Y’a pas que (les) JO dans la vie !

By  | 22 février 2010 | Filed under: Actualité

Le monde de la petite balle jaune ne s’est pas arrêté de tourner durant cette semaine olympique, puisque se jouaient cette semaine un ATP 500, deux 250 et même deux Challengers, pour les plus assidus. Les tableaux n’étaient cependant pas forcément très « glamours » avec seulement trois Tops 10 sur le pont. Ce n’est pourtant pas une raison pour qu’on ne regarde pas qui a cartonné et qui a coulé.

Catégorie « bouillabaisse ».

Le tournoi marseillais avait un côté très « cocorico », puisqu’on ne dénombrait pas moins de 11 Français sur les 28 participants du tableau principal. On remarquera au passage que cette caractéristique se retrouve sur les deux autres Grands Prix joués cette semaine, avec d’autres nationalités.

Logique mathématique implacable : plus y’en a au début, plus y’a de chances qu’il y en ait à la fin. Logique respectée, puisque nous avons retrouvé deux « Mousquetaires » en finale. Ou pas d’ailleurs, puisque les deux concernés ne sont pas considérés (à tort ?) comme tels par les journalistes.

Michaël Llodra a donc gagné le quatrième titre de sa carrière aux dépends de Julien Benneteau, qui perd lui sa quatrième finale et court toujours après son premier titre. Notons au passage que les deux partenaires de double ont gagné le tournoi dans la foulée, ce qui pourrait donner des idées à Guy Forget en vue d’un premier tour de Coupe Davis qui approche à grands pas.

Pour en arriver là, le Parisien a réalisé de jolies performances, avec des victoires sur Robin Soderling et sur Marcos Baghdatis, ce qui, mine de rien, a dû bien ennuyer de nombreux participants à l’Odyssée de 15-Love. De son côté, le Bressan a éliminé la deuxième tête de Turc préférée du site (après PZ), Gaël Monfils, puis dans la foulée un second Mousquetaire (un vrai, du coup) en la personne de Jo-Wilfried Tsonga. Deux combats qui ont dû peser lourd dans les jambes le jour de la finale.

Restons sur les bonnes performances (habituellement appelées Tops) pour nous intéresser au premier quart de finale dans un « grand » tournoi pour Guillaume Rufin, que la plupart d’entre nous avions découvert l’année dernière lors de Roland-Garros, où il avait passé un tour. Cette fois, il est allé jusqu’en quarts de finale où il est tombé, avec les honneurs, contre Mischa Zverev.

Pour ce qui est des ratés, on ne peut passer sous silence la défaite de Robin Söderling en quarts de finale, battu par le futur vainqueur Llodra. Petite déception pour le Suédois, mais juste après une victoire à Rotterdam, on peut sûrement considérer ce petit Flop comme un accident.

Deux autres contre-performance ont dû faire plaisir du côté d’Abidjan (ou de Dagobah) : celles de Gilles Simon au premier tour contre le Belge Olivier Rochus, et celle de Gaël « Eye of Tiger » Monfils contre Julien Benneteau. Le premier cité revenait de blessure au genou et est encore à court de compétition, le second se déclare très fatigué et n’ira du coup pas à Acapulco. Pas plus mal, finalement, dans l’optique d’un premier tour de coupe Davis qui se jouera sur dur…

Catégorie « tango ».

Le tournoi de Buenos Aires avait un très fort accent hispanique, puisque sur les 32 joueurs engagés, il y avait dix Espagnols et sept Argentins, plus un Uruguayen, soit 18 joueurs ayant la langue de Cervantès comme langue maternelle. Et les statistiques étant ce qu’elles sont, on a retrouvé deux Espagnols en finale : Juan Carlos Ferrero et David Ferrer. Et c’est le vainqueur de Roland-Garros 2003 qui a raflé la mise (notre photo). Même si le plateau n’était pas très relevé, ces deux joueurs ont eu le mérite de tenir leur rang, ce qui n’est pas toujours le cas. Pour Ferrero, c’est le 14e titre en carrière, le deuxième en deux semaines.

Au rayon des bides, tirons un peu sur l’ambulance et notons l’élimination au premier tour de Richard Gasquet, qui n’est décidemment pas remis sur de bons rails et dont on peut légitimement se demander si toutes les promesses qu’on nous a faites à son propos n’étaient pas de la poudre aux yeux. Pour plagier la fameuse couverture de Tennis Mag, on pourrait dire : « Richard G., le champion que la France attend… ».

Dabide Nalbandian a failli bien repartir, passant deux tours mais déclarant forfait avant son quart de finale contre Albert Montanes. Un « Tlop » en quelque sorte. Ca s’en va et ça revient pour le sympathique Argentin au revers de feu, mais un retour au niveau de sa fin d’année 2007 devient de plus en plus hypothétique…

Gaston Gaudio a joué. Sisi. Et il a perdu. Dommage pour les amateurs de revers à une main.

Catégorie « Eddy Mitchell ».

Sur la route de Memphis on pouvait trouver 13 joueurs de l’Oncle Sam au premier tour, ainsi qu’un nombre conséquent de « bombardiers », sachant que les deux catégories sont parfaitement miscibles.  Roddick, Karlovic, Isner, Querrey, Blake, Gulbis : amis de la poésie, bonjour.

Comme à Marseille ou à Buenos Aires, la quantité a payé. Deux locaux se sont donc partagé l’affiche, à savoir Sam Querrey et John Isner. Le titre pour le premier nommé, son troisième en carrière et le premier depuis son passage à travers une table en verre en fin de saison dernière. La relève du tennis américain a donc bien marché cette semaine, Querrey ayant notamment battu son compatriote Andy Roddick en quarts.

Ivo « Aceman » Karlovic a chuté en quarts, bon, ça peut arriver. Mais qu’il se prenne un 6/1, c’est beaucoup plus rare, et méritait d’être signalé comme un bon gros top, attribué à Isner.

Le Letton aux frappes d’acier Ernests Gulbis est arrivé en demi-finales de ce tournoi, mais l’irrégularité chronique dont il fait preuve ne permet pas de dire si c’est un top ou un flop, un coup de chance ou un vrai progrès.

Dans la catégorie « on tire sur l’ambulance » (bis), on citera Jérémy Chardy, qui ne se remet pas de sa bonne année 2009. L’homme au service gracieux comme un albatros au décollage a abandonné au deuxième tour pour cause de maux d’estomac, après pourtant avoir battu Fernando Verdasco, sans doute fatigué après sa semaine victorieuse à San Jose.

Catégorie « doublevétéha ».

Ce petit tour d’horizon de la semaine ne saurait être complet si on ne parlait pas de la victoire de Maria Sharapova. On l’avait laissée en pleine déconfiture après une défaite au premier tour de l’Open d’Australie contre Kirilenko, mais la belle Maria s’est reprise en remportant le tournoi de Memphis. Certes, le classement de sa plus redoutable adversaire était au-delà de la 50e place (Petra Kvitova, 66e), mais on sait qu’en WTA, ça ne veut pas toujours dire grand-chose. Et puis bon, voir Maria sourire, ça ne peut pas faire de mal.

Dans le Golfe, c’est Venus Williams qui a remporté la mise contre Azarenka et remporte ainsi à Dubaï son 42e titre en carrière.

Enfin, à Bogota, la Colombienne Mariana Duque Marino a remporté son premier tournoi en battant en finale Angelique Kerber.

Bonne semaine à tous…

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271 Responses to Y’a pas que (les) JO dans la vie !

  1. Baptiste 26 février 2010 at 10:12

    vous etes barrés les mecs, le déclin du tennis us n’est evidemment pas du a Bollettierri. Le tennis americain est mal en point c’est evident et je ne vois rien qui puisse presager d’une amélioration rapide mais mettre le coup sur le dos du pauvre bollettierri c’est une aberations sans nom. Les vrais raisons seraient plutot
    - dominance d’autre sports (le tennis doit etre le 10 eme sport en terme d’audience sur nbc apres le golf et le nascar!)
    - compétition plus intense des autres pays (ou le tennis est souvent le sport numero 2 apres le foot)

    • Elmar 26 février 2010 at 10:57

      Attention de ne pas confondre la cause et l’effet entre les résultats des tennismen US et les audiences TV aux USA. Quoique c’est un peu la poule et l’oeuf…

  2. Jérôme 26 février 2010 at 10:48

    C’est un débat intéressant. Pour la beauté du geste, je vais tenter d’apporter quelques éléments de contradiction à Antoine qui a bien sûr, au premier abord, parfaitement raison quand il affirme que jamais le niveau relatif des joueurs de tennis américains n’a été aussi bas dans le classement mondial.

    Comme toi, Antoine, j’aime bien les comparaisons entre les différentes époques ou entre des sports et domaines différents.

    Un premier bémol au constat : il me semble que, déjà, les années 60 (avec la semi-retraite de Pancho Gonzalez) ont été une phase de creux pour le tennis US. On était à fond dans la vague australienne. Ce n’est qu’à la fin des années 60, avec la bande Ashe, Smith, Gorman et compagnie (Connors plus tard) que le tennis US revient au sommet.

    Sur la situation actuelle, je ne peux m’empêcher de rapprocher le niveau du tennis US avec les rééquilibrages qu’on constate tous azimuts au détriment des USA, dans le sport et hors du sport. La globalisation nous a fait rentrer dans une phase de rééquilibrage devenue très visible tant elle est rapide.

    Les USA ont joui d’une période de domination écrasante à l’époque de la guerre froide parce que le circuit pro se limitait grosso modo à l’Europe de l’ouest, les USA et l’Argentine. Et dans cet ensemble assez restreint, les USA bénéficiaient d’une domination économique et financière écrasante. Ils étaient les seuls à avoir des média développés, ils ont inventé le circuit pro et y amenaient le fric nécessaire pour le faire prospérer et croître. Ils étaient quasiment les seuls à avoir des écoles et académies.

    Quand tu mélanges tout ça :
    - un pays de grosso modo 250 millions d’habitants sur un ensemble de pays qui n’en comptaient à l’époque pas plus de 600,
    - un pays qui pesait à lui tout seul un tiers du PIB mondial,
    - un pays qui a développé a créé le circuit pro du tennis et où tout l’environnement qui contribue au développement de la performance sportive était très en avance sur le reste du monde (médias, grosses boites pour sponsoriser, grosses boites d’agents pour gérer les intérêts des sportifs pro, écoles/académies et centres de formation),

    Ca explique une bonne partie de la domination écrasante que les USA ont pu exercer sur le tennis dans le passé.

    Depuis, il y a eu un rattrappage. Et dès lors, on peut estimer que c’est le hasard de la naissance ou de l’immigration dans tel ou tel pays d’un futur génie du jeu qui explique les résultats nationaux. Parler de performance nationale en tennis a-t-il encore un sens pour un sport individuel ?
    En F1, parce qu’il y a d’énormes groupes industriels, il peut encore y avoir des politiques nationales visant à promouvoir et à aider un pilote. De ce point de vue, j’ai toujours pensé que le mérite et le talent de Senna étaient supérieurs à ceux d’un Schumacher (na !) qui a, lui, aussi été porté par toute l’industrie allemande pour avoir et former son champion national !

    Regardons aussi le circuit pro.

    Jusqu’à voici 15 ans, le circuit pro de tennis ressemblait furieusement au circuit pro de golf, donc avec une domination beaucoup plus forte des tournois organisés aux USA. Les tournois d’Indianapolis et New Haven, qui se jouaient en août, et celui en indoor de Philadelphie qui se jouait en février, pesaient aussi lourd que les tournois d’Indian Wells, Key Biscaine devenu Miami, et Cincinnati.

    Cette évolution tient à mon avis autant à la connerie d’avoir voulu faire les 9 MS qu’au rééquilibrage que j’évoquais plus haut. Ce rééquilibrage, il se manifeste notamment par la montée en puissance de la Chine, avec son MS de Shanghai, par les tournois très courrus de Doha et Dubaï (même si l’émirat est en pleine déconfiture financière). Et demain peut-être le tournoi de Chennai prendra-t-il la même importance.

    A mon avis, la vraie question, c’est : comment diable on fait pour avoir des joueurs d’exception ?
    Parce qu’au final, au risque d’être injuste pour les obscurs et les sans grade, ce sont les joueurs d’exception qui ont un pouvoir d’entraînement sur toute une filière, tout un pays, tout un sport.

    En Allemagne, il y a eu le phénomène Becker/Graf entre le milieu des années 80 et la fin des années 90. On a vu ce que sont devenus les tournois allemands depuis que Becker et Graf ont trop tardé à trouver des successeurs. Sttutgart est devenu l’équivalent de Lyon. Hambourg a été déclassé au profit de Pékin.

    Et en remontant aux années 80/90, le tournoi indoor de Sydney indoor (joué début octobre) était aussi richement doté que les autres grands tournois et était couru par les plus grandes vedettes.

    Le Sampras et l’Agassi (dont il ne faut pas oublier qu’ils dont des enfants d’immigrés) qui naîtraient en l’an 2000, peut-être que leurs parents n’auraient pas pris la nationalité américaine, voire n’auraient pas émigré aux USA.
    Peut-être que ce jeune Sampras et ce jeune Agassi seraient allés se former aux USA, mais peut-être aussi l’auraient-ils fait en Espagne, voire en Suisse.

    • Elmar 26 février 2010 at 11:01

      Très intéressant. Brillant même.

  3. Cochran 26 février 2010 at 11:06

    Très bonne analyse Jérôme, arguments convaincants. Analyser un sport sur les seules statistiques, sans inclure tout le contexte restreint par trop l’angle d’étude.
    Tu devrais même développer ton post dans un article à part entière, le sujet est en tout cas bigrement intéressant.

    Rien à voir, mais si personne n’a encore préparé de flop/top pour cette semaine, je veux bien m’y atteler.

    • Guillaume 26 février 2010 at 11:53

      OK, ça marche pour le top/flop.

      Tu utilises la boîte mail avec laquelle tu t’es inscrit sur 15lt ? Jettes-y un oeil, je t’ai envoyé un mot.

  4. Jean 26 février 2010 at 11:43

    C’est marrant, je ne vais quasiment jamais su ce blog mais je me disais hier en lisant cet article que je commençais à comprendre ce que voulaient dire Franck et Antoine.

    Déjà, c’est très mal écrit et si mal argumenté qu’après deux lectures, on ne retient toujours rien de cet article. Bodo part de la situation actuelle sans jamais faire l’effort de revenir sur l’histoire de l’évolution du jeu. C’est complètement paradoxal parce que la question étant de savoir si Bollettieri mérite sa place au HOF, Bodo argumente en amoindrissant son rôle. Bon bah si il n’a rien fait, on ne l’y fait pas entrer.

    Quand Arias ou Krickstein, des types incapables de faire autre chose qu’un coup droit, sont arrivés avec leur VRP de luxe dans les tribunes au début des 80’s, rappelons la méfiance du milieu envers ce type qui n’a jamais su tenir une raquette, que l’on qualifiait déjà d’«éleveur » et qui profitait avant tout des perfs de ses poulains pour faire la promotion de son Académie. Techniquement, on a nettement senti le vent tourner. Le type déclarait ouvertement qu’il ne visait pas la complétude technique mais que le plus important était le mental et l’agressivité, il a fait de nombreuses publications en mode gourou sur ce thème.

    C’est surtout que former un joueur, c’est très long et que Nick n’avait pas ce temps, on veut ici du résultat immédiat. Comme l’a dit Antoine, seul Agassi parmi les joueurs formés par NB a eu une carrière longue (les Williams n’ont pas vraiment été formés à la NBTA), au prix d’une rupture complète avec la philosophie technique de Nick. Sinon, on a des joueurs qui systématiquement se crament en quelques années, techniquement et mentalement.

    Mais la carrière à long terme, NB s’en tamponne complètement, l’important étant de promotionner son système et lui-même (2 000$ la semaine de stage !). La génération suivante (Agassi, Courier, Seles) a pris le pouvoir, pour s’écrouler juste après ou tuer le père.

    Bref, n’y allons pas par quatre chemins, NB a fait de l’appauvrissement du jeu son credo dans les 80’s, remplaçant la technicité par l’engagement dans chaque frappe. L’argument de Bodo selon lequel NB n’est pas responsable du style de jeu uniforme de ses élèves est juste ridicule. Une forme de spécialisation, de taylorisme, qui nous a fait comprendre que les schémas de l’économie de marché était désormais appliqués à la formation sportive (et quels sont ses schémas à part une recherche de profits immédiats ?). Ça fait plaisir…

    Et alors, ça marche ? Si on veut, ça dépend si l’on considère qu’une carrière de deux-trois ans est une réussite, quand on voit la joie de vivre émanant de Courier en fin de carrière… En tout cas, ça marche pour lui, et je vous jure que quand on le rencontre, on voit que c’est finalement le plus important.

    Que celui qui a probablement eu la plus grosse influence sur le tennis des dernières années soit un type qui n’a jamais su jouer et qui a trouvé dans ce milieu friqué (il donnait des cours particuliers chez les Rockefeller) un bon moyen d’appliquer les principes militaires de sa formation est quand même révélateur. C’est du pur business, je mets des gros moyens copiés sur le basket…, et, boum, j’ai des gros résultats. Le retour sur investissement est d’autant plus important que l’investissement l’a été, c’est du business de base, tant que quelques joueurs sont en haut de l’affiche, cela suffit à assurer la promo de son système et donc à faire tourner son centre de vacances pour gosses de riches du monde entier. C’est du blockbuster estival, c’est diablement efficace mais cela condamne toute la subtilité technique de ce sport.

    D’ailleurs, l’un des types qui semble être actuellement le plus influent à la NBTA est Brad Gilbert, remember ? Le joueur les plus laid de l’histoire.

    Mais Bodo et Nick travaillent ensemble, il est logique qu’ils s’envoient des petites fleurs. J’ai un article sur Bollettieri en chantier depuis des lustres que je n’arrive pas à finir (le sujet est trop chiant) et que j’avais appelé « Le procès Bollettieri ». Si c’est Bodo l’avocat, on risque de ressortir la guillotine vite fait.

    • Sam 26 février 2010 at 11:52

      Pour le procès, tape toi le bouquin d’Agassi, ca peut être utile. D’ailleurs, est-ce qu’on peut vraiment dire qu’Agassi est un Bolletieri’s boy, tant il le déteste ?

      • Jean 26 février 2010 at 13:02

        Justement, si je pouvais éviter…

  5. Ulysse 26 février 2010 at 12:40

    Bodo et NB ont au moins un point en leur faveur. Ils ont fourni le point de départ d’un débat big picture comme je les aime avec d’excellentes contributions. L’évolution du tennis américain est pour moi la pierre angulaire de la mutation mondiale de ce sport depuis 40 ans. On en reparlera.
    Maintenant je passe au papier suivant.

  6. Jean 26 février 2010 at 12:47

    Jérôme : « un pays qui a développé a créé le circuit pro du tennis et où tout l’environnement qui contribue au développement de la performance sportive était très en avance sur le reste du monde (médias, grosses boites pour sponsoriser, grosses boites d’agents pour gérer les intérêts des sportifs pro, écoles/académies et centres de formation),
    Ca explique une bonne partie de la domination écrasante que les USA ont pu exercer sur le tennis dans le passé. »

    Bof, les joueurs de l’âge d’or que tu évoques (Ashe, Smith, Connors, Mac) ne sont justement pas passés par ces usines, heureusement pour eux. C’est d’ailleurs la filière universitaire qui domine à cette époque, Smith, Ashe, Mac en sont issus, Connors ayant un parcours presque familial. L’évidence reste que le principe de l’Académie dans ce sport individuel nécessitant un gros suivi ne fournit pas des champions à long terme, voire aujourd’hui pas de champions du tout, mais cela n’est pas vraiment le but. On a juste à faire à un nouveau modèle qui met le coach au-dessus des joueurs, Pickard aura fait à peu près les mêmes perfs avec un joueur, le respect en plus, que Bollett avec une armée.

    « Philosophiquement », l’apport de NB aura correspondu à cette recherche exclusive de coup fort, cet explosion du jeu comme ensemble cohérent, et l’on n’aura jamais vu plus quiche au filet que Krickstein ou le Dédé des débuts. J’en parlais l’autre jour à propos de Roddick qui une fois qu’il a servi le plus fort possible n’a aucune idée de ce qu’il va faire (Roddick ne vient pas de la NBTA, c’est une conséquence de l’influence).

    D’accord bien sûr avec le changement de donne de l’internationalisation, USA et Australie doivent d’ailleurs leur avance à une démocratisation beaucoup plus précoce de ce sport (ce qui signifie création de courts publics, etc) plus qu’à des méthodes de formations particulières.

    Sur l’argument de Bodo, qui n’accorde aucune responsabilité à la NBTA sur le style des joueurs (faut quand même oser l’écrire), il suffit de prendre les contre-exemples d’Edberg ou Sampras, chez qui les éducateurs auront eu un rôle déterminant. Exclure le rôle pédagogique du coach, c’est quand même aller très loin dans le non-sens.

    • Jean 26 février 2010 at 12:49

      … et prendre tout le monde pour des billes.

    • Jérôme 26 février 2010 at 15:03

      Jean, on est bien d’accord. Je ne disais pas que Ashe, Smith et cie étaient passés par les centres de formation. Juste que les USA ont modelé toute cette évolution de l’encadrement du tennis pro.
      Et que, effet masse aidant, contexte favorable aidant, plus hasard, Ashe, Smith, Connors et Mac sont des exceptions qui ne dépassent pas les proportions habituelles vue la taille du pays mais qui ont su profiter de cet environnement favorable.

      La Suède, qui a été capable d’aligner Borg, Wilander et Edberg en l’espace de 10 ans à peine, me paraît beaucoup plus exceptionnelle que les USA.

  7. MarieJo 26 février 2010 at 14:18

    salut la bande !

    perso je pense que ce serait accorder trop de crédit à NB, que de le considérer comme le seul fossoyeur du tennis mondial, il y a trop de facteurs en jeu.

    nb a profité d’une des meilleurs conjectures possibles pour assoir sa vision du jeu et surout sa notoriété : la globalisation du tennis ap l’ère open, qui jusqu’en 70 se concentrait sur la domination anglo-saxonne, plus les sudam’ et l’europe des grosses fédés… vers l’ouverture des petits pays, d’abord en europe, puis vers les pays émergents. les joueurs en devenir de l’époque n’ont pas eu d’autre choix que de s’éxiler pour pouvoir jouer, certains ont choisi l’europe, d’autres les US, la chute des blocs de l’est s’est amplifiée et se sont surtout les filles plus que les hommes qui ont choisi d’émigrer : seles, kournikova sharapova, vaidisova… les pionnier étant lendl et navratilova.
    c’est pas un hasard, si le peu de moyens des fédés ex blocs de l’est ont plus misé sur le tennis masculin et ont laissé les filles se débrouiller avec les miettes.

    aujourd’hui les russes vont se naturaliser kazaques pour bénéficier d’infrastructures et de moyens que les russes n’offrent plus ! cf cet article de bricker : http://www.worldtennismagazine.com/archives/1675

    ce rééquilibrage des forces en présence s’est surtout fait au détriment des anglos-saxons en général, pas seulement les US, mais aussi les australiens qui eu n’ont pas eu de bolletieri eux ! et qui avaient une toute autre conception du tennis d’attaque ! c’est la faute de NB si les aussies ont régressé dans l’élite mondiale ? faut quand même pas délirer, non ?

    NB, a sans doute été un des premiers à miser sur l’évolution du matériel et à profiter des avancées techniques que cela permettait : faire progresser le jeu de retour, les grosses frappes et surtout une conception bien plus professionnelle et businness like de la pratique du tennis. NB a misé plus sur l’image que sur le reste, à mon humble avis.
    et si on a vu un temps les gros serveurs tirer profit eux aussi de cette évolution c’est sans équivoque la possibilité de mieux retourner qui s’est imposée par la suite. pour moi NB a juste été là au bon moment et a largement profité de la notoriété de ses poulains bcp plus que de sa méthode pour obtenir les succès qu’on peut lui attribuer.

    pour savoir quelle place ocuupe le tennis dans tel ou tel pays, il suffit de regarder les une des journaux ou sites dédiés au sport :sur usa today ou espn le tennis est en dernière position ou presque, chez les brits variable (dernier sur le times, 2è au télégraph), espagne 4è ap le foot la F1 et le basket, chez nous en fonction de l’actu on voit le tennis changer changer de place, mais on est après le foot, le rugby et parfois bien après les gros évènements de JO ou tour de France.

    bref, avec ou sans NB, le tennis US aurait sans doute évolué sensiblement de la même manière.
    pour moi, ce sont les sportifs qui s’ajustent le mieux a l’évolution du matériel et aux conditions de jeu proposées qui donnent la marche à suivre aux autres. Aujourd’hui la prépa physique, le talent et le matériel utilisé est tellement interdépendant que celui qui à un faible potentiel dans l’un des 3 domaines reste condamné à ne pas pouvoir évoluer, ou a régresser dès que le physique ne suit plus.

    bref, ce qui a tué le tennis US, c’est l’incapacité à amener la jeunesse dans ce sport… c’est sans doute le même problème pour les brits, les australiens, les allemands, suedois et peut être les suisses ap fed, qui sait ! le tennis ne fait pas assez rêver côté atlantique et chez les anglophones, la faute à qui ? pas du côté NB.

    les USA produisent de moins en moins de jeunes joueurs de talent, mais restent globalement bien classés quand ils ont des joueurs dans l’élite mondiale, la france produit bcp mais avec des résultats inégaux et plus faibles en termes de résultats. Elle est où la recette miracle ? Chez Fed, qui reste l’exception qui confirme la règle ? allez savoir !

  8. Antoine 26 février 2010 at 15:16

    Je vois que mon commentaire sur Bollettieri a provoqué pas mal de contributions !

    J’ajoute quelques mots pour répondre sur certains points en indiquant tout d’abord que je suis très largement d’accord avec ce que dit Jean.

    S’agissant des propos de Marie Jo,Baptiste et Jérome, là ou je vous suit, c’est lorsque vous dites que le déclin du tennis US ne tient pas exclusivement au sieur Bollettieri, c’est bien évident et je n’ai pas prétendu le contraire..Il y a pas mal de raisons à cela, largement développées par Jérome, et l’influence de NB ne constitue au plus qu’un seul des facteurs explicatifs. Ce déclin n’est cependant pas contestable me semble t il car si, comme le note Jérome, il y a eu des périodes difficiles dans le passé, et tout particulièrement au moment de l’apogée australienne, jamais le tennis US n’est tombé aussi bas. Ceci, pour répondre à Elmar, n’est pas le produit du hasard du renouvellement des générations.

    Le hasard peut expliquer que Sampras ait été américain plutôt que Suisse ou que Federer soit Suisse plutôt que français mais ce n’est pas un hasard si, champions exceptés, le nombre de joueurs américains dans le top 100 ou top 200 est aussi faible et même beaucoup plus faible que celui de pays ou il y a beaucoup moins de pratiquants..

    Bon, je passe à l’excellent article de Guillaume également..

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