La chute des héros

By  | 4 décembre 2012 | Filed under: Regards

Je voudrais vous parler de défaite, celle-là, la vraie, celle qui vous pourrit une carrière, celle qui vous crève le cœur, vous met en colère et plus si affinité. Celle qui ne devait pas, qui ne pouvait pas se produire mais qui malgré tout s’abattit tel un ouragan sur la tête de certains joueurs malchanceux.

La notion de mérite n’existe pas dans le sport ou tout du moins ne devrait pas exister. Mais quand même, je voulais mettre en lumière « l’injustice » concernant un certain nombre de joueurs qui n’ont pas su, ou pu, remporter un des grands titres majeurs dans leur carrière alors qu’ils avaient la victoire au bout de la raquette.

Roland-Garros 2004 – Une victoire, une défaite

Un match, une finale de Grand chelem dans l’arène de Roland-Garros. Une victoire, une défaite, deux joueurs, une même nation, deux talents, deux joueurs qui auraient pu nous donner une génération de terriens absolument géniaux au même moment pour en découdre, qui auraient pu rendre les saisons de terre battue plus « disputées ». Non pas que Federer, Ferrer, Verdasco & Djokovic et d’autres n’ont pas été à la hauteur ces dernières années, loin de là, mais il a réellement manqué les coups de génie de Coria et la patte de velours de Gaudio et son revers de feu  pour se mêler à la lutte.

Il était un tournoi qui nous a privés de ces oppositions. Ce tournoi marque la fin de la saison de terre battue. C’est le tournoi que tout spécialiste de terre battue rêve un jour de gagner, même Gaël Monfils c’est dire. Beaucoup y sont parvenus mais d’autres, pourtant attendus et proches d’y parvenir, y ont échoué et ont vu leur carrière prendre l’eau de tout bord.

Tout d’abord il y a ce fameux match, cette finale des internationaux de France édition 2004 qui a justement été rappelé dans l’excellent article du très prolifique « AxelBob-ils-sont-dix-dans-sa-tête » il y a quelques temps. Ce match est l’un des plus étranges et marquants que j’ai vu en finale d’un Grand chelem.

Deux Argentins, deux spécialistes de la terre battue, présents justement pour en découdre en finale d’un Grand chelem à Roland-Garros, le fief, l’arène des purs terriens. Tout est réuni pour assister à une grande finale.

L’un est considéré comme LE joueur du moment sur terre battue. Il arrive tout naturellement en finale de Roland-Garros 2004 après avoir dominé les tournois de préparation sur les poussières ocrées du vieux continent, dont le final se joue Porte d’Auteuil. Il est plus que jamais le favori du tournoi. Tout permet de penser qu’il sera le prochain détenteur de la Coupe des Mousquetaires tant convoitée.

Numéro 3 mondial, tête de série numéro 3, les deux joueurs qui le devancent au classement sont le toujours performant Federer et le tout nouveau retraité Roddick.

Son parcours jusqu’à la finale a été une formalité malgré les très talentueux joueurs que sont dans l’ordre : Nikolay Davydenko, Juan Monaco, Mario Ancic, Nicolas Escudé, Carlos Moya, Tim Henman. Juste un set lâché en route en demi-finales contre l’Anglais, épicétou. Reste le match ultime, celui qui mène à la gloire.

Le second est, par défaut, l’outsider. Il est moins connu du grand public, et n’est pas non plus tête de série. Il va lui falloir s’arracher un peu plus pour arriver en finale : cinq sets face un autre  Argentin, Guillermo Canas, idem face à Jiri Novak, quatre sets pour se débarrasser de Thomas Enqvist, puis deux matchs en trois sets contre Igor Andreev et Lleyton Hewitt avant un autre compatriote gaspilleur de talent, j’ai nommé David Nalbandian. Pour lui, cela a été le parcours du combattant même si les matchs à partir des huitièmes se sont révélés moins éreintants que son début de tournoi. Peut-être un signe…

Avec ces deux joueurs, on a rarement été face à des spécialistes de l’ocre qui ne soient pas considérés comme de simples défenseurs, sans talent ni fantaisie et ne sachant que lifter. Ceux-ci ne sont pas de cette trempe. Coria s’affirme comme un talent pur, avec une technique propre et au touché très fin. Gaudio possède un revers de toute beauté et est capable de belles fulgurances lorsqu’il est dans un grand jour. Ils ont en commun – en plus du drapeau national – l’intelligence dans le jeu. On est loin des gros cogneurs à la limite de la caricature.

Ils sont les deux acteurs de cette tragédie qui se joue place des Mousquetaires. La partie débute sur les chapeaux de roues en faveur du favori. Ce début de match est tenu d’une main de maître par Coria, qui récite son tennis à la perfection tandis que son adversaire se demande encore ce qu’il fait là… Il maîtrise tellement son sujet qu’il remporte logiquement les deux premières manches. Pas de doute, il est plus fort que son adversaire. Gaudio, lui, est rattrapé par l’enjeu et a du mal à se relâcher. Mais un grain de sable va enrailler la mécanique bien huilée de ce petit corps de Coria. La dernière marche se profile mais elle est difficile à atteindre. Le corps ne répond plus, comme pétrifié. Les jeux défilent… mais plus à l’avantage du favori, du désormais ex-futur vainqueur.

Et ce qui ne devait pas se produire arriva. Perclus de crampes, Coria perd le fil du match, lâche un set, puis un autre. Le match prend une allure épique, voire étrange. Il n’y a plus qu’un seul joueur sur le court. Et bien sûr, c’est à ce moment-là que son adversaire a commencé à y croire sérieusement et est entré dans la brèche.

Le cinquième set sera le plus disputé et le jeune Coria va même récupérer l’avantage en prenant le service de Gaudio en premier, mais « le chat » va se reprendre et boucler ce match oh combien assassin sur la marque finale de 0/6 3/6 6/4 6/1 8/6, et en sauvant tout de même deux balles de match au passage, qui plus est sur service adverse.

La coupe s’éloigne à jamais. On ne le sait pas encore, mais jamais Guillermo Coria n’aura été aussi proche de la brandir. Alors qu’il était sur le point d’atteindre le Graal et que rien ne devait empêcher sa victoire finale, celle qui le ferait entrer dans l’histoire de Roland-Garros et surtout de son sport, son corps a dit stop. Il ne s’en remettra jamais, surtout qu’un  taurillon allait bientôt entrer dans l’arène…

Une victoire, une défaite – Deux destins brisés

Bizarrement, ce match va faire deux traumatisés, l’un par la défaite, et l’autre par la gloire. Nous ne reverrons ni l’un ni l’autre en finale de Grand chelem. En 2005, sans l’arrivée d’un jeune conquérant Espagnol, peut-être que Coria aurait pu revenir. Mais là c’était trop. Une autre défaite en cinq sets à Rome va finir par l’enterrer définitivement. Il arrive une dernière fois en huitièmes de finale à Roland-Garros, mais est battu par le surprenant Nikolay Davydenko.

Gaudio de son côté sera rattrapé à son tour par les blessures, la flemme, le sentiment du devoir accompli. Après avoir gagné un Grand chelem, il a pensé que cela devait suffire à son bonheur. C’était le temps où les joueurs de tennis n’étaient pas encore des « coupovores »…

Quelle trace Coria va-t-il laisser de son passage dans la microsphère de la petite balle jaune ? Malheureusement pas celle à laquelle il aurait pu prétendre. Un beau gâchis.

Deux défaites – deux destins croisés

Si je devais me souvenir d’autres joueurs qui m’ont marquée par une défaite qui tue, je citerais :

David Nalbandian, un autre Argentin, un autre talent à l’état pur, qui n’aura jamais le palmarès auquel il aurait pu prétendre. En Grand chelem, il fait une finale, mais pas vraiment là où il avait le plus de chance de l’emporter, à Wimbledon. Il sera tout de même présent dans le dernier carré des quatre tournois majeurs.  Il aura aussi des coups d’éclats somptueux et ira cueillir le Masters 2005 dans un match fabuleux contre Federer au bout des cinq manches (regrets !).

Si en solo on a l’impression qu’il n’a pas tout donné, en revanche il a fait de la Coupe Davis un but ultime, lequel malheureusement ne sera pas atteint. La faute à un Verdasco (et surtout Lopez) qui en l’absence de son leader s’était mis dans la peau du super héros le temps d’un week-end. Cette défaite aura eu un goût bien amer, doublée d’un contentieux avec la Tour de guet locale qui n’est pas arrivée dans cette finale à 100 % de ses possibilités. Je pense que c’est foutu pour lui… malheureusement (j’aurai l’occasion d’en parler plus longuement plus tard). Il y avait encore une petite ouverture en 2011, mais les Espagnols qui invitent les autres nations sur terre c’est comme dans la fable de La Fontaine, « Le renard et la cigogne ». Un peu hostile à défaut d’être hospitalier.

Pour le grand David il ne s’agit pas d’un match perdu isolé, il a raté bien plus qu’une balle de match.

Paul-Henri Mathieu a connu aussi un coup d’arrêt après sa défaite face au jeune et ténébreux Youzhny, qui m’était encore totalement inconnu. Il était en pleine ascension et on attendait de lui monts et merveilles (particulièrement les médias Français…). On peut penser que cette défaite a été d’autant plus difficile à digérer qu’elle engageait une équipe et non lui seul. Il s’agissait du cinquième match décisif : il s’incline en cinq sets en étant passé à deux points du match. C’était il y a dix ans déjà !

D’ailleurs ces deux-là ont connu une carrière en dent de scie, entre les blessures, les exploits, les courses automobiles, les interventions chirurgicales… Ce n’est pas facile la vie d’un joueur de tennis.

Listes de joueurs non exhaustive mais peut-être que vous, vous pensez à d’autres joueurs qui vous ont touché par une défaite crève-cœur !

Certaines défaites de nos joueurs préférés devraient être relativisées au regard de joueurs totalement vierges de titres de Grand chelem – lesquels quoi qu’on en dise restent le but ultime de tout joueur de tennis – ou même d’un gros lot de consolation comme la Coupe Davis.

En contraste, la victoire qui m’a fait le plus plaisir récemment est celle d’Andy Murray, une anomalie enfin réparée. Et, plus loin, je dirais la victoire de del Potro à l’US Open car après un set et demi je n’y croyais plus. Enfin un Argentin pour qui l’histoire finit bien.

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84 Responses to La chute des héros

  1. Quentin 4 décembre 2012 at 13:28

    Très bien ce papier May! Merci de me faire revivre cette finale que je n’avais jamais connue avant 15-love.

    C’est vrai que la défaite de Coria est l’une des plus cruelle des années 2000. D’autant plus qu’il ne peut s’en prendre qu’à lui même: quand on a deux balles de matchs sur son service en finale de GC, on se doit d’en convertir une. Si mes souvenir sont bons, il avait joué petit bras sur ces deux points là.

    Dans ta dernière partie, tu aurais peut-être aussi pu citer Roddick en 2009: OK il avait déjà remporté l’US Open et la Coupe Davis, mais cette défaite était quand même un crève-coeur!

    PS: « Non pas que Federer, Ferrer, Verdasco & Djokovic et d’autres n’ont pas été à la hauteur ces dernières années »
    Cherchez l’intrus :)

    • Colin 4 décembre 2012 at 18:05

      Comment ça Quentin, avant 15-LT, tu ne fréquentais pas SportVox? Parce que dans ce cas tu as forcément entendu parler de cette finale, au moins à travers les multiples allusions à ce fameux Quiz fondateur (hé oui, le tout premier d’une longue série) dont Karim et moi n’avons cessé de saupoudrer nos posts pendant des années, lui pour s’en moquer, moi pour le provoquer…

    • Quentin 4 décembre 2012 at 18:17

      Et non, avant 15-love (sur le site depuis mars 2010) je m’étais inscrit sur welovetennis fin 2009. Je n’ai commencé à suivre de près le tennis qu’à partir de RG 2009, je n’ai pas l’ancienneté des tauliers ici.

      Par contre je viens de lire ton quizz c’est excellent :lol: !

    • Colin 4 décembre 2012 at 18:38

      Ce qui était encore plus excellent, c’était les commentaires qu’il avait soulevés. Je crois que je les ai conservés quelque part.

  2. Antoine 4 décembre 2012 at 15:22

    Je proteste énergiquement: l’ajout, à la 2ème ligne du 4ème paragraphe de la mention « même Gaël Monfils » relève certainement du racisme !

    Excellente idée que cet article sur les défaites vraiment marquantes. Je pense que tu aurais pu t’arrêter après le compte rendu de cette finale entre Coria et Gaudio et ne pas en évoquer d’autres qui peuvent donner lieu à un article à chaque fois, le tout pouvant constituer une série sur les défaites marquantes…

    Pour en revenir à cette finale, je m’étais dit avant le match que cela allait être une véritable purge et que Coria allait sûrement gagner et en avait conclu que ce n’était pas la peine de perdre mon temps à voir cela. Pendant le match, j’ai reçu un coup de fils de mon frère, qui lui regardait, et il m’a informé que le score était de 6-0 6-3…Cela ne m’a donc pas fait changé d’avis et j’ai donc loupé cette finale, et surtout le cinquième set car c’est cela qui devait être intéressant dans ce match, n’est ce pas ?…

    Il y a quelques semaines m’a pris l’envie d’en voir la fin, ce que j’ai fait (merci youtube) et je n’ai pas franchement été emballé en me disant que finalement j’avais bien fait de louper cela. Non seulement le niveau de jeu m’a paru faible, il faut dire cependant que c’était un cinquième set et qu’en cette époque reculée, on ne jouait pas au cinquième set comme dans les deux premiers, surtout sur terre battue (depuis cela a changé, merci Djoko & Rafa), mais surtout, j’ai été affligé de voir comment Coria avait pu louper ses balles de match.

    Il n’avait donc aucun service Coria ? Sa deuxième balle ne vaut pas mieux que celle d’Alizé Cornet. Pathétique. Bref, pas beaucoup de regrets pour Coria qui disparut corps et bien assez rapidemment ensuite comme le dit May. Pas beaucoup pour Gaudio non plus d’ailleurs, mais lui s’en fout pas mal puisqu’il a gagné Roland Garros et c’est bien tout ce qui compte.

    Je me dit surtout que Gaudio a eu un sacré coup de bol, pas tellement sur ce match, encore que, mais plutôt parce qu’il est le dernier joueur dans son genre à avoir gagné et que cette époque est bel et bien terminée. A Roland Garros, il y a toujours eu de temps en temps un bon joueur de terre battue qui est parvenu à gagner à la surprise générale, je ne parle pas ici d’un petit jeune genre Kuerten en 97 qui en gagne d’autres ensuite, mais d’un joueur pas terriblement fort, mais qui fait la quinzaine de sa carrière et qui rafle la mise. Avant lui, il y a eu Costa ou, si l’on remonte un peu plus loin, Gomez en 90 et d’autres avant eux évidemment.

    Après c’est terminé et pas seulement à cause de Nadal qui rafle tout derrière lui (sauf en 2009) mais parce que même si Nadal n’avait pas été là, cela aurait été Roger ou un autre joueur très fort comme le Djoker l’année dernière. Je doute donc que cela puisse se reproduire, même après que Nadal aura racroché. Je dirais qu’il n’y a plus qu’un GC ou un outsider ait peut être encore une chance de gagner, c’est Wimbledon.

    Avec cette finale de 2004 qui n’est pas si lointaine, ce ne sont pas seulement les deux protagonistes qui disparaissent, c’est aussi le Roland Garros d’autrefois…

    • MONTAGNE 4 décembre 2012 at 16:01

      Parmi les joueurs « pas terriblement forts, mais qui font la quinzaine de leur vie et raflent la mise », ne pas oublier un français vainqueur en 1983.

      • Antoine 4 décembre 2012 at 18:13

        Je n’ai pas mis Yannick dans la même catégorie que Costa et Gaudio pour les raisons suivantes:

        Noah a gagné 23 titres, Gaudio 8 et Costa 12, c’est à dire deux ou trois fois plus. Il a également été 3ème mondial, trois ans après son titre à Roland alors que Costa n’a pas dépassé le 6ème rang et Gaudio le 5ème, dans les deux cas soit immédiatement après leur titre (Costa), soit en tout cas dans l’année qui suivait lorsque étaient encore comptabilisés les points de leur victoire Porte d’Auteuil (Gaudio).

        En revanche, c’est un peu dur pour Gomez de le mettre dans la même catégorie que les deux autres puisqu’il a gagné 21 titres dans sa carrière et atteint le 4ème rang, mais comme Costa, c’était juste après sa victoire à Roland Garros et que c’est donc nettement moins probant que pour Yannick qui a été beaucoup plus durablement parmi les tout meilleurs…

        Yannick, je le mettrai plutôt dans la catégorie de Panatta: un seul titre en GC certes, mais pas un titre au rabais obtenu avec pas mal de bol, et une carrière qui prouve qu’ils avaient largement le niveau d’un vainqueur de GC et que ce sont de vrais champions. Panatta a battu Borg et Noah a battu Lendl et Wilander. Leur victoire n’est pas l’effet du hasard et ne souffre d’aucune contestation.

  3. MONTAGNE 4 décembre 2012 at 16:05

    Intéressant cet article, May, mais un mot à retirer dans l’introduction en gras : le mot « malchance ». Pour moi, la malchance n’existe pas en sport, on camoufle souvent derrière ce mot une insuffisance, une méforme, un relâchement de concentration, voire des coups de génie de l’adversaire.
    J’avoue ne pas garder un souvenir ému de cette finale de 2004, j’ai même du ne pas m’infliger la purge de bout en bout.

  4. Kaelin 4 décembre 2012 at 16:29

    Bel article ! Merci May.
    Je ne suivais pas encore trop le tennis à cette période là mais je pense que j’aurais vraiment adoré ce Gaudio, décidément … ne serait ce que pour son magnifique revers à une main et sa personnalité à part, sa sensibilité. Un véritable esthète. L’Argentine, comme tu l’as bien souligné, a fait et fait toujours éclore de superbes joueurs (non je ne parle pas de Chela, retraité depuis aujourd’hui et dont tout le monde se fout ou presque ^^). J’aborderai plus tard des défaites qui m’ont marqué et qui je pense ont bcp marqué les joueurs concernés, le sujet est vraiment intéressant, la défaite pouvant être tellement mal vécu dans le sport de très haut niveau et notamment le tennis (pour pleins de raisons).
    Je partage sinon comme toi mon attachement/déception (concernant son relatif maigre palmarès par rapport à son potentiel) concernant Nalbandian… j’adore ce joueur, je le met vraiment à part. Avec Tommy Haas et Federer, il est le joueur en activité que j’admire le plus je pense et dont j’ai le plus de plaisir à regarder jouer. Je me rappelle de Gasquet qui avait dit après une défaite contre lui à Bercy : « ce joueur sait absolument tout faire, il n’a aucuns points faibles ». Certes son service est pas énorme mais dans un bon jour, il ne lui fait tout même pas trop défaut. Pour le reste ..

  5. Colin 4 décembre 2012 at 18:35

    Agréable cet article May, mais tu y abordes des cas fort différents.
    Je ne vois pas vraiment de point commun entre
    (1) la défaite de Coria à RG2004, alors qu’il était « vice-roi de la TB » depuis 2 ans et qu’il était le grand favori de ce Roland vu que Kuerten et Ferrero avaient bien voulu lui laisser la place; et que cette défaite va lui mettre un gros coup au mental (le deuxième, qui, lui, sera fatal, sera l’avènement de Nadal).
    (2) la défaite de PHM à la CD2002 alors qu’il sortait de quasiment nulle part, et qu’il affrontait un joueur du même âge et ayant les mêmes références que lui voire plus (mieux classé que lui à l’ATP); contrairement aux idées reçues je ne pense pas que cette défaite ait joué un rôle néfaste dans la carrière de PHM, qui a duré 10 ans ensuite (et qui dure encore), avec autant de titres ATP après qu’avant. Défaite cuisante certes, « trou » regrettable dans son palmarès certes, mais pas du tout un jalon néfaste ayant provoqué sa chute, ni même stoppé sa progression.

    Nalbandian est encore un cas à part, aucune de ses défaites en quarts ou en demies de GC ne peut être imputée à l’influence néfaste de sa toute première finale perdue (à Wimb!). C’est un pb général dans son cas: l’incapacité à être à son meilleur niveau pendant 7 matches consécutifs! …alors que sur un match ou deux il était capable d’être le n°1.

    Bref je ne vois pas d’autre exemple évident, à part Coria 2004, de « défaite qui vous pourrit une carrière », celle qui provoque la débandade générale dans la foulée.

    Dans l’autre sens, il y a peut-être autant sinon plus d’exemples où un joueur, après avoir réussi à décrocher son Graal, n’a plus rien fait ensuite (l’exemple le plus évident qui me vient à l’esprit, c’est Gomez 90). D’ailleurs Gaudio n’est pas totalement dans ce cas puisque en 2005, il parvient encore à être dans le top8. C’est à partir de 2006 qu’il va couler (peut-être, pour lui aussi, l’effet Nadal).

    • Antoine 4 décembre 2012 at 19:25

      Oui, encore que Gomez avait 30 ans quand il a gagné Roland Garros, mais c’est vrai qu’il a n’a plus rien fait ensuite: seulement un titre à Brasilia l’année suivante et basta…Même situation pour Giméno après sa victoire en 72 mais il avait déjà 34 ans…

  6. Colin 4 décembre 2012 at 19:23

    Pour revenir maintenant sur cette fameuse finale.
    D’abord, tennistiquement parlant, c’était assurément une purge. Le seul moment du match où ça a bien joué a été la fin du troisième set. Gaudio, qui avait été « absent » pendant les deux premiers, et qui était tout droit parti pour perdre en 3 sets sans avoir commencé son match, s’est mis in extremis à bien jouer suite à une « Ola » du public (à laquelle il a participé) qui l’a subitement désinhibé. Cette Ola était d’ailleurs plus une revendication du public à ce que le match commence, qu’une félicitation pour le spectacle (tout le monde s’ennuyait ferme!).
    Le problème pour Gaudio, c’est qu’une fois le 3ème set en poche, il n’a pas eu besoin de bien jouer dans les deux derniers: Coria lui a gentiment offert le match, incapable de se déplacer du fait de douleurs à la jambe. Dans le quatrième set, Gaudio accepte ce cadeau inattendu et lui met logiquement 6/1 puisque Coria joue immobile. Mais le summum du ridicule est atteint dans le 5ème set, où Coria recommence à bouger un peu (vraiment juste un peu: il ne court pas, il marche) mais Gaudio, tétanisé par la perspective de gagner un Majeur, est incapable de produire autre chose que du pousse-baballe sans risque aucun pour son adversaire qui arrive à le breaker sur une jambe. Heureusement pour Gaudio, le service de Coria n’est pas son fort et il parviendra logiquement à débreaker et à s’imposer, logiquement mais sans gloire.
    Dommage toutefois qu’on reste sur cette impression désastreuse car ses deux matches précédents, en quarts face à Hewitt puis en demies face à Nalbandian, avaient été somptueux. Ce sont ces deux matches qu’il faudrait retenir pour justifier le fait que Gaudio a remporté Roland-Garros.

    Vu de Coria maintenant, qui était quand même le favori de cette finale, le regret éternel sera de ne pas avoir bouclé ce troisième set. Quant aux 2 balles de match, ç’aurait été grotesque qu’il en convertisse une! Parce qu’alors il serait devenu le premier et le seul unijambiste de l’histoire à remporter un grand chelem :lol:

    • Antoine 4 décembre 2012 at 19:29

      Et bien, je n’ai vraiment aucun regret à avoir ! Quelle finale pourrie ! C’étaient donc deux pieds nickelés qui jouaient petit bras…Et Coria qui commence à avoir des crampes dès le troisième set ?! Des crampes de nervosité j’imagine…Comme tu dis, il vaut mieux retenir ses autres matchs !

    • Colin 5 décembre 2012 at 10:48

      Dans mon souvenir, les crampes ne sont apparues qu’au début du quatrième set.

  7. May 5 décembre 2012 at 20:04

    Coria et Gaudio n’amassent pas foule :sad:

    L’avantage est qu’on peut répondre individuellement aux intervenants, merci d’avoir pris le temps de lire ce papier.

    Quentin, c’est justement parce que Roddick tient son GC qu’il ne fait pas partie de « ma liste », d’ailleurs non exhaustive comme signalé dans l’article.
    Mais pour avoir suivi ce match, c’est certain qu’à la fin, j’étais plus mal pour Roddick que contente pour Federer, tout simplement parce qu’il jouait à un super niveau. Mais Fed était « on fire » au service et surtout Roddick a raté la volée qu’il ne fallait pas… pis Roddick qui perd vs Federer c’était loin d’être une surprise ;)

    Antoine, comment te dire? Gaël je ne lui veux que du bien et je ne souhaite surtout pas qu’il change. On a besoin de joueur comme lui … pour la distraction, plus vieux il fera un très bon Mansour Barami.

    J’ai évoqué quelques autres cuisantes défaites mais cela n’empêche pas qu’une âme se dévoue pour développer, on peut considérer cela comme une invitation sachant que chacun doit avoir des avis divergents sur ce sujet.
    Sinon comme toi je pense que Gaudio a eu vraiment de la chance ce jour-là et il l’a saisi.

    Montagne, justement la malchance c’est d’avoir des crampes au pire moment dans un match,qui plus est, une finale GC; Coria dominait vraiment son adversaire, le match n’était pas serré, il aurait pu boucler la partie en 3 sets. Mais c’est vrai aussi que voyant la victoire se profiler, Coria se soit crispé…

    Kaelin, j’ai adoré Nalbandian mais comme avec Gulbis, la déception a pris le dessus sur l’attente et ce, même si je continue à apprécier les rares fulgurances qu’ils nous donnent à voir, gâchis!

    Colin, c’est peut-être juste une vue de mon esprit mais les matches que je cite m’ont laissé une même impression. Effectivement on ne peut pas comparer Coria, archi favori en final d’un GC à un jeune joueur en pleine ascension envoyé dans un 5ème match décisif en coupe Davis contre un joueur encore méconnu. D’ailleurs des joueurs qui ont coulé comme ça à pic pour cause de défaites improbables ou inattendues, ça doit être plutôt rare surtout lorsque l’on est au top de sa carrière.
    Son pendant féminin pourrait bien être Dinara Safina.

    • Quentin 5 décembre 2012 at 23:32

      « Mais pour avoir suivi ce match, c’est certain qu’à la fin, j’étais plus mal pour Roddick que contente pour Federer »

      Tout pareil, des quatre victoires en GC de Fed que j’ai vu (les quatre dernières) c’est la seule que je n’ai pas aimé tellement j’étais déçu pour le vaincu.

      • Antoine 5 décembre 2012 at 23:54

        C’est marrant mais j’ai l’impression que bien peu nombreux sont ceux qui ont apprécié ce 15ème Gc de Roger quand il a battu Roddick en finale de Wimby en 2009…

        Personnellement, c’est sa suffisance et sa tenue de pouffe qui m’avait gonflé ce jour là. Il n’avait pas pris Roddick au sérieux et s’imaginait qu’il allait gagner facilement comme d’habitude. IL n’avait pas bien joué et n’était pas loin de perdre, pas tellement à cause de cette volée foirée par Roddick qui aurait pu mener deux sets à zéro mais ensuite quand il a du sauver des balles de break au début du cinquième…Si Roddick avait breaké, il aurait gagné, enfin disons qu’il aurait eu plus de 95% de chances de gagner et il n’y aurait pas eu grand monde pour pleurer sur le sort de Roger. Je suis convaincu que Roddick aurait gagné et que le fait que Roger serve en premier n’était qu’un avantage illusoire vu que Roddick n’a pas perdu son service de tout le match, sauf lors de son dernier jeu de service, en partie parce qu’il avait le soleil dans l’oeil..

        Bien sûr cela aurait été mieux pour Andy de se retrouver à deux sets à zéro mais comme l’a dit Roger après coup, rien ne dit qu’il n’aurait pas été capable de gagner 16-14 au cinquième de toute façon. On n’était pas à Roland Garros ou sur dur, remonter de deux sets est beaucoup plus facile sur herbe..

        Je ne me souviens plus bien des occasions de Roddick au cinquième, je crois qu’il a eu deux ou trois balles de break. C’est là, et seulement là qu’était sa chance mais, manque de bol, au cinquième, Roger qui était toujours infoutu de mettre un retour dans le court pendant encore un bon moment, cela s’est arrangé pour lui ensuite, a en revanche servi à la perfection avec 50 aces au total dont le moitié dans le cinquième set.

        C’était assez cruel pour Roddick, vraiment plus dur à encaisser que de perdre en trois sets évidemment…Je me demande s’il s’en est vraiment remis d’ailleurs parce qu’on lui en a parlé pendant un an et quand il est revenu un an plus tard, je crois qu’il pouvait tomber sur Roger en quarts mais il s’est fait battre dès le troisième tour ou les huitièmes par Lu qui a fait un super match ce jour là… Bref, il a loupé sa très grosse occasion de gagner à Wimbledon…

    • MONTAGNE 6 décembre 2012 at 09:14

      May, merci pour ces réponses individuelles, mais si on souffre de crampes au troisième set en étant professionnel, ce n’est pas de la malchance mais un manque de sérieux dans la préparation physique.
      Avoir de la malchance, c’est être victime d’un élément extérieur incontrôlable, par exemple un chien qui entre sur le court alors que vous êtes en train de gagner votre malle de match et qui oblige l’arbitre à donner la balle « let » et que derrière vous perdez le match, là oui c’est de la malchance.
      C’est comme en foot, mettre un tir sur le poteau ce n’est pas de la malchance mais de la maladresse. La malchance serait qu’un spectateur vienne déplacer la cage au moment du tir (phénomène extérieur non maitrisable).

      • May 6 décembre 2012 at 09:51

        Arguments recevables :smile:

  8. Sylvie 5 décembre 2012 at 22:38

    Je prends enfin le temps de saluer May et son article que je n’ai pu lire en entier qu’à l’instant faute de temps. Bel article et belle idée.

    Je n’ai pas vu cette fameuse finale 2004, époque où j’avais totalement décroché du tennis et ne regardait même plus Roland Garros. Je l’ai découverte en visitant le musée de Roland Garros il y a 5 ou 6 ans. Ils ont des écrans géants qui diffusent des extraits des grands matches qui ont fait la légende de Roland. Il y avait celui-ci. Je me suis arrêtée devant et j’ai suivi avec intérêt ce thriller. Il y avait une dramaturgie incroyable dans ce match et en même temps une forme de cruauté pour Coria quand on connait la suite de sa carrière.

    J’aimais beaucoup Gaudio, joueur très attachant et je trouve dommage que cette victoire n’ait pas eu l’effet escompté. Il aura au moins, à la différence de son compatriote, inscrit un titre du Grand chelem à son palmarès.

    En ce qui concerne Nalbandian, je partage ta déception mais je crois, avant que les blessures ne viennent lui pourrir régulièrement l’existence, qu’il n’avait peut-être pas la motivation suffisante ni égale à son talent. Il avait d’autres centres d’intérêt, un surpoids fréquent… Etait-il près à faire l’effort suffisant ?

    Dans les défaites crève coeur, je pense aussi à Roddick à Wimbledon qui a touché du doigt son rêve. C’est un sentiment étrange et ambigu. Pendant tout le match j’étais pour Federer, car c’est Federer et que son jeu me plait plus que celui de Roddick mais dés que le match a été fini, la déception pour Roddick a primé. C’est vraiment un match où il aurait fallu pour moi des ex-aequo. Dans tous les cas, je pense que j’aurais été déçu mais Federer avait déjà de nombreux titres et Roddick a tout donné sur ce tournoi.

    Sinon, je crois que j’ai été touchée par la dernière défaite de Benneteau en finale, lui qui n’en a jamais remporté une.

  9. Antoine 5 décembre 2012 at 22:46

    Tiens, pour faire plaisir à Guillaume, je vais dire un mot sur les contrats de Roger car cela fait longtemps, et j’aime bien m’en délecter comme il l’a écrit.

    Roger qui est arrivé à Sao Paulo aujourd’hui va donc passer 10 jours en Amérique du Sud: Brésil, Colombie et Argentine pour finir. Au programme: 6 matchs, enfin matchs c’est beaucoup dire, mais disons quand même 6 matchs. Il commence demain avec Bellucci, puis deux jours plus tard avec Jo, puis un autre avec Haas, de nouveau un avec Jo, et pour finir deux avec Del Po en Argentine. On ne chôme pas chez Roger.

    Naïf que je suis, j’en étais resté à trois matchs avec Jo et Del Po, le tout pour 2,5 M$. Comme quoi, une fois de plus, j’avais gravement sous estimé les immenses capacités de Roger. En effet, j’apprends que ce dernier a réussi à se faire payer 12 M$ par son sponsor Gilette pour cette débauche d’énergie. 12 M$, soit 2 M$ par match, voilà ce qui permet à Roger de battre un nouveau record dans la foulée: on n’a jamais payé autant un joueur de tennis pour aller taper dans une balle pendant dix jours. J’ai eu un peu de mal à y croire, mais c’est bien cela apparemment…

    Roger gagne donc plus sur cette tournée d’exhibitions que ce qu’il a pu gagner durant toute la saison en prize money, environ 8,5 M$, et chaque match lui rapporte plus qu’un GC qu’il aurait gagné…Vraiment très très fort Roger ! A côté de cela, Abu Dhabi, c’est vraiment pour les pauvres…

    Comme il est sympa, il a été assez bon pour permettre à tout un chacun de voir cela gratuitement sur youtube, à partir de demain dans la nuit donc. On dit merci qui ?

    • Sylvie 5 décembre 2012 at 22:53

      Ce qui m’étonne c’est qu’à priori les places étaient très chères (tu m’étonnes) et pourtant il semblerait que cela soit complet ou presque. Qui, dans ces pays, a les moyens de s’offrir des places à tarif prohibitif hormis une élite ? Mais pas de quoi remplir un stade. A moins qu’il y ait eu des places plus abordables mais il me semble avoir lu que c’était vraiment cher.

      Pour que son sponsor débourse autant, il doit prévoir un énorme retour sur investissement.

      • Antoine 5 décembre 2012 at 23:03

        Dans tous ces pays, il y a une minorité richissime qui a les moyens de payer. Ils sont quand même suffisamment nombreux pour pouvoir remplir un stade.

        C’est sûr que cela représente un investissement pas complètement négligeable pour Gilette mais même en comptant ce qu’ils ont donné aux autres, pas grand chose sans doute, et en se disant que cela leur coûte 20m$ au total ou un peu plus avec tout le bazar qui va avec, ce n’est pas non plus la mer à boire….C’est l’équivalent de quelques dizaines de passages d’un spot TV de 30 s, ce qu’il font tous les jours à peu près partout…Ils doivent vouloir augmenter leurs ventes là bas. Cela doit être une fraction relativement importante des budgets pub annuels de Gilette dans ces trois pays mais sans plus, je dirais…

      • Sylvie 5 décembre 2012 at 23:08

        C’est vrai qu’on oublie que les spots TV sont très chers également, notamment aux heures de grande écoute

        • Antoine 5 décembre 2012 at 23:16

          Et oui, rien n’est gratuit en ce bas monde..Et puis que représentent quelques centaines de $ pour avoir la chance unique de voir Dieu en chair et en os puisque les locaux qui n’ont pas voyagé ne l’ont jamais vu de leur vie et ne risquent pas de le revoir de sitôt, mis à part aux JO de Rio peut être ? J’ai vu en effet que c’est comme cela que le numéro un chinois l’appelle dans l’interview qu’il vient de donner et qui figure sur le site de l’ATP…

          Enfin, je dis cela mais peut être qu’il remettra cela l’année prochaine avec son ami Nadal…

    • Quentin 5 décembre 2012 at 23:38

      Fedou se fait un max de pognon? En même temps on peut penser que si Gilette est prêt à mettre cette somme sur la table ce n’est pas par charité mais bien parce qu’il pense être lui aussi gagnant dans l’affaire.
      Ce qui me gène chez doudou ce n’est pas le pognon gagné dans les exhibitions (chacun ressort gagnant dans l’histoire), mais plutôt l’inégalité de distribution du prize money entre les premiers tours et les joueurs du dernier carré qui s’est accrue depuis 2008 année où le suisse devient président du conseil des joueurs… Fed n’a commencé à se préoccuper de la situation que récemment sous la pression de la base. Cela dit il a été réélu par les joueurs cette année.

    • Patricia 6 décembre 2012 at 09:31

      Eh bien Antoine, pour les autres, la misère qu’on leur a proposé comparativement est un pactole : dixit Gasquet, qui a refusé d’y aller, parce que lui, pendant les vacances, il a besoin de se reposer mentalement, que l’avion et les décalages horaires c’est pas idéal, et que ça foire une semaine de préparation physique. ;-) comme quoi il y a de véritables ascètes du tennis (il participe à l’open de Caen).

  10. Quentin 5 décembre 2012 at 23:30

    Rien à voir mais je vient de regarder ça:
    http://www.youtube.com/watch?v=uhL37lngAZ0

    Ça fait plaisir de voir qu’il y en a une qui s’est remise à bien jouer au tennis de temps en temps!

  11. Robert "AxelBob" 6 décembre 2012 at 11:35

    Article très sympa qui montre bien comment une défaite cruciale peut anéantir une carrière.

    Un autre dont une défaite changea profondément la carrière est Kevin Curren, un solide top 20 pendant plusieurs années (avec des passages fréquentes en top 10).

    Son gros service l’avantageant sur gazon le gars atteint d’abord les demies à Wimbledon ’83 (avec défaite surprise contre le néo-zélandais Lewis 6-7, 6-4, 7-6, 6-7, 8-6), ensuite la finale à Melbourne ’84 (défaite face à Wilander 6-7, 6-4, 7-6, 6-2).

    Et puis arrive Wimbledon 1985 où il est dans la forme de sa vie. Il bat d’abord un jeune Stefan Edberg 7-6, 6-3, 7-6 avant de laminer McEnroe (6-2, 6-2, 6-4) et Connors (6-2, 6-2, 6-1). Il est le grand favori de la finale où il doit affronter un minot de 17 ans, un certain Boris Becker. On connait la suite… :-)

    • Sylvie 6 décembre 2012 at 23:26

      Heureusement que tu nous sers de mémoire vivante ! On ne trouve pas beaucoup d’exemples dans les commentaires de défaite marquante du type de celle de Coria. J’ai beau cherché je ne trouve rien d’autre dans les années récentes mais je manque certainement de culture tennistique.

  12. MarieJo 6 décembre 2012 at 13:05

    ahhhh les défaites cruelles… tout un programme !
    contrairement à la majorité j’ai vu ce fameux gaudio-coria depuis les gradins de RG! et comme cela a été rapporté ce n’était pas le match du siècle, avec gaudio incapable de jouer au début, puis coria tétanisé par la peur de perdre…
    le genre d’histoire qui ne se reverra plus de si tôt en finale de GC…
    le public voulait tellement un match qu’il a tout essayé pour animer le pauvre gaston ! la ola c’était un peu pour ça et aussi parce qu’il y avait une foule d’argentins dans les gradins !
    j’étais déçue pour coria, mais la joie incrédule de gaudio c’était rafraichissant… si may le permet, je veux bien rajouter une petite photo de gaudio interiewé par bud collins au milieu d’une pagaille de journalistes et photographes ;) le genre de bazar qu’on ne voit plus à RG maintenant.

    les défaites crève cœur ? celle de roddick à wimb, dont on a déjà tout dit ici, et surtout par l’attitude de fed avec sa fameuse « jacket » déjà brodée du chiffre 15 sortie du sac dès la fin du match… j’ai détesté tout du suisse à ce moment là, sa parade de paon, ses mots qui sonnaient un peu faux… autant j’avais adoré son moment à RG avec la coupe des mousquetaires, autant là il a tout fait avec nike pour que je retrouve son côté pourri gâté qui m’a bien écoeuré…

    il y a aussi celle d’agassi contre gomez… je me suis demandée si ce jeune américain n’était pas passé à côté de sa chance à RG jusqu’à ce qu’il gagne enfin 9 ans plus tard !

    et pour moi gonzo contre fed à l’oz… le chilien jouait le tennis de sa vie, je garde un souvenir amer de ces 2 balles de 1er set qui sont jouées mollement et qui ne permettaient sans doute pas de dire qu’il aurait pu gagner la suite du match, mais au moins lui donner une autre physionomie :(

    bref, je dois filer acheter mon poulet au marché !

    • Sylvie 6 décembre 2012 at 19:20

      En ce qui concerne la tenue de Federer, c’était une mauvaise idée de Nike et effectivement les critiques qu’il a essuyé après, certaines assez virulentes, ont permis qu’il revienne à plus de simplicité là-bas ce qui n’est pas un mal. En revanche, il a toujours dit que la tenue lui avait été apportée sur le court à la fin du match et qu’elle n’était pas préparée à l’avance dans son sac contrairement à ce qui avait été raconté. Après, peut-être est-ce pour se dédouaner je n’en sais rien.

    • MarieJo 6 décembre 2012 at 20:07

      oui je vois très bien nike avoir fomenté le coup, mais c’était un peu too much d’accepter, en tous cas pour moi…

    • Quentin 6 décembre 2012 at 20:09

      Rien ne l’empêchait de refuser l’idée…
      Après Roddick semble ne lui en avoir jamais tenu rigueur, il avait même beaucoup apprécié l’attitude du suisse après leur rencontre à Miami cette année.
      Par ailleurs c’est vrai qu’il est revenu à plus de simplicité, j’ai beaucoup aimé sa dernière tenue, exit la jacket, juste un gilet avec quelques liserés vert pour rappeler le gazon c’était discret et sobre, parfait.
      Parce que la tenue de pouf dorée en 2009, franchement!

    • Sylvie 6 décembre 2012 at 20:25

      Attention, je ne suis pas en train de l’excuser ou de dire que c’était de bon goût, juste qu’il y a une nuance entre avoir la veste déjà brodée dans son sac, ce qu’on lui a reproché dans l’idée il était sûr de gagner et porter une veste après coup. Il en avait déjà une à RG avec un 14 mais comme il l’a porté hors du court personne n’en a parlé.

      Je comprends tout à fait qu’on critique Federer sur un certain nombre de ses défauts : narcissisme, image trop léchée par la comm et les sponsors etc. mais je ne pense pas qu’il soit naturellement arrogant ou suffisant. En revanche, son narcissisme, avec l’aide de ses sponsors, ici Nike en l’occurrence, peut créer cette impression car, en pensant trop à lui, son image, sa comm’, sa satisfaction d’avoir gagné… il en oublie l’adversaire et ce qu’il peut ressentir.

      Je pense que finalement les excès de Wimbledon, notamment le sac doré immonde, cette polémique de la veste etc. lui ont peut-être permis, en effet, de revenir à des tenues moins voyantes et bling bling. j’aime bien Fed mais vraiment effectivement en 2009 on a atteint des sommets de mauvais goût. Je ne suis pas persuadée du tout qu’il l’ait fait par arrogance mais c’est l’impression que cela pouvait donner et en plus c’était moche.

    • May 6 décembre 2012 at 20:47

      Bien sûr que tu peux insérer ta photo Marie-Jo.

      • MarieJo 6 décembre 2012 at 22:58

        ok je pars la sortir du tréfonds de mon vieil ordi !

  13. William 6 décembre 2012 at 22:12

    Débat sans grand intérêt sur les tenues de Federer, on voit que c’est la trêve hivernale. C’est doré donc c’est vulgaire ? Ok…
    Salut à May et merci pour l’article. J’avais envie de lire d’autres exemples, en fait j’étais assez déçu de ne tomber que sur le Coria-Gaudio. D’autant que cette finale a déjà été abordée des dizaines de fois ici : « une finale qui a brisé le vainqueur et le vaincu », etc. On oublie d’ailleurs que Coria a rejoué d’autres très bons matchs après celui-ci, contre Nalbandian surtout. C’est donc dommage de t’être cantonné à cette finale, l’article a un goût de rediffusion.
    Merci néanmoins car c’est en hiver qu’il faut mettre du feu dans la cheminée, que tourne 15-love !

    • Sylvie 6 décembre 2012 at 22:45

      Il n’y a pas vraiment de débat. Tout le monde s’accorde à dire que ce n’était pas une bonne idée et d’un assez mauvais goût. En fait c’est venu par rapport à la défaite de Roddick, c’est la raison qui a visiblement accentué la déception de la défaite de l’Américain pour certains, d’où la discussion.

    • May 6 décembre 2012 at 23:34

      William, il ne s’agissait pas de tracer ici la carrière de Coria ou Gaudio ni de faire un bilan de leurs matches qui ont suivis cette défaite . J’ai voulu traiter de la défaite et de ses conséquences ni plus ni moins.
      Et comme sujet rabattu 1 millier de fois j’en vois bien d’autres qui ne lassent pas et qui font réagir bien plus… dommage!
      Tu ne veux pas nous dire quelle est la défaite qui t’as le plus marqué?

      • William 6 décembre 2012 at 23:39

        Tu as tout à fait raison, c’est juste que ce match est très connu pour ça voilà tout. La pire des défaites ? Je dirais la finale de McEnroe à Roland Garros. Elle ne l’a pas empêché de poursuivre l’année que l’on sait mais elle continue de le hanter… Mais je ne l’ai pas suivie donc je ne peux pas dire que j’ai été marqué à titre personnel.

  14. Antoine 6 décembre 2012 at 22:16

    Arrogant est un adjectif qui ne convient pas s’agissant de Roger et il a passé l’âge de toute façon mais suffisant, vaniteux et narcissique, il l’est certainement…Dès qu’il est sur une bonne série et qu’il parvient à reprendre le dessus, on a droit à des déclarations de Roger sur lui même ou apparaît clairement la très haute idée qu’il a de lui même. mais c’est gentiment dit et pas pour enfoncer les autres à la première lecture, c’est juste qu’il pense qu’il est bien meilleur que les autres et qu’il est donc là pour dominer. Etre numéro un est la place qui lui plaît et il a dit je ne sais combien de fois qu’il se sentait mieux là qu’ailleurs. Il ne parle pas (encore ?) de lui à la troisième personne, mais c’est tout comme..Quand il se laisse aller, il ne contredit personne quand on lui dit que c’est un génie. L’un des ses gros points forts c’est de voir surtout le côté positif des choses qui frise parfois la méthode couée. Il est très très content de lui la plupart du temps, avec parfois après qq défaites, un léger regret mais sans plus.

    Mais c’est un bon camarade attentif aux autres et qui ne les écrase pas et est donc populaire dans les vestiaires comme avec tous ceux qui ne contestent pas sa supériorité. Avec ceux là, il n’est pas sympathique du tout en revanche, et le seul qu’il respecte est Nadal bien qu’il ait mis du temps pour y arriver. Il déteste manifestement Djokovic (c’est réciproque) et n’apprécie guère Murray non plus, sauf depuis que le Djoker a commencé à lui tailler des croupières en 2011. Maintenant, il verrait d’un bon oeil que Murray lui succède et que le Djoker ne gagne plus grand chose…Il faut dire que contrairement au Djoker ou à Nadal, Murray ne l’a jamais privé de quoi que ce soit de sérieux jusqu’à présent à la seule exception récente de la médaille d’or aux JO mais il s’est très vite fait une raison en se disant qu’il avait gagné le match le plus important trois semaines avant et que c’est surtout Del Po qui l’a privé de la médaille d’or….

    De toutes façon, ni les uns ni les autres ne sont évidemment amis et il ne viendrait pas à l’idée de l’un d’entre eux de déjeuner ou diner avec un autre. La rivalité est bien trop forte et le reste est de la comm pure et simple…Et au cas ou il se laisserait aller à la facilité, ou à une faiblesse vis à vis du Djoker ou des autres à la suite d’une défaite, Mirka est là pour le remettre dans le droit chemin si besoin est et lui rappeler que tous ces types veulent lui faire la peau à chaque fois et lui nuire..Certainement la femme le plus importante du circuit Mirka et une bénédiction pour Roger de l’avoir rencontrée…

    • MarieJo 6 décembre 2012 at 23:42

      ah ah cher antoine, mais que seraient ces pauvres hommes sans une femme d’exception ?

    • William 6 décembre 2012 at 23:46

      Sa dernière fanfaronnade de ce genre n’était pas plus tard qu’avant l’US Open. « Quand je joue comme ça personne ne peut me battre » ou quelque chose du genre… Ca a dû motiver l’ami Berdych…

  15. Sylvie 6 décembre 2012 at 23:20

    Puisqu’on se moque des tenues de Federer, je dois avouer que celle du « Gillette Federer tour » n’est pas mal non plus.

    http://i.imgur.com/jaw6N.jpg

    Bon pour 12 millions de dollars, je veux bien aussi porter une tenue moche mais cette chemise informe siglée est aussi du meilleur goût ;)

  16. Quentin 7 décembre 2012 at 09:25

    May, je pense surtout que c’est la date de parution qui explique le peu de réactions: en décembre l’année tennistique est finie, il est plus difficile d’attirer les 15lovers.
    Les résultats de la Cucumber contest n’ont fait que 62 coms et le quizz de Guillaume 54, ton papier a déclenché 45 posts pour le moment, donc dans la moyenne des deux précédentes parutions.

    William, la fanfaronnade était: « Mes adversaires vont avoir besoin de faire quelque chose de très spécial pour me battre. Cette fois, j’ai le sentiment que, si je joue bien, je serai capable de dicter qui va gagner et qui va perdre. C’est ce que je ressens. »
    Il avait quand même ajouté: « Peut-être que je vais perdre au premier tour lundi. Je vais prendre match par match. Aucun doute là-dessus. Je ne sous-estimerai plus jamais un adversaire. J’ai assez fait ça quand j’étais jeune. »
    http://www.eurosport.fr/tennis/us-open/2012/federer-de-ny-a-ny_sto3400756/story.shtml

  17. Patricia 7 décembre 2012 at 12:46

    J’ai assisté à cette finale à une époque où je suivais très peu le tennis ; j’avais vu deux matchs de Coria sur terre et j’étais à fond pour lui, ayant succombé à son art de l’amortie, son excellent toucher et son déplacement félin. Le voir réduire en pâté un Gaudio complétement nul me réjouissait assez – et Coria était vraiment excellent avant ses crampes, cela ne me paraissait pas une purge de ce fait, loin de là… Par contre quand un Gaudio toujours aussi pitoyable a fini par prendre très légèrement le dessus sur un mec qui sautait à cloche-pied, j’ai trouvé ça très injuste. Le côté « il n’avait qu’à pas être stressé, il n’aurait pas eu de crampes », voyez, ce n’est pas la partie du tennis où je place la plus haute vertu. (Je me souviens d’ailleurs d’un match incroyable à RG entre deux « mentaux » les plus coriaces, hewitt et Canas, où ils ont été chacun leur tour perclus de crampes sans que leur densité de testostérone soit mise en cause…) Par contre, le combat désespéré de Coria me parut tout à fait héroïque. Ca faisait très mal pour lui, sur le coup, sans qu’on sache les conséquences tragiques de cette défaite sur sa carrière.
    A côté, l’incrédulité de Gaudio (nonobstant son parcours certainement méritoire, pas vu), c’était celle du gars parfaitement conscient de recevoir son trophée dans un oeuf kinder. Rien qui ne compense le désastre de Coria !

    Je mettrais presque dans le même panier, non pas la finale contre Hewitt (même si ton thème était « les défaites en finale »), mais la demi de Nalbandian contre Roddick à l’USO, où le génial argentin était réellement mûr pour accrocher la récompense que son talent justifiait tellement plus que son vis-à-vis… J’admire beaucoup la mentalité de Roddick, et avec l’âge, son incroyable service me paraît beaucoup plus méritoire qu’à l’époque, où il me semblait qu’une telle arme de destruction était à peu près aussi loyale que de s’amener à un duel au fleuret avec un bazooka et un collier de grenade. Peu de joueurs ont une gestuelle aussi pataude que Roddick, et les arabesques fulgurantes des trajectoires de l’argentin, parvenant à résister, à l’arme blanche, cette puissance de feu, me paraissait l’incarnation même du panache et de l’héroïsme, mâtinée de la grâce d’un artiste martial nippon. Là encore, défaite non du savoir-faire, mais du corps qui trahit, faiblesse de la chair contre l’esprit !
    Roddick, sa grâce de joueur de foot américain qui écrase sous ses godillots à crampons la fine fleur de l’esthétique tennistique par un coup du sort, acclamé par la nation des burger frites… snifff ! J’écrase une larme.

    Après, la défaite de ce cher Andy contre Fed à Wimbledon… Oui, booon, Roger lui a fait le coup du service et rien d’autre (mais en finale à RG contre Soderling, c’était la même chose et personne ne s’est plaint); mais c’était plus beau, plus fort, plus grand le tennis de Roddick ? Pas vraiment… les regrets, c’est pour sa personnalité sympathique, mais un grand chelem n’est pas là pour décerner des prix de conduite (heureusement pour deux autres ricains célèbres). Roddick était à fond, il n’a rien à se reprocher. Rien ne l’a « trahi » !

    Deux autres défaites dévastatrices en finale de RG – évidemment j’étais pour le vaincu :
    - Medvedev contre Agassi, en 5 sets : là encore, je n’y connais rien au tennis, rien du CV de Dédé, mais il m’énerve, et la foule ennamourée m’énerve. Alors que je craque pour le côté « gentleman farmer (arg le caleçon à carreaux) de Medvedev, et son histoire de come back dont on nous dit quelques mots : talent hyper précoce, 4ème place mondiale, descente aux enfers au-delà de la 100ème place, l’amour d’une fiancée tenniswoman dans les tribunes, l’incroyable come-back en finale quand personne ne l’attendait… Eh oui, Dédé avait un double de l’autre côté du court, qui l’a dominé proprement, à la loyale, sèchement, jusqu’à un retournement in extremis, une lente désagrégation…. et une disparition définitive des premiers rôles du tennis pour Andreev. La séparation d’avec sa fiancée, aussi, dont il semblait fou amoureux. La déroute, quoi. Rétrospectivement, il ne pouvait y avoir qu’un vaincu déchirant dans cette finale, et certainement, Agassi était le plus brillant, et le plus prestigieux.

    La dernière finale-déroute maintes fois évoquée c’est le jubilée de Graf à RG aux dépens de la Princesse Hingis, qui perd plus qu’une occasion de slam carrier : son dernier grand titre, alors qu’elle était archi dominante, suivait une ascension stellaire. Là aussi, du sang et des larmes, la cruauté et la chute dont on ne se relève plus.

    • Sylvie 7 décembre 2012 at 13:53

      Belle argumentation Patricia. j’aime beaucoup le « mais un grand chelem n’est pas là pour décerner des prix de conduite (heureusement pour deux autres ricains célèbres) » même si notre perception ou non de la cruauté d’une défaite passe nécessairement par notre capacité d’empathie envers le perdant.

      J’avais oublié la fameuse défaite de Hingis à Roland, match que j’ai suivi en direct celui-là. Le problème c’est qu’à l’époque j’ai soutenu Graf parce que j’ai trouvé Hingis odieuse, enfant gâtée, insupportable. Ce n’est qu’avec le recul et en revoyant les images de la remise des prix avec une Hingis effondrée portée par sa mère que j’ai ressenti la cruauté du public et de la situation envers une gamine même si tête à claques.

      • William 7 décembre 2012 at 14:08

        Tête à claque mais petit génie ! Graf/Hingis, bien trouvé oui. Sur ce match il y avait du Nalbide avant l’heure en Hingis.

    • May 7 décembre 2012 at 15:49

      Les grandes défaites ne sont pas toujours des finales Patricia, je n’ai pas vu cette demi-finale Nalbandian / Roddick, j’irai voir cela sur youtube plus tard.
      Sinon bien vu le Medvedev / Agassi. J’étais pour l’Américain c’est vrai car après 2 défaites en finale de RG et les années passant, c’était le moment ou jamais pour lui de boucler la boucle. Pis Medvedev me faisait l’effet d’un glaçon même si j’appréciais son style de jeu.

      Idem que Sylvie concernant ce fameux match entre l’enfant chérie de Roland dépassée par l’enfant gâtée mais géniale. Je n’ai pas oublié cette rencontre, d’ailleurs, j’avais trouvé Hingis puérile et imbue et sa personne mais de là a huée une jeune joueuse qui tape du pied… j’ai pensé que c’était vraiment disproportionné. La foule aussi est capricieuse.

    • Quentin 7 décembre 2012 at 17:17

      Concernant la finale Hingis/Graf, ce n’est pas bien de faire son auto-promotion mais je la fais quand même ;)
      http://www.15-lovetennis.com/?p=15817

      • Patricia 7 décembre 2012 at 21:58

        Très bon article que j’avais loupé, il me semble !
        Je suis tombée sur un lien de CK sur la finale Hingis/Novotna à Wim, waow ! Hallucinante science du jeu à 16 ans, elle a 10 ans d’avance sur n’importe quel mec, là…

        Et quelle différence avec le tennis d’aujourd’hui (hommes ou femmes)… la volée de Novotna ! Les lobs malicieux de Hingis ! (quand je pense à quel point Hewitt, Murray et Nalby sont bons en lob, c’est dingue qu’on en voit si rarement…) Un jeu 100% spirituel. Kournikova, sa partenaire de double, la surnommait Einstein, à juste titre…

  18. Kaelin 7 décembre 2012 at 18:11

    Pêle-mêle comme ça dans les défaites qui m’ont marqué, m’ont fait mal :

    Le Murray – Gasquet du 1er tour de RG juste après qu’il gagne Nice. Après avoir vécu la pire période de sa carrière et été traité de tous les noms, il revient de façon énorme et gagne Nice contre Verdasco. Le lendemain, il doit jouer Murray au 1er tour de RG … Niveau de jeu juste phénoménal les 2 1ers sets et demi, là jme casse faire un tennis justement (il faisait hyper beau ce jour là :D ). Je reviens, persuadé qu’il aurait gagné et je vois la défaite en 5 sets …. très dur.
    Après faut reconnaitre que Gasquet est un bon client sur le sujet mais ses fameuses défaites contre Gonzales et Youzhny à l’OA. Contre Murray encore lui, à Wimbledon 08 également. m’ont fait très mal aussi. Ainsi qu’à lui j’imagine …

    La défaite de Tsonga contre Djoko à RG 2011 dans ce fameux match de dingue où Tsonga était en God mode pendant la moitié (même en revers, son point faible, il était incroyablement bon, comparable à son OA 08 je dirais).

    Comme d’autres, la dernière finale encore ratée de Benneteau m’a fait mal pour lui. Vraiment un joueur que j’apprécie et c’est quand même une anomalie qu’il n’ait aucuns titres.

    La défaite de Verdasco contre Nadal à l’OA 09 m’a fait mal pour Verdasco. C’est bien la seule fois qu’il m’a ému celui là mais j’aurais tellement voulu qu’il gagne…

    • Jérôme 9 décembre 2012 at 11:42

      La défaite de Verdasco contre Nadal à l’OA 2009 m’a rétrospectivement fait mal, mais pas pour Verdasco. :lol:

      Pour Jo à RG, tu voulais dire 2012, mais plus fondamentalement le problème de Tsonga, c’est qu’il peut au maximum sortir un match en God Mode : demi de l’OA 2008, quart à Wimb 2011, quart à RG 2012, et derrière, il cale. De toute façon, s’il avait battu Djoko en quart à RG, il se serait fait cueillir à froid en demi.

      De ce point de vue, c’est à peu près la même chose pour le Berdykiki. Encore que lui, Djoko l’avait laissé poliment gagner un 2ème match lors de leur demi de Wimby 2010, pour qu’il aille perdre comme une bouse en finale contre Nadal. Mais il faut dire que Djoko n’était pas encore à son sommet et qu’il était alors dans une mauvaise passe suite à sa collaboration catastrophique avec Todd Martin.

  19. Coach Kevinovitch 7 décembre 2012 at 22:23

    Aux hommes de 15-love:

    Un petit lien qui m’inspire: http://www.atpworldtour.com/News/Tennis/2012/12/Features/Federer-Inspires-Skier-Vonn.aspx

    Franchement, quand une femme comme celle-ci, célibataire de surcroit, vous fait des appels du pied répétés et insistants, je ne sais pas vous mais moi, je me serais vu obligé de prendre les prérogatives spécifique à ce genre de situation.

    Qu’attend Roger? Oui, il y a les enfants, Mirka mais regarder ce qui se fait chez la concurrence n’a jamais tué personne! :mrgreen:

    PS: Pardon May, je pondrai un pavé sur ton article plus tard!

    • Patricia 8 décembre 2012 at 10:01

      C’est blonde, c’est long, ça sourit jusqu’aux amygdales… et c’est pas une femme de footballeur ? Tout fout l’camp…

  20. Quentin 8 décembre 2012 at 12:01

    Colin, en regardant tes statistiques des n°1, j’ai vu que le H2H Djokovic/Roddick n’était pas tout à fait à jour: Roddick mène 5-4 contre le serbe et plus 5-3 comme indiqué (défaite aux JO 2012)
    http://www.atpworldtour.com/Players/Head-To-Head.aspx?pId=R485&oId=D643

    • Colin 8 décembre 2012 at 13:26

      Argh! tu as raison, ce match m’avait échappé (j’étais en Afrique à cette époque, bien loin d’une connexion internet). Je vais le mettre à jour.

      D’ailleurs j’en profite pour signaler que j’ai mis à jour le tableau du résumé de l’ère open avec les derniers résultats de 2012 (Masters, year-end n°1 et Coupe Davis).

    • Coach Kevinovitch 8 décembre 2012 at 13:39

      Colin, et moi qui croyait que l’ère Open débutait en 1968?

    • Colin 8 décembre 2012 at 14:00

      Oui, tu as raison, du coup j’ai renommé le deuxième tableau « Head-to-Head entre les n°1 ATP », c’est plus juste comme ça. Sinon Laver, Rosewall, Ashe, Smith (voire Newcombe) auraient dû y être aussi.

    • Quentin 8 décembre 2012 at 14:14

      Je vois que tu as déjà fait la mise à jour, comment fait tu pour être toujours aussi ponctuel Colin?
      Merci pour la maj! :)

  21. William 8 décembre 2012 at 15:17

    Très bon ton tableau Colin, on voit bien en lisant les confrontations dans le temps, de gauche à droite, l’importance de l’âge des protagonistes.

    • William 8 décembre 2012 at 16:10

      Je pense à Sampras : bilan négatif face au jeune Roddick et positif face à son contemporain Agassi, pourtant il ne viendrait jamais à l’idée de qui que ce soit de dire que Roddick est de ce fait un meilleur joueur qu’Agassi.

    • Sylvie 8 décembre 2012 at 16:50

      C’est vrai qu’il est super ce tableau. Beau boulot !

  22. Quentin 8 décembre 2012 at 15:46

    Tsonga a éclaté Bellucci en exhibition 6-2 6-2.
    Curieux, je croyais que le but d’une exibition était de faire un match pépère qui dure un minimum (trois manches ou deux sets serrés), et non de toller son adversaire, surtout quand il s’agit d’un local.
    J’espère que Tsonga ne va pas faire toute la tournée comme ça.

    • Sylvie 8 décembre 2012 at 16:50

      Bellucci qui avait battu Federer hier en trois sets.

      • Jérôme 9 décembre 2012 at 11:29

        Bah. Même Sampras retraité depuis près de 6 ans avait bien battu Federer en exhibition.

        Une exhib, ça n’est qu’une exhib. Et dans les exhibs, il est de bon ton de perdre un match contre l’enfant du pays. En l’occurrence, Bellucci est brésilien. Quand Fed perd au Brésil contre Bellucci, sa cote monte doublement : et parce qu’il est venu pour faire le show, et parce qu’il a eu l’élégance de laisser la vedette à l’enfant du pays.

        Pour relativiser les stats des top players qui finissent par perdre en GC contre un non top 4 après avoir perdu contre lui en exhib, il ne serait pas inintéressant de regarder symétriquement les stats des tops players qui remportent tous leurs matches d’exhib mais qui pourtant perdent le tournoi du GC suivant.

        De toute façon, les choses sont claires et très tranchées.

        Entre juillet 2003 et janvier 2010 inclus, soit en 6 ans et demi, Federer a disputé 22 finales de GC et a gagné 16 de ces 22 finales.

        Depuis cette 1ère phase, soit une période de 2 ans et demi, il a disputé 2 finales et n’en a gagné qu’une seule.

        Pendant ce qui est le pic de forme de le plupart des champions de tennis, soit grosso modo de 22 à 28 ans, Federer a écrabouillé le circuit.

        A partir de 29 ans, il a passé son pic de forme alors même qu’il faisait face à une concurrence redoutable de 2 à 4 types qui étaient eux à l’âge de leur pic de forme (Nadal, Djokovic) ou qui sont capables de faire une tête au carré à n’importe qui dans un jour où ils sont en feu (Del Potro, Berdych voire Soderling).

      • Quentin 9 décembre 2012 at 18:13

        Je ne comprends pas très bien comment tu arrives à cette démonstration après la simple phrase de Sylvie, Jérôme…
        Une exhibition n’a bien entendu aucune importance, c’est pourquoi je m’étonnais que Tsonga l’ait joué à bloc, surtout contre un enfant du pays: non seulement les spectateurs qui ont payé leur place fort cher ne voient pas beaucoup de tennis vu la vitesse à laquelle le match est plié, mais en plus leur favori se fait écraser. Echec sur toute la ligne!

        Le seul match d’exhibition qui ait eu un impact possible ces dernières années, c’est la demi-finale Söderling-Federer lors d’Abu Dhabi 2010: le suédois qui n’avais jamais battu le suisse l’avait emporté 6-7 7-6 6-2 et avait considéré cette victoire comme un vrai succès. Il n’est pas impossible qu’à RG quelques mois plus tard ce succès lui ait donné un léger surcroît de confiance, genre « je l’ai déjà fait, donc je peut le refaire ».
        Fed avait d’ailleurs gagné 6-7 6-3 6-3 l’année suivante à Abu Dhabi 2011, se souvenant peut-être de l’impact possible de sa défaite lors de l’édition précédente.

        Quand est-ce que les résultats de G&D arrivent? On a plus grand chose à dire en ce moment ;)

        • Jérôme 9 décembre 2012 at 18:19

          C’est parce que je me suis raccroché au dernier message parlant des résultats des matches d’exhibition pour réagir plus globalement à l’ensemble des propos tenus sur le sujet match d’exib et déclic en GC. :-)

      • Sylvie 9 décembre 2012 at 20:56

        Pour aller dans le sens de Quentin, ma phrase effectivement relevait juste un fait. Federer a lui perdu contre le local de l’étape, en trois sets, ce qui est plus dans l’esprit de l’exhib. Hier Tsonga et Federer se sont bien amusés et le résultat tout le monde s’en fout, on est bien d’accord. C’est du show.

        Je crois qu’il y a clairement deux types d’exhibition : celles qui sont de purs spectacles comme celle-ci, où le but est de s’amuser et de faire plaisir au public et celles qui préparent des événements comme Abhu Dhabi et Kooyong par ex. Là, on ne fait pas le mariole mais on se règle en jouant des matches plus près des vrais. certains jouent ce type d’exhos à fond comme Djoko l’année dernière, d’autres plus en dilettantes comme Fed mais l’esprit est généralement moins « fun ».

  23. Colin 8 décembre 2012 at 22:18

    Merci pour les compliments, mais arrêtez sinon mes chevilles vont perdre leur magnifique finesse…

    Ah ben trop tard, tiens, le temps de le dire et elles avaient enflé

  24. MarieJo 9 décembre 2012 at 00:09

    @ antoine le paquet est arrivé !

    • Antoine 9 décembre 2012 at 21:41

      Je vais regarder cela…

    • Antoine 10 décembre 2012 at 01:07

      Mission accomplie. T’ai envoyé le nécessaire…

  25. Quentin 9 décembre 2012 at 18:38

    Tiens, par rapport au post de CK incitant à « regarder la concurrence », elle est quand même superbe la compagne de Djokovic!
    http://the-slice.com/wp-content/uploads/2012/12/Novak+Djokovic+Winter+Whites+Gala+Arrivals+NM7DtUuTiVRl.jpg
    (Novak Djokovic et Jelena Ristic au Charity White Gala du Prince William à Londres hier)

  26. Patricia 10 décembre 2012 at 01:29

    Pour s’occuper en attendant que Clément revienne de Laponie : vos choix ? (piqué sur wlt)

    L’exploit de l’année 2012
    L’espoir masculin de l’année 2012 / L’espoir féminin de l’année 2012
    La surprise masculine de l’année 2012 / La surprise féminine de l’année 2012
    Le/La trentenaire de l’année 2012
    Le joueur de l’année 2012 / La joueuse de l’année 2012
    L’entraîneur de l’année 2012

    Pour moi :

    Razzano sort Serena à RG
    Nishikori, son 1/4 à l’AO contre Tsonga et sa victoire à Tokyo (Raonic c’est déjà la confirmation pour moi! Mais le petit Goffin est plus une surprise, et que dire de Janowicz) // Robson
    Y a de quoi faire ! Entre le M1000 de Ferrer, le come-back de Haas et la finale de Janowicz… Alleï, je vote pour le meilleur des pous ! / idem que 1)
    Y en a que pour eux, je choisis quoi, entre Haas, Ferrer, Stepanek et Fedou ? // Serena, Serena, Serena et Serena
    L’homme de tous les records, son retour à la 1ère place mondiale, sa 1ère victoire depuis 2 ans, l’Eternel-béni-soit-Il (dauphin : Murray, ayant satisfait deux très longues attentes : 70 piges après Perry pour les Rosbeefs, 4 ans sur le strapontin pour lui) // Serena, who else ?
    Ivan Lendl

    • Quentin 10 décembre 2012 at 10:55

      -La victoire de Rosol contre Nadal, jamais vu un 100ème mondial sans aucune référence jouer aussi bien, beaucoup de monde serait passé à la casserole ce jour là
      -Janowicz/Raswanska (même si elle a 23 ans)
      -Haas, pour son retour et son titre à Halle/Serena Williams pour son excellent second semestre
      -Federer/Serena Williams
      -Djokovic/Azarenka
      -Lendl

  27. May 10 décembre 2012 at 11:30

    Bonne idée Patricia

    L’exploit de l’année 2012 : Razzano bat Serena à RG / Rosol bat Nadal à Wim.
    L’espoir masculin de l’année 2012 / L’espoir féminin de l’année 2012 : Goffin / Kerber
    La surprise masculine de l’année 2012 / La surprise féminine de l’année 2012 : Janowicz il sera attendu au tournant / Errani, elle a été attendue au tournant.
    Le/La trentenaire de l’année 2012 : Haas = Stepanek au finish / Serena
    Le joueur de l’année 2012 / La joueuse de l’année 2012 : Murray dans la cour des grands / Serena toujours Serena
    L’entraîneur de l’année 2012 : Lendl (Murray) / Sumyk (Azarenka)

    Bonus:
    Evènement de l’année: Murray décroche l’Or aux JO et enchaîne avec son 1er GC à l’USO.

  28. William 10 décembre 2012 at 11:50

    Pas bête mais je me réserve pour les 15-love awards.

  29. Guillaume 10 décembre 2012 at 12:53

    Atation Messieurs – Dames : plus ou moins 3 semaines après la fin de saison officielle, l’année tennis 2012 se termine enfin sur 15lt. D’ici quelques minutes, toutes les certitudes seront bousculées. La fin du monde est proche…

    Stay tuned !

    • William 10 décembre 2012 at 13:10

      Quel teaser ! Et quels leaders ??

  30. Skvorecky 10 décembre 2012 at 17:25

    Merci de nous faire revivre ce match certes connu, mais que personnellement j’ai loupé, ne suivant le tennis que de très loin à cette époque. Même si tout le monde ne semble pas avoir été convaincu par le niveau de ce match, ces deux joueurs avaient l’air attachants et je regrette de ne pas en avoir profité.

    En fait, c’est la dernière édition de Roland avant l’ère Nadal.

    Il y a dans ton article, May, comme une envie de créer une catégorie des « défaites marquantes », mais à la réflexion et après lecture des commentaires, cette finale est vraiment unique en son genre: un joueur favori qui domine son sujet, perd sur un immense retournement de situation, et pour qui la chance ne se représentera plus jamais!
    Il y a peu de tennismen, voire aucun, qui sont restés puceaux en grand chelem tout en ayant eu des balles de titre…

    Coria n’a pourtant pas complètement coulé après cet échec puisqu’il est revenu très fort l’année suivante, où les deux finales perdues contre Nadal ont sans doute fini de l’écoeurer.

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