Gaël Monfils : entre ombre (cachée) et lumière (factice)

By  | 18 mars 2010 | Filed under: Légendes

Il glisse le long des bâches en grand écart, se frappe le torse en grimaçant et bandant ses biceps tous neufs, invective ses adversaires et harangue la foule, il fait le show. Gaël Monfils aime le show, il joue pour ces moments-là. Comme Johnny, il ne vit que pour la scène et le spectacle, pour son public avec qui il aime se sentir en osmose ; spectacle qui se poursuit en salle d’interview, sur les plateaux télés et peut-être dans la vie de tous les jours. Gaël est expansif, généreux et souhaite donner beaucoup, mais qu’a-t-il à donner de si extraordinaire finalement ?

Gaël Monfils est de ces personnages hauts en couleurs qui ne laissent personne indifférent ; on aime – rarement si on se fie arbitrairement à l’applaudimètre des forums – ou on déteste, mais on a en tout cas un avis bien tranché. Nonobstant le mal bien français d’haïr d’amour les champions hexagonaux, l’autoproclamée « Monf » semble davantage l’objet de railleries et quolibets de son public parfois lapidaire, que de dithyrambes. Comme une huître perlière il enchaîne, entre déclarations malheureuses et prestations calamiteuses raquette en main.

Le premier paradoxe – et non des moindres – avec ce joueur voulu flamboyant et disposant d’un abattage physique et d’une force de percussion exceptionnels, est qu’il se contente d’une tactique de remiseur à la petite semaine, bien au chaud près du poêle et protégé par les bâches et panneaux publicitaires. Si un Gilles Simon a l’excuse d’un physique de criquet, Monfils possède de ce côté des atouts que lui envierait 99% du circuit ATP, tant en vitesse, souplesse, puissance, qu’en endurance ou en qualité de frappe. Comment avec un tel arsenal peut-il se replier dans l’ultra-sécuritaire, trois mètres derrière sa ligne de fond de court à attendre la faute adverse ?

La réponse à cette question est toute simple : le risque zéro et le marquage à la culotte sont la panacée de tous les stratèges sportifs actuels. L’ultra-sécurisation du jeu a coupé les ailes du jeune Gasquet, avec Deblicker aux ciseaux ; le chien fou de dix-huit ans s’est égaré dans les méandres des moonballs et lifts himalayens, histoire comme disait son coach de « poser son jeu ». Monfils a suivi une évolution un peu similaire, fruit d’un calcul froid et rationnel : un jeu sécuritaire s’acquiert plus facilement et se maintient plus durablement qu’un jeu offensif et à risque. Pour le spectacle le public sera prié de repasser et les tickets ne seront pas remboursés.

Cette érection de la non-défaite et de l’acharnement défensif en normes stratégiques ne sont pas des notions nouvelles. C’est Ali qui épuise Foreman dans les cordes de Kinshasa il y a trente-cinq ans déjà, ce sont les rugueux et défensifs Bad boys des Detroit Pistons qui ratiboisent le génie prolifique des Chicago Bulls de Jordan et éteignent la magie des Los Angeles Lakers il y a vingt ans. Ce sont les Italiens champions du monde de foot en Allemagne il y a quatre ans avec l’équipe la moins brillante de tous les temps.

Aujourd’hui les dernières citadelles offensives s’écroulent et des histoires comme celle du FC Barcelone cuvée 2009 prennent des allures de conte de fée. On se pince pour croire que le beau jeu existe encore et surtout qu’il peut triompher. Le tennis a eu son Barça avec Federer, mais même lui l’archange magnifique fait pâlir sur la fin l’aveuglante lumière de sa flamboyance, happée par le trou noir des années qui passent et des difficultés croissantes à franchir par l’offensive les Mur(ray)s devant lui dressés. Wolfgang Amadeus Federer a ouvert une épicerie attenante à sa salle de concert, régulièrement fermée.

Dans ces conditions, Monfils suit l’évolution logique du tennis ; avec son envergure, sa couverture de terrain, ses courses folles, Gaël est Sliderman, le super héros dont personne ne rêve. Les balles molles et sans consistance, les échanges d’actuaires à risque zéro entre revers consentants et qui se jurent fidélité dans la non-agression, les retours chopés en coup droit, Gaël nous fait visiter au cours de ses matches toutes les bases du jeu de l’ennui et, logiquement, progresse au classement et frappe à la porte du Top 10 (dont il a déjà fait partie du reste). Comme Gilles Simon ou leur modèle Murray, ou dans un style différent Rafael Nadal avec son assurance-vie liftée, le jeu va vers plus de sécurité et de rationnel. Ne pas perdre, ne pas donner de point. Gaël Monfils est bien dans l’air du temps.

Il y a un fossé abyssal entre la volonté de faire le spectacle et enflammer la foule, et la tactique déployée sur le court pour y arriver. Le jeu défensif de Gaël n’est pas juste le fruit d’un calcul stratégique, il dénote également un manque de confiance dans son arsenal offensif. Gaël se sent en sécurité loin derrière sa ligne, se sachant capable de couvrir le terrain et plus encore. A ce titre je retiens une image de l’excellent documentaire consacré par Canal+ aux nouveaux « Mousquetaires », avec son coach Roger Rasheed s’échinant même à l’entraînement à essayer de le faire rentrer dans le court et dans la balle. Derrière l’écran de fumée de l’esbroufe et du show, on a un joueur qui doute et n’ose pas. La grande gueule bouclier défensif contre une certaine timidité, voire un manque de confiance en soi ?

Avec « La Monf » – son nom de scène je suppose – le spectacle a également lieu en salle de presse. Dressez un chapiteau, donnez-lui un micro et il vous rapportera des sous. Monfils est ce qu’on appelle un bon client pour les journalistes, il parle beaucoup et sans trop réfléchir, dans un refus candide et malhabile de pratiquer la langue de bois. Monfils s’amuse et tchatche, déclame, déclare dans le micro comme un gosse de son âge et de son milieu originel rêvant de gloire aimerait le faire. C’est la génération caillera qui est trop cool et s’en bat les bollocks de l’establishment et veut assurer. Assurer au micro, à défaut de le faire sur le court. Et ça en fait un candidat idéal au bonnet d’âne médiatique, ses déclarations étant rarement suivies des victoires qui en légitimeraient le ton.

Comment ne pas se souvenir de son incroyable première apparition à Roland-Garros lors de son match contre Guillermo Canas en 2005 ? La nouvelle petite merveille du tennis français arrivait alors sapée comme un rappeur, démarche chaloupée de tueur, œil du tigre qu’on devine seulement, la capuche de son sweat-shirt étant baissée jusqu’à la commissure de ses lèvres. Walkman à fond dans les oreilles, Gaël déchire grave dans son entrée sur scène, comme Tyson. Gaël est un boxeur, un gladiateur qui vient dans l’arène en donner au public pour son argent. Ce sera 6-3 6-1 6-0 ;  pour qui ? Est-ce que ça a de l’importance finalement…

Le grand écart entre désir et réalité peut parfois faire sourire. En allant plus en profondeur, on réalise une fois de plus que le fameux écran de fumée du show masque une réalité moins flashy, dévoile un jeune homme qui a peur de ne pas être aimé. Gaël veut captiver, quels qu’en soient les moyens.

Les rappels à la réalité sont durs parfois pour Monfils, d’autant plus qu’emporté par son fol enthousiasme, il se voit trop beau trop tôt, en témoigne l’épisode de sa défaite contre un demi Nadal au dernier US Open, match qui l’avait renvoyé à ses chères études et à la dure réalité du fossé immense qui le séparait des tous meilleurs. Avant le match c’était :

« Je ne fais aucun complexe physique. Je le prends au 100 m (sourires) et s’il le faut sur 10 kilomètres je suis présent, j’ai le cœur d’un Kenyan (sourires). Il n’y a pas de problèmes. Je n’ai pas peur de l’impact physique. Il sait que je peux courir vite et longtemps. Cela va se jouer sur le plan tennistique. Ce sera celui qui sera le plus agressif, celui qui va mieux gérer les points importants. Ce sera mental, il est très fort mentalement et je vais devoir me mettre à son niveau voire mieux. »

Le constat après la rencontre donnait :

« C’est vraiment dur contre lui. Même contre Fed (Ndlr : Roger Federer), je sors du match, je suis clean. Contre lui, ce sont de longs échanges avec une balle qui gicle, je tape la balle beaucoup plus fort. Cela me montre que pour battre un mec comme « Rafa » en Grand chelem, il faut que je progresse physiquement. »

Mais Gaël n’est pas un simple hâbleur décérébré, c’est un être de chair et de sang, qui souffre de ses égarements lyriques. Son émotion lors de sa réhabilitation victorieuse au Grand chelem de Metz l’an dernier en disait long sur ce qu’il a pu vivre après sa prestation d’anthologie face à Thiemo De Bakker en Coupe Davis. Pour son baptême de feu (de paille) quelques semaines plus tôt, il avait vécu un vrai cauchemar. Ce jour-là contre le Batave, point de danse de Sioux, Monfils était apparu nu, fragile, écrasé par l’événement. Après l’hallali, il ne s’en remettait pas en salle d’interview, lui qui est « supposé » adorer et vivre pour ce genre de défis et d’ambiances :

« Ce sont des matchs comme celui-là que j’aime, avec une ambiance chaude, avec un public un peu à dos. J’aime être attendu. Mais aujourd’hui, j’ai été nul et on m’a mis K.-O. Tyson a connu des K.-O. mais il est revenu et a été champion du monde. J’ai pris un K.-O., c’est à moi de bien travailler. Si j’ai la chance de faire un prochain match, il faut que je remette tout de suite les pendules à l’heure. »

Vraiment ? La victoire à Metz sonnera comme une absolution de cette contre-performance, une sortie victorieuse du confessionnal. Il avait eu mal et était en quête de rachat auprès de ce public auquel il veut tellement plaire.

Metz avait lavé l’honneur du champion, mais son solde de compte restait débiteur face à la Coupe Davis. La revanche sur cette compétition sera encore une fois homérique et glorieuse, comme en témoignait son explosion de joie lors de sa victoire tantôt contre un succédané de Kohlschreiber au bout d’un match sans suspense. L’équipe de France, aidée par la presse, avait tenté de faire passer pour périlleuse cette rencontre l’opposant à une Allemagne en plastique, et ce succès logique ne fera pas passer des vessies pour des lanternes. On pourrait d’ailleurs craindre l’arrêt cardiaque pour Gaël en cas de victoire un dimanche de juin du côté de la Porte d’Auteuil. Monfils joue petit, Monfils gagne petit, mais Monfils parle et triomphe gros !

Monfils titré à Roland-Garros ? N’importe quel amateur de tennis en conviendra, c’est potentiellement du domaine du possible, quand on ne prend en compte que des données mécaniques et laisse au vestiaire les considérations d’ordre psychologique. Concrètement ce n’est juste pas demain la veille qu’il s’y imposera ; mais qu’importe, le public ne demande que de l’espoir et du rêve, vibrer pendant une dizaine de jours chaque année. Gaël, lui, rêve d’inscrire son nom sur la Coupe des Mousquetaires et, en grand poète, le fait savoir en alexandrins comme à son habitude : « ce serait sympa de faire péter un Grand chelem ». On la lui souhaite en tout cas, sa performance sans date de péremption, comme Noah 1983 ou Zidane France 1998.

Alors oui Gaël Monfils est vain et irritant ; oui il n’a rien gagné de remarquable qui en tout cas excuserait son attitude parfois cavalière voire arrogante. C’est juste un p’tit gars bien dans son époque, un « djeun » parmi des millions qui rêve de gloire à la Paris Hilton, pas de reconnaissance à la Sampras ou à la Borg. Un p’tit gars futile mais pas inutile qui s’inscrit parfaitement dans son époque. Si jouer au docteur avec DJ dans une piscine en plastique et sous l’œil des caméras permet à une danseuse de strip d’accéder au statut de star et occuper les médias pendant deux ans, remporter les tournois de Sopot et Metz devrait rendre possible une entrée au Hall of Fame du tennis. Je suis avec toi Gaël.

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584 Responses to Gaël Monfils : entre ombre (cachée) et lumière (factice)

  1. David 18 mars 2010 at 07:02

    Très bon, surtout dans la mesure où tu tentes d’être objectif, ce qui n’est pas le plus facile face à un sujet tel que Monfils.
    Monfils gagner Roland Garros ? Autant de chances qu’un Davydenko.

  2. Jérôme 18 mars 2010 at 07:28

    Cruel, lucide, même si l’article en forme réquisitoire devrait appeler une défense.

    Pas d’avocat ?

    Un commis d’office ? Même pas tous déjà surbookés ? Allez, on va faire une peine aménagée pour l’accusé.

    Désolé, j’aime décidément pas Monfils précisément pour la raison décrite par Karim : l’écart entre un cirque qui m’irrite et la réalité des résultats.

    Plus globalement, le cas Monfils est en effet emblématique d’une question à laquelle je n’ai pas la réponse. Pourquoi des petits (par la population) pays (Australie, Pays-Bas, Tchéquie, Croatie, Suisse, Serbie, Belgique, …etc) sont capables de produire des grands joueurs alors que les joueurs français ont en commun la caractéristique de manquer de l’indispensable mental pour faire un top 5 durable ?

    Chardy a un jeu plaisant mais est si loin de la 1ère classe.

    J’aime bien Tsonga, mais son jeu est vraiment tout fou.

    • Jérôme 18 mars 2010 at 07:31

      Précision : ça me débecterait encore plus que Monfils gagne des grands tournois comme ça m’aurait débecté que Brad Gilbert ou d’autres têtes de c** et styles de m*** gagnent.

  3. Pierre 18 mars 2010 at 07:41

    Depuis le temps qu’on l’attendait, ce « Monfils par Karim » ! Je ne suis pas déçu de cette livraison dont je me suis délecté un peu avant de partir au taf. Je grappille même quelques minutes pour laisser un premier post. C’est vrai que tu as fait dans l’objectif, là où, venant de toi, on aurait été en droit d’attendre du venimeux jubilatoire. Tu as choisi, tel un observateur dépité, de démontrer toute la vacuité d’un style de jeu, d’un rapport au public et aux médias et, plus généralement, d’une attitude sur le court. Restent quend même, faut pas déconner, quelques joyeuses piques bien senties dont je retiendrai surtout que, dans le monde animal, La Monf’ se rapproche avant tout de l’huître.
    Merci Karim, je me suis bien amusé avant de partir au boulot. Et ça y est, je suis en retard…à cause de Monfils.

  4. karim 18 mars 2010 at 08:53

    Rhaaaaaaa place à l’actu…

    Hier j’ai vu le premier set de Tsonga, il n’a juste pas le jeu pour gêner Soderling, ou plutôt Soderling représente une équation quasi-insoluble pour Jo, surtout quand il joue aussi appliqué qu’il l’a fait hier soir. Soderling frappe lourd, très lourd, et joue long, très long. Soderling sert fort, très fort, et retourne très bien. Et surtout Soderling a un bien meilleur revers que Jo. En somme je dis que la différence entre ces deux-là au un bon niveau moyen chacun any give day, c’est la capacité meilleure en retours de Soderling, le revers aussi agressif que le coup droit et une attitude conquérante. Soderling c’est un vrai panzer, il avance au pas de charge. Jo a des états d’âme, pas le suédois. La puissance du Français n’a pas d’emprise sur Super Krisprolls. Il était évident dès les premiers échanges, et comme à Shanghai l’an dernier, que ce serait plié en deux sets secs.

    Je n’ai jamais fait partie de ceux qui voient en Tsonga un top 5 durable grand chelemisable, sa place se situe entre la 8ème et la 15ème, au gré de la conjoncture.

    Le coup droit de John Isner fait très mal quand il est bien placé. Et sa seconde balle est carrément marrante, tellement ça rebondit haut, c’est juste monstrueux, monstrueux. Nadal est revenu à un niveau de défense hallucinant, et sa capacité à remettre en coup droit même en perdition est inouïe. Débordé en coup droit sa balle retrouve toujours le court, même quand il la joue couché sur le ventre depuis les bâches.

    Djoko était donné pour mort depuis, ceux qui l’ont vu disaient déjà hier (Antoine je crois) qu’il passerait à la trappe contre Ljubicic, ça n’a pas menti.

    Le truc qui m’énerve c’est quand un gars fait péter une perf, par exp battre Fed, et ensuite on bascule dans l’excès inverse, perdre contre Robredo par exemple. Baghdatis mérite le bonnet d’âne. Robredo, Montanes ou Monaco je ne sais plus, y’a quelques noms de prolos dans le tableau à ce stade qui décrédibilisent ce tournoi Future.

    • Magten 24 mars 2010 at 16:37

      Je lisais cet article sur MONFILS sans laisser une miette et je me suis dit : « putain, il est bon ce Karim! ». Et puis je découvre en lisant les commentaires que Karim utilise la petite tête du Yoda que je salue donc !

      Me voilà sur « 15-love », heureux de retrouver les fines gachettes de SV.

      Sur le contenu, je trouve ça un peu dur pour Gaël, mais globalement très juste. Je ne pense pas que ça soit un mauvais bougre, qu’il « se la pète » véritablement, mais que c’est plus, comme tu le dis, une question de génération, un moyen d’exister. Sur la question rituelle : pourra-t-il gagner RG ? je pense que oui. Avec une demi, et un quart, le tout, sans véritable succès sur la surface, c’est qu’il a d’énormes capacités sur terre. Alors, s’il se met vraiment au boulot, pourquoi pas.

      Quant à Tsonga, je ne peux que réagir à ce propos qui le cantonne au top 8 à 15. Avec un peu de retard, je reviens sur sa défaite contre Soderling. D’abord, le suédois a été terrible! pour preuve, la quasi raclée qu’il a mis à Murray derrière (6/1-7/6, mais à un point du 6/1-6/3). Je pense que quand il est dans cet état, c’est quasi-injouable. Et jo n’est pas si loin de recoller au deuxième, ce qui aurait pu faire douter un peu Soderling qui reste friable mentalement quand ça tourne mal.

      Maintenant, Jo souffre d’un mal que tu as parfaitement décrit : la sécurisation de son jeu à la française, à la Gasquet. C’est en partie l’objet de mon article à paraître.
      Mais il va trouver sa voie, je n’en doute pas, et il fera une apparition dans le top 5 en gagnant un jour un grand chelem (mais quelle concurrence!!!)

  5. Sylvie 18 mars 2010 at 09:11

    Merci Karim pour ce texte qui exprime bien ce que, d’après les réactions un certain nombre d’entre nous ressentons envers Gaël : un mélange d’exaspération pour ce côté show un peu factice, pour ce style « Djeun » dans le look et le discours, pour ses effets d’annonce suivies de pétards mouillés et en même temps un regret pour un potentiel un peu galvaudé.

    j’aime beaucoup ta critique de l’uniformisation du jeu qui va vers la prise de risque zéro, réduisant les joueurs à l’assurance tous risques.

    En même temps, je ne ressens pas de cruauté ou de méchanceté dans ton portrait .Monfils est un pur produit de son époque, celle du superficiel, de l’image, du show. Il a repris à son compte l’image véhiculée par les rappeurs et les stars de la NBA. On ne peut lui en vouloir;

    Monfils veut être aimé, peut-être effectivement qu’il n’a pas confiance en lui. Mais il a choisi de cultiver l’image avant les résultats, là où un Federer s’est imposé comme figure charismatique sans rien faire sur le court, hormis jouer et gagner.

    Quand on regarde Federer, on attend du tennis, quand on vient voir jouer La Monf’, on attend du show, des glissades et autres cabrioles, c’est bien là le problème.

    • karim 18 mars 2010 at 09:36

      « En même temps, je ne ressens pas de cruauté ou de méchanceté dans ton portrait »

      ça n’a pas été facile, je l’avoue…

  6. Jérôme 18 mars 2010 at 09:48

    Le problème de Monfils en particulier, et de la plupart des autres têtes d’affiche du tennis français (Gasquet, Simon, Tsonga, Llodra), c’est qu’on nous les présente comme des espoirs alors que ce sont d’éternels espoirs : ça fait des années qu’ils sont sur le circuit.

    Monfils est de 1986 comme Nadal. Gasquet aussi. Gilles Simon fin 1984. Tsonga de 1985. Chardy de 1987.

    Llodra de … 1980 (il a peut-être un beau jeu, mais j’hallucine quand je l’entends dire qu’il a muri … quasiment à la veille de sa retraite sportive).

    Bref, incapables de franchir le cap qui distinguent les bons des meilleurs.

    Entièrement d’accord avec toi Karim pour dire que Tsonga, il ne faut pas l’attendre à franchir un cap. Il est capable d’une grosse perf quand il est en feu (un gars qui fait une finale et une demi en GC, c’est tout à fait honorable), mais effectivement, il manque de sécurité et de variation, singulièrement en revers.

    Sur Isner, je serais plus mitigé. C’est quand même lui qui a lâché le match en baissant de qualité au service : effondrement de son pourcentage de 1ères balles pendant le 3ème set.

    Et puis, quel manque d’intelligence : quand on est un grand échalas qui ne se déplace pas très vite ni très agilement, oublier que Nadal est gaucher monter en revers croisé (ledit revers n’étant pas particulièrement impressionnant) sur le coup droit de l’espagnol c’est comme si un toreador tendait avec insistance son arrière-train à un taureau furieux et en rût !

    Le gars peut à la rigueur s’interroger pour savoir s’il va se faire encorner ou autre chose par le taureau, mais il n’y a pas le moindre doute qu’il sentira passer quelque chose.

  7. Antoine 18 mars 2010 at 10:01

    Je trouve ce portrait excellent car drôle tout en étant assez équilibré alors qu’il aurait été facile de le démolir vite fait bien fait tant il est clair que le show Monfils n’amuse en réalité pas grand monde, en tout cas ici..

    Je vais quand même prendre sa défense, et pas seulement parce que je l’ai pris dans mon team: il y a deux trois ans, Monfils passait pour un branleur de première. Ce n’est plus tout à fait le cas et Monfils est en réalité plus sérieux que l’image qu’il donne. Karim ne le rappelle pas mais le meilleur français à Roland Garros ces deux dernières années, c’est lui: une demie et un quart, perdu à chaque fois contre Federer ce qui n’est pas une honte. De même, il a fait une finale à Bercy l’année dernière. Tous ces résultats sont connus de tous mais auraient pu être rappelés d’un mot car cela vaut quand même mieux qu’un titre à Metz, non ? Tout ceci n’arrive quand même pas par hasard et il bosse avec Rashed…

    Sur le court, Gaël est parfois agréable à voir jouer et j’ai souvenir de quelques points particulièrement spectaculaires lors du dernier Bercy, notamment un retour de smash incroyable contre Cilic si je me souviens bien..Globalement Monfils vaut son classement, autour de la 15ème place mondiale et pourrait sans doute faire un peu mieux, en fin de top 10 par exemple..

    Plus haut ? sans doute pas pour la raison indiquée par Karim: ne prend pas assez de risques contrairement à Jo. Mais surtout je crois parce que Monfils n’a aucun, mais vraiment aucun sens tactique: il sert, défend et frappe de grosses pralines en coup droit quand il est à portée. C’est tout..Il n’est pas le seul dans ce cas, mais on ne rentre pas dans le top 5 avec cela comme bagage..

    Vu son physique, je me demande si Monfils n’est pas de tous les joueurs du Top 100 celui qui sait le moins jouer au tennis…

  8. Capri 18 mars 2010 at 10:27

    Oui, fort bon texte karim mais on sent la retenue, presque pour coller mieux au jeu du gars. Ca manque de la brillance que quelques piques totalement acerbes auraient pu apporter.

    Sinon tu penses vraiment que les entraîneurs fédéraux finissent par brimer les joueurs ? Gasquet je l’ai peu vu jouer, je me rappelle d’un très bon match contre Federer à Monaco où il lâchait bien ses coups, tentait beaucoup, je le voyais énorme (comme tout le monde je pense).

    Comme ça a été évoqué par d’autres j’ai du mal à croire que sur le réservoir français on ne parvienne pas à trouver au moins un super de super par décennie. Et puis tous les Français n’ont pas un mental déficient, les hand-balleurs comment ils font ?

  9. Capri 18 mars 2010 at 10:39

    Cliquez ici pour voir mon image

    Ca marche ça comme lien ?

  10. Cochran 18 mars 2010 at 10:40

    Excellent portrait doux-amer du produit Monfils. On sent la retenue dans le vitriol et c’est tout à ton honneur Karim. Prochaine étape, un portrait à charge contre Sampras ?

    Blague à part, Antoine a raison de rappeler que les résultats à RG de Monfils plaident quand même en sa faveur sur sa capacité à « performer » dans un tournoi du GC. Même si ce sera vraisemblablement le seul.

    Pour IW, les prochaines affiches seront intéressantes. Je ne vois pas Robredo (qui gagne plus de match sur un tournoi que depuis le début de l’année) gêner outre mesure A-Rod. Murray ne m’a pas convaincu beaucoup et ce sera intéressant de le voir évoluer contre Super Krisprolls qui joue juste. De l’autre côté, je ne vois pas vraiment qui peut stopper Rafa. Je suis heureux de son retour de forme, même s’il manque encore de « caisse », il est en train de se refaire un bon capital confiance indispensable pour la suite. On l’a déjà soulevé, l’inconnue se situera autour de la gestion de son calendrier. A voir déjà si son parcours à Miami sera aussi fourni, auquel cas…

    A la limite, un Ljubicic en feu qui oublie contre qui il joue pourrait le gêner et créer la surprise. Voir Ivan en finale à IW me ferait vraiment plaisir (vœu pieux)

  11. Guillaume 18 mars 2010 at 10:41

    Portrait bien vu de Monfils. Un Karim pour une fois tout en retenue… On y perd pas au change, loin de là. Le Gaël est un cas ; je me rappelle encore de son entrée fracassante sur le court à RG 2005, gros sweat Dia orange (plus très sûr de la couleur, malgré tout), capuche rabattue sur la tête, walkman sur les oreilles… Le mec s’était clairement trompé de sport. Et Canas qui lui rappelle cruellement ce que c’est qu’un joueur de tennis. Tout Monfils était déjà là-dedans. Mais si à l’époque on pouvait se dire « C’est un ado qui cherche encore son style », le problème c’est que là à 23 ans il cherche toujours. Serait temps de gagner en maturité. D’autant qu’il a un gros potentiel, sans doute de tous les tennismen français le plus adapté aux diktats du tennis moderne (plus que Tsonga selon moi). Un gros service, une patate de coup droit, une vraie caisse physique, des capacités de défenseur pas courantes, un sens de la glisse approprié sur terre battue. Sauf qu’il ne sait pas comment doser toutes ces qualités dans le shaker pour en faire un cocktail détonnant. Au lieu d’un Bloody mary on se retrouve avec un Gloubi-boulga mixé n’importe comment. Son 8e de finale contre Nadal à l’US Open est en cela symptomatique : ce jour-là, il a sans doute réellement les moyens de gagner. Mais tactiquement il est à l’Ouest quand il se la joue « coeur de Kenyan / Je le prend au 100 m ou au 500″.

    Ma seule réserve à l’article conserve l’idée du jeu tout-sécuritaire. Attribuer son existence à un seul conformisme, je trouve ça réducteur. Cela peut exister, évidemment. Mais à mon avis c’est loin d’être la raison principale. Encore une fois, vous – spéciale dédicace à Jean sur ce coup-là – négligez trop l’aspect matériel et surfaces toujours plus lentes. Ca devient difficile de jouer offensif. Regardez Isner hier : lui dont le coup droit est pourtant pas dégueu s’est mangé un paquet de contres meurtriers d’un Nadal dépassé mais qui parvenait malgré tout, « à plat ventre et depuis les bâches » comme tu dis si bien, à redresser la balle et transformer une défense de la dernière chance en remise gagnante. Il y a 10 ans, ce genre de coups était impossible avec les cordages et boyaux de l’époque.

    Si les joueurs choisissent les options défensives, c’est aussi parce que c’est ce qui fonctionne aujourd’hui. Pourquoi, dans les 85/86, sont-ce les Nadal, Murray, Djokovic qui ont percé, et pas les Almagro, Berdych, Baghdatis voire le Gasquet flamboyant des débuts ? Parce que le tennis offensif c’est bien, mais quand vous devez frapper 2 ou 3 coups droits à pleine puissance pour faire un point gagnant, là où auparavant 1 seul suffisait, et bien vous multipliez par 2 ou 3 la probabilité d’une faute directe. Et avec l’aspect fatigue qui s’installe au cours du match il y a toute les chances que ça se termine en arrosage des bâches. Un Fernando Gonzalez illustre bien ce phénomène, quand Andy Roddick et ses défenses improbables l’ont fait dégoupiller à partir de la fin du 4e set à l’OZ : à un moment, la répétition des coups d’attaque vous fait exploser. C’est la défense qui aujourd’hui fait gagner des matchs, pas l’attaque. Chez Federer comme chez les autres.

    Juan Martin del Potro l’an dernier m’a fait l’effet d’être le premier à être parvenu à trouver un bon compromis entre parpaings pleine puissance et totale sécurité dans la frappe. C’est ce qui me fait penser que ce gars est un futur N°1. Pas dès 2010 – une victoire comme NY ça se digère – mais l’an prochain je le sens bien tout péter.

    • Sylvie 18 mars 2010 at 11:00

      En fait le conformisme pointé est induit par l’évolution du matériel et des surfaces,on est d’accord. Ce qui est critiquable c’est de voir que, ce qui est favorisé, c’est le tennis défensif et sans prise de risque plutôt que l’attaque. C’est vrai qu’on ne peut blâmer les joueurs de vouloir pratiquer le tennis qui rapporte en terme de victoires. En même temps, il y a aussi des tempéraments. De ce point de vue,j’ai aimé l’attitude d’Isner hier qui a tenté des choses malgré tout.

      Mais c’est vrai que le tennis rentable c’est plutôt celui de Murray ou de Nadal. Pour gagner en attaquant aujourd’hui, il faut une maîtrise technique exceptionnelle et, être aussi, malgré tout, un excellent défenseur. Même un Federer légèrement déréglé se met à arroser les bâches.

    • Magten 24 mars 2010 at 16:48

      Interressante l’analyse sur l’évolution du jeu (un beau sujet!). Il me semble que les balles et les surfaces y sont pour beaucoup, à l’image de ce qui se produit à Wimbledon. On ne peut le déplorer car les séances d’ace à Wimb étaient déprimantes. Aujourd’hui, tout le monde y a sa chance.

      En revanche, j’irais pas jusqu’à dire que les Almagro-Baghdatis-Gasquet auraient été meilleurs que Nadal-Murray-Djokovic si les choses étaient restées comme avant. On aurait plutôt des mutants style Karlovic-Isner, de 3 mètres 50, se cantonnant dans le rôle du serveur-retourneur…

      Je pense qu’il faut se réjouir de la qualité assez incroyable du jeu produit en ce moment. Seul bémol pour moi, un léger doute côté dopage… Excepté pour Federer qui s’économise aussi bien dans son programme qu’avec sa façon de jouer, pour les autres, ça me semble intenable sur toute une année. C’est d’ailleurs pour cela qu’on a une alternance entre les Nadal, Djoko, Murray, Del Potro, Roddick, incapables d’etre au top toute l’année avec une telle dépense d’énergie par tournoi. Celui qui tient tout l’année, c’est qu’il ne boit pas que du Banga!

  12. Damien 18 mars 2010 at 10:44

    Chouette portrait, nuancé, bien écrit, sur un des joueurs les plus mal aimés du forum.

    Je suis d’accord avec toi pour dire que c’est le meilleur joueur français actuel sur TB, et qu’il est le seul parmis « les Mousquetaires » à avoir une petite chance d’emporter le French.
    Son tennis peut être soporifique au possible, et son attitude sur et en dehors du court exaspérante.

    Pourtant, je suis content qu’il soit là, qu’il fasse son show, car il est est le représentant d’un tennis dé-professionalisé, presque amateur, candide, tant l’énergie qu’il met dans ses pitreries est vaine. Il est populaire dans le vrai sens du terme, ne s’embarrasse pas des codes du tennis pro, et représente une partie (j’ai bien dit une partie seulement) de la jeunesse Française.
    De plus, mis à part lors de son match contre Roddick l’an dernier à RG, je trouve qu’il a évolué dans son attitude, il a grandi quoi. Et puis il montre quelque chose d’assez rare dans le millieu du tennis de haut niveau : il prend du plaisir à jouer, c’est vraiment un jeu pour lui.

    Voila c’était ma minute Bisounours, j’aime tout le monde, mais ça durera pas :D

  13. Alexis 18 mars 2010 at 10:56

    Personne pour sortir l’argument « en France la réussite individuelle est mal vue, c’est pour ça que les Français réussissent mieux en sports d’équipe »? Bon, voilà c’est fait.

    Monfils m’a tout de même fait hyper-rire dans son interview d’après match en 1/4 contre Federer à RG cette année.

    • Damien 18 mars 2010 at 10:59

      Demandons aux adversaires de Sébastien Loeb, David Douillet, Jeannie Longo et les autres ce qu’ils en pensent.

      • Alexis 18 mars 2010 at 11:45

        Evidemment, évidemment…
        Mais tout de même, le tennis a une étiquette « sport de bourge », et y réussir est peut-être plus mal vu que dans le cyclisme (les forçats de la route etc), ou les arts martiaux (autre culture).
        Concernant les sports mécaniques, je les classerai plus dans les sports d’équipe tant la préparation du véhicule importe pour le résultat final. Et en rallye il y a un copilote…
        L’orgueil nécessaire des champions de tennis me paraît assez mal perçu dans le tennis français, il n’y a qu’à voir les réactions que suscitent ici ou là toute défaite d’un de nos représentants.
        Enfin, ce n’est sans doute qu’un des multiples aspects du problème de manque de résultats du tennis tricolore.

  14. Jean 18 mars 2010 at 11:11

    Ca fait plaisir de voir que Karim a repris la plume.

    Je suis d’accord avec tout ce qui est écrit ici, mais j’avoue que je suis choqué par la présence du grand Mohammed comme exemple de la sécurisation des tactiques sportives. A bien y réfléchir, tu as peut-être raison, mais quand même, Momo dans les attentistes, je ne peux pas. Tout simplement parce que c’est de la boxe poids lourds, qu’en face c’était BigGeorges, et qu’appliquer cette tactique était un plan de fou, quasi suicidaire que personne d’autre n’aurait pu assumer. Suicidaire au sens propre, le danger physique était bien réel d’accepter de prendre des marrons pendant quelques rounds face à ce type-là. En grand maître tacticien, Mo a qui l’on promettait le KO était le seul à pouvoir élaborer ce plan, c’est sa folie qui lui a valu la victoire, mais en ce sens, j’ai du mal à accepter le qualificatif de sécuritaire pour un homme qui a risqué son intégrité physique pour réussir le coup tactique le plus génial de l’histoire du sport peut-être.

    Mais si l’on replace cet évènement dans un cadre plus large, il est probable que tu ais raison, j’avais envie de pinailler.

    Bon, après les vrais sportifs, Gaël Monfils, bien plus intéressant pour ce qu’il nous dit de notre époque et que tu décodes que pour ce qu’il est… surtout en tant que joueur de tennis, parce qu’en tant qu’individu, je l’avais trouvé plutôt sympa dans le reportage de Canal, c’était le seul qui s’en sortait bien.

    Les deux aspects les plus importants de ton excellent texte sont à mon avis quant tu parles de l’entourage fédéral des joueurs français, Deblicker, Forget et tout le Gang des Crocos. C’est flippant, j’avais récemment commencé un texte sur Gasquet qui se révélait être en fait une charge contre cet esprit conservateur (parce que idem, Richard n’a aucun intérêt pour lui-même), mais difficile de faire passer subtilement l’idée que le tennis français est sous l’emprise de gros cons de la droite nationaliste frustrés par l’esprit de liberté de Noah (qui n’a pas validé suffisamment le système). En gros, hein, cet esprit frileux, on le retrouve à tous les échelons du tennis hexagonal, l’exploit de Yann, c’est aussi d’avoir réussi à s’en sortir.

    La deuxième, c’est à quel point Monfils, pour sympathique qu’il soit, n’a rien dans le caisson. C’est tout à fait impressionnant de voir l’indigence tactique de ce mec, son manque de constance, j’en arrive personnellement à me demander comment on peut atteindre un tel niveau avec si peu d’huile dans le moteur. Une indigence tactique qui reflète d’ailleurs un manque de maturité tout aussi impressionnant et qui est assez général, les encadrants des joueurs français en parlent généralement comme des semi débiles en voie de guérison d’un choc mental profond, « ça va mieux, il se reconstruit, blah, blah ». Quel environnement, le contraste psychologique avec les adultes Federer ou Nadal est édifiant !

    On a aujourd’hui une réelle inculture du jeu qui va bien dans l’époque (peut-être nécessaire à une certaine échelle pour avancer, Agassi était comme ça mais a dû évoluer, tiens, un bon exemple pour Gaël), pour un vieux con comme moi, Monfils, c’est la mort du tennis. Je fais un lien, j’en profite, ayant bossé sur quelques projets hip-hop, la musique ne commence pas à NWA tout comme le tennis ne commence pas à Agassi. Un livre ne fait pas forcément mal à la tête, les bibliothèques sont publiques.

    Certains se demandaient hier si leur intérêt pour le tennis n’était uniquement conditionné par Federer. Le mien l’est en grande partie par des auteurs comme Karim (et beaucoup d’autres) qui me donnent envie de lire et de discuter bien au-delà de ce que j’aurais cru possible à propos du tennis. Vous croyez que je me taperais des Söderling/Tsonga sinon ?

    Guillaume, je te prépares une réponse argumentée (enfin j’espère).

    • Capri 18 mars 2010 at 11:29

      « Un livre ne fait pas forcément mal à la tête » Non, bien entendu, on peut le lancer sur plein d’autres endroits du corps.

    • karim 18 mars 2010 at 12:32

      Jean, tu as vu « Facing Ali »? si ce n’est pas le cas, toute affaire cessante, je t’urge à te procurer ce documentaire exceptionnel. Il est downloadable sur le net, mon frangin l’a fait et m’en a envoyé une copie sur DVD. tu ne sors pas indemne de ce documentaire. Sur Ali, sur la boxe, sur ces types qui ont une histoire bien à eux. C’est Ali raconté par ses adversaires les plus amblématiques. Qui ont aussi et surtout une occasion de parler d’eux-même pour une fois. et c’est une vraie aventure humaine. je te le recommande plus que vivement. si tu ne le trouves pas je t’enverrai par mail un lien où tu peux le télécharger.

  15. Clemency 18 mars 2010 at 11:35

    Oui il est super cet article, parce qu’il ne tombe jamais dans la facilité et vu le sujet c’est fort.
    C’est compliqué pour moi de me poser la question de mon aversion pour ce mec sans justement y tomber (genre il est c.., a une tête de c.., un jeu de m….). Ce qu’il véhicule comme vide bruyant me sidère, et ça me sidère encore plus que les journalistes l’encouragent dans son ridicule. Je me sens super réac en fait quand je pense à ce mec. Le fait qu’il puisse représenter la « culture » de son temps me rend malade.
    Je pense qu’il peut très bien gagner RG avec de la chance et ça me recroqueville de l’imaginer. Il y a quelque chose de l’idée que je me fais du tennis depuis toute petite qui est mise à mal par ce type. En fait c’est peut-être juste effectivement un basketteur débarqué à l’ATP et moi une snob réac.

  16. Clemency 18 mars 2010 at 11:38

    Si j’étais son coach je lui conseillerais Martin Eden en disant que c’est Abdul-jabbar qui l’a écrit mais peut-être qu’à la fin il se suiciderait, ce que je ne souhaite quand même pas.

  17. Lionel 18 mars 2010 at 11:44

    « ce serait sympa de faire pêter un Grand Chelem ».

    En attendant les Mousquetaires se battent au couteau. Dans un face à face terrible au Challenger de Caltanessitta, Gilles « Barbe-Bleue » Simon a vaincu Richard « la foudre » Gasquet, 6/4 6/4.
    Oui on se régale avec la prose du 4ème Mousquetaire. Ceci dit, où l’ami Karim s’égare c’est que La Monf a le potentiel pour faire pêter un Chelem, sur un malentendu. Il est passé à rien de gagner à Bercy, et à Roland sans Federer en 1/4, allez savoir qui l’aurait battu…
    Le premier français à jouer sans pression à Roland.

    Après le look play station panti qui rentre la rondelle pendant 4 ans, Nadal mélange le fluo et le short vintage. Y’a pas à dire, c’est pas d’une finesse incroyable.

    Je boycott le site si la nouvelle phrase en exerguer n’est pas « Ce serait sympa de faire pêter un Chelem. »

  18. Antoine 18 mars 2010 at 11:51

    Je ne pense pas Clemency que Gaël ait la moindre chance de gagner un jour Roland Garros, ou alors il faudrait qu’il change assez radicalement mais avec son niveau actuel, il peut faire une perf, aller en demies au max mais c’est tout ! Pour gagner quand on a un niveau de top 15, top 10 sut terre, il faut faire un bon tournoi pour aller en quarts sans trop perdre de jus mais après, il y a trois gros matchs à gagner de suite, éventuellement deux seulement si le tableau s’est un peu dégagé. Cela en fait au moins un de trop pour Gaël..

    Celui dont je pense qu’il gagnera un jour un GC, c’est Jo qui joue entre 1 et 50 selon les semaines et les jours. Son irrégularité lui donne plus de chances qu’un autre et il y aura bien un tournoi du GC ou il sera à son top durant deux semaines, comme à l’OA il y a deux ans mais avec l’expérience d’une finale. Un Jo en grande forme, un cador de son tableau qui tombe prématurément, il lui reste deux gros matchs à sortir. C’est jouable s’il a bien joué avant et pas perdu trop de jus, comme lors du dernier OA. Tout cela, si Federer n’est pas dans les parages..

    Autre chose: comme à chaque fois que quelqu’un qui ne fait pas partie du Top 5 bat Federer, il prend la porte dès le tour suivant et c’est ce qui vient d’arriver à Baggy qui vait pourtant gagné 6-0 le second set..et n’est pas fichu de convertir une seule des 8 balles de break qu’il a au troisième….Dur de redescendre sur terre visiblement..

    • Jean 18 mars 2010 at 12:21

      Mentalement, je ne vois pas comment Monfils pourrait gérer une finale de GC, il a déjà bien du mal avec un premier tour de Coupe.

    • Clemency 18 mars 2010 at 12:22

      J’aimerais te croire concernant Monfils. En même temps il faudra bien passer un jour à l’après-Fed-Nadal, si tant est que Nadal est grillé, ce qui est loin d’être évident. Qui alors des joueurs actuels postuleraient pour RG ? Je pense qu’il serait dans la liste.

      • Jean 18 mars 2010 at 12:29

        On peut très bien avoir une période witesque (wtaesque) dans très peu de temps, avec n’importe qui remportant des GC (Johansson) et Dinara Djokovic n°1. Mais bon… A Paris,la pression serait énorme, je pense qu’il exploserait du coco.

  19. Jean 18 mars 2010 at 12:18

    @ Guillaume : je ne penses pas réellement que l’aspect technique soit oublié dans l’analyse de l’évolution du jeu vers toujours plus de sécuritaire, il est pris en compte mais comme je te l’ai dis, je pense que les différentes interprétations ne sont pas contradictoires et les facteurs mentaux, sociétaux, ne me semblent pas devoir être négligés.

    Tout d’abord, les évolutions techniques sont dans tous les domaines guidés par des choix plus larges, politiques et financiers, et le tennis n’y échappe pas. Je ne m’étends pas trop là-dessus mais l’époque est, dans tous les domaines, très sécuritaire, en grande partie basée sur l’accumulation, l’avoir plus que l’être. Cela conditionne chaque action.

    En regardant des extraits de la demie Mac/Wilou de l’AO83, je me disait que l’uniformisation des surfaces était décidemment un facteur bien important de l’uniformisation du jeu, on n’a pas simplement réduit la part de l’herbe, on a fait disparaître un autre type d’herbe, qui n’avait rien à voir avec l’herbe anglaise et sur laquelle pouvait s’exprimer encore un autre type de jeu, tout comme la TB verte n’avait rien à voir avec la TB européenne (qui n’a elle-même pas les mêmes caractéristiques selon les clubs), j’ai essayé, ou comme la moquette qui elle-aussi disparaît ne ressemblait pas aux résines indoors. Bref, ce sont toutes les subtilités liées à ces différences qui disparaissent.

    Que les nouveaux cordages aient eu un rôle déterminant, je ne le conteste pas et c’est certain, là où je ne peux être d’accord avec toi, c’est lorsque tu me sembles évacuer toute explication psychologique de l’analyse, cela me semble impensable tout simplement car chaque action a une résonance mentale, l’homme n’est pas un être très rationnel. Concrètement, chaque coup est accompagné d’une intention, avec tout ce que cela comporte, chaque coup révèle d’une certaine manière la psychologie du joueur, qui comporte son caractère autant que l’inévitable conditionnement qu’il a connu. Chacun arrive dans un cadre, dans une culture, et ce n’est par exemple pas un hasard si la France a souvent produit des joueurs très propres techniquement, très académiques (Forget, Boetsch, Pioline, Llodra, Gasquet, …, y’en a des charrettes) alors que les cursus plus individuels et privés américains ont plus souvent donné des originaux (Connors, Mac, le cursus Bollettieri…). Pas que, bien sûr (Sampras est emprunt de classicisme), mais le milieu tennistique français est un milieu qui a intégré l’idée du revers à deux mains comme autre chose qu’une tare très tard.

    Mais chaque coup reste un choix et est donc conditionné par des raisonnements personnels : dois-je prendre un risque ou dois-je assurer, sachant les enjeux financiers qu’il y a derrière ? Les différentes façons de jouer sont pour moi en grande partie issus de caractères psychologiques, tout comme les différents postes au football correspondent, c’est très net sur les enfants, à différentes visions, sans que rien ne leur soit dit, certains vont se placer en retrait de l’action, d’autres auront compris que mettre le but est l’action qui leur garantira une place sociale privilégiée. Bref, tout le monde ne peut pas jouer de la même manière, à moins que la psychologie aient été modelée par un milieu (ce qui se passe, par l’uniformisation des surfaces, peut-être aussi par l’internationalisation des méthodes, …).

    Maintenant, je veux bien qu’il n’y ait plus aucune possibilité tactique de pratiquer vers l’avant, nouveaux cordages, etc, mais ce qui m’ennuie, c’est que cela ne correspond pas tout à fait à ce que je vois, qui est des joueurs culturellement tétanisés à l’idée de prendre le moindre risque. J’y pensais l’autre jour en regardant le lamentable Djokovic/Kohlschreiber, ça jouait à deux à l’heure, à trois mètres de la ligne, rarement plus loin que le carré de service. Nouveaux cordages ou pas, il y avait des espaces partout mais ça jouait le cul serré. C’est ce que j’ai vu, quand on me dit que cela va trop vite aujourd’hui, j’ai l’impression exactement inverse de quasi ralentissement du jeu en voyant ce qu’est devenu le tennis sur herbe, ou en comparant par exemple avec des matchs comme le Sampras/Dédé la Balance de 2001 où ça allait à mille à l’heure et où ça rasait le filet, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui (Nadal ou Djokovic sont incapables de retourner tendu).

    Je me marre quand je vois les deuxièmes balles de Nadal ou Djokovic et personne ne leur rentrer dedans, je me souviens comme Sampras avait agressé Roddick sur ses deuxièmes en 2001 en quart (Roddick encore jeune mais déjà super serveur et titré l’année suivante), profitant de son manque de vision du jeu et de sa difficulté dès qu’il n’a pas le temps de s’organiser.

    En fait, l’argument parfois utilisé qui voudrait que les Mac ou Edberg volleyent car nuls au fond de court peut être complètement retourné : les joueurs actuels sont tout simplement indigents au filet, ça saute aux yeux, et ça ne m’étonne pas qu’ils n’y viennent pas. Mais c’est largement une question de culture et de priorité, même un bon volleyeur comme Federer a considérablement régressé faute de pratiquer (des volées, moins on en fait, moins on sait en faire).

    Je ne nie pas l’implication des évolutions matérielles, mais je trouve impossible de nier l’implication de la psychologie dans le jeu, les types ne sont pas des machines et tout esprit est conditionné par son environnement (plus ou moins), bien que je ne rentre pas trop là dans l’aspect financier essentiel et le refrain (très juste) : il est plus aisé et rapide de former des défenseurs.

    Je ne crois pas que l’UNIQUE raison du changement entre les finales de Wim 03 et 04 soit l’apparition d’un nouveau cordage : Federer a toujours été un joueur d’adaptation, il prend le filet car il doit le faire contre Phili, il n’en a pas besoin contre Roddick qui ne sait pas volleyer et qui n’a rien du joueur d’herbe. C’est une différence également de culture, les Krickstein ou Agassi m’avaient beaucoup interrogé en se créant de telles ouvertures sans jamais venir conclure (et en s’enlisant souvent), ce jeu là était aussi conditionné par l’apparition des raquettes en graphite, mais c’est surtout qu’ils ne savaient pas volleyer. Bon, je suis trop long.

    • Jean 18 mars 2010 at 12:19

      Maintenant, il est certain également que personne ne peut faire l’économie actuellement d’un jeu de défense très efficace.

      • Clemency 18 mars 2010 at 12:33

        Je pense comme gens à un phénomène multifactoriel, je suis en accord avec la théorie sur le matériel et aussi la hausse du niveau des retours et du déplacement, mais je ne pense pas qu’on puisse dans le même temps faire l’économie d’une réflexion sur l’évolution des mentalités dans le tennis (ou autre sport d’ailleurs), le fait que des idées puissent avoir le vent en poupe à l’insu même de ceux qui les intériorisent.
        Pour ceux qui aiment les disciplines un peu audacieuses pour le coup, je renvoie à ceci :
        http://fr.wikipedia.org/wiki/Mémétique

        • Clemency 18 mars 2010 at 12:35

          « Je pense comme gens », my god le lapsus : Je pense comme Jean…

    • Quentin 18 mars 2010 at 13:51

      Quand tu dit que « Roddick n’a rien du joueur d’herbe », je suis un peu dubitatif. Comme il l’a dit lui meme, on n’arrive pas 3 fois en finale de Wimbledon par hasard (a chaque fois battu par Federer).
      Sinon, le parallele que tu fais avec une société de plus en plus contre la prise de risque est tres juste.

    • Elmar 18 mars 2010 at 14:22

      « Je ne crois pas que l’UNIQUE raison du changement entre les finales de Wim 03 et 04 soit l’apparition d’un nouveau cordage : Federer a toujours été un joueur d’adaptation, il prend le filet car il doit le faire contre Phili, il n’en a pas besoin contre Roddick qui ne sait pas volleyer et qui n’a rien du joueur d’herbe.  »

      Je ne peux pas être d’accord avec cela, parce que c’est nier la réalité des faits:

      Federer joue systématiquement service-volées sur herbe de 1999 à 2003; sur cette période, il monte également régulièrement derrière sa seconde sur herbe et en indoor sur sa première. Dès 2004: il ne monte plus du tout, ni en indoor, ni sur gazon. C’est donc indépendant de l’adversaire. Si le Suisse s’est adapté, c’est bien à la nouvelle donne imposée par le Luxilon.
      D’ailleurs, pour appuyer mon propos, en demi-finale 03 contre Roddick (le même joueur que le Roddick 2004, celui que tu ne considères pas comme un joueur de gazon), Fed joue service-volée. A contrario, s’il avait dû jouer Philipoussis en 04, il n’aurait pas non plus joué service volée. Cela dit, ce dernier aurait-il réellement eu la possibilité d’atteindre la finale avec les nouvelles conditions imposées par les nouveaux cordages? Pas sûr. Dans la même veine, on peut également dire que Fed aurait besoin de jouer service-volée contre Nadal à Wimbly entre 06 et 08 et il ne le fait pas.
      Bref, tout ça pour dire de manière confuse que ce n’est pas l’adversaire qui impose une tactique à Fed mais bel et bien les nouveaux cordages.

  20. Lionel 18 mars 2010 at 12:32

    Moins analytique que Jean, plus délit de faciès. Isner a quand même une tête de gland. Ca donne quoi en interview?
    Quand je vois la génération, il me manque presque LE Magicien, Fabulous Fab.

  21. Antoine 18 mars 2010 at 12:35

    Je ne vois pas très bien que ce les facteurs financiers, psychologiques ou sociaux ont à faire ici, hormis le fait bien établi que l’on constate qu’il y a plein de joueurs et joueuses qui sortent de pays ou l’on ne les pouponne pas et qui ont les crocs..ce que l’on constate trop peu parmi les joueurs français..

    En France, on forme beaucoup de très bons joueurs qui sont bons techniquement mais on ne forme pas un champion. Ca, cela ne s’apprend pas dans une école de tennis et il ne faut pas demander à la FFT de former un numéro un mondial, ni d’ailleurs qu’elle se fixe elle même un tel objectif. Au plus haut niveau, il n’y a que des trajectoires individuelles, et donc le hasard : Federer aurait pu naître à Chambéry, à Moscou; il est né en Suisse et rien ne dit que l’histoire aurait différente ou la même. Elle aurait probablement été différente à mon avis mais est ce si sûr ? Donc, je trouve que la FFT fait très bien son boulot qui consiste à détecter et développer le jeu des jeunes qui ont un potentiel. Il ne faut pas lui en demander plus. Après, c’est aux joueurs de se bouger, de faire leur carrière ou pas..Ce n’est pas la FFT qui va le aire à leur place..

    En tout cas, je ne lui reprocherai pas de refuser d’imposer le revers à deux mains à tous. Pour être 20ème, c’est bien; pour être premier, c’est un handicap…

    • Jean 18 mars 2010 at 12:53

      Oui c’est aux joueurs de se bouger, c’est ce qu’à fait Bartoli et on lui reproche ensuite, mais ils évoluent dans un environnement qui a un impact sur eux. C’est sûr que la FFT ne fait pas un boulot complètement pourri, maintenant, Bollettieri en ayant des principes exactement inverse, basés sur le mental plus que la technique, a eu aussi des résultats. Je ne supporte pas Deblicker deux minutes en commentateur.

      Federer aurait pu naître à Chambery ou Moscou, mais pas à Brazzaville ou Kinshasa, l’ensemble des conditions nécessaires auraient bien du mal à y être réunies (je sais qu’il est né à Johannesbourg, mais bon).

      Noah (né à Sedan) sans Ashe ?

      Clemency : joli lapsus, Karim : je vais voir ça et te contacterai si je ne trouve pas.

      • Clemency 18 mars 2010 at 13:00

        Noah sans hash? Va savoir. Goat ou 0 GC?
        Ma première blague pourrie sur ce site.

      • Colin 19 mars 2010 at 15:04

        Noah sans h = Noa

        (encore plus pourrie)

    • Elmar 18 mars 2010 at 14:25

      En tant que Suisse, j’ai toujours considéré comme un putain de coup de bol que Federer soit de la même nationalité que moi. Surtout que les chances étaient très faible. On est 7 millions; il y a 6 milliards d’individus sur la planète, je vous laisse faire le calcul.
      On en avait déjà parlé, mais les probabilités que les grands champions dans 20 ans soient chinois sont tout de même assez fortes.

      • Antoine 18 mars 2010 at 16:19

        Il y a combien de pratiquants en Chine, Elmar ?

      • Elmar 18 mars 2010 at 16:23

        Cette conversation a déjà eu lieu, Antoine.

        On en reparlera dans 20 ans si tu veux bien. L’un dans l’autre, je pense pouvoir dire sans me tromper qu’il y aura plus de pratiquants en Chine qu’en Suisse…

        • Antoine 18 mars 2010 at 16:28

          Oui, mais pour savoir si dans 20 ans les champions seront plutôt chinois que suisses, ce qui est important est le nombre de pratiquants dans cinq ans, pas dans vingt..

          • Elmar 18 mars 2010 at 16:38

            Je te rejoins là-dessus. Du reste, au moment d’écrire ma première intervention, je me suis demandé quel laps de temps je devais donner. Alors disons: dans 30 ans.

    • Ulysse 21 mars 2010 at 18:23

      Antoine,
      Il y a plus que du hasard dans l’absence d’un grand numéro un (ou deux, ou même trois) français depuis les mousquetaires, les vrais. Il y a une vraie cause structurelle. Statistiquement, vue leur représentation dans le top 100 ces quarantes dernières années c’est pas possible autrement.

  22. karim 18 mars 2010 at 12:56

    Quand on parle de joueurs au mental fort et de trajectoire, je ne pense pas qu’on puisse faire de Federer un exemple d’un gars qui est arrié au sommet grâce à son mental. Fed a un mental inouï je le concède, mais il y a une nette évolution chez lui, il acquiert ce mental comme jeune adulte. Ce n’est pas du tout un kid qui en voulait et avait une trajectoire rectiligne et intouchable, une volonté de fer depuis la petite enfance. une des grandes différences entre Pete et Roger (et merde je saborde mon article futur) est que Pete est une sorte de Lendl avec des coups meilleurs. Dans l’esprit et quand on lit son bouquin, on comprend que c’est un gars qui est sérieux et pro depuis qu’il a posé un pied sur le court. Il a du talent, certes, mais son talent est surtout d’avoir su exploiter ses capacités à fond et dès le début. Il franchit un cap après sa défaite à Flushing contre Edberg en 92 c’est clair, il réalise qu’il déteste perdre. Le champion est né, mais le professionnel est déjà là depuis l’enfance. Fed est arrivé presque au sommet par son talent exceptionnel, sa main. Puis il réalise que s’il n’arrête pas de jouer au con, il va passer à côté de quelque chose de grand. Fed se fait mal à partir de 20 ans, avant ça il fait tout facilement, pas au mental. Pete trime et est focus depuis l’enfance.

    Cette prise de conscience Sampras la réalise beaucoup plus tôt. ALors un mental chez Fed oui, indéniable, mais avant tout du talent, beaucoup de talent qui a permis de passer les obstacles quand le mental n’était pas encore aux commandes.

    Fed est un pur surdoué mais qui a su se faire violence et mettre son mental au service et au niveau de son talent. Pete est un talentueux volontaire, analytique et bien entouré et ayant choisi tôt la bonne voie et ne renonçant jamais au plan arrêté. Quand Chang le troue enfant, il ne renonce pas à forger son tennis d’attaque pour autant. Il bosse, comme Lendl, mais c’est un attaquant, la différence. et il a une force de percussion, une puissance différente de ce qu’on connait. Becker parle de « new power ».

    Bon ça y est j’ai merdé mon article, Guillaume je t’en ferai un autre que le Pete contre Roger.

    • Cochran 18 mars 2010 at 13:16

      taratata ! plutôt que de sabordage, parlons de teaser :)
      Ton article sur Fed et Sampras, tu feras.

    • Antoine 18 mars 2010 at 14:15

      C’est intéressant, dommage que tu renonces à en faire un article…

      Il faut, je pense, tenir compte compte d’un facteur, c’est que mettre en place un jeu d’attaque prend beaucoup plus de temps qu’un jeu de défense, sauf si c’est instinctif comme pour Becker ou Mc Enroe..

      Par conséquent, il faut bosser plus longtemps: Edberg, Sampras etc..

    • Elmar 18 mars 2010 at 14:28

      « Maître Yoda, tu ne peux pas mourir. Il faut encore que tu m’aides. »

      On attend donc que tu complètes ces idées fort intéressantes.

  23. Patricia 18 mars 2010 at 13:21

    Bon, d’abord, texte merveilleusement écrit.
    Stylistiquement, c’est à tomber sur le cul, bourré de trouvailles, conduit de bout en bout, maîtrisé… les superlatifs me manquent.
    Ensuite, même si le sarcasme est pondéré, c’est seulement par contraste avec le rhabillage pour l’hiver intégral qu’il subit d’ordinaire ici, qu’il peut être qualifié de « peu acerbe » et de raisonné.

    Le tranchant du regard s’articule pourtant autour d’un contraste entre une dimension plus ou moins objective, le jeu et la performance, et l’autre éminemment subjective, l’attitude médiatique du jeune homme. A ce jeu, on peut soit choisir d’adhérer (c’est d’autant plus facile qu’on vibre peu avec ce qu’il dégage – unanimement ici, moi y compris), soit d’envisager le phénomène en laissant l’épiderme de côté… ma fibre d’avocat du pauvre ne peut résister à la seconde option.

    Deux ou trois choses à ajouter sur le volet tennistique du portrait, mais je précise d’abord ma pensée sur les racines de l’agacement (doux euphémisme) suscité par le comportement scénique (oui Karim, le terme est bien choisi) de l’exaspérant duduche :

    1) les annonces tonitruantes non suivies d’effet
    Sur le fond, elles me laissent en revanche parfaitement indifférentes ; n’ayant pas la même sensibilité (essentiellement masculine, je le crains) à la prétendue dignité de la rodomontade, qui serait au choix excusée, justifiée, ennoblie par une performance à sa mesure, je ne fais aucune différence entre le matamore qui gagne et le matamore qui perd. A mes yeux, ils sont indifféremment pénibles ou insignifiants.

    2) la com’ imposée, tendance lourde
    De fait, on fait le procès à Monfils de pratiquer avec maladresse et naïveté un genre de communication en soi complètement verrouillé et totalitaire : la conférence de presse d’avant match. Qu’il prolonge sur scène (pardon, sur le court) avec une pantomime à l’avenant. Monfils est nul à nos yeux adultes parce qu’il pratique un style parfaitement codifié, parfaitement banal dans les références culturelles médiatiques des gamins d’aujourd’hui. Ceux-ci lui rendent d’ailleurs hommage, il est de loin le tennisman français préféré des mômes, comme j’ai pu le constater par mon boulot. Les jeunes aiment les sodas, les trucs qui claquent et qui pétillent, la coolitude à la truelle, Monfils se croit contraint, par conscience professionnelle, de s’essayer à l’expression de la confiance déterminée pleine de bulles.
    Il est comme un gamin qui enfile des vêtements trop grands pour lui parce qu’il croit que ce costume fait partie des attributs professionnels des grands. En cela il m’apparaît plus touchant – et insécure, comme le suggère Karim – qu’arrogant. Les portraits en coulisse de Gaël montrent plutôt un personnage attachant, chaleureux, tourné vers les autres, pas normatif justement dans sa fantaisie, qu’un imbuvable prétentieux.

    L’immaturité est une croix dans le sport à haut niveau, et ces caractéristiques retentissent sur le volet tennistique des prestations de Monfils. L’image que j’ai pu me faire de son rapport au travail, à partir des documentaires, des observateurs, est celle d’un garçon très obéissant mais difficilement organisé. Si Monfils se cherche avec autant de constance des pères et des repères, c’est parce qu’il a suffisamment de lucidité pour se savoir limité dans sa faculté à appréhender par lui-même les options d’entraînement et du jeu. La direction qu’a pris son jeu est selon moi entièrement attribuable aux obsessions de ses coaches successifs pour tirer parti des qualités remarquables de l’athlète.
    Le premier Monfils, témoin un article de l’Apolline de WLT sur ses entraînement d’il y a quelques années, tirait sur tout ce qui bouge. Elle s’était amusée à compter les frappes à l’entraînement, puis dans le match qui avait suivi : 3 était un maximum, avec la pulvérisation comme seule modalité. Le premier Gaël avait des airs de Gulbis, et elle s’était réjouie de constater qu’après un an de championnisation, Monfils avait appris à compter jusqu’à 5. Ses premiers vrais résultats avaient suivi ce progrès arithmétique, et l’on pouvait considérer la quinquennalisation du jeu de Gaël comme une première étape de bon aloi – à charge de réintégrer les qualités d’attaques à l’équation.

    C’est là que le bât blesse, car telle n’est pas l’obsession de Rasheed, préparateur physique, puis coach de Hewitt pendant 8 ans : même si la capacité offensive fait certainement partie des objectifs, le moyen, la voie ultime qu’il prône semble tourner autour de la condition physique. On a déjà remarqué que Monfils en fait le secteur à faire progresser, alors qu’il tutoie déjà les sommets. Et il est évident que la pédagogie de Rasheed, basée sur la discipline (histoire de dompter et rassurer son poulain répétitivement angoissé) et l’exponentialisation de la caisse physique, ne fait que bétonner les bases d’une filière de jeu défensive dont elle est le carburant premier et l’argument de choix.

    J’ai déjà tartiné plus que de raison, alors je vais laisser de côté le secteur des blessures qui joue un rôle important dans la carrière du garçon, pour tenter une synthèse : Monfils est un jeune homme insécure, plein de bonne volonté, d’une part imbibé par les tics d’une époque de médiatisation vulgaire et racoleuse dans son plan com, et d’autre part, caricature du credo de l’ère tennistique en cours : surenchère athlétique, rentabilité laborieuse, normativité statistique au détriment de l’exception esthétique aventureuse.

    • Antoine 18 mars 2010 at 14:18

      ..Pas très enthousiasmant sur la jeunesse actuelle !..Tous idiots ?

    • Guillaume 18 mars 2010 at 14:23

      Commentaire tellement intéressant, Patricia, que je ne peux que t’exhorter à prendre à la plume à l’occasion et à devenir auteur(e) !

    • Elmar 18 mars 2010 at 14:34

      Que c’est bon d’avoir l’apport de Patricia ici.

    • karim 18 mars 2010 at 16:04

      A Guillaume pour une fois je me joins, écrire au plus vite un article il te faut.

      Une tête bien faite et bien pleine. Patricia, pas Monfils.

      • Patricia 18 mars 2010 at 20:38

        Ben mes aïeux, que d’éloges !
        Quant à écrire un article, oulaa, déjà qu’il m’a fallu du courage pour me lancer dans le commentaire… Je promets d’y songer, mais c’est pas pour demain !

    • Pat 18 mars 2010 at 16:08

      « je ne fais aucune différence entre le matamore qui gagne et le matamore qui perd. A mes yeux, ils sont indifféremment pénibles ou insignifiants. »
      Juste une rematrque à Patricia sur son commentaire très intéressant, un matamore qui gagne n’est pas un matamore !
      Je comprends toutefois ce qu’elle pense en remplaçant « matamore » par « grande gueule ».

      • Patricia 18 mars 2010 at 20:34

        « Matamore » est synonyme de « fanfaron », « bravache », « fort en gueule »…

        Définition du dico :
        Personne qui n’est courageuse qu’en paroles; faux brave.

  24. Sylvie 18 mars 2010 at 13:31

    Excellent commentaire, Pattricia. J’aime particulièrement le dernier paragraphe qui résume à lui seul ce qui peut plaire ou inversement repousser chez Monfils : son adéquation totale aux valeurs de son temps dans ce qu’elles ont parfois de plus caricatural et qui explique cet attrait des jeunes, surtout très jeunes et cet aspect repoussoir exercé chez les plus âgés.

  25. Alexis 18 mars 2010 at 14:06

    Au fait, article grandiose. Merci!

  26. Elmar 18 mars 2010 at 14:38

    En lisant ton article, Karim, je me suis dit: « Ce mec doit absolument écrire un bouquin sur le tennis ». Je pense que je pourrais ne jamais m’arrêter de te lire, comme je ne parviens pas à arrêter ma lecture d’un bon Stendhal.

    Ensuite, l’idée a germé qq peu. Et j’ai bien pensé que tu devais être suffisamment occupé avec tous les padawans que tu formes pour ne pas avoir en plus le fardeau d’un livre à écrire. Ma proposition un peu folle, mais réelle: pourquoi ne pas tenter de publier un livre comportant l’ensemble – ou alors un choix élitiste – des articles de 15-lovetennis? Sérieusement, le niveau de langue est bien meilleur que ce qu’on trouve sur le marché, les articles embrasent des multitudes d’approche mais sont toujours extrêmement bien documentés… Bref, je pense que ça pourrait marcher!!!

    Chiche?

    • karim 18 mars 2010 at 16:16

      Martin avait fait un boulot de titan en compilant les meilleurs écrits du noyau dur de sportvox. un vrai serpent de mer cette entreprise. on en a souvent parlé.

      • Elmar 18 mars 2010 at 16:20

        Compilé où?

        • karim 18 mars 2010 at 16:43

          C’étaient des échanges par mail. Je ne sais plus de quand ça date. Guillaume le taulier archiviste devrait pouvoir te débrouiller ça.

      • Colin 19 mars 2010 at 15:21

        Si si, karim, Martin l’a fait, il nous l’a même envoyé par e-mail (cherche un message du 4/11/2009, sujet « Un petit cadeau de Noël avant l’heure… »

      • Elmar 19 mars 2010 at 15:43

        J’ai reçu le cadeau hier. Superbe.

        Il y aurait vraiment de quoi publier un bouquin. Faudrait juste trouver un angle d’attaque. Qqch qui permette d’accrocher le lecteur lambda, et pas que le fan fou furieux de tennis qui se lève à 3h du mat’ pour voir un match de qualif’ du challenger de Sunrise entre Jean-René Lisnard et Jean-Philippe Fleurian.

        Ah, comment ça, Fleurian ne joue plus? Ah, depuis 1998 déjà?

  27. Djita 18 mars 2010 at 15:36

    Super article, il y a vraiment que des pros dur ce site!
    L’idée d’Elmar n’est pas surréaliste.
    Sinon Monfils lui ne m’indiffère pas. Certes son show peut parfois être déplaisant mais c’est exactement le genre de réactions que suscite ce type d’individus soit on les déteste fortement ou soit on les admire. Je ne sais pas dans quelle catégorie je me situe mais je ne le déteste pas. En fait je l’observe et je remarque toutes ces particularités qui sont propres à lui et je me dis que finalement ce type n’est pas qu’un show man ,c’est une facette qu’il laisse apercevoir mais finalement s’il fait tant le show c’est qu’il y a bien une recherche de reconnaissance quelque part comme le dit si bien l’article. Certains préféreront la discrétion à l’exubérance mais après tout chacun à son propre caractère. Monfils me semble être le type de personne qui ne s’épanouit qu’avec un soutien inconditionnel des gens. Les gens? C’est peut-être ce qui importe tant à Monfils…

  28. Franck-V 18 mars 2010 at 15:53

    Moi ce qui m’interpelle, c’est la capacité de Karim à rendre intéressant un article sur Monfils et sa faculté à utiliser une plume facile pour ce faire. Sur un sujet qui ne m’inspire guère, j’aurais ramé comme Gaël…

    S’en suit naturellement une grappe de commentaires du même acabit qui se fait un point d’honneur à enrichir la démarche..

    Chapeau. Pour ma part, rien à dire de plus (ou de mieux)sur ce sujet que ces brillantes interventions.

    Les nouveaux(lles) intervenants(es) assurent à max.

  29. Antoine 18 mars 2010 at 16:03

    Je viens de relire l’article et ai une impression assez différente de ce matin. Ce qui me laissait penser que l’article était équilibré, c’est le ton assez distancié par rapport au personnage, mais à la relecture, il me parait clair que c’est une descente en flammes avec pour circonstance atténuante pour Monfils qu’une partie de tout cela est du à l’air du temps..

    Du coup, c’est encore plus méchant…

    Bien joué Karim !

    • karim 18 mars 2010 at 16:20

      arghhhhh je suis découvert!!!!

      • Antoine 18 mars 2010 at 16:26

        Oui, et la photo n’est pas triste non plus ! En fait, il n’y a pas une seule phrase positive sur Monfils dans ton papier, pas un seul évènement positif non plus mis à part son triomphe au grand chelem de Metz qui prend du coup un côté complètement ridicule.

        Gaël, c’est que du bonheur ! Il prend beaucoup de plaisir sur le court !

        J’aime beaucoup quand il tape très fort à plusieurs reprises sur sa poitrine avec son poing en faisant une grimace. Là, je me dis qu’il est nobélisable !

        • karim 18 mars 2010 at 16:45

          La photo c’est Guillaume. Mais je cosigne!!!

          Ses mimiques de victoire ou de point gagné sont le trait de caractère le plus détestable de ce petit con, autoproclamé matcheur gagneur, sur du vent! N’importe quoi.

          Merde je commence à me lâcher là…

    • Patricia 18 mars 2010 at 20:40

      Oui, c’est ce que j’ai perçu également… Faussement bonhomme, vraiment assassin le Karim !

  30. Elmar 18 mars 2010 at 16:36

    Sur Monfils, j’ai vraiment mis très longtemps à le considérer comme un joueur de tennis. A cause de tout le show qu’il y a autour et qui semble, dans sa tête, prendre plus d’importance que le tennis lui-même. Evidemment, ce qui m’embête un brin, c’est de dire qu’un type dans le top-20 mondial ne soit pas un tennisman. Ce serait carrément décrédibiliser le professionalisme des autres garçons.
    Monfils est le produit d’une société; il se croit original alors qu’il n’est que l’exact réplique de toute une génération (et ce n’est pas nécessairement un compliment pour ladite génération – tant pis si ça fait vieux con!). Mais je me refuse désormais à lui nier son statut de joueur de tennis car c’est finalement le seul choix qu’il a opéré, tout le reste n’étant que le résultat d’une société.

    • Antoine 18 mars 2010 at 16:39

      Je ne sais pas pourquoi il ne joue pas plutôt au basket. Il est grand et athlétique et rattrape des balles pas possibles. Il gagnerait peut être mieux sa vie. Il devrait demander conseil à Noah père et fils pour se faire une idée juste…

    • Valentin 18 mars 2010 at 16:45

      « L’exact réplique de toute sa génération », effectivement ça dénote une assez grande méconnaissance de ladite génération.

      • Elmar 18 mars 2010 at 16:47

        Je la côtoie tous les jours, sa génération… Et j’ai un peu forcé le trait.

        Disons de toute une frange de sa génération.

        • Oliv 18 mars 2010 at 17:20

          Que fais-tu Elmar pour côtoyer cette génération tous les jours ? prof, educ spé, vendeur à la fnac ;-) … ou bien as-tu décidé de t’infliger une sévère punition !

      • Elmar 18 mars 2010 at 16:53

        Et j’ajoute qu’ayant 29 ans, je n’en suis pas tellement éloigné non plus. Je peux même m’y inclure, cela ne me dérange pas.

    • Damien 18 mars 2010 at 17:05

      Il peut être exaspérant, on est d’accord. Mais il représente une partie des gamins français (je connais pas ailleurs) d’aujourd’hui, et à part quelques écarts de conduite (Roddick à RG 2009), c’est juste de la perte d’énergie dont lui-même pâtit.
      Le tennis devrait-il être la chasse gardée de l’aristocratie (Cf Jean et son article « le tennis par Deleuze ») et de la langue de bois ?
      Je n’apprécie pas le bonhomme mais vu le niveau de sympathie qu’il atteint ici, j’essaie de le défendre un peu.

      Sur son tennis, c’est clair qu’il manque de discernement, et c’est rien de le dire !

    • Damien 18 mars 2010 at 17:24

      Déja il s’est coupé les cheveux : il y a du progrès dans son style.
      Rafa, lui c’est l’inverse, ses tenues sont de pire en pire (ahhhh ce short).

  31. karim 18 mars 2010 at 16:53

    Je comprends que finalement vous soyez déçus à demi-mot que je n’aie pas été plus virulent avec lui dans cet article. Je suis retombé sur ce que j’écrivais en com dans un autre article (le j’aime-j’aime pas de 15 LTiens):

    « Je hais Gaël Monfils. On ne le rappelle pas assez mais il a une sacrée tronche d’abruti et j’aimerais mettre la main sur ses bulletins scolaires de cinquième (je doute qu’il soit allé plus loin). En voilà un que le tennis a sauvé d’une brillante carrière de machiniste à la RATP (sorry s’il y en a sur le site). Et il est moche pour ne rien gâcher. Et ce n’est pas un showman, juste un kid arrogant qui se la pète. »

    C’est sûr que tout un article sur ce ton ça frise la correctionnelle.

    • Nath 18 mars 2010 at 16:57

      Mais c’est tellement jouissif :mrgreen:

  32. Nath 18 mars 2010 at 16:53

    Merci, Antoine (comm 16284), du coup, je ne peux plus parler de portrait objectif comme je comptais le faire :evil: , je relirai également.

    Karim, je te trouve un peu dur sur le match contre Kohl. On parle d’un mec qui avait perdu sur sa meilleure surface contre De Bakker ! Le fait qu’il ait gagné contre l’allemand est rassurant sur sa capacité à battre, en CD, des joueurs moins bons que lui. Personne ne lui demande de gagner contre des tops à tous les coups.

    Petit plaisir, la phrase qui m’a plu : « Monfils joue petit, Monfils gagne petit, mais Monfils parle et triomphe gros ! ». Faut pas déconner, c’est Karim qui l’a écrit, cet article !

    Tout à fait autre chose, en lisant les quelques allusions au foot, je me suis dit que l’article pourrait apparaître dans la recherche google d’une personne pas forcément intéressée par le tennis. Gagné, j’ai tapé « barcelone 2009 jeu offensif » sur la dernière semaine, l’article apparait en 2° position ! Alors, une volonté cachée d’attirer un nouveau public ? :lol:

    Je passe à mon quart d’heure « je râle », aucun de mes poulains en quarts, ça commençait pourtant bien, ils étaient tous présents dans le tableau. Leurs vainqueurs se nomment Bagda, Robredo (c’était bien la peine), Djoko, Melzer, Greul, Gulbis, Dabul, Monaco et Garcia-Lopez (et fracture, mais bon là c’est sérieux…). Dans l’ensemble, je trouve la liste assez impressionnante, mais pas dans le bon sens. Ca, c’est dit ! :roll:

    Pour finir, merci Karim pour cet article très agréable à lire, comme toujours :)

  33. Oliv 18 mars 2010 at 17:28

    Merci Karim pour cet article.

    Plus terre à terre :

    Si Nadal ne va pas en finale du tournoi, Murray lui passe devant au prochain classement. Et si le scottish va en finale, seul une victoire finale de Nadal préserverait le statu quo. Bon évidemment La Murène étant tenant du titre à Miami et Nadal seulement quart de finaliste, il est probable que ce ne soit que pour deux semaines.

    • karim 18 mars 2010 at 18:00

      Surtout si Nadal ne remporte aucun de ces deux M1000, on va aborder la saison de TB avec un Rafa qui n’a pas remporté le moindre titre depuis presqu’un an non? je ne me souviens plus… a-t-il déjà connu pareille disette depuis 2005?

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