Tennis Race World Championships 2012 : le classement final

By  | 14 novembre 2012 | Filed under: Tennis Race

Londres : un « Masters Grand prix » très conservateur

Et voilà, le grand cirque des Tennis Race World Championships a refermé ses portes suite au Grand prix des Maîtres qui s’est couru en indoor, sur l’asphalte de la magnifique enceinte de l’O2 de Londres.

Pour une fois, la hiérarchie n’a pas (trop) été bousculée, exception faite de la 3e place de Juan Martin del Potro (le retour aux affaires ?). Et encore, le Droopy de la Pampa n’a dû sa qualification en demi-finales qu’au format spécifique de ce Masters GP, à base de poules. Dans la sienne, le seul cogneur non européen qualifié pour le GP des Maîtres a eu la chance de finir par une victoire face à un Federer déjà qualifié, alors que Ferrer, pourtant vainqueur de « DelPo » dans la première rotation, a été éliminé à cause d’une défaite face à ce même Federer au deuxième tour. Les trois cogneurs ont tous remporté leur confrontation face au quatrième larron, le maillon faible du groupe, « le deuxième Serbe » Tipsarevic, qui était déjà suffisamment content d’être invité à la fête, pour ne pas aller la gâcher en remportant une course.

Dans l’autre groupe, la logique a été respectée de bout en bout puisque chaque course a été remportée par le mieux classé des deux cogneurs. Lorsqu’un cogneur en rencontrait un autre, classé juste après lui dans la hiérarchie du groupe (Djokovic vs. Murray, Murray vs. Berdych, Berdych vs. Tsonga), il a fallu trois manches pour les départager. Alors que les courses opposant deux adversaires séparés par plus d’un rang dans la hiérarchie du groupe ont vu des victoires en deux manches « sèches » (Djokovic vs. Berdych et Tsonga, Murray vs. Tsonga). Bref, la lutte des classes revisitée façon City. Et, vous l’aurez compris, notre Frenchy prolétaire est reparti Fanny de London, lui qui avait pourtant atteint la finale ici même l’an dernier.

Les demi-finales ont vu les deux meilleurs cogneurs de l’année s’imposer, d’abord Djokovic en trois manches face à del Potro, puis Federer face à Murray en deux manches.

La finale opposait donc, à la grande joie des aficionados, et pour seulement la 4e fois dans l’histoire de l’épreuve, le n°1 et le n°2 mondial, le premier étant assuré quoiqu’il arrive d’être sacré champion TRWC 2012 et le deuxième étant double tenant du titre à Londres. Ladite finale a tenu toutes ses promesses, car même si elle ne s’est courue qu’en deux manches, elle a vu de très nombreux retournements de situation (dépassements successifs audacieux, dérapages plus ou moins contrôlés…). Et dans chaque manche c’est Djokovic qui est revenu du diable Vauvert après un départ hésitant et qui a réussi à coiffer au poteau Federer sous le drapeau à damiers.

Conclusion, sur 15 courses disputées la semaine dernière à Londres, une seule a vu la victoire du cogneur le moins bien classé, celle de del Potro vs. Federer (et encore, c’était une course presque sans enjeu pour le Suisse qui avait simplement besoin de remporter une manche pour se qualifier). C’est dire si la hiérarchie au sommet du tennis mondial est rigide actuellement, et si les résultats « surprenants » du Grand prix de Paris indoor la semaine dernière étaient conjoncturels.

Classement final 2012

On savait depuis le GP de Shanghai que Novak Djokovic conserverait son titre de champion du monde TRWC : c’est chose faite désormais. A noter que d’aucuns ont jugé (un peu vite) que sa saison 2012 avait été décevante en comparaison de l’exceptionnel cru qu’avait été 2011 (trois victoires en super-GP, contre « une seule » en 2012). Ce jugement a, d’une part, dû être relativisé suite à sa victoire au Masters GP de Londres ; il est également battu en brèche lorsqu’on constate que Djokovic a marqué plus de points TRWC cette année (336) que l’an passé (326). Le Djoker est donc d’une constance remarquable.

Roger Federer est également d’une grande constance, puisque l’ancien champion du monde continue de se maintenir dans le trio de tête, il progresse même avec une deuxième place cette année (231 pts) alors qu’il était 3e l’an passé (217 pts), et retrouve en fait quasiment son niveau de 2010 (2e avec 235 pts).

Andy Murray profite de l’absence de Rafael Nadal pendant toute la deuxième partie de la saison pour retrouver le podium qui avait déjà été sien en 2010. Le britannique clame à qui veut l’entendre que 2012 a été sa meilleure saison et de loin (« The best year of my career by a mile« ). Qualitativement, c’est vrai (première victoire en Super GP, mais aussi victoire aux J.O., laquelle ne rapporte pas de points TRWC). Quantitativement, en revanche, ce n’est pas si évident : 181 pts cette année contre 202 en 2011, donc hors J.O. et New York, Murray a été moins compétitif.

Rafael Nadal fait de la résistance : en ayant participé à la moitié de la saison, le Majorquin termine quand même dans le Top 4, c’est dire la marge qu’il a par rapport au reste du peloton.

Il est cependant talonné par « l’autre Espagnol », David Ferrer, qui a produit, pour le coup, et de très loin, sa meilleure saison en 2012 (160 pts contre 96 en 2011, qui était déjà, alors, sa meilleure saison). L’absence de son encombrant compatriote lui a semble-t-il donné des ailes et il a endossé avec un brio imprévu le costume de  »quatrième homme » lors du second semestre.

Tomas Berdych reste d’une constance confondante : 6e, comme en 2010, une place de mieux qu’en 2011.

Juan-Martin Del Potro, 7e, fait son grand retour dans le Top 8, lui qui avait été un prometteur Top 4 en 2009.

Enfin Jo-Wilfried Tsonga perd trois places par rapport à l’an passé mais reste un membre à part entière du Top 8, loin devant le 9e (Tipsarevic) et très loin devant le 10e (Simon).

L’année 2012 est donc marquée par une très grande stabilité au sein du Top 9 : seul Mardy Fish, 8e l’an passé, a disparu, remplacé par del Potro.

Cogneur
Pts
TRWC-GP01
TRWC-GP02
TRWC-GP03
TRWC-GP04
TRWC-GP05
TRWC-GP06
TRWC-GP07
TRWC-GP08
TRWC-GP09
TRWC-GP10
TRWC-GP11
TRWC-GP12
TRWC-GP13
TRWC-GP14
1
N. Djokovic 336 50 12 25 18 6 18 36 30 25 18 36 25 37
2
R. Federer 231 24 25 25 12 24 50 25 12 12 22
3
A. Murray 181 30 18 4 12 36 50 18 12
4
R. Nadal 163 36 15 12 25 25 50
5 D. Ferrer 160 20 10 10 15 30 16 24 25 10
6
T. Berdych 111 16 12 18 10 1 30 15 4 5
7
J.M. Del Potro 80 8 10 12 8 12 16 14
8
J.W. Tsonga 74 4 6 8 16 24 6 10
9
J. Tipsarevic 54 8 15 15 8 8
10
G. Simon 36 8 1 15 12
11
M. Cilic 32 8 20 4
12
J. Isner 30 18 12
13
R. Gasquet 28 2 2 6 18
14
S. Wawrinka 27 10 15 2
15
N. Almagro 26 4 20 2
16
M. Fish 24 6 8 10
17
T. Haas 20 10 10
-
J. Monaco 20 15 1 4
-
M. Youzhny 20 20
20
J. Janowicz 18 18
21
M. Llodra 15 15
22
M. Raonic 14 4 6 4
23
F. Mayer 12 12
-
K. Nishikori 12 12
25
M. Granollers 8 2 6
-
R. Haase 8 8
-
P. Kohlschreiber 8 8
-
S. Querrey 8 2 6
-
R. Stepanek 8 8
-
F. Verdasco 8 8
31
A. Dolgopolov 6 1 4 1
-
D. Nalbandian 6 6
-
A. Seppi 6 4 2
34
J. Chardy 4 4
-
L. Hewitt 4 4
-
F. Lopez 4 2 2
-
X. Malisse 4 4
38
T. Bellucci 2 2
-
M. Kukushkin 2 2
-
B. Tomic 2 2
-
V. Troicki 2 2
42
N. Davydenko 1 1
-
M. Ebden 1 1
-
G. Monfils 1 1

Signalons que le nouveau barème imposé par la FIA depuis la saison 2010, favorise plus le vainqueur de chaque course, et permet aux 10 premiers de marquer des points: 25-18-15-12-10-8-6-4-2-1.

Rappelons que 14 Grands prix ont été disputés cette année, dont 4 «super grands prix» (Melbourne, Paris-outdoor, Londres-outdoor et New-York) qui apportent deux fois plus de points qu’un GP classique, et un «masters GP» indoor qui clôture l’année (réservé aux huit meilleurs cogneurs de la saison, ce dernier rapporte 50% de points en plus qu’un GP classique; il a été disputé cette année, comme lors des quatre éditions précédentes, à Londres).

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Sous d'autres cieux et en d'autres temps, je fus connu sous le sobriquet de "Colin Maillard et Tartempion".

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21 Responses to Tennis Race World Championships 2012 : le classement final

  1. Colin 14 novembre 2012 at 14:04

    Les remarques faites ci-dessus concernant l’évolution des points TRWC des uns et des autres au fil des années ne sont pas forcément transposables au pointage ATP.

    Ainsi à l’ATP:
    * En 2012, Djokovic a fait un peu moins bien qu’en 2011, soit 12920 pts contre 13675 (il fera donc un assez bon tocard à G&D, avec -755 pts).
    * En 2012, Federer a fait beaucoup mieux qu’en 2011, soit 10265 contre 8170 (il fera donc le bonheur de ceux qui l’ont choisi comme performer, avec +2095 pts). La différence entre TRWC où il progresse peu et ATP où il progresse énormément s’explique donc plutôt par les petits tournois (ATP500 comme Dubaï et Rotterdam) et la médaille d’argent aux JO.
    * En 2012, Murray a fait un peu mieux qu’en 2011, avec 8000 pts contre 7380 (le delta, soit 620 pts, est dû à sa médaille d’or qui lui a rapporté 750 pts; si l’on met de côté les JO, Murray a donc bien baissé sur les autres tournois avec -130 pts).
    * Je ne parle pas de Nadal qui n’a fait qu’une demi-saison, ça ne veut donc rien dire.
    * Quant à Ferrer sa progression à l’ATP est comparable à celle des TRWC puisqu’il passe de 4880 à 6430 pts (post-Masters, pré-finale de CD). Sacré performer pour G&D, +1550 pts voire un peu plus s’il gagne ses deux simples le week-end prochain.

  2. Antoine 14 novembre 2012 at 14:10

    On peut supprimer le classement ATP et le remplacer par ta TRWC Colin…!

    C’est quand même frappant de voir que le classement du TOP 10 est exactement le même, à la seule exception du 10ème ou Gilou remplace Richie…

    Une très belle 42ème place pour Gaël qui n’a pas fait aussi bien que cela au classement ATP…

  3. Quentin 14 novembre 2012 at 14:43

    Merci Colin pour mener la TRWC avec constance depuis trois ans et demi!

    Classement très proche de celui de l’ATP, quelques petits décalage cependant:
    Djokovic progresse à la TRWC (326 à 336 pts) mais baisse à l’ATP (13.675 à 12.920 pts).
    Federer avait fait 235 pts en 2010, 217 en 2011, et 231 en 2012. A l’ATP, ça donne 9145 en 2010, 8170 en 2011, 10.265 en 2012.
    Décalage pour les raisons que tu explique.
    A observer une grande stabilité comptable pour les deux premières places:
    319 pts pour Nadal en 2010, 326 pts pour Djokovic en 2011 et 336 en 2012
    235 pts pour Federer en 2010, 238 pour Nadal en 2011, 231 pour Federer en 2012.
    Même chose pour l’ATP d’ailleurs: 11.500 pour Nadal en 2010, 13.675 pour Djokovic en 2011 et 12.920 en 2012; 9145 pour Federer en 2010, 9595 pour Nadal en 2011, 10.265 pour Federer en 2012.
    A noter que Federer fait un excellent deuxième en terme comptable, il n’est pas loin de ses résultats de 2009 (10.550 pts).
    On observera par ailleurs que Nadal fait un moins bon score en 2010 que Djokovic en 2012 malgré son petit chelem: celà s’explique par l’incroyable régularité du serbe cette année alors que l’espagnol avait surtout perfé sur les + grands tournois en 2010 (RG, W, US, Masters) en plus de la terre battue, un peu comme Fed en 2007.
    Une dernière chose: il me semble impossible de soustraire les résultats des JO pour expliquer des évolutions, étant donné que ce tournoi a été compensé par l’absence ou la participation en dilettante de presque tout les joueurs du top 10, Djoko excepté, au masters 1000 de Toronto.

    Colin, il ne te reste plus qu’à nous donner le classement des constructeurs et ce sera parfait!

    • Colin 14 novembre 2012 at 14:56

      C’est vrai que Toronto a souffert cette année du même syndrome d’abandon que Paris-Bercy, dans le premier cas c’était la semaine post-JO, dans l’autre la semaine pré-Masters. Bon, Toronto a eu Djokovic quand Paris-Bercy a eu Ferrer, donc ils peuvent moins se plaindre.

      Ce n’est pas la première année qu’un MS 1000 se voit déserté de têtes d’affiche. Ça arrivait avant assez souvent, et pas qu’à Bercy. Je me souviens notamment il y a quelques années d’une finale Robredo/Stepanek à Hambourg après que Nadal et Federer aient tous deux déclaré forfait… En 2006 il me semble.

      Le classement constructeurs ce soir si tout va bien. J’anticipe une victoire assez large de Head.

  4. Quentin 14 novembre 2012 at 18:49

    Je viens de faire un calcul des points qu’aurait eu Fed en 2008 et 2009 avec ce système comptable: ça aurait fait 238 pts (9050 pts ATP hors Coupe Davis après translation comptable) en 2008 et 278 pts (10.550 pts ATP) en 2009.
    Il est donc assez net que les résultats de Federer cet année sont sous évalués par la TRWC: complooooooooooooooooooooot!.
    Cela s’explique, comme tu l’indiques par la non prise en compte des ATP 500 et 250.
    D’où l’idée que ce classement deviendrait moins fiable en cas d’abolition de l’obligation pour les 30 meilleurs de participer à 8 masters 1000, mais aussi moins fiables pour ceux qui ne sont plus soumis à cette obligation (au moins 600 matchs joué au 1er janvier, 31 an au 1er janvier, 12 ans de service) et qui joueront peut-être plus facilement les petits tournois.

    • Colin 14 novembre 2012 at 20:16

      Heureusement pour moi, le classement TRWC n’a pas vocation à être fiable ! D’ailleurs je doute qu’il intéresse grand monde en dehors de 15-LT.
      Mais merci quand même pour le calcul des points de Fed 2008 et 2009 avec le nouveau barème. Moi je me suis contenté de faire le calcul pour David Ferrer en 2007 pour m’assurer que 2011 était bien sa meilleure année jusque là. Et c’est le cas, car en 2007 Lord Farquaad n’aurait eu « que » 88 points, contre 96 en 2011.

  5. Renaud 15 novembre 2012 at 09:46

    Merci pour ce classement
    Ou l’on constate que question régularité le Djoker et Fed (surprenant pour Fed par rapport aux dernières années ) sont les plus réguliers.
    Djoko 13/14 dans les points
    Fed 10/14  »  »
    Le 3ème étant sans réelle surprise Ferrer avec 9/14 (tout comme Berdych d’ailleurs mais avec rarement de bon classement)

    Ce classement « élagué » permet de très bien comprendre la saison.

    Djoko réalise une excellent année hors les saisons irréelles de FED (NON 3 GC par an n’est pas un standard normal) et de Mc Enroe et de Connors et les relatives excellentes années de Nadal et lui même en 2010-2011
    Dit autrement la saison de Djoko arait pu être faite par un Lendl, un Sampras, un Agassi, un Edberg, un Becker.

    Dit encore autrement, et j’espère que ce sera un signe salutaire, la saison du Djoker est plus normale que ce que nous avions depuis 2004 et je me répète j’espère que cela continuera l’an prochain.

    Quant à FED l’analyse est plus simple, il a su saisir la fenêtre de tir qui s’était ouverte pour lui consécutivement à son élimination en demi de l’USO en 2011 (c’était un échec mais comptablement parlant sans conséquence puisqu’il avait obtenu le même résultat en 2010) en étant plus régulier.

    Je ne vais pas jusqu’à dire qu’il pouvait prévoir les toutes « relatives » contre perf du Djoker mais il savait ce qu’il avait à faire (et il l’a fait) pour avoir une chance.

    Cette réflexion en entraîne une autre et elle concerne Nadal.

    Je ne suis pas fan du joueur ni même trop du personnage mais il faudrait être aveugle pour ne pas lui reconnaître un paquet de qualité.
    La première d’entre elle, et je l’énnonce comme une théorie d’ailleurs (voir après ma démonstration), c’est sa résilience.

    Je m’explique, il est compétitif dés 2004 mais disons plus clairement arrive au sommet en 2005.
    Il fait une année que n’aurait pas renié bien des N°1 du passé. Mais il reste N°2 car devant lui il y a FED

    Tout comme FED cette année il pourrait semblait normal pour Nadal de penser : » il va quand même pas me refaire une année 2006 comme 2005 ou 2004…. je me vois bien N°1 à fin 2006″
    Patatra FED fait une année encore plus irréelle (sa meilleure sans l’ombre d’un doute de toute sa carrière) en 2006.

    Même histoire en 2007 sauf que compte tenu de l’année 2006 il serait encore plus normal pour Nadal de devenir
    N°1 puisque ce n’est pas possible de refaire une année pareille.
    A nouveau patatra FED, même si il est moins dominant (tout est relatif avec FED) remporte encore 3 GC et reste
    N°1

    Fin 2007 Nadal termine donc pour la 3ème année d’affillée à la 2ème place mondiale… un reccord.

    Je ne peux m’empêcher de penser, au dela de la progression de Nadal dans de nombreux compartiments du jeu, que FED est d’une certaine manière la cause de la création de son concurrent ultime.

    Avant que les FFF et les Nadaladorator ne me tombent dessus je complète.

    Est-ce que Nadal aurait développé le potentiel extraordinaire qui était le sien s’il était devenu N°1 dés 2006 en remportant la majorité de ses points sur TB.

    Pour espérer des réponses argurmentées je précise que la phrase : » FED est la cause de la création… » ne vise pas à minimiser les qualités de Nadal.
    Je veux juste dire, comme certains N°1 dans le passé, est-ce que Nadal aurait développé le même potentiel s’il n’avait pas du patienter plus de 3 ans dans la relative ombre de FED.

    Relative ombre pour être je l’espère clair et honnête puisque les 3 années de N°2 de Nadal sont sans l’ombre d’un doute des années de bien des N°1 depuis le début de l’ère open.

    Encore dit autrement, est-ce que si Nadal avait régné 1 ou 2 ans voir 3 ans en surfant sur ses qualités naturelles sur TB il aurait développé son potentiel.

    Encore dit autrement est-ce que Nadal est unique dans le sens ou mis à part Borg la plupart des N°1 de l’histoire n’étaient pas dominant sur TB.
    Comme si un bon joueur de TB ne pouvait pas être un bon N°1.
    Nadal a t’il ouvert une porte en montrant que la base du jeu sur TB ne limitait pas, bien au contraire, les possibilités de bien jouer sur toutes les autres surfaces ou bien ce que Nadal a fait est unique et ne pourra être reproduit car il est unique.

    Comme parrallèle je prendrai Jim Courrier.
    Aurait-il dominé plus longtemps s’il avait patienté 2-3 ans dans l’ombre d’un N°1 extraordinaire en développant les autres facettes de son jeu.

    • MarieJo 15 novembre 2012 at 10:30

      non ce n’est pas du tout faux, d’ailleurs le clan nadal a toujours admis qu’avoir fed devant était une source de motivation, le modèle à atteindre… le slice qu’il s’achète pour le gazon est copié sur la gestuelle du GOAT… et il en a fait un coup acceptable parfois même traitre quand il arrive a faire son slice rase motte ;)
      si rafa avait tout raflé par exemple en 2007, avec un titre à wimb qu’aurait-il fait en 2008 ? à mon humble avis il aurait continué sur sa lancée tout pareil :) et on aurait pas eu cette finale extraordinaire à wimb mais une finale où nadal n’aurait pas été fébrile dans le 3è set… c’est la vie, et avec des si… mais ce n’est que mon avis… quand on a été au derrière aussi longtemps, on veut rester devant le plus longtemps possible, non ?

      sa capacité de résilience c’est aussi de revenir après les blessures, les coup durs, sa saison tronquée de 2009 avec son titre à l’OA et quasiment rien derrière sauf une coupe davis pour effacer les raclées de l’US et du masters, pour enchainer son petit chelem…

      ce mec quand il est privé de compétition, il revient avec l’envie décuplée… si les genoux tiennent, il va leur mener la vie dure au reste du top 5 !

      nadal ne s’arrêtera que si c’est son corps qui lui impose, car lui ne s’impose aucune limite, et c’est bien là son plus grand souci à gérer… trouver la limite qui ne lui permettra de durer le plus longtemps possible… car à la manière de fed, il aime trop le virus de la gagne pour se dire « c’est bon je suis rassasié. »

      rafa n’est ni borg ni courier, et pas encore dans une chaise roulante non plus, donc il va revenir, et même si jamais cela ne payait pas en 2013, il encaissera… endurer les coups durs, c’est la base de son apprentissage, merci oncle toni :)

  6. Skvorecky 15 novembre 2012 at 10:43

    Rien de choquant là-dedans, de la même manière que Federer s’est amélioré au contact de Nadal, qui lui a donné pas mal de cours gratuits de revers à une main.

    Sinon, toujours amusant ce classement parallèle. Je crois cependant, contrairement à d’autres commentateurs plus colinistes que Colin, qu’il n’a pas vocation à remplacer le classement ATP ou la Race! Je le vois plus comme une sorte de jeu stylistique et statistique.

    (Cela dit, je n’ai jamais compris l’intérêt pour la F1.)

    Pour les remarques sur la « meilleure saison » de Murray, en effet c’est une année paradoxale pour lui: il a gagné très peu de titres (je pensais 2: JO et USO, mais il y a aussi un 250 en janvier), mais lesquels!
    De là à dominer l’ATP, la marche est encore très haute. Tu compares avec la saison 2008 de Djokovic, et tu comprends…

    • Colin 15 novembre 2012 at 11:21

      « Un jeu stylistique et statistique » Merci Skvo! En gros c’est ça, c’est d’ailleurs ainsi que je présente ça dans la page « FAQ » section « Qu’est-ce que la Tennis Race et comment fonctionne-t-elle ? »

      « je n’ai jamais compris l’intérêt pour la F1 » Je n’ai moi-même aucun intérêt particulier pour la F1 (j’en ai un peu plus pour les WRC qui utilisent les mêmes principes de classement et le même barème). La tennis race est née à une époque où l’ATP avait totalement cessé de mettre à jour la race (qu’elle avait pourtant créée en 2000, avec Fabrice Santoro comme tout premier leader!). Du coup, à cette époque, le seul et unique classement mondial officiel était celui sur 52 semaines glissantes, qui est, il faut le dire, assez particulier (par définition, il ne bouge pas beaucoup d’une semaine sur l’autre). La tennis race a donc été créée pour voir le classement partir de 0 en janvier et ‘se remplir’ au fil des courses (avec, on l’espère, de nombreux changements à chaque nouvelle course, au moins en début d’année), exactement comme c’est fait en F1 ou en WRC, ou d’ailleurs dans des tas d’autres sports; j’aurais pu tout aussi bien utiliser une analogie avec le championnat du monde de ski et utiliser le barème FIS mais ç’aurait été moins naturel. Les analogies sont plus faciles à trouver avec la course automobile: Grand prix de Monaco / rallye de Monte-Carlo, dualité asphalte / terre… Et d’ailleurs ne parle-t-on pas de « rallye » dès qu’un échange dure plus de 10 coups?

      • Skvorecky 15 novembre 2012 at 19:54

        Oui, la Race semble nécessaire; pas un hasard si l’ATP a fini par la remettre au menu, sans trop communiquer dessus.

        Considérer que Santoro est numéro 1 mondial parce qu’il gagne le premier tournoi de l’année est un peu moins indispensable, raison pour laquelle, sans doute, on avait fini par la placardiser.

        Dans le fond la Race est comme un championnat, dont le leader peut varier, mais où l’objectif est de finir l’année à cette place. D’où l’importance, à mon sens, du record de Sampras des 6 années de suite.
        Le classement ATP, seul, rend illisible cette poursuite du nº1, ainsi que la course au Masters.

        Quant au classement que tu as inventé en t’inspirant de l’automobile, il a au fond presque toujours donné le même résultat que l’ATP, au moins pour les premières places, je me trompe? C’est ce qui est étonnant et remarquable!

  7. Oluive 15 novembre 2012 at 11:24

    Colin, je suis toujours aussi admiratif de ton efficacité…

    … Et je reposte mon com’ perdu au fin fond du fil précédent (même si, mea culpa, il n’est pas en lien complètement direct avec l’article -mais bon, je poste quand je trouve un créneau !-) :

    Pour revenir sur la finale du Masters, entièrement d’accord sur le problème au service : Federer n’a pas attaqué les secondes, mais comment lui en vouloir puisque, même sur ses premières à lui, il n’arrivait pas à placer l’accélération fatale ?

    Non, je crois qu’il doit, avec Djokovic plus que tout autre, réfléchir à ses zones et effets (son geste ?) de service en première balle (Nadal ne lui pose / posait pas tant de problèmes sur les premières).
    La réussite en première balle de Federer, partout mais encore plus en indoor ou sur herbe, est le baromètre de confiance et d’énergie mentale de son jeu.
    Et, c’est sûr, il doit en passer plus (cf le débreak et le tb du premier set où il doit passer 2 premières sur une bonne douzaine de services…)

    Je me suis également demandé pourquoi Federer ne tentait pas plus d’amorties : Djokovic était assez souvent loin au fond.
    Je pense enfin qu’il aurait dû tenter quelques services volées après certains rallyes (genre à 6/6 au tb… Ou encore sur sa première balle de 2e set, où le retour du Djoker est profond mais haut). A ce sujet, j’ai l’impression que les retours de Djokovic sont souvent profonds au centre et hauts. Je me demande donc ce qu’il ferait face à un serveur volleyeur occasionnel. Je crois que ça aurait vraiment valu le coup pour Federer de brouiller de temps à autre les cartes comme ça, car à la fin, le serbe était réglé comme du papier à musique en retour. Et je pense qu’il aurait eu bien plus de mal à tirer des passings, même en deux temps, qu’à retourner comme il sait si bien le faire très long au centre. A tenter la prochaine fois.

    Mais le problème n’est pas seulement là, il est aussi « philosophique ».
    Et c’est Federer qui, plus clairement que jamais, en parle le mieux :

    http://www.lematin.ch/sports/tennis/federer-attaque/story/21160546

    http://www.lequipe.fr/Tennis/Actualites/Federer-veut-des-courts-plus-rapides/326622

    What else ?

    Bien sur c’est pour sa chapelle, mais, inutile de dire que, même s’il prenait sa retraite ce soir, j’applaudirais des deux pieds chacune de ces paroles de la même manière.

    Le seul contre argument possiblement -et lointainement- envisageable : le risque de voir fleurir des serveurs à 230 km/h (Fed disait dans son itw d’après match qu’il servait sur le T à 200 et ça revenait comme un boulet ; j’imaginais alors un journaliste impertinent répondre : « eh bien, servez à 230″…). Or, pour l’instant, ils ne sont pas légion, et encore moins au palmarès des tournois, y compris les plus rapides. Donc, le risque me semble très faible.

    D’ailleurs, s’il n’y avait la vie de famille (et Mirka, à qui il va bien devoir renvoyer l’ascenseur un jour ou l’autre en termes de disponibilité), qui de mieux que Federer comme prochain président de l’ATP ?

    Je ne vois qu’un point non soulevé par Federer (et à ma grande surprise, finalement peu soulevé de manière générale -on en entend parler à Roland ou autre, mais jamais de manière aussi globale que pour les surfaces-, 15LT mis à part) : la vivacité des balles.
    Il faudrait lui forwarder la chose, parce que ce pourrait être une manière d’aller dans son sens plus rapidement dans un premier temps (sur une partie de la saison bien entendu : Federer ne dit rien d’autre).

    Certes, il doit y avoir des histoires de gros sous, mais on doit bien pouvoir convaincre les fabriquants de balles… Reste donc les directeurs de tournois…

    Par pitié, que l’homme le plus influent du tennis ait gain de cause.

    Car, effectivement, lors de la (très belle) finale, combien de fois ai-je vu un coup si beau qu’il ‘aurait dû’ être gagnant (et parfois trois de suite dans le point) revenir presque comme si de rien n’était ?
    Bien sûr, s’il s’agissait d’une défense folle de temps à autre ce serait magnifique. Mais là, il y avait quelque chose d’inéluctable. Et, quand bien même, après plusieurs attaques à haut risque, le point était marqué, la débauche d’énergie était telle que le suivant était une faute grossière.
    Il ne faut pas oublier qu’on parle là d’un tournoi indoor et pas de Roland Garros.
    Et l’âge de Federer n’y change rien : quel que soit le joueur au fond, pourquoi prendre tout ces risques dans ce cas ? Pourquoi travailler cette filière si exigeante, qui paye plus tard qu’une autre en terme de progression du joueur, et dont l’efficacité est en chute libre ?
    Après sa rencontre perdue contre Federer Murray a dit qu’il avait tenté de l’agresser quant bien même il faisait des fautes. Djokovic, lui, a bien dit qu’il a cherché à défendre et défendre et ramener une fois encore la balle dans le court. Et, devinez quoi ? Il a gagné.
    Il a très bien joué certes, mais s’il avait davantage tenté l’attaque, comme par exemple à Roland 2011, je ne suis pas certain que le résultat final aurait été le même (de même que je pense qu’il aurait adopté cette tactique au dit Roland, il serait passé).

    Non, vraiment, on peut être fan de n’importe quel défenseur, je ne vois sincèrement même pas comment on peut être contre cette volonté d’accélérer une partie du circuit.

    • Oluive 15 novembre 2012 at 11:26

      D’ailleurs, Colin, tu devrais toi aussi soutenir les surface rapides : on ne peut pas avoir que des GP de Monaco, non ? Indianapolis, ça a de la gueule aussi quoi !
      Soutenir le ralentissement aujourd’hui, c’est comme demander à rendre la terre battue deux ou trois fois plus rapide en 1990…

    • Colin 15 novembre 2012 at 11:48

      Tout est dans le choix des pneumatiques!

      D’ailleurs, je trouve que les cogneurs de la tennis race sont un peu des chochottes, à s’arrêter dès qu’il y a un peu de pluie. C’est pas en F1 ou en WRC qu’on verrait ça.
      S’ils jouaient sous la pluie, ça donnerait une dimension supplémentaire au jeu. On dirait de certains joueurs: « Ah, celui-là, c’est un maître du jeu sur surface mouillée ».

      • Oluive 15 novembre 2012 at 12:09

        La terre battue bleue semblait une avancée en ce sens Colin…

      • Colin 15 novembre 2012 at 12:26

        Oui, ça s’apparente à un rallye scandinave couru sur la glace…

        • Guillaume 15 novembre 2012 at 13:55

          Les 1000 lacs ?

    • Bapt 15 novembre 2012 at 11:50

      Tout à fait d’accord avec toi Oluive. Le Djokovic retournait bien les premières de Fed, long avec des trajectoires bombées.
      Cela obligeait souvent Federer à reculer et à frapper un coup pas très percutant.

      Il aurait fallu faire quelques services volées pour faire des points faciles et/ou pour obliger Djokovic à prendre des risques. Plus de services auraient été gagnants alors.

      C’est Tsonga qui expliquait dans une interview que, quand il voyait un joueur qui se mettait loin pour retourner et bombait ses retours pour les « assurer », il faisait des services volées, ne serait-ce que pour lui mettre une pression ultérieure.

  8. Guillaume 15 novembre 2012 at 14:20

    La grande différence entre le classement de Colin et celui de l’ATP est en réalité à chercher au-delà du Top 10 : ne retenant que les grands évènements du calendrier, la Tennis Race punit sévèrement ceux qui construisent de trop leur ranking en ATP 500 et 250.

    Juan Monaco à ce titre prend particulièrement cher (12e à l’ATP, mais seulement 17e chez Colin) lui dont une bonne partie du classement dépend de ses titres à l’ATP500 d’Hambourg, et aux 250 de Vina, Houston, Kuala (+ 1 finale à Stuttgart). Chez Colin, tout ça passe à la trappe, ne restant qu’une 1/2 à Miami et un 8e à RG.

    A ce petit jeu, le bilan d’Almagro se fait également moins flatteur tout à coup, n’étant plus porté que par son seul 1/4 à Roland (15e alors qu’il finira l’année 10e ou 11e à l’ATP).

    Même la supposée régularité de Tipsarevic en prend un petit coup, entré seulement dans les points à 5 reprises sur 14 possibilités, et dont les 2 plus gros cartons ont eu lieu sur des tournois vite boudés par l’élite (Madrid et sa patinoire, Toronto et sa période de vacances post-JO).

    Plus curieusement, Richard Gasquet prend assez cher dans la méthode de compta colinienne. Sa finale à Toronto et son quart à Rome ne suffisent pas à l’empêcher de perdre 3 rangs par rapport à l’ATP (13e contre 10e). Les chiffres confirment finalement l’impression laissée (et reconnue par l’intéressé lui-même) : il a manqué à Richie de battre Flo Mayer à Wimb. Cette seule victoire de plus à son compteur, lui ouvrant un premier 1/4 en GC depuis 2007, aurait changé bcp de choses sur l’impression générale laissée par sa saison. Les 8 points qu’il lui manque pour intégrer le Top 10 de Colin, ils sont là.

    N°2 français selon la méthode Colin, Gilles Simon est à l’opposé le grand gagnant de cette méthode de classement (10e à la Tennis Race, seulement 16e à l’ATP). Toujours futé, Gilou a su optimiser les failles du règlement et son Grand prix non obligatoire de Monaco, ainsi qu’un GP de Bercy disputé par les meilleurs sur leur mulet (véhicule de réserve, ndlr !). Il fait du coup banco avec ces deux 1/2 en France (oui, j’annexe le MCCC, de toute façon situé en territoire français), ainsi qu’un 1/4 à Indian Wells.

    Wawrinka (14e, avec un 1/4 à Monaco et une 1/2 à Cincy) et surtout Mardy Fish (16e chez Colin, 27e à l’ATP) voient également leur bilan rehaussé. L’Américain bénéficie comme toujours d’avoir su se mobiliser sur ses terres au coeur d’une saison difficile (1/4 à Miami et Cincinnati, 8e à l’US Open).

    Janowicz enfin intègre le Top 20 à la faveur de sa finale à Bercy. Et il le mérite car je peux vous certifier qu’en bon Polonais, il descend les bières avec autant d’efficacité que sa 1ère balle n’en a sur le court :mrgreen:

    • Colin 15 novembre 2012 at 14:55

      Je dirais même plus: la différence la plus marquante entre le classement ATP et le classement TRWC se situe… au delà de la 40ème place :lol:

      • Guillaume 15 novembre 2012 at 15:06

        La quoi ? :)

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