Top do Brasil

By  | 28 février 2025 | 151 Comments | Filed under: Top 5

Pays densément peuplé, pays de sport, pays à la culture tennis certaine, le Brésil n’a pourtant pas été si gâté que ça à l’arrivée niveau figures de premier plan. Au point que d’ici la fin de l’année 2025, la petite perle de 18 ans Joao Fonseca pourrait bien avoir déjà sa place dans le casting ci-dessous.

Maria Bueno

S’il ne doit en rester qu’un, ce sera en l’occurrence une : Maria Esther Bueno, pour la faire courte, c’est John McEnroe au féminin. Pour le palmarès, trait pour trait : quatre Internationaux des États-Unis (1959, 1963, 1964, 1966), trois Wimbledon (1959, 1960, 1964), une malédiction de Roland-Garros (une finale en 1964 et une tripotée de quarts et demies sans jamais taper dans le mille), un « don’t care » de l’Australie et encore plus de réussite en double qu’en simple (11 titres majeurs, dont un Grand chelem calendaire en 1960). Dans sa production raquette en main, aussi, où son sens du jeu et son touché de balle ouvrent une voie singulière entre la répétitivité des Américaines pousse-balle et la si athlétique Margaret Court. Dans l’attitude enfin, tendance un peu moins « brat » mais plus diva… et tout autant torturée.

Sur le court, les retournements de situation sont fréquents, la joueuse en lutte avec ses propres nerfs. En-dehors également, elle combat ses démons intérieurs, tiraillée entre une éducation dévote qui la fait s’inquiéter de la portée licencieuse du jeu en binôme au côté d’une partenaire du même sexe, et des convictions plus progressistes l’amenant à être l’une des rares à accepter de jouer en double avec Althea Gibson.

Qui se risquerait à lui faire le moindre reproche, de toute manière ? Maria Bueno est « la » star de son temps, celle qu’il faut voir jouer, plus que Court ou King, et c’est bien avec Suzanne Lenglen que le parallèle est à l’époque évident. Elle remet au goût du jour les collaborations avec les grands couturiers, comme la Divine avec laquelle elle partage, outre le caractère volcanique (elle fait un esclandre à Ted Tinling qui a eu l’outrecuidance de ne pas respecter l’exclusivité qu’elle estime mériter sur un modèle de jupe !), une santé fragile. Bref, une figure extrêmement importante et hautement intéressante, curieusement assez oubliée aujourd’hui eu égard à son aura à l’époque.

Maria Bueno

Maria Bueno

Thomaz Koch

La version brésilienne de Torben Ulrich. Joueur de tennis hippie, à une époque où l’opportunité de vivre sa vie en douceur grâce au tennis (voyages, rencontres, activité sportive adossée à d’autres passions artistiques, peu de gains en espèces sonnantes et trébuchantes mais des invitations partout) l’emportait sur la rigueur du haut niveau. Une certaine idée du monde d’après(-guerre). Chez les amateurs, il enregistre un quart dans chaque Majeur qui compte : USA 1963, Wimbledon 1967 et le premier Grand chelem ouvert aux professionnels, Roland-Garros 1968. Parmi les tournois importants de son temps, il gagne le Godo de Barcelone (1966), puis Washington aux dépens d’Arthur Ashe (1969). Bon joueur de double, il est demi-finaliste à Wimbledon en 1971 et gagne le mixte de Roland-Garros en 1975.

Meilleur joueur brésilien sur près de deux décennies, il est l’homme de tous les records de son pays en Coupe Davis : plus grand nombre de rencontres disputées (44), de matchs joués (118) et de matchs gagnés (74), en simple (46) comme en double (28). Avec son partenaire privilégié Jose Edison Mandarino, ils montent deux fois en finale inter-zones, dernière marche avant le Challenge Round final face au tenant du titre. En 1966, après avoir sorti les USA de Ralston et Richey, la France de Jauffret – Darmon et l’Espagne de Santana (Koch s’y colle pour battre le meilleur amateur du moment), Koch perd le 5e match décisif, en cinq sets, contre l’Inde de Ramanathan Krishnan, alors qu’il menait deux sets à un (3/6 6/4 10/12 7/5 6/2). Ils ont une seconde chance en 1971, mènent 2-1 au soir du double remporté sur la paire Nastase-Tiriac, mais sont loin du compte le dernier jour contre les deux Roumains.

Thomaz Koch et Jose Edison Mandarino

Thomaz Koch et Jose Edison Mandarino

Ronald « Ronnie » Barnes

Contemporain des deux précédents, il contribue à un certain âge d’or du tennis brésilien. Dans un championnat des États-Unis 1963 remporté par Maria Bueno, et où Thomaz Koch fait quart de finale en poussant la tête de série n°1 Chuck McKinley aux cinq sets, Barnes s’invite en demies en sortant le n°5 du tableau Ken Fletcher puis le n°3 Dennis Ralston. Il est ainsi le premier Brésilien à atteindre un dernier carré en Majeur.

L’année suivante, il pointe en quarts à Roland-Garros après avoir battu les Australiens Tony Roche et Fred Stolle, lequel jouera (et perdra) la finale des trois autres Grands chelems cette année-là. Il retrouve les quarts à Forest Hills en 1967, mais renonce en revanche à tenter l’aventure chez les professionnels. Comme souvent à ces époques-là, la réalité s’accommode bien d’un zeste de fiction, à l’image du récit de sa victoire sur Manolo Santana à Miami en 1965 (6/2 7/5), survenue d’après la légende après une nuit passée à jouer aux cartes et à s’imbiber de Black Label.

Ronald Barnes

Ronald Barnes

Carlos Kirmayr

Le joueur de simple réalise sa meilleure saison en 1981 : un huitième de finale à Roland-Garros, un troisième tour à Wimbledon, un titre, le seul de sa carrière, à Guaraja, et même une présence incongrue en finale du WCT Tournament of champions à New York, au milieu d’années où McEnroe, Lendl, Connors et Gerulaitis en monopolisent l’affiche finale. Le tout en s’étant ouvert le tableau comme un grand en battant Johnny Mac d’entrée ! A Roland-Garros c’est Gottfried qui tombe sous ses coups, à Wimbledon, Tanner, et puis Dibbs sur terre battue, Panatta en Italie… C’est de loin la meilleure année de sa carrière, conclue au 36e rang.

Il marche bien aussi en double (10 titres, souvent avec son compatriote Cassio Motta). Mais c’est finalement l’entraîneur qui restera le plus dans les mémoires. Kirmayr sera le guide de tous les succès de Gabriela Sabatini, avant d’autres collaborations moins abouties mais attestant de sa réputation dans les 90’s avec tour à tour Arantxa Sanchez et Conchita Martinez. Sans oublier, mais sûr que si, vous l’aviez oublié, une brève collab’ avec Cédric Pioline post-US Open 1993 !

Gabriela Sabatini et Carlos Kirmayr

Gabriela Sabatini et Carlos Kirmayr

Luiz Mattar

Il a fait son beurre des tournois brésiliens au calendrier : sur 7 titres ATP, 6 acquis au Brésil – Guaraja 1987, 1988 et 1989, Rio de Janeiro 1989 et 1990, Sao Paulo 1992. Avant de finir par triompher un peu plus au Nord, à Coral Springs, USA (1994). Une finale aussi à Itaparica (1987), où il ne peut empêcher un certain Andre Agassi d’ouvrir son palmarès. Sept titres ATP, onze finales au total : les totaux sont conséquents et, au pays, seul Gustavo Kuerten a fait mieux côté masculin.

Le bilan est moins reluisant en Grand chelem, avec pour meilleur résultat des troisièmes tours à Roland-Garros (1986) et à l’US Open (1991). Il est toutefois passé tout près de jouer les quarts à « Roland », puisque en 1986 il perd en cinq sets sur Johan Kriek, tandis que se profilait derrière le forfait de Yannick Noah. Mais bon, le mérite t-on quand on se dit terrien et qu’on perd sur Kriek ou Guy Forget à Roland-Garros ?

Son nom est d’ailleurs resté curieusement lié aux Français à Paris, entre ceux qui ont grappillé face à lui une de leurs pas si nombreuses victoires à Roland-Garros (Forget mais aussi Boetsch, Delaitre et Potier) et le double choc avec Noah de 1988-1989 : « Yan » gagne le premier tandis que le coup de pied au cul reçu lors du second (Mattar lui inflige son seul « first » Porte d’Auteuil depuis ses débuts !) le remet dans le sens de la marche pour lancer le dernier run glorieux de sa carrière les mois suivants.

Luiz Mattar

Luiz Mattar

Jaime Oncins

Contemporain du précédent sur le plan des résultats. Moins victorieux sur le Tour (Bologne et Buzios en 1992), il résiste en revanche mieux sur les plus grandes scènes. Il atteint ainsi les huitièmes de finale à Roland-Garros en 1992, battant Ivan Lendl au passage en remontant deux sets de retard. Aux JO dans la foulée, il sort Chang avant de perdre en cinq sets en quarts contre Andrei Cherkasov – rappelons qu’à l’époque il n’y avait pas de petite finale mais deux bronzés ; il passe donc factuellement à un set d’un podium olympique, certes moins côté qu’aujourd’hui.

Il est aussi le seul Brésilien à avoir participé aux deux demi-finales récentes de son pays en Coupe Davis, longtemps après les exploits de Koch and Co. En 1992, il est le grand bonhomme de la campagne, battant les Allemands Steeb et Zoecke au premier tour, puis les Italiens Cane et Pescosolido en quarts (sans oublier Ramesh Krishnan et Marcelo Filippini l’année d’avant pour se hisser dans le groupe mondial). Il faut les Suisses Rosset et Hlasek pour les arrêter aux portes de la finale. Huit ans plus tard, il a laissé le leadership à Kuerten et Meligeni mais fait encore le job en double au côté de « Guga » pour écarter les finalistes sortants français et la Slovaquie de Hrbaty – Kucera. Même en demies, sur herbe en Australie au cœur du mois de juillet, ils résistent cinq sets durant aux nettement plus côtés Mark Woodforde et Sandon Stolle.

Jaime Oncins et Gustavo Kuerten

Jaime Oncins et Gustavo Kuerten

Gustavo Kuerten

Forcément. Le triple vainqueur de Roland-Garros (1997, 2000, 2001). Le n°1 mondial (43 semaines, dont la fin d’année 2000). Le vainqueur du Masters 2000, justement, chipant le trône sur le fil à Marat Safin à la faveur de ses succès sur Pete Sampras et Andre Agassi lors des deux ultimes matchs de la saison. Le roi de l’ocre de son temps, double vainqueur à Monaco (1999, 2001), à Rome (1999) et à Hambourg (2000). Celui qui ne demandait qu’à étendre son terrain de chasse sur dur (Cincinnati 2001, un Indianapolis 2000 qui n’a rien à envier à un Masters 1000 avec son enchaînement Ferreira, Hewitt et Safin en 72h, ou des finales à Miami en 2000 et Indian Wells en 2003), avant d’être rattrapé par les blessures et voir sa carrière péricliter à 25 ans.

Ce fut bref, mais intense, avec son comptant de matchs renversants à Roland-Garros (il aurait très bien pu n’en gagner aucun des trois à son palmarès, tout comme il aurait pu en rafler deux de plus avec cette édition 1999 imperdable au vu de sa forme et du plateau final, ou ce chant du cygne de 2004 dans un tableau tellement ouvert après qu’il ait fait la leçon à Federer et qu’il ne soit plus resté que les émotifs anonymes argentins en lice à ses côtés) et des rivalités inachevées mais enthousiasmantes avec Sampras, Agassi, Safin, Kafelnikov ou Ferrero.

Dominant à sa manière, un poil mystique mais tellement chaleureux, il apparaît comme l’exact inverse de celui qui lui a réellement succédé à Roland-Garros, et y’en a même qui fantasment encore du rendez-vous manqué entre un « Guga » resté au top à 28, 29 ans, et le « Rafa » encore perfectible des deux, trois premières années de règne.

Gustavo Kuerten

Gustavo Kuerten

Fernando Meligeni

Le tube d’un « Roland ». On attendait « Guga », vainqueur à Monte-Carlo et Rome ? On aura Meligeni, pour le plus beau run de sa carrière, stoppé aux portes de la finale en 1999 par Andrei Medvedev après avoir sorti Rafter, Mantilla et Corretja. Terrien sympa à voir jouer, drôlement désarticulé dans la gestuelle, il aime « Roland ». Il en a atteint les huitièmes de finale dès 1993, alors qu’il sortait des qualifications ; retrouve ce stade de la compétition en 1998, où Muster doit s’y prendre en cinq sets pour l’arrêter.

Il gagne trois titres sur terre (Bastad 1995, Pinehurst 1996, Prague 1998) mais laisse la médaille de bronze olympique d’Atlanta à plus improbable que lui encore, à savoir Leander Paes, alors qu’il avait préalablement sorti Albert Costa et Mark Philippoussis. Leur engagement conjoint en Coupe Davis les conduit aussi, Kuerten et lui, à souvent jouer en double ces années-là, et ils gagnent une bonne grappe de tournois sur terre battue (Estoril, Stuttgart, Gstaad, Bologne…), pointant même en quarts de finale du double à Paris en 1998 où ils sont… disqualifiés après un jet de raquette malheureux de Kuerten, l’engin terminant sur les genoux d’un spectateur !

Fernando Meligeni

Fernando Meligeni

Andre Sa

Un pur one-hit wonder. En 2002, un tableau ouvert bien comme il faut (Antony Dupuis, Stefan Koubek, Flavio Saretta et un tout jeune Feliciano Lopez, pas encore top 100) lui ouvre les portes du Top 8 à Wimbledon, où il n’est pas ridicule face à Tim Henman (quatre sets assez serrés). Trop limité en simple hors ce coup d’éclat sur lequel il vit douze mois durant, il se spécialise ensuite en double, où il rafle 11 ATP 250 et joue les demies à Wimbledon en 2007.

Andre Sa

Andre Sa

Thomaz Bellucci

Quand il déboule, en 2008, on pense tenir un tout bon. Gaucher, terrien, il sort des qualifications de Roland-Garros se mesurer au modèle ultime nadalien et, fort de ses 9 jeux marqués (7/5 6/3 6/1), sera derrière Djokovic en demies l’adversaire le plus coriace du Majorquin sur la route de son titre de tous les records ! Il gagne son premier tournoi l’année suivante à Gstaad, récidive à Santiago en 2010 avant de jouer les huitièmes de finale à Roland-Garros, fait une demie en Masters 1000 à Madrid en 2011, regagne Gstaad en 2012…

Mais un coup d’éclat par an ne fait pas un champion et son plancher est aussi son plafond : 36e fin 2009, 31e fin 2010, 37e fin 2011, 33e fin 2012… Ses meilleures années sont déjà derrière lui. Un dernier titre tombera en 2015, à Genève, faisant de lui le plus suisse des « sud-ams ». Il manque un gros coup aux JO de 2016, chez lui à Rio de Janeiro, faute d’enfoncer le clou face à un Nadal ric-rac alors qu’il avait gagné le premier set de leur quart de finale. Derrière, il jouait la médaille… Positif à un contrôle antidopage en 2017, il plonge au classement et ne remonte jamais une fois purgée sa suspension.

Thomaz Bellucci

Thomaz Bellucci

Marcelo Melo…

Grand joueur de double à une époque où le double n’a plus grand-chose de grand. A chacun de voir où il le place le curseur de la valeur des accomplissements. En attendant, Marcelo Melo, 273e mondial en simple en 2005, a gagné 39 titres en double la décennie suivante, dont Roland-Garros en 2015 (avec Ivan Dodig) et Wimbledon en 2017 (avec Lukasz Kubot). Aujourd’hui âgé de 41 ans, il a encore gagné Stuttgart l’an passé : avec son compatriote Rafael Matos, ils ont battu Julian Cash et Robert Galloway en finale, avant de s’incliner pour le titre à Washington contre Nathaniel Lammons et Jackson Withrow. Vous ne connaissez pas tout ce petit monde ? Moi non plus.

… et Bruno Soares

La même que Melo, avec lequel il a d’ailleurs débuté en double (trois titres à cheval sur 2010 et 2011) avant de connaître ses meilleures années associé à Jamie Murray. Avec le frère de, il gagne Open d’Australie et US Open en 2016, puis y ajoute un troisième Grand chelem à New York en 2020 avec Mate Pavic. Comme Melo, ce sosie de Steve Darcis (il en riait lui-même, avant de tenter un recours peu probant aux implants) n’a jamais fréquenté le Top 200 en simple (221e en 2004). Lui a arrêté sa carrière en 2022.

Marcelo Melo et Bruno Soares

Marcelo Melo et Bruno Soares

Beatriz Haddad Maia

Plus d’un demi-siècle plus tard et sans manquer de respect à Neige Dias et Teliana Pereira, jusque-là seules Brésiliennes victorieuses sur le Tour principal dans l’ère Open, revoilà une joueuse de premier plan au pays de Maria Bueno. Gauchère spécialisée dans les matchs à rallonge, elle bat Ons Jabeur pour s’ouvrir les portes des demi-finales de Roland-Garros en 2023, y inquiétant Iga Swiatek dans une fin de deuxième set plus sympa pour les spectateurs que pour la Polonaise.

On la retrouve en quarts à Flushing Meadows l’an passé, et nantie à cette heure de quatre titres WTA (deux 250 sur herbe, un 500 et le Masters bis sur dur), ainsi que d’une finale de WTA 1000 au Canada en 2022, où elle avait battu Swiatek en chemin. Elle a fait un bref passage par le Top 10 au sortir de son « Roland » 2023, et pointe à cette heure 17e, toujours aux avant-postes donc.

Beatriz Haddad Maia

Beatriz Haddad Maia

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151 Responses to Top do Brasil

  1. Rubens 9 septembre 2025 at 12:18

    Quoi qu’il en soit, on est vraiment rentré dans une période ultra-dominée par un duopole. Je trouvais intéressante la conférence de presse de l’Italien, qui annonçait devoir entamer un chantier pour rendre son jeu plus imprévisible. Je suis curieux de voir ce que ça va donner. D’un côté, il est dans le vrai, Carlitos a beaucoup plus d’outils de variations que lui. D’un autre côté, ce serait herculéen de modifier en profondeur son identité de jeu à 24 ans.

    Je fais en tout cas mon mea culpa concernant Carlitos : il a corrigé un paquet de petits détails dans son jeu. Je me demandais s’il allait le faire, mais ses revers slicés, ses trajectoires bombées, sont autant de jalons de sécurité et de consistance qu’il a ajoutés à sa palette. Ceux-là même qui lui manquaient dans sa fougueuse jeunesse, où il manquait de solutions quand ses sensations du jour ne lui permettaient pas de gagner uniquement avec ses fulgurances. Sur les 5 derniers mois il n’a perdu qu’un seul match, il n’a pas toujours été divin mais il a compris que la victoire passe parfois par un glissement vers des pentes moins spectaculaires mais plus sécurisées. Dont acte.

    • Nathan 9 septembre 2025 at 16:16

      Sinner pourra monter plus souvent au filet, surtout qu’il n’est pas maladroit dans cet exercice. En plus il a le jeu pour ça. Maintenant faire de la variation, de l’imprévu, de l’inatendu, comme toi j’en doute beaucoup. Sinner a un tennis « fermé » qu’il peaufine depuis des années. C’est sa personnalité tennistique. On ne change pas de personnalité tennistique, le naturel revient au galop.

      Je ne suis pas si sûr qu’Alcaraz, représentant, lui, du tennis »ouvert », se soit tellement assagi dans les risques pris. Il a considérablement amélioré son effecicaité et sa régularité au service. Ca, c’est évident. Et sans doute que cela lui donne un regain de confiance pour tenter le jeu risqué qu’il affectionne. Exemple à 15/30 5/4 dans le dernier set, il tente à nouveau une amortie pas si facile que ça après en avoir « raté » trois avant. C’est assez culotté. Il tape toujours aussi fort alors que ce n’est pas toujours nécessaire. Il a toujours fait des slices. La différence était que ses slices étaient magnifiques en finale. Alcaraz ne joue pas toujours au sommet (cf le match contre Djokovic qui ne restera pas dans les annales) mais ce n’est pas qu’il tente moins, c’est qu’il rate plus. Autre élément à mettre à son crédit sans doute : une superbe condition physique qui lui permet aussi d’asseoir dans la durée son tennis très exigeant avec moins d’à coups.

    • Guillaume 10 septembre 2025 at 10:14

      Ayant commencé à rédiger hier mais validé seulement ce matin, je n’avais pas vu ton post

      « Maintenant faire de la variation, de l’imprévu, de l’inatendu, comme toi j’en doute beaucoup. Sinner a un tennis « fermé » qu’il peaufine depuis des années. C’est sa personnalité tennistique. On ne change pas de personnalité tennistique, le naturel revient au galop. » C’est ça. Il arrive déjà maintenant à claquer ses smashs et volées de coup droit de conclusion sans cagade, et c’est l’essentiel dans sa filière de jeu. Après, faire des arabesques comme la montée à contretemps de Carlos au 1er set… ça me semble un travail colossal à fournir pour un dénouement incertain et une utilité finalement anecdotique (on ne fait pas son beurre sur ces coups-là au sommet de la pyramide). Il pourrait regarder autant de highlights de Roger qu’il voudra, il est et sera toujours de l’école des rouleaux-compresseurs.

      Je suis moins d’accord sur Carlos qui « tape toujours aussi fort alors que pas nécessaire ». Contre le tout-venant il ne lâche plus autant les chevaux (je ne sais pas si vous vous rappelez les mites en CD qui tournaient sur les RS en 2022 ou 2023, c’était du registre de Fonseca aujourd’hui ; Carlos s’est bien calmé là-dessus, temporise plus, construit en 2-3 frappes plus enroulées plutôt que chercher l’uppercut tendu sur la 1ère – je vais dire que ça date de sa blessure au bras l’an passé). Par contre face à Sinner c’était nécessaire : c’est en lui enfonçant le coup droit au premier set qu’il a mis l’Italien dans l’inconfort à l’échange. Il lui a dit direct « aujourd’hui ça va être toi le punching-ball ». Et comme à côté service et revers tenaient plus que la comparaison avec Sinner, il ne restait plus de schéma dominant à l’Italien sur ce match.

  2. Guillaume 10 septembre 2025 at 09:49

    ça fait plaisir de te revoir, Rub ;) ça vous fera une belle jambe mais j’aime bien vous lire tous les deux avec Perse, vous avez des vues souvent divergentes – surtout sur le cas Jannik, nouveau polarisateur en chef du circuit maintenant que Djoko est adulé comme le vieux lion dont la résistance est belle parce que vaine :) – mais qui se complètent bien, en fait.

    Il y a un mimétisme entre Nadal et Alcaraz très net au niveau des âges. Les deux ont beaucoup gagné très jeunes, sur des points forts aussi irrésistibles que les faiblesses à côté étaient flagrantes (service, revers). Rafa est arrivé à une sorte de maturité dans le jeu, avec le gros desdites failles gommées, en 2008, à 22 ans. Carlos a 22 ans et ce qu’on vient de voir cet été y ressemble fort aussi. On parlait abondamment de ses limites en service / revers / concentration ? Tout a « clipsé » quelque part entre Cincinnati et NY. C’était très impressionnant à voir. On m’aurait dit au soir de sa victoire poussive sur Rublev à Cincy qu’il allait gagner l’US en ne se faisant breaker que 3 fois (record à l’US, seul Sampras a fait mieux à Wimb !) et en ne concédant que 10 balles de break (record a minima depuis 1990 que l’ATP tient ce genre de stats), j’aurais rigolé en mode « you’re kidding me ». Alcaraz servebot, on y est :mrgreen: Le plus étonnant étant qu’il ne sert pas plus fort qu’avant (on va dire autour de 200, pic à 210, guère plus) donc est-ce une meilleure maîtrise des effets ou un geste mieux masqué qui a engendré cette arme nouvelle ?

    Je pense que ce service en béton fait beaucoup dans la disparition des sautes de concentration et l’édification d’un nouveau niveau plancher, tant c’est « sécurisant » de se savoir solide au service : on fera moins n’importe quoi à 0-30 si on sait pouvoir dégainer deux services non retournés dans la foulée (même si Carlos a bien cochonné comme un grand son seul jeu de service concédé de la finale, certes). Je pense que souvent, au moins sur dur (il le dit lui-même, « sur terre un break ça se récupère » + son kick qui y fait plus mal qu’ailleurs), ses trous d’air venaient aussi d’une certaine « panique », ou à tout le moins de mise sous pression, à force de se faire dégommer au retour – ce que Jannik a vécu dimanche, finalement.

    La question est de savoir si ces acquis dureront, ou s’il nous fera là aussi une Rafa, dont l’efficacité parfois démente au service faisait beaucoup le yoyo d’une année, voire d’une tournée, à l’autre (souvent plus performant à l’US qu’à l’OA, d’ailleurs, cf US 10 ou 13). Mais s’il parvient à stabiliser cette arme nouvelle, les autres ont du souci à se faire.

    Je ne sais pas trop quoi penser du constat final de Sinner (« Je suis trop prévisible ») et de ses ambitions de changement. D’abord parce que greffer des variations à un jeu finalement très monolithique et brutal ne sera pas évident. A dire vrai ça me semble presque contradictoire, voire contre-productif. Il bat 99% du circuit en étouffant les autres par le rythme frénétique qu’il impulse, aussi ralentir le jeu (les variations, qu’elles soient bombées ou slicées, le font) est-il bien rationnel ?

    Je disais que Carlos faisait penser à Rafa. Sinner, lui, fait penser à Djoko. Je constate le même « appauvrissement » relatif de leur jeu à mesure qu’ils devenaient dominants. De manière pragmatique, ou cynique, ils ont maximisé les points forts, quitte à délaisser des « fioritures » qu’ils savaient faire (le toucher de balle, les amorties dont on se paluche sur Nole en 2025, il les avait déjà en 2006, 2007, c’est juste qu’il n’en avait pas/plus besoin pour gagner dans ses années fastes – on peut gagner 7 Wimbledon sans soigner son jeu au filet ni son smash). Sinner a un peu ça : à l’époque où son coup droit / son déplacement étaient moins élite par exemple, il touchait des zones courtes croisées subtiles en revers, qu’il ne cherche plus spécialement aujourd’hui. Il passe en force, de manière automatique (le tennis actuel va tellement vite qu’il n’y a pas le temps pour réfléchir, de toute manière, d’où l’atout d’Alcaraz de jouer ainsi depuis l’enfance : c’est ancré en lui) et est tellement fort et fiable dans l’exercice que ça suffit à faire craquer l’autre. J’aime bien dans sa décla le « je n’en ai pas besoin » à propos des variations quand il affronte le reste du circuit. Cela veut tout dire, sur lui et sur les autres.

    Qu’il retrouve déjà ces quelques coups supplémentaires qu’il avait jeune et qu’il a sacrifié sur l’autel de la frappe lourde à hauteur de hanche à répétition. Pour le reste, une première balle au rendez-vous et de la réactivité face à la création adverse (parce que oui, quand Carlos effectue son premier slice du match sur une balle de break et que Sinner s’empale immédiatement dessus pour la mettre milieu de filet, c’est évocateur !), à défaut d’être lui-même créatif, devraient déjà combler en bonne partie l’écart constaté dimanche. Ce match reste un épiphénomène (Sinner servira mieux en d’autres occasions, Carlos moins bien*) et n’édifie en rien une vérité de demain.

    * Je le mets ici mais on peut se demander jusqu’où l’abandon de Jannik en finale à Cincinnati ne l’a pas desservi. Il a donc « découvert » en finale à Flushing l’ampleur du travail spécifique fourni par Carlos cet été, là où une finale tenue normalement à Cincy, même perdue sèchement mais jouée entièrement, l’aurait peut-être prévenu/alerté, et lui aurait laissé une dizaine de jours derrière pour bosser à son tour sa réponse à Carlitos.

    • Rubens 10 septembre 2025 at 11:51

      Salut Guillaume,

      Le désaccord sur Jannik serait resté un désaccord sur Jannik si justement il s’était arrêté à ça. Pour ma part, je n’ai rien à enlever à ce que j’avais écrit à l’époque, à savoir que depuis le début de cette affaire il n’avait rien à reprocher à son préparateur physique Ferrara. Ce ne sont pas les derniers événements qui viendront me contredire sur ce point :mrgreen: . Et quoi qu’il en soit, je ne crois pas être un père-la-terreur en défendant un point de vue et en l’argumentant. Du reste, j’ai pu vérifier entretemps que ce point de vue est partagé par l’ensemble du corps médical qui m’entoure (je suis en bonne santé hein, mais je travaille dans une Mairie tenue par une bande de professions libérales en général et de médecins en particulier) et par à peu près tous les fans de tennis avec qui je suis en contact. Aux uns et aux autres, je n’ai pas jugé nécessaire d’envoyer un lien vers 32 pages écrites en Anglais afin qu’ils reçoivent la Lumière.

      Je cosigne à peu près tout ce que tu dis. Pour répondre à Nathan, Carlitos ne s’est pas doté ces derniers mois d’un revers slicé, par contre il l’utilise désormais à bon escient. Dimanche il l’a beaucoup utilisé pour faire reculer et neutraliser l’Italien, il a réussi à « réinitialiser » beaucoup d’échanges mal embarqués pour lui grâce à ce revers. Avant cette année, son revers slicé était une erreur système, il le jouait quand il ne pouvait mettre une mine et quand rien d’autre ne lui venait à l’esprit :smile: .

      Une chose est à noter également, et qui semble le distinguer de Nadal dans ta comparaison. Chaque année, et sans exception je crois hormis 2015, le corps de Rafa l’a plus ou moins lâché en cours de route. Avant 2010 il arrivait sur les rotules à l’US, puis abandon à l’AO 2011, puis blackout post-Wimbledon 2012 jusqu’à la fin du premier trimestre 2013, puis nouvelle disparition mi-2014, etc. Carlitos a eu son lot d’absences pour blessures au cours des dernières années, et sa stabilité au top depuis Monte Carlo est inédite, la récupération de la place de n°1 n’en étant que la conséquence. J’espère vraiment pour lui (et pour le tennis) qu’il ne va pas se blesser à nouveau.

      Son service, oui. C’est marrant, parce que lors du dernier Wimbledon il me semble qu’Eurosport avait fait un article sur sa nouvelle qualité de service. C’était mal tombé, puisque c’est précisément sur ce point qu’il avait failli en finale. Il a des scories comme tout le monde, mais sur cet US c’est bien son service qui lui permet de marcher sur tout le monde, sans forcément que son jeu soit exceptionnel par ailleurs (la demi contre Djoko n’était franchement pas terrible).

      Quant au Béornide, je demande effectivement à voir ce que donneront ses envies de rendre son jeu moins prévisible, sachant que son jeu si prévisible lui permet de marcher sur à peu près tout le monde. Mais je me méfie quand même, parce que s’il est un point sur lequel il est insoupçonnable, c’est bien le sérieux :smile: . J’ai bien en tête un autre type très sérieux, le Lendl de la fin des années 80 expliquant qu’il devait faire service-volée pour remporter Wimbledon. Et qui n’était pas si loin du but en demi en 89 contre Boris, en pratiquant le service-volée avec un taux de réussite tout à fait satisfaisant.

      Et enfin, je me suis posé la même question que toi pour Cincinnati. Mais d’une manière générale, j’ai deux ou trois questionnements sur la condition physique du Béornide, qui a perdu presque tous ses matchs en 5 sets et qui, ici ou là, a montré quelques faiblesses. Je mets de côté la finale de Cinci où il était malade, en revanche la finale de l’US me laisse une impression de flou de ce côté-là. Un excellent Carlitos lui a imposé d’emblée un bras de fer physique, auquel il n’a pas su répondre (au-delà de la faillite de son service). Il devra peut-être s’interroger sur son préparateur physique :mrgreen:

    • Guillaume 10 septembre 2025 at 19:06

      Tout à fait, l’autre point crucial est que Carlos se blesse beaucoup moins. Rien, ou rien d’alarmant en tout cas, à recenser depuis le bras au printemps 2024 (je mets l’ischio en avril cette année comme une alerte, entraînant un forfait de précaution raisonnable à Madrid, rien de sérieux). L’intégrité physique était d’ailleurs la motivation n°1 annoncée l’an passé quand le clan parlait de changer certaines gestuelles de revers et service chez Carlos.

      Derrière il fait aussi un peu moins n’awak de son calendrier (sacrifier Madrid au printemps, renoncer à la Davis la semaine pro… ça ne coulait pas de source il y a 2 ans), ça ne peut aussi qu’être bénéfique.

      En ça aussi je pousserai le comparatif avec le Rafa de 22 ans puisque 2008 est malgré tout sa première saison pleine au moins jusqu’en septembre, d’une demie à Melbourne en janvier à une demie à l’US en septembre… Sachant que les JO de Pékin à l’été jouent pour beaucoup dans sa sortie de route contre Murray en demie à l’US. Sans cette échéance majeure supplémentaire, on l’aurait eu, notre « classico » à Flushing et notre 3e Fedal de suite en finale de GC cette année-là.

      Quant à Lendl, on peut aussi noter qu’à lâcher la proie (RG) pour l’ombre (Wim), il y a surtout négligé un Roland-Garros sans doute à sa portée puisque remporté par son pigeon habituel Andres Gomez :lol:

  3. Rubens 10 septembre 2025 at 12:48

    Et j’ai oublié de cosigner sur l’épiphénomène de dimanche. Le gazon de Wim était présenté comme le jardin d’Alcaraz, alors que sur dur c’est Sinner qui semblait indéboulonnable. C’était, je crois, oublier un peu vite :

    – Que le Béornide s’était distingué à plusieurs reprises sur gazon au cours de ses premières années (sa première demi majeure est à Wim en 2023).

    – Que la notion de « jardin » cadre bien mal avec le gazon, où on ne joue qu’un mois par an et pour laquelle personne ne peut se préparer sérieusement. Carlitos, du haut de ses deux titres. Si l’on ajoute que la vitesse du jeu rend désormais obsolète le sacro-saint service-volée systématique, l’efficacité sur gazon repose d’abord sur la qualité du service, la qualité du retour et l’aptitude à prendre ses appuis sur herbe. Sinner, depuis plusieurs années, s’était déjà affirmé comme cochant les trois cases, je n’avais pour ma part guère de doutes sur sa capacité à bien y figurer.

    – Et enfin que le Béornide avait certes 3 grands titres récents sur dur, mais n’y avait pas eu à affronter son grand rival espagnol.

    Et clairement, le verdict de dimanche n’augure rien de particulier concernant leurs futurs affrontements. Ils sont à l’aise tous les deux sur toutes les surfaces, le pourcentage de premiers services, bien plus que la surface, sera déterminant.

  4. Nathan 10 septembre 2025 at 15:11

    Sur le service d’Alcaraz, qui me semble être la donnée nouvelle fondamentale, je dois avouer que d’un point de vue biomécanique, je n’ai pas bien perçu la différence par rapport à avant. Ca marche mieux incontestablement et beaucoup plus régulièrement, mais pourquoi ça marche mieux ? Si quelqu’un d’un peu versé sur cet aspect des choses pouvait nous éclairer, cela m’intéresserait beaucoup.

    • Rubens 10 septembre 2025 at 16:17

      Franchement, je ne sais pas. Comme disait Guillaume je crois, son service n’est pas plus rapide qu’avant. S’il est plus efficace, c’est soit à cause des zones qu’il trouve, soit parce que son lancer – et plus généralement son geste – ne permet pas, ou plus, de lire où va aller la balle. Le problème, c’est que pour y voir de plus près il faut être en face. Dimanche soir, clairement, le Béornide n’était pas surpris par la vitesse de la balle, par contre il s’est fait planter plus d’une fois en anticipant mal de quel côté la balle allait partir. Si ton service est illisible, tu n’as pas besoin de servir trop fort pour qu’il te rapporte une belle corbeille de points.

      Rappelle-toi d’Agassi, qui lisait la direction du service de Becker en scrutant sa langue. Quelle caméra (des années 90 certes) est assez précise pour vérifier ce qu’il disait ? Comment le Béornide des Dolomites fait-il pour retourner un Fritz ou un Shelton en donnant l’impression d’avoir le temps de boire de thé ? C’est invisible à l’oeil nu. Il arrive à les lire en tout cas, c’est certain. Mais le plus important, c’est évidemment le pourcentage de première balle, car la deuxième balle, elle, sera moins rapide et plus facile à lire.

    • Nathan 10 septembre 2025 at 16:50

      Merci Rubens. J’ai demandé à mon Gpt ce qu’il en pansait. Voici sa réponse :
      Lors de l’US Open 2025, Carlos Alcaraz a effectivement apporté des changements biomécaniques à son service — des ajustements subtils mais essentiels qui ont contribué à sa formidable solidité au filet. Voici ce que disent les informations publiques, notamment ses déclarations et celles de son équipe technique :

      Les changements apportés au service
      1. Un geste plus fluide et décontracté

      Alcaraz a travaillé dès le début de la saison sur une version plus relâchée de son geste, avec une flexion plus souple du poignet. Le but ? Mieux synchroniser les mouvements, éviter une pause à la montée du bras et générer un timing plus harmonieux et naturel du swing

      Ce geste plus fluide a également un impact physique positif : il est moins tendu, ce qui réduit la fatigue et préserve l’énergie au fil des matchs
      ATP Tour
      US Open
      .

      2. Un seul temps d’arrêt (pause) au lieu de deux

      Sous la direction de Juan Carlos Ferrero, l’équipe technique a modifié la mécanique du service : Alcaraz est passé d’une action en deux temps à une action plus rythmée, sans pause intermédiaire dès la phase de préparation. Cette continuité dans le mouvement permet un geste plus fluide et difficile à lire pour l’adversaire
      ATP Tour

      3. Plus de précision, moins de variation de puissance

      L’objectif principal annoncé était d’améliorer la précision du service, non pas seulement la puissance. L’idée était de rendre la mise en jeu à la fois plus fiable et constante, même sous pression

      4. Ajout de poids dans le manche de la raquette

      Parallèlement aux ajustements biomécaniques, Alcaraz a ajouté 5 grammes de ruban de plomb dans le manche de sa raquette. Ce léger gain de poids accroît la puissance de ses frappes (service, retour…), tout en conservant sa maniabilité. Le joueur a précisé qu’il ne ressentait aucun impact négatif sur ses bras et que les effets, notamment sur le service, étaient très positifs

      Contexte et impact lors de l’US Open 2025

      Ces ajustements ont été intégrés progressivement depuis le début de la saison, puis perfectionnés durant un camp intensif de 15 jours juste avant l’US Open, focalisé sur ce service plus fluide et performant

      Résultat spectaculaire : Alcaraz n’a perdu son service que trois fois durant tout le tournoi, ne cédant que trois jeux de service sur l’ensemble de la quinzaine
      The Guardian
      ATP Tour
      US Open
      .

      Lors de la finale contre Sinner, il a remporté 98 de ses 101 jeux de service, ne faisant face qu’à un seul break point

      Sinner lui-même a souligné l förbättrade serve : « He is serving much better with a better pace but the percentage is high all the time. It’s much more solid » (servant mieux, avec meilleure vitesse et haute régularité)

      Résumé des changements biomécaniques
      Élément modifié Description / Effet
      Geste plus relâché Moins de tension dans le poignet, timing amélioré et geste plus naturel
      Suppression d’une pause Passage d’un geste en deux temps à un geste plus continu, fluide
      Plus de précision Priorisation de la régularité sur la puissance brute
      Poids ajouté au manche +5 g, augmentation de la puissance sans perte de contrôle

      En résumé, Alcaraz a misé cette année sur un service plus fluide, maîtrisé et constant, en alliant ajustements techniques (gestuelle, rythme) et matériel (poids modéré) — un travail minutieux qui lui a permis d’être pratiquement inattaquable au service durant l’US Open 2025.

      Souhaitez-vous explorer plus en détail un aspect précis, comme le poids de raquette ou les exercices techniques mis en place pendant ces quinze jours préparatoires ?

      • Nathan 10 septembre 2025 at 16:50

        pensait ! désolé

      • Rubens 15 septembre 2025 at 09:47

        Je vois que ChatGpt a ses adeptes :smile:

        Mais notre nouvel ami l’IA a aussi sa limite, qui est celle de ce que les uns et les autres veulent dire ou pas en conférence de presse, ou de ce que les commentateurs décèlent ou pas en regardant un match. Ferrero a lui-même indiqué qu’il ne comptait pas donner tous les détails, sachant que ça ne pouvait qu’arriver aux oreilles de Simone Vagnozzi. Il y a du secret industriel là-dedans, et quelque part c’est normal.

        Je pense que Ferrero, au cours de l’été, s’est mis en face de Carlitos et a soigneusement étudié l’ensemble de sa gestuelle au service, et guetté le moindre geste donnant un indice sur le côté où il allait servir. Il a décelé quelque chose et ils ont travaillé dessus pour le gommer. Ce qui n’est pas forcément si simple.

        Pour reprendre mon analogie avec Becker, si tu imagines (c’est vraiment une expérience de pensée :mrgreen: ) un Agassi en cours de carrière expliquant après une victoire sur Boris qu’il lit son service en strutant la direction de sa langue, on se doute que l’Allemand aurait travaillé dessus dès le lendemain. Mais la biomécanique étant propre à chacun, Becker aurait-il été en mesure de maintenir sa qualité de service tout en laissant la langue à sa place ? On peut en douter…

        • Nathan 15 septembre 2025 at 11:20

          Mais je suis bien d’acord. Cette recherche sur chat GPT n’apporte pas d’élement supplémentaire sur ce qu’on aurait pu lire à droite et à gauche. Ce qui semble normal, meêm si on pouvait espéter que l’outil puisse détecter des sources à nos yeux inconnues.

          Plus surprenant est que les spécialistes en biomécaniques version tennis (cela doit exister quelque part) n’aient apporter aucun élement sur les aspects concrets du changement alors que tout le monde s’accorde sur les progrès de l’Espagnol au service. Ce qui donne à penser que les spécialistes ne sont pas si spécialistes que ça. Que Ferrero ne veuille pas divulguer les ingrédients de la potion magique, on peut aisément le comprendre. Mais les autres si prompts à fournir des commentaires en tous genres ? Personne pour creuser la chose, mener l’investigation, interroger les compétences, si compétences il y a.

          Autre sujet : Tsitsipas ne voit pas le bout du tunnel et Rune semble mûr pour lui emboiter le pas. La faute à Papa dans un cas, la faute à Maman dans l’autre ? Quel gâchis !

          • Rubens 15 septembre 2025 at 14:31

            Je ne peux pas parler pour Rune, mais pour Tsitsi j’ai une hypothèse qui recoupe les quelques échos parvenus à mes radars, venant de la Grèce contemporaine mais aussi de la diaspora grecque en Australie.

            Il semble y avoir chez eux un fort attachement naturel à leurs racines culturelles en général et à leur langue en particulier. Et c’est une souffrance pour eux d’écumer le circuit et de devoir en permanence parler Anglais. Si tu ajoutes que les Grecs ne sont pas la communauté linguistique la plus répandue sur le circuit professionnel, tu en arrives à considérer avec sérieux l’hypothèse selon laquelle Fanou garde son père auprès de lui pour pouvoir parler quotidiennement sa langue. Le choix (voici quelques années) d’aller chercher Mark Philippoussis relève de la même logique, tout comme, si l’on remonte un peu, le choix de Mouratoglou (Grec par son père et qui semble parler le Grec couramment).

            Je ne peux pas parler pour Fanou, mais la langue grecque, bien plus que la compétence des personnes qu’il recrute, me semble être le fil rouge de ses choix de carrière. Quelle que soit la toxicité de son père, il reste pour lui la seule personne avec laquelle il peut parler dans sa langue, et donc sa personne de référence. Et il ne conçoit pas sa vie sur le circuit sans lui.

            Fanou n’ignore pas les critiques qui lui sont faites sur la gestion de sa carrière. Et s’il persiste à garder son père à ses côtés, c’est qu’il a une bonne raison de le faire. La langue grecque me semble être une clé de lecture plausible.

            • Nathan 15 septembre 2025 at 14:53

              Il semble que ce soit le dos. Peut-être en a-t-il « plein le dos » de tout cela ?

  5. Colin 18 septembre 2025 at 21:27

    Ça fait plèze de vous relire.

  6. Rubens 19 septembre 2025 at 21:07

    Comme il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, je vous annonce avoir fini par voir La méthode Williams, bien que m’étant juré de ne pas apporter d’eau au moulin de la famille Williams. Mais un pari perdu est un pari perdu…

    POUR LA SUITE, voir l’article « La Méthode Williams » publié le 22/09.

    • Colin 22 septembre 2025 at 20:33

      C’est un scandale de laisser un commentaire pareil sous la forme d’un simple commentaire. J’m’en vais t’en faire un article moi, ça sera vite vu !!!

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