La Méthode Williams

By  | 22 septembre 2025 | 165 Comments | Filed under: Les filles, Regards

LaMethodeWilliams

Comme il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, je vous annonce avoir fini par voir « La méthode Williams », film de 2021, bien que m’étant juré de ne pas apporter d’eau au moulin de la famille Williams. Mais un pari perdu est un pari perdu…

A ma grande surprise, je suis allé sans trop d’efforts jusqu’à la fin, le film se laisse regarder sans problème. Mais les petites ou grandes inexactitudes ou omissions y sont nombreuses, et je crois nécessaire de rétablir quelques vérités à propos de la jeunesse des sisters.

Commençons par la fin. Le tournoi d’Auckland qui clôt le film ne s’est pas disputé en extérieur, c’était un tournoi en salle, sur une surface rapide plutôt idéale pour une jeune Venus Williams devant affronter la renvoyeuse infatigable qu’était Arantxa Sanchez. Cette dernière n’était d’ailleurs pas la n°1 mondiale comme l’indique le film, mais la n°2, elle a accédé au trône deux mois plus tard, après l’open d’Australie.

Arantxa Sanchez n’a pas pu aller aux toilettes pendant 10mn à un moment du match (3/1 dans le deuxième set) où les deux joueuses ne changeaient pas de côté, car c’était strictement interdit. Elle est bien allée aux toilettes, mais un jeu plus tard, à 3/2, et elle n’y est pas restée 10mn. La mise en scène nous montre une n°1 mondiale en perdition contrainte à une pause excessivement longue pour casser le rythme adverse afin de cocher les cases d’un happy end à la sauce Hollywood. L’Espagnole a bien gagné sur le score de 2/6 6/3 6/0, mais elle n’a pas eu besoin pour cela d’avoir recours à un comportement antisportif. Quoi qu’en disent ou écrivent Venus, Richard ou Rick Macci.

Certaines omissions ne peuvent être involontaires. Une, notamment, modifie en profondeur le regard que l’on aura sur la trajectoire de Richard Williams et de sa progéniture. A la naissance des deux sœurs, la famille vivait à Long Beach, une banlieue cossue de Los Angeles. C’est le choix du père de déménager vers Compton, l’un des endroits les plus dangereux au monde, gangréné par les trafics, la détresse sociale et les règlements de comptes à balles réelles. Venus et Serena n’avaient pas le droit de s’asseoir pour reprendre leur souffle pendant les entrainements avec leur père, en revanche elles avaient le droit de se coucher lorsqu’une fusillade éclatait. Le film, qui se veut le portrait inspirant de deux adolescentes utilisant leur talent raquette en main pour échapper à l’horreur du ghetto où elles grandissent, oublie délibérément de préciser que c’est leur propre père qui avait décidé de les y mettre afin de les endurcir.

Le film ne précise d’ailleurs pas non plus que leur sœur aînée Yetunde, la seule de la fratrie à rester à Los Angeles pour y poursuivre ses études, est devenue infirmière. Mère de 3 enfants, elle a récolté – et succombé à – une balle perdue à Compton, en 2003, à l’âge de 31 ans. En installant toute sa famille à Compton, quelles étaient les chances pour que Richard Williams devienne le père de deux championnes de tennis ? Et quelles étaient les chances pour qu’un membre de sa famille (ou lui-même, d’ailleurs) se fasse assassiner ? La perspective de voir son rêve se concrétiser méritait-elle de mettre ainsi en danger toute sa famille ? Autant de questions que le film n’esquisse même pas mais qui ne sont pas neutres, à moins de considérer Yetunde comme un élément du décor et sa mort tragique comme un dommage collatéral.

Pour autant, tout n’est pas à jeter dans ce film, loin de là.

A commencer par la réflexion sur l’élément le plus difficile à croire de l’histoire et qui n’en est pas moins authentique, le choix du père de ne pas inscrire ses deux filles dans les tournois juniors. La pression du résultat, les appétits des sponsors, le sacrifice des études et de la vie familiale, Richard Williams a épargné tout cela à ses deux filles. Car il voulait leur laisser leur jeunesse. Mais aussi par son obsession de ne dépendre de personne, qui est un fil rouge du personnage et du film. Venus et Serena Williams sont uniques sur au moins un point, celui d’avoir déboulé directement sur le circuit professionnel sans avoir disputé le moindre match au cours des années précédentes. Ce qui rend d’autant plus exceptionnelle la performance de Venus à Auckland !

Autre bon point, le film mentionne, pour le coup avec justesse, la trajectoire brisée de Jennifer Capriati. Le montage narratif du film met en miroir les pressions extérieures sur Richard Williams pour qu’enfin il accepte de faire jouer des matchs à ses filles, avec le reportage télévisé sur l’arrestation de Jennifer Capriati pour détention de marijuana. King Richard a choisi de ne jamais sacrifier les études de Venus et Serena, et de les laisser à l’écart du gigantesque appareil marketing qui multipliait les appels du pied dans leur direction. Ce même appareil marketing qui avait accentué la pression sur Capriati, en la plaçant à 14 ans à la tête d’une fortune colossale, puis en la lâchant totalement en rase campagne alors que Jenny craquait complètement sous la pression. Richard Williams avait compris, mieux que d’autres, que les personnes tournant autour de Venus en lui faisant miroiter des sommes ubuesques n’avaient en réalité aucune bienveillance à son endroit et ne voyaient en elle qu’une machine à cash. Son histoire personnelle le conduisait sans doute à un soupçon naturel à l’endroit d’un univers, celui du tennis, particulièrement riche et blanc.

En ce qui me concerne, je sors de La méthode Williams avec l’impression mitigée d’avoir assisté à un hommage des deux sisters à leur père, rien de plus, rien de moins. Leur sensibilité propre n’apparaît presque pas dans le film, elles semblent avoir simplement cru sur parole leur père et avoir eu confiance en leurs propres capacités. Que serait-il arrivé si l’une des deux avait manifesté le désir de faire du théâtre plutôt que du tennis ? Richard Williams aurait-il réussi à s’arrêter avant de la détruire, comme tant de parents l’ont fait et continuent à le faire ?

Au regard de tout ce qui s’est passé ensuite, cette histoire familiale peu commune reste une magnifique occasion d’interroger les méthodes de fabrication d’un champion, lesquelles ont fonctionné, lesquelles ont fonctionné avec une poignée d’enfants prodiges mais en ont détruit beaucoup d’autres, quels sacrifices sont nécessaires pour accomplir une telle trajectoire et ces sacrifices ont-ils un sens. Je ressors de La méthode Williams orphelin d’un film qui aborderait en profondeur ces questions, ce n’était manifestement pas ce film-là.

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LA METHODE WILLIAMS

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Titre original: « King Richard »
Sorti en salles le 1er décembre 2021
2h 25 min
Réalisateur : Reinaldo Marcus Green
Scénariste : Zach Baylin
Avec Will Smith, Aunjanue Ellis-Taylor, Saniyya Sidney

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Grand passionné de tennis depuis 30 ans.

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165 Responses to La Méthode Williams

  1. Guillaume 17 octobre 2025 at 14:16

    https://te.tournamentsoftware.com/ranking/ranking.aspx?rid=79 Bienvenue dans le monde merveilleux de Tennis Europe et son classement des meilleurs U14 et U16 européens.

    La compétition continentale débute même chez les U12. La France organise l’un des gros rendez-vous de la tranche d’âge, le Super12 d’Auray, en Bretagne, connu notamment pour avoir été le premier tournoi d’envergure européenne remporté par Rafa, en 1998. On y croise aussi Andy et Jamie Murray, Kim et Elke Clijsters, Alizé Cornet, PHM, Marton Fucsovics… au palmarès.

    Ensuite tu as les U14 où les Petits As ont réussi à s’imposer comme un championnat du monde officieux, au milieu d’autres rendez-vous d’envergure comme Bolton (GB) ou l’Open des jeunes du Stade Français.

    J’aurais voulu rester dans le référentiel français pour te donner un exemple concret pour les U16 mais la France n’accueille plus de tournoi européen dans la catégorie d’âge… mais accueille tout de même des épreuves par équipes nationales, Winter Cups et Summer Cups (les fameuses Coupe Borotra et Coupe Soisbault telles qu’on les appelait avant, et qui se déroulent dans les stations balnéaires l’été, au Touquet, Royan…). Le grand rendez-vous individuel des U16, leur version des Petits As, se joue à Rome.

  2. Rubens 23 octobre 2025 at 17:40

    Et un nouveau Masters 1000 en Arabie Saoudite en 2028 ! Mais quelle bonne idée :smile:

    • Guillaume 24 octobre 2025 at 11:01

      J’avoue que le timing de l’annonce, alors que les 15-20 derniers jours n’ont été que longue litanie de plaintes des joueurs envers les cadences infernales, doublée de nombreuses annonces de blessures et de fins de saison, a un côté provoc affirmé. Un vrai punk, ce Gaudenzi :mrgreen:

      • Rubens 24 octobre 2025 at 11:12

        Le tout dans un contexte où fleurissent de plus en plus d’exhibitions proposant des sommes absolument démentes, très supérieures à ce que propose l’ATP Tour. Comme le dit le titre d’Eurosport, le tennis est en passe de devenir un vaste cirque.

        Parmi les éléments les plus visibles du problème, le format des Masters 1000 qui est en train de se généraliser à 10-12 jours. A l’épreuve des faits, on voit bien que cette tendance pousse les meilleurs joueurs à zapper les Masters 1000, ce qui en diminue la qualité des tableaux et donc l’importance. Madrid, Montréal et Shanghaï furent de vastes blagues cette année. L’urgence n’est donc pas à rajouter des Masters 1000, mais au contraire à en réduire le nombre et/ou la durée. Ne pas oublier non plus que parmi les victimes collatérales des Masters 1000 à 12 jours figurent des 500 ou des 250, disparus ou déplacés, et qui ne vont plus avoir que la portion congrue du calendrier.

  3. Rubens 24 octobre 2025 at 13:51

    Autre sujet proche : la fédération italienne monte dans les tours ces jours-ci pour sulfater son Béornide national qui a choisi de faire l’impasse sur la Coupe Davis. Cette même fédération italienne n’a pas été la dernière à fusiller la Coupe Davis en 2018, en votant en faveur de sa mise sous tutelle par le groupe Piqué. Elle porte donc sa part de responsabilité dans le mise à mort de la compétition-mère du tennis. Cette compétition, aujourd’hui émancipée de Piqué, change de formule tous les ans ou presque, n’a aucune lisibilité, et n’a en fait de Coupe Davis que le nom. Nous sommes à des années-lumière de ce qu’a été la Coupe Davis, il n’est plus grand monde pour se rappeler qu’elle existe encore. Beaucoup, en revanche, se souviennent de ce qu’elle a été.

    Quand un champion de tennis oublie son compte en banque et met ses talents au service de son équipe nationale, il est en droit d’attendre un minimum de reconnaissance de la part de son public. Une nette majorité des média italiens, qui par ailleurs ne tarissent pas de louanges sur les accomplissements de Sinner, ne mentionnent même pas ses contributions majeures aux victoires de l’Italie de 2023 et 2024. Je ne suis donc pas surpris que Jannik, à l’instar de Sampras en son temps, finisse par tourner le dos à une compétition qui n’intéresse plus grand monde depuis 6 ans (et manifestement pas plus dans son pays qu’ailleurs) car elle n’a plus le prestige du « championnat du monde annuel par équipes » qui a été le sien pendant plus d’un siècle. Cette situation, ce n’est pas Jannik Sinner qui en est responsable, c’est la fédération italienne. Nous sommes en plein bal des hypocrites.

  4. Perse 24 octobre 2025 at 16:56

    La semaine de Bâle et Vienne confirme que les ATP 500 sont devenus les meilleurs tournois en terme de format. Les tableaux sont denses dès le départ, les matchs intenses et j’aime tout particulièrement la qualité télé de Vienne, parfait compromis.

    Il me semble que les anciens joueurs défendent plutôt Sinner, et que la plus grande véhémence soit venue de l’équivalent d’UFC Que Choisir outre-Alpes.

    Tout à fait d’accord de la très grande hypocrisie en cours et du risible spectacle. Sinner a raison de privilégier le Masters à Turin et de passer son tour pour cette CD : il aura été à la rencontre de son public en fin d’année.

    Le joueur qui aura beaucoup progressé cette année est Cobolli, de façon surprenante, dire que je l’ai vue en qualifs à RG en 2023 !

    • Rubens 25 octobre 2025 at 11:09

      Salut Perse,

      Pietrangeli est précisément vent debout contre Sinner. Panatta est plus nuancé. Je ne sais où étaient Pietrangeli et Panatta en 2018 au moment du vote. Peut-être étaient-ils avec Yannick Noah en train d’expliquer que la vielle dame allait mourir avec ce vote, je n’en sais rien. Ce qu’ils devraient pleurer en tout cas, c’est la disparition de la Coupe Davis, dont le zapping par l’Ermite des Dolomites n’est qu’une conséquence.

      Pour le reste, je ne sais pas si je dois donner raison au Béornide sur cette impasse. Dans la question, il faut ajouter ces fameuses exhibitions dont le seul intérêt est d’alimenter leur compte en banque. Mais pour être parfaitement honnête, Jannik n’est pas le seul à blâmer, Carlitos n’est pas en reste et c’est bien Carlitos qui se plaint des cadences infernales du calendrier tout en faisant un voyage en Arabie Saoudite, paradis démocratique bien connu.

      Et sinon, le Masters se déroule actuellement à Turin, ce qui effectivement va permettre au Béornide de rencontrer son public. Mais ça ne change rien à la problématique de la Coupe Davis. Le Masters aurait pu se dérouler à Tokyo que Jannik n’en aurait sans doute pas répondu présent pour autant.

  5. Perse 26 octobre 2025 at 13:10

    Après une dernière consultation de Tennisabstract, il apparait assez net que le meilleur joueur contre l’ATP est Sinner d’assez loin, mais qu’Alcaraz est la némésis de l’Italien.

    En effet, Sinner est en passe de boucler une saison historique dans le sens où c’est la première occurrence du « Top 1 club » : Sinner est à la fois le meilleur joueur derrière le service (91,6% des jeux de service remporté) et au retour (42,9% des points de retour remportés et 33% de break).

    Cette combinaison est extraordinaire, d’autant plus que les chiffres en eux-mêmes sont excellents, particulièrement derrière le service où seuls Karlovic et Isner ont eu des chiffres meilleurs.

    Une analyse un peu plus approfondie montre que c’est dans le jeu courant beaucoup plus qu’au service que Sinner a encore progressé puisque c’est derrière sa seconde et au retour que les améliorations sont les plus significatives qu’alors que son service s’est au contraire érodé.

    Alcaraz a contrario ne montre pas d’améliorations statistiques significatives mais sa régularité nettement accrue explique ses meilleurs résultats. En tout cas, son écart par rapport au champs est moins grand que celui de Sinner et sa performance « point par point » en 2025 est inférieure tant à celle de Sinner 2024 que 2025 alors que les résultats sont similaires.

    Dans l’ensemble, les 2 joueurs ont des performances par rapport au reste de l’ATP qui jouent dans la cour du Big 3. Alcaraz a un ratio en finales de 80% là où Sinner est à 65%.

    Franchement, Alcaraz est le plus grand talent des 25 dernières années, il est sensationnel à voir jouer mais il superforme relativement à Sinner qui n’est pas la chance des généraux de Napoléon.

  6. Nathan 26 octobre 2025 at 16:00

    Donnez-moi un Zverev chanceux…pour faire mentir Perse. Mais bon, un set n’est pas la fin de la guerre ! Loin de là.

    • Perse 27 octobre 2025 at 09:56

      Finalement Sinner a été le plus fort.

      Je suis un peu inquiet quant à son usure physique, il a des problèmes de crampes qui commencent à être récurrents en cette fin de saison et ils surviennent assez tôt. Autant c’est parfaitement entendable au bout de 5h de match d’un tournoi de reprise, autant là à même pas 2h de jeu, c’est surprenant.

      N’empêche, quel niveau de jeu en coup droit/revers, c’est inexpugnable !

      • Nathan 27 octobre 2025 at 11:02

        Oui, très impressionnant. Merci au jus de cornichon pris deux fois dans le match. Mais bon le jus de cornichon, c’est pas du clostebol haha ! C’est vrai que la machine à baffes était en marche. Peut-être que le vrai problème de notre ami Sinner, ce n’est pas Alcaraz, mais les matches au couteau. C’est peut-être là son vrai talon d’achille. Maintenant, il faut être capable de faire un match au couteau contre le phénomène, ce qui n’est pas donné à tout le monde.

        Le niveau de Zverev était impressionnant aussi et son service slicé côté égalité une merveille. Mais je suis d’accord avec Benoît Maylin : il manque à Zverev « l’art de perdre » car pour gagner à ce niveau d’excellence, il faut accepter à un moment de prendre le risque de perdre. Maylin ne l’a pas exprimé ainsi mais c’est la même idée.

        Fonseca possède « l’art de perdre ». D’ici un an, je pense qu’il rejoindra le duo de tête

      • Perse 27 octobre 2025 at 11:17

        Fonseca me rappelle en terme de jeu et de résultats précoce plutôt Rublev même si d’après mes lectures, sa technique est bien meilleure et il a beaucoup plus de potentiel d’amélioration.

        Son coup droit notamment est remarquable mais très énergivore (il a une rotation du tronc de presque 180°). En revanche, il montre une vraie capactité à gagner les points qu’il faut et n’a pas à subir les tourments de l’âme russe. Son service bien que très puissant me semble être un gros chantier, il me rappelle celui de Fernando Gonzalez.

        En tout cas, il est super à regarder jouer.

        Zverev, ce qui frappe est qu’il n’a aucune explosivité, c’est un limeur et un ponceur qui exploite très bien ses longs segments au service et en revers mais pas en coup droit qui le limite fortement.

        Il n’y a pas de vitesse de raquette en coup droit et donc ça ne lifte pas assez ni la balle ne va pas particulièrement vite. La différence d’accélération et de vitesse est criante par rapport à ce que produisent Alcaraz, Sinner et Fonseca.

      • Nathan 27 octobre 2025 at 12:22

        Pour avoir vu jouer plusieurs fois Zverez, je te trouve un peu dur avec son coup droit. Il a une capacité de réaccélération de la balle qui est bien réelle, même si son coup plus naturel est le revers. Attention, c’est un joueur très fluide, mais sa balle va vite. Pour moi, c’est en revers qu’il a perdu, avec une tendance, révélatrice d’ailleurs de son tempérament, à attendre la balle alors qu’il pourrait beaucoup mieux faire.

        Sur Fonseca d’accord. Quel potentiel à travailler ! No limit.

        • Perse 27 octobre 2025 at 15:56

          J’ai vu Zverev depuis le 1er rang lors de son 8ème à RG en 2024 contre Griekspoor et ses 5h de match. La réaccélation vient de sa taille et de ses muscles que par une technique réellement efficace.

          Le bât blesse particulièrement dans la préparation du coup : Zverev enclenche le coup droit avec une tête de raquette qui est en dessous ou au même niveau que son poignet. N’ayant pas la gravité pour accélérer la vitesse de raquette, il y a de fait un déficit. Par ailleurs, le poignet est lui-même trop fermé et le plan est à l’horizontale et cela rajoute une cheville qui crée du jeu pour la régularité de la frappe.

          Mensik a un déficit encore plus criant en coup droit.

          Si on observe attentivement Fonseca, son coup droit préparé a une raquette presque verticale à la hauteur d’épaule.

          Sinner a un geste différent, plus en « enroulement » mais de même sa raquette est plus haute que le poignet quand il enclenche.

        • Nathan 27 octobre 2025 at 17:33

          Pour moi, on ne peut pas comparer le très instable et très faible coup droit de Mensik avec celui de Zverev. Mensik a un vrai problème avec les balles basses. Pas Zverev. Zverev semble lutter contre une inhibition qui lui fait dangereusement ralentir son coup droit. Mais il en fait de très bons. Je l’avais vu également à Roland au 1er rang sur un court annexe (quand il était plus jeune) contre Stéphane Robert mais aussi lors d’autres tournois notamment à Madrid contre je ne sais plus qui. Son problème est peut-être une histoire de latéralité et d’oeil directeur qui fait qu’il se sent plus à l’aise en revers. Juste un point : une tête de raquette haute ne garantit pas un bon coup droit. Richard pourrait en témoigner.

    • Perse 27 octobre 2025 at 18:21

      Mensik est le pire mais Zverev a des tares analogues.

      Bien sûr que Zverev est capable de gros coups droits, au bout du compte c’est une carrière de Top 5 qu’il réalise.

      Gasquet est plutôt une exception qui confirme la règle, il n’y a pas vraiment de transferts du corps dans la balle.

      • Nathan 27 octobre 2025 at 18:53

        Gasquet est un bon exemple de la complexité du coup droit en relation avec la technique et le psychisme.

        Gasquet avait un coup droit pas mal du tout mais un peu instable. Ce défaut a été corrigé (Deblicker), Gasquet s’est fait un noeud au cerveau avec ce coup, son coup droit est devenu alambiqué et moyen, avec l’instabilité en sus.

        Quant à ce pauvre Zverev, il a certes quelques lacunes, mais je n’ai pas eu l’occasion de constater, ou alors cela m’a échappé, qu’il était gêné par les balles basses. Mais je regarderai ave attention la prochaine fois. Mensik, tu n’as pas besoin de le regarder 2 heures pour t’en apercevoir.

        • Perse 27 octobre 2025 at 19:12

          Yes ! je souscris à tout.

          Les balles balles et Zverev, c’est probablement le secteur où c’est le meilleur des géants (avec Sinner qui semble solidement faire 1m95 maintenant quand on voit la poignée de main entre les 2), surtout côté revers.

          C’est clair qu’il est moins handicapé qu’un Mensik ou un Tiafoe par ces balles-là. Mais tout le monde a du mal à remettre de la vitesse sur les slices bien réalisés.

  7. Perse 29 octobre 2025 at 10:36

    Qui l’eut cru il y a encore 1 semaine ? Mais Sinner pourrait bien garder sa place de numéro 1 de fin de saison, ce qui serait un exploit considérable avec ses 3 mois de suspension et la magnifique saison d’Alcaraz.

    L’indoor malgré Rotterdam en début d’année n’est pas la tasse de thé d’Alcaraz. Je serai surpris qu’il fasse vraiment mieux que l’année dernière à Turin.

    A Sinner de faire le boulot même si ça n’est pas cuit du tout cette affaire. Certes le classement Elo favorise Alcaraz et « trop » de défaites en finales de Sinner viennent des mains de l’Espagnol mais il ne demeure que Sinner est bien le meilleur joueur contre le champs de l’ATP et être numéro 1 de fin de saison serait le plus représentatif de la saison.

    C’est ma petite dose de mauvaise foi qui s’exprime mais le n°1 de 2022 d’Alcaraz bénéficie déjà beaucoup des interdictions faites à Djokovic en raison du vaccin. Cela lui ferait 2 n°1 avec de fortes circonstances favorables.

  8. Nathan 29 octobre 2025 at 12:51

    Curieuse méthode rhétorique que de dire que le n°1 aurait « mérité » d’être n°2 si un joueur absent avait été présent et que ce même n°1 « mériterait » d’être n°2 quand un autre joueur présent cette fois-ci n’a pas été foutu de gagner les GC que lui aurait mérité de gagner et que si le règlement, etc… Bref dans le jardin des hypothèses, fleurissent les plus belles illusions.

    Maintenant mauvaise foi pour petite dose de mauvaise foi, mais est-ce de la mauvaise foi d’ailleurs, c’est plus de la bonne morale. Quand un numéro 1 poursuivi pour dopage licencie son préparateur physique avant procès pour influencer les juges (style « je suis responsable mais pas coupable ») pour le réembaucher illico une fois la sentence recherchée obtenue, cela s’appelle de la « tromperie » qui amène à penser que lui et son équipe sont capables de tout. Humble et travailleur… mais drôlement cynique, le Sinner. Un numéro 2 qui trompe son monde mérite-t-il d’être numéro 1 ?

    La suite au prochain numéro…

    • Perse 29 octobre 2025 at 15:52

      Mauvaise foi parfaitement reconnue, c’est plus une expérience de pensée, l’année d’Alcaraz est bien sûr exceptionnelle.

      La différence avec une blessure est le fait que Sinner était en état de jouer durant ces 3 mois, tout comme Djokovic en 2022.

      Quant à l’affaire de dopage, hors des critères moraux etc… il faut être conscient que cette suspension est de la haute politique qui ne satisfait personne. Continuons la mauvaise foi pour le plaisir, on pourrait arguer que Sinner se fait juger 2x pour les mêmes faits, ce qui contrevient à un principe cardinal de nos sociétés.

      En effet, il a perdu ses points et primes de Miami pour cette affaire et a été acquitté de toute négligence. Puis finalement, il prend 3 mois pour négligence avec un coût d’opportunité important suite à une transaction en raison d’une levée de bouclier morale sans jugement…

      Bref, c’est un fil à la patte, c’est clair que c’est une tâche et que c’était une situation merdique et ingérable (pourtant l’AIT a été transparente dans ses attendus, tout comme avec l’affaire Swiatek, les accusations de boîtes noires ne tiennent pas).

      L’histoire retiendra qu’Alcaraz a été le dominant en 2025 alors que la réalité d’historien sera beaucoup plus nuancé. A voir si 2026 tombera dans l’escarcelle de l’Espagnol ou de l’Italien, cela influencera pas mal la perception in fine. Mais sur 12 mois sans « anicroches externes », c’est Sinner qui tient la corde pour être le n°1 selon moi.

      Deux joueurs à plus de 10 000 pts, c’est rare et c’est exceptionnel, de nombreux n°1 n’ayant jamais atteint ce palier, même glissant.

  9. Nathan 29 octobre 2025 at 18:13

    Cher Perse,

    Sur l’affaire de dopage de l’Italien, je t’ai suivi totalement dans tes observations. Tu as effectivement parfaitement lu les jugements rendus (ce qui est la première chose à faire et que j’avais fait imparfaitement par paresse), et ta compréhension des subtilités juridiques des affaires dopage et de celle-ci en particulier ne souffre d’aucune critique, au moins sur le fond (sur la forme, ça se discute). Dont acte. Les joueurs et ceux qui contestent la décison rendue n’ont visblement pas saisi le raisonnement juridique tenu et le fait aussi que le droit n’est hélas pas forcément la vérité.

    Pour le reste, sur le plan moral, ce liceniement de pacotille préparé à l’avance jette une lumière un peu trouble sur l’humble travailleur Sinner. J’espère pour suivre ta logique, que son préparateur a récupéré ses émoluments perdus, sans compter la réparation pour préjudice moral subi qui est énorme. mais j’en doute un peu.

    Que retiendra l’histoire ? L’histoire retiendra qu’en 2025 Carlos Alcaraz , dans les face à face avec son talentuex rival, mène 4 à 1, prouesse d’autant plus remarquable qu’il est singulièrement plus jeune que son adversaire. Or quand on sait ce que signifie deux années d’expérience supplémentaire au plus haut niveau et l’importance de la maturité dans l’épanouissement du jeu d’un champion, on ne peut être qu’admiratif de l’ascendant pris par l’Espagnol sur l’Italien. (sic)

    • Perse 29 octobre 2025 at 19:49

      C’est sûr que cette affaire est une tâche, indéniablement et surtout en comparaison du « CV » immaculé en la matière d’Alcaraz qui pourtant avec sa prise de masse de 2022 digne d’un joueur de NFL aurait pu susciter les soupçons.

      A la fin, on est enfermé dans une histoire avec pas mal d’autosuggestion et de biais. Pour bosser dans le monde du vin qui vit de ça (parce que rien concrètement dans le verre ne justifie la cote des bourgognes de Côtes-de-Nuits à part la volonté des amateurs de payer autant pour des tas de raison qui n’ont rien à voir ni avec le coût de production ni même le plaisir pris dans le verre).

      Sinner sera mal vu et on dira qu’il n’y a pas de fumée sans feu, en revanche, le public a décidé de ne pas noter la prise de masse énorme d’Alcaraz en 1 mois pour la saison 2022 et ne pas le soupçonner de quoi que ce soit.

      Quant à Ferrara, il a collaboré avec Berettini avant de reprendre la porte-tambour. Sinner est certainement méchant mais il applique l’aphorisme de Dassault « faire et laisser braire » ainsi que celui de « La Firme » : never complain, never explain. C’est très compétent je trouve.

      Une communication puis raus, son équipe a au moins l’intelligence de ne pas s’enferrer dans des ratiocinations comme là avec la Coupe Davis : »la décision est prise, pour préparer 2026, circulez ».

      Quant à la jeunesse d’Alcaraz, c’est lui qui a émergé le plus vite, dès 2022 avec cette année extraordinaire. L’expérience du très haut niveau, c’est lui le premier a l’avoir touchée même si Sinner a été le pionnier et défricheur de l’ère post-Fedal.

      En attendant, les commentaires rances et racistes (que j’ai entendu dans les tribunes de RG, présent sur les commentaires de l’Equipe ou IG) faisant de gros amalgames, c’est Sinner qui les prend.

      • Nathan 30 octobre 2025 at 19:16

        Non, « never complain, never explain », c’eût eté justement de ne rien faire. « C’est le meilleur, je le garde, et je vous emmerde ». Là, cela aurait eu de la gueule ! Tandis que là, c’est tout le contraire, offrir le subalterne en patûre pour dire « c’est de sa faute », Dassault doit se retourner dans sa tombe.

        Mais là n’est pas l’important. L’important est que Bublik a gagné. Quand le tennis professionnel garde encore l’esprit du jeu…

        • Perse 30 octobre 2025 at 20:44

          Le fautif c’est Nardi qui n’a pas été réembauché.

          Le « never complain, barely explain », c’est à-propos du calendrier, des JO ou de sa vénalité avec les exhibitions.

          Bref, sac de noeuds inextricable et c’est un exemple typique de la politique dans toutes ses contradictions.

          Bublik joue bien et il a de la finesse provocatrice à l’égard de Moutet, cette ambiguïté permet de faire sortir pas mal de gens du bois vu comme ça s’écharpe sur ses déclarations d’hier soir. Elles m’ont bien fait rigoler et c’est plutôt satisfaisant que Moutet n’ait pas embrayé au premier degré (quoique son « il y en a qui parlent, d’autres qui font » est un autogoal).

          Mis à part la cousinade de Shanghai, ce 8ème à RG contre Draper et les ovations est l’un de mes moments favoris de la saison 2025.

      • Rubens 5 novembre 2025 at 10:34

        Perse, je ne voyais pas trop l’intérêt de te répondre, Nathan ayant fait le taf, et puis on ne contrarie pas un homme en guerre.

        Mais un petit détail a attiré mon attention dans ton post. Si je prolonge ton raisonnement sur le pinard, on peut imaginer que des cavistes, ou des viticulteurs, soient en mesure de mettre une piquette dans une bouteille de grand cru, pour mieux se délecter ensuite des commentaires dithyrambiques des personnes qui paient une fortune pour acquérir la bouteille – ou même goûter un seul verre ?

        Ma question n’a pas de piège : le même type de biais existe dans le milieu culturel, le mien. Le nombre de personnes tombant en désarroi devant des tableaux qui n’évoquent absolument rien pour eux, mais qui ensuite viennent t’expliquer qu’ils ont passé une super après-midi au musée, est incalculable.

        • Nathan 5 novembre 2025 at 18:27

          Mes amis, il en va du tennis comme du vin, il suffit qu’un joueur qui gagne de façon robotique fasse une ou deux amorties dans un match pour le laver de toute insipidité de jeu et le porter au pinacle de la progression et du jeu varié. Heureusement, nous sommes des experts et ne tomberons pas dans cet excès comme des amateurs de vins qui se font rouler par l’étiquette. N’est-ce pas ?

      • Perse 5 novembre 2025 at 16:42

        Coucou Rubens,

        Tu as bien compris, c’est de la face.

        Pour le monde du vin :

        Il n’est nul besoin de penser qu’il y ait fraude ou dol pour être déçu avec un grand cru ou avoir des déviances.

        La dégustation à l’aveugle donne quasiment systématiquement des résultats très différents du « savoir » académique, « d’expérience » ou de la hiérarchie de prestige.

        Actuellement, le prestige le plus grand et le plus ardemment défendu est celui des vins de Bourgogne : littéralement, les burgondophiles sont convaincus de boire les meilleurs vins et font preuves de ressources rhétoriques, de mauvaise foi, voire d’une agressivité avec des attaques personnelles envers leurs contradicteurs qui très spécifique.

        Or, régulièrement lors de dégustations de pinots noirs à l’aveugle « totale », paradoxalement, la plupart des bouteilles bourguignonnes sont sous la médiane alors qu’elles coûtent 2 à 3x plus chères à isoqualité.

        En réalité, maintenant, il y a tout un argumentaire à rebours pour justifier la qualité et le prix des vins alors que défaits de ces oripeaux, leur prééminence est de moins en moins effective.

        Je constate qu’il y a un postulat beaucoup plus négatif à l’égard de Sinner qu’Alcaraz dans la sphère francophone et que l’Italien se trouve à devoir rendre des comptes sur beaucoup de mauvaise foi ou de choses stupides. Par exemple, on lui reproche d’avoir été robotique lors des conférences de presse et lors des activités de promotions.

        • Rubens 5 novembre 2025 at 17:10

          Tu n’es pas sans savoir que j’habite la région bordelaise. J’ai eu l’occasion d’aller à la Cité du vin, joyau d’architecture moderne, peu après son inauguration. Pour le coup je ne me suis pas emmerdé, je trouvais l’agencement des espaces assez bien pensé, et au final une vraie tentative de mettre la culture viticole à la portée de tous.

          Une chose, en revanche, m’avait choqué : tu avais deux expositions au moment où je suis passé, la première sur les vins d’Afrique du sud, la deuxième sur les vins argentins. Pour le reste, des salles très intéressantes sur différentes régions du globe et la place qu’y occupe la vigne en tant que facteur de reconnaissance sociale. Mais… quid des vins français ? J’ai vu de magnifiques tartines sur les Graves, le Médoc, l’Entre-deux-Mers, le Sauternes, le Saint-Emilion et le Blayais. Rien, par contre, ne serait-ce que sur les blancs de Bourgogne, les rosés de Provence ou le Riesling :mrgreen:

          • Perse 5 novembre 2025 at 17:21

            La cité du vin est un véhicule de la place de Bordeaux, ceci explique cela.

            Elle commercialise tous les vins les plus prestigieux du monde pour le monde entier en restant très cocardier, quoique pas mal de champagnes et même de bourgognes passent par eux pour leur commercialisation.

            • Rubens 6 novembre 2025 at 19:22

              La Cité du vin a été financée en grande partie avec l’argent du contribuable français, par le biais du ministère de la culture.

              Tout comme les gigantesques travaux de restauration des façades bordelaises (qui en avaient plus que besoin) et l’aménagement des quais, énorme chantier entrepris avec succès depuis 1995, tout cela est l’oeuvre de Juppé. Sans augmentation des impôts locaux. Mais avec, par contre, l’apport des fonds spéciaux du Premier ministre, et donc là encore avec l’argent de tous les Français :smile:

  10. Perse 2 novembre 2025 at 19:44

    https://www.youtube.com/watch?v=CyMjpDPABIA

    C’est biaisé peut-être mais les points réalisés sont assez monstrueux !

    Cette semaine, j’ai d’ailleurs l’impression que Sinner a réussi au moins un lob par match et pas les plus faciles !

    Curieuse semaine avec un départ rouillé et difficile et ensuite, comme à l’AO, ce fut fatale et inéluctable.

    Malgré sa dérouillé en demi-finale, Zverev a eu 2 bonnes semaines et espérons qu’il pourra construire dessus pour 26, de même pour Medvedev qui reste une figure du circuit.

    Quant à Bublik, une entrée dans le Top 10 est envisageable en début de saison prochaine pour notre plus grand bonheur.

  11. Colin 6 novembre 2025 at 21:17

    Rhââââ lovely, les highlights du match d’hier entre Musetti et Waw à Athènes. Que c’est beau le tennis joué par deux esthètes du R1M :
    https://www.eurosport.fr/tennis/atp-athenes/2025/atp-250-athenes-wawrinka-musetti-les-temps-forts-en-video_vid60036393/video.shtml

    • Guillaume 7 novembre 2025 at 10:57

      Perso deux fois cette année j’aurai vu live celui de Daniel Altmaier et, s’il n’est pas esthétiquement mon préféré, s’il manque un peu de puissance et d’angles croisés (oui ça fait beaucoup !), il tient en revanche parfaitement « le » revers qui fait mal dans le tennis actuel : le long de ligne. Il le sort avec une facilité déconcertante.

      Et dans un sport où les mecs ont tous maintenant une couverture de terrain de dingo, c’est l’un des derniers biais pour créer des ouvertures en revers et prétendre marquer un point de ce côté-là.

      • Rubens 7 novembre 2025 at 11:57

        Je confirme :smile: Si l’on met de côté le Waw sur la fin – mais encore capable, oui Colin, de nous régaler – Altmaier a actuellement le plus beau revers du circuit.

  12. Rubens 12 novembre 2025 at 11:53

    J’ai regardé la fin du 3ème set entre Musetti et De Minaur hier soir. Formidable dénouement, formidable ambiance. Où l’on voit que le jeu tout en finesse de l’Italien peut sans problème s’exprimer sur surfaces rapides. Et une preuve supplémentaire qu’il reste encore de la place pour les jeux créatifs.

    Et d’un autre côté, j’étais un peu désolé quand même pour ce pauvre De Minaur, qui coince systématiquement (ou presque) face au Top Ten, et qui à la longue pourrait en nourrir un complexe. La régularité de l’Australien est à saluer, mais je ne vois aucun réel signe distinctif dans son jeu, aucun axe de progrès notoire qui lui permettrait de réellement flirter avec les top joueurs. C’est un sous-Sinner de 26 ans. Et qui ne deviendrait un vrai Sinner qu’en devenant un peu plus puissant et un peu plus rapide, ce qui n’est guère souhaitable pour le tennis.

    Carlitos n’est plus qu’à un match du trône. Je regrette que l’ultime rempart soit Lorenzo, car j’aurais nettement préféré qu’ils s’affrontent en finale. Ce n’est pas encore impossible, mais c’est quand même assez improbable :smile:

  13. Perse 12 novembre 2025 at 13:06

    Belle journée hier avec 2 matchs de haut niveau et serrés. Musetti a de la prestance avec cette tenue toute noire. J’ai toujours du mal esthétiquement avec son coup droit qui ressemble pas mal à celui de Kachanov avec sa prise extrême et sa longue préparation tarabiscotée mais son revers compense largement.

    De Minaur = Sous-Sinner ? Plutôt un sous-Ferrer pour moi qui manque de puissance « native » surtout en coup droit dans cette époque de jeu assez lent, où il faut déployer des quantités d’énergie monstrueuses pour faire avancer des balles qui se dégradent vite.

    Il a plus une panoplie de contreur et de « redirectionneur » plutôt que d’attaquant de fond de court et je pense qu’il s’en sortirait mieux sur surface très rapide. Il court bien derrière la balle mais il a du mal à convertir ses situations d’attaque en plus déjà d’en générer suffisamment. Il se trouve du mauvais côté de la neutralité à pouvoir « voler » quelques contres mais globalement il ne met pas suffisamment en difficulté ses adversaires dans le jeu courant et au service (même s’il tape beaucoup plus fort qu’au début de sa carrière au service).

    Les Tennis Insights fournissent pas mal d’angles différents mais ce qui ressort est que Sinner est constamment en situation d’attaque qu’il convertit très bien (Sinner en Serivce + 1 est au niveau des Karlovic et Federer de la meilleure époque). Alcaraz est le n°2 dans l’exercice et lui en plus gagne les longs rallyes et obtient le plus de « vols » (gain du point malgré des situations en défense).

    • Rubens 12 novembre 2025 at 14:05

      Ah mais tout à fait, et ce n’est précisément pas incompatible. Tu me dis que De Minaur est un sous-Ferrer, je te réponds que Sinner est un sur-Ferrer, plus puissant et délié, mais avec le même degré d’imagination et de fantaisie qui avoisine celui d’un bouton de vareuse :mrgreen: . Quand tu es plus puissant que ton adversaire, tu le prends de vitesse en donnant l’impression que c’est facile, dans le cas inverse tu vas privilégier une technique et des schémas tactiques portés sur l’agression en fond de court, sachant que tu t’offriras moins de points directs mais beaucoup plus de points par mise progressive de l’adversaire hors de position. Mais au final, Sinner est un Ferrer, ou un De Minaur, avec plus de puissance naturelle. S’il n’avait pas ses immenses qualités naturelles et si sa balle avançait un (tout petit) peu moins vite, il aurait sans doute, depuis longtemps déjà, développé un jeu à la Ferrer.

      Et c’est précisément pour cette raison, au-delà de son affaire de dopage, que le Béornide souffre – et souffrira sans doute toujours – d’un déficit de popularité lié à son jeu. Le même déficit de popularité qui a frappé en leur temps Lendl, Courier, Nadal, coupables de n’être dominants que parce qu’ils frappaient plus fort que les autres. Tu noteras au passage que la popularité de Rafa, qui est allé crescendo au fil de sa carrière, est liée à la résistance croissante que lui opposaient quelques adversaires, ce qui l’a conduit à développer un jeu plus varié, surprenant et agressif.

    • Perse 12 novembre 2025 at 15:53

      Au moins tu accordes une certaine intelligence tactique au béornide de Sexten puisque Ferrer était reconnu pour ça mrgreen).

      Dénigrer Sinner pour sa puissance supérieure, c’est faire fi de sa qualité technique du CD et Revers extrêmement bien exécutée : à la fin, c’est lui qui tape le plus fort avec la meilleure « rallye tolerance » et fiabilité.

      De Minaur a eu une formation technique autre, mais elle est certainement déficiente par rapport à celles d’Alcaraz et Sinner pour générer du punch.

      Cela dit, j’ai un peu l’impression que l’ingrédient magique de Sinner, ce n’est pas le Clostebol mais ce serait plutôt Darren Cahill dont les résultats récurrents sont véritablement extraordinaires. Il semble gérer les ressources (mentales, physiques, techniques et tactique, cohésive) exceptionnellement bien. Sinner lui rend régulièrement hommage, et son interview à un podcast il y a quelques mois donnait un aperçu assez impressionnant du personnage à la sérénité de l’homme accompli mais pas auto-satisfait.

      Mine de rien, quand on regarde les matchs jeunes de Sinner/Alcaraz par rapport à De Minaur, je trouve que l’évolution technique est plus visible chez les premiers.

      • Rubens 12 novembre 2025 at 16:43

        « Au moins tu accordes une certaine intelligence tactique au béornide de Sexten puisque Ferrer était reconnu pour ça »

        Non, pas particulièrement.

        Quand tu es capable de tenir la cadence, sur 20 frappes s’il le faut, à 190km/h, tu n’as besoin d’aucun sens tactique pour dominer un type qui te propose des balles à 180km/h. C’est très exactement de que disait Jannik lui-même au sortir de sa défaite en finale de l’US. Il tape à 190, personne ne peut soutenir la cadence et il gagne sans problème, sauf face à Alcaraz, qui lui aussi tient à 190 mais offre un jeu plus varié et imprévisible. Et c’est précisément sur ce point-là que le Béornide entendait bosser désormais.

        Je n’ai jamais eu d’admiration particulière pour les cogneurs qui dominent le tennis – de manière récurrente désormais, et depuis 30 ans – car je trouve un peu trop facile de gagner un match uniquement en tapant plus fort que l’autre. C’est un peu comme si, amateur de boxe, j’appréciais que des poids-lourds viennent boxer avec les poids-moyens pour truster les titres. Non. Et donc non à Sinner, non à Zverev, non à Fritz, non au Nadal de 19 ans, non à Courier, non à Lendl (ce qui ne m’empêche pas de porter un regard différent sur les personnes qu’ils sont, par exemple j’aimais beaucoup Courier). Quelle que soit leur gestuelle. Je mets Thiem, par exemple, dans cette catégorie, tout en trouvant son revers à une main magnifique.

        J’ai une nette préférence pour des types qui justement ne peuvent s’appuyer sur une frappe de balle plus puissante que celle des autres et sont donc obligés de développer un grand sens tactique. Ferrer est de ceux-là, tout comme Hewitt, Gillou, Nishikori, Ruud et même De Minaur. Pas plus de toucher que Sinner, mais un jeu tout en cadence proposant une guerre de position.

        Quand à l’évolution technique du Béornide, il faudra que tu m’expliques plus en détail. Je l’ai vu, à 19 ans, dominer en puissance Rafa à Roland Garros. Le Majorcain a fait parler son expérience, son sens de la contre-attaque, et surtout sa constance physique, pour remporter en 3 sets un match où il n’aurait pas été illégitime qu’il soit mené 2 sets à 0. L’Italien était simplement un jeune loup en plein apprentissage, qui n’avait pas l’habitude que la balle revienne aussi souvent et qui n’était pas encore capable de prolonger son effort aussi longtemps qu’aujourd’hui. Mais sa technique et sa puissance étaient déjà dévastatrices.

      • Perse 13 novembre 2025 at 00:35

        Tu es bien meilleur argumentateur que moi et je m’incline. Toutefois je trouve que tu banalises le fait de pouvoir tenir une telle cadence en faisant si peu de fautes et dénigre la supériorité technique d’accomplir cet exploit.

        Néanmoins, Sinner ne serait pas si performant en « Service +1″ s’il était dénué de sens tactique alors qu’il est consensuel que son service est relativement faible par rapport aux rivaux de son catégorie (Zverev, Medvedev, Fritz sont meilleurs serveurs que lui). Or il est en réalité exceptionnel sur la combinaison service, service+1.

        En fait, il me semble que plus que le Clostébol, l’ingrédient secret de Sinner est probablement Darren Cahill dont les résultats sont régulièrement exceptionnel. Sinner lui rend régulièrement hommage et un podcast d’il y a quelque mois où Cahill intervenait m’a beaucoup impressionné sur le bonhomme.

        Il semble gérer les ressources de façon optimale et bien planifiée pour améliorer ses joueurs sans qu’ils ne pètent un câble.

        Quant aux évolutions techniques, la plus évidente chez Sinner est le chantier permanent au service (« platform ou pinpoint position » étant le plus visible), l’abaissement et le raccourcissement de la préparation au revers notamment.

        Alcaraz a bien modifié son revers et son service également durant l’intersaison 2025.

        • Rubens 13 novembre 2025 at 16:59

          Je ne banalise rien du tout, tenir la cadence à 190 ce n’est certainement pas banal. Fritz envoie des souches à 190, mais il n’aime pas quand ça revient à la même vitesse. Face au Béornide, il n’a aucune chance. Et simplement j’indique où vont mes préférences.

          Je n’arrive plus à regarder du tennis féminin, car trop de choses s’y résument à des rapports de puissance. Et chaque victoire de Fritz, Sinner ou Zverev rapproche – dangereusement selon moi – le tennis masculin de son homologue féminin.

          Je ne sais pas ce qu’est la supériorité technique.

          McEnroe ne respectait pas les canons de la technique du tennis (il faisait quasiment tout avec son poignet). Idem pour Daniil Medvedev. Pourtant, tous deux ont été n°1 mondiaux.

          Le Béornide, faible au service par rapport à Zverev, Fritz ou Medvedev. Vrai (encore que pour Meddy, ce soit à nuancer). Tout comme Sampras était faible au service par rapport à ses contemporains Ivanisevic et Krajicek. Moins d’aces par match en moyenne, statistique, imparable. Mais quand tu pointes le « service +1″ (au passage j’adore :smile: ) c’est bien que la première balle du Béornide, sans lui rapporter autant d’aces que Zverev ou Fritz, n’est pas une simple mise en jeu et le met quand même en position ultra-favorable pour le coup suivant, le +1 donc. Aux aces d’Ivanisevic et Sampras, il faut ajouter les services gagnants, mais aussi les services dont le retour était tellement faible que le point était quasi-terminé. Quand Pitou terminait au filet un point où la balle de l’adversaire avait à peine réussi à franchir le filet, c’était certes un service-volée gagnant, mais c’était surtout un point où le service de Pitou avait fait 95% du taf. Il n’y avait aucun génie tactique à terminer le point au filet, en revanche il y avait à saluer la qualité du service, bien que ce ne soit pas un ace.

          Après, pour les chantiers techniques du Béornide, tu as peut-être raison. Je n’avais pas fait attention au raccourcissement de sa prépa en revers. Je me souviens bien, par contre, de ses frappes incroyablement lourdes à Roland 2020. Je ne sais pas s’il frappe plus fort qu’il y a 5 ans. Peut-être que la stabilité de son revers s’est améliorée.

          Mais comme je te l’indiquais, je ne porte guère d’attention à ce joueur, que je n’ai aucun plaisir à voir jouer. Sauf face à Carlitos, (parfois) capable de le ridiculiser en lui sortant une amortie sublime de toucher en réponse à ses missiles à 190. Version 2025 du McEnroe qui montait au filet derrière les premières balles de Lendl :mrgreen:

        • Perse 13 novembre 2025 at 17:17

          Tu illustres une différence d’approche. Disons que toi tu te réfères semble-t-il à un canon technique théoriquement correct tandis que moi, en tant qu’observateur constate le résultat avant l’outil.

          Et de ce point de vue, la technique CD/revers de Sinner est supérieure puisqu’il a à la fois la meilleure frappe et beaucoup de régularité.

          Medvedev et ses gestes biscornus crée une balle très particulière, super fusante qui gêne considérablement et qui rate peu, ça marche/marchait exceptionnellement bien. C’est donc une technique qui donne des résultats pour lui.

          Tu me trolles un peu quant au service de Sampras qui lui n’était pas considéré comme à améliorer au contraire de celui de Sinner.

          Son dernier match contre Zverev illustre bien la force mentale et les variations qu’il a au service : c’est de la véritable intelligence tactique.

  14. Rubens 13 novembre 2025 at 17:04

    Et ô surprise, De Minaur vient de battre Fritz. Si Carlitos voulait bien qualifier Musetti en perdant contre lui, tout serait parfait :smile:

  15. Nathan 13 novembre 2025 at 21:04

    J’ai compris pourquoi je n’aimais pas voir Sinner évoluer.

    Outre l’aspect technique de son jeu passablement fade et triste qui peut se résumer à « vite vite / fort fort » à 99 % du temps, ce qui au bout d’un quart d’heure génère un ennui qui ne se dissipe que quand il est opposé à un joueur inventif, créatif, surprenant parce que là il y a au moins l’intérêt d’une opposition de style.

    Soyons clair, le jeu de Sinner est très difficile à maîtriser. C’est évident. Mais je me moque que ce soit difficile à maîtriser. Ce n’est pas ça qui compte dans le plaisir à regarder un joueur évoluer, au moins pour moi. Encore que, soit dit en passant, à ce compte-là, un jeu tout en variété est encore plus difficile à maîtriser que le toujours identique du jeu de plus en plus « vite vite /fort fort ».

    Un jeu triste parce qu’au fond il n’y a plus de jeu, plus de gratuité, plus de surprise, plus d’étonnement. Il n’y a plus que de la certitude. Avec Sinner, il y a un joueur taciturne qui travaille obsessionnellement pour la mettre de plus en plus vite et de plus en plus fort, sans sourire, sans fantaisie, sans distance, sans humour.

    A l’image de sa petite entreprise, petits pois tout en blanc, maintenant tout en bleu azura (couleur bien réfléchie pour faire oublier la Coupe Davis et un patriotisme mollasson, c’est un malin le Cahill !) pour bien montrer à tout le monde que l’équipe est soudée à la vite à la mort (je dirai au licenciement et à la réintégration), avec derrière, bien cachée, l’armée de l’ombre des médecins, des juristes et des communicants, équipe qui se lève comme un seul homme le poing serré et tendu parce qu’ils ont bien appris la leçon de Paris quand le Béornide, après avoir breaké un Shelton sans inspiration et sans cerveau, leur reprochait de ne pas applaudir à pareil exploit. Mais si, c’est vrai ! Il faut applaudir et se lever quand l’enfant prodige breake ! En toute simplicité.

    Il n’y a pas plus de joie et d’humour dans cette équipe que dans le jeu proposé. Et le pire dans cet épisode significatif, c’est que Cahill a reconnu « son erreur » ! Il faut savoir embrasser la main qui vous nourrit. C’est plus une équipe, c’est une entreprise du CAC 40 avec sa « Charte Ethique » de pacotille comme les entreprises du CAC 40 excellent à en faire.

    Je suis excessif. Certes. Mais je suis persuadé que Sinner sera le fossoyeur du tennis, tout au moins de celui que j’aime.

    • Rubens 13 novembre 2025 at 23:40

      Je cosigne :smile:

      Une précision, je ne connaissais pas l’anecdote de Cahill se faisant taper sur les doigts parce qu’il ne se lève pas en hurlant pour célébrer un break. Dans le clan Sinner, même les émotions semblent donc se monnayer :smile: Tout ceci est à peu près aussi spontané qu’un Macron débarquant au Salon de l’agriculture.

      Une remarque : Nathan, à une opposition de style entre Carlitos et le Béornide, je préfère encore une opposition de style entre deux créatifs comme Carlitos et Shelton. Leur duel de Roland cette année était juste jouissif (car oui, Ben est un créatif à côté du Béornide).

      Et un constat pour finir : dans les années 80, les réseaux sociaux n’existaient pas. Mais je suis frappé par le parallélisme entre ce que tu écris de Sinner et ce que beaucoup auraient aimé pouvoir écrire à propos de Lendl. On pourrait prendre ton texte et le copier-coller en remplaçant juste le nom de Sinner par celui de Lendl, on obtiendrait sans doute le même texte que celui qu’Antoine écrivait dans son coin pour juguler le traumatisme qu’était pour lui la domination du croquemort d’Ostrava. Avec une nuance évidemment sur la nationalité, circonstance aggravante pour le riant tchèque dans un contexte de guerre froide, alors que concernant Jannik on ne lui reprochera pas d’être Italien mais plutôt de ne pas l’être un peu plus :mrgreen:

      Le personnage commence en tout cas à m’intéresser. Il faudrait voir s’il est amateur de Mucha, de golf et de musiques militaires et s’il a des bergers allemands chez lui, et là je commencerai réellement à croire à la réincarnation :mrgreen:

      • Rubens 13 novembre 2025 at 23:42

        Et pardon Perse pour ce post franchement caustique. Mais je dois avouer que ce cher Béornide suscite mes instincts les plus bas :smile:

      • Nathan 14 novembre 2025 at 00:35

        Je pensais à Lendl aussi en faisant ce commentaire. Mais je crains (pour le tennis) que Sinner soit beaucoup mais beaucoup plus fort que Lendl.

        Le tennis, c’est un résultat, bien sûr, forcément. Mais c’est aussi la manière d’obtenir ce résultat. Et c’est enfin, même si le mot est un peu inadéquat pour parler du sport, une certaine forme de charisme, ou plus exactement d’aura ou d’imaginaire qu’il peut susciter.

        Ce qui me gêne particulièrement chez ce joueur, c’est l’aboutissement à outrance d’une forme de professionnalisation monomaniaque du jeu. Un schéma développé et peaufiné ad libitum parce que particulièrement efficace.

        Perse dirait que cette monomanie est géniale et particulièrement difficile à réaliser avec cette constance. Il a raison. Il faut avoir la force, le coup d’oeil, le réflexe, la rapidité.

        Mais quel appauvrissement du jeu ! J’ai regardé en diagonale Alcaraz ce soir, c’est le jour et la nuit. Les trajectoires variables, la caresse et la violence, les montées en rythme, les fautes nombreuses aussi, tout est surprenant.

        Chez Sinner la surprise est la même. Elle est irrésistible. Mais c’est la même. Alors ce n’est plus une surprise. Le tennis monomaniaque de la certitude. Voilà.

        • Perse 14 novembre 2025 at 13:02

          Toujours le charisme, bonne veste double. A titre personnel, tout ce qui est hispanique me suscite une allergie et du mépris. Loin de le clamer sur tous les toits, je le mets en veilleuse sachant pertinemment qu’il n’y a rien de rationnel à argumenter là-dessus.

          Mais de charisme à Alcaraz, je n’en vois aucun, et puis il n’a aucune allure et prestance (il est même très moche de gueule). Mais ce n’est pas le sujet et un terrain atrabilaire. En revanche, joueur de tennis extraordinaire et divertissant mais apôtre du beau jeu quand on a le coup droit le plus explosif du circuit, je pourrais troller là-dessus aussi.

        • Nathan 14 novembre 2025 at 16:04

          « Il n’y a que les passions qui puissent élever l’âme aux grandes choses ». Je sens, Perse, que l’avenir te réserve de grandes choses ;-)

        • Rubens 14 novembre 2025 at 16:59

          Un sens inné de l’auto-exégèse. Sans une once d’ironie, bravo Perse. Tu te réponds à toi-même. Mais passionné, ça oui c’est clair !!!!!

  16. Rubens 14 novembre 2025 at 00:18

    Bon, Carlitos a remis les pendules à l’heure. Ca me va encore à condition qu’il gagne la finale, ce qui est loin d’être fait.

    Il lui reste une petite chance à Shelton, pour rallier les demis ?

  17. Rubens 14 novembre 2025 at 13:16

    Perse, je te réponds (un peu) plus sérieusement.

    « Tu illustres une différence d’approche. Disons que toi tu te réfères semble-t-il à un canon technique théoriquement correct tandis que moi, en tant qu’observateur constate le résultat avant l’outil. »

    Je vais te faire une réponse, que tu trouveras peut-être hors sujet. Il existe en effet un « canon » technique minimal dans l’apprentissage du tennis, qui repose sur deux piliers : d’une part être toujours placé à la même distance de la balle qui arrive, et d’autre part utiliser l’ensemble de ton corps – et pas seulement ton bras – au moment de la frappe, afin de ne pas te bousiller l’épaule et de générer plus de puissance. Le reste, la cinétique, le transfert du poids du corps, les choix de prendre la balle montante pour mieux retourner la puissance adverse ou au contraire la prendre descendante pour te laisser plus de temps d’évaluation de la trajectoire, tout cela te sera enseigné différemment selon l’entraineur, et surtout dépendra de ton poids, de ta taille, de ta vitesse d’exécution, de ton « tempérament » stratégique, etc. Bref, ce sera différent d’un joueur à l’autre.

    Ce « canon » est-il une référence ? Oui, dans la mesure où c’est la base de l’apprentissage de la technique du tennis. Mais non, quand tu constates (et c’était mon propos d’un post précédent) que deux joueurs s’écartant résolument de cette technique académique n’en ont pas moins dominé le tennis. Chacun, avec des caractéristiques biomécaniques qui lui sont propres, ingurgite à sa manière la technique élémentaire du tennis, et les meilleurs joueurs (et joueuses) du monde, dotés au départ de qualités naturelles très supérieures à la moyenne, sont aussi ceux qui savent les optimiser. Sans pour autant que les choix techniques de l’un soient reproductibles chez un autre. Federer n’aurait jamais réussi dans le tennis s’il avait essayé de jouer comme Nadal, et l’inverse est vrai aussi.

    Serena Williams, j’ai toujours trouvé sa technique simple et dépouillée, et même franchement scolaire. Elle m’a donné l’impression, dès ses débuts, de « réciter » des gammes techniques sans une once d’inspiration et de créativité. Mais d’une part, c’est LA raison principale qui explique les plusieurs Grands Chelems qu’elle a remportés en étant en surpoids et/ou dans une forme physique précaire, car l’avantage d’une technique simple c’est qu’on la récupère très rapidement, même après une longue pause. Et d’autre part, cette technique que je qualifie de « rudimentaire » ne l’a pas empêchée de remporter 23 couronnes majeures.

    C’est pour cette raison que je te disais que ne vois pas de comparaison technique possible, et donc pas non plus de « supériorité technique » d’un joueur à l’autre.

    Le Béornide, qui par ailleurs est bien plus respectueux des « canons » techniques du tennis que ne le sont Mac, Meddy ou Serena, n’est pas meilleur « techniquement » que les autres. Il brille par sa capacité à faire avancer la balle à une vitesse hallucinante et à réagir quand la balle revient à la même vitesse, autrement dit il est capable de soutenir la cadence qu’il impose lui-même à l’échange.

    Mais si un jour un joueur débarque sur le circuit en faisant avancer la balle à 200, ce ne sera pas en raison d’une technique supérieure à celle de Jannik, mais en raison de ses propres capacités de coordination, de vitesse et d’anticipation. Et Jannik, ce jour-là, sera totalement démuni et subira ce qu’il fait subir aujourd’hui à Zverev ou Fritz. Carlitos, par contre, également dominé en puissance, aura des choses à répondre.

    • Perse 14 novembre 2025 at 17:08

      Carlitos n’est pas dominé en puissance du fond et son coup droit est le plus explosif du circuit.

      Il peut faire plus de chose mais est moins régulier que la carotte alpine. ET c’est vrai, il a une magie comme seule Federer ou McEnroe l’ont eu pour sortir des coups d’ailleurs dans les moments difficiles.

      Mais Sinner n’en est pas démuni, le jeu qu’il réalise pour débreaker au dernier set sur le gong à RG cette année est goatesque aussi tout comme par exemple la remise à 6-5 15A (Alcaraz a sa revanche à 30A avec une défense hallucinante vue du stade).

  18. Nathan 15 novembre 2025 at 16:36

    Très belle résistance de l’Australien. Quel dommage qu’il n’ait pas plus de puissance ! Il va falloir que les bleus azzura se lèvent le poing serré.

  19. Rubens 16 novembre 2025 at 12:50

    Bon, place à la grande finale. Il s’est passé des choses cette semaine, mais rien de nature à empêcher nos duettistes de se retrouver à la fin.

    Je sens que certains vont vivre un ascenseur émotionnel. Je suis évidemment pour Carlitos mais bon, une victoire du Béornide ne me mettra pas non plus en PLS :mrgreen:

    • Nathan 16 novembre 2025 at 15:53

      Alcaraz arrivera-t-il à faire ce qu’il a fait à l’US Open, cette lente mais inexorable progression de la qualité de son jeu jusqu’à l’acmé de la finale ? J’en doute. Ce n’est pas sa surface et ce n’est pas son jardin qui appartiendra tout entier à la foule italienne. Il faudrait qu’il produise pendant deux ou trois sets la qualité exceptionnelle du 1er set qu’il réalisa hier contre F2A. Hier je pensais d’ailleurs à ce que disait je ne sais plus qui, le nom m’échappe, quand il écrivait que Borg mettait la balle où il fallait la mettre alors que McEnroe la mettait là où on ne pensait pas qu’il fût possible de la mettre. S’il veut avoir une chance de l’emporter, Carlito devrait réfléchir à la tactique autrefois pratiquée par Federer contre Nadal sur terre battue à Rome dans le dernier set. Jouer le plus fort possible sur l’homme pour se créer des occasions de le déborder. C’est à dire pratiquer l’inverse de la tactique hier de de Minaur (mais de Minaur n’avait pas d’autre choix vu son déficit de puissance). Jouer le plus fort possible droit sur Sinner car l’Italien n’est jamais meilleur qua quand il doit faire quelques grandes enjambées rapides pour frapper la balle. Cela étant, Federer a perdu à Rome… mais de si peu ! Voilà ma tactique. Demain je deviens coach !

  20. Rubens 16 novembre 2025 at 21:31

    Eh bien BRAVO au Béornide. Il l’a mérité.

    Carlitos, il faudra que tu m’expliques pour tes montées à contretemps. C’était vraiment calamiteux :smile:

    • Bapt 16 novembre 2025 at 22:29

      Il est possible que ces montées hasardeuses en fin de second set aient été dues à des problèmes physiques.
      Sans parler du fait qu’Alcaraz avait tendance à perdre les rallyes.

      Une grosse intensité de match dans tous les cas de figure.

  21. Perse 16 novembre 2025 at 21:48

    Pas vu le match mais ça a eu l’air d’être un thriller et Sinner a du sang-froid.

    Au vu des stats brutes, Sinner a servi à 55% de premières, ce qui est similaire à l’US Open mais avec une grosse vitesse moyenne et probablement des risques nettement supérieurs se manifestant par bcp de DF (inhabituel chez lui mais certainement arbitré).

    L’ATP attribue un « return performance » de 187 vs 104 en faveur de Sinner qui a été décisif puisqu’il a gagné ses 2 opportunités de break mais Alcaraz a contraint Sinner a plus servir (78 pts vs 72).

    Globalement, cette fois-ci Alcaraz n’a pas gagné les points importants.

    Quelque part, ce match serait un « microcosme » (dédicace à la vidéo Tennis TV de la finale du Masters 96 expliquant que la balle de match résume l’ensemble parfaitement) de la confrontation entre les deux avec le résultat le plus probable : point-par-point, Sinner est légèrement devant Alcaraz, il ne gagnait pas les tie-break ni les points décisifs à hauteur de sa performance usuelle au cours de la dizaine de derniers matchs.

    La chose surprenante néanmoins est la nette supériorité sur les longs rallyes de l’Italien cette fois-ci (lié au strap peut-être ?). Ce n’est pas conforme à la réputation et au style des 2 dans leurs confrontations.

    Bref, les deux se tiennent dans un mouchoir de poche mais Sinner a le plus de marge à l’égard du circuit. On est dans la situation de Federer en 2005 avec un Sinner moins « chatteux » (Sinner « devrait » avoir 1 GC de plus pour l’ensemble de son oeuvre contre Alcaraz).

  22. Rubens 16 novembre 2025 at 22:16

    Je crois que j’ai eu ma dose pour le moment :mrgreen: Je prends un peu de repos.

    • Perse 16 novembre 2025 at 22:26

      Profite bien, ce sont les fêtes ! Alcaraz va encore donner une semaine de plaisir en CD.

    • Perse 16 novembre 2025 at 22:35

      Les highlights sont déjà publiés : Sur les 3 lobs frappés par Sinner, 2 ont eu lieu dans le tie-break et ils ne sont vraiment pas moches!

  23. Nathan 17 novembre 2025 at 19:40

    Pas vu le match non plus. La famille a ses raisons que le tennis ne doit pas méconnaître.

    Alors je me suis penché sur les meilleurs sites de statistiques de tennis pour éviter d’avoir à subir les commentaires animés de passions partisanes délétères, passions dont il faut toujours se méfier, et pouvoir parler de ce match au sommet avec l’objectivité de la chose mathématique qui convient.

    Qu’ai-je donc vu de « significativement» objectif, comme aiment à dire les statisticiens ?

    MTO Alcaraz : 1 (suspension pour massage et strapping de la cuisse)
    MTO Sinner : 0

    Donc le n°1 blessé s’est incliné devant le n°2 en pleine forme par le score serré de 7/6 7/5.

    C’est indubitablement une excellente performance du n°1 puisque blessé, dans un indoor qui ne lui est pas favorable, seul devant une foule partisane, il a su néanmoins soutenir la comparaison. On retiendra en plus que le massage de la cuisse par le kiné s’est faite sans crème revitalisante au clostebol, substance définitivement proscrite depuis une affaire célèbre sur laquelle nous ne reviendrons pas.

    On notera aussi la déclaration d’après match du n°1, modèle de fair play indépassable : « Non, cette blessure ne m’a pas gêné », « Oui, j’aime jouer devant un public qui ne me soutient pas », « Non, l’indoor n’est pas une condition défavorable pour mon tennis ». Quelle élégance ! Et tout cela avec le sourire ! D’ailleurs, Carlitos souriait pour deux, tellement, lui, était satisfait de sa prestation.

    C’est vrai, Carlos n’est pas « chatteux », mais sa combativité et son fair-play sans égal font qu’il « mérite » pleinement son titre de n°1 mondial.

    Et maintenant place à la Coupe Davis pour voir évoluer nos deux compères… pardon pour voir évoluer l’Espagnol pourtant diminué, puisque le champion italien préfère rejoindre « The Firm » – dite la « The DC Firm » pour les connaisseurs (« The Daren Cahill Firm » pour les néophytes) – et ainsi mieux préparer avec tous ses collaborateurs, le poing levé et toujours debouts, le Grand Chelem Calendaire, le seul challenge qui convienne à un si humble champion…

    • Rubens 17 novembre 2025 at 20:26

      Nathan, je t’ai chauffé la place, mais je ne suis plus en mesure de véritablement discuter : j’ai été terrassé par la salve de vendredi :mrgreen:

      Ceci étant, je précise avoir vu des bribes de ce match en direct. Carlitos est fair-play en effet de ne pas s’abriter derrière sa blessure, mais les choses se sont passées exactement comme il l’a dit en conférence de presse. La douleur était toute relative et ne l’a pas empêché de se mouvoir correctement. Par contre, il y a du boulot sur la volée. Ses montées à contretemps étaient culottées, mais il a eu à plusieurs reprises le point dans la raquette. Le problème, c’était clairement la finition : il n’a pas été foutu d’en claquer une, et il remettait l’adversaire dans le jeu. C’est comme ça justement qu’il s’est pris des lobs. Carlitos, la volée, c’est pour finir le point, sauf quand tu es à l’échauffement :smile:

      • Nathan 17 novembre 2025 at 22:42

        Oui, je comprends… théoriquement, ça doit passer à l’adolescence ;-)

        Honnêtement, je n’ai pas pu voir le match mais j’imagine, à ce niveau, que quand il y a grain dans les roulements, tu n’es plus à 100 % sauf quand tu t’appelles Djoko, que tu as 15 ans de métier et que tu joues pas un Italien qui t’envoie des mines.
        Carlos a-t-il tenté de jouer fort sur l’homme ? Finalement c’est ce qu’a fait Zverev à un moment sur Sinner, cela lui a plutôt réussi sauf que l’Italien qui a, en ce moment le f… bordé de nouilles, a fait des aces sur toutes les balles de break de Zverev. Mais bon, je pense que c’était la bonne tactique.

        • Perse 18 novembre 2025 at 01:00

          La plupart des échanges montrés dans le résumé montrent une bataille du centre à son paroxysme (comme le Zverev-Djokovic de 2018) où ça tapait le plus fort sans donner d’angle et c’est surtout Sinner qui la pratiquait : on le voit souvent mettre des missiles au centre plutôt qu’ouvrir le court.

          Pas mal de slice pratiqués par Alcaraz aussi où au contraire Sinner mettait plus d’angle.

          Mais les 13min de jeu montrés sur Eurosport montrent un niveau tout simplement monstrueux quoi qu’il en soit.

        • Montagne 18 novembre 2025 at 15:40

          Je ne suis pas sûr que mettre des aces sur balle de break relève du fion (car je pense que c’est de ça qu’il s’agit quand tu écris f…)

  24. Rubens 19 novembre 2025 at 13:11

    Bon, j’interromps ma petite pause, mais franchement Corentin le mérite :smile:

    Magnifique plantage en direct. Vraiment. Est-il à blâmer pour autant ?

    Je rappelle rapidement la légende du serpent et l’oiseau : le serpent supplie l’oiseau de le porter jusqu’à une terre lointaine. L’oiseau accepte, non sans rappeler au serpent que s’il le pique ils tomberont tous les deux. Le serpent jure les yeux dans les yeux de ne pas le piquer. Les voila partis. Sauf que rapidement, le serpent ne résiste pas à la tentation et pique sa monture. Alors qu’ils tombent, l’oiseau demande au serpent pourquoi il a fait ça, ils vont mourir tous les deux. Le serpent répond « Tu savais que j’étais un serpent ».

    Franchement Paulo, en prenant Corentin, tu savais qu’il était Corentin, et donc susceptible de se ridiculiser tout seul, et tu savais aussi que si cela arrivait il serait incapable de se remobiliser derrière. Tu n’avais vraiment personne d’autre à mettre à la place ?

    • Colin 19 novembre 2025 at 13:25

      Ah c’est bizarre moi je la connais avec une grenouille et un scorpion, et la traversée d’une rivière.

  25. Rubens 28 novembre 2025 at 12:30

    Article intéressant sur Eurosport : https://www.eurosport.fr/tennis/

    Intéressant, mais je ne souscris pas tout à fait au propos.

    D’une part, je suis quelque peu dubitatif devant cette vague d’anciens joueurs qui n’ont absolument aucun horizon hors du tennis, et qui n’envisagent pas le début d’une vie professionnelle qui s’écarterait un tant soit peu de cet univers. Mais ça c’est un jugement personnel, chacun a la retraite qu’il veut !

    D’autre part, l’article semble trouver ça absolument génial par nature que d’anciens joueurs se consacrent à la transmission de leur savoir. Il y a juste un filtre que je serais tenté d’ajouter : le fait d’avoir été un grand joueur, un champion, pendant de longues années ou non, ne signifie absolument pas qu’on sera capable de transmettre. Et les exemples d’anciens joueurs s’étant totalement vautrés avec leurs poulains sont légion. Les explications sont multiples, mais la plus récurrente est qu’ils essaient, consciemment ou non, de les faire jouer exactement comme eux-mêmes jouaient. Je ne suis pas sûr que Sampras serait capable d’apporter grand chose à un Casper Ruud par exemple, indépendamment de ses capacités pédagogiques.

    Et enfin, je m’interroge sur le périmètre d’intervention de ces anciens joueurs. S’agit-il d’être l’entraineur, l’agent, le chaperon, le chargé de com, le masseur, le préparateur physique ? En écoutant un vieux podcast de Gillou, j’avais beaucoup aimé sa description des aventures à l’étranger, alors qu’il avait 19 ans et que la filière fédérale déjà mobilisée pour ses collègues encore mineurs ne pouvait dépêcher quelqu’un pour l’accompagner. Gillou en a gardé une capacité à être autonome dans sa vie quotidienne sur le circuit que ses collègues générationnels n’ont peut-être pas eue.

    Une carrière aboutie est une carrière où le joueur fait ses choix en conscience et fait appel à différents moments aux compétences qu’il estime nécessaires. Personne d’autre que lui n’a à faire ces choix à sa place.

    • Perse 30 novembre 2025 at 11:41

      ça sent un peu l’article de RP et de commande.

      Cette aristocratie des joueurs dans le monde du tennis français ne date pas d’hier et je ne crois pas que ce soit particulièrement efficace.

      Je pointe en particulier les rôles de directeurs de tournoi : pourquoi le M1000 et RG sont-ils obligatoirement chapeautés par d’ex-champions ? Ont-ils réellement les compétences?

      Il semble que du point de vue commercial, expérientiel et hospitalier, l’AO soit devenue la référence, et son directeur Craig Tiley a effectivement tenter une carrière pro mais a rapidement bifurqué vers des fonctions de dirigeants et de management d’équipes sportives. Est-ce que Cédric Pioline a un parcours prouvé dans de tels responsabilités ? Pas vraiment…

      En revanche, je ferai un vrai distinguo entre les initiatives de Tsonga, et l’intégration déjà effective de Cornet et Gasquet de l’autre côté.
      Tsonga se mobilise, risque une partie de son argent et réunit des ressources concrètes hors du giron fédéral pour créer des infrastructures. Effectivement dans l’esprit des académies espagnoles comme Nadal l’a fait.

      La cellule expert a effectivement des relents de rentes de situations pour ces aristocrates de la balle jaunes.

      On peut discuter du bilan d’Ivan Ljubijic mais le fond de la démarche m’avait semblé pertinent à l’époque, divergent de 2 tares bien françaises au sein des élites : notre nombrilisme et le copinage. Ljubicic a fait partie de l’équipe de Fed « ressuscité » 2017, et sa propre carrière de joueur avec une gestion de ressources nettement plus faibles montrait des compétences indéniables.

      @Rubens, ton expérience de pensée en utilisant Sampras n’est pas la plus efficace sachant que Sampras a toujours assumé et revendiqué que l’on lui laisse la paix et qu’il n’avait aucune volonté prosélyte de « transmettre » en parlant de son expérience et de son exemple. Il n’est ni dans cette démarche ni dans ces discours.

      Cela aurait été plus pertinent de parler de l’absence de résultats probants des collaborations d’André Agassi avec des joueurs de grands statut (Dimitrov ou Rune).

      • Rubens 30 novembre 2025 at 14:07

        Perse, mon exemple de Sampras était précisément une expérience de pensée. Dans la mesure où sa stratégie était de s’ouvrir les angles pour décocher depuis les bords latéraux des flèches définitives, je l’imaginais mal coacher un Casper Ruud qui gagne le point par étranglement progressif. Mais je ne perdais pas de vue que Pitou n’a jamais manifesté le souhait d’entrainer qui que ce soit, ni même de revenir mettre un pied dans le tennis de haut niveau.

        • Perse 1 décembre 2025 at 15:44

          Je t’avoue mon scepticisme à l’égard de cette expérience de pensée, gratuite et vraiment pas significative. Ce n’est même pas un « what if » ou un « il aurait dû ».

          Quant à la stratégie générale de jeu, et avec la lecture de « A champion’s mind », j’ai plus l’impression que Sampras appréciait subjuger l’adversaire sur son relatif point fort. C’est en tout cas ses regrets sur certains points décisifs joués contre Agassi : ne pas lui avoir servi sur son coup fort pour le lui la mettre.

  26. Rubens 28 novembre 2025 at 15:27

    C’est à Marc Rosset, je crois, que l’on doit une maxime célèbre (qui date de la finale de CD de 2014) : « LA FFT est un peu l’ANPE du tennis français ». Tu as tout bon Marc. Allez, pour la forme, je corrige un petit point, ce n’est plus l’ANPE, c’est désormais France Travail :mrgreen:

  27. Nathan 29 novembre 2025 at 16:28

    « Je préfère être moi‐même sur le terrain et être une personne relativement correcte dans la vie, plutôt que l’inverse » aurait dit Medvedev.

    Cette phase est hilarante. Mais pas sûr qu’il l’ait formulée au 2ème degré. Ce qui deviendrait alors vertigineux d’un point de vue métaphysique.

  28. Rubens 30 novembre 2025 at 15:14

    Quelques exemples d’entraineurs de haut niveau n’ayant jamais eu le moindre point ATP : Bob Brett, Nick Bollettieri, Rick Macci, Sven Groeneveld, Craig O’Shannessy, Georges Deniau, Toni Nadal, Patrick Mouratoglou. Ce qui prouve bien que l’expérience du haut niveau en tant que joueur n’est pas un passage obligé pour devenir un grand entraineur.

    • Guillaume 2 décembre 2025 at 19:37

      « Bob Brett, Nick Bollettieri, Rick Macci, Sven Groeneveld, Craig O’Shannessy, Georges Deniau, Toni Nadal, Patrick Mouratoglou »

      Y’avait un cherchez l’intrus là-dedans ? :smile:

  29. Rubens 1 décembre 2025 at 23:15

    Nathan, trop forte la citation de Medvedev. Je tiens d’ailleurs à te saluer, en dehors des tauliers qui passent de temps en temps tu es bien le seul à intervenir encore régulièrement ici.

    Le problème, c’est que tout cela a une limite. La baisse de commentaires de ce forum depuis la retraite de Roger est juste sidérante. Presque plus personne ne vient ici, nous sommes les derniers.

    Et là, tout de suite, je fatigue. Peut-être ne sais-je pas me tenir sur un forum, peut-être que je suis un père-la-terreur, peut-être mes tunnels sont-ils trop longs. J’encaisse sans problème qu’une de mes digressions sur Sampras soit gratuite, dépourvue de toute pertinence, nulle et non avenue. Tout cela n’est pas plus grave, après tout, que de m’être exprimé sans avoir été capable de lire 30 pages en Anglais qui m’auraient pourtant apporté la Lumière. Le problème, c’est qu’il n’y a plus que Perse et toi ici, et dans ce contexte les météorites de Perse ne passent pas inaperçu.

    Toujours est-il que pour papoter tennis je suis un peu en manque ici. Je rebondissais sur un article d’Eurosport évoquant les anciennes gloires du tennis français allant au chevet des jeunes. Mais quand je vois que la dernière finale de Roland, qui a été absolument monumentale, ne suscite que quelques commentaires ici, c’est que la formule de ce forum a atteint une limite. Peut-être que les Golgoths ont tué l’intérêt de leur sport en prenant leur retraite, peut-être le tennis est-il tout simplement en voie d’anonymisation.

    Bref, je vais chercher ailleurs, une autre formule, un « lieu » où ça vit encore. Je ne sais pas s’il en existe en langue française. J’aime beaucoup discuter et répondre au sujet du tennis, et 15-Love n’est manifestement pas – plus – le lieu pour le faire. Colin, Guillaume, mes amitiés et remerciements pour tous les merveilleux échanges que nous avons eus. Mais je suis désormais à l’affût de vos nouvelles propositions si vous en avez.

    • Nathan 4 décembre 2025 at 15:34

      Franchement ce serait dommage. Si, si, tu sais très bien te tenir. Et lorqu’un jour, je t’avais agressé – par erreur et par stupidité d’ailleurs parce que je soupçonnais à l’époque quelqu’un d’utiliser plusieurs pseudos, ce qui m’énervait – tu ne m’en avais jamais tenu rigueur. Et c’était très bien. Franchement j’apprécie tes commentaires, même si je ne suis pas toujours d’accord, mais ça, ce n’est pas un problème.

      C’est dommage ce manque de commentaires car je pense qu’une mutation est en cours dans le monde professionnel tennistique et que nous avons actuellement une opposition très intéressante au plus haut niveau. Maintenant, il faut arrêter d’être dans l’instantanéité des sites qui gavent de fausses images les gens avec des polémiques sans intérêt pour susciter du clic et où l’information débile chasse une autre information débile.

      Le problème aussi aujourd’hui est que les gens ne savent plus faire la différence entre la saine polémique et le trollage. Si l’on approche de la polémique pour mieux préciser son point de vue, pour le plaisir de discourir, tout de suite c’est la police de l’empire du Bien qui s’abat sur vous. Et ça devient pesant. Le monde de la nuance à disparu ici comme ailleurs peut-être.

      Bon ceci dit, cela reste tout de même de bonne tenue ici, même s’il n’y a plus grand monde.

      • Perse 4 décembre 2025 at 19:51

        C’est moi qui suis beaucoup trop âpre et rapeux mais a contrario, je suis peu susceptible !

        Histoire de polémiquer hors du forum. Que pensez-vous de la collaboration entre Service-Volée et Eurosport ? Pour ma part, c’est très mitigé, je trouve que si la production est pas mal, le contenu lui est profondément bateau et sans valeur ajoutée particulière. Cela reste à l’écume des choses et il n’y a rien vraiment pertinent et enrichissant qui en ressort, surtout sur les aspects tactiques et techniques.

        Après peut-être que c’est la loi des nombres, mais globalement je trouve que les ressources en langue anglaise sont plus nombreuses et que le standard de qualité dépasse régulièrement les contenus français.

        Du point de vue éditorial et journalistique, en français, il n’y a guère que les Grands Récits d’Eurosport ou l’Equipe Explore qui proposent des contenus véritablement intenses, riches, bien écrits et instructifs.

  30. Guillaume 2 décembre 2025 at 19:34

    Je crois avoir déjà donné mon opinion là-dessus mais les blogs et forums ont été torpillés par les réseaux sociaux. L’actualité, la réaction, l’instantanéité sont là-bas. Tous les sites web dits « 2.0″, soit vivotent (format blogs), soit ont fermé leurs sections commentaires (sites webs, cf Eurosport). J’en avais 2-3 que je suivais aussi (feu Tennis defenders), il n’y a plus personne là-bas non plus. Maintenant c’est soit Youtube pour consommer de la vidéo (et il y a de bonnes propositions, mais l’interaction est plus compliquée), soit Twitter pour les premières mains (joueurs, coachs, insiders du circuit), soit Twitch et autres supports audio/visio ouvrant un minimum le micro. Mais le format forum est has been, oui, surtout qu’il présuppose d’aimer la lecture alors que toutes les études indiquent que plus personne n’ouvre un bouquin :mrgreen:

    Sur un plan plus personnel, j’avoue être aussi en train de décrocher du tennis. J’aimais les confrontations de styles, et ce spectre de différenciation n’en finit pas de se réduire : plus de serveurs-volleyeurs, plus de crocos, plus de revers à une main, plus de ce que j’appelle petits tambouilleurs et « manieurs de balles », pas tant de gauchers que ça non plus, quasiment plus de modèles de poche, si on veut bien pas tant de servebots que ça pour la prolifération qu’on nous annonçait il y a 10 ans (or le servebot apporte un truc, appelez-ça loterie si vous voulez, qui m’a fait apprécier le Mpetshi – Fritz de Wim, par exemple)… La standardisation de l’élite est affolante. Trop pour moi. Quand en plus Dimitrov, Monf, Manna et quelques autres très vieux auront arrêté, on sera vraiment coincés entre machines lance-balles et machines contreuses interchangeables. Yipeeee…. C’est simple, quand je parcours le Top 100 je ne vois que 2 joueurs m’enthousiasmant réellement : Carlos, et heureusement qu’il joue la gagne dans les grands tournois car sans lui j’aurais déjà décroché, l’autre étant… Corentin Moutet. Et oui. Il a une main fabuleuse et… il s’en sert (tacle à Djoko qui attend d’avoir 49 ans et d’être dominé dans les droites-gauches pour se rappeler qu’il savait faire plein de trucs à ses débuts). Mais à 1,75 m et sans puissance, un Moutet ne peut que regarder passer les trains d’armement lourd. Allez, je monterai généreusement à 3 joueurs que j’aime voir jouer en donnant des demi-points à Tsitsipas et Musetti quand ils évoluent sur terre battue (et encore, Stef 2025 faisait plus de peine qu’autre chose). Après pour le reste… La cousinade c’est rigolo, ça fait une-belle-histoâre à raconter m’enfin le jeu du Vacherot, ça envoie pas du rêve… Pas plus que Sinner la brutasse ou Zverev le limeur.

    C’est drôle parce que ça me fait penser à certains posts du Homard lus à l’occasion. Plus je me mets à jouer au tennis, plus ça me fait m’intéresser au terrain, rien qu’au terrain… et plus je décroche du top niveau. Alors que je me prends à regarder avec intérêt les troisièmes série qui postent leurs matchs sur les RS :lol:

  31. Guillaume 2 décembre 2025 at 20:13

    Je note d’ailleurs que les anglo-saxons se sont pas mal emparés de la technique pour trouver d’autres sujets permettant de continuer à causer tennis, ce que la sphère française, pro ou non, fait très peu. L’analyse des schémas de jeu, l’explication technico-tactique de la palette d’un joueur, du déroulé d’un match, d’un h2h… est peu investiguée en France.

    • Nathan 4 décembre 2025 at 15:53

      Simon disait la même chose, je ne sais plus où. Il disait que cette dimension tactique était très peu présente dans les médias du fait même que les joueurs ne souhaitaient surtout pas communiquer, pour des raisons évidentes, sur cet aspect des choses. Dès lors, les commentaires dans les medias divers et variés préféraient se cantonner dans le simplisme psychologique : « il gagne parce qu’il en veut plus, parce qu’il travaille plus, etc. ».

  32. Sam 4 décembre 2025 at 17:09

    Le Homard lit et forcément, plussoie.

    Pire, je me demande finalement si c’est le tennis qui m’intéresse ou bien le R1M. Donc l’ascension plafonnée de Musetti, la dégringolade tragique de Tsi, le crépuscule de Grigor, ce genre de trucs.

    Les résultats à proprement parler, en GC notamment, comment dire ? Suis totalement indifférent à Sinner et Carlito….

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