L’histoire du dopage sanguin, partie 2 : l’ère EPO et ses dérivés

By  | 23 mai 2023 | Filed under: Regards
Riis - Ullrich - Virenque : podium de vainqueurs sur le Tour de France 1996.

Riis – Ullrich – Virenque : podium de vainqueurs sur le Tour de France 1996.

Suite de l’article de Sport & Vie – première partie ici

Le dopage change l’EPO

L’arrivée de l’EPO fut donc considérée comme une véritable libération par la gent des tricheurs. L’hormone synthétisée dès 1986 par génie génétique permet en effet d’enrichir son sang en globules rouges sans devoir s’encombrer de toutes les embêtantes précautions liées aux transfusions. Le milieu sportif ne fut pas long à percevoir l’avantage qu’il pourrait tirer du médicament. Les prémières révélations sur son usage remontent aux Mondiaux de ski nordique organisés à Lahti (Finlande) en 1989. Ensuite, ce fut la déferlante et la disparition conjointe de tous les anciens repères. Partout dans le monde, les records explosaient et les moyennes s’envolaient. On voyait aussi des choses totalement insensées comme ces coureurs à pied qui gardaient la bouche fermée à l’effort, ces nageurs capables de faire des longueurs de bassin sans sortir la tête de l’eau, de respirer tous les onze temps au crawl ou encore des cyclistes grimper tellement vite dans les cols qu’ils devaient freiner à l’amorce des virages à lacet. A la fin des années 90, l’EPO était même tellement répandue dans les sports d’endurance que certaines voix se faisaient entendre pour dire qu’en dépit des tricheries, l’éthique était sauve puisqu’en raison de son succès, tous les concurrents se retrouvaient finalement à égalité.

Or ce n’est pas vrai ! Comme avec n’importe quel médicament, le monde athlétique s’est rapidement divisé entre bons et mauvais répondeurs à l’EPO. Parmi les membres du premier groupe, on a déjà parlé de Bjarne Riis, le coureur danois qui a connu une seconde jeunesse grâce à ce traitement, lui qui n’avait pratiquement rien gagné jusqu’à ses 30 ans hormis un titre de champion du Danemark. En France, ce fut aussi le cas de Laurent Jalabert. Leader de l’équipe Once, il remporta notamment l’édition 1995 du Tour d’Espagne en signant cinq victoires d’étapes au passage et en s’emparant du classement par point et de la montagne en sus ! Jusqu’alors, il était plutôt connu comme un honnête routier-sprinteur.

La suite ? On la connaît. A partir de 1997, l’Union Cycliste Internationale (UCI) instaura un nouveau système de contrôle avec prise de sang et suspension temporaire de tout athlète qui présenterait trop de globules rouges, soit une hématocrite supérieure à 50%. Cette règle a un peu compliqué le travail des tricheurs. Pas beaucoup. L’EPO continuait de voyager bon train jusqu’à la mise au point des premiers tests de dépistage et leur adoption dans le cyclisme au cours de la saison 2000. Ces tests se révélèrent relativement efficaces pour faire reculer son usage même si, dans leur formule initiale, leur efficacité n’excédait pas trois jours. Heureusement, ils seront améliorés par la suite, obligeant les trichieurs (cette coquille involontaire est de moi mais m’a fait rire) à adapter chaque fois leur pratique.

Par exemple, ceux-ci prirent l’habitude d’échelonner les prises avec des micro-doses plus difficiles à déceler. Mais cela reste possible. Les laboratoires sont désormais capables de détecter l’injection de quelques centaines d’UI (unité internationales) pendant les deux jours qui suivent l’injection. Tout cela explique que l’EPO dans sa forme originelle se trouve de plus en plus souvent délaissée par les équipes à la pointe du dopage. Pour conserver un avantage, il fallait trouver autre chose, mais quoi ? Dans les paragraphes qui suivent, vous verrez qu’un grand nombre de pistes existent, à commencer par la plus simple : recourir à des copies d’EPO (époétines) dites « biosimilaires » parce qu’elles diffèrent de l’originale seulement par quelques sucres sur la chaîne glycosylée et qui, de ce fait, n’ont pas encore été approuvées par l’AMA. On manque donc de références pour attester d’un résultat positif au contrôle.

Une autre solution consiste à stimuler l’érythropoïèse en fin de chaîne. Il faut savoir en effet que l’EPO classique agit au début du processus de fabrication des globules rouges en donnant aux réticulocytes (les jeunes globules rouges en provenance de la moelle osseuse) un ordre de maturation. Mais il existe d’autres moyens de stimuler l’érythropoïèse, qui est en fait une cascade d’une dizaine d’étapes, en agissant à la fin de cette cascade en diminuant la prolifération des précurseurs des érythrocytes, comme le fait le luspatercept, principe actif du médicament Reblozyl, que l’on utilise beaucoup dans le traitement de la bêta-thalassémie (malformation génétique de l’hémoglobine).

D’autres substances font actuellement l’objet d’essais en phase II avant commercialisation comme le sotatercept (ACE-011) qu’on prévoit de commercialiser dans le traitement de l’hypertension artérielle pulmonaire. A ce stade, ces produits demeurent totalement indétectables. Peut-être circulent-ils déjà dans les milieux sportifs. Ce serait une explication à l’emballement des moyennes.

Evidemment, dans l’hypothèse où des sportifs auraient déjà sauté le pas, ils courent d’énormes risques. Aux premiers temps de l’EPO, des erreurs de dosage ont sans doute été à l’origine de plusieurs morts inexpliquées dans les sports d’endurance : athlétisme, cyclisme, courses d’orientation. Les coulisses bruissaient de rumeurs sur des coureurs forcés de se relever en pleine nuit pour faire du home-trainer afin de relancer la circulation de leur sang devenu trop visqueux. Or il se trouve que ces bruits de couloir ont de nouveau cours aujourd’hui et qu’ils auraient même été à l’origine de la descente de police à l’hôtel où résidait les coureurs de l’équipe Bahrain-Victorious lors de la 17e étape du Tour de France 2021. Voilà pour la piste tout à fait crédible des précurseurs érythroïdes. D’autres hypothèses sont sur la table.

Rappelons qu’en 2015, le marcheur français Bertrand Moulinet s’était fait pincer pour usage interdit de roxadustat (ou FG-4592). Là encore, il s’agit d’une technique thérapeutique détournée dans le but d’augmenter l’oxygénation du sang. Elle consiste à empêcher la dégradation d’une substance (HIF-1alpha-prolylhydroxylase) chargée d’avertir l’organisme en cas d’hypoxie. Lorsqu’on monte en altitude par exemple. Normalement cette substance disparaît quand la situation revient à la normale. Mais on peut empêcher cette mise hors-service. L’organisme se croyant encore en sous-oxygénation continue de produire des globules rouges à foison comme avec l’EPO. Cette technique habile se révèle néanmoins assez facile à détecter et semble avoir été abandonné au profit d’une autre, tout aussi machiavélique, celle dite des « inhibiteurs du GATA ».

Suite à ce moment de suspens les deux jambes et les épaules dans le vide, le lac de lave de l’Erta Ale en-dessous, suite au prochain épisode.

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242 Responses to L’histoire du dopage sanguin, partie 2 : l’ère EPO et ses dérivés

  1. Rubens 31 mai 2023 at 16:17

    Ugo Humbert out. Ce type a un vrai potentiel, mais que de déchet…

  2. Montagne 31 mai 2023 at 16:26

    J’ai suivi le match féminin Garcia / Blinkova, je suis atterré du faible niveau de jeu.
    Le nombre de fautes est énorme, très peu de coups gagnants, des balles directement dans les bâches.
    Je ne comprends pas comment la Française peut être N° 5 à la WTA.
    Quand je me souviens du niveau féminin des années 70 à 90 quelle dégringolade.

    Franchement un match de troisième série (et encore !!!)

  3. Rubens 31 mai 2023 at 16:42

    Et Dieguito vient de se qualifier. J’aime beaucoup sa science des trajectoires sur terre battue. Il jouera Britney Spears au prochain tour, je serais bien content qu’il nous en débarrasse (même si je n’y crois pas trop).

  4. Perse 31 mai 2023 at 18:07

    Denis qui joue sur le 12 : ça vaut pas mal de places sur les courts principaux. Inégal mais je pense qu’il passera.

    Alcaraz a perdu une manche c’est déjà ça.

    • Rubens 31 mai 2023 at 18:09

      Yep, je suis sur Deuni aussi.

  5. Sam 31 mai 2023 at 18:18

    - De loin, dans le noir, un Davidovitch Funky Vs S.Wild doit ressembler à un Fed / Nalbide.

    - Ce Van Haché m’est déjà esthétiquement antipathique, tout comme les rodomontades de rapper de province de son pote Fils me l’ont été l’autre jour : les 10 prochaines années vont être difficiles pour moi.

    - Je n’ai jamais trouvé le live de Stan, encore un coup du grand capital Amazone je suppose – Cf comm’ de Rubens, d’une certaine manière – ; c’est dommage, j’aurais voulu vérifier si l’ambiance sur le court faisait écho à une vieille sortie classée X de Kyrgios (certain que tout le monde se rappelle de ça).

  6. Perse 31 mai 2023 at 19:38

    Hubi a réussi pas mal de revers LL dans ce tie-break mais est gêné par les rafales.
    C’est agréable à regarder et le suspense est insoutenable dans ce TB de la 3ème manche.

  7. Jo 1 juin 2023 at 08:44

    Flamenkuche est le dernier représentant tricolore du tableau masculin, qui ne sera pas favori face à Fritz. C’est quand la dernière fois qu’il ne restait plus un Bleu après le deuxième tour ?

    • Guillaume 1 juin 2023 at 08:57

      2021. Oui, ça devient une récurrence. En 2021 c’était même filles et garçons confondus.

      • Jo 1 juin 2023 at 09:20

        Diane (avec son joli revers) et Océane (avec son joli prénom) me paraissent tout à fait capables d’emboîter le pas de ces messieurs.

    • Rubens 1 juin 2023 at 09:33

      Flamenkuche, j’avoue qu’il m’a fallu aller vérifier qui c’était…

      Sans préjuger du résultat de notre tarte flambée, donc, 10 Français au deuxième tour, dont 3 ont battu un compatriote au premier. Et en comptant deux belles histoires comme Roland les aime tant (Pouille et Monfils), mais qui sont terminées le jeudi de la première semaine. Le tennis français masculin est en voie de disparition du plus haut niveau.

      • Perse 1 juin 2023 at 09:54

        Soyons optimiste : les italiens ont connu de grosses vaches maigres mi-2000′s et maintenant c’est la pépinière avec beaucoup de joueurs intéressants.

        Mais c’est vrai qu’en terme de régularité, les Espagnols sont très supérieurs.

      • Jo 1 juin 2023 at 10:25

        Un court, c’est un lieu où se croisent les joueurs qui réussissent et les joueurs qui ne sont rien. L’élimination de Duchmol et autre Dugland nous épargne les médiocrités franchouillardes, tandis que les belles histoires, Poupouille, Pépaire, Gaël, illuminent la première semaine et auraient pu se prolonger un peu. De Monfils Fils. Je pense que le prince Arthur, qui n’a pas eu de bol au tirage juste après son premier sacre, a un vrai potentiel et donnera dans les stades l’illusion d’une France multiculturelle et rassemblée.

  8. Rubens 1 juin 2023 at 12:52

    Une petite remarque sur ce que j’ai vu hier en zappant d’un court à l’autre : Vavassori et Pella, qui ont lutté victorieusement jusqu’au tie-break du 5ème mardi, étaient sur le court en double hier. Respect total.

  9. Rubens 1 juin 2023 at 14:04

    Suite des aventures du Kosovogate.

    Nole, je te dois au moins une chose et je t’en remercie : grâce à toi je découvre qu’il existe une fédération de tennis au Kosovo. Mais si les Kosovars se découvrent une fédération de tennis, les Français se découvrent une ministre des sports. A titre personnel j’étais au courant, pour la seule raison que c’est une ancienne joueuse et que je l’ai rencontrée une fois.

    Or donc, qu’as-tu dit Amélie ? Tu t’es adressée à Novak Djokovic, pour lui expliquer que son message était inapproprié.

    Un sous-titrage s’impose.

    1. Lorsque le GIGN a encerclé les deux terroristes de Charlie à Dammartin-en-Goële, ils n’ont pas essayé de leur expliquer que la boucherie qu’ils venaient de commettre était une chose à ne pas faire. Ils ont visé la tête, point.

    2. Je ne fais pas cette comparaison pour assimiler les autographes de Novak Djokovic à du terrorisme, mais pour souligner qu’il est des individus à qui il est illusoire d’expliquer quelque chose. On ne discute pas avec une brouette, on la pousse, c’est tout. Djoko a le crâne totalement fracassé, toute discussion est impossible. Le Serbe confirme lui-même tout ce que je dis : la caméra ne peut pas lui répondre, mais en conférence de presse il refuse d’aborder le sujet, des fois que des journalistes souhaiteraient en discuter avec lui.

    3. L’évocation d’une charte de bonne conduite sur les terrains de Roland est une parole vide de sens si cette charte ne s’accompagne pas des moyens de la faire respecter. Nous avons affaire à un individu qui ne connaît pas la honte et qui ne connaît que la matraque. Utilisons donc la matraque : je le répète, lourde amende, et expulsion du tournoi en cas de récidive, y compris si la récidive a lieu à Londres.

    4. Je n’ai rien contre une coopération étroite entre les dirigeants des 4 Grands Chelems, mais j’aimerais bien que les Froggies que nous sommes cessions de demander à nos collègues ce qu’ils feraient à notre place. Si lors du prochain Wimbledon Andy Murray écrit une ode à l’indépendance de l’Ecosse sur une caméra, je gage que les dirigeants de Wimbledon ne laisseront pas passer, mais surtout qu’ils ne viendront pas demander à Amélie Castera et Amélie Mauresmo ce qu’elles en pensent.

    5. Madame la ministre, vous avez là une magnifique occasion de réaffirmer, et pas seulement avec des mots, les valeurs véhiculées par le sport. Des sportifs surdoués se déchirent dans l’enceinte, des spectateurs viennent assister au spectacle et tout le monde communie dans cette passion et cette ferveur partagées. Point. Les opinions politiques, quelles qu’elles soient (et sur ce point précis, il y a en effet quelques arguments historiques en faveur de l’appartenance du Kosovo à la Serbie), n’y ont pas leur place. Il y a des conférences de presse pour cela.

    • Rubens 1 juin 2023 at 14:29

      Et en me relisant, je vois aussi un petit 5bis : des sportifs surdoués se déchirent dans l’enceinte ET SE SERRENT LA MAIN A LA FIN, afin de bien montrer au monde entier que les combats dont il est question sont des combats pacifiques, ce qui les différencie fondamentalement des jeux du cirque de la Rome antique. Raison de plus pour exclure de ces combats toute considération politique.

    • Colin 1 juin 2023 at 18:03

      Tiens tiens, pour une fois je ne suis pas d’accord avec toi mon cher Rubens (c’est suffisamment rare pour être noté). Autant je suis d’accord quand tu écris « il est des individus à qui il est illusoire d’expliquer quelque chose. (…) Djoko a le crâne totalement fracassé, toute discussion est impossible. » En un mot, Djoko est un connard fini, aucun doute là dessus, il nous a donné beaucoup de preuves par le passé et continue chaque jour de nous en donner.
      Pour autant, on ne peut pas regretter que nos footballeurs fassent comme si le Qatar était le plus beau pays du monde et se taisent lâchement pendant toute la durée du Mondial 2022, et en même temps (ah ah) reprocher à Nole de déverser sa bouse sur une caméra à Roland. Le fait qu’il ait tort ne change rien au fait que la liberté d’expression n’est pas à géométrie variable: quand on a raison, on parle, quand on a tort… ben… on a le droit de parler aussi.
      Ou alors, allons jusqu’au bout de ton raisonnement, et suivons notre bon président Macron lorsqu’il déclare qu’il ne faut pas politiser le sport?

      PS : Le Sinner / Altmaier, c’est quelque chose !!!

    • Colin 1 juin 2023 at 18:36

      Et pas d’accord non plus avec toi sur le cas Kostyuk/Sabalenka. Serrer la main d’une adversaire qui aurait pris une position claire pour condamner la guerre menée par son propre pays contre l’Ukraine, oui. Serrer la main d’une adversaire qui se contente de dire « je préférerais qu’il y ait la paix plutôt que la guerre » comme si elle disait « je préfèrerais qu’il fasse soleil plutôt qu’il pleuve », non.

  10. Rubens 1 juin 2023 at 14:59

    Nous parlions des beaux jeux, celui de Daniel Altmaier est très agréable. Le Béornide des Dolomites a beau taper deux fois plus fort que lui, il parvient à le contrer avec de la finesse des des variations. Et notamment une merveille de coup droit chopé croisé court pour faire basculer un point, un summum de délicatesse. Un set partout.

  11. Perse 1 juin 2023 at 15:38

    Sinner fait des revers sautés. Il souffre un peu du plafond de verre alors qu’ironiquement en 2019, ça avait été le premier à le percer.

    Depuis Rune lui est passé devant sans parler d’Alcaraz, c’est toujours un joueur que j’apprécie pour sa placidité. J’admire sa capacité à faire avancer la balle alors qu’il ressemble à poil de carotte et que sa gestuelle n’est pas particulièrement démonstrative.

    • Guillaume 1 juin 2023 at 16:07

      Il faudrait s’amuser à recouper, mais j’ai l’impression que c’est rarement le plus fort d’une cohorte/génération qui perce en premier. Plutôt les « produits finis » dont l’assemblage des pièces a été plus « simple ». Bon y’a Nadal dans les hyper précoces, quand même (mais un jeu hyper « simple » aux débuts, justement !). Mais si on veut bien ce fut un « à toi, à moi » permanent avec Richie jusqu’à RG 2005. Après on eut Murray avant Djoko, Hewitt avant Roro (et même un peu avant Safin alors qu’il y a un an d’écart entre eux), Chang avant Sampras… plus récemment, le NextGen le plus précoce (classement et perfs), même si rarement mis en avant, fut Coric, avant que Zverev ne le mette dans le rétro.

      • Rubens 1 juin 2023 at 17:07

        Murray avant Djoko ?

      • Perse 1 juin 2023 at 17:08

        Effectivement il y a cet effet.

        Pour Coric, il a eu un run à 18 ans mais Zverev à 17 ans avait déjà envoyé un coup de semonce plus marquant l’année d’avant en montrant plus de potentiel de surcroît. Sinner est vraiment apparu sur les radars en l’espace de 6 mois (de mi-2019 à Rome à vainqueur du Master Next-Gen en tant que wild-card national en écrasant proprement tout le monde).

        Murray et Djoko sont tout de même très contemporains en terme d’émergence, Murray bénéficiant peut-être un peu plus de l’élan médiatique anglophone. Les deux véritables exemples sont Pete (même s’il gagne un GC à 19 ans, c’est surtout Chang qui est hors-norme) et surtout Federer.

      • Guillaume 1 juin 2023 at 18:58

        je parle pas forcément de gagner un Chelem (même si certains vont au bout du truc comme Hewitt ou Chang), mais de l’explosion sur le circuit et le côté « moteur » d’un joueur pour sa cohorte. Quand ils débarquent sur le Tour, de Murray et Djoko le big thing c’est Murray. Il passe tout de suite des tours à Wimbledon (2, et pousse Nalbandian aux 5 sets au 3e tour) et à l’US, il perfe régulièrement à Top 20, il fait finale à Bangkok et titre à San Jose, titille Rogé en finale à Bangkok… tout ça à un moment où Djoko passe encore sous les radars, 50 places plus loin à l’ATP, à s’aguerrir en Challenger. Djoko l’a déjà dit, d’ailleurs, en itw, que Murray était son rival générationnel et son aiguillon pour progresser. A gros trait, 2004-mi-2006 Murray est devant, Djoko recolle dans le second semestre 2006, passe devant en 2007-2008, Murray recolle à son tour sans gagner « le » GC manquant… avant que Djoko s’envole définitivement à partir de 2011.

        pareil Coric – Zverev. Coric gagne à Top 20 dès début 2014, fait son run à Bâle en battant Nadal, puis bat Murray à Dubai… Zverev pendant ce temps est encore, à l’exception de son parcours estival à Hambourg (j’imagine que c’est ça, ton « coup de semonce »?), un joueur de Challengers. D’ailleurs en checkant les classements Coric fin 2014-fin 2015 est 91e/44e, quand Zverev est 137e/83e. On retrouve aussi cet ascendant dans le H2H entre les deux.

        • Perse 1 juin 2023 at 19:27

          Ok merci pour les explications. Oui le coup de semonce était le parcours de Hambourg. A noter que Coric est fin 96, Zverev mi-1997 qui est un écart significatif à cet âge pour le développement.

    • Rubens 1 juin 2023 at 17:09

      2 sets partout. Sinner est catastrophique au filet.

  12. Rubens 1 juin 2023 at 17:33

    Une magnifique démonstration qu’un jeu varié et complet peut rivaliser avec un jeu puissant. A la fin je pense que ce sera quand même Sinner, mais les profs de tennis feraient bien de garder ce match bien au chaud. Altmaier nous envoie tout le spectre des possibilités du tennis. Et pourtant il est crevé. Vraiment crevé.

    • Perse 1 juin 2023 at 17:38

      C’est vrai que Sinner ne semble pas vraiment avoir la réussite des champions, ni non plus la main des tous meilleurs. Mais il ne renonce et prend ses risques. C’est clair qu’il sera cuit pour le prochain match mais il combat.
      C’est plus serré que son match sur le même court contre PHH en 2021 où je n’avais eu d’inquiétudes malgré les 2 balles de matchs qu’il a sauvé.

  13. Sam 1 juin 2023 at 17:37

    Effectivement plaisant à regarder cet Altameir. J’apprécie beaucoup sa manière de partir un peu en arrière sur pas mal de coups : on dirait moi. A placer dans le classement officiel parallèle des R1M du circuit. Et il a l’air beaucoup plus jeune que Sinner, qui prend un sérieux coup de vieux de minutes en minutes.

  14. Sam 1 juin 2023 at 17:46

    Hmm….Et si on pouvait commencer à regarder le bas du tableau avec beaucoup de curiosité…?

  15. Rubens 1 juin 2023 at 18:20

    Le match du tournoi. Et pour le coup j’inclus Sinner. Il est extraordinaire de courage.

    • Perse 1 juin 2023 at 18:31

      Là, ça me rappelle un match Berdych-Murray à Bercy en 2016 où j’étais dans les tribunes. Berdych était plus fort ce soir-là mais la confiance et véritablement le destin n’était pas de son côté ce soir-là (et durant sa carrière en fait plus qu’il « chokait » beaucoup).

      Je trouve que cette fois-ci, les Moires avaient une dent contre lui (notamment sur sa balle de match) et la réussite n’était vraiment pas de son côté. En fait, ce n’est pas la première fois que je constate ça chez lui : tout proche mais il fait partie des perdants trop souvent.

      • Guillaume 2 juin 2023 at 08:57

        Ah ah, pas faux. Après c’est sans doute la conséquence de son jeu tout en frappes tendues : quand lui se… tend, justement, ce n’est pas beau à voir. Or on commence à se rendre compte que le garçon est beaucoup plus émotif que ce qu’il donne à voir. En y ajoutant son manque de toucher qui ruine beaucoup de bonnes intentions (jeu vers l’avant, amorties…), les similitudes avec Berdych sont de plus en plus flagrantes.

  16. Rubens 1 juin 2023 at 21:16

    @Colin,

    Tu prends justement un bon exemple avec la CDM au Qatar. Pour résumer mon propos, je pense que la frontière entre le sport et la politique doit rester totalement étanche. Et si un pays comme le Qatar a décroché l’organisation de la CDM, c’est précisément parce que les instances du football mondial ont mélangé allègrement les deux. Ce ne sont pas les joueurs qui ont voté pour que le Qatar soit retenu, ce sont les dirigeants de la FIFA. Mais ce sont les joueurs, ensuite, qui ont été priés de se positionner en choisissant de la jouer (et donc être un soutien implicite à une théocratie brutale) ou non (et donc de renoncer à de qui est pour beaucoup le rêve d’une vie). Jamais ils n’auraient dû être acculés à ce choix.

    Pour ces mêmes raisons, Aryna Sabalenka n’a pas à répondre à l’interpellation directe de son adversaire ukrainienne. Précisément parce qu’elle n’est qu’une sportive, et dans le cadre de sa profession elle n’a pas à afficher des opinions politiques.

    Donc, le problème n’est pas que Nole affiche son soutien à un Kosovo serbe, le problème est qu’il l’affiche sur le court, au vu et au su de tout le monde. Si les responsables de Roland laissent passer, ils n’auront aucune crédibilité si un Kosovar (expérience de pensée…) joue le Djoker et passe tout le match à lui cracher dessus et à l’insulter. Ils ne seront pas crédibles non plus s’ils essaient d’interpeller des supporters kosovars qui le gênent et l’insultent depuis les tribunes. Et plus généralement, ils n’auront rien à dire lorsque des joueurs, ou des supporters, afficheront un communautarisme ostentatoire et agressif dans le stade.

    Les gens qui viennent à Roland Garros viennent regarder du tennis en direct. Ils ont des opinions politiques, religieuses, communautaires, sans doute très divergentes, mais ce qui les réunit dans le stade à un instant donné, c’est le sport, ce n’est pas la politique. Donc, pas de politique. La moindre des choses est que les joueurs s’en tiennent à la même discipline. Que chacun respecte l’étanchéité de cette frontière, sinon c’est la porte ouverte au monde apocalyptique que je décrivais plus haut dans cette discussion.

    Ce qui ne signifie pas, loin de là, que le Djoker n’ait pas le droit d’affirmer ses opinions ! Les conférences de presse sont là pour ça, et ce qui les rend (quelquefois) intéressantes, c’est précisément quand les joueurs empruntent (ou se laissent conduire vers) des chemins de traverse, des sujets éloignés de leur sport mais qui permettent d’épaissir singulièrement le regard que l’on a sur eux. Et ils n’y sont pas obligés, bien entendu. Je me rappelle d’une conférence de presse de Sir Andy, où il s’expliquait longuement sur son soutien à l’indépendance de l’Écosse lors du référendum (en 2014 je crois). Le gars était posé, il avait des journalistes contradicteurs en face de lui, et il échangeait avec eux dans un climat serein. Et pour le coup c’était intéressant de l’écouter expliquer ce que c’était pour lui d’être écossais. Et franchement, si Nole s’expliquait en conférence de presse sur sa vision d’un Kosovo serbe, ce serait peut-être intéressant ?

    • Colin 2 juin 2023 at 12:49

      Oulah… On n’en a pas fini !

      1/ Pour ce qui est du Qatar, personnellement jamais ça ne me viendrait à l’idée de demander à un international de renoncer à jouer la coupe du monde là bas ou ailleurs (comme l’a fait un Cantona à la retraite – je suis à peu près certain que s’il avait encore été en activité et sélectionnable, il n’aurait pas tenu le même discours). Ce serait absurde. Evidemment que ce sont les corrompus de la FIFA qui sont à blâmer et pas les joueurs. Cependant, un joueur (et certains l’ont fait) a tout à fait le droit de s’exprimer sur ce qu’il voit, ou ce qu’il apprend en lisant la presse. Une « simple » déclaration du genre « Je ne suis pas très à l’aise de jouer cette coupe du monde en décembre dans un pays où des milliers de travailleurs étrangers à la limite de l’esclavage sont morts sur les chantiers et/ou où l’on climatise les stades en plein air et/ou où il n’y a aucune culture populaire et historique du football et/ou qui a été choisi par la FIFA dans des conditions pas très nettes et/ou où l’homosexualité est un crime (liste non exhaustive) » aurait déjà été très bien. Il aurait suffi qu’un joueur de chaque équipe s’exprime en ce sens (sans se faire ostraciser par le reste de son équipe), et ça aurait eu un énorme impact (évidemment que la FIFA et les Qataris n’aurait pas apprécié!). Les sportifs de haut niveau peuvent en même temps participer à une compétition et émettre des réserves quant à son organisation.

      2/ « …dans le cadre de sa profession elle n’a pas à afficher des opinions politiques. » Hum, tu sais comme moi que les sportifs de haut niveau, en tous cas la plupart d’entre eux, se font régulièrement récupérer par les politiciens notamment ceux au pouvoir. C’est justement le cas d’Aryna Sabalenka, cf. la question que lui a posée un journaliste vindicatif en conférence de presse (« En 2020, vous avez signé une lettre pour soutenir Lukashenko au moment où il torturait et il battait les manifestants dans la rue. Ensuite, vous avez fêté le nouvel an avec lui. Comment une potentielle nº 1 peut-elle soutenir un dictateur ? » => Elle a refusé de répondre).

      3/ Il y a une méga différence entre refuser de serrer la main de son adversaire en fin de match (ce qui d’ailleurs peut arriver pour d’autres raisons que politiques, par exemple si tu considères que ton adversaire s’est mal conduit pendant le match) et « passer tout le match à lui cracher dessus et à l’insulter« . Dans le premier cas, c’est le refus d’une convention, dans le deuxième cas, c’est juste interdit, donc exclusion directe, aucune discussion là dessus.
      A ce sujet, notons que Sabalenka suite à son match contre Kostyuk n’a pas fait grand cas du refus de l’Ukrainienne de lui serrer la main (« Je comprends pourquoi elles ne veulent pas nous serrer la main. Si elles nous serrent la main, que leur arrivera-t-il côté ukrainien ? Je comprends ça. Et je sais que ce n’est pas personnel. Et elle ne mérite pas de quitter le court comme ça (avec des sifflets). » Bref Sabalenka est plus tolérante que toi Rubens!
      D’autre part elle est allée un peu plus loin que d’habitude en déclarant que « personne, dont les athlètes russes et biélorusses, ne pouvait soutenir cette guerre« . C’est un peu plus courageux que ses précédents « je préférerais qu’on vive en paix ». Le simple fait d’avoir prononcé le mot « guerre (interdit par les autorités russes), est notable. Comme quoi les actions visibles de Kostyuk peuvent peut-être amener à faire bouger un chouïa les lignes.

      4/ Tu abordes plusieurs sujets qu’il faut distinguer selon moi :
      A/ Ce qui se passe dans les gradins (qui relève à la fois de la courtoisie (ne pas trop faire chier ses voisins), du respect des règles établies (ce n’est pas parce que tu as payé ta place pour voir un spectacle que tu es autorisé à faire n’importe quoi en tribunes), voire carrément du maintien de l’ordre;
      B1/ Ce qui se passe sur le terrain pendant le jeu (là dessus je suis d’accord, un sportif doit fermer sa gueule pendant qu’il joue);
      B2/ Ce qui se passe sur le terrain lors des interruptions du jeu (exemple typique : un footballeur qui soulève son maillot après avoir marqué un but, et qui laisse voir un message écrit bien lisiblement sur son t-shirt);
      B3/ Ce qui se passe en conférence de presse, ou carrément lors d’interviews données hors compétition.
      Le cas de Djokovic qui écrit sa bouse sur la caméra après sa victoire, c’est à mi-chemin entre B2 (car il est encore sur le terrain) et B3 (car le match est fini).
      Mais quoi qu’on pense de la liberté d’expression des joueurs (à savoir qu’ils puissent (et non pas qu’ils doivent) s’exprimer sur des sujets politiques pendant les compétitions), ce qui relève des sujets B1/B2/B3, ça n’a à mon avis pas d’impact sur le sujet A, ou plutôt, ça ne doit pas en avoir, alors que tu sembles faire une corrélation entre les deux. Les spectateurs paient leur place, certes, mais ils ne sont pas au centre du jeu : si des spectateurs dépassent certaines bornes bien définies au départ, on peut les virer du stade, je n’ai pas de problème avec ça. Les sportifs, en revanche, sont au centre du jeu, ils en sont les acteurs principaux et indispensables, on ne peut pas les virer comme ça, ils ont donc raison d’en profiter pour faire passer des messages, bons ou mauvais. Après, s’ils dépassent certaines bornes (là encore, il faut les définir), ils peuvent se faire virer aussi, c’est un risque à prendre (au Qatar par exemple, je pense que les footballeurs ont été briefés par leurs fédérations et qu’on leur a demandé instamment de fermer leur gueule, la pression devait être très forte!)

  17. Rubens 1 juin 2023 at 22:06

    Nous sommes jeudi, et il est probable que beaucoup d’entre vous n’ont pu que suivre le score, et/ou voir seulement le cinquième set du Sinner/Altmaier. A la fin, ça s’est joué avec la tête et le cœur, il ne leur restait plus que ça de toute façon. Et dans ce registre, Sinner a été exceptionnel, bien que je continue de lui trouver un jeu de bourrin sans imagination.

    J’ai raté une partie du 4ème set, je suis revenu au début du tie-break, je n’ai donc pas vu les balles de match de Jannick. Mais lors du tie-break, je commençais à sentir que sa jauge approchait du zéro.

    Ce match est sans aucun doute le plus beau que j’ai vu à Roland depuis le Stan/Taitsi de 2019. Pour l’opposition de styles, mais aussi pour la palette de coups d’Altmaier, que je découvrais. Je sais qu’il y a ici quelques amateurs de revers à une main, celui de Daniel est une merveille de pureté. Il a défendu, il a levé les balles, il a changé de rythme, il est monté à contretemps, il a claqué des volées irréelles, il a réussi des contrepieds absolument sublimes. Le tout en tapant beaucoup moins fort que Sinner, car tout l’enjeu pour lui était justement de contrer cette puissance et de ne pas subir le point. Le plus crevé des deux à la fin c’était l’Italien, et c’est normal parce que c’est celui qui a le plus couru.

    Le Béornide est nettement remonté dans mon estime cet après-midi. L’écho général ce soir est qu’il n’a pas su convertir ses deux balles de match, et qu’il coince trop souvent d’un rien en GC. Ce n’est pas entièrement faux, mais franchement, même en mettant de côté mes préférences pour l’Allemand et son jeu, j’aurais pour ma part trouvé injuste que Daniel craque bêtement sur son service à la fin du 4ème, tout simplement parce qu’il ne méritait pas ça. Ce match ne méritait pas le verdict d’un Sinner « vainqueur en 4 sets en laissant un peu de gomme, mais sans être réellement inquiété ». Ce match a été une bataille rangée du début à la fin (sauf au 3ème), il méritait d’aller aux 5 sets, et il méritait le final extraordinaire qu’il a eu. Et je dirais la même chose si Jannick avait remporté ce 5ème set en passant par un trou de souris.

    Les highlights du match dureront, je l’espère, 45mn ou 1h, afin que vous puissiez tous prendre la mesure de ce qui s’est passé cet après-midi, c’était juste génial.

    Je ne me fais guère d’illusions sur Altmaier : à l’heure où je parle, il est sans doute sous perfusion, et l’énergie mentale et physique qu’ils a lâchées cet après-midi lui manqueront sans doute après-demain. Il n’en restera pas moins mon GROS coup de cœur de cette édition.

    Mais bon, il y a 26 ans, en 1997, j’avais regardé Muster se faire battre en 5 sets par un inconnu dont je découvrais les fulgurances en revers. J’étais avec un pote qui ne connaissait rien au tennis, qui m’avait dit à la fin « il est bien ce petit Brésilien, j’aimerais bien qu’il atteigne la finale »… J’avais ri de son innocence. 10 jours plus tard je riais de la mienne.

    • Perse 2 juin 2023 at 01:45

      Oui Sinnner crée de supers matchs. Félicitation à Altmeier qui a gagné avec le coeur, de la chance et de la réussite. Sinner ne descend pas dans mon estime mais m’inquiète, il n’a pas l’air d’avoir les dieux avec lui. Il a pourtant été valeureux.

      En tout cas, ce fut un super match qui justifie amplement les 3 sets en GC.

      Sinner doit détester le Lenglen maintenant.

      ———

      Que pensez-vous de la programmation exclusivement masculine de la session nocturne ? Personnellement, elle me paraît rationnelle d’un point de vue économique. Est-ce que doubler le Prize-Money pour les femmes à condition qu’elles fassent du 3 sets gagnants en nocturne vous paraîtrait sensé ?

      • Jo 2 juin 2023 at 09:25

        Dans un contexte de révolution féministe, je suis tout à fait favorable au surclassement de l’un des deux matches féminins du Central en soirée Amazon Premium et à la rétrogradation de Carlitos VS Denichou sur une chaîne publique à l’heure de l’apéritif.

        • Colin 2 juin 2023 at 11:39

          Pas mieux

      • Kristian 2 juin 2023 at 11:19

        Non il faut juste reconnaitre que le tennis feminin attire moins de spectateurs et de telespectateurs que le tennis masculin. Et pis c’est tout. Et serieusement quand on voit les affiches d’aujourd’hui, il n’y a aucun match feminin qui me donne envie de passer mon vendredi soir devant la tele. Alors que Alcaraz-Shapovalov, carremment

        • Perse 2 juin 2023 at 12:42

          Je suis bien d’accord évidemment !

  18. Rubens 2 juin 2023 at 12:04

    Concernant le tennis féminin, je fais un copier-coller d’un commentaire que j’avais rédigé à l’issue de la finale du dernier US entre Swiatek et Jabeur. Au vu des quelques bribes que j’ai regardées depuis 5 jours, je n’ai malheureusement rien à enlever à ce com qui date de 8 mois.

     »
    Côté tennis féminin, je ne partage pas l’enthousiasme général (si enthousiasme général il y a). J’ai grandi avec Evert, Navratilova, Graf, Hingis. Je n’ai donc sans doute aucune prédisposition naturelle pour apprécier les matchs d’aujourd’hui. Samedi soir, au détour de mes déambulations sur le web, j’ai vu que Swiatek menait 6/2 5/4 contre Jabeur. Je me suis laissé aller à regarder la fin, en me disant que vu le score je n’en aurais sans doute que pour quelques minutes (voire quelques secondes).

    La fin a été plus longue que je ne l’espérais : 3 jeux et un tie-break. Une trentaine de points en tout. Dixit Eurosport, « la finale devenait superbe » à ce moment-là. Pour ma part, j’ai compté 2 points gagnants, 4 fautes provoquées et donc 24 fautes directes (soit 80% du total). Le tout au termes d’échanges n’ayant presque pas dépassé les 5 ou 6 frappes. A vue de nez, je dirais que la balle ne rentrait dans le terrain que deux fois sur trois en moyenne.

    Il m’a semblé que les deux joueuses tapaient à peu près aussi fort que les demi-finalistes masculins de la veille, c’est-à-dire à une vitesse où elles ne peuvent plus contrôler la balle (et où leurs homologues masculins ont d’ailleurs eux-mêmes du mal à la contrôler). Et je me prenais à rêver qu’on leur donne des raquettes d’il y a 30 ans, afin qu’elles puissent montrer au public ce qu’elles sont réellement capables de faire.

    Cette puissance que permettent les raquettes d’aujourd’hui, elle est en train d’engloutir le tennis féminin. Et elle engloutira le tennis masculin dans la foulée, à moins que le public, en masse, ne se remette à applaudir des gens qui jouent bien plutôt que des gens qui jouent vite.
    « 

  19. Sam 2 juin 2023 at 14:11

    Je réserve le même traitement au tennis féminin qu’à celui pour les mecs : je m’arrête devant n’importe quel joli jeu, genre créatif avec un R1M. Juste l’impression que c’est moins fréquent chez les filles.

    Et c’est déjà pas banal chez les mecs. En regardant Altmeir, je me suis aperçu que je ne croyais pas ou plus possible que l’on gagne de cette manière. Comme s’il jouait des coups …Obsolètes. Tellement mon œil s’est habitué aux jeux mécaniques des Sinners et consorts, une véritable norme intégrée.

  20. Sam 2 juin 2023 at 15:39

    Tellement Nalbide de loin, Fonkinitch…Et plutôt clean sur ses deux premiers tours : je suis optimiste pour lui face à Djoko.

    • Jo 2 juin 2023 at 15:49

      Davidovich Nalbandian, c’est bien vu, notamment de dos. Ça me le rend terriblement sympathique.

  21. Sam 2 juin 2023 at 16:03

    Méga craquage de Rublo sur le revers le plus bête à mettre dans le court de sa carrière. Sonegos sert pour le match, je suis dévasté.

    • Jo 2 juin 2023 at 16:09

      Le changement, c’est tant mieux (bisous, Rafa), mais il ne faudrait pas que ce tableau masculin verse dans le n’importe quoi et que l’on se tape une finale entre Krejcikov et Pavlyuchenkov.

      • Sam 2 juin 2023 at 16:28

        Le bas de tableau commence à avoir une drôle d’allure…Rune ?
        Et pendant ce temps, David Foenkinos joue très intelligemment le coup…

        • Jo 2 juin 2023 at 16:37

          Dès le tirage au sort, Alcarune était la finale idéale à mes yeux, elle demeure possible. La route est droite mais la pente est forte.

          • Sam 2 juin 2023 at 16:57

            Tout à fait (« l’avenir est une suite de quotidiens »).

            • Jo 2 juin 2023 at 17:02

              Toutefois, win the yes needs the no to win against the no.

          • Guillaume 2 juin 2023 at 17:30

            Adoptons la positive attitude.

  22. Guillaume 2 juin 2023 at 17:32

    Mais quelle tanche Fokina. Il va rendre combien de breaks comme ça ?

  23. Guillaume 2 juin 2023 at 17:34

    Il était prenable, Djoko, aujourd’hui. Et Fokina a les armes pour l’embêter. Mais c’est pas possible d’avoir la diarrhée comme ça à chaque fois que tu passes devant au score.

  24. Sam 2 juin 2023 at 18:02

    « Prenable aujourd’hui »…Combien de fois nous sommes nous dits ça ? Avec le résultat qu’on connait bien. Si Fokinitch ne gagne pas de deuxième TB, ça peut aller vite.

  25. Sam 2 juin 2023 at 18:07

    Et voilà. Qu’est ce qu’il peut arriver de pire à un joueur que d’être mené 2 manches à 0 sur Tie Break contre Djoko ?

  26. Colin 2 juin 2023 at 18:07

    La prochaine étape pour Fokina, c’est de se faire une vilaine entorse à la cheville.

  27. Rubens 2 juin 2023 at 18:08

    Pfffff… Nalbidoromaninogeorgevitch Dalida, tu aurais pu nous débarrasser de ce fauteur de troubles, mais en effet il faut arrêter de te liquéfier chaque fois que tu mènes.

  28. Rubens 2 juin 2023 at 18:21

    Et c’est parti pour aller vite au 3ème. Sigismond Typhoïdovitch Gomina, tu as vraiment failli être un type bien.

  29. Sam 2 juin 2023 at 18:33

    « Points gagnés sous pression » – la stat gadget de la téloche – pour Nalbidovitch Foenkinos : 2/86.

  30. Rubens 2 juin 2023 at 22:55

    Ce match contre Vladimir Bulbovitch Djakarta renferme au moins deux ou trois motifs de satisfaction : l’Immonde n’est pas au mieux, il est en déclin au niveau physique (il a souffert physiquement) et il n’affiche pas un niveau de jeu incroyable. Si le jésuite hellène doit l’affronter en quarts, il a une belle occasion de le battre enfin.

    Et à l’instant, Alcaraz vient de faire un carton contre Deuni. Je ne vois personne pour aller le chercher, à part peut-être Rune en finale. Quant à Shapo, il est en voie de gulbisisation.

    • Jo 3 juin 2023 at 06:46

      Deuni & Féfé composent insensiblement une réincarnation outre-Atlantique du couple Gasquet-Monfils. On attendait – espérait – autre chose d’eux.

      • Sam 3 juin 2023 at 12:15

        Exactement. Borfiga doit se dire qu’il a apporté la french malédiction dans ses bagages (ça pourrait presque en être embêtant pour tous les critiques acerbes de la fédé qui le citent en exemple de ce qu’elle rate, par exemple à cause de l’excès de « copinage » dénoncé par Leconte qui, du haut de son club de Levallois, doit en connaitre un rayon en la matière).

    • Guillaume 3 juin 2023 at 15:48

      Le truc avec l’Immonde, c’est que son tableau lui réserve à présent Varillas (3 matchs en 5 sets dans les jambes) puis le vainqueur de Khachanov/Sonego. Et ensuite le rescapé d’Alcaraz/Musetti/Fanou, rescapé, qui, comme le veut la coutume, arrivera inévitablement en ayant joué deux 5 sets préalables, comme au bon vieux temps de Nadal. Avant ce gentil fantôme de Casper en finale. Je vous le dit, vu la tronche du tableau et la motivation douteuse des underdogs devant Djoko, j’ai peur que le RG de la Libération, la délivrance post-Nadal, débouche sur un 23e slip.

  31. Jo 3 juin 2023 at 13:52

    Laurent Luyat aime le forfait de Rafael Nadal et son opération, l’élimination du contingent français avant le deuxième tour, la dépression de Lucas Pouille, les défaites surprises de Medvedev, Sinner et Rublev, la guerre en Ukraine, la prise de poids de Marion Bartoli et de Mary Pierce, les sifflets à l’encontre de Taylor Fritz, la plongée au classement de Diego Schwartzman, les messages politiques et polémiques, les accolades impossibles, la grippe d’Elena Rybakina. Laurent Luyat est un ami qui vous veut du bien.

  32. Guillaume 3 juin 2023 at 16:01

    « La réincarnation du couple Gasquet/Monfils ». Mais c’est tout à fait ça, en plus :lol:
    Et c’est fou parce que oui, on parle de gâchis pour la NextGen #1 (Zverev and co), on s’inquiète pour la NextGen #3 (Sinner), mais la NextGen #2 représentée par les Canadiens est en train de méchamment chier dans la colle. Plus les filles qui n’y arrivent pas mieux, entre Andreescu toujours blessée (et en surpoids) et Fernandez dont le service d’une 3e série ruine tout le reste de sa palette dingue… Si toute cette matière brute finit avec le seul Chelem précoce d’Andreescu, ça sera un gâchis bien franchouille.

    Quant à la France, justement, c’est drôle les règlements de compte dans le Landerneau en ce moment. Si on n’y arrive, c’est parce que Jo n’a pas accès au Players. Et que la FFT n’a pas démarché Fabrice Santoro, qui ne demande pourtant pas mieux que d’aider les jeunes (mais visiblement pas en direct, ce qui sous entendrait de la faire de manière bénévole). Et que Nico Escude n’a pas gardé Bernelle mais conserve des entraineurs fédéraux fumeurs et au gros bide… Chacun en mode moi, moi, moi. Mais sinon le groupe vit bien :mrgreen:

  33. Guillaume 3 juin 2023 at 16:06

    Denis a un bras fabuleux et une grosse caisse physique, mais pas de tête ni de staff. Félix a un tennis peu original mais aux fondamentaux service/coup droit solides, ainsi qu’une tête plutôt bien faite… En fusionnant tout ça,on pourrait avoir un numéro 1 mondial tout à fait potable, même s’ils ont les mêmes lacunes dans le jeu de défense et la patience.

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