Australian Open 2012, Epilogue: Ant iPod’ (final) touch

By  | 30 janvier 2012 | Filed under: Actualité

Après 14 jours de compétition, 254 matchs de simples masculins et féminins, voici venu le temps d’apporter la touche finale de ce tournoi. Pour ce faire ma main invisible va donner forme à mes impressions sur ce tournoi, ce qui a plu et déplu à mon œil beaucoup plus visible…

J’ai aimé :

La WTA qui s’est trouvée une élite : Il est possible que je m’avance un peu mais j’y crois. La présence d’Azarenka, Kvitova et de Sharapova (le nouveau podium de la WTA) en demi-finales est le signe qu’une élite titrée en Grand Chelem est en train de s’affirmer au sein de la WTA ce qui représente un espoir pour relancer l’intérêt du circuit. Alors que presque tous les spécialistes tablaient sur une prise de pouvoir de la grande Petra, c’est  la Bel(l)arusse aux cris très stridents qui a touché le double jackpot en empochant son premier grand Chelem et la place de numéro 1 simultanément. Mais après tout qui d’autre que Victoria pouvait gagner au Victoria ?

Martina Hingis à la remise des trophées de la finale dames : J’ai toujours adoré Martina donc cela m’a fait plaisir de la voir sous son plus bel effet, rayonnante. Sans elle, je n’aurais surement pas regardé la cérémonie. C’était mon moment nutella…

J’ai aimé voir jouer :

Bernard Tomic : Devant son public, il s’est hissé en huitièmes de finale en montrant beaucoup de talent, un caractère et une gestion de la pression remarquable pour son âge (19 ans et 3 mois) tout en ayant une marge de progression évidente. Que demande le peuple ?  A 14 ans, il disait « vouloir être numéro 1 mondial, gagner tous les Grands Chelems et faire mieux que Federer sur terre battue », le Suisse lui a indiqué en 3 sets que le chemin était encore long mais il s’annonce glorieux.

Lleyton Hewitt : Lorsqu’il était numéro 1 mondial, il était décrié pour son attitude jugée détestable. Descendu au-delà du Top 100 après plusieurs opérations à la hanche, il obtient le respect et l’admiration de ses pairs comme ceux de la presse. Les années n’ont pas émoussé sa motivation et sa combativité qui se sont exprimées lors de ses beaux succès contre Roddick, Raonic et sa lutte contre Djokovic. Voir une telle envie de jouer à bientôt 31 ans est touchant.

Kei Nishikori : J’attendais de lui quelque chose après une belle fin de saison de sa part et j’ai apprécié son parcours jusqu’en quarts de finale avec une très belle victoire contre Tsonga après avoir été mené deux sets à un.

J’ai aimé regarder ces matches :

Dolgopolov – Tomic : Un match de tennis du XXIe  siècle dans lequel on a pu assister à 10 revers slicés consécutifs est forcément un match unique. A l’heure où d’aucuns craignent que le tennis ne devienne qu’une lutte entre gros bras, ce match fut sans doute leur Madeleine de Proust. Pour ma part, je me suis délecté de ce vrai plaisir de voir deux joueurs utiliser les différents angles, zones, variations, effets avec un relâchement et une délicatesse rafraichissants.

Almagro – Berdych : Quand on réunit deux joueurs au jeu pétaradant sur un court dans une chaleur torride, il y allait forcément avoir des étincelles et on n’a pas été déçu… sauf peut-être par l’absence de poignée de main qui a occulté le fait qu’on a assisté à un match de très haut niveau en quatre heures de jeu, avec des coups gagnants et du suspense au rendez-vous du début à la fin.

Je pense qu’ils auraient pu mieux faire :

Petra Kvitova : Dire qu’elle était sous les feux des projecteurs est un euphémisme, ce devait être SON tournoi.  Elle n’en sera finalement que demi-finaliste ce qui constitue son meilleur résultat aux antipodes mais je juge quand même qu’elle aurait pu mieux faire notamment en demi-finales dans un match où elle a manqué de nombreuses occasions de s’envoler vers la victoire.

Maria Sharapova : J’ai l’habitude d’être un peu dur avec les joueu(r)s(es) que j’apprécie beaucoup. Je conçois que d’aucuns me jugeront sans doute un peu abusif. Maria a fait un très bon tournoi avec une belle victoire au « fighting spirit » contre Kvitova mais sa finale a quand même été très décevante, elle doit mieux se comporter au jour J… surtout qu’elle est capable de le faire.

Milos Raonic : Petite déception pour celui que l’on attendait en huitièmes de finale même s’il est tombé sur un excellent Hewitt au troisième tour. Il doit apprendre à gagner ce type de match s’il veut concrétiser tout le potentiel dont il a fait preuve l’an dernier.

Leurs prestations m’ont déçu :

Jo-Wilfried Tsonga : Il arrivait à Melbourne avec beaucoup de confiance accumulée tant sur sa fin de saison 2011 (finale à Bercy et aux Masters) que sur son début de saison 2012 (victoire à Doha). La cinquième place à l’ATP lui était promise et il faisait partie des favoris dans un stade qui lui a très souvent bien réussi.  Du coup, une élimination en huitièmes de finale par Nishikori constitue un bide. Si Jo veut gagner un tournoi du Grand chelem, s’il veut intégrer le top 5 voire mieux, il DOIT gagner ce genre de match. A cela s’ajoute la présence récurrente du Top 4 en demi-finales qui l’oblige presque à battre 3 membres de ce « cartel » et qui représente déjà un défi virtuellement impossible. Jo ne doit plus reproduire ce genre de contre-performances s’il ne veut pas que sa quête d’un triomphe en Grand chelem ait le même sort que la construction de la Tour de Babel.

Caroline Wozniacki : Je ne voyais aucune injustice à ce qu’elle soit numéro 1 mondiale, un rang que l’on obtient quand on est la joueuse ayant accumulé le plus de points sur 52 semaines dans le circuit WTA. Seulement voilà quand on est numéro 1 mondiale, il faut assumer son rang y compris et surtout lors des tournois du Grand chelem ce que Caroline ne sait pas faire. Son élimination contre Clijsters en quarts de finale est une nouvelle preuve de ses difficultés dans ces tournois (deux victoires sur des Top 10 en Grand chelem dans toute sa carrière). Cet échec est celui de trop car elle est aujourd’hui descendue à la quatrième place du classement.

Sam Stosur : Elle et Bernard Tomic étaient tout particulièrement attendus par le peuple australien. Contrairement à ce que l’on pouvait attendre, c’est la plus vieille de deux qui s’est écroulée sous la pression. Après des contre-performances à Brisbane et Sydney, elle sort piteusement au premier tour contre Sorana Cirstea.

Serena Williams : Le tennis n’est pas un hobbie mais un métier à plein temps. Cette piteuse élimination contre Makarova en huitièmes de finale est indigne de la championne la plus titrée en Australie de l’ère Open.

Mon coup de gueule :

La finale Djokovic-Nadal : Chers messieurs, les matchs longs ne sont pas pour me déplaire. Cependant, quand vous avez l’idée d’en faire un, veuillez faire en sorte que ce match soit d’un très haut niveau dès le début. Effectivement, je tiens à vous dire que sur les trois premiers sets, j’ai trouvé le temps très long et j’ai l’effronterie de ne pas penser que j’étais le seul dans ce cas.

Deuxièmement, vous êtes la vitrine du tennis et l’inspiration de beaucoup de jeunes pour qui VOUS êtes le tennis puisque vous faites partie de l’élite. Par conséquent, si vos matches ressemblent à des combats de boxe, l’aspect physique qui ne devrait être qu’un socle, une condition nécessaire au succès à la victoire risque d’être assimilé comme une condition suffisante au succès et ce au mépris du jeu. Vous êtes capables de très bien jouer donc faites-le mais arrêtez de vous battre.  Le tennis n’est pas que physique et il serait dommage que les jeunes se mettent à penser que c’est le seul moyen pour gagner, sinon dans un futur proche, il deviendra uniquement un  jeu physique. Je ne me suis pas exprimé sur le moment à propos de la finale de l’US Open donc je tiens à donner mon avis pour 15-lovetennis. J’ai très souvent détourné les yeux de l’écran ce jour-là comme un citoyen romain le faisait pour ne pas voir les effusions de sang d’un combat de gladiateurs car il y avait quelque chose d’écœurant ce jour-là.

Hier, l’intensité était moindre mais l’impression demeure la même : les trois finales de Grand chelem entre Nadal et Djokovic ont remis au goût du jour les combats Ali-Frazier et l’affrontement melbournien fut le « thrilla in manilla ».  Oui,  bien sûr, c’était la plus longue finale en Grand chelem mais sans doute la plus inquiétante car les capacités physiques démontrées représentent une vaste blague. A ce propos, je me permets d’insister tout particulièrement sur le cas du serbe. En matière de dopage, j’ai tendance à penser que tous les sportifs d’élite se dopent et j’inclus dedans l’élite du top 10. En revanche, le cas Djokovic prête à débat : nous avons là un joueur qui ne faisait pas partie des plus grosses caisses physiques du circuit jusqu’à fin 2010 et qui en l’espace d’une intersaison est devenu le joueur le plus endurant de l’histoire au point du surpasser l’ancienne référence Rafael Nadal  sur qui des soupçons pesaient déjà.  Le magicien d’Oz existe uniquement au cinéma donc cette transformation est d’autant plus surprenante que Nole ou plutôt NoGluten n’était pas au début de sa carrière une référence en matière de résistance physique. Il semble clair que là où Nadal a dû progresser techniquement pour devenir numéro 1 mondial, Djokovic a clairement tablé sur la surenchère physique pour être calife à la place du calife. Ainsi, je pense clairement qu’il est plus responsable que l’espagnol de l’escalade de la violence physique de leurs affrontements.

Je finirais là-dessus en appelant les instances et les médias qui cautionnent cela, un petit coup de frein ne serait pas de trop car « Citius, altius, fortius » est une belle devise mais gare au point de non-retour.

Je conclurais en reprenant une citation d’un certain Yoda rouge :

ANTIPOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOODDDDDDEEEEEEEEEEEEESSSSSSSSSS !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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370 Responses to Australian Open 2012, Epilogue: Ant iPod’ (final) touch

  1. NTifi 2 février 2012 at 12:11

    Sinon je comprends pas pourquoi la majorité utilisent le terme Rafa Slam ou Djoko Slam ?

    Si Djoko gagne RG il fera le GC tout simplement, certes sur 2 saisons mais c’est tout de même un GC.

    Pourquoi pour Federer on avait pas parlé de Fed Slam ?

    • Clément 2 février 2012 at 12:24

      Si si, on parlait de Roger Slam à l’époque.

      Enfin peu importe, le GC est calendaire sinon ce n’est rien qu’un truc de journaleux.

    • Elmar 2 février 2012 at 13:04

      L’expression vient du Serena Slam. On a ensuite parler du Roger ou de Rafa Slam.

      Mais comme le dit Clément, le GC, c’est sur une année civile, point barre. Même si, évidemment, être le tenant des 4 GC en même temps, c’est pas dégueu sur une carte de visite.

  2. Elmar 2 février 2012 at 13:07

    C’est marrant de voir Ivantoine changer de stratégie. On ne pourra pas me faire ce reproche, moi qui supporte l’Ecossais depuis fin 2008. Et c’est effectivement maintenant à lui, en tous cas ailleurs que sur terre, d’aller challenger Djoko, ce qu’il a d’ailleurs fait joliment à l’AO.

    En attendant que Tomic se mette sur les rangs, d’ici 2-3 ans.

    • Arthur 2 février 2012 at 13:36

      Je fais confiance à Murray pour cela, même sur terre. Malgré sa réputation de non spécialiste (due à ses éliminations souvent précoces dans ces tournois), il arrive à challenger relativement bien les autres meilleurs.
      L’an dernier :
      - il avait perdu 7/6 au troisième set contre Djoko à Rome
      - il avait pris un set à Nadal à Monte-Carlo

      Donc avec un peu plus de réussite je pense qu’il peut les faire tomber, et notamment Djoko. :)

  3. Arno, l'homme des antipodes 2 février 2012 at 14:03

    ******* BREAKING NEWS *******

    Attention, c’était pas arrivé depuis longtemps, ceci est une prophétie:

    Andy Murray sera en finale de RG. Je sais ni pourquoi, ni comment il va se démerder, mais il y sera.

    Retenez bien ça.

    Et ressortez ce post dans 4 mois.

  4. Le concombre masqué 2 février 2012 at 15:04

    Le premier classement de la CC a été publié!
    voir l’article sur la page d’accueil.

    concombre

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