Dans l’ombre de Federer

By  | 6 juillet 2009 | Filed under: Regards

L’édition 2009 de Wimbledon aura vu jouer à son meilleur une génération qu’on disait « has been ». Les joueurs encore en lice en quarts de finale avaient pratiquement tous le point commun d’appartenir à la « génération Federer ». Hormis Djokovic et Murray, tous les autres sont nés entre 1978 et 1982, et sont toujours là malgré les aléas de carrière et la domination quasi sans partage que Roger Federer a exercé sur eux.

Lleyton Hewitt et Andy Roddick ont sans doute le plus pâti de la domination du Suisse, qui leur a plusieurs fois barré la route en finale de Grand Chelem, et encore une fois de plus hier pour l’Américain. La valeur de ces deux champions se mesure aussi aux titres perdus face à un Federer presque intouchable de 2004 à 2007.

Andy Roddick (H2H 2-19) perd trois finales à Wimbledon en 2004, 2005 et 2009 (sans doute la défaite la moins méritée), plus celle de l’US Open 2006. Sans le Suisse en face, il pouvait espérer au moins deux ou trois titres. Et c’est sans compter deux finales de Masters Series à Montréal 2004 et Cincinnati 2005 qu’il perd également.

Hier, il est passé encore plus près de la victoire sur le gazon anglais en jouant son meilleur tennis depuis la fin 2006, ce tennis qui lui avait permis de bousculer Federer en finale de L’US Open mais surtout dans un match de poule au Masters, où il saborde deux balles de match dans le tie-break. Deux balles un peu à l’image de ses balles de seconde manche hier : une panne de premiers services, et ‘bing !’, il remet Federer en selle. Même cause et toujours mêmes effets.

Roddick méritait mieux qu’un seul titre du Grand Chelem, surtout sur ce Wimbledon où il aura tout tenté au service, au retour, en passings et à la volée.

Lleyton Hewitt (H2H 7-14)  perd quant à lui en finale de l’US Open et du Masters en 2004. Presque rien comparé à Andy Roddick, mais à compléter en notant que Roger Federer lui barre aussi la route de deux finales, celles de Wimbledon et de l’US Open en 2005. Pire : en tout, Federer le bat six fois en Grand Chelem depuis 2004, et, cerise sur le gâteau, le prive d’un titre au Master Series d’Indian Wells en 2005.

Dans le lot des perdants magnifiques on peut ajouter Marat Safin (H2H 2-10) et Fernando Gonzalez (H2H 1-12) qui ont moins rencontré Federer dans le dernier carré des grands tournois, mais ont tous les deux perdu contre lui en finale de l’Open d’Australie. Safin en 2004 à cause d’un parcours du combattant pour se hisser en finale, et Gonzalez en 2007, alors qu’il jouait un tennis d’extraterrestre mais passe à côté en vendangeant deux balles de premier set. Encore et toujours une erreur qui ne pardonne pas contre Federer.

Si Safin a eu la chance d’avoir sa revanche un an après, en s’offrant une victoire d’anthologie contre l’Helvète en demies (à tel point qu’on a oublié qu’il avait encore du battre Hewitt derrière pour conquérir le titre), Gonzalez a lui raté l’occasion de décrocher une seconde chance cette année à Roland-Garros, en perdant un break décisif au cinquième set contre Soderling en demi-finales. Fin 2006, le Chilien avait également perdu la finale de Madrid indoor contre Federer. La seule victoire qu’il ait obtenu contre lui compte presque pour du beurre : c’était au Masters 2007, en match de poule. Mais il perd ensuite contre Roddick et Davydenko et ne se qualifie même pas pour les demi-finales. Mention spéciale enfin à James Blake (H2H 1-9) qui perd contre le Suisse en finale du Masters et d’Indian Wells en 2006, lors de ce qui reste sa meilleure année.

Nikolay Davydenko (H2H 0-12), justement, est le seul à n’avoir jamais battu Federer : le Suisse a été là pour l’empêcher d’aller au moins trois fois en finale de Majeurs : US Open 2006 et 2007, ainsi que Roland-Garros la même année (match où il gaspille la bagatelle de 17 balles de break).

Parmi les joueurs de la « génération Federer », Juan Carlos Ferrero (H2H 3-9) est loin d’avoir pu rencontrer le Bâlois assez régulièrement en Grand Chelem, et encore moins à son top. On peut aussi inclure Tommy Haas (H2H 2-10) et Guillermo Coria (H2H 0-3) : pour tous ceux-là, les blessures et méformes les ont privé de perdre trop souvent, même si le bilan des faces-à-faces est déjà loin d’être brillant.

Finalement, le seul qui a échappé à la loi de Federer, c’est David Nalbandian (H2H 8-10) ; ils n’ont été opposés que trois fois en finale, et l’Argentin a gagné les deux plus prestigieuses : le Masters en 2005 et Madrid en 2007, et n’a perdu qu’à Bâle l’année dernière. En Grand Chelem, ils se répartissent équitablement les victoires : 3-2 en faveur de Federer, mais avec un abandon de Nalbandian en demi-finales de Roland Garros en 2006 (alors que le score était de un set partout).

On pense toujours que Federer n’a eu que des challengers mineurs à battre pour engranger tous ces titres en Grand Chelem comme en Masters Series. Mais si ‘Fed’ n’avait pas eu le talent qui est le sien, on aurait aujourd’hui une des générations – peut-être pas la plus titrée – mais au moins une des plus consistantes et variées, tant les joueurs cités se sont vu privés de nombreuses opportunités de se forger un palmarès bien plus digne et révélateur de leurs talents et qualités. Pour info, le ‘Head-to-Head’ cumulé de tous ces joueurs face au Suisse est de 26 victoires pour… 107 défaites.

Cette génération que l’on a beaucoup critiqué, surtout parce qu’elle n’a pas su trouver les clés tactiques pour rivaliser contre le meilleur d’entre eux, mérite d’être réhabilitée. Car malgré Federer et la génération montante des Nadal , Djokovic, Murray ou Del Potro, elle a toujours été très présente, toujours motivée pour saisir la moindre occasion qui s’est présentée un jour de moins bien chez les concurrents directs. Cette semaine, les « vieux » comptaient cinq représentants sur huit en quarts de finale à Wimbledon. Les seuls intrus étaient Djokovic et Murray, soit la génération montante, et Ivo Karlovic qui, malgré son canon à aces, a percé tardivement au meilleur niveau. Pour autant, lui aussi appartient à cette même ‘génération Federer’ puisque né en 1979. Sans surprise, comme tous les autres, son ‘Head-to-Head’ est négatif (1-9).

On remarquera quand même la récente perte de vitesse de joueurs comme Blake ou Davydenko, et a contrario une seconde jeunesse pour Haas, Hewitt et Ferrero, que les blessures n’ont pas épargnés et qui malgré un plongeon au classement ont trouvé les ressources pour revenir. Marat Safin est le seul d’entre eux à tirer sa révérence dès cette année.

Pour rester au meilleur niveau, comme a su faire Andy Roddick, il faut avoir une envie de gagner plus importante que toute la frustration accumulée par les défaites. On espère que l’échec, même douloureux, de ce Wimbledon saura lui montrer la voie pour se maintenir au niveau qui a été le sien cette quinzaine, son meilleur depuis l’US Open 2006. La force de Roddick est justement d’avoir toujours su rebondir après ce genre de défaites et de s’être maintenu dans le Top 10 depuis 2002. A lui, et aux autres, de savoir saisir l’occasion qui se présentera fatalement, entre le déclin de Federer et la confirmation des jeunes loups.

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Grande prêtresse de 15-LT : je désigne les prochains rédacteurs quand on manque d'articles, ils sont automatiquement inspirés pour écrire dans les plus brefs délais ! Un miracle ! ps mon avatar moi sur le canal St Martin un jour d'hiver 2009, en pensant à ce que pourrait être 15love :)

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81 Responses to Dans l’ombre de Federer

  1. karim 6 juillet 2009 at 12:24

    Intéressant, et les stats sont terribles dans les H2H. Et encore, pour Nalbandian et hewitt faut-il préciser que Fed a remonté un sérieux handicap en accumulant les défaites au départ. contre Hewitt il a été à 7/1 ou un truc du genre et lui a passé un 14/1 en réalité. Face à Nalbandian il a été à 5/0 je crois.

    Dans l’ombre de Federer? Il fait nuit!!

    J’espère que le Pappy Boom va se poursuivre cet été et que les Haas, Roddick, Hewitt vont faire trembler les jeunes sur la tournée américaine. Mais l’herbe est une surface un peu à part, une sorte de grand prix de Monaco du tennis. Sur ciment ils seront moins à la fête.

  2. Franck-V 6 juillet 2009 at 12:53

    Pour ceux qui ont raillé le Roddick de ces dernières années, cette finale a donné une idée , en encore plus incertain de ce qu’avait pu être la finale 2004.. avant l’interruption de la pluie.

    Jamais génération n’aura été autant vilipendée pour son impuissance à sinon stopper , du moins freiner la pourtant tardive mais néanmoins irrésistible ascension de Federer et c’est en partie par les confrontations avec les « 86-87″ qu’elle se réhabilite aujourd’hui.

    Avec l’arrivée de la saison sur dur, elle aura encore son mot à dier, car aucun de ces « vétérans » n’est réfractaire à la surface:

    Roddick bien sûr qui va faire figure d’épouvantail, mais aussi bien Haas, Karlovic, Gonzalez, ainsi que JCF et Hewitt , encore plus dangereux car non TS et dont aucun « jeune loup » n’aura envie comme hors d’oeuvre..

    Sans oublier les Verdaco-Söderling et forcément Murray-Djokovic, la rentrée attendue de Nadal, sur dur de plus , même en l’absence de Federer n’aura rien d’une promenade de…santé…

  3. colin 6 juillet 2009 at 12:57

    Excellente étude, très exhaustive. Et très vraie.

    Pour Nalbandian c’est vrai qu’il était bien parti face à Fed en 1/2 en 2006, mais derrière il y avait Nadal donc pas de titre en GC, même s’il était passé!

  4. Antoine 6 juillet 2009 at 13:03

    C’est un très bon rappel que tout cela; un rappel assez terrible il faut bien le dire..Je pense que parmi eux, il n’y en avait que deux à avoir le potentiel tennistique pour pouvoir sérieusement rivaliser avec le Suisse: Nalbandian et Safin, mais ces deux là étaient insuffisants sur d’autres plans (mental et sérieux).

    Wimbledon, c’est un peu l’arbre qui cache la forêt comme le dit karim; c’est physiquement nettement moins fatiguant que l’US Open, surtout en ce qui concerne le dernier week end…

    Jusqu’ou ira le Suisse ? Borg disait hier qu’il le voyait bien égaler les 18 de J. Nicklaus; Sampras est plus optimiste et le voit « facilement » atteindre 19 ou 20. Lungdren donnait le même chiffre avant Wimbledon…L’année dernière, après l’US Open, je pensais qu’il finirait quelque part entre 15 et 18 mais 15 est déjà atteint et 18 semble désormais un chiffre presque faible puisqu’il compte jouer au moins jusqu’à la fin de 2012 si ce n’est pas davantage pour que son fils puisse le voir jouer en comprenant ce qui se passe. Il a au moins trois et sans doute quatre ou cinq années, voire plus encore devant lui..

    Maintenant, il ne va pas gagner 2 GC et demi par an comme il le fait depuis six ans mais 1 par an parait franchement à sa portée..s’il ne se blesse pas bien sûr…

    En tout cas, l’US Open va être très intéressant car c’est le tournoi le plus ouvert avec l’OA..

    Il y a plus de prétendants au titre qu’à beaucoup d’autres moments: outre le Suisse, Nadal bien sûr, Murray, Djokovic ainsi que quatre autres: Roddick, Del Potro,Tsonga et Verdasco.

    Dans ces conditions, le vainqueur devra (en principe) battre successivement trois joueurs très fort sur dur à partir des quarts pour gagner. Cela sera le tournoi le plus difficile pour tous et les chances de chacun d’entre eux sont faibles, y compris celles du Suisse qui visera un sixième titre consécutif ce qui serait un record absolu…

    • karim 6 juillet 2009 at 13:31

      Je ne mets pas Tsonga et Verdasco comme vainqueurs potentiels de GC. M1000 certainement, mais pas GC. Ce qui est certain c’est qu’il ne fera pas bon les croiser à Flushing mais je ne les vois pas aller au bout. Faire quelques grosses perf oui, mais avec la qualité et la densité des joeurs que tu cites, je ne les vois pas aligner tout le monde.

      Gilles Simon est top ten… Si ça c’est pas le non-sens le plus incroyable des six derniers mois…

      • Fabien 6 juillet 2009 at 13:39

        A propos de Gilles, je demande comment il peut encore, après son formidable premier semestre, être encore 7e mondial… quelqu’un se souvient s’il a gagné quelque chose l’année dernière???

        Je charrie mais j’aime bien le personnage, qui malgré des lacunes de la taille de la fosse des mariannes continue d’y croire, en vain.

        • Fabien 6 juillet 2009 at 14:12

          Ah oui pardon, j’avais oublié qu’il avait remporté le 5e grand Chelem: Csablanca.

          A partir de cette année avec la nouvelle répartition des points ça va devenir dur dur pour notre Gillou national, même s’il a fait ses meilleurs résultats en Gc cette année.

          Allez Gillou, victoire aux Masters!

      • colin 6 juillet 2009 at 13:59

        C’est surtout qu’il n’avait rien fait du tout au premier semestre 2008 (ah si qd même: victoire à Casablanca!)

      • Franck-V 6 juillet 2009 at 14:03

        Oui, un Simon contre Hewitt ou JCF au 1er tour de l’US Open, ça serait une bonne chose.. pour rééquilibrer les tableaux :-)

      • Antoine 6 juillet 2009 at 14:21

        Je suis d’accord: Verdaco, Tsonga mais aussi Del Potro et Djokovic peuvent sans doute descendre un, voire deux des quatre autres (Federer, Nadal, Murray et Roddick), mais sans doute pas trois de suite..

        On verra un peu plus clair après Montréal et Cincy mais en tout cas, cela fait huit très gros qualibres sur dur et donc quatre très gros quarts potentiels..

        Les autres ne comptent pas, surtout pas à l’US Open..

    • colin 6 juillet 2009 at 13:37

      Tsonga et Verdasco seront en effet très dangereux sur dur pour les cadors (même s’il ne faut pas compter sur eux pour la victoire finale) mais on pourrait en dire autant de Gonzo, Soderling, voire Davydenko et Hewitt!

  5. Fabien 6 juillet 2009 at 13:36

    Bon article merci qui rappelle quelques vérités. Il serait intéressant d’avoir également les H2H de cet ancienne génération avec la nouvelle, genre roddick/murray, Safin/djokovic…

    Quelqu’un à les chiffres?

    Moi j’ai toujours pensé que l’argument d’un manque de qualité des poursuivants de Fed était vraiment un argument fallacieux. D’ailleurs pas besoin de disserter pendant des heures, il suffit d’ouvrir les yeux et de regarder les matchs, le reste c’est de la pure et nauséabonde mauvaise foi de fan.

    Pour autant Federer a certainement bénéficié de l’effet « monstre » qui psychologiquement lui a donné un avantage. Heureusement cette époque est révolue, et avec le retour des « vieux », la fin d’année s’annonce passionnante. Tant mieux pour nous.

  6. franckie 6 juillet 2009 at 14:02

    salut à tous,après ce match très intense,je me demande quand est-ce que roddick gagnera encore un GC?même après cette formidable prestation,je le place toujours derriere murray et nole.que fallait-il de plus pour qu’il batte enfin rodgeur sur un majeur,je me demande?c’est vrai il perd sur le fil,mais en regardant les stats,on se rend compte que quelque part la victoire de fed est méritée:plus de points gagnants,de balles de break,et de points marqués,ça me semble suffisant.

  7. franckie 6 juillet 2009 at 14:10

    lui(A-roddick)pouvait t-il avoir meilleure situation favorable,les chances(fortes),il en a eu.et le suisse était trembleur,incapable de lacher son revers,si bien qu’à un moment ses chops n’étaient plus maîtrisés.d’ailleurs la seule fois qu’il lache enfin son revers,où il trouve une bonne longueur,roddick est surpris,d’où la dévisse qui offre le match à fed.j’aurais cru voir la finale de l’année dernière dans laquelle son revers était d’un piteux état.

  8. franckie 6 juillet 2009 at 14:18

    ce qui m’a frappé sur l’américain,c’est qu’il est maintenant capable d’accélerer,de prendre de vitesse l’adversaire(faut relativiser hein?)ce qui a calmer les ardeurs « suisses ».les gens paraissent étonnés de la super attitude,de sa combattivité,rodgeur le sait très bien,il ne l’a en aucun cas sous-estimé(comment le peut-on,avec un tel service,en finale en plus avec un tel enjeu).bref comme dit plus haut,je le place toujours derrière les autres,que la tournée U.S me donne tord,c’est tout le suspens du jeu.

  9. franckie 6 juillet 2009 at 14:34

    j’oubliais;j’ai trouvé sampras très classe derrière ses lunettes,et ce petit sourire,sa doulcinée n’a pas pu résister.lol

  10. Antoine 6 juillet 2009 at 14:55

    Pour ceux que cela amuse, la précision clinique su Suisse au service au cinquième set:

    http://www.wimbledon.org/en_GB/news/photos/2009-07-05/200907051246821635687.html

  11. Jean 6 juillet 2009 at 16:14

    Ce papier permet effectivement de réaliser la domination de Federer sur ses contemporains, mais également de la relativiser.

    Comme tu le dis, je ne mettrais pas dans le même sac des joueurs talentueux qui n’ont pas eu besoin du Suisse pour être inconstants (Safin, Nalbandian), des joueurs qui n’ont pas prouvé qu’ils étaient grand chelemisables (Davydenko ou Blake), ou des joueurs dont on peut effectivement penser que leurs palmarès aurait été plus étoffé sans Federer (Roddick, Hewitt peut-être).

    Mais il me semble, et cela va bien dans la logique de la professionnalisation extrême du tennis, que Federer a su hisser sa démarche à un niveau de sérieux jamais vu. En plus d’une technique globalement supérieure à tous les autres, sa constance physique et mentale est proprement hallucinante : aucune blessure ou baisse de forme notable (à part peut-être AO 08) et une capacité à gérer la pression inédite. Très intérieur sur le court, Federer a su éviter le piège de l’enfermement mental et se montrer ouvert en dehors du court, contrairement à Borg. Il a ainsi acquis une incontestable aura chez ses collègues. Ceci dit, il ne faut pas perdre de vue dans son hégémonie l’uniformisation des conditions de jeu qui lui ont permis, comme à Nadal, d’aborder RG et Wim sans pratiquement rien changer à sa tactique de base, contrairement à un Borg obligé de faire le grand écart entre Paris et Londres.

    Avec un peu de recul, je ne peux m’empêcher de repenser à cette volée de revers foirée par Roddick, c’est cruel, mais ça démontre quand même un peu que l’Américain a autant laissé passer sa chance que le Suisse a su prendre la sienne. Le problème des défauts techniques corrigés par le travail, c’est qu’ils ressortent parfois lors des moments chauds, Roddick frappe la balle derrière lui en engageant l’épaule trop tôt, comme parfois sur ses revers (peut-être aussi un stress dû au fait qu’il y a longtemps qu’il ne s’était retrouvé dans cette situation).

    Je ne sais pas si vous connaissez d’autres exemples d’occasions ratées comme celle-ci, je me souviens d’Edberg donnant le dernier break à Becker sur une double lors de la finale 89, et de ses 4 volées consécutives ratées à 6-5, break réalisé, au deuxième. Evidemment, nulle idée d’amoindrir les perfs de Becker, qui avait fait un tie break de rêve, ou de Federer, ils ont eu le mérite de faire jouer. Je crois bien que Borg donne à Mac le break du 5ème de la finale USO 80 sur deux doubles fautes, preuve que personne n’est à l’abri.

  12. Jean 6 juillet 2009 at 16:24

    Sur la question de la classe des anciens, pas vraiment d’avis mais je trouve que Vilas, Mac et Gomez portent encore bien. Pour moi qui n’ai jamais vu Borg en direct, j’ai toujours trouvé que ses commentaires, ses retours manqués, le façon dont il s’est visiblement ruiné, étaient un peu contradictoires avec la légende qu’il s’était bâti sur le court. Sampras était bien sapé hier, il devrait quand même faire attention à pas se transformer en loukoum, déjà qu’Agassi a doublé de volume (j’aurais pensé qu’il serait passé au tofu bio en épousant une Allemande).

    • Guillaume 6 juillet 2009 at 17:06

      En voilà une question qu’elle est marrante : qui a bien vieilli ?

      Borg porte bien. Après avoir longtemps cherché son style (le catogan, quelle horreur), il a opté pour un look sobre, cheveux longs à l’air comme dans sa jeunesse. Seul le gris a remplacé le blond. Il semble également ne pas avoir pris un seul kilo. Idem pour McEnroe et Jimbo, moins soigné mais à cheval sur leur ligne.

      A l’opposé, Sampras ou Kafel sont apparus bouffis, mal fagotés… comme s’ils avaient voulu rattraper le temps perdu lors de leurs années d’ascétisme. Je ne plaisantais qu’à moitié sur le lien posté plus haut : Sampras ressemble au petit frère de Monk !

      Courier vieillit bien, je trouve : il ne change pas. Coupe de cheveux un peu plus broussailleuse, peut-être. Henman (retraité depuis seulement deux ans, il est vrai) n’a pas changé d’un iota.

  13. karim 6 juillet 2009 at 17:03

    En fait pour Sampras je parlais hier de classe et ça a failli faire perdre connaissance à certains. Je crois que la réalité c’est que je suis juste content de le voir, c’est tout. Il se fait si rare, pas du genre à aller jouer les pipoles sur les tournois comme les vieilles gloires qui se font inviter chaque année pendant deux semaines à RG. Chacune de ses apparitions sur un tournoi est un événement. Mais s’il venait squatter à Flushing chaque année ou qu’il acceptait dix invitations par an sur les tournois ou était reconverti en commentateur télé, certain que le voir hier n’aurait pas eu le même effet.

    Parmi les moules retraitées accrochées au rocher de l’ATP, il y a les réels amoureux du sport qui viennent assister aux tournois pour l’amour du jeu, et discrètement sans tambour ni trompète, et il y a ceux qui rêvent de faire la ferme célébrité et ne veulent pas disparaître, veulent lécher encore un peu de cette golriole.

    Je pense que retraité Federer aura une attitude à la Sampras, il se fera rare et cher.

    Pour vous je ne sais pas, mais moi je pense qu’un joueur qui se reconverti en commentateur, fut-il excellent comme Julien Bouter par exemple, est un joueur qui a loupé sa reconversion quelque part a moyennement préparé son après tennis. vous me direz c’est plus facile à préparer quand on gagné 40 millions de dollars que 2 millions…

    • Guillaume 6 juillet 2009 at 17:10

      Oui et non. Bien souvent, ils ne sont pas que commentateurs. Boutter est par ailleurs la cheville ouvrière du tournoi de sa ville natale, l’Open de Metz (pardon Ben, Moselle :) )

      Courier est commentateur, mais gère surtout une boîte d’évènementiel sportif.

      Most of the time, l’activité de consultant n’est qu’un petit plus, une récréation bien payée et qui leur permet de rester au plus près de leur (ancien) sport.

    • Bastien 6 juillet 2009 at 17:24

      Mouii, je n’adhère pas du tout à cette vision de la carrière de commentateur comme un échec de reconversion.

      Je trouve que McEnroe porte très bien ce rôle et lui apporte un vrai plus. Mais c’est vrai qu’on différencie très vite les doués pour ce métier de ceux qui ne font que surfer sur leurs jeunes années.

      Allez, petit jeu, essayez de deviner dans quoi se reconvertiront les joueurs suivants :
      - Gasquet : en gérant de boîte de nuit
      - Stepanek : en conducteur de limousine
      - Nadal : va reprendre les slips Borg
      - Simon : en prof de tennis
      - Tsonga : en déménageur
      - Davydenko : en bras droit de Kafel
      - La Monf’ : en le Monf’
      - …

  14. Bastien 6 juillet 2009 at 17:16

    Le père Lendl a pris très cher également dans sa retraite. il a complètement zappé le tennis pour la carrière golf de ses filles, et a à peu près double de volume, mais en est parfaitement satisfait !

    Très bon article MarieJo, très bien amené ! Vivement une finale de l’US Roddick/Davydenko.

  15. Jean 6 juillet 2009 at 17:17

    Karim : je te rejoins assez en fait, un super costard.
    Guillaume : Connors, ça fait un moment que je ne l’ai pas vu. En fait, j’aime bien les types qui savent tourner la page, à l’image d’Edberg, dont on ne peut pas dire qu’il nous saoûle.

  16. Kristian 6 juillet 2009 at 18:17

    Connors n’a pas change d’un poil. Par rapport a l’image du vieux teigneux qu’on a a garde des annees 91-92, il est exactement le meme. Pas un kilo de plus, pas un cheveux de moins.

  17. Julie 6 juillet 2009 at 19:01

    Bonjour a tous,

    Commentaires sur le match d’hier :

    A ceux qui disent que Roger a mal joué en fond de court, donc est grosso modo fini, je vous repondrai que je ne suis pas d’accord. Oui je trouve aussi qu’il a « mal » joué, cad qu’il n’a pas été le Federer brillantissime que l’on a vu parfois. Il a surtout été décevant tout betement dans son jeu de fond de court, en ne prenant pas bcp de risques et en etant peu percutants, mais globalement c’est le reproche que je lui ai déjà fait dans bcp de matchs dans le passé, depuis le début de son « déclin ». Pourtant il a eu des bons matches récemment, ok je vois tres peu de matchs mais d’apres les commentaires lus, contre Soderling, Karlovic, voire Haas, il avait été tres bon. Contre Monfils en quart de RG, idem. Pour les matches que j’ai vus, je l’avais aussi trouvé tres bon a l’OA cette année et surtout en match de pool contre Murray a shanghai (2 matchs qu’il perd d’ailleurs… ce qui valorise d’autant plus la performance de nadal et aussi de murray. Murray surtout, car federer n’a pas eu de reelle baisse de niveau comme peut etre au 5eme a l’OA, ca s’est joué sur 2-3 points pres des lignes mais un peu dehors, et je crois donc que murray peut faire bcp mieux quand il decide d’etre offensif et qu’il pd son adversaire au sérieux, donc pour wimbledon bien fait pour lui).

    Mais hier ce n’était pas ca en fond de court. Roger a quand meme retourne pas mal de services de Roddick, bien sur c’est inevitable il se prend des aces et des services gagnants, mais meme lors des branlees infligees a roddick, il y avait des aces et des services gagnants. Mais apres, une fois le service retourné, il gagnait tous les points… Hier non, soit il faisait une faute, soit il laissait Roddick faire le jeu (ce que Roddick faisait d’ailleurs, et on l’en félicite).

    Mais au final, il gagne…

    Tout ca pour dire que je ne pense pas que Roger soit fini, mais qu’il a 3 etats de « mental » :

    1/ L’etat « pleine confiance » : il est indestructible, joue en total relachement, et finalement comme pour tout joueur, il est à son top a ce moment la. Certains l’appellent etre « dans la zone » mais un joueur relache, a l’entrainement par exemple, joue mille fois mieux. Mais Roger lui nous a habitué `jouer comme ca tres souvent (meilleur mental, adversaire effrayé, pleine confiance due aux titres engrangés…) en 2003-2006 ou 2007 (je me demande si déjà en 2007 on ne commencait pas déjà a parler de declin, 2eme finale perdue a RG, finale de Wimbledon gagnee miraculeusement au 5eme…). Outre le fait de jouer souvent relache, le niveau atteint dans ces conditions est ahurissant, je parie qu’il gagne n’importe qui sur n’importe quelle surface. (le pb c’est qu’il ne sera jms relache a RG contre Nadal, et c’est normal et cela fait partie du jeu). Cela donne des branlees monumentales contre Roddick, qui a tjs servi le feu, un 6-0 a Wimby et meme un 6-1 a RG contre Nadal, (ou un 6-0 a Hambourg). Vous allez me dire que lors de ces sets Nadal n’était pas tjs au mieux, notamment a hambourg, mais c’est aussi ca qui lui permet de se mettre en mode « pleine confiance ».

    2/ L’etat « techniques de survie » (ok ok le titre peut etre amelioré), ou « Roger gagne en jouant « mal » ». Cad qu’il perd sa confiance et son relachement, ses coups, d’un bon niveau, ne donnent plus le point gagnant a chaque fois, on le dit attentiste, mais surement sait-il que les bombes qu’il lache ds l’etat precedent ne passeront pas cette fois, peut etre est-il attentiste tt simplement pq il n’a pas le choix ! Alors il gagne sur le service, ou il est en general encore plus impressionnant, comme s’il montait le niveau au service pq le reste de son jeu ne lui permet plus de gagner (cf remarque de yoda qui pense qu’il a une philosophie moins ace/ service gagnant mais plus « faciliter le premier coup ». Mais si il sait que son premier coup va etre foireux et ne pas terminer le point… Et il tient, paradoxalement, au « mental », à la rage de vaincre qu’il a, comme hier, il refuse de se frustrer apres je ne sais combien de jeux de services adverses sans breaker. Donc son mental baisse d’un cran mais est toujours la, et cela se voit encore plus. Exemples phares : cette finale, et la finale de wimbledon 2007 qu’il gagne en 5 sets face a nadal. Surtout hier, pq de mémoire face a nadal il gagne vraiment cette finale a la fin, comme si les 4 balles debreak sauvees le liberaient et je crois qu’il allait vraiment chercher le break, qu’il faisait qqs beaux coups, et dans le dernier jeu egalement, notamment le retour sur la balle de match, il en veut vraiment et ne nous avait pas donné bcp de retours avec cet engagement et cette envie lors des 4 premiers sets.

    Hier pour moi, au 5eme, il a juste tenu. Tenu tenu tenu, en assurant un max ses services, en renvoyant tt de meme plus de services a la fin, et le break c surtout roddick qui craque (comment lui en vouloir apres tant de determination…).

    3/ La panique total, la « liquefaction » , ou « Roger lâché par son service ». Alors que qd il faiblit, son service se fortifie souvent pour lui permettre de survivre, parfois cela ne suffit pas, les premieres passent moins ou font moins mal, il doit jouer bcp sur ses services, or fait une faute toutes les 3 balles, et c’est fini, c’est le Roger des finales de Roland Garros par exemple.

    Et le plus interessant est sans doute qu’il cumule differents etats a l’interieur d’un meme match. Le plus flagrant, la finale de RG ou il commence par mettre 6-1 a Nadal, mene 40-0 sur son service, fait un « ace », est sur le point d’aller s’asseoir, mais..ah non, le service est donné faute. IL semble enervé, hesite, mais ne demande rien. Et derriere, 4 faures directes ENORMES, il se fait breaker, puis il perd le match lamentablement, en boisant ses revers, en souffrant, sans prendre l’initiative, mais le pouvait-il ? Nadal a mieux joué ensuite qu’au premier set, mais passer de 40-0 a 4 fautes directes, puis a une montagne de fautes directes alors qu’auparavant les coups droits, revers, fusaient merveilleusement, ce n’est pas suffisant, il pete un cable qq part.

    Et meme hier, il jouait plutôt bien au debut du match non ? En tout cas qd il a ses 4 balles de break, il attaque, attaque, met tout un poil dehors, fait 3 hawk eyes d’affilee, tous contre lui, a un milimetre, et derriere… Il perd le set et arrete d’entreprendre…

    Mais tient, grace a un service sublimé et a un mental de choc au dernier. Alors, mental defaillant ou faiblard ?

    Donc pour le futur, je pense qu’il continuera d’osciller entre ces 3 etats, le premier qd il jouera contre des joueurs nettement moins forts et qui le craignent, ou tout simplement pq il debute bien un match (il insiste tres souvent sur cela, bien debuter, pq il sait que qd ca part mal, le retournement de situation lui est bcp plus difficile). On soulignera donc l’effort fait a Hambourg qd il remonte ce set et se met petit a petit a jouer de mieux en mieux. Mais surtout tout dependra de sa capacite a gagner en jouant « mal », capacite que justement je pense qu’il a renforce dans cette periode de doute, tous ces matchs mal embarques qu’il a gagne, a roland et a wimbledon, montre qu’il arrive a « tenir » plus qu’avant, qd son jeu surhumain lui fait defaut.

    En conclusion je pense donc qu’il continuera a gagner lors des grands rendez-vous, en se battant bcp plus (adieu les grands chelems sans perdre un set), en jouant moins bien, mais pq au fond c’est un tueur, qui veut gagner plus que tout, et qui a bien compris que son service était la cle, pour le sortir des situations difficiles.

    Il saura qu’il jouera moins bien que son adversaire, mais lui ne dira pas, tel un Jean-Claude Duss, « sur un malentendu, ca peut tjs marcher ». IL dira « sur un malentendu, ca va toujours marcher ».

    • karim 6 juillet 2009 at 19:13

      Alors là quand on parle de gestion de l’effort… toi tu joues un seul tournoi dans l’année mais tu y mets toutes tes forces Julie! Un seul com par semestre mais quelle patate!!

      • Julie 6 juillet 2009 at 19:23

        ;-) J’aimerais participer plus mais le pb c’est que des que je me lance sur un comm, et bien j’ai plein d’idees qui viennent, je n’arrive pas a m’arreter. Resultat: ca me prend au moins 30 minutes, et comme je suis au taf, c’est moyen… Mais je lis assidûment!

        Je vais essayer de me restreindre pour poster plus svt!

    • Marc 6 juillet 2009 at 19:52

      Super post, très intéressant.

      Ta description de la finale de RG 2006 et de ce pétage de plomb après le 6/0 du 1er set est tout à fait juste : il a dégoupillé alors qu’il jouait merveilleusement bien, et il a remis Nadal dans le match.

      Les 3 états que tu décris sont passionnants.

      Allez, lâche toi, viens poster plus souvent, fais nous même un article !

      • Julie 6 juillet 2009 at 20:07

        OUh la la un article, comme tu y vas?

        Mais donc ma question est: peut-on dire que le mental de Federer est une force ou une faiblesse pour lui?

        A la fois il progresse car il arrive a gagner en jouant moyennement, pas a son meilleur niveau, mais il regresse car ses « sautes d’humeur » ou decrochages sont bien plus nombreux et on sait maintenant qu’il est rare qu’il reste un match entier a son top.

        Mais si auparavant on avait l’impression qu’il decrochait quand il etait tres au dessus et qu’il s’ennuyait presque (meme lors de la finale de RG cette annee, le premier set est brillantissime et apres il baisse un peu, c’est humain). Et « gérait » certains matchs pour jouer le minumum en gagnant (il commence a penser a breaker a 4-4). Dorénavant c’est un moyen de défense qd son relachement naturel a disparu et qu’il n’arrive plus a sortir ses coups.

        C’est un moyen comme un autre car son but c’est de gagner, n’importe comment, mais l’important n’est pas tant la maniere que le palmares, et son nom inscrit en lettres dorées sur un tableau vert…

  18. karim 6 juillet 2009 at 19:06

    Pour reprendre les mêmes que toi Bastoon je dis:
    - Gasquet : la ferme célébrité puis plus rien
    - Stepanek : lui il m’a l’air aussi malin qu’il est laid, il sera business man et avec du succès.
    - Nadal : effectivement va essayer de vendre son nom en Espagne et en dehors, mais par contre il lui faudra être bien entouré parce que j’ai pas l’impression que ce soit une flèche.
    - Simon : commentateur non reconduit parce que parlant uniquement de lui.
    - Tsonga : The bachelor puis une ligne de vêtements qui ne décollera pas puis commentateur chasseurs d’interviews sur RG.
    - Davydenko : personne ne retrouvera le corps.
    - La Monf’ : un album de rap qu’on annoncera, annoncera, annoncera… Veindra faire le beau à RG et Bercy chaque année et montrera sa gueule sur les plateaux télé aussi souvent que possible, puis de moins en moins souvent parce qu’il faut bien avoir quelque chose à vendre.

    • Bastien 6 juillet 2009 at 22:43

      Toi, tu sais me faire plaisir !

  19. Marc 6 juillet 2009 at 19:57

    Article intéressant, Marie-Jo.

    J’aime bien la distinction de Jean entre les surdoués au mental défaillant (Safin, Nalbandian), les très bons joueurs, mais pas du calibre de gagner un GC (Davydenko, Blake, voire Ljubicic), les vainqueurs de GC (Hewitt, Roddick, Ferrero). Plus les blessés éternels (Haas, Kuerten).

  20. Julie 6 juillet 2009 at 20:09

    Davidenko est dans la categorie « pas du calibre à gagner un grand chelem »? Qd perd-il en demies contre Federer, en vendangeant pas mal d’occases? Qui aurait-il eu en finale? Davidenko est parfois impressionnant!

  21. Alex 6 juillet 2009 at 21:11

    A Roland il aurait eu : en 05 et 07 => Nadal s’il avait battu Puerta puis Federer en demies
    A l’US s’il avait battu Federer en demies en 06 et 07 => Roddick puis Djoko

    Donc jamais favori en finale,..quoique à l’US Open c’est plus discutable.En m^temps s’il avait battu Fed aux États-Unis il serait devenu favori de fait.

  22. Alex 6 juillet 2009 at 21:22

    « Dans l’ombre de Federer » c’est le trou noir,de ceux dans l’espace qui aspirent toute chose,jusqu’à la lumière et le Temps.La lumière des petites étoiles australiennes et américaines,le temps..son temps..
    Tous dévorés impitoyablement !

    Larry Stefanki,ce serait pas un faiseur de finalistes sur les bords celui-là,tout brillant qu’il soit entraîneur : Roddick,Rios,Gonzalez…Mc Enroe,je sais pas à quelle époque ils ont collaboré.. Ce serait pas du côté de l’Us Open 85 des fois ??

    • Guillaume 6 juillet 2009 at 22:50

      Stefanki : il a accompagné le Mc de fin de carrière (1/2 Wim 92), le Rios finaliste de l’OZ (98), le Henman demi-finaliste à Wimb (2001-02), le Gonzo finaliste de l’OZ (07). Donc oui, on peut parler de « faiseur de finalistes », comme tu dis. Le seul qui, sous ses ordres, a gagné un grand titre, c’est Kafel à l’OZ 99.

  23. MarieJo 6 juillet 2009 at 22:02

    merci, merci pour vos appréciations :)

    ça faisait un bail que cet article trainait en longueur, j’arrivais pas à m’y mettre, et puis après les quarts de finale ici, c’était limpide.

    j’ai toujours pensé que roddick était sous estimé, tant dans sa valeur tennistique que dans sa motivation et sa capacité à progresser, même humblement. On aura beau le traiter de bourrin, il a sensiblement amélioré son jeu au fils des années, et des défaites cruelles contre fed. j’espère qu’il saura rebondir avec une rage de vaincre encore plus grande
    j’aurais voulu qu’il gagne, roger gagnera encore sans doute, mais roddick n’aura pas autant d’occasions que le suisse, ça j’en suis sûre.

    @ julie : tu devrais nous écrire un article sur roger, tes comm sont trop bon pour rester au niveauu des comm’ ;)

    roger, quoi qu’il arrive doit se battre plus avec son service, son mental et ce qui lui rester d’emprise sur les « faibles »… car contre les joueurs qui lui opposeront la bagarre il sera prenable, même très prenable, hors grand chelems.
    fed joue mieux quand il est suffisament relaché parce qu’il sait qu’il peut dominer, roddick a prouvé sur cette finale sa capacité à se rebeller, il n’est pas passé loin, il aura à nouveau sa chance, enfin je le lui souhaite.

  24. Alex 6 juillet 2009 at 22:25

    Pour souligner la solidité de Andy sur cette finale : je viens de compter qu’il a gagné la bagatelle de 37 jeux de services consécutifs avant d’en lâcher un enfin…le dernier du match.

    Des nerfs en kévlar comme dirait Forget..

  25. Antoine 6 juillet 2009 at 22:43

    Je n’ai pas bien compris l’idée développée par Julie: très bon, moyen mais il gagne, défaillant mentalement (quand ? ou ? exactement.. pas du tout convaincu par cette réécriture ou cette interprétation de la finale de 2006 à RG qui est l’unique exemple cité). J’ai l’impression que cela peut s’appliquer à n’importe quel joueur…Parfois, on joue très bien, d’autres moins bien mais on gagne (le ca le plus fréquent pour les bons), parfois on est nul (rare mais cela arrive)…Quand au mental défaillant, j’ai quand même beaucoup de mal avec celà..

  26. Jérôme 6 juillet 2009 at 22:47

    Article vraiment très très intéressant. Et une mention particulière aussi pour le long post de Julie.

    Ca met en évidence ce que nous avons tous vu depuis des années, à savoir que ce n’est pas la concurrence qui était faible mais la domination d’un seul qui était tout à fait « monstrueuse », pour reprendre les termes de l’intéressé. Avant que n’émerge un Nadal qui transforme le monopole federerien en duopole federo-nadalien.

  27. Jérôme 6 juillet 2009 at 22:49

    A noter aussi que Roddick a gagné 125 de ses 213 points de la finale sur ace (27) ou sur service gagnant (98).

    Je me demande si, dans une finale du GC, le service avait représenté une telle proportion des points gagnés par un des joueurs depuis Ivanisevic en 2001. Roddick a mieux servi qu’il ne l’avait jamais fait. Il a su merveilleusement allier sa puissance habituelle avec plus de sécurité et surtout un meilleur placement.

    • karim 6 juillet 2009 at 23:20

      Très peu d’échanges, une vraie bataille de services.

  28. karim 6 juillet 2009 at 23:17

    D’un côté je me dis que Fed remporte enfin un GC au forceps avec une finale historique et pas une ballade en trois ou quatre sets, ou encore un cinquième vite tué. Mais d’un autre côté je me dis que c’était contre un gars qu’il menait par 18 succès à 2. Je veux dire par là qu’il ne s’est pas présenté sur le court avec la même appréhension que s’il s’était agi de Nadal ou même Nalbandian. Fed a gagné dans la douleur, mais il n’a battu « que » Roddick. Un super Roddick tout à fait au niveau, mais Roger n’a pas eu à battre Federer, à affronter ses « peurs ». Je ne dévalue pas sa victoire, je me demande juste si elle peut contrebalancer ses trois plus grands matches à mon sens, tous perdus: Safin Oz 05, Nalbandian Masters 05, Nadal Wimbledon 08.

    • Guillaume 6 juillet 2009 at 23:39

      Pour répondre à ta question : oui.

      Il a perdu une finale de Wimb en cinq sets ? Il en a gagné deux autres (2007 – 2009).

      Il a perdu une fabuleuse demie contre Marat ? Il avait battu le Russe en finale l’année d’avant. Et, au Masters, l’a battu dans un autre duel mythique (+ une finale à Halle loin d’être dégueue).

      Masters 2005 ? Un regret pour le Suisse dans le sens où la finale le prive d’une passe de 5 jamais vue dans ce tournoi. Mais aussi une satisfaction, celle de s’être sorti les tripes alors que le Suisse revenait de la seule blessure de sa carrière.

      Au final, la légende est vacharde avec le Suisse en ce qui concerne les 5 sets. Je serais curieux de voir une étude là-dessus, mais son ratio ne doit pas être si mauvais que ça, même si on ne garde que les tops joueurs.

      Me viennent en tête :
      - défaites contre Nadal Wim 08 / Oz 09 / Rome 06. Victoires contre Nadal Wim 07 / Miami 05.
      - défaites contre Safin OZ 05 / Nalbide Masters 05
      - victoires Roddick US 2009 / DelPo RG 09 / Agassi US 2004 / Sampras Wim 2001
      L’adversaire est moins prestigieux, mais j’ai aussi souvenir d’un très beau bras-de-fer contre Tommy Haas à l’OZ (2006 de mémoire).

      Surtout, on a reproché à Fed de ne pas jouer assez de 5 sets. Ben oui, il avait la mauvaise idée, quand il était au bord du gouffre, de serrer le jeu pour gagner en quatre sets (remember Roddick Wim04 ou Dédé US05). Mais, depuis 12 mois, il prouve qu’il sait aussi « matcher » quand il faut : Andreev à l’US, Berdych à l’OZ, Haas et DelPo à Roland, Roddick à Wim… Pas si mal pour une danseuse :)

    • karim 7 juillet 2009 at 10:11

      Guillaume c’est à mon post que tu réponds là?!!! Tu me cites tout un tas de matches mais qui sont loin d’être au même niveau de « légende » que les trois ou quatre que je retiens. je ne défends absolument pas la thèse que Fed soit infichu de remporter un match en cinq sets. Je dis juste qu’il a perdu sur le fil les trois plus grands thrillers dans lesquels il a été embarqué, et je me demandais si le match de dimanche pouvait redresser la barre vu qu’il ne s’agissait « que » de Roddick.

    • colin 7 juillet 2009 at 10:39

      Moi aussi j’ai du mal à considérer la finale du Masters 2005 comme un 5-sets thriller « supérieur » à celui de la finale de Wimb 2009, ou même Wimb 2007.

      Quelle que soit l’importance des Masters, Wimb c’est autre chose. Et le Roddick de dimanche c’était quelque chose, moi je ne l’avais jamais vu jouer aussi bien, en tout cas il a été bien meilleur qu’en 1/4 contre Hewitt et qu’en 1/2 contre Murray.

    • Guillaume 7 juillet 2009 at 11:28

      Ce que je veux dire, c’est que définir ces trois matchs uniquement reste arbitraire. La finale de Wimb 2007 est pour moi du même calibre que celle de 2008. Le mano à mano livré face à Agassi à l’US 2004, sur un Central où le vent tourbillonne en rafales, est tout aussi mythique. La finale de Rome 2006, anthologie de terre battue, est au moins aussi belle que celle qu’il ont joué deux ans plus tard au All England. La seule rencontre Fed – Sampras, à Wimby, est un monument. Je l’ai encore revue il y a quelques semaines, c’est juste « du grand tennis », comme on dit chez ESPN.

      Je cherchais juste à te faire remarquer cela : il n’y a pas que trois matchs cultes dans la carrière du Suisse.

      Par contre, à la lecture de tes posts sur cet article, je commence à me demander si l’ami Nadal ne t’a pas sérieusement traumatisé :) Depuis son avènement il y a un an, tu sembles ne plus voir le tennis de la même manière, non ? Je fais peut-être de la projection de supermarché, mais on dirait que le « monstre » Federer a pour toi pris du plomb dans l’aile depuis cette époque. Pourtant c’est le lot de tous les champions de trouver un jour un rival à leur (dé)mesure ! Laver avait son rival (Rosewall), Borg le sien (Mc), Sampras idem (Dédé)… Fed a Nadal, et c’est tant mieux finalement.

  29. karim 6 juillet 2009 at 23:25

    La saison sur dur sera passionnante, avec Fed sur son nuage bien que je doute qu’il se batte pour les M1000, Murray revenchard, Djoko en quête de réhabilitation, JMDP qui a un paquet de points à défendre, les vieux qui sont en pleine bourre Roddick + Hewitt + Gonzo, les dangers potentiels Soderling + Tsonga, le flou concernant Nadal, et enfin et surtout GILLES SIMON qui revient sur les terres de ses exploits et défend… tous ses points ATP parce qu’il ne doit pas en avoir gagné plus de 120 depuis janvier!!!

    Allez Gillou moi je suis à fond derrière toi. Tu as dit que seuls les GC comptaient pour toi, et je suis d’accord. Tant qu’à faire quitte à suivre un tournoi depuis les tribunes dès mercredi autant que ce soit un GC!!!

  30. Jérôme 7 juillet 2009 at 07:30

    Karim, certes ce n’était que Roddick, n°6 mondial, mais Roddick a joué comme on ne l’a jamais vu jouer au tennis. Son niveau de jeu était digne d’un n°2 mondial et il aurait fait un vainqueur parfaitement légitime. Ce qui m’a le plus impressionné, c’est le masque de détermination froide et quasi-absolue qu’il a porté pendant le match. Sans les mouvements d’yeux et d’épaules, je l’ai trouvé presque aussi fort mentalement pendant ce match que Nadal.

    Je sais bien que l’affirmation suivante est gratuite, mais je pense que dimanche dernier, Roddick aurait battu n’importe qui d’autre. Et d’un autre côté, je pense que Roddick avait une motivation tout particulière contre Federer qui est le joueur l’ayant le plus humilié ces 6 dernières années. Federer est le joueur qui a étouffé et enterré toute une génération, voire 2 générations de joueurs : ceux nés entre 1978 et 1985 et qui auraient eu des palmarès tout étoffés si le monstre n’avait pas quasiment tout raflé entre mi-2003 et fin 2007.

    • karim 7 juillet 2009 at 10:21

      Roddick a été énorme, je ne dis pas le contraire. Ce que je cherchais à souligner c’est que Fed a abordé cette finale dans un confort psychologique certain. Le combat il l’a livré sur le court, et la lutte a été terrible. Mais avec un adversaire qui le fait carrément douter comme Nadal, ou qu’il craint comme Nalbandian, quelqu’un qui l’aurait fait gamberger avant la rencontre, l’histoire aurait été plus belle. Je prends ce titre comme il est venu. C’est super, youpi. Mais s’il est redevenu numéro un et affiche désormais à nouveau un sourire ultra bright, s’il a fait le boulot sur le court et a remporté avec les honneurs ce fameux doublé, une part de moi reste un peu dubitative… Allez je l’avoue, le fait que Nadal l’ait tellement dominé fait que pour moi il a le plus grand palmarès de l’histoire… mais ne peut pas être considéré comme le plus grand vu qu’il avait trouvé son maître et que celui-ci l’avait déposé à la régulière et réduit aux sanglots. Nadal a fait pleurer Fed!!!!

      Je sais je chipote mais je vous fais juste partager mon sentiment que je ne tiens absolument pas pour une vérité, juste un sentiment.

      • Antoine 7 juillet 2009 at 10:54

        Ce qui est contestable dans ton commentaire au sujet du H2H contre Nadal, c’est que sur 20 matchs, 11 ont eu lieu sur terre battue ou l’Espagnol mène 9-2; sur les autres surfaces, ce fait 5-4 en faveur du Suisse. Nadal domine sur terre battue mais ce n’est pas le cas ailleurs. Maintenant, tu peux dire que sur les 6 derniers matchs, Rafa en a gagné 5..On verra bien ce que donne la suite, surtout si on voit davantage de finales dur surfaces rapides compte tenu des progrès de Nadal…

  31. Antoine 7 juillet 2009 at 09:24

    Il n’y a pas de quoi faire la fine bouche devant la victoire de Federer: il a réussi à gagner sans jouer son meilleur tennis, à part au service. C’est la marque des grands de pouvoir le faire.

    Et en face, il n’y avait pas un peintre mais un Roddick qui comme le dit Jérome aurait sans doute battu n’importe qui. Il avait d’ailleurs battu Murray deux jours avant en jouant excellemment bien aussi.

    Je demeure convaincu que le Suisse sous estimait Roddick et que sa déclaration d’après match disant « Franchement, je pensais qu’après les deux tie break, il allait baisser et que je le breakerai au quatrième » le prouve..

  32. Franck-V 7 juillet 2009 at 10:02

    Je ne lis plus nulle part, Roger a besoin d’un coach!!!

    Ce sujet n’est plus d’actualités?

    « Parti je rien, je suis arrivé (peut-être) à rien.. mais je l’ai fait tout seul ». :-)

    Encore une preuve si besoin était.. de la proverbiale arrogance du Suisse ;-)

    Vous vous rappelez de cette vidéo avec Douillet, Leconte et une clique de journaleux sur C+ (style brèves de comptoir) qui phrasaient sur lui?

    Ah non, ils s’autoproclament.. « le club des spécialistes ».. mouhaha. Il faut qu’il arrête.

    http://www.youtube.com/watch?v=Q6t2-2toOwE

    voici le momentum.. savourez chaque analyse… c’est géant!

    La vidéo a été postée le…. 1er avril…

    • Antoine 7 juillet 2009 at 11:08

      Une belle brochette de clowns !

      • Alex 7 juillet 2009 at 14:23

        En même temps on disait peu ou prou les mêmes choses sur sv ou ailleurs.Pas tous c’est vrai,mais il y a en beaucoup de nous cet esprit grégaire qui tue l’analyse plus profonde.

        Il faut bien reconnaître qu’à l’époque le Suisse donnait l’impression d’une vraie résignation face au reste du top 4,alimenté par des fautes nombreuses et une incapacité apparente à finir ses matchs pourtant en mains.

    • Guillaume 7 juillet 2009 at 11:36

      J’aime bcp l’intervention finale de Douillet. Il ne prend qu’une seule fois la parole, mais alors c’est du très très lourd !

    • Franck-V 7 juillet 2009 at 11:58

      Il a quand même raison, Douillet; on ne peut pas lui enlever ça, Fed va faire un break, là, jusqu’à l’US Open. :-)

      J’ai bien compté? Doha-AO-IW-Miami-MC-Rome-Madrid-RG-Wimbledon. Dubaï et Halle zappés.

      Il va sûrement zapper aussi Montréal et Cinci.

      ça fait.. 9 tournois disputés avant l’US Open… en gros.. un tournoi /mois… en effet, à ce rythme, il peut durer encore un peu..

      1 tournoi remportés sur 3 disputés… 1MS et 2 GC, rapport qualité/ quantité… assez impressionnant.

      On est loin d’Estoril et de Halle l’an passsé à la même époque..

      A ce niveau, c’est comme si Borg avait fait le doublé Wimbledon-US Open en 1982… mais Borg a écouté David Douillet ;-)

      15 GC/ 60 titres.. quand il remporte 3 titres, le 4° est un GC…

      Avec cette moyenne, Connors en serait à … 27 GC, oupsss

  33. Franck-V 7 juillet 2009 at 12:07

    Dècès de Mathieu Montcourt à 24 ans, d’une embolie pulmonaire :-(

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