Australian Open 2012, Chapter VI – extension classico

By  | 26 janvier 2012 | Filed under: Actualité

Un classico ? Qu’est-ce à dire ?

On en a vu pas mal déjà, mais je ne m’en lasse pas…

Les données du problème sont connues : Roger essaie de prendre de vitesse Nadal et de se mettre en bonne position pour frapper ses coups droits, Nadal essaie de prendre lui aussi le contrôle des échanges avec son coup droit en insistant sur le revers du Suisse. Résultat, on voit surtout des revers dans leurs matchs…

Le déroulement en Grand chelem parait devoir obéir à un scénario écrit à l’avance : Roger essaie de prendre de l’avance le plus vite possible et de le maintenir jusqu’au bout ; Nadal essaie de tenir le choc le plus longtemps possible en laissant passer l’orage et en rendant l’opération la plus difficile possible pour le Suisse, en comptant que sur la distance, si Roger n’a pas gagné, l’horlogerie suisse se dérègle ou se fatigue et qu’il puisse finalement faire la différence à la fin en imposant son jeu… C’est pourquoi on voit souvent des pronostics Roger en 3, voire 4, presque jamais en 5…

Pourtant, c’est finalement assez rarement comme cela que les choses se passent mais toujours est-il qu’il est considéré comme crucial pour le Suisse de faire la course en tête, de gagner le premier set, sinon, c’est mort pense t-on… C’est soit le mythe du Federer qui gagne en trois sets en ne lui laissant aucune chance, ou le mythe du Nadal qui finit toujours par gagner à la fin…

L’idée que Nadal puisse gagner en trois sets ne traverse pas davantage l’esprit que celle de Federer gagnant en cinq… Pourtant, Federer a déjà gagné en cinq sets et Nadal déjà gagné en trois.

Cela doit être plus confortable de se dire que le scénario est écrit à l’avance, qu’il doit toujours être le même…

L’autre constante de ces pronostics est de refléter l’idée que Nadal devrait presque toujours gagner, sauf si Roger est brillantissime, au motif, soit que le Suisse a un mental défaillant ou ferait un complexe face à Nadal (ce qui revient au même), soit qu’il ne puisse pas y arriver parce que son revers est trop mauvais… Soit c’est un loser, soit il a un revers vraiment trop pourri… Dans ces conditions, qu’il ait réussi à gagner 16 Grands chelems doit relever du miracle ou peu s’en faut.

Pourtant, quand on regarde leurs résultats sur dur, 9 rencontres au total (tous leurs matchs en indoor se sont déroulés sur dur, aucun sur moquette) on n’a pas vraiment cette impression : 5 victoires pour Federer, 4 pour Nadal… 1 victoire chacun pour ce qui est des matchs en trois sets gagnants, qui sont tous les deux allés aux cinq sets… 1 seule en Grand chelem, gagnée par Nadal ici même il y a trois ans. En ce qui concerne les 7 matchs disputés en deux sets gagnants, Roger mène 4-3. Sur ces 7 matchs, Nadal en a gagné deux en deux sets, et Federer trois. Ils en ont chacun gagné 1 en trois sets.

Pas de quoi faire un complexe, semble t-il. Pas de quoi non plus y voir la confirmation des scénarios prétendument écrits d’avance figurant plus haut. Mais les mythes ont la vie dure…

Au total, leurs résultats sur dur sont donc très équilibrés, avec un léger avantage à Federer. Cet avantage serait nettement plus marqué si Roger n’avait pas perdu deux matchs sur dur (et un autre sur terre battue, incidemment) ou il a gagné plus de la moitié des points, mais perdu le match : lors de la finale de Melbourne il y a trois ans (un point d’écart) et à Dubaï en 2006 (7 points d’écart en sa faveur). Aux points, son avance est donc nettement plus sensible mais l’idée selon laquelle Nadal est difficile à battre n’est, elle, évidemment pas un mythe… Ce scénario atypique où le gagnant a remporté moins de points que son adversaire ne s’est pas reproduit depuis cette finale de Melbourne.

Il n’est écrit nulle part qu’il doive nécessairement se reproduire : avec 3 victoires au total gagnées tout en ayant remporté une minorité de points, Nadal a sans doute déjà largement épuisé son quota…

Demeure en revanche une réalité : 4 des 5 victoires de Federer ont été acquises en indoor, là ou le serveur n’est pas gêné par le vent. Incidemment, j’ai trouvé intéressants les propos d’Amélie Mauresmo indiquant, alors que les conditions de jeu sont plus lentes, qu’elle considérait pour sa part le fait que le match se joue en nocturne comme un avantage pour Federer car elles se rapprochent alors des conditions indoor : peu ou pas de vent…Quand on regarde le pourcentage de premières balles de Roger en indoor et sur dur outdoor, on est tenté de lui donner raison, à rebours de mon impression première… Ces victoires en indoor ont par ailleurs été acquises à une période de l’année ou son adversaire n’est généralement pas au mieux, mais cet argument apparaît sans grande valeur car, sur ce point, on peut en dire autant des victoires de Nadal sur dur face à Federer, exceptée la finale de Melbourne d’il y a trois ans…

La conclusion que je tire de ce qui précède, c’est que rien n’est jamais écrit d’avance.

Le meilleur du jour gagnera, c’est tout.

Le vainqueur gagnera probablement le tournoi.

Et puisque il faut en finir par là, je salue à la fois la présentation et le pronostic de Quentin que je fais également mien :

Roger en 5 !

About 

Né l'année ou Rod Laver réalise son premier grand chelem, suit le circuit depuis 1974, abuse parfois de statistiques, affiche rarement ses préférences personnelles, aime les fossiles et a parfois la dent un peu dure...

Tags:

419 Responses to Australian Open 2012, Chapter VI – extension classico

  1. Antoine 26 janvier 2012 at 23:55

    je réponds à qq points du post de Jérome avec lequel je suis largement d’accord par ailleurs:

    Cela me parait quelque peu excessif de dire que Nadal ne faisait que défendre face à Federer qui attaquait. Nadal a fait bcp plus que cela et au final, il marque quand même 36 points gagnants contre 46 à Roger..

    En ce qui concerne le service de Roger, je pense avoir poussé l’analyse aussi loin que l’on le peut compte tenu des informations dont nous disposons, à savoir par zone de service et c’était à mon sens très éclairant: il a servi surtout sur le revers de Nadal, des deux côtés du court, et a été très très nettement moins efficace que lorsqu’il a servi sur son coup droit. La persistance de cette option ne relève peut être pas du qualitatif, mais certainement de l’erreur de jugement..Quand cela ne marche pas bien dans un zone, on en change, tous les grands serveurs font cela, Federer aussi, sauf aujourd’hui semble t il..

    S’agissant de son retour, l’analyse des points gagnés par zone montre que Roger n’a pas été mauvais sur la première balle de Roger, ni même sur sur sa seconde balle quand Nadal servait côté égalité, mais en revanche très mauvais quand celui-ci servait côté avantage et même exécrable quand celui-ci servait alors sur son revers..Encore s’agit il de 5 points perdus sur 6, mais le problème c’est que ces points comptaient doubles ou triple en général..

    En revanche, je ne partage pas du tout le même point de vue sur la suite du tournoi..A ce stade, avant la demie à venir, et alors que je n’ai pas encore vu jouer l’employeur du renégat tchèque qui n’a pour l’instant joué contre absolument personne depuis son premier tour contre Harrison, je pense ce soir sans hésiter un instant que Nadal va gagner ce tournoi..Quand j’aurai vu cette autre demie, je donnerai un point de vue..Pour ce qui est de cette demie à venir, et vu ce que j’ai vu du Djoker contre Hewitt et surtout Ferrer, je pense qu’il sera out demain lui aussi…

    • Bapt 27 janvier 2012 at 00:12

      Franchement Antoine je ne comprends pas ton pronostic pour demain :
      tu n’aimes pas la Murène
      tu ne crois pas à son « mental »
      tu ne crois pas en son association avec Lendl
      tu admets qu’on ne peut pas connaître son niveau
      et tu le mets gagnant contre Djokovic qui a quand même gagné des grands chelems de manière pas si facile (l’an dernier à Wimbledon ce n’était pas si simple) avec des matchs moyens (comme contre Ferrer).
      Tu tiens vraiment à ce que Nadal atomise la Murène en finale ?

      • Antoine 27 janvier 2012 at 01:13

        Mes préférences n’ont rien à voir avec mon pronostic Bapt: je n’ai pas vu jouer la Murène, mais j’ai vu jouer Djokovic. Hier, c’était le Djoko de la fin de l’année dernière, pas mieux, que Ferrer aurait du sortir s’il y avait cru..

  2. Antoine 27 janvier 2012 at 01:06

    Marie Jo et tous autres:

    Je trouve l’analyse du journaliste du NYT excellente…d’autant plus que je me suis répété durant le match à écrire à plusieurs reprises qu’il était tout simplement absurde pour Roger de monter long de ligne sur son coup droit s’il n’avait pas la possibilité de décroiser pour sortir Nadal du court..a fortiori si son coup droit d’attaque retombe sur la ligne de service, ce qui a été le cas les trois quarts du temps..

    Cela ne me parait quand même pas très difficile à comprendre: pour avoir un bon pourcentage de montées gagnantes sur le coup droit de Nadal, il faut qu’il soit obligé de tirer un passing en déséquilibre, en bout de course, sans appui, sur son pied droit..IL faut que le coup droit de Roger (ou un bonne attaque de revers) le sorte du court, qu’il soit obligé de frapper d’un mètre, si possible deux mètres à l’extérieur. Là, en déséquilibre, il n’a plus beaucoup d’options: soit le passing extérieur rentrant (et non pas long de ligne) qu’il réussit mieux que quiconque, mais qu’il ne peut réussir qu’une fois sur trois ou quatre s’il est déporté, soit un coup de poignet en bout de course pour essayer de faire un passing court croisé qu’il arrive à faire un peu plus fréquemment..Mais s’il est sorti de deux mètres du court, Roger fera le point deux fois sur trois au moins…

    Si Roger monte dans l’axe long de ligne sans le sortir du court, il se fait passer deux fois sur trois comme aujourd’hui…

    C’était donc une erreur tactique énorme de la part de Roger d’essayer et de persister dans cette voie alors que comme le souligne le journaliste du NYT, croisé sur son revers,cela marchait nettement mieux..

    Roger n’est pas un volleyeur instinctif: il a un bon toucher mais ne comprend pas vraiment comment cela marche au filet..

    Au filet, on sort le type du court qui est obligé de tirer un passing dans de mauvaises conditions et on fait le point en deux temps: il tire son passing sans appui et, soit on fait le point direct, soit on est tranquille: on le fixe et on fait le point sur la deuxième volée..

    Roger n’a jamais à l’esprit l’idée de ne pas faire le point tout de suite…..

    Idem pour ses services volées: comme il est habile, il en réussit un bon nombre, mais c’est du tout ou rien et j’ai l’impression qu’il n’en tire aucune leçon: la meilleur illustration est que cela marche généralement mieux sur deuxième balle que sur première balle..

    Pourquoi ?

    Parce que n’étant pas fou quand il monte sur une deuxième balle, ce qui est évidemment risqué, il le fait derrière une deuxième balle kickée…

    Quand il monte sur une première balle, comme il l’a fait de temps en temps aujourd’hui, il est monté peinard sur une première slicéé au T, une sorte de suicide tactique sur le plan du tennis pourcentage..

    Jamais Edberg ou Rafter ne sont montés derrière une première slicée: ils savaient que cela ne pouvait pas payer, sauf à le faire par intermittence côté égalité parce qu’ils étaient droitiers. Ils savaient, parce qu’à l’époque on savait comment on gagnait un match au filet, que rien ne valait un bon kick pour ce faire. Je précise à toutes fins utiles qu’ils étaient droitiers et qu’ils ne s’appelaient pas John McEnroe…

    Compte tenu de ses multiples défaillances par ailleurs: persister à servir sur le revers de Nadal alors que cela fonctionnait infiniment mieux sur son coup droit, aucune stratégie pour retourner une seconde balle de Nadal côté avantage, un phénomène pourtant récurrent, je dirais pour conclure que tactiquement, Roger a eu presque tout faux aujourd’hui..

    Au fond, même si l’exécution n’a pas été particulièrement bonne vu son nombre de fautes directes, le pire a quand même été ce suicide tactique..et donc mental..et je pense que les deux sont liés: quand on n’est pas soit même convaincu du bien fondé du plan tactique que l’on a décidé d’adopter malgré tout, il y a peu de chances que cela marche très bien….

  3. Antoine 27 janvier 2012 at 01:27

    Un dernier mot pour conclure cette belle journée à Melbourne:

    J’attends avec une certaine impatience le billet de Wilander dans « L’Equipe » demain matin..Nous disons tous beaucoup de bêtises, mais il n’y a point à rougir quand on voit ce qu’écrit Wilander. Ce matin, le titre de son billet était (et le reste était du même acabit): « Roger va lui en coller une bonne »…

    Je me souviens aussi très bien du billet qu’il avait également pondu dans le même journal la veille de la finale de Roland Garros en 2008: « Cette fois, ce sera différent ». Effectivement, cela l’avait été, mais pas tout à fait dans le sens prévu par Wilander…

    Je sens poindre un billet un peu argneux d’un FFF déçu par la faillite du Maître..Une faillite qui, immanquablement, sera mise sur le compte de son mental de loser, cela va sans dire, puisque tennistiquement, tout le monde sait très bien que personne ne peut battre Roger quand il a vraiment décidé de gagner…

    • benja 27 janvier 2012 at 07:10

      C’est sur que quand j’ai lu le billet de Mats hier, avec la poisse qui colle a ses prévisions, je me suis dit : pauvre Roger…

  4. benja 27 janvier 2012 at 07:34

    Bon après la journée de rêve hier (surtout pour Grandeur et décadence…), passons à l’autre demi:

    comme écrit hier, hier je pense que la Murène à sa chance.

    Il a les armes pour battre Nole, c’est d’ailleurs le seul qui l’a battu durant sa période de domination Wimbledon – Usopen.

    Il tient en revers, il a une défense énorme, un gros service.

    Son seul soucis sera de parvenir à déborder Nole pendant trois sets parce que jouer la défense vs Nole, c’est évidemment impossible.

    La vraie question est: quel est le niveau du Djoker? Sur ce que j’ai vu de ces deux derniers matches, c’est très loin de ce qu’on a vu pendant six mois l’an passé, mais il est capable d’élever son niveau quand il veut, normalement.

    L’autre problème vient du fait que Murray (que je n’ai pas vu jouer à l’ausopen, comme tout le monde…) n’a joué aucun joueur du top 25 depuis le début du tournoi!!

    Ca va donc le changer: genre grand écart à froid:
    Llodra, kukushkin, nishikori et puis boum: Djoko.

    Il va devoir s’adapter en 5 minutes car sinon le match va filler très vite. Il est capable de le faire.

    Je vois Murray: 6-4, 7-6, 4-6, 7-6 …ou pas.

  5. benja 27 janvier 2012 at 07:37

    Finale dames: premier set pour l’Italie! 7/5, mais tout le monde s’en masse…

    • Babolat 27 janvier 2012 at 07:55

      Je regarde aussi… d’un oeil mais je suis là. :0

  6. Babolat 27 janvier 2012 at 08:01

    Encore des balles de break sauvées par les russes. Pas un jeu de service tranquille depuis la fin du premier set. Mais elles tiennent bon notamment grâce au jeu au filet de Kuznetsova.

    • Babolat 27 janvier 2012 at 08:11

      Break pour la russie qui retrouve de l’allant… Zvonareva sert pour le set.

      • Babolat 27 janvier 2012 at 08:14

        Debreak juste derrière des italiennes qui jouent tout le temps sur Zvonareva. C’est vrai qu’elle n’est pas dans un grand jour… et est incapable de faire une bonne volée.

      • Babolat 27 janvier 2012 at 08:19

        Re-break des russes sur une volée reflexe de Kuznetsova. Un break qui leur donne le set 6/4.
        1 balle de break sur 8 convertie pour les italienne et 2/2 pour les russes. Tout est dit Mitchell…

        • Babolat 27 janvier 2012 at 09:02

          je reviens juste à temps pour la balle de match… 6/3 pour les russes. Kuznetsova gagne son 2ème O.A en double. Consolation pour son parcours en simple décevant.

    • Nath 27 janvier 2012 at 09:40

      Vu le match en léger différé, donc sans vous lire.
      Le niveau de jeu de Vinci était excellent au début et a baissé un peu après toutes ces balles de break loupées (5 converties sur 19 dans le match, 6/8 pour l’autre paire).
      Errani a été bonne sans être exceptionnelle tout au long du match.

      Zvona a été très moyenne au 2° set, carrément mauvaise le reste du match, et Kuznetsova a joué de mieux en mieux alors que le match avançait, et il valait mieux puisque les Italiennes ont eu 3 ou 4 balles de débreak dans le dernier jeu.

      Beau parcours pour Errani dans ce tournoi, Vinci est pas mal non plus puisqu’elle est encore dans le tableau du mixte.

      Un petit mot sur les JO, Tursunov a apparemment le choix en double mixte : Zvona, Kuz et peut-être même Sharapova.

  7. Jérôme 27 janvier 2012 at 08:32

    Antoine, comme toi et certains analystes, je partage le diagnostique selon lequel c’est le choix tactique absurde de Federer, appliqué pendant les 2 tiers du match qui est LA cause de son échec.

    Effare humanum est, même pour un candidat au titre de GOOE (pour GOAT, c’est beaucoup plus discutable et moins évident).
    Perseverare, en revanche, à défaut d’être diabolique, était indéniablement brutum (=idiot).

    Or Roger Federer, s’il a un jeu principalement instinctif, est aussi très intelligent dans son jeu.

    S’il en est venu à persévérer dans un choix tactique idiot et suicidaire et si ça lui arrive spécifiquement contre Nadal, c’est peut-être parcs qu’il était mal luné ce jour-là. Mais c’est aussi à mon avis parce que le fait même d’affronter Nadal le fait gamberger et lui fait perdre ses repères au bout d’un set, même après qu’il a commencé le match sur d’excellentes bases.

    On peut à raison dire que la lenteur relative des conditions de jeu a joué un rôle et avantage Nadal.
    On peut aussi refuser les 2 adjectifs et appeler ça autrement mais comme beaucoup, moi j’appelle ça un blocage psychologique de Roger. Ça fait bientôt 5 ans que ça dure mais hormis les matches où Rafa arrive lessivé ou manquant de matches, Roger a quasiment à chaque match les mêmes errements.

  8. Babolat 27 janvier 2012 at 09:10

    Bon… tout comme l’effet Kiss cool… verra-t-on le deuxième effet Ivan ?

    Tout le monde est d’accord pour dire que l’issue de cette demie dépendra en premier lieu de Djoko. Si c’est le monstre de 2011 qui entre sur le terrain, c’est mort. Si c’est le Djoko hésitant que l’on a vu face à Hewitt et Ferrer, il y aura match… mais il n’est pas dit non plus que ce soit suffisant pour passer.

    Je pense qu’on assistera à un bon match.

    • Coach Kevinovitch 27 janvier 2012 at 09:12

      J’attends de voir le score du premier set, si c’est Murray qui le gagne, je regarderai sinon je ferais autre chose.

  9. karim 27 janvier 2012 at 09:22

    Après les 450 analyses intéressantes, pertinentes, parfois brillantes sur le pourquoi du comment du déroulement des classico, les pleurs des uns et les silences des autres, le traumatisme de certains et le dégoût manifeste, que reste-t-il à dire?

    Moi curieusement au-delà de tout ça celui à qui je pense c’est Fed, plus qu’à moi sur ce coup. C’est assez étrange parce que c’est une sensation que je n’ai pas ressentie avant; intérieurement il doit être anéanti. McEnroe vs Borg, Sampras vs Agassi, Edberg vs Becker, quelles que soient les grandes rivalités envisagées aucune n’a donné cette impression de résultat couru d’avance. Et là où ça fait mal pour lui c’est de devoir expliquer mille fois d’abord qu’il n’a pas peur et qu’il sait ce qu’il a à faire et qu’il croit en lui et en ses chances, et ensuite qu’il reste positif et que ce n’est pas passé loin et que la prochaine fois…

    En grand chelem en juin ça fera cinq ans que ça dure, putain c’est long! Cinq ans d’une même pression qui va d’ailleurs croissante tournoi après tournoi. Et comme il a le malheur de ne pas faire son âge à ce stade de sa carrière, il est jugé et se met dans la position d’être jugé sur la même base que Nadal ou Djoko. Nadal maîtrise mieux la communication, il avait encore sorti son puant « c’est Roger le favori » avant le match. A la place de Fed il y a super longtemps que j’aurais viré dans le « mais bordel vous attendez quoi, j’ai 30 balais il me met raclée sur raclée en GC, si je le bats je mange un rat avec Babolat ». Et ensuite sur le court je me serais sorti les tripes et perdu ou pas, on aurait crié au combattant noble!

    Non, lui s’est enfermé dans son délire positiviste, il peut le battre. La réalité c’est que non, il ne peut pas, à part en indoor quand l’autre est cané à la fin de l’année. Il ne PEUT pas battre Nadal. D’ailleurs dans le H2H on ne compte pas les exhibitions qu’incidemment Nadal remporte trois fois sur quatre (je n’ai en mémoire qu’une victoire en Suisse y’a deux ans pour Roge, tout le reste victoire Nadal jusque dans leur bataille des surfaces).

    Certains parlent d’un manque de modestie dans la tactique, sur le court. Moi je pense que c’est dans l’approche carrément. Etre un combattant c’est bien, avoir du moral et du mental c’est super, croire en soi c’est magnifique. Mais quand après toutes ces déconvenues on continue devant les micros après les matches de dire autre chose que la cruelle évidence, je me dis qu’il y a un vrai souci. Combien de fois les Davy, Blake, Hewitt, Roddick ont été maltraités par lui et ont reconnu parfois avec beaucoup d’humour qu’il n’y avait rien à faire? C’est s’enlever beaucoup de pression en fait, qui peut dire que Roddick a la pression avant d’affronter Roger? Il y va que pour lui, personne ne l’attend.

    Pour moi il y a longtemps que Fed aurait dû changer sa com, se mettre en position d’y aller également sans rien avoir promis à qui que ce soit. Y aller que pour soi. Parce qu’en définitive ses chances de vaincre Nadal en GC ne sont pas vraiment plus importantes que celles de Roddick de le battre. Ce sera plus accroché dans le premier cas je le concède, mais pour un résultat couru d’avance identiquement.

    Avoir la force morale de venir encore affronter les journalistes après ces défaites systématiques… Là sur le coup j’ai de la peine pour lui. Oui et non parce qu’en refusant l’évidence, en confondant combativité et égo il se fourvoie. D’ailleurs déclarer avec conviction qu’il peut gagner c’est avoir foi en soi, mais où passe cette foi dès que la partie est entamée? Tout dans son comportement et dans son langage corporel indique l’exact contraire de ce qu’il déclare en conférence de presse. N’y allons pas par quatre chemins, il a les boules et SAIT qu’il va en prendre une.

    Lors de sa victoire sur abandon contre Nalbide en demie à RG en 2006, il perd le premier set face à un Nalbide on fire, puis il se met lui-même à très bien jouer et inverse la vapeur mais l’argentin se blesse et abandonne. En interview après il dit être content de s’en tirer à si bon compte, qu’en début de partie il s’est dit « merde ça y est je vais encore perdre contre lui ». A l’époque le H2H contre Nalbide penche largement en faveur du gaucho blond. Cette phrase lâchée spontanément m’est revenue comme un boomerang cette nuit. Elle révèle de la peur, la peur de l’adversaire et le manque de confiance dans sa capacité à dominer un joueur qui à ce moment de sa carrière lui pose encore bien des problèmes.

    Pourquoi je relève l’épisode Nalbide? Tout simplement parce que ce simple aveu dans une situation dix fois moins anxiogène et traumatisante que celle contre Rafa accrédite la thèse de la vraie grosse peur de l’Espagnol et que la confiance affichée est un mélange de fierté, d’égo surdimensionné, de mauvaise communication et de caprice. Mais c’est tout sauf une vraie foi en soi, en son tennis et sa capacité à vaincre l’adversaire proposé. Roger est le GOAT, il a accepté et favorisé ce couronnement et de facto ne peut pas se permettre d’être dominé par un adversaire. « Il a mieux joué que moi » ne pose pas de problème particulier, c’est une marque de fair-play qui grandit le GOAT; « il est plus fort que moi » là par contre c’est trop en demander.
    Certains penseront sûrement qu’admettre que Nadal est plus fort serait la fin des haricots, mais est-ce que ça représente autre chose que la pure et simple vérité? Pourquoi ça ne choque personne quand ses sex toys habituels disent la même chose? Je ne dis pas de tomber dans l’excès Gasquet et dire à propos de Roddick « je me vois comme un petit garçon et lui comme un géant » mais il faut qu’il se sorte du cycle pipo-déception-déni.

    • Antoine 27 janvier 2012 at 09:45

      Je trouve cela intéressant et je suis d’accord qu’il aurait du depuis un bon moment adapter sa communication mais l’important n’est pas là car ce qui compet c’est ce qui se passe sur le terrain…

      Je commenterai plus tard en détail car j’estime que la thèse selon laquelle Federe aurait un problème mental face à Nadal est très discutable. ce qui est sûr en revanche, c’est que Federer a un problème tennistique face à Nadal..

    • Babolat 27 janvier 2012 at 09:51

      Excellente analyse de l’intérieur de la caboche du Goat. J’y souscris. Et je serais fort honoré de partager mon repas avec Roger.

    • Ulysse 27 janvier 2012 at 10:25

      Fed ne peut faire autrement que d’offrir face à la presse le masque de la confiance face à Nadal.

      De plus vous ne comprenez pas la psychologie de l’attaquant face au défenseur au tennis. L’attaquant qui conduit les échanges, construit son point en le dominant et finit par se faire planter par un passing ou une faute directe (et c’est vrai que Nadal met la barre très haut dans ce compromis) est toujours persuadé qu’il mérite de gagner, qu’il controlait le point à peu de chose près, que la prochaine fois ça passera. Ce principe d’avoir l’initiative, l’impression de dominer, de mettre l’autre à la rue en le baladant de droite à gauche, mais d’être planté par des coups de défense improbables, sans panache, chanceux, qui vont forcément finir par se tarir, ce principe-là est gravé dans la tête d’un attaquant. On ne peut pas faire autrement.

      Hélas le sport technique qu’était le tennis et que vous pouvez encore voir sur Youtube jusqu’au début des années 80 est devenu un sport de répétition, et ce n’est plus que ça : de la régularité et de la répétition.

    • karim 27 janvier 2012 at 10:29

      Antoine, Fed a un problème mental par rapport à Nadal comme Roddick par rapport à lui Fed. Quand sampras rentrait sur le terrain face à krajicek et Stich il était moins en confiance qu’avant d’affronter Agassi, qui lui n’avait pas peur de ces deux gars-là. C’est comme ça, on a ses bêtes noires, ces joueurs craints, et ceux qu’on adore affronter. Ceux contre qui on sait qu’on va jouer son meilleur tennis parce que leur jeu nous convient et ceux dont on ne sait plus comment aborder le match. Quand on dit que Fed a un problème mental face à Rafa ça ne veut pas dire qu’il se pisse dessus dès qu’il voit un drapeau espagnol, ça veut juste dire que le problème tennistique dont tu parles et qui est réel a un impact psychologique. La confiance c’est ce qui fait la différence entre un joueur qui lâche des winners sur balle de break et celui qui envoie un revers au milieu du filet. Et cette confiance, Roger ne l’a pas contre Rafa. Le mettre à 3 mètres de la balle il sait faire, mais comment expliquer que sur les points importants c’est toujours le même qui fait les fautes? Si toi tu ne vois pas un problème mental je ne sais pas ce qu’il te faut. Au lieu de problème mental disons qu’il a la trouille. Rafa lui met plus de pression qu’il n’en peut supporter. En plus de mieux jouer au tennis que lui. Quand tu compiles le tout difficile d’espérer…

      • Antoine 27 janvier 2012 at 10:35

        On en parlera plus tard si tu veux bien..là je regarde un match, certes pas terriblement bon…

  10. Antoine 27 janvier 2012 at 09:55

    Très intéressant ces deux premiers jeux: deux balles de break sauvées par Murray…C’est lui qui faiut le jeu et qui remporte les écahnages. Il joue vite et long..

  11. Babolat 27 janvier 2012 at 09:56

    Oh… Andy… beau sauvetage. Quelques fautes de Djoko qui met un peu de temps à régler la mire.

  12. Babolat 27 janvier 2012 at 10:01

    Novak en délicatesse avec sa première balle. On le voit pester contre ces services qui ne passent pas. Il devrait faire comme Ulysse, l’homme qui murmurait à l’oreille de sa première balle.

  13. Antoine 27 janvier 2012 at 10:02

    Au tour du Djoker de sauver une balle de break, grace à un deuxième balle qui ressemblait plutôt à une première. Etonant de se croire obligé de prendre ce risque à ce stade du match. Il n’est pas capable de déborder la Murène en tout cas..

    1-2 service Murray

  14. Mathias 27 janvier 2012 at 10:05

    Il y a une guêpe qui à l’air de trouver la tenue de Murry tout-à-fait à son goût – au point de l’avoir suivi au changement de côté.
    C’est au moins la 2ème fois qu’elle vient lui faire un petit bisous entre les points…

  15. Antoine 27 janvier 2012 at 10:06

    Break Djoko sur une double de la Murène qui a fait un jeu assez pouri. Le Djoker fait moins de fautes..

  16. Babolat 27 janvier 2012 at 10:07

    17 fautes directes en 24 points… hum. Et break pour le Djoker.

  17. Mathias 27 janvier 2012 at 10:07

    Cela joue encore un peu petit bras pour le moment.
    On tape plein centre sans prendre trop de risques. Beurk!
    Nole à l’air encore tout froid côté revers.
    Double faute de Murray pour offrir le 1er break. Re-beurk!

  18. Mathias 27 janvier 2012 at 10:11

    Que de fautes, que de fautes!
    C’est vraiment à celui qui en fera le moins.
    L’esprit de l’immonde Ivan plane sur cette rencontre… (déjà qu’on doit se farcir son faciès toute les 2 minutes en gros plan)

  19. Mathias 27 janvier 2012 at 10:13

    Enfin un beau point avec des coups variés et de l’attaque, et c’est Murray qui dirige les échanges et gagne. Bravo!

  20. Babolat 27 janvier 2012 at 10:15

    J’ai un stream avec des commentaires en russe. Le gars te commente ça comme s’il te récitait le botin.

  21. Antoine 27 janvier 2012 at 10:15

    Et Murray debreake aussitot: 2-3 service Murray…

    Beaucoup de fautes de part et d’autre. Cela risque de durer un moment vu que les points sont longs et chaque jeu disputé. Si cela continue comme cela, le physique aura une grande importance..

  22. MarieJo 27 janvier 2012 at 10:15

    ben on a beau dire, mais ce début de match est pas terrible… des fautes et des pas belles…
    c’est un remake de la wta, des balles de break à tous les jeux 8O

    • Mathias 27 janvier 2012 at 10:18

      Je plussoie- wtaesque.
      Et trois balles de break pour Nole

  23. Mathias 27 janvier 2012 at 10:16

    Il y est pas physiquement le Nole.
    Et, il souffle comem un boeuf sur sa chaise au changement de côté…

    • Antoine 27 janvier 2012 at 10:18

      Oui, c’est pour cela que la Murène joue comme cela, dans la filière du Djoker, pour voir ou il en est physiquement..Et je vois que le Djoker n’est pas au point et est généralement dominé dans les écnages…

  24. Antoine 27 janvier 2012 at 10:19

    Et rebreak du Djoker, blanc celui là…Jeu pourri de la Murène. Incroyable de jouer aussi bien les jeux de retrour et aussi mal au service…

    • Mathias 27 janvier 2012 at 10:20

      WTA quand tu nous tiens

  25. Antoine 27 janvier 2012 at 10:23

    Enfin un bon jeu du serveur, Djoko en l’espèce grace à deux aces..Il a donc réellement pris l’avantage maintenant 5-2 service la Murène..

  26. Antoine 27 janvier 2012 at 10:27

    Premier jeu de service gagné par la Murène…5-3..

  27. Antoine 27 janvier 2012 at 10:34

    Bon, premier set pour le Djoker 6-3…

    56 points, 35 fautes directes..Il y en a qui n’aime pas les classico mais ce n’est vraiment pas le même niveau de jeu, ça c’est sûr ! Ils sont mauvais tous les deux.

    la Murène doit cesser de jouer croisé sur le coup droit du Djoker: c’est le seul coup ou ce dernier parvient à faire le point en le débordant et en provoquant une faute…

  28. Antoine 27 janvier 2012 at 10:40

    Et encore un jeu de service paumé par la Murène qui a fait une nouvelle double..

    Les amorties sur le coup droit du Djoker, c’est pas une bonne idée, c’est de l’autre côté qu’il faut les faire Andy !

  29. Kristian 27 janvier 2012 at 10:46

    Mais qu’il est nul ce Murray.. Putain Ivan, t’as du boulot!

  30. Babolat 27 janvier 2012 at 10:49

    Murray réussit l’exploit de jouer encore moins bien qu’en finale l’an dernier.

  31. Antoine 27 janvier 2012 at 10:51

    Jeu la Murène qui sauve une balle de double break…une double faute, la 3ème, mais trois aces, les premiers, les premiers…

  32. Coach Kevinovitch 27 janvier 2012 at 10:51

    J’ai l’impression de ne pas manquer grand chose. C’est drôle, je ne suis pas surpris….

  33. Kristian 27 janvier 2012 at 10:53

    Je sais pas si la vraie finale a eut lieu hier.. mais c’est clairement pas aujourd’hui.

info login

pour le login activer sur votre profil la barre d'outils

Demande d’inscription

contactez-nous à : 15-lovetennis@orange.fr

Archives

Suivez nous sur Twitter

@15lovetennis