Roland-Garros, l’éternel retour sur terre

By  | 11 juin 2014 | Filed under: Opinion

Quelques digressions sur Rafael Nadal et ses rivaux, la mélancolie, les records du tennis, l’art narratif, la finale de Roland-Garros 2011, Cyrano de Bergerac, le sens de la vie, la zoophilie… Non, pas la zoophilie, je disais ça juste pour gagner du clic. En revanche, pas de trace de l’édition 2014 dans cet article qui se voulait pourtant un bilan en bonne et due forme. Si, si !

Matthias Hangst/Getty Images

Matthias Hangst/Getty Images

Nadal qui gagne Roland-Garros une 9e fois, ça donne à réfléchir. Mais jusqu’où ira-t-il ?

Notre distingué forumeur et habitué des loges VIP, Antoine, a souvent répété de Federer qu’il serait candidat à Wimbledon jusqu’à la fin de sa carrière. Je lui accorde volontiers ma confiance, à peine bémolisée. Ce qui est plus certain, c’est que Nadal sera favori de Roland jusqu’à ce qu’il se pète un genou pour de bon et se mette au golf. Pour ne rien cacher, on a plutôt l’impression qu’il y gagnera tant qu’il en aura envie.

Le plus amusant – ou déprimant, c’est selon – est de regarder en arrière et de constater que ces triomphes ne furent même pas de ceux qu’on dit « arrachés de haute lutte ». Ses admirateurs ont beau exagérer les dangers qui rôdent à la porte d’Auteuil, le fait est que les neuf mordillages ont plus tenu de la flânerie que du chemin de croix, à deux exceptions près: 2011 où Isner lui joue un mauvais (premier) tour – mais la suite de la quinzaine reste dans les standards nadaliens – et surtout 2013 où Djokovic, on s’en souvient, passe à deux doigts de le sortir. Deux journées de sueurs froides, surtout une en fait, en 9 tournois gagnés. C’est ainsi qu’on a souvent vu se produire un phénomène étrange : le moindre set perdu ou break concédé émeut les foules. Au bout d’un tel cursus, tous les efforts pour ignorer le caractère inexorable de cette répétition sont inutiles.

Stats Nadal RG

Une des illusions que donne la connaissance du passé, c’est qu’il y a des limites au succès sportif. Que ces limites peuvent être dépassées petit à petit, certes, mais pas « explosées ». Borg gagne 5 fois Wimbledon, puis Sampras 7 fois, rejoint ensuite par Federer. A l’US Open, le record est bloqué à 5 par Connors, Sampras et Federer. Au Masters, Federer dépassa en 2011 d’une unité le record de Lendl et Sampras… Or, Nadal nous démontre qu’il n’y a pas de limites. On peut surclasser la concurrence pendant neuf ans sur une surface donnée. On peut aller 50% plus haut, plus vite et plus fort que ses prédécesseurs : le record de Roland Garros passe de 6, pré-Nadal, à 9 désormais. Et le dixième arrivera tôt ou tard, à l’image du palmarès de son club de foot préféré en Ligue des Champions : ce serait une franche surprise que cela s’arrête là.

Carreer Grand Slam en suspens

Djokovic qui bute encore une fois (la 6ème, une fois de plus que Federer!) sur Nadal à Roland Garros, ça donne à réfléchir. Y arrivera-t-il un jour ?

Le nom qui revient à chaque année qui passe sans que Nadal perde un seul match en trois sets sur terre est celui de Robin Söderling, dont l’exploit, énorme sur le moment, est rehaussé, si besoin est, à la lumière des résultats des 5 années qui ont suivi ce putsch. A mon sens, cela donne également, par transfert, plus de valeur au titre de Federer, qui reste le seul joueur à avoir gagné à Roland pendant l’ère Nadal.

Pendant ce temps-là, le Serbe qui a toutes les armes pour conquérir Paris, y compris une préparation physique et mentale privilégiée et un face-à-face équilibré avec le maître des lieux, n’y arrive toujours pas. Quoique le temps joue pour lui, à ce stade, je commence à ne plus être aussi sûr qu’il gagne un jour ce tournoi. Ce qui serait une anomalie vu son parcours sur terre.

Intéressons-nous à la question du « Grand-Chelem-en-carrière ». On se demande presque si ne pas le réaliser de nos jours quand on est au sommet de l’ATP, ce ne serait pas un peu la honte, pour parler vulgairement. Plus sérieusement, un fait saute aux yeux : si Federer a dû passer par bien des émotions et de sévères défaites avant de regarder Agassi dans les yeux en 2009 – au terme d’un parcours aussi semé d’embûches que le sien –, si Djokovic fait encore partie des « maudits de Roland Garros» comme son coach actuel et d’autres avant lui, Nadal, quant à lui, a complété son Grand chelem en sifflotant, à sa toute première finale new-yorkaise, et ce sans connaître la moindre frayeur.

La valeur sportive d’un titre majeur est pour moi indiscutable, la seule mesure valable étant la tautologie : 1 Grand chelem = 1 Grand chelem. Mais… et la valeur narrative ? Entre une histoire remplie d’aléas, de contre-temps, d’obstacles, et une autre qui se résumera à dire « X était le meilleur, il a gagné. Point final », la première attire bien plus mon attention.

Le jour où Djokovic décrochera son Graal – on peut le lui souhaiter sans qu’il soit un de nos joueurs favoris – il écrira la conclusion d’une histoire rien moins que linéaire et plutôt bien troussée pour l’instant. Et ça aura quelque chose de plus beau et intense que son aîné obtenant en 2010 le jackpot du premier coup.

L'état d'âme de 15-lovetennis à chaque titre de Nadal

L’état d’âme de 15-lovetennis à chaque titre de Nadal

Panache et fatigue

J’ai hésité à poser directement la question de la lassitude ; il est inévitable de trouver cela opportuniste. Mais quand je considère mon rapport à la carrière de mon joueur préféré, cela s’impose. J’ai commencé à suivre ce sport de manière intensive vers 2008 à peu près, le jour où j’ai découvert que tout un monde s’offrait à moi sur internet : streaming, forums, sites d’information sportive, youtube, youpo… euh, non, c’est tout. Sympathisant lointain de Federer depuis quelques matchs vus en 2005, je n’ai véritablement plongé qu’à partir de là, il y a six ans à peine. La course au(x) record(s) a rythmé les premiers temps de cette admiration, mais le joueur que j’ai aimé était en fait un joueur en déclin. J’ai aimé suivre ce déclin avec les déceptions, les coups du sort, les journées de lose, la rareté grandissante des victoires de prestige, tout cela sublimé par un tennis qui me fait rêver comme aucun autre – sans quoi cela n’aurait aucun intérêt.

Que serait la grâce sans la fragilité ? Qu’aurait été mon sentiment si j’avais suivi le circuit ATP 2004-2007 aussi assidûment qu’aujourd’hui ? Une admiration plutôt distanciée ? Sans doute aussi une tranquillité voire un franc ennui en suivant, par exemple, le déroulement de l’Open d’Australie 2007. Ce qui me touche, bien au contraire, c’est ce combat contre la fatalité, ce jeu de plus en plus épuré et tourné vers l’avant pour compenser un rapport physique nécessairement à son désavantage face aux meilleurs (il n’a battu aucun top 4 en 5 sets depuis Wimbledon 2007, pour 5 défaites).

Le jour où j’ai le plus aimé ce joueur ? Peut-être à Roland-Garros 2011. Pas en demies contre Djokovic, non (quoique, quand même, ce match…), mais en finale. Une finale perdue d’avance, face à un joueur plus jeune, meilleur sur terre, meilleur dans tout ce qui compte aujourd’hui : couverture de terrain, sécurité de frappe, puissance et endurance. Une finale où malgré tout il reste au niveau pendant trois sets avec un panache rarement vu : prise de risque permanente, retours agressifs, montée au filet dès que possible, refus de la défaite – il débreake dans les sets 2 et 3 ; avant de craquer, comme si c’était écrit, dans le quatrième.

 « Que dites-vous ?… C’est inutile ?… Je le sais !

Mais on ne se bat pas dans l’espoir du succès !

Non ! non, c’est bien plus beau lorsque c’est inutile ! »

Bizarrement, après une attente de deux ans et demi, quand enfin fut achevé un nouvel opus à Wimbledon 2012, et bien que la finale fut l’occasion d’une grande joie, une fois l’émotion retombée je ressentis une fatigue. Eh oui, cette fameuse lassitude. Lassitude de le voir soulever un trophée de ce calibre alors qu’on n’attendait que cela depuis janvier 2010. J’aurais été blasé qu’il gagne la médaille d’or (avec un tableau presque trop accessible que c’en était indécent), bien que je le souhaitais de toutes mes forces. C’est à cette époque-là que, comme un hasard, mon inscription sur 15-love fut acceptée, et je me demande parfois si je n’aurais pas pris un peu plus de distances avec le tennis sans ce blog si apprécié.

À chaque tournoi qui commence, sans exception, j’espère un succès de Federer. Ça, oui. Mais s’il se mettait à combler mes vœux et à enchaîner plusieurs titres majeurs en un court laps de temps, à battre Nadal 5 fois de suite, à perdre moins de 10 matchs par an (ce qui est de toutes façons impossible désormais), j’aurais un peu de mal à l’accepter. Ce n’est plus de son âge, le meilleur de sa carrière étant derrière lui. On peut espérer un exploit de temps à autre, mais une domination serait incongrue et, quelque part, me gênerait.

Tout ça pour dire quoi ? Que les victoires répétées, de telle manière qu’elles semblent être dans l’ordre des choses, lassent. La singularité d’un exploit est alors masquée par le chiffre et se déréalise, au point qu’on n’évalue sans doute pas à sa juste valeur chaque quinzaine victorieuse. La boulimie tient lieu de plaisir ; c’est pourquoi les écroulements de joie, larmes incluses, à l’occasion d’un 14e, 17e, 36e succès majeur, mettent aussi mal à l’aise que le sourire édenté d’un toxicomane s’apercevant qu’il a de quoi s’acheter un peu de came pour tenir la journée.

Telle sont ces carrières de joueurs qui ne savent plus dans quelle armoire entreposer leurs trophées, telle est cette obésité de titres, presque déplacée s’agissant d’un sport à 1 vainqueur et 127 perdants. Si en plus le vainqueur est le même – ou un des deux-trois mêmes – à chaque tournoi…

Ce qui n’est jamais fatigant, en revanche, ce qui rachète tout, c’est de voir évoluer sur le court un style de jeu aimé, en dehors de toute considération de victoire ou défaite finale, de records battus, ou de carrière ratée.

Et, sur ce point précis, à chacun ses goûts, ses humeurs, ses perceptions.

Bonus : le classement terre battue / printemps 2014*

Classement Terre '14

* Points ATP obtenus à Monte-Carlo, Barcelone, Madrid, Rome et Roland-Garros

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179 Responses to Roland-Garros, l’éternel retour sur terre

  1. May 12 juin 2014 at 20:37

    La transition ne se fait pas dans la douceur, après Cilic, c’est Tsonga qui prend la porte.
    Les têtes tombent, après Murray, Nadal, Tsonga…

    • Patricia 12 juin 2014 at 20:44

      Raonic, Gulbis, Youzhny, Richard (bon lui il est blessé), Monfils (bon lui il est aussi blessé), Hewitt… Ca va presque plus vite de dire qui a survécu : kohli, Fed, Nishi a Halle ; Waw, Dimitrov, Dolgo, Berdych, Anderson au Queen’s.
      Waw a du soucis à se faire si Matosevic joue comme ça…

  2. Remy 12 juin 2014 at 20:42

    J’essaye de trouver un avatar de Dustin Brown dans la soirée et je reviens …

    • Patricia 12 juin 2014 at 20:47

      Haha, soulagé, hein ?

      • Remy 12 juin 2014 at 20:56

        Défaite attendue (aujourd’hui ou demain)
        Transition trop rapide, surtout pour lui.
        En plus, il a fini RG dans un état physique très dégradé.

        • Patricia 12 juin 2014 at 21:07

          Oui, je trouve que celui-ci est pas mal, l’expression répond bien au Dolgo de Kaelin!

    • Ivan 12 juin 2014 at 21:21

      Même avec des dreads et un anneau dans le nez, un fonctionnaire reste un fonctionnaire.

      • Colin 12 juin 2014 at 21:23

        Un problème ?

        • Kaelin 13 juin 2014 at 00:42

          :D

  3. May 12 juin 2014 at 22:16

    1er but de la coupe du Monde de foot et c’est Marcelo qui le met mais contre son propre camp. 1-0 pour les Croates qui jouent toujours bien dans cette compétition.

  4. Antoine 12 juin 2014 at 22:57

    Des 4 demies finalistes de Roland, 3 ont perdu d’entrée : Nadal, Murray, Gulbis…Djokoba préféré faire un break..

    • MarieJo 12 juin 2014 at 23:55

      djoko est parit faire une teuf à Ibiza pour oublier et surtout enterrer sa vid de garçon ;-)

      visiblement il se marre bien

      • Kaelin 13 juin 2014 at 00:44

        haha énorme! vous imaginez vraiment Rafa ou Roger sur une photo pareille??? Djoko est bien le SLIP (gonflable). Je vois bien Verdasco et Almagro morts de rire à côté sur ce genre de scène d’ailleurs. Avec Mika qui prend la photo et Benoit Paire avec une bouée!

        • Patricia 13 juin 2014 at 09:50

          En fait j’ai vu une photo d’ensemble et c’est Troicki et Tipsa qui sont morts de rire sur le côté ^^.
          Dans les tweets people y a aussi des photos hots de Flavia et Fog en train de batifoler à Ibiza (Fog a le meilleur lot).

          • Kaelin 13 juin 2014 at 12:26

            génial ! je comprends mieux leurs résultats à ces 2 lascars lol s’ils font que ça

        • Antoine 13 juin 2014 at 16:50

          Oui, il n’a peur de rien le Djoker…D’un goût très sûr en tout cas..

  5. MarieJo 12 juin 2014 at 23:49

    Skvo super article, je n’ai pas eu le temps de poster aujourd’hui depuis le taff, mais bon je ne fais pas toujours ce que je veux au taff :)

    j’aimerai pouvoir me dire que lors d’une finale de GC, ce n’est plus important de voir nadal gagner ou perdre… surtout à RG après 8 titres ! mais non, pendant le match c’est tout bonnement impossible ! plus je soutient son pauvre adversaire, plus c’est contre productif !

    objectivement, je prend chaque victoire comme un bonus… je ne suis plus à soutenir frénétiquement chaque coup gagnant, ça c’est vrai, même si je suis toujours ébahie quand il sort un coup superbe de sa raquette : z’avez vus son revers gagnant en demivolée de cet aprèm ? même roger aurait signé pour le sortir dans son tie break du jour ! remarque il l’a peut être fait j’ai rien vu !

    sa série hors normes de victoires à RG, ne diminue en rien la victoire de fed, il était LE numero 2 sur terre sans contestation depuis 2006 derrière nadal, donc qu’il ait su saisir l’opportunité de gagner cette année là prouve qu’il tenait particulièrement à gagner RG parce qu’il en avait les moyens et l’envie… il aurait pu se vautrer sur haas ou delpo mais il a tenu jusqu’au bout… même si l’histoire aurait été belle de pouvoir battre nadal, ce n’était pas l’histoire principale…
    fed devait gagner RG, point barre, et il l’a fait.

    avec le temps la perf de Soderling devient de plus en plus monumentale, car même si nadal perd un ou 2 RG dans les années qui viennent ou avec 2 ans de plus celà sera plus dans l’ordre des choses, sod aura été le seul mec à briser son hégémonie et cela restera le plus gros coup de sa carrière et de l’histoire de RG de la décénnie.

    rien ne sera plus comme avant une fois nadal hors circuit, et même si un vent de fraicheur soufflera sur les 2/3 éditions où il n’ira plus au bout.. on ne reverra plus un terrien de son niveau avant des lustres, certains détracteurs d’ici ou d’ailleurs le regretteront peut être qui sait !
    aucun autre sportif m’a donné autant d’émotions que nadal de 2005 à 2009… tout était une conquête des territoire hostiles sur gazon et sur dur, chaque victoire n’en était que plus belle ! une péridoe bénie :)

    2013 a été une revanche fabuleuse, et oui le petit sourire de satisfation dont parle May, je l’ai aussi partagé pendant la saison dernière :)
    bien plus beau retour que celui de 2010 où il fait son petit chelem pourtant… alors 2014, sonne un peut comme le 2010 de federer : un GC avant la disette puis un retour de flamme en 2012… donc 2015 pour Rafa !
    c’est un scénario qui me va ;)

    s’il ne doit rester qu’un grand titre à gagner pour Nadal cela reste le Masters et rien d’autre… un 10è RG ne lui apportera rien de plus, par contre il voulait vraiment un 2è AO… il l’a raté de peu, rien ne dit qu’il ne retentera pas sa chance à fond en 2015…

    pour moi, s’il est touché durablement au dos, il lui reste 1 titre en GC 2 maxi avec un gros coup de bol, s’il récupère ses moyens au service il peut égaler ou dépasser roger et ses 17 GC car du fond du court, seul djoko peut rivaliser avec lui…

    après il y a bien dustin Brown pour le cueillir comme un bleu sur gazon ;-) il a bien joué notre rastaman !

    • Antoine 13 juin 2014 at 16:42

      Le problème, c’est qu’on ne verra plus de terrien tout court car de terrien de haut niveau, il n’y a guère que Nadal…Même Ferrer est devenu presque aussi bon sur les autres surfaces que sur terre..

  6. Fred 13 juin 2014 at 01:18

    « Les plus désespérés sont les chants les plus beaux… »
    Très beau texte Skvo, merci.

  7. Elmar 13 juin 2014 at 09:35

    Putain… j’arrive pas à trouver le temps de lire cet article qui a pourtant l’air très bon…

    Et j’arrive pas à trouver le temps non plus pour pondre la prochaine gazette…

    J’espère qu’elle arrivera lundi, mais je promets rien.

  8. Patricia 13 juin 2014 at 10:02

    Je viens de remarquer l’astérisque au bonus « classement 2014 sur terre » qui exclut les points des ATP 250 ; cela signifie que Roger est en fait passé par Dimitrov (800 pts) vainqueur à Bucarest et Berdych (870 pts) finaliste à Oeiras…. Et que grâce à son titre à Casa, GGL est à une toute petite longueur (655 pts), même en excluant la tournée Sud-Am….

    • Skvorecky 13 juin 2014 at 11:07

      Exclure la tournée de février et les 250 du printemps est un choix, qui fait que le classement obtenu me semble refléter la hiérarchie sur terre bien mieux que celui de la prime au stakhanoviste, où l’on additionnerait tous les « petits points ».

      En revanche, pour établir un classement sur gazon, étant donné la maigreur de la saison, on sera bien obligés de tout compter.

      • Patricia 13 juin 2014 at 12:48

        Je suis d’accord pour la tournée sud-am, qui est en concurrence avec des évènements indoor. Par contre la tournée européenne est un tout : le gars qui décide de jouer un 250 avant un M1000 est pénalisé s’il va loin par rapport à celui qui la joue cool Raoul la semaine suivante : plus de fatigue, moins d’influx. Si c’était si facile, tout le monde les jouerait.

        Je pense donc qu’il faut les intégrer ; de toutes façons ce sont des « petits » points par rapport aux gros évènements, qui reflètent bien la différence d’opposition.

        Pour aller en 1/4 à Madrid (180 points), Berdych bat Anderson et Dimitrov ; pour son 1/8è à RG (180 aussi), il bat Nedovyesov, Bautista Agut et Polansky ; pour sa finale à Oeiras (150 points), il bat Devarman, Hanescu et Leo Mayer… Mais il n’a pas eu de bol dans ses tirages avec Dimitrov et BA, il aurait pu piocher des points plus facilement.

  9. Patricia 13 juin 2014 at 10:04

    Sinon, pour rester dans le registre « extraordinaire », Date-Krumm, 43 ans, vient de coller une bulle à Hantuchova à Birmingham. La qualité nipponne…

    • Kenny 13 juin 2014 at 10:07

      nan mais en vrai c’est le premier Hubot la Kimiko ;-)

      • Patricia 13 juin 2014 at 13:21

        En plus je viens de lire qu’elle n’avait pas atteint ce stade dans un tournoi de ce niveau depuis 96 !!! L’année de naissance de Townsend….

      • Colin 13 juin 2014 at 16:20

        1996 ? Ça commence à dater.

        Je sors, je suis loin, loin…

  10. Patricia 13 juin 2014 at 10:11

    Ah, avec un grand Dustin Brown, le spectacle est au RV ! Enjoy : https://www.youtube.com/watch?v=Nqnsy1he7C4

    Excellent (entre autres) le point où ils finissent tous les deux le cul par terre !

    • Colin 13 juin 2014 at 10:43

      OK ce ne sont que des HL mais il était littéralement en feu le Dustin !!! Que ce soit Nadal ou n’importe qui d’autre en face, qu’importe : c’est bon de voir du vrai jeu de gazon à l’ancienne.

      • Ivan 13 juin 2014 at 10:54

        Dustin faut le regarder avec un pet’ en bouche…

        • Kaelin 13 juin 2014 at 12:19

          et Benoit Paire avec un Mojito ! l’avantage c’est que ces mecs là font un match sérieux 3 fois par an, ça évite les excès….

      • May 13 juin 2014 at 12:40

        Oui tu as raison, qu’importe l’adversaire si Brown est dans la zone, s’il sert parfaitement bien, joue en 2 ou 3 coups de raquette, il peut battre n’importe qui surtout sur Gazon. Quand j’ai vu le tableau je me suis dit que c’était mort et je suis sûr qu’hier il avait une marge sur son adversaire plus importante que son classement ne laisse voir.

        S’il y a bien une défaite inquiétante, c’est plutôt celle de Tsonga qui s’est fait marcher dessus par Matosevic qui n’est pas un foudre de « gazon » quand même!

        Murray, il faudrait que je vois s’il était à la rue ou si Radek était en mode Davis Cup! Il va avoir la pression chez lui pour essayer de défendre son titre. On verra comment il va gérer cela et le rôle d’Amélie sera peut-être un peu juste pour porter ses fruits en 2 semaines… on verra bien!

        • Patricia 13 juin 2014 at 12:58

          Matosevic a très très bien joué – beaucoup mieux que Sousa, par exemple… Il a collé une flopée de retours gagnants.
          Jo n’a pas été nul, mais c’est vrai qu’il n’a pas impressionné non plus. En plus il a eu autant de temps que Roger pour se préparer, on ne peut pas parler de transition rapide ou de récupération insuffisante (à moins qu’il n’ait eu un pépin passé sous silence et n’ait repris la raquette que juste avant.)

          Murray a fait une demie à RG et il était crevé ; je pense que c’était juste pour retrouver le gazon… et Radek est un spécialiste !

        • Antoine 13 juin 2014 at 16:46

          Le Mérou a dit qu’il était à son top. D’ailleurs, cela faisait deux ans et quelques qu’il n’avait pas battu un joueur de ce niveau. Murray a eu 7 ou 8 balles de set dont plusieurs sur son propre service…

          Pas vu le match de Jo mais il s’est visiblement fait marcher dessus. Sur herbe, c’est rare…Les choses vont de mal en pis pour lui. Il n’est plus que 17ème..

  11. Remy 13 juin 2014 at 11:31

    RYSC programmé pour ce soir 21h.
    0% de matière Nadal garantie.

    • Kaelin 13 juin 2014 at 12:23

      cool! merci rasta man! :D

  12. Kaelin 13 juin 2014 at 12:25

    Qq’un a pu voir des bouts de double avec la paire Dolgo – Gulbis ?? Tain ça doit être énorme il faut que je vois ça ! j’imagine bien cette paire contre Monfils-Brown qui ont déjà joué ensemble, haha ce serait trop bon ! une sorte d’exhibition sans en être une

  13. Antoine 13 juin 2014 at 16:37

    Je viens de voir la fin du match entre Kohly et Brown…6-4 5-7 7-6(16)..

    Kohly a servi pour le match à 5-4 au 3ème set et s’est fait debreaker (cela n’arrive pas qu’à Roger..) alors qu’il a eu une balle de match au passage..

    Puis ils ont chacun gagné leur service et cela s’est donc fini au tie break..Un tie break remporté par Kohlschreiber 18-16 sur sa 8ème balle de match je crois après avoir lui même du en sauver 5..La quasi totalité des services entre 5-5 et 13-13 n’ont pas été retournés…A la fin, sur son service à 16-16, Brown commet une faute à la volée, puis sur le point suivant, après un très bon retour rate le plus facile..

    Brown a plus qu’un grain..Il est impossible de jouer avec lui ou plutôt contre lui. Il n’y a presque pas d’échanges. Déjà, il ne sait pas vraiment ce qu’est une deuxième balle..Il les frappe très souvent presque aussi fort que les premières. Du coup il fait un paquet de doubles, deux dans le tie break ou il a mené 5-2, services à suivre, avant de se faire rejoindre à 5-5..

    En retour c’est pareil, il frappe comme un sourd. Si cela passe, cela fait le point ou une balle très facile au coup d’après. Pas étonnant que Nadal ait estimé qu’il n’y avait pas grand chose à retenir de son match d’hier. Hier, tout passait pour Brown et Nadal a pris une claque…

    Il fait des volées en revers (à deux mains) en sautant comme le fait Gaël de temps en temps sauf que lui c’est tout le temps ou presque…

    Très marrant à voir mais il est sérieusement givré..

    • Skvorecky 13 juin 2014 at 17:43

      En voyant les highlights de Brown postés plus haut, on se demande comment ça se fait que le mec aux dreadlocks n’est pas numéro 1 mondial. Ouais, c’est des highlights et c’est juste un match. Une bonne déformation de la réalité, mais qui procure un sacré plaisir…

  14. Patricia 13 juin 2014 at 16:44

    Trouvé quelques pépites dans un échange entre Tignor et (hum, j’ai oublié) :

    I think about what Rafael Nadal said after they played for the first time at Queen’s Club in 2008. Rafa had rampaged through Roland Garros without losing a set, and after Kei took a set off him on grass, Nadal said, « He is very, very good. He’s gonna be Top 10 for sure, Top 5. I am 100 percent sure. He play very easy. Very talented player. When he has a little bit time with the forehand, he kill you every time. »

    C’est pas souvent qu’un top joueur se mouille sur un très jeune, et après avoir visionné le Nishi/Monfils, je me dis que s’il ne se blesse pas d’ici là, il pourrait bien avoir une session de rattrapage de RG à Wim, Air Kei.

    J’ai adoré cette trouvaille pour qualifier l’intérêt d’une opposition de style entre un joueur en cadence ou à grosse force de frappe, mais dont le jeu est en lui même peu folichon, et un shotmaker :

    « That’s a good point about Raonic being more fun to watch when he’s playing a shot-maker. In that way, he’s a little like David Ferrer for me. If they’re playing a grinder, both Milos and Ferru can be dull, but paired with a guy with some flair, they make for good straight men, or drummers keeping a beat. »

    « A drummer keeping a beat » : Ferrer, Rao, votre poste est tout trouvé.

  15. Antoine 13 juin 2014 at 17:25

    Cela fait du bien de voir un type qui sait volleyer…Lopez sort Pataud 6-4 7-6..Berdych a mené 6-3 dans le tie break et a eu une autre balle de set. Sur sa première balle de match, Pataud fait une double faute…

    Les volées amorties de Lopez sont exquises.

  16. Antoine 13 juin 2014 at 17:37

    Roger n’aura pas droit à un match contre Lu avant son match contre Nishikori (ou Johnson). Lu vient de déclarer forfait…

    Pas forcément une bonne nouvelle pour lui. Je suis en train de voir jouer Nishikori et il joue pas mal du tout..Roger aurait sans doute préféré jouer un deuxième match avant de jouer contre Nishikori qui l’a battu lors de leurs deux derniers matchs.

    • Sylvie 13 juin 2014 at 17:44

      Je pense qu’il ne passera pas Nishikori ce qui n’est pas top avant Wim. Ce forfait n’est effectivement pas une bonne nouvelle

      • Antoine 13 juin 2014 at 17:53

        Nishikori n’a pas encore gagné. Il mène 6-1 5-6 service à suivre. Il a sauvé deux balles de set au jeu précédent qui ont suivi deux doubles. Il s’est très bien repris.

        Un truc est clair, c’est que le slice sur son revers, même très bas, ne le dérange pas. Il arrive à remonter la balle et à faire des revers long de ligne impressionnants. Il vaudra mieux jouer sur son coup droit…

    • Skvorecky 13 juin 2014 at 17:47

      Euh, oui, arriver contre un Nishikori ambitieux suite à son échec parisien, avec comme seul repère sur herbe 3 sets contre Sousa, ça peut faire mal…

      À Londres, Dimitrov est en demi sans jouer lui aussi.

      Les tableaux se sont troués comme de vieilles fripes cette semaine. Ça arrive dans ce genre de tournois mal placés dans le calendrier – mais pas toujours.

      • Remy 13 juin 2014 at 17:51

        Kei n’a pas encore gagné son match.
        Il sert à 5-6 dans le second set.

  17. Patricia 13 juin 2014 at 17:38

    Dites-moi que c’est un gag… Dolgo forfait, élongation à la cuisse. A la MiamMiam Team, la quinte flush de blessures n’est pas un truc irréel : ils peuvent le faire ! (cette semaine un brelan épaule-psoas-cuisse par les fidèles Richard-Gael-Dolgo)

  18. Antoine 13 juin 2014 at 17:45

    Je n’ai pas vu ce match mais lis que le Mérou a encore frappé et sorti Anderson en trois sets après avoir perdu le premier.

    Au Queen’s on a donc une première demie entre Lopez et Stépanek, un match qui sera surement très plaisant et l’autre entre Dimitrov (WO de Dolgo) contre le vainqueur du match entre Stan et Matosévic..

    • Geo 13 juin 2014 at 18:11

      Plaisant, dis-tu? L’Equipe.fr en est moins sûre, qui annonce la rencontre Stepanek et le « croco » Lopez… http://www.lequipe.fr/Tennis/Actualites/Lopez-sort-berdych/473523

      Et bonne fête.

      Et joyeux vendredi 13.

      • Antoine 13 juin 2014 at 18:18

        Il faut le lire pour le croire…C’est la meilleure surface de Lopez..Eux écrivent « Lopez, pourtant pas spécialiste de la surface »…Cela doit être un stagiaire qui écrit n’importe quoi sans même regarder le site de l’ATP pour vérifier ce qu’il écrit..Affligeant..

      • Geo 13 juin 2014 at 18:28

        Mais voyons Antoine, un Espagnol c’est petit, poilu, ça bouffe de la paella et de la terre battue matin, midi et soir, c’est bien connu.

        • Antoine 13 juin 2014 at 18:45

          Mima Miam !

          Je regarde Matosévic jouer contre Stan. L’australien ressemble à Nalbide au niveau corpulence s’entend…

          C’est lui qui a mis une raclée à Jo ? On ne peut pas dire qu’il fasse des étincelles contre Stan qui a gagné le premier 7-5 et qui mène 4-1 au second…

          • Patricia 13 juin 2014 at 19:12

            Il ne fait pas beaucoup de bons matchs par an… Jusqu’à récemment, il était le joueur le mieux classé à n’avoir jamais remporté un seul match en grand chelem (14 défaites successives au 1er tour) ; sauvé de la malédiction à RG (clairement pas sa surface), le flambeau est repris par…Carreno Busta, 73è, mais récent sur le circuit. Lorenzi (81è) pourrait égaliser cette séquence, il est à 12 échecs à ce stade.

  19. Antoine 13 juin 2014 at 18:02

    C’est donc bien Nishikori 6-1 7-6…

    Il n’a pas beaucoup de matchs dans les jambes avant de jouer contre Roger non plus..Il se confirme donc bien qu’il y a bien trois vainqueurs possibles à Halle : Kohly, Nishikori ou Roger.

  20. Antoine 13 juin 2014 at 18:57

    Victoire de Stan 7-5 6-3…Bon match du numéro un suisse qui jouera donc contre Dimitrov, une autre demie qui promet. Le commentateur sur le court lui a dit à la fin du match: « a chaque fois que vous êtes allée en quart d’un tournoi cette année vous l’avez gagné.. ». Réponse de Stan en riant : « OK ! »

  21. Patricia 13 juin 2014 at 21:53

    Je viens de prendre connaissance d’une chronique portant sur une BD de moi inconnue (comme son auteur), que je m’en vais lire derechef et qui entretient un lien étroit avec l’article de Skvo : « Max Winson. La tyrannie. »

    C’est une sorte de fable avec un personnage allégorique : un champion de tennis surentraîné par son père, totalement façonné au point d’être comme une coquille vide (non ça ne vous rappelle personne), qui n’a jamais perdu un match de sa vie et devient en conséquence l’Idole Sportive suprême de la nation et du monde. Ce cosmique Veau d’Or/autiste va subir un choc existentiel suite aux questions d’une journaliste qui le confronte à la « cruauté » inhérente à sa victoire totalitaire. Il partira alors à la recherche de son humanité (ou de son âme) à travers la Quête de la défaite – quête pleine d’embûches pour quelqu’un de tellement formaté pour vaincre qu’il est condamné à gagner.

    Lire ici une critique : http://www.bodoi.info/jeremie-moreau-jeu-set-et-match/

    Je le lis et vous en donne des nouvelles.

    • Skvorecky 14 juin 2014 at 10:09

      Ça pourrait être assez fascinant comme histoire, en tout cas le sujet l’est.

      Le champion façonné, coquille vide, ça fait penser à Agassi – effectivement cité par l’auteur; l’Idole sportive suprême de la nation, c’est bien Nadal, dont il semble impossible de parler en Espagne autrement que sur le mode de l’hagiographie. Il faudra que je vous en touche quelques anecdotes un de ces jours.

      • Patricia 14 juin 2014 at 12:37

        La thématique de la « créature » est aussi récurrente dans la perception de Nadal par ses détracteurs (Toni en Frankenstein est devenu un trope), et le Golem – créature terreuse – s’en rapproche également.

    • Patricia 14 juin 2014 at 12:34
    • Coach Kevinovitch 15 juin 2014 at 20:25

      Ca m’aurait étonné si l’auteur avait été américain!

  22. William 14 juin 2014 at 11:41

    Curieux de voir le Nishikori-Federer mais je vais sûrement le louper, je joue cette aprem…

    Vu les highlights de Brown-Nadal, c’est impressionnant mais comme dit Skvo ce ne sont que des HL et Brown est loin de toujours jouer comme ça.

    Content que Lopez brille sur gazon, il peut être très agréable à voir jouer. Et puis il sait faire une volée. Je souhaite une finale entre lui et Dimitrov.

    • Patricia 14 juin 2014 at 12:30

      Lopez est agréable au service et à la volée (en effet), et son piteux revers se fond mieux dans l’écosystème vert effectivement…

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