Plus petite unité de mesure d’un match, un point au tennis n’a guère de sens pris isolément. C’est pourquoi les highlights remplis d’une poignée d’échanges spectaculaires disent aussi peu des affrontements ainsi résumés, qu’un florilège de belles phrases nous renseigne sur un roman.
Mais les points sont la chair et l’âme du tennis, et les grands matches, des années après, se réduisent souvent à quelques points restés en mémoire. Pourquoi ces points-là en particulier? Parce qu’ils sont le moment-clef du match, marquent un retournement de situation, sont insolites ou simplement beaux ? Étrangetés de la mémoire du fan, filtre des journaux télé (c’est-à-dire la balle de match passée en boucle), prisme de Youtube…
Une question me taraude: quand nous parlons tous ensemble de tennis, de quel tennis parle-t-on? Parfois, deux personnes discutent du match de la veille, divergent dans leur analyse et l’un d’eux s’exclame: « On n’a pas vu le même match ! » Et c’est vrai.
Pour un match joué, il y a autant de matchs vus qu’il y a de spectateurs, tant les points de vue dans un stade sont différents, et les facteurs de distraction nombreux pour l’amateur rivé à son canapé. Dans le désordre : bébé qui pleure, coups de fil de la belle-mère, tasse de thé, bébé ébouillanté, pause pipi, convocation au repas dominical par le reste de la famille, bébé qui tombe par terre, récriminations subies sur l’amour incongru porté à des millionnaires en short qui tapent dans une balle, consommation de gâteaux apéros, bébé qui crie sous son bâillon, fatigue généralisée, visite intempestive des services sociaux, rupture de faisceau au début du cinquième set après 5 heures de Nadal-Djokovic…
Peut-on dépasser la mélancolie causée par la diversité des perceptions humaines, et l’incommunicabilité qui en résulte ? Certains échanges constituent-ils malgré tout des références universelles ? Nous souvenons-nous tous des mêmes « points d’anthologie » ? Non bien sûr, mais je veux croire que certains sont des dénominateurs communs. C’est ce qui rend ce quiz imaginable.
Voici donc:
Je vous demande d’indiquer à quel match correspond chacun des échanges décrits ci-dessous. Identifier les deux joueurs est le minimum requis, la réponse complète devant comprendre le tournoi, l’année et le stade de la compétition. (Certains grands malades ajouteront le score du match au moment de l’échange, le temps qu’il faisait, et les fluctuations du cours du baril de brut durant la rencontre.)
Pour chaque point nous donnerons, en principe, le minimum d’informations contextuelles et le maximum de détails concrets. Ce principe pourra être volontairement transgressé. Des indices sont ajoutés pour vous faciliter la tâche, mais essayez dans la mesure du possible de ne pas y avoir recours.
NB: il s’agit exclusivement de tennis masculin, des années 80 à nos jours. Garanti 100% Rusedski-free.
C’est parti.
Time !
1) Le serveur engage une bonne première balle… qu’il voit revenir à ses pieds deux fois plus vite qu’elle n’est partie ! Un retour de coup droit gagnant d’une sauvagerie jamais vue jusqu’alors, frappé pourtant avec une certaine nonchalance.
Ce retour était tellement énorme que le serveur malheureux en plaisanta avec son bourreau avant d’engager le point suivant. Il remporta d’ailleurs le match.
2) Le service plutôt neutre est renvoyé par un coup droit, auquel réplique un revers trop court, qui retombe dans le carré de service. Sur ce, le retourneur avance dans le court et frappe un coup droit dirigé sur le revers adverse. Mais la balle est stoppée net par la bande du filet.
Le serveur s’écroula par terre immédiatement en voyant que la balle adverse ne revenait pas.
3) Sur un service travaillé à fort rebond, le retourneur tourne son revers et frappe un coup droit décroisé. Le serveur remet comme il peut en coup droit, mais trop court. Le retourneur place une nouvelle attaque de coup droit, croisé cette fois dans le coin du court, et suit au filet. La remise en revers du serveur, à l’aveugle, est inoffensive et permet un smash facile.
Le retourneur s’écroula par terre immédiatement en se rendant compte que son smash serait définitif.
4) Dans un échange acharné du fond de court, le joueur au retour prend l’avantage grâce à son coup droit et monte au filet. Sur l’excellent passing plongeant du serveur, il réussit une volée amortie de coup droit; le serveur est dessus et parvient à toucher un lob du bout de la raquette. Revenu au fond du court, le retourneur place un étonnant tweener-lob masqué en long de ligne, gagnant.
Le vainqueur de ce point connut pourtant une certaine désillusion ce jour-là.
5) Sur une balle de service particulièrement faible, le retourneur suit son attaque de coup droit au filet, mais le serveur réplique par un passing de coup droit qui prend le volleyeur légèrement à contre-pied, le poussant à la faute en revers.
D’apparence anodine, il n’est pourtant pas impossible que ce point soit le plus célèbre de l’histoire.
6) Ce deuxième service, kické, est retourné par un revers agressif, croisé, qui retombe presque sur la ligne de fond. Le serveur, sur sa ligne, joue une demi-volée de revers long de ligne qui laisse son adversaire à 5 mètres de la balle.
Symbole d’un match où le vainqueur, dont le coup droit est le point fort, accumula les revers gagnants.
7) Le retourneur, loin de sa ligne sur ce deuxième service, joue un coup droit un peu court. Le serveur s’appuie sur une bonne longueur de balle en coup droit pour monter au filet ; il se voit alors répliquer un coup droit d’une fulgurance et d’une brutalité rares, qui le transperce en long de ligne et entre d’extrême justesse dans les limites du court.
Il fallut l’intervention du hawk-eye pour faire de cette frappe un coup gagnant, irriter profondément sa victime, et faire basculer ce match.
8 ) Ce service-volée semble définitif car il oblige le retourneur à sprinter d’un coin à l’autre du court. Bien que ce dernier touche à grand peine la balle, il parvient à jouer un lob de coup droit qui renverse la situation. Il suit au filet pour renvoyer le passing adverse d’une volée amortie de revers. S’ensuit une partie de « ping-pong » au filet dont il sort victorieux en plaçant une dernière volée de coup droit hors de portée.
Suite à cette balle de break convertie et décisive pour le gain du premier set, ce match au sommet fut assez déséquilibré et sans grande histoire.
9) Le serveur obtient une balle courte grâce à un bon service suivi d’un coup droit décroisé. Il enchaîne alors amortie puis lob. Très vif lors de cet aller-retour, son adversaire arrive au fond du court dos au filet et réussit un passing entre les jambes qui stupéfie son adversaire.
Ce point semble avoir relancé la mode du tweener parmi l’élite du circuit.
10) Ce long échange commence par quelques slices de revers. Le retourneur prend le contrôle de l’échange grâce à son coup droit décroisé, jusqu’à ce que le serveur neutralise l’initiative adverse par un revers long de ligne; ce schéma se répète, puis s’engage alors un duel de revers slicés (8 consécutifs). Le retourneur tourne finalement son revers, se voit répliquer un revers recouvert, slice le sien, puis le serveur joue à nouveau long de ligne, mais sa balle touche la bande du filet. Elle s’élève, puis retombe finalement du côté opposé.
Ce fut le dernier point ATP de l’année.
11) Ce service-volée sur deuxième balle paraît présomptueux face au puissant retour de revers croisé. C’est sans compter sur une superbe volée de revers en extension. Le passeur frappe alors un coup droit qui oblige le volleyeur à une nouvelle acrobatie : une volée haute de revers amortie. Se précipitant vers l’avant, le relanceur choisit le lob. Parvenu au fond de court, dos au mur, son adversaire tente le tout pour le tout avec un coup entre les jambes… qui vient mourir en haut du filet.
Le joueur qui gagna ce point sauvait par la même occasion une balle de match, et finit par gagner le tournoi.
12) Cet échange est un combat où chacun tente de faire mal à l’autre; les balles rasent le filet, et les angles trouvés dans la diagonale des coups droits sont de plus en plus fous. Le serveur, se sentant débordé, parvient à jouer long de ligne, puis l’échange s’accélère de nouveau, et le même schéma se répète dans la diagonale du coup droit; le même joueur change encore le jeu en long de ligne, mais la réplique est un revers croisé, lifté juste après le rebond, qui trouve une zone parfaite et laisse l’adversaire à 5 mètres de la balle.
Cette balle de set convertie, d’une intensité rare à l’époque, fut décisive non seulement pour le gain de cette finale mais pour la suprématie de cette année-là.
13) S’emparant de l’initiative dès le premier coup de raquette, le retourneur joue long puis monte au filet. Le passing adverse ne semble pas injouable, mais la volée amortie croisée de coup droit est mal touchée, et le relanceur arrive parfaitement sur la balle: ayant le court ouvert devant lui, il place un revers long de ligne et serre le poing, mais la balle est annoncée faute. Le challenge demandé n’y changera rien: Out de très peu.
Avec 11 frappes de balle, cet échange fut dans la moyenne des rallyes joués ce jour-là.
14) Un service et un coup droit puissants et profonds débordent le relanceur qui remet comme il peut une balle haute en guise de lob… qui passe à peine au-dessus du filet ; l’attaquant a anticipé, smashe à loisir et semble mettre un terme à l’échange, mais son adversaire n’est pas résigné et réussit un contre-smash slicé d’on ne sait où. L’homme au filet fait quelques pas en arrière et réalise un smash de revers qui clôt magnifiquement la discussion.
C’est ainsi que fut effacée une balle de set cruciale, dans un match qui mit fin à une incroyable série.
15) Service-volée sur deuxième balle. Le retour de revers croisé rase la bande; l’homme au filet dépose une volée de revers croisée; la réplique est un lob de revers. Le volleyeur fait mine de tenter le smash, se ravise, et court vers le coin du court où retombe la balle. Dos au filet, il réussit un revers long de ligne d’une main, à l’aveugle, légèrement masqué, qui prend de court un adversaire pourtant parfaitement replacé!
Ce fut un match au sommet entre deux gauchers.
16) Au terme d’une bataille pour l’initiative depuis le fond de court, le retourneur joue un coup droit très croisé qui oblige son adversaire à remettre en coup droit coupé, puis enchaîne par un revers croisé recouvert, remis par un revers flottant qu’il vient intercepter au filet: la volée de revers amortie, avec un fort effet coupé, est hors de portée de son adversaire.
Ce fut la dernière fois (sans doute pour un certain laps de temps) qu’un joueur remporta une finale majeure en gagnant à la volée un tiers de son total de points.
17) Les joueurs commencent par se balader l’un l’autre de droite à gauche du court. Puis le duel entre dans un faux rythme. Un revers let donne le signal de la reprise des hostilités : le serveur en profite pour frapper un revers recouvert dans un angle extrême, obligeant son adversaire à jouer, très excentré, un revers qui contourne le filet. Le jeu s’accélère alors dans la diagonale du coup droit, avant que le retourneur, d’un coup droit long de ligne, pousse son opposant à la faute.
Le vainqueur de ce point gagna ce jour-là ses trois seuls sets du face-à-face avec sa bête noire.
18) La deuxième balle travaillée est renvoyée d’une revers slicé court, sur lequel le serveur attaque en coup droit et suit au filet. Le retourneur envoie alors en guise de passing une balle flottante. La volée haute de revers qui suit est ratée : la balle s’envole et retombe hors du court.
Le serveur en question perdit ce match malgré un taux de jeux de service gagnés de 97,37%.
19) Le chip and charge donne le ton d’entrée. Le passing de revers du serveur est contré par une volée croisée de coup droit; le passing suivant par une volée croisée de revers symétrique. Le serveur-passeur se retrouve alors au filet tandis que le retourneur-volleyeur doit reculer pour renvoyer la balle. Le serveur, trop excentré pour couvrir son filet, repart au fond de court. Son coup droit de remise est court ; l’adversaire en profite pour frapper un revers et conclure d’une volée de coup droit.
C’est ainsi qu’un joueur maudit dans ce tournoi en fit mordre la poussière à un ancien vainqueur.
20) Après un échange intense en fond de court, le serveur fait la différence d’un revers long de ligne suivi d’un coup droit très croisé sur le revers adverse, obtenant une balle flottante apparemment facile à smasher. La balle est particulièrement courte, ce qui l’oblige à s’avancer plus. Mais il maîtrise mal sa course vers l’avant et, après avoir rabattu une volée facile de coup droit, fait deux pas de plus qui l’amènent à toucher le filet et perdre le point.
Ce point perdu bêtement fut perçu a posteriori comme un tournant du match.
… BON COURAGE !
Marrant : http://www.youtube.com/watch?v=H-pqaR25_lo
Ah pas mal. Il lui ressemble pas mal le mec, plus que le gars qui s’est fait passé pour lui en Chine lol.
Il a surtout bien réussi à prendre ses tics de langage. Et j’aime bien la pétition. Vous l’avez tous signée, j’espère?
Sinon, les sketchs… on va dire que c’est de l’humour suisse…
Haha ouais évidemment je l’ai signé ! Haha ya un mec qui a mis dans les signatures :
« allez Roger, t’aurais l’air con si Wawrinka la soulevait sans toi »
Ceci dit entre Stan et Roger ou Stan et Chiudinelli/Laaksonen, j’ai quelques doutes sur l’équilibre haha !
Je remercie Skvo pour ce quizz novateur et néanmoins intriguant.
C’était un peu facile pour moi, je me suis donc abstenu et repasserai chercher mon Prix plus tard.
Salutations Marcgicqueliennes
Nous voici parvenus, grâce au zèle de quelques-uns dans la dernière ligne droite, au terme de ce quiz. Toutes les réponses ont été trouvées. Non que personne ait obtenu un score de 100%, mais parce que tout le monde a apporté sa pierre à l’édifice. Beau travail d’équipe!
Mes craintes que les énigmes soient trop ardues, les points mal décrits, les indices trop cryptés, bref que ce quiz soit absolument imbitable, étaient visiblement infondées. Elles s’étaient déjà dissipées en voyant que les deux premiers joueurs, Elmar et Ivan, avaient éventé une bonne partie du mystère. Au contraire, j’ai peut-être fait dans l’excès inverse, avec un choix de points connus de tous, parfois trop, et des indices souvent transparents. C’est un équilibre difficile à obtenir.
A ce stade des débats, il serait absurde de clamer au spoiler qui se prépare dans les prochaines lignes. Mais, ami lecteur, si c’est le premier commentaire que tu lis sous cet article, je t’invite à remonter en haut de la page et à jouer le jeu.
1) Le serveur engage une bonne première balle… qu’il voit revenir à ses pieds deux fois plus vite qu’elle n’est partie ! Un retour de coup droit gagnant d’une sauvagerie jamais vue jusqu’alors, frappé pourtant avec une certaine nonchalance. Ce retour était tellement énorme que le serveur malheureux en plaisanta avec son bourreau avant d’engager le point suivant. Il remporta d’ailleurs le match.
Il s’agit de Courier-Krajicek, demi-finale de Roland Garros 1993, à 6-1, 6-7, 5-5 pour Courier. Jim Courier l’emportera finalement 7-5, 6-2 dans les deux derniers sets, le Néerlandais ne gagnant que 2 jeux suite à ce retour incroyable. Ce coup n’est pas absolument unique: James Blake lui a fait de la concurrence ces dernières années. Mais en 93, comme on le sous-entend ici, c’était du jamais vu. L’indice clôt le débat en faisant entrer en scène l’humour de ce bon Jim.
1 point: Ivan, William
2) Le service plutôt neutre est renvoyé par un coup droit, auquel réplique un revers trop court, qui retombe dans le carré de service. Sur ce, le retourneur avance dans le court et frappe un coup droit dirigé sur le revers adverse. Mais la balle est stoppée net par la bande du filet. Le serveur s’écroula par terre immédiatement en voyant que la balle adverse ne revenait pas.
En effet, c’est le dernier point de Wimbledon 2008: 6-4, 6-4, 6-7, 6-7, 8-7, avantage Nadal. L’indice dévoile en effet une célébration caractéristique des victoires en Grand Chelem du Majorquin (pas que lui, comme on va le voir), mais il a tant galvaudé cette démonstration de joie récemment que cela aurait pu être trompeur. La balle de match elle-même, mauvaise, crispée d’un côté comme de l’autre, est un moment marquant (en bien ou en mal) en raison de l’émotion entourant cette finale, qui choisissait enfin un vainqueur, après avoir calqué le scénario du mythique Borg-McEnroe.
1 point: Elmar, Ivan, Rémy, William
Colin a déchiffré l’indice, sans malheureusement reconnaître le point en question.
3) Sur un service travaillé à fort rebond, le retourneur tourne son revers et frappe un coup droit décroisé. Le serveur remet comme il peut en coup droit, mais trop court. Le retourneur place une nouvelle attaque de coup droit, croisé cette fois dans le coin du court, et suit au filet. La remise en revers du serveur, à l’aveugle, est inoffensive et permet un smash facile. Le retourneur s’écroula par terre immédiatement en se rendant compte que son smash serait définitif.
La balle de match de l’année précédente! 7-6, 4-6, 7-6, 2-6, 5-2, avantage Federer sur le service de Nadal à 11’35. On pourrait faire les même remarques qu’à la question précédente, à la différence que ce point-ci est plaisant en soi, et paradoxalement moins présent dans les mémoires: le suspense avait faibli à ce moment, le Suisse ayant pris le dessus nettement en fin de match (à noter que c’est la dernière fois qu’il gagne un cinquième set face à un top 4).
1 point: Elmar, Ivan, Rémy, William
Colin: idem, hélas
4) Dans un échange acharné du fond de court, le joueur au retour prend l’avantage grâce à son coup droit et monte au filet. Sur l’excellent passing plongeant du serveur, il réussit une volée amortie de coup droit; le serveur est dessus et parvient à toucher un lob du bout de la raquette. Revenu au fond du court, le retourneur place un étonnant tweener-lob masqué en long de ligne, gagnant. Le vainqueur de ce point connut pourtant une certaine désillusion ce jour-là.
Vous l’avez tous reconnu (enfin, tous ceux qui ont joué) : Djokovic-Nadal, finale de Madrid 2011. Après le gain du premier set 7-5, Djokovic est mené 0-30 sur son service. Nadal gagne donc ce superbe point et breake à la première occasion d’un coup droit gagnant long de ligne. Le début d’un retournement de situation devant son public en délire et un Manolo Santana tout chose? Pas du tout. Djokovic a mûri et tout lui réussit à cette époque. Il ne s’énerve pas et débreake immédiatement. Il battra pour la troisième fois de suite Nadal. Ce point est donc célèbre non comme moment-clef du match, mais pour avoir fait la tournée des highlights de l’année 2011… et être le lien de la signature de Marie-Jo sur ce site.
1 point: Elmar, Ivan, Colin, Rémy, William
5) Sur une balle de service particulièrement faible, le retourneur suit son attaque de coup droit au filet, mais le serveur réplique par un passing de coup droit qui prend le volleyeur légèrement à contre-pied, le poussant à la faute en revers. D’apparence anodine, il n’est pourtant pas impossible que ce point soit le plus célèbre de l’histoire.
Ça, c’est une vraie question: quel est le point le plus célèbre de l’histoire? Quel est le coup qui vous a le plus marqués?
Pour moi, c’est celui-ci, à 0’55. L’histoire est connue: après avoir perdu les deux premiers sets 4-6, 4-6, Chang gagne les deux suivants 6-3, 6-3 mais commence à avoir des crampes. Après avoir fait le break au début du cinquième, il souffre de plus en plus. A 4-3, 15-30 sur son service, il exécute ce fameux service à la cuillère. Il gagne le point (un point qui serait totalement anecdotique sans cet engagement singulier), son jeu de service et termine le match au jeu suivant sur une double-faute de Lendl qu’il a provoquée par son placement bizarre. Je ne l’ai pas vu en direct, mais ma grand-mère m’a raconté cet exploit d’un petit jeune de 17 ans (c’est comme si un joueur né en 97 gagnait le prochain Roland Garros…). J’ai donc supporté Chang lors de mes premières années d’amateur de tennis. Ensuite…
La description était volontairement trompeuse. Il y avait bien un « trick caché » comme l’a observé Colin. Pour la simple et bonne raison que décrire avec exactitude ce service « sous le bras » serait donner la réponse dans la question elle-même. Mais il fallait bien donner une place à ce fameux point.
1 point: Patricia. Tu es tout simplement la GOAT des mono-réponses!
6) Ce deuxième service, kické, est retourné par un revers agressif, croisé, qui retombe presque sur la ligne de fond. Le serveur, sur sa ligne, joue une demi-volée de revers long de ligne qui laisse son adversaire à 5 mètres de la balle. Symbole d’un match où le vainqueur, dont le coup droit est le point fort, accumula les revers gagnants.
On peut voir ce coup magistral à 4’10. Il s’agit bien évidemment de Federer contre Blake, match bien connu dans ces parages. L’Américain ne s’est pas résigné après la roue encaissée au premier set. Il obtient une balle de break (1-1, 30-40) dans le deuxième, retourne agressivement le service de Federer, et le voit réussir ce geste improbable. Federer gagnera les deux derniers sets 6-3, 6-4. Bien qu’il s’agisse d’un point décisif au sens strict, personne ne croit sérieusement que ce break aurait pu faire changer le cours d’un match à sens unique: preuve en est qu’on ne se souvient généralement que du coup lui-même et pas du score.
1 point: Elmar, Patricia, Colin, Rémy (tu l’as mis en réponse 5 mais c’est forcément un lapsus), William
Bizarrement, Ivan, à l’affût sur le reste, ne l’a pas trouvée.
7) Le retourneur, loin de sa ligne sur ce deuxième service, joue un coup droit un peu court. Le serveur s’appuie sur une bonne longueur de balle en coup droit pour monter au filet ; il se voit alors répliquer un coup droit d’une fulgurance et d’une brutalité rares, qui le transperce en long de ligne et entre d’extrême justesse dans les limites du court. Il fallut l’intervention du hawk-eye pour faire de cette frappe un coup gagnant, irriter profondément sa victime, et faire basculer ce match.
Une énigme qui aurait peut-être tenu jusqu’au bout sans l’intervention d’Alexis, alors que je trouvais l’indice trop clair. Mettre le doigt sur le moment où un match est retourné n’est pas forcément évident comme le prouve le désaccord d’Elmar sur ce point. Mais pour beaucoup de monde, dans la finale de l’US Open 2009, ce fut là. Jusqu’alors, Federer avait le match en main. Après coup, on peut toujours se dire qu’il aurait pu gagner tel ou tel point antérieur. Cet instant précis, à 6-3, 5-4, 30-30, semble cependant marquer le basculement, appuyé par l’incident du hawk-eye.
1 point: Alexis! Bien vu!
8 ) Ce service-volée semble définitif car il oblige le retourneur à sprinter d’un coin à l’autre du court. Bien que ce dernier touche à grand peine la balle, il parvient à jouer un lob de coup droit qui renverse la situation. Il suit au filet pour renvoyer le passing adverse d’une volée amortie de revers. S’ensuit une partie de « ping-pong » au filet dont il sort victorieux en plaçant une dernière volée de coup droit hors de portée. Suite à cette balle de break convertie et décisive pour le gain du premier set, ce match au sommet fut assez déséquilibré et sans grande histoire.
Un point incroyable dans un match globalement insipide: 4-3, avantage Djokovic sur le service de Nadal en finale du dernier Masters à 3’23. C’est le point le plus récent du quiz. Amusant que presque personne ne semble s’en souvenir, d’ailleurs.
1 point: Elmar, d’un lob en bout de course, un peu comme Djokovic. Sauf qu’il est allé se coucher ensuite.
9) Le serveur obtient une balle courte grâce à un bon service suivi d’un coup droit décroisé. Il enchaîne alors amortie puis lob. Très vif lors de cet aller-retour, son adversaire arrive au fond du court dos au filet et réussit un passing entre les jambes qui stupéfie son adversaire. Ce point semble avoir relancé la mode du tweener parmi l’élite du circuit.
Federer-Djokovic US Open 2009, demi-finale, 7-6, 7-5, 6-5, 0-30
Je ne suis pas un grand fan de tweener, on en voit à toutes les sauces ces derniers temps: c’est devenu un cliché usé jusqu’à la corde par les faiseurs de highlights qui vous font visionner des échanges absolument anodins où un des deux joueurs touche par mégarde une balle entre les jambes. C’est un peu comme la talonnade au football, une caricature de « beau geste ». Cela dit, ce coup est ici particulièrement réussi (la trajectoire est-elle tout à fait volontaire? Je n’en suis pas certain), à un moment important puisqu’il donne 3 balles de match. Ajoutons qu’il y avait encore une relative fraîcheur dans ce geste, puisque comme le signale l’indice, il me semble que c’est à partir de là que ce genre de coup s’est multiplié.
1 point: Elmar, Ivan, Colin (tu as écrit 2008 mais on va pas chipoter, au risque de s’attirer les foudres d’Antoine), William
10) Ce long échange commence par quelques slices de revers. Le retourneur prend le contrôle de l’échange grâce à son coup droit décroisé, jusqu’à ce que le serveur neutralise l’initiative adverse par un revers long de ligne; ce schéma se répète, puis s’engage alors un duel de revers slicés (8 consécutifs). Le retourneur tourne finalement son revers, se voit répliquer un revers recouvert, slice le sien, puis le serveur joue à nouveau long de ligne, mais sa balle touche la bande du filet. Elle s’élève, puis retombe finalement du côté opposé. Ce fut le dernier point ATP de l’année.
Ce célèbre point était assez facile à trouver avec l’indice plus la description du dernier coup « let » qui a peut-être inspiré le début de « Match Point » (pas mon Woody préféré mais bon): Lendl-Becker, finale du Masters 1988. Après avoir fini deuxièmes de leurs poules, Becker et Lendl battent respectivement Hlasek et Edberg pour se retrouver dans un match pour sauver une saison 88 sans grand titre. A 5-7, 7-6, 3-6, 6-2, 6-6, le tie-break est tendu à l’extrême. A 5-5, Becker fait le mini-break en poussant Lendl à la faute en passing. La victoire arrivera au point suivant, mais le plus dur ne faisait que commencer…
1 point: Elmar, Ivan, Colin, William. (Personne ne se souvenait de l’année exacte, même si Colin indique « 88 ou 89″.)
11) Ce service-volée sur deuxième balle paraît présomptueux face au puissant retour de revers croisé. C’est sans compter sur une superbe volée de revers en extension. Le passeur frappe alors un coup droit qui oblige le volleyeur à une nouvelle acrobatie : une volée haute de revers amortie. Se précipitant vers l’avant, le relanceur choisit le lob. Parvenu au fond de court, dos au mur, son adversaire tente le tout pour le tout avec un coup entre les jambes… qui vient mourir en haut du filet. Le joueur qui gagna ce point sauvait par la même occasion une balle de match, et finit par gagner le tournoi.
La conclusion de ce point et l’indice contextuel indiquaient clairement ce point magnifique à 2h54’00. Tout a été dit sur ce match. Visionnez-le si ce n’est déjà fait, au moins les deux derniers sets.
1 point: Elmar, Ivan, Colin, William
12) Cet échange est un combat où chacun tente de faire mal à l’autre; les balles rasent le filet, et les angles trouvés dans la diagonale des coups droits sont de plus en plus fous. Le serveur, se sentant débordé, parvient à jouer long de ligne, puis l’échange s’accélère de nouveau, et le même schéma se répète dans la diagonale du coup droit; le même joueur change encore le jeu en long de ligne, mais la réplique est un revers croisé, lifté juste après le rebond, qui trouve une zone parfaite et laisse l’adversaire à 5 mètres de la balle. Cette balle de set convertie, d’une intensité rare à l’époque, fut décisive non seulement pour le gain de cette finale mais pour la suprématie de cette année-là.
Premier set: 5-4, avantage Sampras sur le service d’Agassi, en finale de l’US Open 95. Ce match ne fut pas inoubliable en dehors de ce point brillant – Sampras l’emporta en 4 sets sans trop de discussion – mais il scella définitivement la supériorité de Sampras sur son compatriote dans les tournois qui comptent: Agassi arrivait en effet sur le court dans les meilleures conditions possibles après avoir gagné les deux derniers Chelems sur dur et les deux Super 9 de l’été (en battant Sampras au passage); la déception fut immense, et on ne revit d’ailleurs plus Agassi en finale majeure jusqu’à sa renaissance en 1999.
1 point: Ivan en solitaire. Pas évident à trouver.
Selon une video que m’a fait parvenir Montagne, je me vois dans l’obligation de lui accorder 0,5 point, étant donné que son match contre Albert Dugenou comporte effectivement de nombreux échanges qui cadrent avec le point décrit.
13) S’emparant de l’initiative dès le premier coup de raquette, le retourneur joue long puis monte au filet. Le passing adverse ne semble pas injouable, mais la volée amortie croisée de coup droit est mal touchée, et le relanceur arrive parfaitement sur la balle: ayant le court ouvert devant lui, il place un revers long de ligne et serre le poing, mais la balle est annoncée faute. Le challenge demandé n’y changera rien: Out de très peu. Avec 11 frappes de balle, cet échange fut dans la moyenne des rallyes joués ce jour-là.
C’est en effet le point le plus connu, je crois, de la finale de l’Open d’Australie 2012, à 3’25. Match fameux pour sa longueur, d’où l’indice (qui est inexact statistiquement, s’il faut tout dire). On a glosé sur ce point assez vite: à 4-2, 40-15 sur son service, Nadal aurait-il gagné le match? Difficile d’avoir une certitude, vu l’aisance de Djokovic en retour. Le scénario du match, y compris le point-perdu-de-peu-au-cinquième-set-qui-change-tout, se retrouvera quelques temps après entre les mêmes joueurs… La suite un peu plus bas.
1 point: Elmar, Ivan
Colin: il y avait bien un gaucher et un droitier.
Kaelin a bien appréhendé le style du match en question, sans l’identifier clairement.
14) Un service et un coup droit puissants et profonds débordent le relanceur qui remet comme il peut une balle haute en guise de lob… qui passe à peine au-dessus du filet ; l’attaquant a anticipé, smashe à loisir et semble mettre un terme à l’échange, mais son adversaire n’est pas résigné et réussit un contre-smash slicé d’on ne sait où. L’homme au filet fait quelques pas en arrière et réalise un smash de revers qui clôt magnifiquement la discussion. C’est ainsi que fut effacée une balle de set cruciale, dans un match qui mit fin à une incroyable série.
Ce point était déjà assez incroyable en soi. Mais qu’il se produise à un moment-clef d’un match historique… En quarts de finale de Roland Garros 2010 (voir à 12’35), Söderling mit fin à la série de 23 demi-finales consécutives en Grand Chelem de Federer, en le battant pour la première et unique fois hors exhib. Il le fit en lâchant tous ses coups, en visant les lignes, en étant tout simplement injouable par moments. Federer céda sa place de nº1 le lundi suivant; il l’aurait conservée en se qualifiant. A 4-5 dans le troisième set (le score était de 3-6, 6-3 dans les deux premiers), Söderling prend des risques insensés à chaque point et semble un peu déréglé, ses fautes offrant une balle de set à sa bête noire (16-1 dans leur face-à-face). Il la sauve de fort belle manière, gagne le set 7-5 et finit au quatrième.
1 point: Elmar ayant repris de volée, tel Söderling, la tentative de William. Bravo!
15) Service-volée sur deuxième balle. Le retour de revers croisé rase la bande; l’homme au filet dépose une volée de revers croisée; la réplique est un lob de revers. Le volleyeur fait mine de tenter le smash, se ravise, et court vers le coin du court où retombe la balle. Dos au filet, il réussit un revers long de ligne d’une main, à l’aveugle, légèrement masqué, qui prend de court un adversaire pourtant parfaitement replacé! Ce fut un match au sommet entre deux gauchers.
On vous dit match entre deux gauchers, vous pensez Mc-Enroe-Connors… et vous avez raison! Le match précis a été plus compliqué à trouver. Le dernier Wimbledon gagné par un Jimmy vieillissant (quoiqu’il gagna encore 2 US Open par la suite) fut en 1982, après un grand match en 5 manches contre son meilleur ennemi, qui régala l’assistance de ce coup de génie. C’est un des trois seuls points du quiz où le vainqueur ne gagne pas le match. Le point est donc resté en mémoire par sa seule beauté (concept peut-être inconsistant en sport, mais qu’il est inévitable d’évoquer avec certains joueurs). Un duel de revers d’une qualité exceptionnelle. Je ne me lasse pas de le voir.
1 point: Rémy qui a tout, même le score!
0,75 point: Ivan, William qui ont trouvé le lieu mais pas l’année
0,5 point: Elmar (qui s’est contenté du nom des deux acteurs), Colin (qui a même hésité avec un Connors-Vilas des années 70)
16) Au terme d’une bataille pour l’initiative depuis le fond de court, le retourneur joue un coup droit très croisé qui oblige son adversaire à remettre en coup droit coupé, puis enchaîne par un revers croisé recouvert, remis par un revers flottant qu’il vient intercepter au filet: la volée de revers amortie, avec un fort effet coupé, est hors de portée de son adversaire. Ce fut la dernière fois (sans doute pour un certain laps de temps) qu’un joueur remporta une finale majeure en gagnant à la volée un tiers de son total de points.
Il s’agit d’un point clef de la finale de Wimbledon 2012, la balle de set convertie par Federer à 4-6, 6-5 sur le service de Murray. A 30-0, on semble proche du tie-break, mais Federer revient à 30A. Il obtient une balle de set grâce à une volée de coup droit amortie touchée en reculant. Suit le point décisif, à 6’25. Steve Tignor écrivit dans sa chronique: « If you had ever seen a Roger Federer match before (…), you knew that psychologically, he had just given himself a commanding lead. » Excellent en smash ce jour-là, il gagna 53 de ses 151 points au filet et remporta les deux derniers sets 6-3, 6-4 sous le toit.
Pas évident à trouver, surtout que l’indice pouvait faire penser à un passé plus lointain. Les réponses tentées ont d’ailleurs été diverses: Rafter-Ivanisevic 2001, Federer-Roddick 2003, Federer-Philippoussis 2003, tous à Wimbledon, et même Wilander-Lendl US Open 88.
1 point: Ivan!
17) Les joueurs commencent par se balader l’un l’autre de droite à gauche du court. Puis le duel entre dans un faux rythme. Un revers let donne le signal de la reprise des hostilités : le serveur en profite pour frapper un revers recouvert dans un angle extrême, obligeant son adversaire à jouer, très excentré, un revers qui contourne le filet. Le jeu s’accélère alors dans la diagonale du coup droit, avant que le retourneur, d’un coup droit long de ligne, pousse son opposant à la faute.Le vainqueur de ce point gagna ce jour-là ses trois seuls sets du face-à-face avec sa bête noire.
Mecir le Slovaque ne battit Lendl le Tchèque qu’une fois, et ce fut en finale d’un pseudo-Grand Chelem, le Key Biscayne 1987, qui se jouait en 7 rondes de 3 sets gagnants, avec 128 joueurs, et 32 têtes de série selon Wiki. Au cours de ce match gagné 7-6, 6-2, 7-5, un point, à 4’00, causa l’émotion des foules. Il s’agissait d’un long rallye de fond de court qui avait pris des dimensions épiques suite à un let de Mecir… On dirait bien que personne n’aurait trouvé sans l’intervention d’un Lorius ex machina!
1 point: Lorio, bien joué!
18) La deuxième balle travaillée est renvoyée d’une revers slicé court, sur lequel le serveur attaque en coup droit et suit au filet. Le retourneur envoie alors en guise de passing une balle flottante. La volée haute de revers qui suit est ratée : la balle s’envole et retombe hors du court. Le serveur en question perdit ce match malgré un taux de jeux de service gagnés de 97,37%.
Un de ces points que le perdant regrette amèrement une fois le match fini, et qui le font peut-être se réveiller en sueur des années après. Mais à 2 sets 0, l’affaire aurait-elle été pliée? On n’en sait trop rien. Il s’agissait bien de la 4ème balle de deuxième set effacée par Federer en finale de Wimbledon 2009, à 2’10, avec la contribution de son adversaire, avant de gagner le set deux points plus tard. Une volée qui n’avait d’ailleurs rien de facile, même si la situation frappa l’imagination. En dehors d’une description qui devait rappeler ce point bien connu, l’indice permettait de calculer le nombre approximatif de jeux du match: le pourcentage ne pouvait indiquer rien d’autre qu’1 jeu de service perdu sur 38, ce qui signifie 75 ou 76 jeux au total (plus les éventuels tie-break), donc un cinquième set d’au moins 28 jeux. Cet unique jeu de service perdu fut, vous vous en souvenez, le dernier jeu du match…
1 point: Elmar, Colin, William, Nath et sa mono-réponse!
19) Le chip and charge donne le ton d’entrée. Le passing de revers du serveur est contré par une volée croisée de coup droit; le passing suivant par une volée croisée de revers symétrique. Le serveur-passeur se retrouve alors au filet tandis que le retourneur-volleyeur doit reculer pour renvoyer la balle. Le serveur, trop excentré pour couvrir son filet, repart au fond de court. Son coup droit de remise est court ; l’adversaire en profite pour frapper un revers et conclure d’une volée de coup droit. C’est ainsi qu’un joueur maudit dans ce tournoi en fit mordre la poussière à un ancien vainqueur.
Une des questions les plus dures du quiz je pense, pour une bonne raison: ce point n’est ni célébrissime comme certains autres, ni suffisamment récent. C’est pourtant un échange assez extraordinaire, une vraie montagne russe, dans un match connu: la victoire de Sampras sur Bruguera à Roland Garros 1996. Il se sortit de ce deuxième tour infernal en 5 manches, avant de tomber un autre double vainqueur en quarts, en la personne de Courier, et de perdre en demi-finale en 3 petits sets face à Kafelnikov, le futur vainqueur. Quel parcours!
1 point: Elmar!
Ivan a parié sur un match du même tournoi qui collait avec l’indice, mais ce n’était pas Edberg-Chang.
William a sorti Ivanisevic de son chapeau, un peu comme ce dernier tentait un ace sur deuxième balle en cas de doute.
20) Après un échange intense en fond de court, le serveur fait la différence d’un revers long de ligne suivi d’un coup droit très croisé sur le revers adverse, obtenant une balle flottante apparemment facile à smasher. La balle est particulièrement courte, ce qui l’oblige à s’avancer plus. Mais il maîtrise mal sa course vers l’avant et, après avoir rabattu une volée facile de coup droit, fait deux pas de plus qui l’amènent à toucher le filet et perdre le point. Ce point perdu bêtement fut perçu a posteriori comme un tournant du match.
Le point cousin inversé de la question 13! La faute de filet décrite vous a naturellement fait penser au match le plus marquant de 2013 (pour l’élite de l’ATP), qui s’est joué sur bien peu de choses: la demi-finale de Roland Garros gagnée par l’actuel nº1 mondial. Ce point à 15’00 fait-il partie des détails décisifs du match? Encore une fois, on n’en sait trop rien. C’était un jeu acharné, qui aurait pu basculer d’un côté comme de l’autre, même à avantage Djokovic. Mais il est impossible de passer outre cet incident dans la dramaturgie du match.
1 point: Ivan, Elmar, Colin, William
Voici sans plus attendre le classement final:
1) Sam* 20/20: Le homard des PTT le plus célèbre de ces parages m’a en effet joint en privé pour m’expliquer qu’il avait facilement tout trouvé dès jeudi matin. Il a été très convaincant, voilà voilà.
2) Elmar 13,5/20: Juste récompense pour avoir adoubé ce quiz du début jusqu’à la fin, avec au passage la belle trouvaille de la question 14.
3) Ivan 11,75/20: Un compétiteur redoutable dès le premier jet, qui est devancé par Elmar à l’endurance.
4) William 10,75/20: Belle performance avec un 4/4 aux premières énigmes. Une mention pour tes tentatives audacieuses sur certaines questions incertaines, quand tant d’autres préfèrent ne pas se mouiller!
5) Colin 7,5/20: Sacré travail de déchiffrage et de déduction (chapeau car le style des énigmes était certes aride), qui n’a pas été suffisant pour concurrencer les malades des premières places, mais à quelques paris près, que tu as préféré ne pas prendre, ça aurait pu rigoler.
6) Le concombre masqué* 6/20: Je m’en tiendrai à ses mots: « j’ai joué dans ma tête, je devais en avoir 6 ou 7. Mais flemme de poster. » N’ayant aucune raison de ne pas lui faire confiance, je lui attribue bien volontiers ces 7 points. (-1 point de sanction pour avoir donné un sobriquet à l’organisateur du jeu.)
7) Rémy 5/20: Mais 5 réponses exactes sur 5 réponses faites! La classe.
8 ) Patricia 2/20. 100% de réussite aussi, dont la réponse 5!
9 ex-aequo) Nath, Alexis et Lorio: 1/20 (Alexis et Lorio pour des solutions que vous seuls avez trouvées!)
12) Montagne* 0,5/20. En fait, après revisionnage des vidéos, seul le point 12 correspondait à ton match contre Albert Dugenou.
* Sam, Concombre, Montagne, Gaël Monfils et Henri Leconte (ces deux derniers ne participaient pas mais on s’en fout) sont finalement disqualifiés sur décision arbitraire du jury.
Elmar est donc le grand vainqueur indiscutable de ce quiz! Suivi sur le podium d’Ivan et William.
Pour finir, des petites statistiques.
Joueurs le plus cités: Federer 9, Nadal 6, Djokovic 5, Lendl 3 (seul joueur cité plus d’une fois à perdre tous les points et les matches), Sampras 2 (seul joueur cité plus d’une fois à gagner tous les points et les matches).
Points cités par décennie: années 1980 (4), 1990 (3), 2000 (7), 2010 (6).
Points par tournoi: Wimbledon (5), RG (5), US Open (3), Masters (3), AO (2), Master 1000 Madrid (1), Key Biscayne (1).
Yahou!
Bon 7.5 sur 20 c’est pas si mal, en tous cas c’est mieux que ce que j’imaginais au départ.
Ceci dit, toutes mes réponses ont aussi été trouvées par d’autres, ce qui montre que je n’ai trouvé que les questions les plus simples. Je suis bien plus impressionné par ceux qui n’ont qu’une ou deux réponses mais qui sont les seuls à les avoir trouvées (Alexis, Lorio, Patricia).
Encore félicitations Skvo, le texte des solutions est aussi bon que celui du Quiz, ce qui est la marque des meilleurs.
La 14, fallait y penser. Vraiment dure celle-là. Sinon sans déc, le résultat, y’a une arnaque quelque part. Comment un fan de Georges Lucas peut-il finir vainqueur!?