Australian Open 2012, Chapter V : Aux antipodes du classement

By  | 23 janvier 2012 | Filed under: Actualité

Alors voilà, c’est parti, le « tournoi pour la gagne » (vs le « tournoi pour le sport ») va enfin pouvoir commencer… A moins qu’il ne faille encore attendre les demi-finales ?

Après une année 2011 qui aura vu tous les tournois d’importance gagnés par quatre joueurs, après huit ans d’insolente domination en Grand chelem du duopole-puis-trio-de-tête, après tant de branlées infligées dans ce tournoi par les meilleurs (Djokovic : 1 set / 23 jeux perdus ; Nadal : 0 / 35 ; Fed : 0 / 31 ; Murray : 1 / 32 !), s’achemine-t-on vers des demies Nadavratilova / Fedevert, Djokograf /Murraycourt ? Et plus loin vers une année 2012 trustée par ces trois cadors et demi ? L’art du pronostic-panache est-il mort ? La surprise fracassante fracassée ? Karim doit-il retourner à la salle de sport filmer son pote ? Julie doit-elle commenter les matches de Federer sur Skype ?

A vrai dire, j’aimerais faire des pronos fous, slip sur la tête et pain de shit entre les dents, mais… Ben non, franchement j’y arrive pas, et, pour ce genre de trucs il faut quand même y croire un minimum. Alors, voilà, je me résigne, et resigne pour un retake, un classico et du Masters toute l’année. Le prono s’affine, et il faut maintenant tâcher de savoir qui va lâcher un (des) set(s) en route, voire estimer le nombre d’abandons à venir, pourquoi pas. Tant qu’on en est pas au Nadalothon / Djokothon, ça me va. Tant que personne ne fait le Grand chelem, ça me va. Tant que la cage d’Antoine reste fermée, ça va.

Et puis, il y a les jeux ! Waaaaaaaayaykkaaaa ! Les jeux ! Youpilala !

Alors, je parle pas trop de la C.C. parce je n’en suis qu’au tableau du Queen’s.

G&C donc… Et là, on ne peut s’empêcher d’entamer un deuxième tournoi, very private of course. Et de penser à ceux qui ont pris Roddick en loser (« Les cons ! » après le premier match ; « Les salauds ! » après son abandon ; « Les enculééééés ! » après sa retraite en août) ;  ceux qui ont pris Ferrer ou Almagro en tocards (mais si mais si vous verrez, on a raison !) ou encore Davydenko et Youzhny en performer (non non j’ai jamais pris Davy, c’est une grossière arnaque de Colin qui a en secret modifié mon équipe pour satisfaire sa perversion) ; sans oublier ceux qui n’ont pas pris Delpo (merci les gars de vous être sacrifiés). Bref, tant que cette petite bouffée d’oxygène en laisse pour le tournoi, elle est plus que bienvenue…

Situation tennistique désespérée ? Maaaais non : cette édition dépote, en tous cas ce que j’en ai vu. Comme toujours des matches au cordeau ; Isner qui vise le record du plus grand nombre de jeux joués en carrière ; Dolgo qui a failli nous refaire une Agassi-US Open 2005 (trois matches en cinq sets gagnés d’affilée) ; Tomic qui est… tellement laid, mais putain c’est pas croyable, faut dire au réal d’arrêter les gros plans ! ;  un cinq set d’anthologie paumé par Nalbandian pour agrandir sa collec’ ; Wawrinka qui monte en puissance pour ensuite lâcher les chevaux… dans la nature ; Monfils qui concurrence Bozo le clown dans un remake de son match contre Fognini à Roland ; Hewitt, qui pulvérise chaque jour que Dieu fait le nombre de kilomètres parcourus par une prothèse de hanche…

Du tout bon quoi.

Et puis, autrement mieux qu’une première gorgée de bière, il y a : le réveil avec les résultats de la nuit. Mmh…. Et son éventuel corollaire : la petite insomnie qui permet via l’Iphone de regarder sous la couette les résultats en cours (sous la couette, pour ne quand même pas avoir l’air d’un dingue vis-à-vis de celle qui sombre encore à vos côtés)… Petite insomnie qui se transforme alors automatiquement en grosse (« Putain, tie-break ! »), voire en pitoyable-mais-si-bon streaming au salon.

Ça va vous, ils sont sympas vos infirmiers ?

On a aussi eu droit à Nadal et son syndrome de l’enfant unique (je veux un calendrier sur deux ans, je veux ! Je veux ma terre battue partout, je veux ! Et des sous ! Et des sous !), et le contre-argumentaire pourtant le plus valable de Fed passé sous silence par l’intégralité de la presse : la prise en compte des intérêts des 100 et plus. Ça c’est cool, le tennis est au moins dans son époque : plus pour moins de monde et basta. C’est pas avec des volontés dirigées dans ce sens qu’on va sortir de la conversation à quatre évoquée plus haut. Normal, ça va dans l’idée des sponsors et des fans : on va briser des records, on va avoir des classicos en veux-tu en voilà… Plus qu’à définitivement réorienter les Fédés vers la création de champions (avec ce que ça comporte de casse en cours de route, mais on s’en fout puisqu’on en veut qu’un).

Seul hic pour le spectacle : le risque de matches de plus en plus ennuyeux avant les demies… Welcome in bagel land… Et si on qualifiait direct les 4 premiers en quarts, ou qu’on inventait un nouveau système de challenge round ? Nadal serait content, vous croyez ?

Bon, heureusement, on en est pas là !

Place donc aux quarts, et ça frétille dans le bocal…

- Federer / Del Potro. Delpo, en voilà un que j’aurais mieux vu ailleurs, le salaud. Bon, il n’est évidemment pas au niveau de 2009, mais ça reste un client. Il ne dégoupillera pas. Il ne descendra pas en-dessous d’un certain niveau. Il vendra chèrement sa peau jusqu’au bout. Il va être terriblement fatiguant. A vrai dire, il me fatigue déjà. Je ne le vois quand même pas passer (même si ce ne serait pas une surprise si énorme) mais je vois un match tendu comme un string de Serena.
Fed en 4 serrés serrés. Bonne nouvelle pour lui : s’il s’impose, il dispose de deux jours de récup’ avant les demies. Autre bonne nouvelle : il joue l’après-midi, avec donc une balle plus fusante (prévision météo : 35° et plein soleil), qui réduit un peu les différentiels de puissance, et favorise ses jolies gambettes moulineuses.

- Nadal / Berdych. Ah, j’aimerais croire à une surprise… Mais non. Berdych a un gros tennis, il peut particulièrement emmerder Nadal… Mais, (presque) comme d’hab, il va finir par craquer. Au pire moment. Et violemment. Puisse t’il se venger dans les vestiaires (ou allumer Nadal à la volée ?).
Nadal en 4 si Berdych arrive à grapiller le premier.

WTA ?

Oups pardon, j’allais éteindre la lumière en laissant les filles derrière… Injuste. J’ai jamais été galant. Alors, premier enjeu de ce tournoi : qui va finir première ? Mine de rien, c’est une question qui pourrait / devrait rendre le circuit féminin passionnant, une question que j’aimerais voir se poser plus souvent chez les hommes (depuis combien de temps un tournoi masculin n’a t’il pas vu trois possibles futurs numéros 1 entrer en lice ? 1998 ? –Fed avec ses 8 000 points et 84% de victoires en 2011 aurait été premier pas mal d’années passées, à commencer par 2003, et sûrement  aussi sur la période 1996 / 1998… Babolat te voilà obligé d’effectuer une étude chiffrée saison par saison…-).
Les hommes d’aujourd’hui dominent comme les filles d’hier ; les filles d’aujourd’hui en reviennent aux périodes de non-domination masculines ?… Mouais, il y a quand même pas mal de 6/0 chez les filles cette année, et une majorité de favorites répondent présentes. Là aussi les meilleures ont une bonne marge. Et puis, je dis ça, mais j’ai rien vu du tournoi féminin. Je préfère rester vierge (on ne peut pas se dépuceler partout à la fois, pas vrai MarieJo ?)

Non, je me réserve pour  la victoire finale de Kvitova.

- Wozniacki / Clijsters. Kim, repeins-là en bleu steup ! Il ne peut en être autrement qu’une victoire de la Belge en deux sets. Pas ça, par pitié, pas de victoire à l’arrachée de Danish airlines contre une petite frite à la cheville tordue, toute courbaturée par l’effort du match précédent et sa nuit de maman. Kim kim. Je veux un break par set, et basta. Emballé c’est pesé. Mais… Malheureusement, ma raison ne suit pas mon cœur. Et mes cartes ne mentent jamais : ce sera Wozniacki en 3…

- Azarenka / Radwanska. M’en fous. Franchement. Je sais qu’il y a des afficionaos de la Rade, mais moi elle me laisse froid comme une vieille serviette. Allez : Azarenka en trois sets dont la seule différence notable sera le score.

Allez les amis, bons matchs, moi je bénis Eurosport 1/ de diffuser l’Open , 2/ de proposer une offre en clair jusqu’au 31 janvier , 3/ d’avoir deux canaux, et, 4/ but not least, de rediffuser des matches le soir, ce qui permet quelques petites sessions d’impromptu rattrapage.

Qu’on abolisse le let sur le service !
Qu’on accélère les balles plutôt que les surfaces !
Qu’on limite les délais de manière objective !
Qu’on me donne l’obscurité, puis la lumière ; qu’on me donne la faim la soif, puis un festin.

P.S. Pardon pour les redites éventuelles, mais, entre lire ou écrire, j’ai dû choisir…

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510 Responses to Australian Open 2012, Chapter V : Aux antipodes du classement

  1. Antoine 24 janvier 2012 at 17:23

    Ce qu’il y a de bien avec Federer qui vieillit, c’est qu’il court de moins en moins et reste sur sa ligne en prenant les balles en demies volées de plus en plus fréquemment. Il a bien progressé là dessus. C’est quand même intéressant de voir que Del Potro a rarement eu le temps de se mettre dans un bonne position pour tirer: seulement 20 points gagnants dont 11 coup droits…pour 22 fautes directes..

  2. Antoine 24 janvier 2012 at 17:40

    Je disais donc durant le match de Nadal que celui-ci n’avait pas réussi à retourner correctement durant trois sets. Il est vrai que ce n’est pas facile contre Berdych. Il n’empêche que sa position de retour était beaucoup trop reculée, comme sur terre battue, mais là, c’est normal et que ce n’est que rarement qu’il s’est avancé pour lui rentre dedans. Je ne comprends pas qu’il ne l’ait pas fait davantage car cela a tout de suite payé…

    Contre Federer et les autres, il fait la même chose: il veut avoir le temps pour pouvoir remettre en jeu le plus souvent possible confiant qu’il est de sa possibilité de gagner l’échange ensuite. Mais il ouvre un tel boulevard quand on lui envoie un service extérieur sur son revers côté avantage que c’est pas très difficile de faire le point sur le coup de raquette suivant.

    Comme Federer sert de plus en plus de ce côté là et qu’il a même l’air de s’être entrainé spécialement pour cela, Nadal risque de morfler pas mal s’il persiste à ne pas prendre plus de risques en retour. De l’autre côté, c’est moins grave parce qu’il a plus d’allonge sur son coup droit et que si on frappe au T il renvoie sur le revers mais la majorité des points sont joués sur son « mauvais » côté…

    Contre Berdych, il a progressé au retour durant le match parce que Berdych sert comme un brute mais toujours à plat ou légèrement slicé. Il ne sait rien faire d’autre…Mais contre Federer, si ce dernier sert bien, cela va être plus compliqué…

    On verra ce qu’il fera mais s’il se met quatre ou cinq mètres derrière, il aura beaucoup de mal…

    • William 24 janvier 2012 at 17:54

      Je suis d’accord avec toi mais quand tu dis « Mais il ouvre un tel boulevard quand on lui envoie un service extérieur sur son revers côté avantage », c’est côté égalité plutôt non ?
      Federer a enfin travaillé un très bon service côté égalité, extérieur et très slicé, qui lui ouvre complétement le court quand ce n’est pas un ace. Peu puissant mais très frustrant pour l’adversaire. On l’a vu face à Tomic, notamment dans un jeu où il s’est pris deux ace de cette manière.

      • Antoine 24 janvier 2012 at 17:58

        Oui, c’est côté égalité bien sûr…

  3. Renaud 24 janvier 2012 at 17:42

    Je trouve toujours intéressant quand certains posteurs postent des liens vers le Fed 2004-2006 (et à un degré moindre 2007).
    Surpris encore que certains le voit meilleur qu’à cette époque.

    A mes yeux il est clair que Fed est le meilleur trentenaire que je n’ai jamais vu (ére open donc) et je suis d’accord avec Antoine sur le fait qu’il a fait évoluer son jeu pour compenser ce qu’il a perdu de vitesse.

    Tout le monde s’accorde à dire que le Nadal de 2008 est mort et enterré et les mêmes ne veulent pas que le Fed de 2004-2006 le soit ?
    Sauf que, avis personnel, Fed ayant une plus grande palette et technicité masque mieux ce changement dans son jeu.

  4. Renaud 24 janvier 2012 at 17:47

    @ coach
    J’avais pas vu ton com sur Willander.
    Voudrais tu laisser entendre que Willander aurait commis une bonne analyse ?
    Est-ce que tu pourrais développer?

    J’avais cru comprendre, mais peut-être non alors, que son rôle dans les tournois était d’indiquer le sens du vent (tu sais une girouette) ou de faire marcher l’industrie de la chemise en coton.

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