Born in the USA, ou le déclin de l’empire américain

By  | 7 septembre 2012 | Filed under: Regards

Amis des chiffres, bonsoir.

L’autre jour, je parlais tennis avec mon fils d’un an, et je lui expliquais qu’avant, les Amerloques dominaient le tennis (j’aurais pu aussi lui dire qu’avant avant, les Anglais, les Français et même les Australiens avaient les meilleurs joueurs du monde, mais, d’abord, il n’aurait pas compris, ensuite, quoi merde c’est pas le sujet). Il m’a regardé, les yeux ronds : « Mais papa t’es con ou quoi (on est très proches). Les Étasuniens, c’est juste des gros serveurs sans revers, c’est tout ! »

Et là, j’ai pris trente ans dans la gueule d’un seul coup. J’ai arrêté de secouer mon fils, je l’ai enfin reposé dans son couffin et j’ai repris un Subutex.

Depuis longtemps la question revient en bon marronnier : où en est le tennis US ?

Quoi, comment ? Le pays qui éclate la Chine au niveau des médailles aux derniers JO va bientôt être meilleur en soccer qu’en tennis ?

Alors que le tournoi le plus important de l’autre pays de la peine de mort est sur le point de se conclure, alors que le plus récent pilier du tennis US trace sa route, il faut en avoir le cœur net.

Voilà : des chiffres. Des chiffres. Des stats. Des virgules. Calculette. Tap tap. Gniark gniark. Infirmiers.

Dernier Grand chelem obtenu par un fils de l’oncle Sam : l’US Open 2003, Roddick bat Ferrero 6/3 7/6 6/3.

Salut l’ami… Je n’ai que modérément goûté ton tennis, mais j’ai adoré ton esprit, tes interviews et tes défaites de champion. J’ai adoré aussi que tu quittes ton meilleur ennemi Suisse sur une victoire, lui qui t’a privé de toutes tes autres finales en majeur. L’A-rod arena va me manquer. Pour moi, c’est la retraite la plus émouvante de cette génération, qui pourtant en a vu beaucoup…

2003 donc… Soit bientôt 9 ans de disette, évidemment la plus longue de toute l’ère Open.

Et on voit mal qui va l’arrêter prochainement (Isner vainqueur en Grand chelem, ça reste hautement improbable).

Pour ce qui est d’un n°1 mondial, n’en parlons même pas.

Il y a eu 52 Grands chelems américains dans l’ère Open (les Suédois sont deuxièmes avec 25, autre grande nation en déclin, faut que je pense à réveiller brutalement mon fils pour lui parler de Sundström).

Des grands champions comme Ashe, Smith, Connors, McEnroe, Agassi, Chang, Sampras, Courier, Roddick… et même Lendl, qui a quand même gagné trois titres après sa naturalisation, le 7 juillet 1992 : Munich et deux fois Tokyo !

Fort de toutes ces belles réflexions, l’autre jour, je traînais sur la page Wiki de Connors, et je faisais défiler ses trophées, hallucinant un peu plus à chaque page qui passait : US, US, US, mais bordel, ce mec n’est jamais sorti de ses frontières pour arracher ses 109 titres ?!

Alors quoi ? Quid de l’état des lieux du rôle des tournois US dans les palmarès des meilleurs ?

Attends attends, tu vas voir.

En fouillant un peu, je me rends compte que le déclin de l’empire américain est non seulement à prendre du point de vue des palmarès absolus des joueurs, mais aussi des palmarès relatifs, et partant, des tournois.

En effet mes bon amis :

Sur les 109 titres de Connors, il y en a 78 aux USA, soit 71, 56 % !

42/77 pour Mac, soit 54, 55%

26/64 pour Sampras, soit 40,62%

38/94 pour Lendl, soit 40,43 %

18/63 pour Borg, soit 28,57%

18/76 pour Fed, soit 23,68%

5/23 pour Murray, soit 21,74%

6/31 pour Djoko, soit 19,35%

3/46 pour Nadal (pour 5 finales perdues sur 21), soit 6,5% !

Il n’y aurait pas comme une tendance baissière ?

Les joueurs / les tournois… Le déclin des USA dans le tennis serait donc double…

Saperlipopette !

Des raisons ? Je veux !

Des enseignements ? Pardi !

D’abord, la plus grande facilité d’engranger les tournois locaux dans les années 1970/80 qui a conduit à ces records (pas de Masters 1000 obligatoires, moins de dispersion géographique).

Ensuite, la razzia nationaliste de Connors aux USA, qui d’ailleurs relativise son nombre de titres (même si rien ne dit qu’il n’aurait pas autant cartonné à l’extérieur : pour mémoire, il n’a participé que deux fois à l’Open d’Australie, pour un titre et une finale).

Où, eh oui ça fait mal, on s’aperçoit également que Lendl est le plus varié des trois premiers détenteurs de titres en termes de dispersion géographique… Et donc quelque part le plus méritoire, non ? Bon ok, il n’y a jamais eu de Tchèque Open Series.

Dernier point : Nadal doit parfaire son anglais.

Tant que j’y suis, et là je rebondis sur un grand nombre d’échanges, notamment sur l’idée d’un « Nadal super Vilas » chère à Jérôme, j’ai calculé pour les surfaces.

A noter qu’il faut ici relativiser car ça a pas mal changé avec le temps : quand j’avais encore la possibilité de perdre mes dents sans que ce soit grave, il y avait  par exemple le har-tru, terre battue US de couleur verte, surface de l’US Open de 1975 à 1977. Il y avait aussi, dans les temps des moins de vingt ans que je ne veux plus connaître, beaucoup plus de tournois sur gazon, et évidemment la moquette -qui a disparu-, sans parler du parquet – réservé aux matches de Coupe Davis en territoire dictatorial et aux entraînements de clubs en zone très urbaine.

Fort de toutes ces précisions et imprécisions donc :

Connors, c’est : 12 titres sur terre (11%) / 47 sur dur (43%) / 9 sur gazon (8,3%) / 41 sur moquette (38%)

McEnroe : 3 sur terre (4%) / 20 sur dur (26%) / 8 sur gazon (10%) / 46 sur moquette (60%)

Sampras : 3 sur terre (4,7%) / 36 sur dur (56%) / 10 sur gazon (16%) / 15 sur moquette (23%)

Lendl : 28 sur terre (30%) / 26 sur dur (28%) / 2 sur gazon (2,1%) / 38 sur moquette (40%)

Borg : 30 sur terre (48%) / 5 sur dur (8%) / 6 sur gazon (9,5%) / 22 sur moquette (35%)

Fed : 9 sur terre (12%) / 50 sur dur (69%) / 11 sur gazon (15%) / 2 sur synthétique (2,8%)

Nadal : 32 sur terre (70%) / 10 sur dur (22%) / 3 sur gazon (6,5%) / 1 sur synthétique (2%)

Djoko : 7 sur terre (23%) / 23 sur dur (74%) / 1 sur gazon (3,2%) / 0 sur synthétique

Murray :  0 sur terre / 19 sur dur (83%) / 3 sur gazon (13%) / 1 sur synthétique (4,3%)

On le savait déjà, c’est pas un scoop : Nadal est vraiment spécialisé terre (il a le même pourcentage de titres que Federer sur dur alors qu’il y a trois fois moins de tournois sur terre environ).

Où l’on constate aussi que Murray est décidément un spécialiste de dur : c’est lui qui a le plus gros pourcentage sur cette surface (et pour cause, 0 titre sur terre ! C’est bien à Roland que les TS1 ou 2 sont les plus importantes…)

Djokovic, lui, a proportionnellement deux fois plus de titres sur terre que Federer (chiffre en revanche proche pour les finales perdues : 12 pour le Suisse, 6 pour le Serbe, dont le premier tournoi gagné est d’ailleurs sur terre, aux Pays-Bas).

Où l’on doit enfin bien accepter que la moquette et les surfaces synthétiques ont disparu alors qu’elles représentaient un nombre de titres hallucinant pour nos anciens (Mac, qui y a gagné plus de la moitié de ses titres, auxquels il faut ajouter 15 défaites en finale, soit presque la moitié de ses 31 plateaux). Les acariens sont mal barrés.

McEnroe d’ailleurs, qui aimait encore moins la terre que Sampras (4% contre 4,7% de titres…), et qui n’a gagné que 26% de ses titres sur dur, soit à peine plus que Djokovic sur terre…

Borg, qui n’a gagné que 8% de titres sur dur (même si 22 tournois sur moquette).

Lendl, dont les chiffres confirment qu’il n’est pas plus un spécialiste de terre que de dur… Et dont on pourrait dire sans trop pousser mémé qui en a assez des orties qu’il a là encore le palmarès le plus équilibré en termes de surface des anciens… Désolé.

Du fait des faibles mobilités avant l’ère Open et du caractère vraiment très lapidaire de la présente, je n’ai pas « chiffré » Rosewall, Laver, Gonzalez, Tilden, Budge, Emerson…

Que leurs fans m’excusent… Ou mieux, sortent leurs calculettes.

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288 Responses to Born in the USA, ou le déclin de l’empire américain

  1. MacArthur 10 septembre 2012 at 01:07

    beau passing de zaza.

  2. Bapt 10 septembre 2012 at 01:09

    Zaza va-t-elle craquer dos au mur ?

  3. MacArthur 10 septembre 2012 at 01:09

    zaza sous pression maintenant. un tb ne serait pas mal. en tout cas excellente finale. zaza n’a jamais perdu un match en 3 sets cette saison.

  4. William 10 septembre 2012 at 01:11

    Félicitations MacArthur : tu as trouvé le surnom qui m’est le plus insupportable.

    • MacArthur 10 septembre 2012 at 01:12

      lol William

  5. MacArthur 10 septembre 2012 at 01:12

    quel coup que celui-là pour recoller à 30-30

  6. MacArthur 10 septembre 2012 at 01:13

    en tout cas, très bonne au filet tout au long de ce match la zaza

  7. Bapt 10 septembre 2012 at 01:16

    balle de match sur une vilaine faute de Zaza

  8. MacArthur 10 septembre 2012 at 01:16

    Super championne Serena!

  9. MacArthur 10 septembre 2012 at 01:18

    zaza en pleurs. elle est passée à côté de quelque chose en effet!

  10. Antoine 10 septembre 2012 at 01:18

    Et voilà…

    Il y a quand même une justice en ce bas monde: cela aurait quand même été un comble que l’autre gagne ce match avec 13 points gagnants…

    Pas terriblement bonne Serena passé le premier set, mais en face il y a une numéro un de pacotille. la vraie numéro un, c’est toujours Serena bien entendu…

    15ème GC, toutes mes félicitations !

    • Jeanne 10 septembre 2012 at 01:20

      Chris Evert et Martina N sont en vue… Pas un mince exploit !

  11. Jeanne 10 septembre 2012 at 01:19

    Bravo Serena, quelle admirable combattante. Chapeau à la Zarenka qui a fourni une énorme opposition.

  12. MacArthur 10 septembre 2012 at 01:19

    quelle saison de serena: wimb, jo et us.

  13. MacArthur 10 septembre 2012 at 01:21

    Très belle bataille et un 3ème set de haute tension.

  14. MacArthur 10 septembre 2012 at 01:22

    Bonne nuit les amis. Merci à vous aussi d’avoir fait partie de l’histoire. Le tennis féminin peut aussi être intéressant.

    À demain pour la victoire de Andy. Oui vous avez bien entendu. Andy gagnera son premier GC demain.

    • Bapt 10 septembre 2012 at 01:24

      Il peut être intéressant surtout car il y avait Serena en finale. C’est quand même inquiétant pour le tennis fémini qu’une Serena qui joue de manière semi-dilettante prenne les deux derniers grands chelems face aux championnes en forme du moment… 

      • Antoine 10 septembre 2012 at 01:28

        Cela montre quel est leur niveau réel…

    • Jeanne 10 septembre 2012 at 01:29

      Serena est une championne d’exception, à ranger dans les plus grandes. A mon avis, elle pourrait avoir un palmarès bien supérieur, puisqu’elle a longtemps joué à mi-temps. Qu’elle gagne maintenant n’est pas forcément inquiétant, puisque c’est elle l’ »anomalie »…
      A cet instant je pense à Kvitova que je croyais pouvoir dominer le tennis féminin et qui a complètement loupé son année… Et je regrette la chute de Venus.

  15. Jérôme 10 septembre 2012 at 08:25

    Oui, enfin bon, faut quand même rappeler qu’Azarenka a servi pour le match à 5/4 dans le 3ème set. Serena est un monstre mental, mais ça c’est joué à peu.

    A 31 ans dans quelques jours, elle fait une fin de carrière remarquable principalement sur son mental et parce que les autres en face ont un tennis tellement varié qu’elles ne sont pas capables de l’obliger à bouger ses jambonneaux et son gros pétard.

    Mais de là à dire que la cadette des Williams aurait un palmarès encore supérieur si elle n’était pas régulièrement blessée, alors là je suis obligé d’entonner à nouveau ma rengaine. Faut pas déconner. C’est plutôt parce qu’elle joue à mi-temps qu’elle est autant blessée (et encore, tout mettre sur le compte des seules blessures c’est du politiquement correct ou du formalisme juridique). Et pour le coup, il faut plutôt prendre en compte le fait qu’elle joue à mi-temps quand les autres se crèvent la paillasse toute l’année.

    Je rappelle que Serena ça fait 13 ans qu’elle est au top : depuis 1999.
    J’ajoute que ça fait bientôt 5 ans, depuis le retrait de Justine Hénin début 2008, que le niveau de jeu sur le circuit féminin est médiocre, d’une pauvreté de jeu affligeante à tel point qu’on devrait diviser par 2 leur prize monnaie pour les obliger à changer quelque chose.

    Et malgré tout ça, Serena n’a remporté que 44 titres ATP sur sa carrière. Dont 15 depuis la retraite de Hénin. Alors la comparer aux plus grandes du jeu, Evert, Navratilova et Graf, ça me paraît franchement un contresens. Les 3 grandes n’ont jamais eu un tel vide devant elles. Si ça avait été le cas, elles auraient plus de 30 titres du GC.

    • Jérôme 10 septembre 2012 at 08:31

      Ah oui, j’oubliais quelques précisions notariales.

      Evert = 157 titres.

      Navratilova = 167 titres (en simple seulement faut-il le préciser ?)

      Graf = 107 titres.

      Alors je veux bien que pour comparer Evert et Navratilova d’une part à Graf d’autre part, on dise que, comme Connors, Mac ou Lendl, les deux premières aient bénéficié d’un circuit qui était structuré différemment. Mais Graf, elle, a fait le gros de sa carrière sur 1987-1999, à peu près comme Sampras qui l’a fait sur 1990-2002.

      Alors dur mais juste, je répète : Serena, 44 titres en 13 ans au top. Elle boxe peut-être, mais pas dans la même classe que les 3 immenses championnes précitées.

  16. Antoine 10 septembre 2012 at 09:59

    Pour rebondir sur ce que dis Jérome avec lequel je suis d’accord..

    C’est sidérant d’entendre Azrenka dire qu’elle a perdu contre la meilleure joueuse de l’histoire. Cela montre qu’elle ne connait vraiment rien au jeu. Idem pour Murray qui dit devoir affronter un joueur qui est l’un des meilleurs de l’histoire. Djoko, un des meilleurs de l’histoire avec ses 5 GC ? Sans blague !

    C’est devenu une rengaine : tout le monde est le meilleur de l’histoire et le meilleur de l’histoire est toujours le dernier venu. Tout cela est relayé par les organisateurs de tournois, l’ATP et la presse. C’est fou le nombre de matchs qualifiés d’historiques.

    Il faut bien cela pour faire passer la pilule comme pour la dernière finale de Melbourne, prétenduement historique parce qu’elle a duré plus longtemps que les autres. La finale de Roland Garros était également qualifiée d’historique, à plus juste titre cette fois puisque Nadal a établi un record, non pas de durée, mais de nombre de titres à RG. Mais si le Djoker avait gagné, cela aurait été historique aussi. Pensez donc: un GC sur deux saisons, cela n’arrive pas tous les jours, donc c’est historique. Faute de vrai GC, il faut bien qualifier 4 victoires consécutives de GC quand même pour en faire qq chose de proportions historiques. Pourtant quand Serena l’a fait, ou Navratilova avant elle, et même mieux que cela (6 de suite), personne n’est allé crier que c’était un exploit historique… La finale de Wimbledon était aussi qualifiée d’historique: soit une nouveau record pour Federer (17), soit la première victoire d’un Brit depuis 1936. Et là aussi, si Murray gagne on dira que c’est historique pour la même raison. Je vois d’ic le billet de l’ATP « Murray makes history »…Si c’est le Djoker, ce sera « Djokovic among the bests in history ».

    Et la prochaine fois que Roger se retrouvera en finale d’un GC, si cela arrive, on dira aussi que c’est historique puisqu’il aura l’occasion d’établir un nouveau record historique, en améliorant, en l’occurrence, le sien.

    Cette frénésie à sur-vendre s’explique pour des raisons commerciales mais on n’est pas obligé de tomber dans tous les paneaux à chaque fois, surtout que ceux qui en parlent les premiers, les joueurs, ne savent pas, sauf exceptions, de quoi ils parlent. Ils répétent ce que raconte la presse qui veut vendre du papier et qui répète elle même ce que racontent les organisateurs de tournois quei veulent booster leurs audiances qui ne sont pas terriblement élevées, mis à part celle de la BBC lors de la dernière finale de Wimby pour cause de présence d’Andy, maios même là, la BBC n’a fait que revenir à son audience de 1990. Quand à l’audience sur CBS à l’US Open, ce que j’en ai lu est qu’elle est déclinante et cela m’atonnerait que cette finale fasse un bon score. Piuyr qu’elle remonte, il faut soit que Federer aille en finale, soit qu’un américain le fasse et malheureusement pour eux, cela n’en prend pas le chamin. Ils ont vendu tant qu’ils ont pu la fin de Roddick mais une fois Roddick éliminé, deuxième grosse tuile pur eux: l’élimination de Roger le même jour…

    Pour en revenir à Serena, cette dernière, avec 15 GC, fait partie du club des plus titrées en GC. On verra bien ou elle termine mais je pense qu’elle aura du mal à en gagner d’autres en dehors de Wimbledon tant sa condition physique et son déplacement sont devenus plus que suspects. Reste son service, son mental et sa puissance. Vu la faiblesse de la concurrence, cela suffit pur l’instant, tout juste hier, comme en d’autres occasions, mais elle a gagné. Elle a gagné 15 finales de GC sur 19 disputées. Difficile de faire mieux…

    Jérome a remis en perspective sa carrière. Elle est quand même loin, très loin, de Navratilova ou d’Evert. Et puis, il faut aussi remarquer que tant Evert que Navratilova ont accumulé un nombre incroyable de titres en dépit du fait que leur concurrente principale était l’autre, précisément. En ce qui concerne Serena, elle a accumulé ses titres alors que la seule concurrente sérieuse a été Hénin, et qu’Hénin n’a pas joué très longtemps. Cela fait quand même une sacrée différence ! Je ne vais pas lui reprocher la faiblesse de ses concurrentes. Elle est profite encore, tant mieux pour elle. Mais le décalage est très fort entre le circuit masculin et féminim. Il fut un temps ou le circuit féminim était plus intéressant que celui de ses messieurs mais on est dans une phase ou ces dames n’ont pas grand chose d’intéressant à nous faire voir. Leur jeu est encore plus stéréotypé que celui des hommes. En plus, elles font beaucoup de bruit. J’ai finalement regardé le troisème set hier soir en entier mais j’ai coupé le son au bout de trois jeux. Azarenka, comme Sharapova, c’est vraiment insupportable…

    Enfin, je suis bien content que Serena ait gagné : 45 fautes directes mais 44 points gagnants. Côté Azarenka: 28 fautes directes mais seulement 13 points gagnants. Le pire c’est que si elle avait fait deux ou trois fautes directes de moins à la fin du match, elle l’aurait gagné en dépit de son incapacité à faire un point gagnant. Et normalement, sur une surface rapide, ce n’est pas comme sur terre battue, pour gagner, il faut faire des points gagnants sans faire trop de fautes.

    • Patricia 10 septembre 2012 at 17:57

      hmmm. Serena a eu sa soeur comme concurrente, pour commencer, qui l’a battue 10 fois en 23 rencontres, pas si négligeable. Quatre finale consécutives pour ses 4 victoires de rang, ça veut dire que l’autre en face avait assez de carrure pour être là ! Et en même temps, Davenport, Hingis, Hénin, Klijsters, Capriati et Mauresmo (même Graff, Sanchez et Pierce sont encore là aux débuts des sisters, et encore gagnantes en GC) ; puis Sharapova ; toutes N°1 et gagnantes de plusieurs GC… En seconds couteaux, des russes comme Dementieva ou Myskina qui étaient très régulières. Ca fait juste depuis l’arrêt de Hénin que ça devient bien plus douteux.
      Evert et Navratilova, c’était moins dense : il y avait l’Autre gigantesque, et basta !

  17. Remy - Karim d'Or RYSC RG 10 septembre 2012 at 11:06

    Finale homme ce soir, un lundi pour 5 année de suite.
    Y a pas à dire c’est une belle idée ce Super Saturday.
    Au passage bravo à la télé américaine qui coupe la chique à chaque vainqueur lors de son discours, bref …

    Ce soir Andy affronte Novak.
    Vu les palmarès et les niveaux de jeux des deux protagonistes, le nom du vainqueur ne fait aucun doute.

    La suite de la saison pour la place de numéro 1 va dépendre du physique des deux prétendants. Les deux ont fait l’impasse sur la tournée asiatique l’an dernier, que font-ils faire cette année ? Dans quel état physique seront-ils ?
    Federer se posait la question en conf de presse au sujet de la course à la première place. Je pense qu’il ne va prendre aucun risque et va se prendre 6 semaines de pause comme l’an dernier.
    Djokovic sera sans doute numéro 1 en décembre. Même s’il décide se zapper l’Asie (ce qui me parait fort possible vu l’énergie dépensé ses derniers mois), il a tout à fait probable qu’il fasse plus de points que l’an dernier.
    Comme il est tout à fait probable que Fed n’en prenne pas autant.

    • Jeanne 10 septembre 2012 at 12:54

      La place du numéro 1, c’est ce soir ! Si NG gagne, je ne vois pas Federer finir numéro 1. Ce serait même une anomalie qu’un joueur à 2GC + 1 finale + 1/2 finisse numéro 2 derrière un jour à 1GC + deux 1/2 + 1/4. Trois points sont à prendre en considération :

      l’indoor comme grenier à points pour Federer. Il gonfle sa masse de points avec, comme Nadal le fait avec la terre battue. Il n’y a pas vraiment de rival, sauf peut-être Tsonga, et encore

      La terre battue bleue de Madrid. Federer maîtrise à merveille les terres battues non ocre (Wimbledon dont on a moins rappelé cette année que c’était une terre battue verte). En prenant de manière inattendue ce MS là où les deux autres se sont vautrés, il a pris un petit pécule de points qui a joué son rôle dans le classement.

      Les JO, où il est le seul médaillé de l’ancien top 3 (donc Murray non compris)

      Si Murray l’emporte ce soir, Federer a une très bonne option. On sait qu’il peut prendre 6 semaines de vacances et sans le moindre temps d’adaptation, tout gagner, même en semaines consécutives.

  18. Jeanne 10 septembre 2012 at 12:41

    Sans renier ce que dit Jérôme, j’ai du mal à suivre.

    D’un côté, le nombre de Grand Chelems est une composante très souvent invoquée comme cardinale pour synthétiser la magnitude d’un joueur.

    Par exemple quand Federer est passé à 15 GC, il a été jaugé comme le plus grand. Pourtant, à l’époque il était très loin des 109 victoires en tournoi de Connors ou des 94 de Lendl.

    Tu dis toi-même, Jérôme que le circuit n’était pas structuré de la même façon. A cet égard les 158 tournois de Navratilova ne peuvent être comparés aux 44 de Serena, de la même façon qu’on ne peut comparer les 109 de Connors aux 77 de Federer. 15 chelems sur 44 tournois, cela veut aussi dire qu’elle cible ses priorités (par flemme ou facilité ou autre, je ne sais pas)

    Si l’on se restreint sur la ligne comptable du nombre de Grand Chelems, Serena s’approche de ses grandes aînées. C’est tout !

    Hénin n’est plus là ? OK. Mais Graf aussi a incontestablement bénéficié du coup de poignard assené à Seles, qui n’a plus jamais été la même depuis.

    Quant à dire que c’est une championne qui soit équivalenteà Evert ou Navratilova, non (mais comment le mesurer vraiment ?), mais reconnais que cette comptabilité du nombre de GC a tendance a tout balayer.

    C’est avant tout ce que l’on retient. Quelqu’un ici a dit d’ailleurs : Djokovic, 5 GC, un des meilleurs, foutaise (en somme). Sur cet unique critère synthétique du nombre de GC. On va rarement chercher plus loin. Tout le monde ne fait pas des méga-tableaux à la Colin pour pouvoir vraiment situer les choses.

    Je ne suis pas persuadée que le circuit féminin soit plus médiocre aujourd’hui que dans les années 70, 80, ou 90. Quand on regarde les scores des Evert ou des Navratilova, on constate que les premiers tours étaient délirants de facilité. Idem pour Graf et Seles qui détruisaient tout le monde. Le niveau moyen monte largement, les filles sont beaucoup plus athlétiques (sauf Marion Bartoli dont je ne comprends pas la corpulence), mieux préparées, mentalement plus solides. La variété ? Les filles jouaient déjà à 95% du fond du court dans les décennies précédentes. Il y avait quelques exceptions, mais si peu. Les Navratilova n’étaient pas légion.

    Sur le problème des winners/fautes directes, Serena est une anomalie. C’est la seule du circuit féminin dont le ratio soit positif en faveur des winners. Sauf hier, de très peu, à cause d’un second set complètement foutoir, où elle avait les pieds plantés dans le ciment.

    Mais le circuit féminin a toujours été ainsi : les fautes l’ont toujours emporté sur les winners. C’est loin d’être une tendance récente. Et si vous regardez le bilan des grandes championnes Graf comprise, elles gagnaient quasi-tout le temps avec plus de fautes directes que de winners.

    Il faut une puissance énorme + un placement convenable dans le circuit féminin pour que les winners l’emportent.

    Je ne suis pas d’accord avec le fait non plus que Serena se déplace de mal en pis. Depuis Wimbledon, elle a beaucoup travaillé son déplacement, et c’est ça qui lui facilite ses matchs et fait qu’elle ne perd quasiment plus rien.

    Bien placée, elle peut armer ses coups énormes et ça ne revient quasiment jamais.

    Sauf hier aux 2e et 3eme set (sauf à la toute fin), elle a été engluée et ne bougeait plus du tout les jambes sans doute par tension nerveuse, une tension nerveuse qu’elle semble ressentir plus particulièrement en finale de l’US Open. Contrairement à l’Australie ou à Wimbledon où, quand elle accède en finale, elle joue beaucoup plus relâché.

  19. antsiran23 10 septembre 2012 at 12:51

    Historique ou non, le débat n’a pas grand intérêt. Effectivement, on peut toujours trouver un critère permettant de qualifier un match, un résultat.

    Moi ce que je trouve historique c’est de voir une nana aussi grosse et violente qu’un mec taper comme une malade sur la balle. Comme chez les mecs il va falloir créer des catégories au tennis : lourds, semi-lourds, légers, coqs…etc…

    Quant au match Ferrer-Djokodope, historique aussi de voir à quel point la fantaisie a disparu du jeu !!! Même pas de belles trajectoires. Zéro création de jeu. j’attends de Murray d’apporter un peu d’inventivité ce soir. Sinon, on se contentera de nos xbox 360. Là au moins on peut participer.

    Historique enfin le peu d’engouement suscité par ce tournoi auprès des 15 lovers !!!

    • Jeanne 10 septembre 2012 at 13:06

      Du point de vue frappe de balle, ce qui rend Serena unique, c’est son service, et son retour de service. Pour le reste, tu as des filles qui tapent aussi fort et depuis longtemps, par exemple Davenport, Sharapova, Stosur, Azarenka. Kvitova frappe même plus fort.

      Sinon c’est vrai qu’il est étonnant de voir aussi peu d’engouement ici. A part ce week-end (et encore), uniquement des réactions de quelques irréductibles passionnés.

      • antsiran23 10 septembre 2012 at 14:19

        Tu ne crois pas que le peu d’engouement vient du fait que précisément il n’y a pas matière à passion sur ce tennis (joueurs et jeu) qui nous est donné à voir ?

  20. Fawaz 10 septembre 2012 at 16:26

    Merci Jeanne d’avoir défendu le palmarès et la carrière de SERENA car à ce sujet, Antoine et Jérôme ont raconté des salades,contrairement à leurs habitudes.

    Il n’est évidemment pas pertinent de comparer SERENA aux trois (03)grandes championnes de l’ére open que sont EVERT, NAVRATILOVA et GRAF,alors que sa carrière n’est pas encore achevée et qu’il lui reste probablement 3 à 4 années de tennis de haut niveau.

    Ce n’est pas pour autant qu’il fallait tomber dans l’excès de la comparer à HENIN (qui compte 2 fois moins de GC), quitte à en faire le parangon de la seule concurrence valable de SERENA, commesi cette dernière n’avait pas eu à croiser lez fer une multitude d’autres championnes confirmées.

    Sur ce coup, Jérôme et Antoine ont été tour à tour amnésiques, non objectifs et faibles dans l’analyse.

    - Jérôme nous rappelle que « Serena ça fait depuis 1999 (13 ans) qu’elle est au top et elle n’a remporté que 44 titres WTA sur sa carrière, dont 15 depuis la retraite de Hénin, en 2008, à la suite de quoi le niveau de jeu sur le circuit féminin est devenu médiocre ».

    1/Jérôme cite les 13 ans de haut niveau sans saluer l’exploit d’avoir remporté 2 GC à 13 ans d’intervalle (US 99-US 12), seulement devancé dans l’histoire du jeu par HELEN WILLS MOODY (US 1923-WIM 1938, soit 15 ans) et STEFFI GRAF (US 1987-RG 1999, soit 14 ans), sans compter qu’elle dispose de 3 à 4 ans pour les supplanter sur ce point. MARGARET COURT SMITH (AUS 1960-US 1973, 13 ans), BILLIE JEAN KING (WIM 1966-WIM 1975, 11 ans) et CHRIS EVERT (RG 1974-RG 1986, 12 ans) n’ont pas fait mieux.

    2/Jérôme oublie de rappeler que l’âge d’or du tennis féminin (1998-2003) pendant lequel ce dernier est devenu quasiment plus attractif que son homologue masculin a coïncidé avec la première partie de carrière de SERENA, qui a dégoûté l’opposition de pourtant grandes championnes qui sont parties à la retraite les unes après les autres (GRAF en 1999, SANCHEZ VICARIO en 2002, HINGIS en 2002, SELES en 2003, CAPRIATI en 2004, MARTINEZ en 2005)sans compter les autres championnes qui prendront leur retraite un peu plus tard (PIERCE en 2006, MYSKINA en 2007,CLIJSTERS en 2007 et 2012,DAVENPORT en 2008, HENIN en 2008 puis 2011,MAURESMO en 2009, DEMENTIEVA en 2010).

    La période 2004-2008 a été une période entre blessures et retours victorieux. Certes après 2008, il y a eu une période de creux et de manque de leadership en 2009-2010 dont SERENA a profité,mais depuis 2011 le circuit est redevenu concurrentiel. C’est simplement SERENA qui est trop forte.
    3/Enfin,il mentionne 45 tournois sans rappeler qu’elle n’a perdu que 15 finales soit 75% de victoires en finale.

    - Antoine quant à lui, se laisse un peu embarqué par Jérôme, en reprenant l’argument selon lequel hors HENIN, point de concurrence.Il a lui aussi oublié que l’âge d’or du tennis a été justement dominé par SERENA (US 1999 – RG 2002 – WIM 2003 -US 2003 -AUS 2003 – WIM 2003) et que la meilleure saison de HENIN date de 2003, sans compter qu’elle a joué 10 années pleines en tenant compte de absences car ayant commencé en 1999.

    En définitive, si SERENA a gagné si peu de tournois de GCrelativement aux 3 grandes championnes, c’est évidemment à causes de ses absences et blessures. Les statistiques qui auraient dues être mises en exergue sont, le % de tournois gagnés/tournois joués et le % de victoires en carrière (EVERT 90,1%, GRAF 88,7%, NAVRATILOVA 86,8%, SERENA 83,3%). Tout de suite, les chiffres de SERENA paraissent moins ridicules.
    J’aimerais conclure en disant que si la comparaison peut paraître fantaisiste aujourd’hui,si SERENA parvenait un jour au chiffre de 19 GC et de 60 tournois gagnés, le débat serait tout autre. Elle n’en est pas si loin, et peut gagner ailleurs qu’à WIM, tout simplement parce qu’elle a simplement la meilleure frappe de balle du circuit, sur la combinaison Service – Coup droit et Revers confondus. Je ne connais guère que DAVENPORT qui peut lui être comparée sur ce point, sauf que cette dernière se déplaçait encore moins bien que SERENA.

    • Patricia 10 septembre 2012 at 18:15

      Oups, j’ai répondu à Antoine sur « l’absence de concurrence » avant d’avoir lu cette plaidoirie hyper détaillée ! Je rajouterais que pour moi, la période pendant laquelle le tennis féminin était plus excitant à regarder que les messieurs coincidait justement avec cette première partie de carrière des Wiwi (que je détestaient puisqu’elles écrasaient sauvagement des adversaires tout à fait concurrentielles qui avaient ma préférence….)

      En termes « d’intérêt », il y a sans doute le suspense mais aussi la présence de joueurs dont le jeu nous enchante. La WTA que j’ai bien suivie valait pour bcp grâce à Hingis, Hénin, Mauresmo, qui avaient non seulement de l’envergure mais de la grâce, de la créativité dans le jeu. Et leur opposition était intéressante.

      • Patricia 10 septembre 2012 at 18:38

        En somme Serena a eu une concurrence solide de 1998 à 2007 inclus (sachant que les femmes ont tendance à situer leur carrière plus jeune dans les débuts et l’arrêt, ça fait 9 ans.) ; période sur laquelle elle gagne 8 de ses titres. De 2008 à 2012, période moins faste à l’évidence, elle gagne l’autre « petite » moitié ; sur les 7, 3 sont gagnés contre des adversaires de l’époque précédente… Dans les autres, elle a éliminé aussi Vénus (USO 2008) ou des joueuses de la « Belle époque » (Dementieva et Kuzni à l’AO 09).

    • Patricia 10 septembre 2012 at 18:43

      Fawaz : apparemment Kvitova frappe plus fort, et dans temps – service excepté bien entendu – Dementieva frappait vraiment comme une mule des deux côtés. Pierce ou Petrova étaient très puissantes aussi…

      • Jeanne 10 septembre 2012 at 19:02

        Pierce au sommet de son art était grandiose de qualité de frappe. J’ai vu sur Youtube un match, à Roland, qu’elle gagne 6/2 6/2 face à Graf. Une merveille de tennis brutal.

  21. Jeanne 10 septembre 2012 at 18:57

    Un des coups les plus déstabilisants chez Serena, c’est son coup droit croisé.

    Depuis que je la suis, je suis fascinée par la lourdeur, le venin et le biais de ce coup, qui all of a sudden, renverse une situation compromise. Azarenka m’a surprise hier soir, à être une des très rares à pouvoir construire un bouclier à cette perforation croisée, ce qui exige un déplacement latéral exceptionnel et une compacité (des appuis) extrêmement solides.

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