Mon Bercy à moi (la fin)

By  | 13 novembre 2011 | Filed under: Bord de court

Aujourd’hui, 11 novembre 2011, est un jour à marquer d’une pierre blanche pour moi : avec ma dulcinée, pour la première fois, on va voir jouer Federer en live, certes seulement contre Monaco, mais bon, c’est toujours cela de pris.

Le programme découvert la veille au soir était alléchant : Berdych / Murray, Federer / Monaco, Tsonga / Djokovic et Isner / Ferrer. Le matin, on apprends le forfait de Novak Djokovic, qui est donc venu faire ses deux matchs histoire de gagner son bonus de 1,2 M€… Quand on regarde ses défaites de l’année, on voit qu’il n’y en a qu’une pour laquelle il n’invoque pas une blessure ou n’abandonne pas, c’est sa défaite à Roland-Garros. Pour le reste – défaite contre Murray à Cincinnati, contre del Potro en Coupe Davis et contre Nikishori à Bâle, il n’est jamais, selon lui, à 100% de ses moyens. Qu’il ait beaucoup forcé dans la saison est une chose, mais rappelons que Cincinnati était son deuxième tournoi après six semaines de repos après sa victoire à Wimbledon, et Paris-Bercy son deuxième tournoi après là aussi six semaines de repos suite à sa défaite en Coupe Davis contre del Potro. Il y a des agendas plus chargés…

Après avoir fait la queue plus d’une heure pour être enfin installé (quelle organisation lamentable) et avoir raté quasiment tout le premier set de Berdych / Murray, j’ai la chance de voir un beau match entre le cogneur Berdych et la fameuse Murène. Berdych est plus intéressant à voir jouer que dans mon souvenir de Roland-Garros 2010 (sa demi-finale perdue contre Soderling avait été un pensum), même si son jeu reste stéréotypé, avec de grandes attaques en coup droit suivant des mines au service. Son revers est honnête, mais presque uniquement croisé, et sa volée reste tout sauf naturelle, même s’il en touche quelques-unes correctement. Il ne sait pas varier les effets et slicer. Sa volée de revers reste quand même faible, elle est notamment systématiquement croisée, et sa volée haute est tout simplement une catastrophe. Mais malgré ce jeu stéréotypé, il reste intéressant à voir jouer, car il joue très à plat et en avançant, cherchant à faire le jeu.

En face, la Murène propose un jeu de pure défense. Je ne comprends pas, sur ce match, ceux qui disent que Murray a progressé dans son jeu : attentiste en diable, doté d’un coup droit d’une faiblesse insigne à ce niveau (sauf en coup droit croisé en bout de course), il se contente de remettre et de défendre, en attendant les fautes  de Berdych… lequel en commet un paquet. Mené 5/3 au deuxième set, l’Ecossais égalise à 5/5 et se retrouve dans un tie-break serré, qu’il perd 7/5 après avoir été à 5 points partout. Il commence à s’énerver de façon débile, apostrophant l’arbitre, beuglant lui-même sur tout et rien, bref, affichant une attitude détestable. Son second service est mauvais (il s’est pris un nombre incalculable de retours gagnants) et je ne vois pas comment, avec ce jeu purement défensif, sans coup fort (notamment le service et le coup droit) et en étant incapable de se dominer mentalement, il pourrait gagner un Grand chelem avec les trois autres présents.

Berdych finit par gagner après plus de 3 heures de jeu. C’est mérité, il a été le plus entreprenant. Il y a eu plusieurs très  beaux échanges, avec un rythme rapide, bref, c’était un beau match.

Ensuite débarque mon Roger, contre l’Argentin Monaco. Après un premier jeu de service blanc du Suisse qui laisse supposer un cavalier seul, Roger montre dans les jeux suivants qu’il n’est pas du tout dans son match : des coups droits dévissés, des revers boisés, des amorties tentées de manière indolente, il est mené 3/1. Il gagne les 5 jeux suivants sans tellement mieux jouer, face à un Monaco qui est un gentil adversaire et qui s’applique à rater autant que le Suisse. Le deuxième set n’est guère mieux : mis à part quelques beaux points du Suisse, notamment au filet, et quelques belles attaques en coup droit de l’Argentin qui se bat, le niveau de jeu reste très médiocre et surtout très décousu. Federer gagne en deux sets 6/3 7/5. Il est conscient, dans son discours d’après-match sur le court, d’avoir mal joué, et explique qu’il est toujours difficile de jouer juste après un super match comme Murray / Berdych. Pour ma part, je pense aussi et surtout qu’il savait ne pas risquer grand-chose contre Monaco, et qu’il n’était guère concentré. Quel dommage de l’avoir vu jouer si mal, surtout que les rares fois où il est sorti de sa torpeur, c’était évidemment superbe à voir.

Je pense surtout que j’aurais dû le prévenir que j’allais venir le voir jouer, et lui dire que Julie m’avait demandé de récupérer un autographe bien placé, je suis sûr qu’il aurait joué comme le lendemain, quand il a éparpillé  Berdych façon puzzle avec 34 points gagnants pour 11 fautes directes, ou quelque chose comme cela.

Avec ma dulcinée, on n’a pas le courage de rester sur place pour Isner / Ferrer. On regarde le match devant la télé (c’est incroyable, comme le dit Colin, ce que c’est mal filmé : on ne voit rien de la vitesse, tout est écrasé). Isner gagne en terminant par quatre premières balles fulminantes. Son match contre Jo promet, ça va être du tennis  de poètes, qui vont s’envoyer des mines au service et en coup droit.

En éteignant le poste, j’espère très fort une finale Federer / Tsonga, et que le Suisse gagne enfin ce tournoi et son premier Master 1000 de la saison. En tous cas, il est en forme pour le Masters.

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196 Responses to Mon Bercy à moi (la fin)

  1. Bapt 14 novembre 2011 at 19:28

    arf ! je ne m’en remets pas encore…

  2. MarieJo 14 novembre 2011 at 19:53

    Veuillez excuser l’ami Antoine qui a malencontreusement cuisiné des champignons hallucinogènes, parti faire une cueillette dans le parc de Bercy en pleine euphorie post match, il a confondu le psilocybe avec le bolet commun, une erreur qui aurait pu lui être bien plus fatale… mais qui heureusement nous fait bien rire en cette belle journée d’automne :)

  3. MarieJo 14 novembre 2011 at 20:28
    • William 14 novembre 2011 at 20:36

      Très marrante, j’aime beaucoup le Djokokid !

    • Colin 14 novembre 2011 at 21:46

      Bien vu, le Nadal à 7 ans, encore droitier.

  4. Julie 14 novembre 2011 at 20:33

    Antoine veux tu m’epouser?

  5. William 14 novembre 2011 at 20:37

    Antoine est fou.

  6. fieldog, vainqueur 2010 de l'odyssée (la seule, l'unique!) 14 novembre 2011 at 20:41

    Antoine est sous LSD, c’est pas possible autrement! Tu m’as fait mourrir de rires… Merci d’avoir égayé ma garde :)

  7. Alexis 14 novembre 2011 at 21:20

    Comme dirait Pascal Brutal : Oulà il est perché grave.

  8. Jeanne 14 novembre 2011 at 21:46

    Avec l’argent de ses paris remportés, Antoine s’est acheté des champignons surpuissants ?? J’ai les zygomatiques pulvérisés ! Ou est-il possédé par Julmarabbas ?

    Sur la vidéo de la finale de l’USO 2003 deux choses me choquent :

    1) la puissance de train fou de Roddick qui distille un parfait tennis pré-3.0

    2) les énormes pubs pour le Vioxx, vraiment horrible !

    • Bapt 14 novembre 2011 at 22:14

      D’accord pour les champignons et pour Roddick.
      Ferrero envoyait pas mal aussi à l’époque d’ailleurs. C’est ce même Roddick qui a quand même pas mal gêné Fed à Wimbledon l’année suivante (mais moins qu’en 2009 quand même). À l’époque il n’était pas le même homme !

    • Jeanne 14 novembre 2011 at 22:26

      A l’époque, on dirait que Roddick porte le flambeau US laissé par Sampras, et ne doute de rien. D’ailleurs 2003 est l’époque de ses records de vitesse au service : 149 mph en 2003 puis 150 et 155 mph en 2004. Des valeurs qu’il n’approchera plus après.

  9. Sylvie 14 novembre 2011 at 22:00

    Antoine est en plein délire, je n’ai qu’une chose à dire : encore !!!

  10. MarieJo 14 novembre 2011 at 22:25

    Antoine est tellement omniscient qu’il a réussi à faire annuler l’exhib de nadal ferrer à mexico, parce que se faire des tunes aussi faciles c’est indécent !

  11. karim 14 novembre 2011 at 22:27

    Antoine s’est procuré environ 50 litres d’échantillons d’urines diverses et 20 litres d’échantillons sanguins auprès de l’AMA. A l’heure qu’il est il a 8 litres de sang dans le corps avec un savant dosage entre cycliste, body builder, rugbyman de l’hémisphère sud, et il a carrément cassé sa tirelire pour accéder à de l’hyperconcentré cuvée 1980 en provenance de l’ex bloc coco.
    les 50 litres d’urine sont bus au fur et à mesure de la journée.

    • MarieJo 14 novembre 2011 at 22:56

      il a filtré le tout dans un vieux cognac piqué chez sa grand-mère… parce que pour le goût c’est quand même mieux !

  12. Sam 14 novembre 2011 at 22:35

    « Ce décès brutal qui met un terme à la carrière du champion serbe » est ce que j’ai préféré.

  13. William 15 novembre 2011 at 09:31

    Dans les délires d’Antoine il y a quelque chose qui pourrait bien être vrai : Djokovic forfait et remplacé par son compatriote Tipsarevic.

  14. Jeanne 15 novembre 2011 at 10:25

    Va falloir inventer un nouveau concept, la névrose d’invincibilité. Elle se traduit par des forfaits ou des abandons lorsque la perspective d’une victoire se brouille. Et elle est reliée à la suprématie du physique, une défaite étant forcément liée à un problème de cet ordre.

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