Vidéos de Noël : spécial tennis féminin

By  | 25 décembre 2011 | Filed under: Les filles

Pour Noël cette année, on rend hommage au tennis féminin, par l’entremise de quelques-unes de ses plus glorieuses représentantes. De Maria Esther Bueno à Justine Hénin, c’est un demi-siècle de tennis que l’on vous propose de (re)parcourir. Joyeuses fêtes à toutes et à tous !

- Justine Hénin et Amélie Mauresmo, une certaine idée du tennis. Jeu en variations, toucher de balle, montées au filet et revers à une main de grande classe, Juju la Belge et Amé la Française ont régalé dix ans durant, délicieux anachronisme, les fans de « beau jeu ». Le pic de leur rivalité : la finale de Wimbledon 2006, remportée par la Française (2/6 6/3 6/4). Son apogée technique ? Pile un an plus tard. Eastourne 2007, Justine Hénin bat Amélie Mauresmo, 7/5 6/7 7/6. Sur cet autre gazon anglais, celle qui est encore tenante du titre à Wimbledon et celle qui court après le seul grand titre manquant à son palmarès, malgré deux finales perdues, vont livrer un match d’anthologie, méconnu et pourtant splendide, à faire regretter que le tennis féminin ne se joue qu’en format trois sets. Et que ces deux joueuses n’aient pas connu une fin de carrière aussi brillante que leur tennis.

- Martina Hingis, l’enfant gâtée. Elle a déboulé sans crier gare, pas bien grande, pas bien puissante mais battant tous les records de précocité : plus jeune gagnante de Wimbledon en double à 15 ans, finaliste du Masters, battue seulement au 5e set par Steffi Graf, à 16… Et bientôt gagnante en Grand chelem à 16 ans, pour l’Open d’Australie suivant. En finale, elle réalise une démonstration face à Mary Pierce (6/2 6/2) ; à la force de frappe brute et, il faut bien le dire, un peu bête de la Française, la gamine répond par un sens de l’anticipation exceptionnel, des ruptures de trajectoire imprévisibles et une capacité inouïe à quadriller le terrain. C’est le début d’un règne : elle remporte 39 matchs consécutifs jusqu’à la finale de Roland-Garros, perdue à la surprise générale face à Iva Majoli, se rattrape en remportant Wimbledon et l’US Open pour boucler un Petit chelem. La suite ? Frustrante. Encore deux Opens d’Australie (1998, 1999), certes, mais bien vite l’affaire se complique avec l’arrivée au sommet des Williams, Davenport et autres Capriati, toutes plus puissantes les unes que les autres. L’exemple-type ? Un fabuleux quart de finale de Wimbledon entre la N°1 mondiale et la future reine de Wimbledon, Venus Williams (6/3 4/6 6/4). Régulièrement blessée, un peu démotivée, la Suissesse arrête sa carrière en 2002, à l’âge de 22 ans. Son retour à la compétition, en 2006, n’apportera rien de plus à sa légende.

- Lindsay Davenport, la méconnue. Toutes celles qui se sont frottées à elle la considèrent, à égalité avec les sœurs Williams, comme la joueuse la plus forte de la décennie passée : Lindsay Davenport n’a remporté « que » 3 Grands chelems (US Open 1998, Wimbledon 1999, Open d’Australie 2000), mais a marqué durablement ses contemporaines. La grande Lindsay (1,89m), c’est d’abord un service tonitruant, sans doute le plus efficace jamais possédé par une demoiselle. C’est aussi une puissance de frappe destructrice, une capacité à perforer n’importe quelle adversaire… pour peu qu’elle soit sur la trajectoire. Le déplacement et, parfois, des problèmes de poids, seront les grandes limites de Davenport. Restent ces trois Grands chelems, une médaille d’or olympique (Atlanta 1996), un Masters (1999) et 98 semaines passées sur le trône mondial. Sans oublier « l’honneur » d’avoir perdu ce qui a été élu « plus belle finale de Grand chelem féminine des 2000′s », à Wimbledon, contre Venus Williams en 2005 (4/6 7/6 9/7).

- Steffi Graf, « Fraulein Forehand ». Un coup droit – et un nez – de Concorde. L’Allemande a fréquenté le sommet du tennis féminin de 1987 à sa retraite, en 1999. Et quand on dit « fréquenté », c’est bien souvent « dominé ». En 1988, Steffi réalise l’exploit de remporter les quatre levées du Grand chelem, assorties d’une médaille d’or olympique à Séoul (à retrouver ici en quatre parties). Plusieurs Petits chelems suivront également (1989, 1993, 1996, 1997), pour un total de 22 titres du Grand chelem à l’arrivée. La miss aura battu aussi bien Martina Navratilova que Venus Williams, sans oublier bien sûr Monica Seles, son adversaire principale en carrière pour une rivalité hélas écourtée (leur grand classique : Roland-Garros 1992, victoire 10/8 au 5e de la Yougoslave). Elle met un terme à sa carrière sur une défaite en finale de Wimbledon contre Lindsay Davenport, pour goûter à une paisible vie de couple avec Andre.

- Sabatini, le fantasme des jeunes quadras. Elle a laissé un souvenir ému chez tous ceux qui ont été adolescents dans les années 1980. L’Argentine Gabriela Sabatini a passé une grande partie de sa carrière dans l’ombre de Steffi Graf, lui concédant finale du Masters en 1987, finale à New York en 1988, finale olympique en 1988 et finale de Wimbledon en 1991. Heureusement, elle parvint tout de même à lui subtiliser une finale d’US Open, en 1990, dans un match tout entier tourné vers l’attaque (6/2 7/6). Sabatini orna également son palmarès de deux victoires au Masters (1988, 1994) et d’une victoire à Wimbledon en double en 1988, associée à… Steffi Graf.

- Navratilova – Evert, les boulimiques. Elles ont incarné 20 ans de tennis féminin, des années 1970 à la décennie 1990. Elles ont encore côtoyé les légendes King et Goolagong, avant d’assister à l’émergence des Graf et Seles. Les chiffres de la rivalité Navratilova / Evert donnent le vertige : 80 confrontations (43/37 en faveur de la Tchèque), 14 finales de Grand chelem les ayant opposées (10-4 en faveur de la Tchèque), 18 titres en Grands chelems de chaque côté, 167 titres contre 154, 4 Fed Cup contre 8… Et on ne s’arrête qu’au simple, sinon on y passe la journée de Noël ! Difficile dès lors de s’arrêter sur un seul match : si on ne sélectionne que les finales majeures, conservons l’US Open 1984 (victoire de Navratilova 4/6 6/4 6/4) et Roland-Garros 1985 (6/3 6/7 7/5 pour Evert, alors que Navratilova avait remporté 15 de leurs 16 derniers matchs)

- Hana Mandlikova, la tueuse de géantes. Le règne sans partage d’Evert et Navratilova a causé bien des dégâts, formant un gigantesque cratère entre elles et le reste du monde. Mais au milieu de ce panorama très exclusif de la première moitié des 80′s, une femme parvint de temps à autre à abattre sa propre carte : Hana Mandlikova, petit bout de joueuse Tchèque bourrée de talent, au tennis cristallin… tout comme ses nerfs. Ce sont eux qui l’empêcheront d’avoir un palmarès plus conséquent. Mais du haut de ses quatre Grands chelems, Mandlikova n’a pas grand-chose à regretter : Open d’Australie 1980 et 1987, Roland-Garros 1981 et surtout l’US Open 1985, son morceau de bravoure, où elle bat coup sur coup Evert en demies et Navratilova en finale (7/6 1/6 7/6). Seul Wimbledon s’est refusé à elle, malgré deux finales en 1981 et 1986. Mandlikova ? Un Mecir qui a réussi.

- Virginia Ruzici, tel « Nastase au féminin ». C’est le surnom dont la Roumaine Virginia Ruzici avait été affublée après sa victoire à Paris en 1978 : « Nastase au féminin ». Excellente joueuse de terre battue, elle y remporte cette année-là le simple, 6/2 6/2 contre Mima Jausovec, mais aussi le double, en compagnie de la même Jausovec. Adroite, espiègle, son jeu autant que son caractère plaisent au public, qui la retrouve encore en finale du French en 1980, battue cette fois par Chris Evert, puis encore en 1981, cette fois en quarts. Elle ne dépasse jamais ce cap du Grand huit dans les trois autres Grands chelems, et laisse, comme son aîné Ilie, une trace un peu à part à Roland.

Maria Esther Bueno, charme et talent. Le Brésil, terre de tennis ? On n’ira pas jusque-là tant le football est, plus qu’ailleurs, roi au pays de la samba. Mais terre d’esthètes du sport, assurément. Et le moins que l’on puisse est qu’avec Maria Esther Bueno et Gustavo Kuerten la production tennis a été à la hauteur.

Née à Sao Paulo en 1939, Maria Esther Bueno a tout appris du tennis avec son frère aîné et, dès son premier voyage en Europe, en 1958, elle remporte les Internationaux d’Italie en simple, ainsi que le double à Wimbledon, associée à Althea Gibson. L’année suivante, elle s’impose en simple à Wimbledon, puis devient la première non-Américaine à remporter la même année Wimbledon et l’US Open. A Londres, pour son premier Grand chelem, elle domine Darlene Hard en finale (6/4 6/3). C’est le début d’une longue série gagnante puisqu’elle remportera 3 Wimbledon (1959, 1960, 1964) et 4 US Open (1959, 1963, 1964, 1966). Grande rivale de Margaret Court, elle lui dispute 6 finales de Grand chelem, en remportant 2. En double, elle réalise le Grand Chelem en 1960 associée à Hard et Truman. Les spécialistes la reconnaissent N°1 mondiale en 1959, 1960, 1964 et 1966.

Sur le court, Maria Esther Bueno est une joueuse élégante, au style très fin. Elle possède un fabuleux toucher de balle qui en fait la préférée des foules. Elle est aussi très nerveuse, et ses matchs sont souvent propices aux rebondissements et retournements de situation. Elle est enfin dotée d’une personnalité complexe, tiraillée entre ses convictions de fervente catholique et sa vie de vedette dans un environnement pas toujours approuvé par l’Église. Le double dames, union de deux demoiselles en jupettes, lui pose notamment de gros problèmes de conscience en même temps qu’il enrichit son palmarès… Autres temps, autres mœurs !

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196 Responses to Vidéos de Noël : spécial tennis féminin

  1. benja 25 décembre 2011 at 08:16

    Preum’s! Joyeux Noel à tous!

    sympa l’hommage à Mandlikova, ma joueuse préférée des années 80!

  2. Guillaume 25 décembre 2011 at 10:30

    Allez, aujourd’hui c’est jour d’embrassades, alors… Joyeux Noël à tous les déglingos de la balle de break !

  3. Jeanne 25 décembre 2011 at 10:41

    Cet article a été écrit le Dimanche 25 décembre 2011 à 5 h 00 min
    J’en suis restée bouche bée, ça restera dans les annales ! Les 15-Lovers sont plus psychopathes que jamais ! Bises aux fous et merci pour ce joli cadeau sous le sapin plein de belles empoignades
    PS : j’ai adoré ce passage : à la force de frappe brute et, il faut bien le dire, un peu bête de la Française. Collector :lol:

  4. Jeanne 25 décembre 2011 at 10:54

    Je suis surprise de voir à quel point Davenport est peu connue (y compris de moi-même) : elle est pourtant après les intouchables Navratilova (167), Evert (157) et Graf (107), celle qui a remporté le plus de titres WTA (55). Plus même que Seles (53). J’aurais jamais cru.

  5. Nath 25 décembre 2011 at 12:03

    Ce site est réglé comme une horloge ! Je vais regarder le plus de vidéos possibles avant de lire l’article. Ça me fera un peu de suspense pour la plupart des matches, vu que ma connaissance des palmarès féminins n’est pas très pointue.
    Après, j’essaierai d’en ajouter deux ou trois des années 2000.

    Joyeux noël à tous et vivement l’Open d’Australie, mon préféré !

  6. May 25 décembre 2011 at 12:20

    Ce n’est pas férié chez les 15lovers, belle rétrospective de tennis avec cette belle brochette de championnes et bonnes fêtes à tous les « serial-tennislovers » qui sévissent dans l’coin.

    L’open d’Australie c’est le GC le plus ouvert, symbole d’une nouvelle année tennistique qui redémarre… enfin.

  7. Jeanne 25 décembre 2011 at 12:26

    J’ai particulièrement aimé la bagarre de chiennes enragées entre Seles et Graf (RG 92) que je viens de visionner. La balle va un peu moins vite que maintenant, mais les échanges sont essoufflants. Le son du coup droit de Graf est superbe, son déplacement, ses petits sauts de replacement, ses saucissons de revers. En face, une mégère hurlante qui prend très tôt, croise, une rage incroyable imprime une cadence infernale et veut la victoire.
    Beaucoup d’orgueil jusqu’au bout (les salutations polies mais pas chaleureuses)

  8. Clément 25 décembre 2011 at 13:10

    Pas de repos pour les braves décidément, très chouette article qui a lui seul double la quantité de tennis féminin sur 15LT cette année, ce qui n’est pas peu dire.
    J’espère que l’auteur a eu le temps de savourer une coupe de champagne entre deux paragraphes, quand même !

    Un joyeux Noël à tous, j’espère que Papa Noël vous a gâté, et merci aux administrateurs et à tous les contributeurs qui eux nous gâtent régulièrement en faisant de 15LT ce qu’il est : un excellent site !

    P.S. : où est-ce qu’on est censé poster nos équipes pour la CC et P&T ? Nouvel article mis à dispo d’ici le 31 ou bien on se contente des anciens ?

    • Nath 25 décembre 2011 at 13:28

      Oui pour la CC : sur l’ancien avant le 31.
      Pour P&T : il vaut mieux attendre le règlement définitif, pas de dates limites a priori, sauf si Antoine change d’avis, mais je pense qu’il aurait déjà prévenu vu le peu de temps qu’il reste.

      • Antoine 25 décembre 2011 at 15:18

        Pas de changement, il n’y aura pas de date limite. Je vais poster le règlement définitif sous peu, en début de semaine, selon les disponibilités du redac’chef..

      • MarieJo 25 décembre 2011 at 17:32

        le rédac chef et son adjointe sont dispos en début de semaine, no problemo ;)

  9. Antoine 25 décembre 2011 at 15:16

    Comme j’ai un peu la flemme aujourd’hui, je me contenterai de remettre ici un commentaire que j’avais posté il y a une semaine. Il a bien davantage sa place ici, après cet excellent article…

    Qui est la GOAT ?

    Une question aussi complexe que chez les hommes…

    Disons qu’il y a au moins cinq candidates putatives ou possibles : Margareth Smith-Court, Steffi Graf, Helen Wills Moody, Chris Evert et Martina Navratlilova..qui se détachent d’assez loin sur les autres sur le critère du nombre de GC gagnés en simple. L’ordre que je viens de donner est d’ailleurs décroissant: de 24 pour Smith à 18 pour Evert et Navratilova. Graf est à 22 et Moody à 19…

    La plus titrées des suivantes est Serena Williams (13), puis Billie Jean King (12); après on tombe à 9 avec Maureen Connoly et Monica Seles..

    Smith-Court et Graf ont réussi chacune à faire un grand chelem, en 70 pour Smith, en 88 pour Graf..Smith-court n’est pas la première à l’avoir réalisé: Maureen Conally l’avait fait pour la première fois chez les dames en 53 et était passée pro après. Elle est une candidate crédible pour faire partie du lot des cinq GOAT putatives..Alice Marble aussi, de même que la divine Suzanne Lenglen..

    Margareth Smith Court est donc en tête en ce qui concerne le nombre de titres du GC mais on a tendance à déprécier ses performances au motif qu’une bonne partie de ces GC a été acquise avant le début de l’ère Open. L’argument me parait beaucoup moins fondé que chez les hommes car il y avait encore moins de pro chez ces dames que chez les hommes avant 68..

    L’argument fort en faveur de Margareth Smith-Court est le nombre de GC gagnés toutes catégories confondues (simple, double, double mixte) ou elle atteint le record faramineux de 62 titres. Mais Navratilova n’est pas loin avec 59 titres et elles sont très loin devant les autres puisque la troisième, Billie Jean King en a 39..Helen Wills Moody 31, Steffi Graf 23 (un seul titre en dehors de ses 22 titres en simple), Evert 21…

    Navratilova est la joueuse qui a remporté le plus de tournois en simple: 167, devant Evert 154, Graf 107, Smith Court 92..Elle détient également le record du plus grand nombre de matchs de simple joués (1661) et gagnés (1442), dans les deux cas devant Evert (1448 et 1304). Navratilova est également la joueuse qui, dans la période moderne, a perdu le moins de matchs de simple en une saison: 1 seul en 83 pour 86 victoires. Dans la période plus ancienne, Suzanne Lenglen, Helen Wills Moody et Alice Marble ont connu une ou plusieurs saisons sans défaites, mais avec moins de matchs gagnés..

    Navratilova a également gagné 74 matchs en simple consécutivement en 1984. C’est la 5ème plus longue série après celles de Suzanne Lenglen (182 entre 1921 et 1926), Helen Wills Moody (158 entre 1926 et 1933), Suzanne Lenglen à nouveau (116 entre 1919 et 1921) et Alice Marble (111 entre 1938 et 1940, avant de passer pro…). Après Navratilova, arrive Graf (66 en 1990) et de nouveau Navratilova (en 1985-87)..

    J’ai personnellement tendance à considérer que Martina Navratilova, comme Pancho Gonzalez chez les hommes, est la plus grande joueuse de tennis que l’on ait vu à ce jour mais cela n’engage que moi..

  10. Alexis 25 décembre 2011 at 16:05

    Joyeux Noël à toutes et tous et bravo pour le niveau d’anthologie qu’a atteint le site ces derniers temps!

  11. Arno (sauvons l'Odyssée!!!) 25 décembre 2011 at 18:20

    Article extrêmement intéressant. En plus, il montre bien que pour voir du beau tennis chez les filles, il faut remonter bien loin, mis à part pour Justine et Amélie…

    Et quel plaisir, à chaque fois, de voir jouer Hingis!! Un beau jeu joué par une belle fille avec un sacré caractère. Elle a l’air assagie et heureuse dans ses dernières interviews, c’est cool, je l’ai toujours considérée plus comme une incomprise que comme une vraie peste.

    Sur la question de la Goat, pour moi c’est Graf. Elle a dominé (et de quelle manière!) un circuit beaucoup plus exigeant physiquement que Navratilova. Et de manière beaucoup plus subjective, quelle élégance! Quelle classe! Et quelles jambes…

    Joyeux
    NOËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËËL!!!

    • Jeanne 25 décembre 2011 at 19:00

      Hingis n’était à mon sens pas une vraie peste. Mais :

      1) une enfant précoce consciente de ses dons et plutôt maligne, surcouvée par une maman gendarmette ambitieuse. Contrairement aux joueuses filles à papas tyranniques/névrosés (cas statistiquement plus fréquent sur le circuit ?)

      2) Elle n’a pas mesuré l’immense cote d’amour de Graf à Paris qui était aussi adulée semble-t-il que Federer depuis 2005, voire plus encore. Public inégalement nuancé dans ses expressions ou ses émois et donc capable d’user de sa force plurielle et anonyme pour conspuer impunément.

      3) Elle semblait traverser ce processus ado de léger irrespect/rébellion face à une légende érigée en madone intangible, mais constitutif d’une cheminement vers une maturation. Une championne indispensable.

      De tout ce que j’ai observé a posteriori, son tennis était une merveille d’équilibre, d’oeil, d’astuce géométrique et rythmique.

      Il est dommage que la toute-puissance (le règne des kilowatts grossiers) ait fini par la mettre sur le banc. Elle avait ce quelque chose, qui à l’âge de 11 ou 12 et même avant, lui permettait de battre des filles de 16-18, de les mystifier.

    • Coach Kevinovitch 26 décembre 2011 at 17:01

      Je suis heureux de voir qu’il y a des admirateurs de Martina II.

      C’était loin d’être une peste, bien au contraire. Elle était convaincu de son talent à raison (au passage, c’est ce qu’il manque à Murray pour gagner des GC), elle avait un joli caractère qui la rend(ait) très charmante comme personne.

      Il y a eu une grande méprise envers sa personne en France due au fait que tout le monde avait oublié que si on avait devant nous une joueuse accomplie, elle était une adolescente qu’on voyait presque grandir devant nous et devant qui plus de clémence aurait dû être accordé.

      De plus, l’épisode de Roland-Garros 1999 est la démonstration de la grande stupidité du public de RG. D’accord, elle n’avait pas le droit de dépasser le filet et aller dans la partie adverse, cela se sanctionne dans les règles et ceci devait s’arrêter là. Seulement à RG, le public siffle dès qu’un joueur demande la moindre vérification: STUPIDITÉ numéro 1.

      Le service à la cuillère? C’était une forme de désespoir très facile à percevoir que j’avais compris même à mon très jeune âge. Cela montrait qu’elle était à bout et comme le public de Roland-Garros était amoureux de Steffi, il s’est à siffler, un acte de débilité profonde tellement hors de propos.

      Une certaine franche du public français plutôt bas du front n’aime pas ceux qui sortent du lot, il s’agit de la même jalousie que peut subir l’ »intello » d’une classe par exemple. Hingis incarnait ce personnage mais sans complexe avec confiance et un soupçon de vanité mal exprimé parfois (mais c’était dû à son âge!!) donc cultivait sa différence ce que ce public n’aime pas et donc qu’il faut séduire en montrant qu’on est comme lui via une certaine modestie(Evert), discrétion (Steffi), drôlerie (Djoko) ou en parlant français (Roger). Martina II ne savait pas le faire car elle était une ado tout simplement.

  12. Ulysse 25 décembre 2011 at 22:18

    Je vous souhaite un joyeux Noel.

    Je poste sur cet article excellent au point d’arriver à réveiller chez moi un vieil intérêt pour la WTA, ce lien hors sujet mais qui me paraît intéressant.
    http://www.sports.fr/cmc/tennis/201151/rafael-nadal-veut-modifier-le-classement-atp_429243.html

    • Nath 25 décembre 2011 at 23:34

      Ulysse, je trouve ton post… court. Ben alors, t’en pense quoi de l’idée de Nadal ? Qui revient régulièrement ceci dit.

      « Soucieux de la protection des joueurs, Rafael Nadal s’est positionné » [...] « Mais Roger Federer, président du Conseil, ne soutient pas cette démarche. »
      Je ne sais pas si c’est volontaire de la part du journaliste, mais cet enchainement peut donner l’impression que Federer n’est pas « soucieux de la protection des joueurs »

      Ensuite et sur la forme des propos de Rafa dont je dispose ( :? ), donner l’exemple de JMDP après avoir dit que ce ne serait pas seulement favorable aux meilleurs me semble un peu maladroit, même si je peux le comprendre parce qu’il faut donner un exemple compréhensible de tous.

      Enfin, sur le fond, j’ai déjà réagit à ça quand je l’ai lu (en moins développé ou en espagnol) en novembre ou décembre de l’an dernier. Il est suffisamment difficile pour les jeunes de percer, avec les Schuettler, Clément et autres Gicquel qui trainent dans les tableaux des gros challengers et qui ont une certaine régularité au cours de la saison et forment du coup une espèce de bouchon aux portes du top 70-100, pour ne pas leur ajouter des batons supplémentaires dans les roues.
      Je vois deux cas possibles de dégringolades rapides au classement à cause d’une blessure : la longue blessure (le classement protégé est là pour y pallier et suffit pour peu que joueur soit au niveau, le seuil de la période d’inactivité nécessaire pour son établissement pourrait cependant être revu légèrement à la baisse), et la blessure qui intervient un peu moins d’un an après une période d’au plus deux mois de performances inhabituelles pour lui. dans ce deuxième cas, je ne vois aucune raison de le favoriser en lui faisant garder ses points pendant encore un an de plus : il n’avait qu’à être régulier. Bref je suis archi-contre.

  13. MarieJo 25 décembre 2011 at 23:29
    • Nath 25 décembre 2011 at 23:35

      MarieJo, il ne pointe sur rien ton lien je crois ?

    • Jeanne 25 décembre 2011 at 23:38

      Parce que dans le href il n’y a que le http:// le bit.ly/s4wRYU étant rejeté plus loin.

    • Jeanne 25 décembre 2011 at 23:39

      Cela dit MarieJo attention à l’égo du nain vert :wink:

    • MarieJo 25 décembre 2011 at 23:57

      voilà jeanne :)

    • Jeanne 25 décembre 2011 at 23:59

      10/10

      • William 26 décembre 2011 at 00:08

        Quel est ce nouvel avatar Jeanne ? On dirait Sophie Fatale dans Kill Bill.

      • Jeanne 26 décembre 2011 at 00:10

        Si je te dis « We are of peace. Always » ?

      • William 26 décembre 2011 at 00:14

        Après recherches ok, mais non je ne connaissais pas.

    • Nath 26 décembre 2011 at 00:34

      Oui, j’aurais pu copier le texte… Suis fatiguée. Sinon j’aime bien la 16 :)

  14. William 26 décembre 2011 at 00:07

    Merci pour ces vidéos. Seles est juste insupportable. J’adore Hingis, quelle douceur ! Et Graff, la classe ! Je ne connaissais pas Miss Bueno mais les vidéos prouvent qu’elle avait un sacré toucher de balle, comme tous les joueurs à l’époque d’ailleurs.

    • Jeanne 26 décembre 2011 at 00:58

      Seles la génitrice de toutes les cogneuses hurleuses. Un jeu stéréotypé mais très efficace en plus d’être réplicable ad infinitum (floridium). Caricature : Bartoli

    • Coach Kevinovitch 26 décembre 2011 at 17:04

      Seles, la consécration de Bolletierri. On le pensait formateur d’étoiles filantes puis Seles offre le premier GC de l’académie, ce qu’Agassi n’avait pas su faire.

      Joyeux Nowel!

    • Guillaume 27 décembre 2011 at 10:32

      « comme tous les joueurs à l’époque d’ailleurs »… Hum il faut se méfier de la tentation à voir le passé plus beau qu’il n’est. Même à l’époque des raquettes en bois il y avait de sacrés specimens de gros bourrins.

  15. Nath 26 décembre 2011 at 17:37

    J’ai regardé une bonne partie des matches proposés dans un ordre aléatoire : en commençant par Venus / Davenport à Wimby, je suis passée à Evert / Navratilova à RG ! Après le choc dû au fait que dans ce dernier match on a le temps de compter les poils de la balle quand elle passe du côté de la caméra, ben je me dis que j’aurais pu sans problème apprécier le tennis féminin à cette époque. Par contre, je me demande si Fed ne s’est pas inspiré du retour de revers de Martina… Tiens, en parlant de Martina(s), j’aurais bien aimé voir Hingis à cette époque.
    Davenport était effectivement très forte sur surface rapide, mais attirait peu les foules, hormis les patriotes américains bien sûr. La faute entre autre à un physique, heu, pas très féminin. Je l’ai très peu connue. Je crois avoir moins lu son nom sur les forums que celui de Mandlikova, et pourtant elle a été nettement plus dominatrice…
    Ce qui me frappe en regardant le Mandlikova / Navratilova de l’USO, c’est la difficulté apparente à faire avancer la balle en revers à une main (en la gardant de surcroit dans le court), un revers gagnant à une main à cette époque ressemble à un exploit pour moi… d’où une certaine nécessité de monter au filet. Sinon, ne me demandez pas pourquoi mais ce match me fait penser à une partie d’échecs.
    Henin vs Mauresmo, c’est simplement ce que j’attends du tennis féminin, sauf le coup droit de Mauresmo qui peut avantageusement être remplacé par celui de Kuznetsova, Ivanovic version 2007-2008 ou encore Kvitova, voire Goerges. J’étais tombée par hasard sur leur finale d’Eastbourne dans un supermarché, j’avais eu beaucoup de mal à partir.
    Je ne suis pas trop adepte des cures de youtube, j’avais donc très peu (re)vu du tennis (surtout féminin) des années 90, ça fait plaisir de voir Graf avec un peu de recul : quel que soit le moment du match, elle reste pro : on la voit clairement concernée (à comparer avec Serena par moment), concentrée, combative. Je n’étais pas spécialement fan et ne le suis toujours pas, mais elle reste une candidate GOAT. Dommage que la qualité de l’image de son match contre Seles soit médiocre (tiens, Maylin aux commentaires il me semble).
    Quant au Pierce – Hingis, qui oppose les deux joueuses qui me plaisaient le moins à l’époque (ce qui a changé tardivement pour la Suissesse), j’ai même du mal avec les highlights : le jeu de Pierce pourrissait (de mon point de vue) tous les matches auxquels elle participait.

    Enfin, merci pour les infos sur Maria Esther Bueno… Mais quand même, ce bruit de casserole des applaudissements dans la vidéo de la finale de Wimby 59 ! Ah, les vieilles vidéos !

    • Guillaume 27 décembre 2011 at 10:43

      Plus encore qu’un physique « pas très féminin », ce qui somme toute est assez courant chez les joueuses de tennis, Davenport avait une gestuelle vraiment pas élégante, voûtée, dégingandée, maladroite. Maintenant que j’y pense, sa façon de se mouvoir m’évoque Juan Martin Del Potro. C’est dire. A côté de ça, c’est une personne charmante, très accessible, et je crois que les gens étaient sincèrement contents de la revoir durant le tournoi des légendes de Roland.

    • Antoine 27 décembre 2011 at 11:19

      je m’associe à cette remarque de Guillaume pour dénoncer cette appréciation sexiste de Nath ! Davenport n’aurait pas un physique féminin ? Ah bon, elle aurait donc un physique masculin alors ? C’est peut être une transexuelle comme Renée Richards, c’est cela ?

      Tiens à propos d’une joueuse transexuelle, l »Equipe », la semaine dernière a pondu un article intitulé: « cette transexuelle qui achète des wild cards »..Une joueuse transexuelle brésilienne de 40 ans dont le niveau de tennis ne dépasserait pas 15/2 mais disposant de moyens financiers importants s’est mis en tête d’être classée en tant que pro à la WTA. Pour le devenir, il faut obtenir au moins trois points dans trois tournois différentes. cette joueuse dont j’ai oublié le nom a proposé à trois tournois (dont si je me souviens bien Rosario) de les sponsoriser de façon assez conséquente (il s’agit de petits tournois) en échange d’une wild card. Trois d’entre eux ont accepeté le deal qui ne contrevient parait il à aucune règle de la WTA. Moyennant quoi, elle a pu disputer un match de premier tour dans chacun de ces tournois ou elle a pris 6-0 6-0 à chaque fois, mais remporté ainsi un point WTA. Comme le troisième vient de se disputer, elle vient donc avec ses trois points de faire son entrée à la WTA au 1208ème rang mondial ou quelque chose comme cela…

      Désormais, elle peut demander à participer à plein de tournois pro, au moins au niveau de leurs tournois qualificatifs. Une carrière à la Filenkov s’ouvre peut être à elle…

    • Jeanne 27 décembre 2011 at 11:42
      • Jeanne 27 décembre 2011 at 11:58

        Je suis effarée, cette chilien(ne) se déplace moins bien que Pierce. Je ne croyais pas cela possible !

    • Jeanne 27 décembre 2011 at 11:56

      Antoine, tu dois avoir la réponse : si Filenkov quittait l’ATP pour la WTA, menacerait-il le règne de Wozniacki ? Et réciproquement, si Wozniacki quittait la WTA pour l’ATP où se situerait-elle ? Battrait-elle Thomas Muster ? Renee Richard avait semble-t-il menacé l’immense Chris Evert lors d’une finale en 1979…

      • Antoine 27 décembre 2011 at 12:50

        Renée Richards avait été en finale du double dames à Forest Hills en 1977. Elle avait perdu et parmi les deux gagnantes figurait Navratilova que Richards a ensuite entrâiné durant deux ans..En simple, elle a gagné un petit tournoi future et est allé deux fois en finale d’un trounoi plus important, notamment un ou elle a perdu en finale en février 79 contre Chris Evert après lui avoir pris un set. Juste après, elle a atteint son meilleur classement: 20ème..

        Plus d’infos ici:

        http://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9e_Richards

        Difficile de répondre aux autres questions… Filenkov étant dans les 1500èmes ou quelque chose comme cela, je pense qu’il pourrait peut être rentrer dans le top 100 à la WTA, voire mieux. Quand à Wozniacki, elle ne serait certainement pas dans le top 100 à l’ATP…

      • Jeanne 27 décembre 2011 at 12:59

        Oui on est dans la pure spéculation spatiale d’intersaison. Pour la position de la Woz, je la vois bien en dessous de la 100ème. A mon avis Muster la domine sur terre battue.

        Mais les différences sont en train de se gommer un peu.

        La vitesse moyenne de la balle de Kvitova (coups de fond de court) serait de 75 mph, c’est-à-dire plus que celle de Nadal ou même Djokovic (à confirmer pour ce dernier).

        Elle est au moins de 5 mph au-dessus des Sharapowiwi. Soderling et Del Potro, eux, sont au-dessus des 80 mph.

        • Jeanne 27 décembre 2011 at 13:03

          Et Söderling était à 86 mph de moyenne contre Federer à RG 2010.

          • Antoine 27 décembre 2011 at 13:29

            Ce n’est pas tellement un problème de vitesse de balle (excepté au service) mais plutôt une question de vitesse de déplacement qui handicaperait ces dames si elles jouaient contre ces messieurs, plus bien sûr la difficulté à contrôler des balles ayant beaucoup d’effets..Il y a un bail il y avait eu un match entre Navratilova et Connors ou ce dernier n’avait droit qu’à une seule balle de service et ou Martina avait droit aux couloirs de double dans le jeu pour compenser cette plus faible vitesse de déplacement. Elle n’avait pas été ridicule, mais avait quand même perdu qq chose comme 7-5 6-2 je crois…

            Et puis, il y a eu surtout ce que l’on a appelé « le match du siècle » en 73 ou devant le public le plus nombreux jamais vu et retransmis à la TV aux Etats Unis, Billie Jean King avait battu Bobby Riggs, phallocrate invétéré qui avait provoqué King en disant que les femmes étaient nulles et que même lui, à 55 piges, pouvait battre n’importe laquelle…Peu de temps avant, Riggs avait battu Smith-Court qui n’avait pas su garder ses nerfs mais King l’a remis à sa place…Un match très important dans l’histoire du tennis féminin (naissance de la WTA, exigence de rémunération accrue etc…)…

  16. Jeanne 26 décembre 2011 at 18:02

    Pierce a le tennis au plus bas QI jamais vu. L’opposition avec Hingis, qui excelle de subtilité, est pour le moins stupéfiante, presque caricaturale. Pis, MP n’a aucune mobilité : une balle qui atterrit à seulement 120 cm d’elle lui pose problème, elle a une lourdeur de piquet clopinant. Dans ces conditions, il est vraiment méritoire qu’elle ait remporté des GS.

    Sur les patriotes américains, je crois que leur idole fut très symboliquement Jennifer Capriati

  17. Antoine 27 décembre 2011 at 13:18

    J’ai commencé à regarder les vidéos en commençant par un match exceptionnel que j’avais vu à l’époque: la finale de Roland Garros 85 entre Evert et Navratilova. La vidéo est vraiment bien et je me suis trouvé porté 27 ans en arrière d’un coup. Il s’en était fallu d’un rien pour que Navratilova ne gagne puisqu’elle mène 0-40 à 5-5 au troisième pour finalement perdre 7-5 dans une ambiance de folie. A l’époque, c’était nettement mieux que chez les hommes ou c’est le chiantissime Wilander qui l’avait emporté. Comme le dit l’article, cela faisait un très long bail qu’Evert n’avait pas gagné contre elle mais à Roland Garros, elle était chez elle, sur sa meilleur surface. S’il fallait désigner la meilleure joueuse de terre battue de l’histoire, je voterai pour elle sans hésitation. Elle a fait une série de 125 (!) sur la surface. La vidéo contient quelques perles d’Evert sur son meilleur coup: le passing. Aussi bonne que Borg sur ce coup qui était aussi le meilleur du Suédois !

  18. Guillaume 27 décembre 2011 at 15:15

    Sans remonter jusqu’au duel légendaire Riggs – King, une autre ‘bataille des sexes’ a eu lieu un peu plus récemment, à l’Open d’Australie 1998. Les sœurs Williams avaient alors déclaré pouvoir battre des gars classés parmi le Top 300. Karsten Braasch, 203e à l’ATP, avait relevé le défi. Braasch était un joueur allemand gaucher, surtout bon en double. Le match Braasch vs Williams Sisters a été organisé sur un petit court du complexe de Melbourne. L’Allemand devait jouer un set contre chaque frangine. Le résultat : il a battu Serena 6/1, puis battu Venus 6/2. Et alors que les Williams avaient joué à fond, lui ne s’était pas trop foulé, se grillant même une clope entre les deux sets. Quand il a analysé le match, il a expliqué que les deux frangines n’avaient certes pas grand-chose à envier à certains gars côté puissance, mais avaient deux points faibles rédhibitoires par rapport aux hommes : le déplacement, pas assez précis, et surtout l’absence totale de maîtrise des effets. Lui, en bon gaucher, les avait abreuvé de gros lifts, et les frangines avaient rapidement perdu pied. Braasch avait alors évalué leur niveau « au-delà d’un 600e mondial ».

  19. Antoine 27 décembre 2011 at 16:29

    …Il faut quand même dire, à la décharge des deux sisters, qu’au début de 98, Serena n’était pas encore vraiment bonne (battue au 2ème tour par sa soeur à Melbourne, ne fait son apparition dans le top 20 que cette année là) et que Vénus était meilleure mais pas encore au top non plus (encore que je ne serais pas affirmatif sur ce plan). Mais les handicaps majeurs sont bien ceux que je décrivais aussi: abscence de contrôle lorsqu’une balle avec beaucoup d’effet leur arrive dessus, et vitesse de déplacement très inférieure..Mais il serait amusant de voir ce que cela donnerait si l’opposant masculin ne pouvait jouer que dans la seule moitié du court d’ou part le service… Aujourd’hui Serena a un service potable pour un homme, d’un niveau assez comparable à celui de beaucoup de joueurs du top 100. Nadal ne sert pas mieux qu’elle sur surface rapide à mon avis.

  20. Jeanne 27 décembre 2011 at 16:50

    lui ne s’était pas trop foulé, se grillant même une clope entre les deux sets !: le salaud ! mdr ! Bon ok, on ne leur opposera pas Nadal sur la terre battue de Cordoue…

    C’est également vrai que les joueuses à effet sont plutôt rares sur le circuit. Parmi les lifteuses je vois surtout Schiavone et Kuznetsova et pas beaucoup d’autres. Elles sont plus nombreuses à slicer quand même (cf déjà Graf)

    Sinon Antoine, non, le service est le coup où les femmes sont encore très loin des hommes. Même Serena est très loin de Nadal, même sur dur. Il y a au moins 5 à 10 mph d’écart sans parler des effets.

    Le déplacement : le gros problème, c’est qu’à la WTA on peut être numéro 1 mondiale avec un mauvais déplacement (Serena, Seles) ou gagner des GC (ma souffre-douleur actuelle Pierce qui m’a choquée depuis que j’ai vu la vidéo). Ce cas de figure serait impossible actuellement à l’ATP où les 4 meilleurs sont des virtuoses dans leur positionnement.

    Graf avait un très bon déplacement, tout comme une Hénin ou une Hingis. Woz est pas mal, de même que Jankovic. Ce qui manque actuellement c’est une joueuse qui se déplace très bien et est en plus une excellente shotmaker. J’espère que Kvitova pourra joindre les deux, car pour la qualité de frappe, c’est déjà la toute meilleure. Azarenka je n’ai pas assez regardé pour me faire une idée, ses piou-piou me tuent.

    Les stats d’Evert sur terre sont hallucinantes : meilleures que celles de Nadal et de Borg. Était-elle adulée à Roland ? Ou tout le monde pionçait à fond ?

    • Antoine 27 décembre 2011 at 17:29

      Je ne dis pas que le service des femmes se rapproche de celui des hommes, je dis que celui de celle qui sert le mieux, Sérena, est celui d’un homme qui sert moyennement, comme Nadal sur dur par exemple. Quand au déplacement, je ne dis pas qu’elles se dépalcent mal; il y en a qui se déplacent très bien et la différence n’est pas là, je dis simplement qu’elles se déplacent plus lentement, essentiellement parce qu’étant moins puissantes, elles mettent plus de temps pour changer de direction et repartir..

      Sinon, les stats d’Evert sur terre battue sont effectivement hallucinantes: une série de six ans sans une défaite par exemple. A Roland Garros, elle était respectée, mais pas vraiment adulée, sauf à la fin ou elle n’était plus favorite. Mais quand elle gagnait 6-2 6-1 on s’ennuyait ferme..Même hors terre battue, ses stats sont incroyables: plus de 90% de victoires au total, très loin de Borg par exemple et sur ses 150 défaites (environ), un tiers sont dues à Navratilova…

    • Jeanne 27 décembre 2011 at 17:41

      Il me semble que la différence Evert/Navratilova, c’est que cette dernière a eu une carrière beaucoup plus longue que celle d’Evert.

      Et c’est aussi dans ce surcroît de longévité qu’elle a pu battre certains des records d’Evert. J’ai lu quelque part qu’elle tenait à ne pas partir en retraite avant de dépasser Evert sur tous les plans possibles. J’en déduis qu’elle était plus folle de tennis qu’Evert qui s’est rangée plus vite. Et son type de jeu était également moins usant…

      Et elle n’a pu battre les 90% de victoires d’Evert, qui enterre effectivement les hommes (Borg 82,6 et Nadal 82,3 sont les deux premiers)

      • Antoine 27 décembre 2011 at 17:57

        En fait, je pense qu’hors terre battue, Navratilova était nettement plus forte qu’Evert et il y a quelques arguments pour faire d’elle la GOAT (Cf. mon post plus haut)…

        • Jeanne 27 décembre 2011 at 18:10

          Le point clé c’est Wimbledon. C’est vraiment là que Martina était plus forte qu’Evert, mais Evert était meilleure à Roland. Sur l’US Open, Evert était très forte (19 quarts disputés – Martina ayant disputé 20 quarts à Wimbledon).

          Evert c’est 299 victoires en GC pour 38 défaites, Martina c’est 306 pour 49. Tout ça est très proche… Pour résumer je dirais qu’Evert a eu une carrière un peu plus courte et plus dense (plus précoce aussi) que Navratilova, mais que cette dernière a mieux su traverser les ères.

  21. Antoine 27 décembre 2011 at 17:01
    • Jeanne 27 décembre 2011 at 17:45

      Furibard ! L’autre se paie complètement sa tête, on sent le match complètement dingue. Pauvre Ivan ! J’essaie d’imaginer un Arno qui posterait pour commenter ce truc.
      Où étais-tu, que faisais-tu pendant ce match ? J’imagine que tu gardes précieusement cette relique chez toi.

      • Antoine 27 décembre 2011 at 18:07

        En fait, à l’époque je n’ai vu que la moitié du match parce que je pensais que Lendl allait l’écraser comme un ver de terre mais j’ai suivi avec jubilation toute la fin du match. L’ambiance était incroyable, le central avait totalement pris fait et cause pour Chang et Lendl s’est partiquement fait huer. Un vrai bonheur !

        Ce match a quasiment tué Ivan qui n’a plus rien gagné ensuite mis à part à Melbourne six mois plus tard pour cause d’abandon d’Edberg en finale qui l’aurait certainement battu dans le cas contraire..

        C’est vrai que quand on se fait ridiculiser à ce point alors que l’on est numéro un mondial, normalement on n’a plus qu’à rentrer dans sa chambre d’hotel et se pendre !…

      • Jeanne 27 décembre 2011 at 18:54

        Quelle fin tragique que celle de l’immense Ivan « qualis artifex pereo » Lendl. Blague à part, Chang n’avait pas un jeu superbe ou alors il le cache extraordinairement bien, j’ai l’impression d’un Arantxa masculin (surprise c’est la même année).

        A choisir et refaire l’histoire, une victoire de Lendl suivie d’une défaite cinglante en finale face à Stefan Edberg m’auraient semblé de meilleur aloi. J’ai du mal à comprendre les desseins des dieux du tennis : Platon aurait été effondré du résultat, j’en suis bien certaine.

        • Antoine 27 décembre 2011 at 22:16

          Les dieux ont été cléments à l’égard d’Ivan: ils lui ont épargné une nouvelle défaite en finale d’un GC, lui qui détenait déjà-et détient toujours- le record du nombre de finales perdues..

          A côté de lui, Chang est un réel génie du jeu..le maître à penser de Gilou, c’est tout dire…

        • Jeanne 27 décembre 2011 at 23:17

          Une défaite en finale face à un somptueux Edberg eût été moins traumatisante que face à un Chang railleur et déicide. Chang a un matériel génétique de sparadrap supergluant mixé d’un peu de phasme anorexique dévôt, ça me rend rêveuse/horrifiée.

        • Bapt 28 décembre 2011 at 11:00

          Une défaite de Lendl contre Edberg en finale ? Il n’y était pas encore le Ivan puisqu’il a perdu en huitième… 
          Si par hasard il avait pu y traîner ses guêtres, il n’est pas sûr du tout qu’il y ait perdu.
          Si Edberg a perdu contre un type qui avait juste des gambettes et un gros culot (et la foi aussi c’est vrai), je n’imagine pas trop qu’il ait pu battre le riant Ivan qui, lors de son match contre Chang, a surtout craqué psychologiquement. Il me semble d’ailleurs en finale qu’Edberg était bien usé physiquement, notamment contre son match contre Becker en demi qui avait été fort long.

          Tu imagines une nouvelle défaite en finale de Lendl pour ton plus grand plaisir Antoine… mais une quatrième victoire de Lendl aurait quand même bien douloureuse non ?

          Pour finir sur ce huitième que j’ai suivi de mes yeux au retour du lycée, et bien je peux dire que la plupart des gens étaient à la fois contents et/ou stupéfaits de cette défaite inattendue de « l’ogre » contre « le petit poucet » (j’ai vu ces expressions à l’époque).
          Le « hic » c’est que Chang avait un jeu assez pauvre à l’époque, fondé surtout sur la vitesse, le courage, un certain sens tactique et… la foi. Sa bigoterie était franchement ridicule… 
          Il est toutefois devenu un joueur bien plus complet par la suite et c’est un peu triste qu’il n’est décroché que ce titre en grand chelem alors qu’il était sans doute bien meilleur par la suite… 

  22. Jeanne 27 décembre 2011 at 17:55

    Sur l’histoire de la moindre puissance de femmes qui serait aussi responsable de leur moins bon déplacement, il y a des exceptions. En sautant de liens en liens je suis tombée sur le cas d’Arantxa Sanchez-Vicario. Cette fille était hallucinante, ou alors les vidéos sont truquées. Elle ramène tous les pains de ses adversaires, Seles, Graf, Pierce qui s’acharnent à viser dans les coins. Regarde la finale RG 89…

    Elle se déplace mieux que Ferrer ou Nadal sur terre battue, ce que je ne pensais pas possible. Les autres aspects de son jeu sont beaucoup moins excitants, avec une tendance suspecte à moonballer (des vraies moonballs, très lentes, très hautes, très longues). Le vrai pou c’était elle, de loin !

    • Antoine 27 décembre 2011 at 18:00

      Pas faux ! Une vraie peste impossible à déborder !

  23. Le concombre masqué 27 décembre 2011 at 17:58

    Hello.

    Davenport est une tortue.
    Pas juste une métaphore pour dire qu’elle se déplace lentement, je veux dire : son cou, sa gestuelle, sa lenteur, son gabarit, ses yeux…Sont ceux d’une tortue. 40% de son ADN est reptile.

    Concernant la question d’Antoine pour la CC :

    « ton règlement précise qu’il faut poster sa liste AVANT le 31 décembre 2011…
    J’en déduis que l’heure limite pour poster sa liste est le 30 DECEMBRE 2011 à 23h59, heure du site 15 Love…
    EST CE BIEN LE CAS ?
    Tu comprendras que je ne voudrais pas être spolié d’une victoire méritée à cause d’une méprise..
    Meilleures salutations.. »

    Tout juste.

    Je me suis bêtement dit que de toutes façons, le 31 au soir les gens avaient autre chose à foutre, et j’avais pas envie d’inscrire une heure précise non plus.

    Donc avis à la populasse : balancez vos listes vendredi soir au plus tard!

    ciao.

    • Antoine 27 décembre 2011 at 18:02

      Merci. J’espère que tu as également mis cela sur le fil de la Cucumber Contest…

  24. Le concombre masqué 27 décembre 2011 at 18:05

    Et j’en profite pour passer un petit message de rappel à ceusses qui veulent remplacer Soderling par uyn autre joueur dnas leur liste, le délai c’est bien évidemment Vendredi soir minuit aussi.

    • MarieJo 27 décembre 2011 at 19:43

      salut, dès que tu fais ton tableau, envoie le fichier je le mettrai en bas de l’article CC pour la récap ;)

  25. Nath 27 décembre 2011 at 19:26

    Fish (ainsi que Del Potro) semble parti pour jouer en Europe en février, et non aux USA… en commençant par Marseille.
    Quant à Simon, il choisit lui aussi de s’exiler à Buenos Aires.
    Cette semaine-là, les top 20 se répartissent de la sorte :
    Isner, Roddick et Monfils à Memphis
    Berdych, Tsonga, JMDP, Fish et Gasquet à l’Open 13
    Ferrer, Almagro, Simon et Wawrinka à BA
    Pas terrible Memphis par rapport à Marseille.

  26. Antoine 27 décembre 2011 at 22:44

    je viens de continuer à voir les vidéos et particulièrement ce match entre Steffi Graf et Monica Sélès, finalement gagné par cette dernière..Il y a bien sûr une classe d’écart entre les deux, Graf étant peut être-et même sans doute- la GOAT, mais sur ce match Selès joue aussi bien qu’elle savait le faire, et finit donc par gagner…Enfin, son jeu est d’une pauvreté insigne, et elle crie tout le temps, ce qui est insupportable, mais elle gagne ce match 10-8 au 3ème contre Graf : donc bravo à elle: il n’y en a pas beaucoup qui l’ont fait..Le tort de Graf est de ne pas être monté davantage, une erreur que n’aurait pas faite Navratilova, c’est sûr..Tout cela était en tout cas d’une qualité autrement meilleure que ce que nous propose la WTA depuis le départ de Justine…D’ailleurs, depuis cette date funeste, je ne regarde quasiment plus rien côté dames..A la WTA, on est en plein syndrome corrétjien, nouveau capitaine de Coupe Davis en Espagne, les pauvres…la relève n’est pas prêt d’arriver…Corretja, rien que ce nom suffisait à faire fuir le public à Roland Garros: on aurait du, non pas lui verser un prize money, mais lui demander de rembourser les pertes économiques dues à sa présence….

    Je suis surtout frappé de la ressemblance entre le jeu de Graf et celui de Federer et pas simplement à propos du coup droit mais de l’ensemble: la tactique, le déplacement, le revers. Elle était vraiment excellente Graf..En face, c’est de la triste besogne qui marche un temps, quelques années. Plus, ce n’aurait de toute façon pas été possible vu qu’elle n’avait aucune allonge avec ses coups débiles à deux mains..Une Espagnole comme Sanchez qui jouerait tout à deux mains, voilà ce qu’était Selès….

    • Jeanne 27 décembre 2011 at 23:07

      Pas d’accord sur tout. Seles est la maman cachée de Marion Bartoli, ce que tu ne fais pas assez apparaître dans ton texte.

      Je veux dire que c’est un prototype d’une machine à frapper ambidextre qui s’est répliqué et a finalement envahi la WTA.

      Sanchez est une proto-pou, Seles une proto-Bartoli. Presque rien à voir. Son jeu apparaît comme vraiment moche mais ultra-efficace et tout le temps agressif. Pour la première fois, quelqu’un agressait Graf du fond du court. Sanchez présentait plutôt un mur à Graf. Seles au contraire prenait tôt, faisait courir, imposait une cadence infernale. Je ne vois pas trop l’analogie à vrai dire.

      Sur la ressemblance Federer/Graf, oui, sauf que Graf ne frappait que très rarement son revers, préférant tout le temps couper des rondelles avec une persistance très louable.

      Seles commençait à dominer Graf sur toutes les surfaces sauf le gazon. Je ne suis pas certain qu’elle aurait pu durer autant que Graf mais il y avait 4 ans d’écart, soit suffisamment pour que la rivalité se poursuive encore des années. Le coup de couteau a privé le tennis des 90′ de quelques autres bagarres de ce type.

      • Antoine 27 décembre 2011 at 23:30

        Une proto-Bartoli: excellent ! je n’y avais pas pensé, mais si, bien sûr !

  27. Jérôme 27 décembre 2011 at 23:30

    Je me disais bien qu’il y avait un lien entre apprécier Steffi et aimer Roger. Encore que ça mérite réflexion parce que l’obsession de Graf pour les revers slicés était quand même assez barbante. Autant à ses débuts Steffi alternait assez souvent revers légèrement liftés avec revers slicés, autant très rapidement elle n’a quasiment plus frappés ses revers que slicés.

    C’est quand même un gros défaut.

    Toi-même Antoine, tu pourrais trouver quelques similitudes entre le jeu de Steffi et celui de Lendl : un grand coup droit, un revers faiblard, une domination physique qui a duré longtemps.

    Mais ça n’empêche que j’avais un faible pour la teutonne, sa personnalité sympathique et son nez cléopatresque.

    Sur le duo Evert-Navratilova, ceux qui n’ont pas suivi mesurent mal à quel point ce couple infernal est unique dans toute l’histoire du tennis : elles se sont affrontées au sommet pendant une douzaine d’années. Douze ans ! « Putain douze ans ! » comme aurait dit l’autre.

    Et pendant ces 12 ans, elles se sont affrontées … 80 fois (43 victoires pour Navratilova et 37 pour Evert). Je me souviens d’une interview de Mac Enroe, à la fin des années 90, où il disait que c’était proprement hallucinant et que lui-même n’aurait jamais supporté de devoir affronter 80 fois Connors ou Lendl.

    Evert-Navratilova, c’est chez les femmes le duel Borg-Mac Enroe qui se serait éternisé, avec un Mac Enroe body-buildé qui serait resté au top jusqu’à 33 ans. C’est probablement le plus grand duel de toute l’histoire du sport, toutes disciplines confondues. Les légendes Borg-Mac Enroe en sont restées à 14 duels, et Sampras-Agassi à 34.

    Je ne sais pas si Navratilova est la plus grande. Chez les hommes, en se forçant un peu, je pense qu’on pourra convenir que personne n’a dominé son sport comme a pu le faire Pancho Gonzalez (grosso modo 10 ans au sommet de 1952 à 1961 inclus malgré les ruptures et les retours, toujours capable de pousser Laver au bout d’un 5ème set de folie en 1969, à 41 ans), même Federer. Chez les femmes c’est mission impossible parce qu’elles sont 5 vraies prétendantes à avoir des palmarès de folie et des faiblesses dans leur palmarès.

    Peut-être Navratilova est-elle en tout cas la plus méritante. J’ai en revanche un doute sur Margaret Smith Court, parce que sur ses 24 titres du GC, il y a rien moins que 11 opens d’Australie. Aurait-elle à l’inverse gagné 11 Wimbledon ou 11 US Open et « seulement » 5 opens d’Australie qu’on aurait pu discuter le bout de gras (ses 24 GC contre 18 pour Navratilova par rapport au record de tournois en simple de Martina). Mais là, je trouve que Court-Smith souffre un peu du syndrome Roy Emerson.

    Je me souviens assez bien de la finale Graf-Seles à Roland Garros 1992. Le résultat était intolérable parce que la méthode Seles était intolérable. Seles était une énorme brute avec un jeu d’une pauvreté affligeante (Nadal est par comparaison un esthète, le digne rejeton de Rosewall et Mac Enroe réunis) et un mental exceptionnel.

    Quant à Martina Hingis, j’ai déjà écrit ici et j’assume parfaitement mon opinion selon laquelle c’était une petite peste insupportable au talent tout à fait exceptionnel. Ca prouve aussi que la personnalité ça compte. Cette finale de RG 1999, je m’en souviens aussi assez bien. Hingis tenait le match. Et elle a ressenti le besoin inutile de faire sa petite peste, de vouloir humilier son adversaire alors qu’elle la dominait déjà tennistiquement.
    C’est dommage. Mal élevée peut-être. Mais la responsabilité individuelle, ça compte quand même un peu. Le public a été rude avec elle ? Oui, mais elle l’avait bien cherché : qu’est-ce qui justifiait son comportement alors qu’elle tenait le match ? Elle n’avait pas besoin de se comporter ainsi pour gagner, et se comporter ainsi a fini par lui faire perdre un match imperdable. Le talent n’excuse pas tout : au contraire.

    Quant à Sanchez. Berk ! Et Berk à tous les points de vue !

    • Colin 28 décembre 2011 at 00:24

      Si ça se trouve, Federer et Nadal finiront eux aussi à 80 rencontres, quand ils termineront leurs carrières en 2020.

      • Antoine 28 décembre 2011 at 00:32

        Faudrait qu’ils augmentent sérieusement le rythme de leurs rendez vous…

    • Antoine 28 décembre 2011 at 00:30

      Je suis bien d’accord avec presque tout cela. le débat sur la Goat est plus intéressant chez ces dames que chez les hommes; disons que l’on peut sans doute plus facilement conclure car les prétendantes ont toutes terminé leur carrière tandis que chez les hommes, Federer est un prétendant sérieux dont on verra bien ou il se situe quand il aura raccroché..Je me refuse à porter un jugement sur lui tant qu’il n’aura pas fini sa carrière et je pense que l’intéressé, très clairement au fait de l’histoire du tennis comme le montre le nombre d’indications qu’il donne parfois dans ses interviews (non relevées la plupart du temps par les journalistes qui ignorent,pour la quasi totalité d’entre eux, ce qui a bien pu se passer avant 74 pour simplifier) a comme objectif ultime d’être bel et bien considéré comme le Goat de façon incontestable à ce moment là..Depuis qu’il a commencé à en parler, il a éliminé Sampras de la course, un candidat qui ne m’a jamais paru crédible vu qu’il n’a jamais été foutu de gagner sur toutes les surfaces…

      Pour la raison que tu cites, et celle que j’indiquais dans mon post plus haut, Smith Court ne peut pas être considérée comme la Goat de façon incontestable et puis, vu la faible avance qu’elle a au nombre des GC sur Graf (24 contre 22), cela ne peut pas être le critère unique de toute façon. Disons que pour moi, cela se joue probablement entre Graf et Navratilova (avec une préférence pour cette dernière en ce qui me concerne) mais si quelqu’un me dit que c’est Lenglen, Evert ou Moody, cela ne me scandalisera pas..Graf pâtit certainement de l’affaire du couteau ayant blessé Seles mais c’est bien elle qui a le tennis le plus complet, davantage que Navratilova….Certainement pas un revers faiblard, même si elle le variait insuffisamment..On ne gagne pas 22 GC avec un revers faiblard. C’est comme avec Sampras ou Federer: dire que le revers de ce dernier est faible me fait rire. Il est plus fiable que son coup droit, et quand il joue bien, il enfonce l’adversaire rien qu’avec cela comme contre la Murène à Melbourne il y a deux ans ou contre Nadal lors des deux derniers Master’s pour citer quelques exemples récents..Il faudrait d’ailleurs demander à Nadal s’il trouve que Federer a un revers faible: cela m’étonnerait beaucoup qu’il réponde positivement…même s’il préfère jouer dessus que de se prendre une claque en coup droit..

      Tout à fait d’accord sur Hingis: elle était incroyablement douée, comme Big Mac dans un autre genre…Elle me fait penser à Nastase, en moins cinglée bien sûr..

      Chez les hommes, j’ai un faible depuis longtemps pour Gonzalez mais si tu te souviens de l’article que j’avais pondu sur lui sur un autre site (et que je devrais réactualiser ici), je ne le créditais, comme beaucoup, que de 8 années consécutives comme numéro un et non 10. Difficile en effet de faire démarrer sa période de domination avant 54, date du premier « tour » qu’il remporte au moment ou Kramer « raccroche », lequel Kramer est également un candidat assez crédible au titre de Goat. Toujours est il que Gonzalez a dominé un peu plus longtemps que Laver et certainement de manière plus incontestable car Laver a toujours eu Rosewall dans les pattes..un critère de longévité qui ne peut donc pas non plus servir de critère unique pour départager les prétendants..Et puisque tu cites les 80 matchs entre Evert et Navratilova, il est sans doute bon de rappeler ici que du temps des pro d’avant l’ère Open, les types jouaient les uns contre les autres tous les soirs à certaines périodes, durant les « tours », et que Laver et Rosewall se sont ainsi affrontés à sans doute quelque chose comme 200 reprises…Il parait d’ailleurs que c’est Rosewall qui mène (de peu) dans leur H2H..

      Enfin, tout ceci ne répond pas à une autre question qui est: quel a été le joueur ou la joueuse qui, à son meilleur, jouait le mieux ? Ce n’est pas nécessairement le ou la Goat…

    • Elmar 28 décembre 2011 at 00:58

      80 matchs? C’est rien par rapport au nombre de matchs que j’ai joué contre mon frère!

      Des duels Seles-Graf qui tournent mal, il y en a eu un paquet. Et même des Sanchez-Graf. Je n’étais qu’un enfant, mais j’étais amoureux d’elle et la voir être battue par Seles m’était à la fois incompréhensible et insupportable. Et je pense que ce sentiment était partagé par pratiquement l’ensemble des (télé)spectateurs.

      Hingis était (est?) clairement une peste, elle l’a suffisamment prouvé tout au long de sa carrière. Mais pour ce qui est de son geste à Roland contre Graf, je pense qu’il ne fallait pas du tout y voir une volonté d’humilier son adversaire, mais bien la manifestation d’une émotivité trop importante: entre la possibilité d’enfin gagner Roland (après notamment un échec étrange contre Majoli), de clore un GC en carrière et, surtout, de vaincre l’icône Graf devant un public 100% acquis à la cause de son adversaire alors que, habituellement, elle était plutôt – et depuis toujours – la chouchou des spectateurs, c’était too much et elle a craqué. Pour Graf, c’était un beau moment – et d’ailleurs, à l’époque, j’étais pour elle. A posteriori, ca a quand même détruit la carrière encore pleine d’avenir à cet instant de Hingis.

      Concernant la Saint-Galloise, qui était une peste donc, il faut avoir en tête que jamais aucun champion n’a été autant pré-programmé pour gagner. Sa mère prof de tennis s’est d’abord trouvé un géniteur bon en tennis pour enfanter Martina qu’elle destina au tennis dès le berceau. Sa carrière était programmée au poil près; maman Mélanie s’est d’ailleurs débrouillée, quand il l’a fallu, pour trouver un beau-père capable de servir d’agent à Martina.

  28. Jeanne 28 décembre 2011 at 00:02

    A chacune sa décennie :

    Evert a dominé Navratilova dans les années 1970 : 25 – 11
    Navratilova a dominé Evert dans les années 1980 : 32 – 12 sans oublier que Martina a infligé deux Djonad11 à sa rivale en 83-84, un impressionnant 12-0

    Evert domine sur terre battue et dur, tandis que Navratilova domine sur gazon et moquette, mais la supériorité de Navratilova se dessine surtout à travers un 14-8 en Grand Chelem. Ces chiffres sont tous faramineux.

  29. Jeanne 28 décembre 2011 at 01:35

    5 sur l’échelle ouverte de pestitude, c’était le niveau maximal atteint par Hingis au cours de ce fameux Roland. Guère plus. Une exhumation décennale surévaluée. Faible voire insignifiant par rapport à son pic australien (Mauresmo moitié d’un homme). Ça c’était vraiment pestouille (magnitude 10).

    • Patricia 28 décembre 2011 at 13:23

      Pour ma part, je suis sur la même longueur d’onde, au milliherz près, que Coach Kevinovich concernant le match contre Graf.
      Hingis est une lycéenne de seconde au moment où elle arrive chez les grandes avec son talent phénoménal et où elle subjugue tennistiquement tout ce qui se présente dès le début. C’est une situation ingérable émotionnellement et « scéniquement » et elle s’en tire pas si mal à mes yeux, quand on considère son attitude sur le court en général. Quiconque fréquente des minettes de 16 ans et leurs réactions climatiques catastrophiques aux moindres pets de mouches venant perturber leur orbite émotionnelle ne peut qu’imaginer ce que ça a pu lui faire de voir une immense foule se soulever pour soutenir corps et âmes une « grande » contre elle…

      Elle a été d’une grande sobriété, à mon avis, parce que pour une personne normale c’était l’arrachage de couette garanti avec piétinage à la clé. Elle s’est d’ailleurs complétement amendée par la suite de toute tendance au caprice, révélant un caractère plutôt débonnaire bien loin des persistantes crises sérenesques (la mal nommée)…

      En ce qui concerne ses déclarations litigieuses (toujours à un âge précoce de sa carrière), le cas est plus gênant en effet. Mais il faut y voir une bêtise sociale tout à fait ordinaire, associée à une maladresse de gamine encore une fois. La blague aux relents homophobes envers Mauresmo qui venait de faire son coming out, je pense qu’un minimum de 90% du circuit et 95% du public (et je suis charitable) l’a faite de son côté en des termes bien moins neutres. La boulette de Martina, une gamine qui vivait dans sa bulle hyper protégée de travail permanent, sans aller à l’école, c’était de n’avoir pas intégré l’hypocrisie sociale qui consiste à vanner au bon moment devant les bonnes personnes, avec le bon costume.

      • Pat 29 décembre 2011 at 08:56

        D’accord sur tout sauf la longueur d’onde au mHz près, je dirais au millimètre près !

        • Patricia 29 décembre 2011 at 09:56

          ggnnn, la fréquence !XD Je suis en train de me ridiculiser grandement sur le plan comptable, là, avec ma boulette sur G&D!

        • Jeanne 29 décembre 2011 at 09:58

          Un écart d’un millimètre en matière de longueur d’onde c’est beaucoup, c’est encore dans le domaine des micro-ondes, donc très culinaire ou bien les masers … Pour rendre hommage à la hauteur de vue cosmique de Patricia, on dirait plutôt au picomètre près, non ? On est alors dans les sursauts gamma.

          • Pat 29 décembre 2011 at 21:23

            Je ne voulais pas manquer de respect à Patricia ! J’ai mis mm pour garder le même sous-multiple mais je crois effectivement que le pm est mieux en phase avec Patricia.
            Jeanne est une spécialiste. Le maser, c’est très années 60 comme dans le NO de cette quinzaine !

          • Jeanne 30 décembre 2011 at 00:23

            J’adore ce site. Le seul site sportif où le délire est possible autour des masers et pm sur un fil vidéo WTA ! C’est vrai que les masers ça fleure bon les âges farouches…

    • Jeanne 28 décembre 2011 at 14:01

      Comme j’étais moi-même d’accord avec le Coach, nous sommes totalement synchrones. Et un gros +10000 sur tout ton com.

    • Jeanne 28 décembre 2011 at 14:02

      Il faut aussi se rappeler Jennifer Capriati qui a connu des tourments bien pires…

  30. Jeanne 28 décembre 2011 at 10:41

    Interview poker de Becker : http://www.pokerstarsblog.fr/2011/boris-becker-repond-aux-questions-du-blo-086615.html Monfils n’est jamais très loin et la conclusion est superbe

    • Antoine 28 décembre 2011 at 11:24

      Tu as du donner des idées à Guillaume puisqu’il a repris la photo de Becker pour la coller à l’article concernant « Grandeur & Décadence »…

    • Jeanne 28 décembre 2011 at 11:26

      C’est la photo de Guillaume qui justement m’a poussée à enquêter sur Boris. Il a une tête terrible, très cinématographique, de caïd. Oui j’ai un peu peur j’avoue :wink:

  31. Guillaume 28 décembre 2011 at 12:47

    Une inspiration sympa du site Tennisrace.

    http://live-tennis.eu/rankings_under_21

    Le plus frappant c’est qu’il n’y a même qu’un seul moins de 19 ans recensé au classement.

    Dans le haut de la file, on a deux gars qui ont tout cassé en Challengers cette année et qui vont être notamment à suivre sur terre battue, c’est l’Allemand Stebe et l’Espagnol Carreno Busta. Curieux de savoir ce qu’ils valent, ces deux-là.

    Sinon, on remarque que les Australiens sont assez bien représentés. Ils ont l’air d’avoir une bonne génération qui se dégage.

    • Jeanne 28 décembre 2011 at 13:21

      On fait une odyssée spéciale -21 ? :wink:

  32. Sam 29 décembre 2011 at 10:58

    J’ai beau être pré-quadra, moi Sabatini ne m’a jamais rien fait, jamais touché. Pas que pour des raisons géographiques que par exemple elle serait pas de Rennes, non, tennistiquement.

    Par contre les Martinas … La petite Hingis, quel bonheur de la voir jouer. Et le plus invraissemblable était que c’était légal.

    Et la vraie Martina, quel bonheur de la voir fesser de temps en temps l’autre Nancy Olson ingalls…

    • Jeanne 30 décembre 2011 at 00:35

      j’ai tenté de comprendre pourquoi cet attrait centripète de Sabatini sur les quadras (?) du site. Pour l’instant pas vraiment d’indice, malgré des enquêtes approfondies sur Youtube et cie. Un jeu de grosse lifteuse affectionnant les rotondités, des épaules de déménageuse. Côté positif, un minois plutôt régulier, avenant, pas prognathe et pas de danse des mandibules, et un niveau sonore acceptable et un jeu devenu un peu plus offensif vers 1990. Le revers pas mal mais pas canon non plus quoi.
      Mais bon on a l’impression qu’il fallait qu’elle frappe comme 100 mules pour atteindre les 50 mph. Reste le prénom, Gabriela, qui est plutôt euphonique et l’exotisme austral.

  33. William 29 décembre 2011 at 13:19

    Comment ça personne ne regarde Tsonga-Ferrer à Abu Dhabi ?

    • Robin 29 décembre 2011 at 13:25

      Numéro 5 contre numéro 6 (« je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre ! ») c’est pourtant pas dégueulasse comme affiche :-).

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