Il y a fort fort longtemps que nous n’avons pas fait un petit point sur le classement des Tennis Race World Championships. Alors que le 13è Grand prix de la saison vient de se courir sous le toit de Bercy, et que les 8 meilleurs cogneurs vont se retrouver à Londres pour la course des maîtres, penchons nous rapidement sur les événements de ces derniers mois.
Nouveauté (un peu) et conservatisme (beaucoup), voici ce qui a caractérisé le circuit TRWC en cette année 2018.
Conservatisme : Les 4 Super GP ont tous été remportés par des membres du Big four, devenu cette année, en l’absence quasi permanente d’Andy Murray, un Big three tout aussi autocratique. Quant aux autres Grand prix, quand ils ne sont pas gagnés par Nadal (3) et Djokovic (2), ils l’ont d’abord été… par des trentenaires ! (Del Potro à Indian Wells et Isner à Miami).
Nouveauté : Deux (très) jeunes cogneurs ont quand même réussi à décocher une victoire en GP cette année, à savoir Alexander Zverev, 21 ans (à Madrid), et, donc, hier à Paris Bercy, Karen Khachanov, 22 ans. Pour Zverev ce n’est pas si nouveau puisqu’il avait déjà terminé deux GP en pole position l’an passé. Pour Khachanov c’est en revanche une grande première, lui qui n’avait atteint jusqu’à présent qu’un seul podium (c’était à Toronto cet été).
Côté français, c’est la Bérézina : Après 2017 qui avait déjà été la plus mauvaise année tricolore depuis la création des TRWC, 2018 a été encore pire (premier classé, Gasquet n’est que 34è).
Le plateau du Masters GP de Londres est maintenant arrêté. En plus du Big three, les autres qualifiés sont (en l’absence de Juan Martin Del Potro blessé) : Zverev, Cilic, Thiem, Nishikori et Anderson. Soit un seul cogneur de moins de 25 ans, sur 8 qualifiés.
Les affrontements en indoor de l’O2 Arena permettront de désigner le champion du monde 2018, entre Nadal qui conserve une minuscule avance, et Djokovic qui le talonne et qui est sur une excellente dynamique, contrairement à son rival ibère. Rappelons qu’à mi-saison, Nadal, avec 116 points, devançait très largement Djokovic et son (très) modeste total de l’époque : 23 points. Depuis, le Serbe a retrouvé la patate et est redevenu l’homme à battre. Il sera en lice pour un septième titre TRWC.
Classement après treize courses
Signalons que le nouveau barème imposé par la FIA depuis la saison 2010, favorise plus le vainqueur de chaque course, et permet aux 10 premiers de marquer des points: 25-18-15-12-10-8-6-4-2-1.
Rappelons que 14 Grands prix sont disputés cette année, dont 4 «super grands prix» (Melbourne, Paris-outdoor, Londres-outdoor et New-York) qui apportent deux fois plus de points qu’un GP classique, et un «masters GP» indoor qui clôture l’année (réservé aux huit meilleurs cogneurs de la saison, ce dernier rapporte 50% de points en plus qu’un GP classique; il sera disputé cette année, comme lors des neuf éditions précédentes, à Londres).
Pour plus d’informations sur les TRWC, voir la page FAQ
Tags: Tennis Race
Pour une fois, on a une identité assez proche entre classement TRWC et race ATP avant les Masters.
TRWC (race ATP)
1. Nadal (2)
2. Djokovic (1)
3. Federer (3)
4A. Del Potro (4)
4A. Zverev A. (5)
6. Cilic (7)
7. Thiem (8)
8. Nishikori (9)
9. Anderson (6)
10. Isner (10)
11. Khachanov (11)
12. Edmund (14)
13A. Chung (25)
13A. Coric (12)
15. Raonic (18)
16. Dimitrov (19)
Les principales différences concernent :
- Kevin Anderson, mieux classé à l’ATP qu’aux TRWC (n’ayant pas fait d’autre grosse perf que sa finale à Wimbledon)
- Fabio Fognini, idem (13è à l’ATP mais seulement 26è aux TRWC, n’ayant rien fait d’autre dans les gros tournois qu’un quart à domicile à Rome)
- Chung, boosté aux TRWC par sa demie à Melbourne, handicapé à l’ATP par sa longue absence
- Medvedev, inexistant dans les gros tournois (et donc non classé TRWC) mais pourtant 16è à l’ATP.
Nadal est officiellement forfait, donc Isner rentre en piste pour les masters. Encore un forfait et Khachanov en est !
Bon, alors je gagne un point pour avoir pronostiqué Djokovic numéro un fin 2018 !
Et Isner va être un sacré client aux Masters, en indoor.
Si j’étais méchant (et je le suis un peu) je dirais même qu’il sera plus dangereux que Nadal.
Rappelons qu’à Bercy, il n’a perdu qu’au TB du 3ème contre Khachanov (peut-être même a-t-il eu des BdM?). On ne peut pas en dire autant de Zverev, Thiem (loin de là) et même de Djoko.
Isner a eu au moins une balle de match
On pourrait le croire effectivement. Mais Isner et l’indoor, ce n’est pas le grand amour : aucun titre en indoor sur les 14 qu’il a remportés ; et seulement 2 finales sur les 12 qu’il a perdues étaient en indoor… dont une à Bercy en 2016, quand même.
Son bilan en indoor est d’ailleurs nettement moins bon qu’en outdoor : 55% de victoires contre 62% globalement en carrière. https://www.atpworldtour.com/en/players/john-isner/i186/fedex-atp-win-loss
Cela dit le Masters se joue souvent sur la forme du moment !
Je me souviens de Davydenko qui remporte l’édition 2009, un peu à la surprise générale – mais pas à celle de Tsonga, qui avait pronostiqué sa victoire au vu de la façon dont il jouait à ce moment-là.
En finale de Bercy, Djoko était, de façon évidente, fatigué par les deux matches durs qu’il a eus contre Cilic et Federer ; un Djoko requinqué sera dur à battre, à mon avis ; sauf par un Fed en mode gala, ce qui est quand même assez improbable.
Isner et Djoko se sont joués deux fois en indoor, et le Serbe a gagné les deux fois, assez facilement.
Si Thiem et même Zverev me paraissent peu fiables, en revanche je crois que Nishikori et Anderson peuvent jouer les trouble-fête.
Je ne parle pas de Cilic, qui a un bilan famélique à Londres : une victoire pour huit défaites.
Je ne pensais pas à Isner comme potentiel vainqueur final, mais plutôt comme trouble-fête* dans son groupe (Cilic et Zverev peuvent légitimement le craindre). Je le vois bien se qualifier pour les demies. La finale, ce serait plus improbable, sans parler d’une victoire.
*Je n’irai évidemment pas jusqu’à qualifier Isner de « tueur de géants », ce serait un comble (quoique Cilic et Zverev-le-jeune sont loin d’être des nains)
Perso, j’ai du mal à ne pas m’interrgoer sur la’ gestion de Nadal de sa saison et de son calendrier… ok, il voulait essayer de lutter pour la place de numéro 1, essayer de décrocher enfin le master qui se refuse systématiquement à lui… mais force est de constater qu’il n’aura fini qu’un seul tournoi sur dur cette saison et qu’il finit la saison avec une blessure similaire à celle qui a plombé ses 4 premiers mois… et que mine de rien, il n’aura pu participer réellement qu’à 7 des Masters de fin d’annee sur les 14 pour lesquels il aura été qualifié…. du coup, c’est à se demander pourquoi il n’a pas succombé à la’ mode très en vogue depuis 2016 de mettre un terme prématurément à sa saison après l’US Open plutôt que d’essayer le tout pour le’ tout pour espérer revenir pour deux tournois qui ne lui ont que très rarement réussi..
Sans doute doit-il se dire qu’il n’a vraiment pas de chance et qu’il est poursuivi par les blessures…
Concernant le classement ELO dont on a reparlé récemment, il est bon prédicteur du classement ATP à quelques mois. Jeff a fait un article sur les joueurs rentrés dans le top 10 à l’ELO, une toute petite minorité n’intègre pas le top 10 ATP par la suite. La plus flagrante anomalie des 30 dernières année est de ce point de vue là Kyrgios…. Deux jeunes russes ont fait partie du top 10 ELO récemment : Medvedev d’abord, Khachanov ensuite qui a passé Zverev et prend la 5è place. Si la logique statistique est respectée, on peut se demander qui sortira du top 10 pour leur faire place. D’après l’ELO, les candidats les plus crédibles sont dans l’ordre Isner (20è), Cilic (14è) et Anderson (10è).
en plus des classements ATP, TRWC et ELO, rappelons aussi le CDMO (Champion Du Monde Officieux)dont le détenteur est Khachanov depuis dimanche.
https://www.15-lovetennis.com/?p=6522
Autre champion dont j’aimerai avoir des nouvelles :
Homais, as tu joué ta finale ?
Khachanov qui, s’il n’est pas repêché pour la Masters Cup, perdra automatiquement son titre de CDMO dès les premiers coups de raquette à Londres… (ou, au mieux, suite à la finale… je ne me souviens plus de la règle).
Je ne suis pas sur, mais il me semble que Khachanov ne perdra soon titre que lors de sa première défaite dans un tournoi officiel, le titre CDMO ne sera pas en jeu à Londres (??? confirmation quand même à voir)
Ce ‘est qu’en cas de fin de carrière du tenant du titre qu’il échoit à son dernier challenger.
Exact.
Tout à fait.
Exact, il a fallu que je relise l’article d’Ulysse pour m’en convaincre. Donc, en effet, si le CDMO se blesse ou prend un congé sabbatique suite au dernier match (T0) où il a pris ou conservé le titre, cela « gèle » le passage de flambeau pendant toute la durée de son inactivité.
Et si on apprend un jour (T1) que ce retrait s’avère définitif (jurisprudence Sampras 2002) on fait un retour arrière dans le temps jusqu’à son dernier match joué (T0), en attribuant le titre de CDMO à son challenger de l’époque.
Mais ce qui n’est pas expliqué dans l’article (Ulysse, si tu nous lis…) c’est : est-ce qu’on reconstruit alors entre T0 et T1 toute la chaîne de passage de titre CDMO ? Ou est-ce qu’on se contente de le faire à partir de T1?
A mon avis c’est la première option qui s’applique, sinon, dans le cas de la « jurisprudence Sampras », celui-ci aurait été l’unique CDMO depuis T0 = la fin de l’US Open 2002, jusqu’à T1 = la veille de l’US Open 2003, date de l’annonce de sa retraite.
Bon en fait Ulysse était (relativement) clair dans son article :
« Il faut citer le cas de Sampras en 2002 qui menace la continuité de la lignée s’offrant le luxe de prendre sa retraite immédiatement après avoir remporté l’US Open, récupérant par la même son titre de CDMO en finale contre Agassi. Joli départ en beauté ! Bien sur on n’a pas le droit d’abolir ainsi la dynastie CDMO. Il a donc conquis puis rendu le titre au finaliste, par le fait de démissionner du circuit. »
En réalité, le terme « immédiatement » est faux, la démission officielle n’ayant eu lieu qu’un an après. Du coup il a fallu reconstruire rétroactivement la liste des CDMO en ré-attribuant a posteriori le titre à Agassi au lendemain de sa finale perdue contre Sampras à L’US Open 2002. Ulysse ayant fait sa compilation des CDMO quelques années plus tard, c’était « facile ».
Mais s’il avait fallu le faire à l’époque (septembre 2002) ç’aurait été impossible puisqu’on ne savait pas alors combien de temps allait durer l’absence de Sampras.
D’ailleurs dans les commentaires de l’article, ce point avait été relevé par Messire Alex:
http://www.15-lovetennis.com/?p=6522&cpage=1#comment-52829
Mais on ne sait toujours pas quelle durée maximale d’inactivité est autorisée au CDMO avant que sa couronne soit automatiquement remise en jeu… 2 mois ? prochain GC ???
Quoiqu’il en soit, dans l’immédiat, une chose est sûre : la Masters Cup ne remet pas à zéro le titre de CDMO. Ainsi, David Nalbandian, qui avait conquis le titre en 2007 grâce à ses victoires à Madrid puis Paris-Bercy, n’a pas été démis du fait de sa non-participation aux Masters. Khachanov restera donc le CDMO jusqu’à son prochain match.
Ce problème de retraite intempestive et/ou de durée d’inactivité est un réel défaut de la définition de CDMO telle que je l’avait conçue il y a 10 ans.
Je m’en suis aperçu en relevant quelques anomalies statistiques, comme le score de Vilas par exemple.
Egalement quand on retrace la lignée des CDMO initiaux à partir de 1877, le circuit moins structuré à l’époque (oeuf) (et misme) rend le concept CDMO un peu chaotique.
A partir du début du vingtième siècle ça devient franchement anecdotique avec des circuits américains et britanniques très disjoints mais qui se rencontrent de temps en temps, des tournées triomphales de champions qui accumulent 200 victoires successives dans l’année, …
On ne peut pas rester comme ça.
J’ai donc pondu un changement de détail à la définition du CDMO qui permet de limiter les effets pervers et ambiguïtés mentionnées par Colin et Quentin. Je m’expliquerai là-desssus dans mon article à paraître pendant la trève de décembre.
Que se passe t-il si un joueur prends sa retraite en tant que tenant du titre CDMO, puis revienne quelques années plus tard pour une seconde carrière?
Redevient-il automatiquement CDMO?
Que se passe-t-il aussi si un joueur CDMO est absent des années sans prendre sa retraite, façon Soderling?
C’est assez compliqué finalement…
Le jurisprudence Sampras/Agassi laisse penser que si le joueur CDMO prend sa retraite, c’est son dernier challenger qui prend le titre.
S’il revient quelque temps plus tard, c’est à lui de reconquérir son titre sur le terrain.
Par désoeuvrement en glandant sur internet ce soir, je teste si je me souviens de mon PW 15-Love : miracle ça marche toujours! Et en plus on parle du CDMO dans les derniers coms ?
Par ailleurs (et ça n’a rien à voir) ce forum est toujours aussi sympa même si moins fréquenté qu’à une certaine époque.
Pour m’auto-forcer à sortir de ma retraite 15-lovienne prochainement, je prends l’engagement de proposer à la publication avant Noël une revisite du CDMO avec je pense pas mal de nouveautés.
Le retour d’Ulysse.
Pas de doute 15-love = Ithaque
On aura le’ droit à Djokovic / Zverev / Cilic / Isner d’un côté et Federer / Anderson / Thiem / Nishikori de l’autre… tirage au sort, pour une fois, assez équilibré, je trouve
Étonnamment, le Masters débute avec le groupe de Fed avec Anderson /Thiem en après-midi et Fed / Nishikori en soirée, lundi 12, Cilic/Zverev sera en après-midi et le Djoko/Isner en soirée
Fed et Djoko doivent se qualifier pour les 1/2 sans problème… il faut juste espérer qu’il ne seront pas en 1/2 l’un contre l’autre (l’un ayant fini 1er de sa poule et l’autre 2ème)… en finale, ce serait quand même mieux.
Salut à vous, la plèbe des fifteen-lovers.
Pardon pour ce com totalement décalé avec l’actu et le sujet de l’article. Nouveau venu sur ce forum, je n’ai pas trouvé, dans l’administration, le bouton qui me permettrait de créer un article. C’est peut-être un problème de droits ? Le webmaster ne me répondant pas, je me dis qu’en réalité c’est moi qui suis bigleux. Quelqu’un pourrait-il m’aider ?
Merci à vous !
Rubens
Salut à toi, jeune padawan.
C’est tout simplement parce que tu n’as pas le statut « auteur ».
On l’obtient en envoyant un mail de demande à : 15-lovetennis@orange.fr
Ceci dit comme Marie-jo et Guillaume ne relèvent pas tous les jours cette adresse, il faut être un peu patient. S’ils tardent trop à te répondre, je verrai si j’ai les droits pour le faire.
@ Colin : je suis en train de préparer un article pour après le Masters ; comme ce sera mon premier, je comprends de ton comm qu’il faut que je prenne les devants et envoie dès maintenant un mail à 15-love, tu confirmes je suppose ?
En fait je viens de vérifier, j’ai les droits pour vous passer « auteur ».
Ce qui vient d’être fait (pour Paulo et Rubens).
Donc vous pouvez, je pense, commencer à rédiger…
@ Colin : donc on envoie un mail à 15-love en précisant en objet « proposition d’article », c’est ça ?
Pas du tout, ça signifie que, normalement, quand tu te connectes à 15-love (il faut d’abord que tu te déconnectes) tu dois avoir une barre noire en haut de ta fenêtre, avec, entre autres, un bouton « + Créer » qui te donne accès au choix « Article », et là tu rentres en mode « édition d’un nouvel article ».
OK, je viens de le voir. Apparemment ça marche (je n’ai pas eu besoin de me déconnecter). Je posais la question vu qu’il me semblait avoir compris que Montagne avait envoyé ses articles à 15-love (la série « aujourd’hui je joue en contre »), alors qu’il n’était pas nouveau rédacteur… ou alors c’est qu’il faut une validation par le comité de censure avant publication – ce qui paraît logique – et c’est ça qui a retardé un de ses articles ?
Exact, maintenant je suis rédacteur, je ne l’étais pas avant l’article en question d’où le retard à la parution.
En ces temps récapitulatifs, j’ai été faire un point « jeunes » sur le circuit challenger cette année. Evidemment, la situation est différente avec un nombre de tournois beaucoup plus important, un mélange de jeunes limite au classement qui sont ensuite allés sur le circuit principal, certains redescendus pour blessure, d’autres qui semblent stagner… Néanmoins, ça fait tout de même 40 titres échus à des moins de 25 ans.
Parmi eux, des très jeunes comme Molleker, Popiryn, Rodionov, Humbert (2 titres), Moutet, Auger Alliassime (2 titres), Hurkacz (2 titres), qu’on peut espérer voir dans le top 100, voire mieux.