer ta position de façon détaillée, et, cette fois, compréhensible par moi.
Bon, ceci dit, je ne suis toujours pas d’accord avec toi mais cette fois-ci le résidu de notre désaccord se trouve dans le fait que tu suggères que Naomi Osaka est la marionnette (oups… j’ai failli écrire « l’esclave » mais ça aurait été trop connoté…) de ses agents et sponsors et que ses positions pro-BLM ne seraient pas de son fait, mais lui seraient dictées (ou au moins conseillées) par ses sponsors qui, si je te suis bien, trouveraient que ça lui donnerait une bonne image et donc que ça ferait vendre plus de produits dérivés?
As-tu des sources pour corroborer cette hypothèse? Je trouve que c’est faire bien peu de cas de la sensibilité propre de la miss… Voir à ce sujet ma réponse au commentaire de Rubens ci-dessous.
Effectivement, la sensibilité propre de la miss est bien inexistante.
En quelque sorte, 35 ans après Osaka nous fait une Agassi « Image is everything » sauf qu’Osaka a beaucoup gagné (ce qui est très bien).
Et justement, la miss n’a rien à dire à part reprendre la bien-pensance et jouer à la victime, ce qui dans sa situation est grotesque et indécent. On est arrivé assez loin dans la déconstruction pour qu’une joueuse de tennis qui a gagné les plus grands titres, a certainement un entourage de 20 personnes au service exclusif de son nombril, émet autant de CO2 qu’une équipe de foot, consomme des ressources comme un émirien, a des journalistes complaisants pour recueillir ses doléances sans esprit critique puisse authentiquement se considérer comme victime et non comme une privilégiée.
Parce que priviligiée, c’est ce qu’elle est devenue et est assurément. Elle a de facto un certain nombre « d’esclaves » à son service exclusif. Et elle ne doit pas ça grâce à son mérite exclusif et total contrairement à ce que l’idéologie de la méritocratie suggère.
(Et si je mettais un peu d’huile sur le feu…)
Je ne vois qu’un seul fascisme chez Perse, à travers ses commentaires dictatoriaux et intransigeants sur le physique des joueuses. Aucune pitié.
Quant à Colin, redoutable bretteur que je n’aimerais pas affronter en débat télévisuel, il est de loin la médaille d’argent de la mauvaise foi du site, juste derrière Antoine.
Cher Éric, cher Jean-Luc, poursuivez l’échange, c’est spectaculaire.
Qu’est-ce qu’il a plu hier à Paris, c’était impraticable pour joueur au tennis!
Depuis un moment, je considère Ruud comme un mini-Nadal. Il ne cesse de confirmer cette impression. Qu’il ait maîtrisé un Murray pourtant en forme en ce moment et qui joue largement top 20 est dans la logique des choses et de sa progression constante, et va sûrement ajouter à sa confiance. Ah oui, et question physionomie je lui trouve un air de ressemblance avec Wilander (normal me répondra-t-on, c’est aussi un Nordique).
C’est marrant d’ailleurs tous ces « petits » pays qui en ce moment produisent des champions de tennis, des gars (ou des filles) qui explosent les performances des meilleurs joueurs(euses) de leurs pays respectifs. Ruud, Tsitsipas pour la Grèce, avant cela Nishikori pour le Japon, Raonic pour le Canada, Dimitrov pour la Bulgarie et bien sûr un certain Federer pour la Suisse mais ça commence déjà à dater. Le tennis se démocratise, en fait. Merci Borg.
Pour Norrie, je n’accroche pas du tout, désolé Kaelin (un peu comme pour Mannarino d’ailleurs ).
J’ai plutôt regardé quelques extraits de Sofia cette semaine, pour voir Sinner et son habituelle implacabilité : même mené au score par deux fois (une fois au 1er set et une fois au 2ème) contre Duckworth, il réussit à renverser la vapeur et à s’imposer. J’ai du mal à cerner son potentiel, car son jeu est quand même assez monolithique, mais question nerfs d’acier, il a un petit côté « iceborg », je trouve.
Dimitrov, je ne le regarde plus depuis un moment : même quand il joue bien, il s’arrange pour perdre.
Shapovalov a encore une fois énormément déçu, apparemment.
Je n’ai rien contre Jacques Mesrine ni Bernard Tapie ni Nicolas Sarkozy. Les trois sont plus ou moins fascinants, ont montré un réel talent, un vrai courage dans leurs parcours respectifs. Néanmoins, ils ont mérité ce qui leur est arrivé. Mesrine a mérité son exécution, Tapie son incarcération. Quant à Sarko, sans parler de prison, une petite condamnation, une petite mention dans son casier pour l’ensemble de son oeuvre ne serait que justice.
Dans la série des joueurs qui n’y arrivent plus :
- Pouille, descendu à la 150ème place ATP et battu hier par Elias Ymer au challenger de Mouilleron-le-captif
- Kokkinakis, battu au 1er tour des qualifs d’Indian Wells
- ce bon vieux Nénesse, battu lui aussi au 1er tour des qualifs d’IW
L’increvable Docteur Ivo est lui aussi aligné à IW et joue son 1er tour ce soir.
Indian Wells, où une fois de plus aucun des membres du Big Three historique ne sera présent. Les 10 joueurs les mieux classés à y participer font partie de la Next Gen, leur âge va de 20 ans (Sinner) à 25 ans (Medvedev et Berrett).
On risque de voir le même phénomène au Masters, puisque pour l’instant les 8 joueurs les mieux placés (dont 4 déjà officiellement qualifiés) font tous partie de la Next Gen à l’exception de Novak Djokovic… La génération « intermédiaire » est totalement aux abonnés absents et le Big Three est cerné comme jamais.
pardon, le docteur Ivo joue ce soir son 2ème tour des qualifs, comme un certain Botic VdZ d’ailleurs
Colin, Perse, je voudrais ajouter une petite pierre à votre discussion.
Quand on parle des sportifs de haut niveau, on parle de jeunes gens qui ont tout sacrifié, et notamment leur adolescence, leurs études, l’insouciance de leur jeunesse, pour se consacrer à plein temps à leur tennis. On ne soulignera jamais assez combien il est difficile d’atteindre le haut niveau. Ils sont nombreux à tenter leur chance, et à se défoncer pendant des années pour percer le plafond de verre. Cet effort est colossal et se double, je le répète, d’un sacrifice de tout ce qui fait le quotidien d’un adolescent normal. Il est impossible de « quantifier » ces efforts, mais il faut dire et redire à quel point des joueurs/euses qui atteignent le top 200 ou 300 sont des bûcherons de travail, et aussi des personnes hors du commun dont le parcours mérite le respect.
J’insiste là-dessus, d’abord pour faire le lien avec Dominik Thiem qui l’an passé, en pleine crise sanitaire, avait tenu des propos inacceptables sur ces anonymes qui n’ont pas réussi à se rapprocher du sommet du classement, mais qui se sont défoncés dans leur jeunesse, et qui continuent à se défoncer aujourd’hui, tout autant que l’Autrichien, avec des moyens financiers très inférieurs.
Mais je voudrais aussi préciser que (beaucoup) trop de journalistes se rendent coupables du même mépris envers les anonymes. Je prends l’exemple de certains joueurs et joueuses français qui ont eu des difficultés à se remobiliser dans le contexte post-Covid. Benoît Paire est un cas un peu à part, car il est bien difficile de chroniquer certains de ses matchs de 2020-2021 sans mentionner qu’il les a balancés ostensiblement. En revanche, ridiculiser les perdants en insistant sur le classement dans les limbes de leurs vainqueurs – comme L’Equipe l’a fait récemment à propos de Mladenovic, battue je crois par la 300e mondiale – c’est afficher un mépris incroyable pour ceux qui ne sont pas dans le top 100, en sous-entendant qu’ils savent à peine jouer au tennis et que perdre contre eux est honteux.
Venons-en à l’éducation.
Comme je le disais plus haut, la plupart des sportifs de haut niveau n’ont pas suivi de cursus scolaire classique, ils ont quitté le foyer familial très tôt, pour manger, boire et dormir tennis. Et je me demande ce qu’on peut bien attendre de leur prise de parole dans des débats publics. Pour ma part, je n’en attends absolument rien. Il y a bien quelques cas à part comme Ashe, Noah, Chang, Blake, Navratilova, les sœurs Williams, dont les parcours respectifs ne sont pas exceptionnels que sur le plan tennistique. Mais pour le reste, je n’attends d’eux que du respect de leur discipline, de leurs adversaires et de tous les gens qui rendent possible le tennis de haut niveau et son exposition médiatique.
Federer n’a pas transformé le monde avec ses actions en Afrique du Sud, qui n’ont eu d’impact que pour des centaines d’enfants en Afrique du Sud. Federer a inspiré, en revanche, des millions de gamins à travers le monde, qui après l’avoir vu à la télé allaient jouer au tennis dans le jardin. C’est un pouvoir énorme quand on y réfléchit.
Naomi Osaka a le même pouvoir que Federer. Et vu son état actuel, je crois qu’elle devrait se contenter de ce pouvoir-là.
Non, personne ne l’oblige Naomi à prendre position sur le mouvement BLM. Oui, c’est à tout à son honneur de le faire alors qu’elle n’y est pas obligée. Et oui, ce serait encore mieux que d’autres personnalités non issues de minorités ethniques s’engagent dans ce combat. Mais le problème de la Japonaise, c’est qu’elle n’a manifestement pas eu l’éducation nécessaire pour supporter la surexposition médiatique dont elle fait l’objet. Et les angoisses que suscite chez elle cette surexposition devraient la conduire à se recentrer sur ce qu’elle fait de mieux, jouer au tennis. Car j’imagine que prendre position en faveur du mouvement BLM doit lui valoir son lot d’injures sexistes et racistes, auxquelles s’ajoute tout ce qui concerne ses apparitions publiques commandées par ses sponsors.
Il fallait donc Naomi Osaka pour que l’empire du Bien s’abattit sur 15Love !
Et pendant ce temps, ce qui n’a rien à voir avec le sujet précédent, Emma Raducanu, après sa victoire outrageante à l’US Open congédie son coach qu’elle n’avait que depuis 2 mois, après avoir congédié le précédent après son parcours à Wimbledon ! Faut-il être insouciante, dérangée, sous emprise ou tout simplement géniale pour se soucier comme d’une guigne de son coach pour prendre pareille décision ?
L’avenir tranchera. Et si l’avenir s’avère cruel, il ne lui restera plus qu’à prendre position en faveur de BLM et de refuser de subir des interviews post matches à la con.
Mais peut-être que Perse prendra sa défense, qui sait ? Elle est quand même mignonne, Raducanu, en plus que d’être douée.
J’ai manifestement été d’une naïveté confondante que d’avoir fait des commentaires sur le physique des sportifs que j’ai vu en mai, vu ce qui en a été retenu.
Ma foi, Raducanu a gagné un GC à 18 ans et c’est colossal comme exploit. Après, faire sonner le luth du troubadour parce que c’est « la première descendante occidentale bi-raciale à 50% asiatique qui gagne un GC » comme je l’ai lu jusqu’à l’écoeurement dans les commentaires Youtube, je m’en fiche.
Et ici, le premier a avoir fait un commentaire sur le minois de Raducanu n’est pas moi, même si je partage l’opinion que c’est une très jolie métisse. Au pire, si elle ne pérennise pas son succès en tennis, elle pourra se recycler dans la scène de divertissement thaïlandaise qui raffole de ce genre de physique :-).
« descendante occidentale bi-raciale à 50% asiatique »
Juste lunaire. Pour de vrai, des gens écrivent ça ?
J’ai donc oublié de me présenter à mon arrivée sur ce forum : je suis un dolichocéphale d’origine mivervo-cauchoise à tendance flamande.
C’est juste consternant !
Ceci était une joke de ma part car franchement, sauf à vouloir à se lobotomiser le cerveau par un excès de censure janséniste qui est bien dans l’air du temps, je ne vois vraiment pas pourquoi on ne pourrait pas porter d’appréciation sur le physique des joueurs et des joueuses.
Nathan, il faut remettre les choses dans leur contexte. En ce qui me concerne le commentaire qui m’a choqué concernait une remarque désagréable sur le physique de Bartoli dans le cadre de l’exercice de ses fonctions d’intervieweuse de bord de cours.
C’est con parce que le fond du commentaire n’était pas méchant à propos de Bartoli.
Je tiens juste à apporter un bémol concernant Raducanu : il était convenu dès le départ avec son coach que ce ne serait que temporaire. Donc, peut-on vraiment dire qu’elle l’a congédié? Pas sûre… après, cela n’empêche pas que les décisions semblent surtout prises par… papa. Et c’est ça qui pourrait être inquiétant/gênant/intriguant/effrayant (rayer les mentions inutiles) pour son développement à venir
Commentaire bien mieux écrit que je ne pourrais faire et dont je partage les idées dans une forme meilleure que la mienne.
Mon Dieu, Perse, me voila catalogué comme un type de droite à tes côtés…
Que veux-tu, le sens de l’histoire et la morale ne sont pas de notre côté.
Oui mais ça gratte un peu quand même…
Je ne me l’explique pas, mais c’est très commun en tennis féminin le syndrome du coach Kleenex. Les collaborations brèves sont la norme plus que l’exception. Y compris lorsqu’elles sont couronnées de succès. Wim Fissette n’est pas loin d’être l’entraîneur le plus coté du circuit féminin ces dernières années, à la réussite avérée avec chacune de ses joueuses, mais toujours pour des collaborations courtes, voire éphémères : Clijsters lors de son come-back au début des 2010′s, Lisicki quand elle fait finale à Wim (2013), Halep quand elle explose avec sa première finale à RG (2014), Azarenka pour un doublé IW/Miami (2016), Konta l’année où elle gagne Miami (2017), Kerber l’année où elle gagne Wim (2018), et maintenant Osaka depuis bientôt 2 ans… Deux ans, son record aux côtés d’une joueuse. Il réussit, mais pas dans la durée. Et les cas comme ça sont multiples d’entraîneurs qui zappent de joueuses en joueuses – ou se font zapper par celles-ci. Les relations au long cours à la Halep / Cahill sont rares. Est-ce que les filles « usent » plus vite le discours du coach ? Est-ce la patte des papas tyrans qui regardent d’un mauvais oeil l’intrusion d’un potentiel rival dans le cercle, façon querelle de mâles dominants ? Il y a un sujet, là
Plus déstabilisant encore, le bon coach ne serait-il pas celui qui aurait le flaire de la joueuse à potentiel et en forme mais aussi celui de son plafonnement ou de sa régression ? Une sorte de coucou versatile qui ferait de ses joueuses autant de nids douillets ?
Salut Guillaume,
Ton post appelle une réponse sur 8 pages, et encore, je n’ai en tête que des exemples bien connus. Il faudrait prendre un échantillon de champions et de championnes des 50 dernières années, voir si la famille a un rôle prépondérant ou non dans la formation (et notamment les cas, pas les plus fréquents mais qui existent, de papa/maman/frérot/tonton entraîneur), et dans tous les cas est-ce le papa ou la maman qui est prépondérant.
Et je soupçonne, en effet, que l’on arriverait à mettre en lumière une tendance, qui ne serait pas une règle, que pour les joueuses c’est souvent :
– papa,
– pas entraineur,
– mais très protecteur tout de même,
– qui a pris, fort logiquement, des décisions importantes au cours de l’adolescence de sa fille, notamment le choix des personnes à qui il la confie,
– qui continue à le faire alors que sa fille, désormais jeune adulte, évolue au plus haut niveau,
– et qui en suivant a une fâcheuse tendance à savoir à la place de sa fille ce qui est bon pour elle, et en particulier quel entraineur elle doit prendre.
Je n’expliquerai pas autrement les valses des entraineurs auxquelles nous assistons dans le tennis féminin, car au plus haut niveau, le rôle des parents, dans le cas où ils ne se sont pas effacés, est bien de laisser leur progéniture décider elle-même de quoi, et donc de qui, elle a besoin.
Mais ce constat en appelle deux autres :
– les filles sont beaucoup plus frappées que les garçons par ce phénomène.
– cette observation s’est amplifiée au fil des années, pour devenir récurrente aujourd’hui.
En creusant ce dernier point, on notera tout de même que papa Graf, papa Seles et maman Sanchez ont été omniprésents dans la carrière de leurs filles, ce qui ne les a pas empêché d’être particulièrement constantes dans leurs carrières.
Et donc, pourquoi les jeunes championnes sont-elles aussi fragiles émotionnellement aujourd’hui ?
Merci pour ce message structuré. Mes remarques sur tes 2 autres constats:
- Je dirai que les conflits parents/fils sont moins étalés sur la place publique même si le phénomène est très courant. Agassi, Zverev, Shapovalov, Tomic, me viennent à l’esprit par exemple. Est-ce lié aux ressources supérieures consacrées au sport masculin qui permettent au champion de se défaire plus facilement du géniteur? Ou encore la testostérone et le biais patriacarle qui confère plus d’autonomie au jeune adulte de sexe masculin?
- Pour la récurrence du phénomène plus forte, je ne crois pas que ce soit particulièrement le cas, c’est surtout la très grande instabilité du sommet qui projette une lumière forte sur beaucoup plus de joueuse qui biaise cette perception à mon sens.
Au final, je ne pense pas que les jeunes championnes sont plus fragiles aujourd’hui, vu qu’elles réussissent souvent à des âges plus tardifs où elles ont pu acquérir de la bouteille. L’ère des Capriati, Austin ou Graf est finie malgré l’exception Raducana. Même Coco Gauff, je crois ne fera pas de carrière ébouriffante malgré sa précocité.
Tu m’en apprends, là, je connaissais le cas d’Agassi, mais pas celui de Zverev et de Shapo. Pour Tomic j’ai entendu parler de son père, mais pas d’un conflit entre eux.
Plus d’autonomie pour le jeune homme ? Peut-être. Je mentionnerai tout de même trois exemples célèbres entre tous, Connors, McEnroe et Lendl, dont les… mères ont été omniprésentes. Le cas d’Ivan est le plus caricatural de tous.
J’ai en tête une photo de sa mère dans les tribunes, lunettes noires et visage fermé (à vrai dire, il m’a fallu la légende pour être bien certain qu’il s’agissait d’elle, elle avait un visage assez masculin). C’est ici : https://www.eurosport.fr/tennis/les-grands-recits/2018/les-grands-recits-ivan-lendl-le-champion-dont-tout-le-monde-se-foutait_sto7952374/story.shtml
Même derrière les lunettes, on devine le regard pesant, inquisiteur et réprobateur, alors qu’Ivan était déjà n°1 mondial !
Sur ton deuxième point, je crois au contraire que l’instabilité des joueuses (jeunes et moins jeunes d’ailleurs) n’est que la conséquence de leur zapping incessant d’un entraineur à l’autre dont parlait Guillaume, et non une cause. Peut-être en effet qu’on en parle davantage, mais d’un autre côté lors de la dernière finale de l’US les papas des deux joueuses, non seulement étaient présents, mais prenaient toute la lumière… Les journalistes n’y sont pour rien ! Rappelons également qu’il est sans doute plus difficile de se séparer de son père que de son coach.
Et par ailleurs, Halep, Muguruza, Kvitova, Kerber, Svitolina ont toutes désormais entre 25 et 30 ans, et la régularité n’est toujours pas leur vertu première. Le pompon revenant à Ostapenko, irrésistible pendant un tournoi (RG 2017) et inexistante depuis.
Disons que les parents quelque soit les sexes ont souvent une présence très importante dans les entourage mais que les bruits de vaisselle arrivent plus facilement au grand public dans le cas des joueuses ou des difficultés à prendre du champs (le cas Garcia par exemple).
Mon point sur l’âge concernait plus la maturité « sociale » des joueuses et non les résultats sportifs. Globalement, le tennis féminin n’est plus un sport d’adolescentes comme la gym et le sommet est occupé par des jeunes femmes avec de la bouteille: les guerres nucléaires ont l’air d’avoir baissé en intensité par rapport à l’époque Dokic par exemple.
La curiosité du jour : le méchant du dernier James Bond se nomme Lucifer Safin.
Quant aux Diables Rouges, c’est plutôt Dinara Safina (ou Jelena Jankovic). Numéros uns mondiaux, très forts, aucun titre majeur.
PS : Allez les Bleus !
Impressionnant la façon dont Murray a éparpillé le jeune ultra puissant et en pleine bourre Alcaraz ! On a vu par nombreuses séquences un Murray des grands jours avec une super présence physique, un toucher et une variété de coups qui reste très au dessus de la moyenne ce qui lui permet de ne jamais se trouer dans le « petit jeu » et les coups très techniques (smash, lobs, amorties, passing shots en bout de courses etc).
Mention spéciale à son service à la cuillère, ahah, qui a fait « ace ». Le tout sans broncher, comme s’il avait fait un coup tout à fait standart ahah.
Moi Murray jlai toujours apprécié, et comme un bon whisky écossais qu’on ressort des placards pour faire gouter aux amis, je trouve que la version vieillie n’en a que plus de goût !
Pourvu que la hanche tienne (maintenant que son alliance dans ses chaussures moisies a été retrouvée) et il peut faire un beau tournoi.
Prochain tour de l’extreme toutefois car il joue contre Zverev ahahah … qui prend les paris ?? Allez je dis Alex en 3 sets malgrè tout.
Eliminer aussi facilement mon poulain Mannarino qui a un jeu d’anguille m’avait aussi agréablement surpris (et un peu décu car j’adore Mannarino).
https://www.youtube.com/watch?v=ypIZ2Mn0ZZw
Merci Kaelin pour ce commentaire qui me plaît bien plus que le bête score que j’ai vérifié ce matin.
J’ai lâché le match après le service à la cuillère (qui est tout à fait un coup standard, même si pas habituel pour lui), au début du 2° set donc. Je me suis demandée si Alcaraz allait arriver à maintenir la tête de Murray sous l’eau, et bah non !
Avant le match, je m’attendais à une victoire de Murray plus facile. C’est vraiment le joueur compliqué à jouer pour un jeune.
Je viens de voir que Zverev ne l’a jamais battu mais lui a pris un set à Cincinnati 2020. Je le vois gagner en 2 sets serrés, il a déjà eu un adversaire atypique au tour précédent avec Brooksby.
Moi, celle qui m’épate en ce moment, c’est Leylah Fernandez. La micro-joueuse canadienne a encore réussi à renverser une top joueuse, Pavlyuchenkova cette fois-ci.
Tennistiquement parlant, je suis largement plus séduit par Fernandez que par Raducanu.
Pour ma part, je suis presque autant séduit par Leylah que par Emma.
J’aime beaucoup le tennis de Raducanu, mais celui de Fernandez a un petit quelque chose en plus. Ce qui la handicape est clairement son service. Mais à part ça, elle a tout, prise de balle ultra-précoce, jeu complet, une fille qui sait slicer, et une mentalité qui me semble très saine. Elle a l’air vraiment complète aussi, puisque les conditions à IW ne sont absolument pas les mêmes qu’à NY, et pourtant elle enchaîne.
… elle monte au filet, elle place des amorties… elle est vachement créative. Après son service, et en particulier sa seconde balle, c’est pas ça. Elle utilise/maîtrise très peu notamment l’effet sortant du gaucher, alors qu’elle y trouvera(it?) une alternative précieuse à son manque de puissance. Résultat, elle passe son temps à s’embarquer dans des marathons en 3 sets.
Gros service, pralines des deux côtés vissée à sa ligne, peu de variations : je ne peux pas dire que je n’aime pas le jeu de Raducanu, c’est toujours sympa de voir du punch et des profils agressifs, mais c’est le portrait-robot d’environ la moitié de la WTA.
Tu caricatures un peu Guillaume, parce que Raducanu monte aussi au filet par exemple (15 montées lors de la finale de l’US contre 12 à Fernandez) et de mémoire elle sait slicer, mais c’est vrai que globalement la petite Leylah varie davantage avec ses amorties, des coups très croisés, elle crée beaucoup, en partie par obligation sans doute vu son gabarit mais quand même, c’est très chouette à voir.
Raducanu n’est pas la plus puissante de la WTA, loin de là (1m75 et fine) et elle joue surtout de sa capacité à ne jamais reculer et donc à jouer très vite. C’est l’anti-Monfils ou l’anti-Gasquet, de ce point de vue. Quand on voit que Nadal par exemple a mis une bonne dizaine d’années à se rapprocher de sa ligne et que Raducabu le fait dès 18 ans, c’est remarquable. Alcaraz chez les garçons semble aussi avoir cette philosophie de jeu.
Moi, j’ai tendance à me méfier des gens qui sourient tout le temps. Certes, ce n’est pas très tennistique comme commentaire.
D’un point de vue plus tennistique, Emma sait tout faire. Ce n’est pas Azarenka, ni Osaka, etc. C’est loin d’être la plus puissante ou la plus agressive.
Emma, c’est avant tout un déplacement. C’est ensuite un service. C’est enfin un jeu juste. Et puis, peut être le plus important, il ya une sorte de fragilité dans son tennis : quand ça passe, on sent que cela aurait pu ne pas passer. Et pourtant ça passe ! Et là, c’est l’éclat… enfin, pas à Indian Wells. Mais bon, Alacaraz a perdu, on n’en fait pas une montagne. Il est vrai que Raducanu, c’est plus glamour qu’Alcaraz.
C’est bizarre Perse que tu exprimes ton accord total avec ce commentaire de Rubens, vu que son dernier paragraphe reprend peu ou prou mon argumentaire. Bon donc en fait on est d’accord ? Moi aussi j’arrive à la conclusion qu’elle n’a pas la résistance psychologique pour supporter la pression médiatique résultant de ses prises de position sociétales, vu que ça s’ajoute à tout le reste (sauf que ce « reste » suffirait déjà sans doute à la mettre dans un état d’instabilité psychologique impropre à son maintien au plus haut niveau) – mais bon, comme pour beaucoup de choses, on ne sait pas avant d’avoir essayé si on va y arriver ou pas.
@Rubens: d’accord avec « Pour ma part, je n’en attends absolument rien. Il y a bien quelques cas à part comme Ashe, Noah, Chang, Blake, Navratilova, les sœurs Williams, dont les parcours respectifs ne sont pas exceptionnels que sur le plan tennistique » sauf que :
1/ tu oublies de citer Althea Gibson (voir https://www.eurosport.fr/tennis/althea-gibson-en-avance-sur-son-epoque-sur-tous-les-terrains_sto8319482/story.shtml), Billie Jean King, ou encore Evonne Goolagoong, qui ont dû se battre contre autre chose que leurs adversaires pour arriver là où elles sont arrivées.
2/ Moi non plus je n’en attends rien. Mais ça ne m’empêchera pas de trouver sympathique et plus remarquable un joueur ou une joueuse qui ne se contente pas de savoir taper dans la balle mais qui a, en plus, une vision du monde qui dépasse un tant soit peu les dimensions du court de tennis. Bien sûr ils ont dû abandonner leurs études très tôt et consacrer 100% de leur temps de travail / d’activité au tennis. Mais cela ne les empêche ni d’être intelligents (si seuls les gens qui ont eu la chance de pouvoir faire des études étaient intelligents, ça se saurait). Ni de s’intéresser un peu à la marche du monde pendant leurs heures de repos. Ni de développer, au fil des années, une approche personnelle, au delà de ce que leur disent (leur dictent?) leurs parents, leurs agents et leurs sponsors. Bref vous l’aurez compris j’ai une affection particulière pour ceux qui s’affirment et qui sortent un peu du moule.
Cet air contrit. Trop beau. « Je tiens à faire part de ma douleur, de mon empathie et de mon affection à la victime de cette balle perdue. » Votez Grigor !
https://www.eurosport.fr/tennis/atp-indian-wells/2021/une-balle-de-set-gagnee-avec-l-aide-du-filet-la-chance-etait-du-cote-de-dimitrov_vid1558686/video.shtml
Dimitrov refait une belle perf, comme d’habitude en fin d’année, façon feu de paille attisé par le foehn avant que l’hiver inexorablement l’étouffe. Chapeau à lui tout de même d’avoir réussi à renverser Medvedev et HH (qui ne peut pas être nazi puisqu’il est polonais – humour – )
Baby Fed en début de carrière, Grigor est devenu le Federer potache à partir de 2013. Il ne branle rien une bonne partie de l’année mais se remue le popotin au bon moment pour rester dans les 20 (ou 30) meilleurs de la classe et valider son année.
En attendant Baby Fed se retrouve le seul parmi les demi-finalistes à avoir déjà remporté un M1000. En quand j’écris « un », c’est vraiment « un »! (bon OK il a aussi une Masters Cup dans l’armoire à trophées).
Celui qui a posé un pari sur ces demi-finales hautement improbables va se faire des pouilles en or.
J’ai pris un peu de recul après l’US Open. Quelle année moche au niveau de l’ATP, à un match près c’était la catastrophe absolue. Medvedev a fait oeuvre utile en stoppant le détestable mégalomane gavé au non-gluten.
Raducanu, je n’en peux déjà plus, tellement on en fait des caisses sur elle. Des business plans escomptent déjà d’en faire la première athlète valorisée à 1 milliard de dollars. Super, la planche à billet.
Oui son parcours était extraordinaire, mais on a déjà vu des filles de cet âge ou un peu plus débouler et gagner un Grand Chelem avant de s’effacer.
Ostapenko, Kenin, Andreescu, Swiatek, la gagnante de Roland, etc. dont j’arrive pas à me rappeler le nom. La différence ? Le charisme qui la rend beaucoup plus bankable.
Le tennis féminin se cherche désespérément une nouvelle Serena et chaque fois qu’une nouvelle gagnante déboule, c’est la cascade de superlatifs.
Si Raducanu gagne un ou deux grands chelems en 2022 et 2023, alors oui je commencerai à penser que le battage autour d’elle est justifié.
Dimitrov comme d’autres l’ont mieux dit, c’est une ou deux semaines de bon tennis par an, et rien le reste du temps. Avait-il vraiment des potentialités proches de celles de Roger, qu’il n’a pas exploitées ? On ne saura pas.
Un mot sur Bonzi, le Djokovic des challengers, qui lui aussi rate le Grand Chelem. Ca a quand même été phénoménal.
Bartoli n’a pas un physique ingrat, on voit des milliers de filles comme elle dans les transports. Pioline est très très ravagé par l’âge par contre. Je lui donne 75 ans, quel est son âge ?
Raducanu, c’est aussi l’immense marché chinois, j’ai l’impression. Elle a remporté un tournoi (l’USO) aux conditions de jeu particulières et sans aucune pression, et elle va devoir montrer comment elle joue ailleurs et avec une pancarte dans le dos. À mon avis, c’est surtout la façon dont elle va gérer cette attente et cette pression qui vont faire la différence. À Wimbledon, il semble qu’elle n’ait pas si bien géré que ça. Mais le tennis, elle l’a pour figurer durablement parmi les meilleures.
À IW, c’est la revenante Azarenka qui tient la corde. je me demande si elle chante toujours autant quand elle joue.
15 juin 1969 pour Pioline soit 52 ans. Il a perdu sa crinière noire, ce qui le fait paraitre plus vieux.
15 juin 1969 pour Pioline soit 52 ans. Il a perdu sa crinière noire, ce qui le fait paraitre plus vieux.
Désolé pour ce doublon. J’ai une souris atomique qui clique souvent deux fois en 1 millième de seconde.
J’ai l’impression que la seule façon pour Haas de « sauver » son tournoi serait que Fritz, le local de l’étape, le remporte. Parce que question improbabilité, IW 2021 se pose. Fritz a quand même battu un top 8, un top 15 et un top 4.
À moins que Norrie, le gars qui explose à 26 ans ?
Dimitrov, quant à lui, est le vieux de l’histoire.
Fritz serait quand même celui qui mérite le plus, vu son tableau de chasse.
Peut-être Indian Wells est-il en train de nous montrer à quoi va ressembler l’ère post-Big Three : beaucoup d’imprévu, et un air de WTA.
Plutôt les années 2001-2003 où certes les GC ont été plus accessibles, les n°1 nombreux même si le sommet demeurait occupé par 5-6 athlètes. Les fameux « new balls » n’ont pas été si nombreuses et ont produit du superbe tennis durant la disparition du titan Sampras qui n’avait pas laissé de testament ni d’armée à aucun héritier.
La WTA est devenue tellement homogène que le classement n’a quasiment plus de signification. Je me demande d’ailleurs quels doivent être les classement ELO en WTA, mais très certainement au ras du sol.
A propos de classement ELO, il y a longtemps que l’on n’a pas évoqué le CDMO (Champion Du Monde Officieux), Medvedev avait pris le titre à Djoko à Flushing, puis à Indian Wells Dimitrov a chopé le titre au russe puis maintenant c’est Norrie le tenant du titre. Il remet son titre en jeu dimanche.