Le retour aux affaires de del Potro ?

By  | 10 novembre 2012 | Filed under: Regards

La dernière épreuve majeure de l’année n’est toujours pas passée et on peut déjà dire que Juan Martin del Potro a passé le test. Le test qu’on faisait naturellement passer au seul joueur de notre fameux trio de cadors au mental de cador à avoir réussi la prouesse de remporter un titre du Grand chelem, avant d’être rejoint par Murray en septembre dernier, l’Ecossais s’étant doté d’une volonté de cador lui aussi. Une performance de cador on vous dit ! Depuis cet unique titre majeur, de l’eau a coulé sous les grandes cannes de « delPo ». Il a été blessé, martyrisé par les grands de la cour de récréation et dès qu’il a essayé de reprendre la place qui était la sienne avant de perdre l’un de ses poignets élastiques, on lui a claqué la porte au nez. Son siège étant pris par un maître es pouxologie, incapable ou presque de la moindre contre-perf, sa fenêtre de tir est limitée. Je pense pourtant que le Droopy de la pampa n’est plus très loin de son meilleur niveau et que l’année prochaine peut être la sienne s’il reste loin des urgences.

Cette année il a remporté quatre titres sur trois surfaces différentes, une première depuis 2008. Il a mis fin à un règne de deux ans de Federer en indoor en le battant dans son fief et étirant le match à son maximum pour l’abattre dans le dernier set, un petit plaisir qu’il s’était déjà offert à l’US Open 2009. Trois quarts en Grand chelem, un huitième à Wimbledon, il n’y a qu’en 2009 qu’il ait fait mieux. A chacune de ces trois reprises il s’est incliné face à un Top 3, au point qu’on se demandait s’il pouvait encore réussir la performance de sortir un des trois golgoths dans une compétition majeure. Ce qu’il a finit par faire, histoire de se rappeler à notre bon souvenir, lors des Jeux Olympiques. Entreprise de salubrité publique : une médaille de bronze raflée au nez et à la barbichette de Djokovic. A genoux sur le gazon et des larmes pleins les yeux, difficile de ne pas penser en le voyant ainsi que deux ans auparavant, il ne jouait tout simplement pas.

Fréquemment comparé à Safin pour son entrée dans le gratin en mode météorite, l’analogie semble s’étioler peu à peu. Des résultats plus constants, un professionnalisme sans doute plus poussé, plus concentré mais moins génial, del Potro s’éloigne de son illustre ainé. On lui promettait une carrière en dents de scie et parcourue de coups d’éclats, sur ce point en revanche il semble qu’on ne s’est pas trompé. Safin a mis cinq ans à remporter son deuxième et dernier titre du Grand chelem, pour Juan Martin cela fait déjà trois ans. Je prends cependant le pari que 2013 peut être l’année de son définitif retour aux cimes les plus élevées. Pourquoi me demanderez-vous ? C’est simple, le garçon a eu l’intelligence d’apporter de légères mais décisives modifications à son jeu de brute sud-américaine. Un service nettement moins claquant, un coup droit au mode on/off, del Potro se ménage et la balle le lui rend bien. Il passe la seconde quand il sent que ça sera décisif et plus dès le deuxième coup de raquette. Nul doute que cette prise de conscience soulage son poignet et les bâches avec. Il est d’ailleurs intéressant d’observer ses rencontres avec le joueur qu’il a le plus affronté cette année, Roger Federer. Un bilan sans appel pour l’Argentin (1-6) mais qui porte malgré tout son lot d’indications. Les fois où il l’a le plus accroché sont sur surfaces rapides : Dubaï, JO, Bâle. Federer n’est pourtant pas le dernier des génies sur surfaces fusantes. Une prime aux placements renouvelés de ses frappes hulkiennes pour « delPo » ?

Deux rencontres en Grand chelem, la première à Melbourne, maîtrisée de bout en bout par Roger, et la deuxième Porte d’Auteuil. Un match mi-fade mi-pas bien qui a vu del Potro se faire rattraper alors qu’il menait deux manches à rien. On apprend bien des rumeurs sur une possible blessure du presque double-mètre mais peu importe, on pense que le temps où il croquait du top 4 est révolu. Wimbledon confirme cette tendance avec une leçon reçue des mains de… Ferrer ! Convenez que la pilule est difficile à avaler. Mais c’est où on l’attend le moins qu’il va de nouveau déployer ses ailes. En mode débroussailleuse, il fait des étincelles sur gazon lors des Jeux Olympiques de Londres et rejoint les demi-finales. Son adversaire est Federer. Il breake le premier et mène un set à zéro face au récent vainqueur de Wimbledon. Del Potro le saoûle de coups, Federer tient le coup en illusionniste et rafle le deuxième set au tie-break. C’est au troisième que tout se joue et il atteint des sommets de suspense et de longueurs. L’Argentin s’incline au finish, 19-17 dans la dernière manche. Le chemin vers la médaille de bronze passe par Belgrade. Un set, deux sets, à terre, en pleurs : del Potro remporte enfin une rayonnante récompense.

La fin de l’été est en demi-teinte, la faute à des bobos décidément tenaces (poignet gauche cette fois), même s’il enregistre une demi-finale à Cincinnati et un quart à l’US Open. L’automne est clément et le grand dadais fait main basse sur les titres : Vienne, puis Bâle. Estourbi par un Llodra en pleine combustion à Bercy, gageons qu’il en ait gardé sous le bandana pour ce qui sera le dernier rendez-vous de la saison : la Master’s Cup, ou WTF, mais allez savoir pourquoi, ça sonne tout de suite moins glamour. Présent dans le rôle du rookie en 2008, finaliste malheureux en 2009, la troisième participation sera-t-elle celle de la consécration ? Espérons simplement, histoire de mettre le feu à l’O2 Arena, que del Potro soit là en mode… cador.

Bilan pré-Master’s Cup

Victoires sur des top 10 :

Tomas Berdych (7) Rotterdam // Jo-Wilfried Tsonga (6) Marseille // Jo-Wilfried Tsonga (5) Dubaï // Tomas Berdych (7) Roland-Garros // Novak Djokovic (2) JO // Roger Federer (1) Bâle.

Tournois remportés :

Marseille, Estoril, Vienne, Bâle. Médaillé de bronze aux Jeux Olympiques de Londres.

About 

A fait l'acquisition d'un revers à une main et vit d'un amour sans fin pour la famille des talents au bras juste. Mon carré d'as : Agassi, Safin, Kuerten, Federer...

Tags:

438 Responses to Le retour aux affaires de del Potro ?

  1. Antoine 13 novembre 2012 at 16:46

    Roger, à propos de ses 42 fautes directes hier…dont 24 en coups droits: « je veux bien en faire 80 si je gagne le match » et ajoutant:

    « On pourrait aussi parler des 3 ou 4 fois ou j’ai servi à 200km/h sur le T et où j’ai reçu un boulet en retour »…

    Ca, c’est sûr, cela n’aide pas non plus..! C’est domage qu’il ne donnent pas d’indications sur les zones de service comme dans les GC, je serais curieux de voir ou cela a le moins bien marché pour lui parce que 61% de points gagnés derrière sa première, en indoor, c’est vraiment bas…Enfin, il ne se plaint pas de la surface là bas…

    Sans doute le signe qu’il doit changer quelque chose à sa manière de servir contre le Djoker parce qu’une balle qui arrive à 200 sur le T, on ne la touche pas si on n’est pas parti avant. Le Djoker a trouvé un indice pour savoir ou elle part, peut être le lancer encore que de l’avis général, il la lance exactement au même endroit quand il sert ? Peut être faudrait il qu’il se décale plus au moment de servir ?

  2. MarieJo 13 novembre 2012 at 18:12

    j’ai mis un update des videos sur la page d’accueil : en vrac highlights de la finale en simple et double, le top10 des coups de la semaine plus une video de coupe davis entre ferrer et step comme apéritif :)

    • Kaelin 13 novembre 2012 at 18:59

      merci ! jme materai bien un peu de vidéos du double :D. Font chier ces espagnols, s’ils se mettent à savoir jouer en double, on est mal barrés. Bon ils avaient bien Feliciano Lopez et Marc du même nom mais Feliciano associé à Verdasco, la paire classique c’était pas le même niveau lol. Quel bonheur cette branlée contre les argentins en double avec un Nalby on fire … ah cette finale m’aura bel et bien tué

  3. Kaelin 13 novembre 2012 at 18:54

    http://www.lequipe.fr/Tennis/Diaporama/Le-djoker-vous-salue-bien/296 … elle fait exprès c’est plus possible. (regardez le titre et la présentation en bas).

  4. MarieJo 13 novembre 2012 at 20:46

    au delà ds spéculations sur le devenir de federer :

    1- il reste compétitif à un niveau élevé sur toutes les surfaces… et ça c’est encore ce qui reste son plus gros atout, tout le monde ne peut pas en dire autant, rafa ave l’indoor et murray sur terre, seul djoko reste son adversaire multi surfaces, avec une réserve pour le gazon où il ne se sont affronté qu’une fois.

    2- il a toujours faim de records, il se donnera les moyens quoi qu’il arrive sauf blessure grave…

    donc si on prend ses résultats depuis 2009 ça donne ça ! franchement ya de quoi signer les yeux fermés, non ?

    OZ F-W-1/2-1/2
    RG W-Q-F/-1/2
    WB W-Q-Q-W
    US F-1/2-1/2-Q

    wimb est toujours sont terrain de prédilection, même s’il reste sujet à une sortie prématurée, sur les autres GC y compris RG il reste tout de même très consistant ne ratant qu’une fois par an le dernier carré en GC…

    pourquoi irait-il se priver d’une chance supplémentaire de faire valoir sa suprématie ? moi je n’en voit aucune… Federer en bon gestionnaire de carrière qu’il est, sait que malgré la concurrence actuelle, il aura toujours une fenêtre de tir à sa portée, soit parce qu’il y aura un manquant par blessure, soit parce qu’un outsider lui aura ouvert la voie… et on sait tous à quel point il aime marquer ce genre de match ou il leur fait boire le bouillon d’entrée, pour mieux les passer à la moulinette ensuite.

    le dilemme pour federer, c’est quels vont être les tournois inutiles MS, 500 et autres ? car s’il en sacrifie trop, il risque d’être en manque de rythme et se louper, et donc perdre une des 4 premières places… et jouer moins en gagnant plus c’est un paris assez risqué… objectivement pour 2013, je le vois bien zapper miami, toronto et shanghai ou bercy si son classement suit… monte carlo… juste si rafa n’y est pas ;)

    l’avantage d’avoir zappé bercy cette année c’est qu’il n’en n’aura pas besoin en 2013 s’il reste un top 4, surtout vu le calendrier actuel…

    bref, je ne me fais pas trop de soucis pour roger qui ne zappera pas un gros tournoi sans motif… à fortiori un GC ! par contre pour le voir à bercy, vaut mieux trouver un moyen d’aller à Bâle, le directeur du tournoi était apparemment à londres cette semaine :mrgeen:

    vous inquiétez pas pour roger, il sait ce qu’il fait, et à priori il le fait assez bien pour que le n°18 soit dans sa ligne de mire !

    • Antoine 13 novembre 2012 at 22:11

      C’est sympa ! On en oublierait presque que tu as un faible pour Rafa !

      Curieux quand même de globaliser 2009, la dernière année ou il a été numéro un de l’année et ou il a été dans les 4 finales de GC avec les trois saisons qui ont suivi…Si l’on prend ces trois dernières saisons, il a gagné 2 GC. C’est bien, mais dans le même temps Rafa en a gagné 5 et le Djoker 4, plus 1 pour Murray..

      Alors, j’ai un peu de mal quand tu parles de chances supplémentaires de faire valoir sa suprématie. Ca m’en bouche carrément un coin !

    • MarieJo 13 novembre 2012 at 22:56

      l’important pour federer c’est d’être présent pour jouer ou le trouble fête, ou rammasser les éclopés ou fatigués… ou les nerveux ! bref se mettre dans la meilleure position, non ?

      bien sur que depuis 2010 ses victoires sont plus rares, mais 2 finales c’est peu mais beaucoup à la fois, non ?
      en plus 2 quarts depuis 2 ans, si c’est ça la contre perf pour fed, je ne me fais pas de soucis… surtout qu’actuellement il n’y a quand même pas plétore de candidats capables de le sortir en 1/4 : delpo, berdych, éventuellement isner on fire… Tsonga à la limite… bref, il faudra attendre que d’autres joueurs s’invitent à cette liste de « spoilers »…

      de là à dire que fed doit zapper l’oz pour se préserver c’est totalement prématuré ! d’ici 2 ans pourquoi pas mais je ne crois pas une minute qu’il zappera un grand chelem… il faudra le sortir en bonne et due forme, c’est son orgueil de champion !
      il n’y a que RG où il pourrait être tenté car l’enchainement va devenir aussi difficile qu’un super saturday et se préserver pour wimb c’est une nécessité absolue, c’est là qu’il voudra marquer l’histoire avec un 8è titre pour laisser sampras derrière lui…

      • MarieJo 13 novembre 2012 at 23:03

        la suprématie… bordel les FFF ont déteint sur moi ! au secours :)

  5. Jérôme 13 novembre 2012 at 23:14

    Moi aussi, je n’ai pas été trop déçu par le résultat de cette finale. Pour principalement 2 raisons.

    Primo parce qu’on voyait tous Djokovic gagner sur sa solidité physique et sa meilleure forme, compte tenu des conditions de jeu (balles surtout) assez lentes. Ce résultat est-il inquietatnt pour Federer ou prometteur pour le Djoker ? À mon avis non, parce que, outre les défaillances de Federer au service sur les points importants ou sur quelques jeux de services, le Djoker s’est pour l’essentiel imposé à la « caisse ». J’entends par là sa capacité à taper plus fort, plus longtemps, dans des longs échanges répétitifs. On sait depuis longtemps maintenant que si Federer se laisse enfermer dans cette filière, il est très mal barré.
    Comme Patricia, je considère que cette évolution est mortifère pour le tennis mais bon, si l’ATP et les,directions de tournoi veulent tuer l’intérêt du jeu, tant pis pour eux.

    Secundo parce que, grosso modo ça fait 3 ans que le pic de carrière de Federer est révolu. Le pic de carrière de Federer, c’était grosso modo de juillet 2003 à septembre 2009. Sur cette période là, Federer à disputé 21 finales de tournois du grand chelem et en a remporté 15. Sur cette durée de 6 années, on a un Doudou qui dispute en moyenne 3,5 finales du GC par an et qui en gagne en moyenne 2,5 par an. C’est cela qui en fait le GOOE et un des 3 ou 4 plus grands joueurs de l’histoire qui ont grosso modo chacun écrabouillé durablement le tennis de leur époque comme nul autre (Tilden, Gonzales, Laver et Federer).

    Après cette période de 6 ans, soit sur les 3 dernières années, Federer n’a plus disputé que 3 finales du GC dont 2 remportées. Cela lui fait une moyenne de « seulement » 1 finale de tournoi du GC par an, et de 0,66 titre par an.

    On a fini par s’habituer et à prendre tout ce qui vient comme du bonus champagne parce qu’on sait que la fin est proche. Et pourtant, il y a quand même de quoi déplorer ce ralentissement et cette uniformisation des conditions de jeu quand on voit que hier encore, même si rincé physiquement et faiblard au service, c’est quand même Federer qui faisait le jeu. Comme l’a dit Murray au printemps dernier, si on revenait à des conditions de jeu sensiblement plus rapides, Federer gagnerait plus, non pas parce que ça l’avantagerait mais parce que ça mettrait mieux en valeur les spécificités propres au tennis, à savoir la variété, la construction et la stratégie, au lieu de mettre essentiellement en valeur, comme c’est le cas actuellement, la dimension endurance et puissance physique.

    L’intérêt du tennis, qui dépasse de loin celui du seul Federer, c’est de permettre la mise en valeur de la technique de jeu, sa variété.

    Ceci dit, je ne vous suis pas sur l’intérêt de Federer à zapper l’OA 2013. Il va perdre sauf miracle ? So what ? Il lui faut aussi des matches, sinon c’est la préretraite.

    D’ailleurs, j’ai lu hier que Federer n’entendait revenir à la compétition qu’à l’OA 2013. Ce qui signifie : pas de Doha. Il veut s’économiser et se réserver des plages d’entraînement plus importantes, mais pas se mettre en cessation progressive d’activité.

    • Jérôme 13 novembre 2012 at 23:18

      PS : quant à RG, le calendrier 2013 que la FIT et l’ATP sont en train de nous mitonner ne prévoit-il pas précisément de rajouter une semaine d’écart entre RG et Wimby ?

      Ça, plus l,fait qu’il n’y aura pas de JO bouleversant l’été dans lequel les joueurs se gardent habituellement 3 semaines pour souffler, et ça devrait être tout bon pour le Fed.

  6. MarieJo 14 novembre 2012 at 09:58

    http://www.changeovertennis.com/tomas-berdych-20-best-social-media/

    une bonne tranche d’humour tchèque ! poilant !

    pour info le site est l’oeuvre d’une bande de bloggeurs/twittos US et c’est pas mal ! à découvrir :) j’aime bien leur section how the match was won/lost, je suis jalouse de leur captures d’écran de stats !

    • MarieJo 14 novembre 2012 at 10:17

      ça devrait te plaire antoine, un autre riant tchèque !

  7. Antoine 14 novembre 2012 at 10:02

    Roger, pas bon en coup droit lorsqu’il fallait bouger de gauche à droite pour le frapper depuis la moitié droite du court:

    http://www.atpworldtour.com/News/Tennis/2012/11/46/Brain-Game-Djokovic-Backhand-Makes-Difference.aspx

    • Sylvie 14 novembre 2012 at 10:06

      Oui, ce ce que n’a pas arrêté de marteler Dominguez sur W9. Il faisait quasiment systématiquement la faute dans cette configuration de jeu

      • Antoine 14 novembre 2012 at 11:43

        L’autre « point noir » a été sa première balle de service…

        Sur la deuxième, il a obtenu un pourcentage de points gagnés correct: 52%, assez conforme à la moyenne enregistrée lors de ses 14 derniers matchs contre le Djoker, c’est à dire depuis l’US Open 2010.

        En revanche, sur sa première balle, il n’a gagné le point que dans 61% des cas. Il n’y a qu’un seul de ces 14 matchs ou son pourcentage a été plus faible: à Roland Garros cette année (56%), ce qui s’explique en partie par le fait que l’on jouait sur terre. Excepté ce match, son deuxième plus mauvais résultat avait été enregistré à Dubaï en 2011 (62% -Roger avait perdu 6-3 6-3).

        En indoor, Roger avait fait le point sur sa première balle dans 79% des cas à Bâle en 2010 (victoire en trois sets) et 78% des cas au Master’s en 2010 (victoire en deux sets).

        Sur dur outdoor, Roger avait fait le point dans 73% des cas à l’US Open 2010, son pourcentage a atteint 75% à Shangaï en 2010, 72% à Melbourne en 2011, 68% à IW 2011, 67% à l’US Open 2011, et 81% à Cincy 2012…

        Au pire sur dur outdoor, Roger se situe donc un peu en dessous de 70% et est généralement entre 70 et 75%, et plus près de 80% en indoor…

        Si l’on regarde les autres surfaces, cela donne 75% à Wimbledon cette année, et, sur terre battue, 70% à Roland Garros 2011 et 78% à Rome 2012. Il n’y a donc pas de fatalité, même sur terre battue, à ce que son pourcentage soit aussi faible qu’à Roland Garros cette année…

        Même si l’on peut penser que le Djoker s’est amélioré en retour depuis la fin de 2010 (Bâle et Master’s), il est clair que la performance de Roger sur sa première balle a été exceptionnellement mauvaise lundi soir (ou que le Djoker a été exceptionnellement bon en retour, ou toute combinaison des deux, mais plus probablement la première hypothèse vu le pourcentage correct sur secondes balles). Compte tenu de ses résulats moyens sur dur outdoor et du fait que l’indoor lui donne une prime supplémentaire (et pas seulement contre le Djoker), il est clair que Roger aurait du être, au minimum, 10 points au dessus…

        Si le pourcentage de Roger avait été compris entre 72 et 75%, ce qui aurait été une performance très moyenne en indoor, il aurait gagné 6 à 8 points de plus et aurait par conséquent très probablement gagné ce match…même sans passer plus de premières (son pourcentage a été de 61%, légèrement en deça de sa moyenne annuelle et sensiblement en deça de sa moyenne en indoor)

        Il a donc mal servi durant ce match. On peut d’ailleurs remarquer qu’il a mal servi en première toute la semaine…Il n’y a pas besoin de chercher midi à 14h: il a besoin de bien servir en premières pour gagner un match contre le Djoker…

      • Yaya 14 novembre 2012 at 12:00

        Salut à tous.
        Cette faiblesse en coup droit en bout de course est une constante.
        On a déjà vu Nadal l’exploiter tant de fois.
        Cela tient au fait pour partie qu’il a une raquette qui ne « pardonne » pas un mauvais placement et un mauvais centrage, et pour partie qu’il est peut-être moins bien « gainé » que Djokovic ou Nadal qui peuvent faire des passing en étant totalement désarticulés.

  8. Oluive 15 novembre 2012 at 09:20

    Entièrement d’accord sur le problème au service : Federer n’a pas attaqué les secondes, mais comment lui en vouloir puisque, même sur ses premières à lui, il n’arrivait pas à placer l’accélération fatale ?

    Non, je crois qu’il doit, avec Djokovic plus que tout autre, réfléchir à ses zones et effets (son geste ?) de service en première balle (Nadal ne lui pose / posait pas tant de problèmes sur les premières).
    La réussite en première balle de Federer, partout mais encore plus en indoor ou sur herbe, est le baromètre de confiance et d’énergie mentale de son jeu.
    Et, c’est sûr, il doit en passer plus (cf le débreak et le tb du premier set où il doit passer 2 premières sur une bonne douzaine de services…)

    Je me suis également demandé pourquoi Federer ne tentait pas plus d’amorties : Djokovic était assez souvent loin au fond.
    Je pense enfin qu’il aurait dû tenter quelques services volées après certains rallyes (genre à 6/6 au tb… Ou encore sur sa première balle de 2e set, où le retour du Djoker est profond mais haut). A ce sujet, j’ai l’impression que les retours de Djokovic sont souvent profonds au centre et hauts. Je me demande donc ce qu’il ferait face à un serveur volleyeur occasionnel. Je crois que ça aurait vraiment valu le coup pour Federer de brouiller de temps à autre les cartes comme ça, car à la fin, le serbe était réglé comme du papier à musique en retour. Et je pense qu’il aurait eu bien plus de mal à tirer des passings, même en deux temps, qu’à retourner comme il sait si bien le faire très long au centre. A tenter la prochaine fois.

    Mais le problème n’est pas seulement là, il est aussi « philosophique ».
    Et c’est Federer qui, plus clairement que jamais, en parle le mieux :

    http://www.lematin.ch/sports/tennis/federer-attaque/story/21160546

    http://www.lequipe.fr/Tennis/Actualites/Federer-veut-des-courts-plus-rapides/326622

    What else ?

    Bien sur c’est pour sa chapelle, mais, inutile de dire que, même s’il prenait sa retraite ce soir, j’applaudirais des deux pieds chacune de ces paroles de la même manière.

    Le seul contre argument possiblement -et lointainement- envisageable : le risque de voir fleurir des serveurs à 230 km/h (Fed disait dans son itw d’après match qu’il servait sur le T à 200 et ça revenait comme un boulet ; j’imaginais alors un journaliste impertinent répondre : « eh bien, servez à 230″…). Or, pour l’instant, ils ne sont pas légion, et encore moins au palmarès des tournois, y compris les plus rapides. Donc, le risque me semble très faible.

    D’ailleurs, s’il n’y avait la vie de famille (et Mirka, à qui il va bien devoir renvoyer l’ascenseur un jour ou l’autre en termes de disponibilité), qui de mieux que Federer comme prochain président de l’ATP ?

    Je ne vois qu’un point non soulevé par Federer (et à ma grande surprise, finalement peu soulevé de manière générale -on en entend parler à Roland ou autre, mais jamais de manière aussi globale que pour les surfaces-, 15LT mis à part) : la vivacité des balles.
    Il faudrait lui forwarder la chose, parce que ce pourrait être une manière d’aller dans son sens plus rapidement dans un premier temps (sur une partie de la saison bien entendu : Federer ne dit rien d’autre).

    Certes, il doit y avoir des histoires de gros sous, mais on doit bien pouvoir convaincre les fabriquants de balles… Reste donc les directeurs de tournois…

    Par pitié, que l’homme le plus influent du tennis ait gain de cause.

    Car, effectivement, lors de la (très belle) finale, combien de fois ai-je vu un coup si beau qu’il ‘aurait dû’ être gagnant (et parfois trois de suite dans le point) revenir presque comme si de rien n’était ?
    Bien sûr, s’il s’agissait d’une défense folle de temps à autre ce serait magnifique. Mais là, il y avait quelque chose d’inéluctable. Et, quand bien même, après plusieurs attaques à haut risque, le point était marqué, la débauche d’énergie était telle que le suivant était une faute grossière.
    Il ne faut pas oublier qu’on parle là d’un tournoi indoor et pas de Roland Garros.
    Et l’âge de Federer n’y change rien : quel que soit le joueur au fond, pourquoi prendre tout ces risques dans ce cas ? Pourquoi travailler cette filière si exigeante, qui paye plus tard qu’une autre en terme de progression du joueur, et dont l’efficacité est en chute libre ?
    Après sa rencontre perdue contre Federer Murray a dit qu’il avait tenté de l’agresser quant bien même il faisait des fautes. Djokovic, lui, a bien dit qu’il a cherché à défendre et défendre et ramener une fois encore la balle dans le court. Et, devinez quoi ? Il a gagné.
    Il a très bien joué certes, mais s’il avait davantage tenté l’attaque, comme par exemple à Roland 2011, je ne suis pas certain que le résultat final aurait été le même (de même que je pense qu’il aurait adopté cette tactique au dit Roland, il serait passé).

    Non, vraiment, on peut être fan de n’importe quel défenseur, je ne vois sincèrement même pas comment on peut être contre cette volonté d’accélérer une partie du circuit.

info login

pour le login activer sur votre profil la barre d'outils

Demande d’inscription

contactez-nous à : 15-lovetennis@orange.fr

Archives

Suivez nous sur Twitter

@15lovetennis