Le tennis dans la tête

By  | 9 janvier 2013 | Filed under: Bord de court

Une première contribution au goût de madeleine…

Toni Nadal et son neveu n’ont pas tort de se plaindre de la longueur des saisons. Je me souviens que, quand j’avais quatorze ans et que Travolta dansait sur Staying alive, l’année tennistique ne durait que cinq semaines. Non, non, pas plus !

La saison ne débutait qu’à … Nice, quelque part en avril si j’en crois ma mémoire et si j’en juge par le fait que les retransmissions télévisées étaient souvent annulées pour cause de rideaux de pluie. A la maison, le noir et blanc trônait encore au salon. Un jour, le voisin du premier nous avait invités à admirer la couleur ocre sur laquelle la balle blanche, lointain ancêtre disparu de la balle jaune, ressortait mieux que sur mon pauvre écran, lequel m’obligeait à ajuster constamment contraste et lumière pour avoir des chances de deviner les trajectoires. Le voisin était moitié handicapé, moitié fier de sa télé couleur. Je me souviens que c’était un match de Noah, jeune espoir et régional de l’étape, cheveux bien courts, polo bien blanc. A cette époque, les lignes de couloir n’étaient pas droites mais bel et bien incurvées en leurs extrémités : l’écran plat n’avait pas encore été inventé pour conférer un peu de rectitude à ce sport étrange où l’on comptait 15 par 15 avant d’ajouter 10 puis de faire du surplace.

Après Nice, c’était la montée en puissance sur le Rocher de Monte-Carlo. C’était Borg et ses polos FILA, ses shorts moulants et sa raquette Donnay tendue à 35 kilos ; Nastase et l’utilisation d’un invraisemblable double cordage sur une raquette dite spaghetti. Les plus vieux ont dû garder en mémoire quelques images de ces temps héroïques où le champ des possibles restait ouvert…

Puis venait le point culminant de la saison : Roland-Garros. Deux semaines de tennis à la télé. L’année scolaire devait déjà être bien entamée car je rentrais à la maison, jetais mon cartable sans remords et regardais le tournoi avec mon père et ma mère tout en contribuant au rituel familial, l’écossage de paniers entiers de petits pois fraîchement cueillis au jardin cheminot, en bordure de voie ferrée.

A cette époque, on suivait les tournois en parfaite innocence. La notion de tableau n’existant pas, on prenait vraiment les matchs les uns après les autres, comme on dit dans le xylolecte des sportifs, en ignorant qu’une main invisible avait déjà prévu que les destins de Fibak et de Dibbs se croiseraient trois tours plus tard. Tout était possible dans le bonheur tranquille de l’ignorance.

Avec Roland-Garros, la saison de tennis touchait à son terme. Wimbledon était en ce temps-là un tournoi très court, se jouant à deux joueurs et sur un seul match, la finale.

Alors arrivait le plein été, la chaleur et l’ennui. Je tapais la balle au club des cheminots avec une Head Arthur Ashe achetée d’occasion : un engin magnifique avec lequel j’avais toutes les peines de taper un revers à une main ; faut dire qu’elle pesait un âne mort et que je faisais trente kilos tout mouillé. L’après-midi, j’attendais le début des retransmissions du Tour de France, pour voir suer Van Impe, Hinault, Zoetemelk. Puis venait, fin juillet, l’événement tennistique, le summum de l’été télévisé… j’ai nommé : la Coupe de Galéa, à Vichy ! Antenne 2 avait un créneau de sport tous les après-midi, fait d’aviron et de tir à l’arc : Sports été, ça s’appelait. Et pour meubler les heures de programme, heureusement, il y avait cette compétition par équipe, sorte de Coupe Davis des moins de 18 ans… J’y ai vu s’affronter les espoirs de l’époque, les mousquetaires français Noah, Gilles Moretton, Pascal Portes. Et le jeune Lendl au physique en lame de couteau, puis le très stylé José Luis Clerc… Les commentateurs s’appelaient Christian Quidet (je détestais son côté parisien pontifiant suffisant), Daniel Cazal (j’aimais son côté méridional blagueur), Hervé Duthu aussi je crois. La France, emmenée par Noah, triomphait des Tchécoslovaques, espèce européenne aujourd’hui dissoute. J’étais fier.

La saison se terminait sur ces exploits pleins de promesse d’avenir.

Ainsi, j’ai longtemps vécu à une époque où le tennis, c’était cinq semaines par an. Les semaines de télé. Le reste du temps, on n’y pensait plus, on faisait autre chose. Dans mon entourage, personne ne savait comment fonctionnait le classement des joueurs, on n’avait pas de site pour trouver in extenso le règlement et ses subtilités de casuiste, ni pour fournir en un clic la liste des vainqueurs depuis 1896 ; rien non plus concernant le pourcentage des points gagnés sur deuxième balle adverse par des gauchers contrariants et Midi Libre ne donnait pas le classement des joueurs chaque semaine. L’Équipe, à la maison, c’était les rares fois où mon père ramenait du boulot un exemplaire oublié dans un wagon. Mais comme il n’était pas fana de sport en général… Après juillet donc, c’était la trêve. L’Australie n’existait pas, dévorée par le décalage horaire, les USA et … la terre battue de Forest Hills non plus, vu que les programmes télé s’arrêtaient à 23 heures. Et l’on voyait réapparaître les joueurs au mois d’avril, toujours à Nice, sans doute sortis de quelque placard et sentant la naphtaline. Je n’imaginais pas un seul instant qu’il existât des tournois toute l’année. Aujourd’hui, je sais… Pas pour rien si Connors a plus de 100 tournois dans la besace.

J’ai décroché en même temps que Borg. J’avoue : j’étais plus Borg que Mac. Je sais, c’est mal. Mais on ne m’enlèvera pas de l’idée que pareille précision avec un petit tamis en bois tendu comme une porte de vestiaire supposait une technique que ne possèdent pas les remiseurs d’aujourd’hui à la gestuelle approximative. Borg parti, pas mal des cinq semaines perdaient de leur intérêt. Et la Coupe de Galéa n’était plus diffusée…

J’ai quand même vibré, mais épisodiquement, pour quelques Edberg – Becker. D’un œil, j’ai regardé Sampras, heureux de le voir terrasser Agassi, insupportable incarnation du mythe américain honni : short en jeans et chevelure ô combien improbable. J’ai assisté à la naissance du tennis de bourrin avec Courier, pour lequel je n’avais alors aucune sympathie (sur lui, intelligent interviewer, et sur Mac, génie fulgurant du toucher gynécologique, mes jugements ont changé ; je ne leur en veux plus). J’ai apprécié, mais de loin, que le beau Marat rompe l’ère glaciaire du tennis espagnol sur terre battue, laquelle me fit entrer dans une véritable h(ibère)nation…

Pendant les années 1990, les saisons se réduisirent donc à quelques matchs de Roland-Garros (tout de même…) et à un ou deux weeks-ends piolinesques de Coupe Davis sur France 3.  Au début des années 2000, j’ignorais même volontairement que Hewitt, que j’avais vu trimer une fois ou deux, était numéro un. Ma passion pour le tennis était toujours là, intacte, mais je préférais la vivre sur les courts.

En 2005, j’entendis parler de Federer : on rapportait qu’il jouait vraiment bien. J’étais tellement déconnecté que j’ignorais qu’il avait déjà quelques tournois du Grand chelem en poche. Mea culpa.

Intrigué, je me suis dit que je ratais peut-être quelque chose. Mais je vivais alors au Mali, Bamako, Torokorobougou, « le village du vieux figuier »… Il y avait bien Canal Horizon, mais n’étant pas abonné au bouquet satellite idoine, je ne pus me faire une idée. Et le Roland-Garros de France 2 n’était pas le lieu propice à ses exploits. A vrai dire, le Suisse ne m’était pas totalement inconnu : je l’avais vu en Coupe Davis éliminer la France à lui tout seul. Internet m’apprend que c’était en 2003 : dont acte. C’était la première fois que je le voyais jouer. Un très bon joueur, mais un peu énervant car il ne ratait rien. Je ne savais pas que ce serait la dernière fois que je souhaiterais sa défaite… Maxima culpa ! Nationalisme, quand tu nous tiens !

J’ai été rattrapé par le virus lors d’une finale de Masters : Federer – Blake, 2006. Le tennis, ça pouvait être ça ? Ce fut comme une apparition. Les flaubertiens apprécieront.

Et puis, ma vie a basculé. J’étais désormais à Madagascar, j’avais le bon bouquet satellite cette fois, et je pouvais suivre les matches avec le décalage horaire. Bien pour l’Australie et Dubaï, mais c’est tout… Ça fait drôle de regarder Roland-Garros depuis Tananarive : à six heures, il fait déjà nuit et pour apporter un peu de chaleur en ce début d’hiver austral, quelques bûches d’eucalyptus flambent dans la cheminée… C’est à Madagascar que j’ai découvert ce que j’appellerai le « tennis annuel hebdomadaire ». Semaine après semaine, un tournoi. Les tournois avec RF, et les tournois sans. Le stress des scoreboards sur l’Équipe et Eurosport. Les sites spécialisés. Les forums. Maître Yoda. Et puis l’attente des tirages de tableau, que j’imprime pour les mémoriser, le vendredi précédant le tournoi. Quelques tournois m’échappaient encore car je n’avais pas de streaming, et je pense même que j’ignorais alors l’existence de cette technique. De toute manière, au sud du Sahara, Internet est ravitaillé par les corbeaux. Et à prix d’or, mais avec le débit d’une source de garrigue en juillet : pas de quoi dépasser la succession d »images fixes.

2008, c’est le retour en France. Évidemment, je commence par racheter tout ce que j’avais laissé à Madagascar et qui était vital. Une télé et un abonnement, donc. Je comprends vite que je suis obligé d’avoir à la fois Canal et Canal Sat si je ne veux rien rater. En 2011, je découvre que je me suis fait avoir et qu’il faudrait migrer sur Orange. Heureusement, il y a le streaming. Au début, c’est au petit bonheur la chance. Puis on suit les bons conseils des anciens sur Sportvox et 15love, qui aident à se dépatouiller dans la jungle incertaine des images : ATDHE, Livescorehunter sont là. Plus moyen de rater un tournoi. Ni un match. On se prend à suivre même un improbable Chela – Garcia-Lopez, parce que le vainqueur rencontrera le maître… peut-être… dans deux tours !

Les années civiles se déclinent désormais en semaines de tournoi. J’ai tout le calendrier dans la tête. L’ordre de tous les tournois de l’année n’a plus de secret pour moi. Il y a deux catégories : ceux où RF joue et ceux où les autres ont des chances de s’entretuer.

Cette tyrannie du calendrier, que je me suis imposée, est née d’une rencontre : d’un côté, ma conception du tennis comme jeu (plus que comme sport) avec un corollaire, la recherche de l’émotion esthétique que ce jeu, bien joué (et  n’est pas un hasard si ce mot fait également sens en musique ou au théâtre), peut procurer. Et le fait que cette recherche de petits moments de bonheur, que je sais éphémères, fragiles, incarnés par … peu de joueurs en activité, peut trouver à être satisfaite par un nombre toujours croissant de dealers d’émotion : direct télé, streaming, scores en direct, et, après coup, Youtube. Et là où ce sport est redoutable, c’est que chaque semaine, la pièce peut être rejouée dans son intégralité, mais avec une issue différente de la fois précédente. On a beau avoir été déçu du dernier cinquième acte, rien ne dit que ce coup-ci l’issue sera la même. Chaque semaine on relance les dés, on refait tout le match, on repart de zéro, on se reprend à rêver. Rien de comparable avec une saison de foot ou de rugby, où le dénouement ne survient qu’une fois par an. D’un côté, un coït par semaine (certes parfois interrompu), de l’autre de longues semaines de préliminaires avec une vieille maîtresse pour un résultat souvent décevant.

Voilà. Au passage, en préparant cet article, j’ai découvert que la Coupe de Galéa existait toujours. C’est à la Rochelle, à présent…

Et j’ai retrouvé le commentaire du capitaine de Coupe Davis de 2003, déjà Guy Forget, sur le jeune Roger Federer ! Un extrait « C’est de la trempe de joueurs comme Sampras, Agassi, Becker à une époque ou Edberg. Il ne l’a pas encore prouvé en Grand Chelem sur une quinzaine entière, mais il a mis la barre très haut. S’il continue à jouer comme ça, à n’en pas douter, il va en gagner des Grand Chelem !  ». Première d’une longue série de déclarations d’amour télévisées. Allez, pour l’intégralité, c’est ici et c’est cadeau.

Mais Nadal a raison : les saisons de tennis sont plus longues qu’avant.

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Classé 15/4, je joue au tennis depuis 40 ans... Appris à jouer avec une prise marteau, des années à m'en débarrasser.

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232 Responses to Le tennis dans la tête

  1. Antoine 14 janvier 2013 at 09:50

    Ca va les veilleurs de nuit ?

    Les résultats sont donc:

    Djoko en 3 contre PHM
    Bennetteau en 3 faciles contre Dimitrov. Décevant ce dernier. Très bon match de Julien.
    Berdych en 3 contre Russel.
    Stan en 3 faciles contre Stebe.
    Melzer en 3 ultra faciles contre Kukush.
    Lopez en 3 faciles contre un autre espagnol dont je ne comnais même pas le nom.
    Malisse en 3 très faciles contre Andujar.
    Smyczek qui, comme son nom ne l’indique pas est américain, bat Karlovic en 3 dont un seul tie break.

    Nishikori en 4 contre Hanescu.
    Harrison en 4 contre Giraldo.
    Ruffin en 4 contre Resiter. Un bon résultat pour le petit jeune.

    Fernando en 5 contre Goffin. Toujours aussi peu convaincant Fernando.
    Youz en 5 contre le local Ebden qui a mené deux sets à zéro. Youz s’en tire donc très bien.
    Almagro en 5 contre Johnson. Pas génial comme entrée en matière pour Almagro.
    Roger Vasselin en 5 et 11-9 au 5ème (!) contre Bemelmans.
    Brian Baker en 5 contre Bogomolov

    • Antoine 14 janvier 2013 at 09:56

      ..Anbd last but not least, Monaco battu en trois sets par Kunetzov sur le score méritoire de 7-6 6-1 6-1 ! Il s’est blessé ou quoi ??

      Merci Monaco, je viens de perdre 2 points au risque à cause de toi !

      • Arno, l'homme des antipodes 14 janvier 2013 at 10:03

        T’inquiète, comme dit plus haut, TOUT LE MONDE a perdu 2 points grâce à l’excellent argentin !

        Merci pour le récapitulatif en tout cas !

      • Patricia 14 janvier 2013 at 10:25

        Youpi, le petit Kuznetzov vient de m’envoyer un signal fort pour ma liste de G&D !

      • fieldog (vainqueur Odyssée 2010 et RYSC 2012) 14 janvier 2013 at 11:02

        Je crois que Monaco était incertain avant le début du tournoi donc demi-surprise…

  2. Arno, l'homme des antipodes 14 janvier 2013 at 10:26

    Premier set Tipsa, 7/4 au tie-break en 1h09 ! Un match loin d’être terminé avec un excellent niveau.

    A noter des juges de ligne complètement à côté de la plaque comme jamais j’en avais vu avant !! Le nombre de challenges réussis par les deux joueurs atteint des sommets !

  3. Remy - Karim d'Or RYSC RG-UO 14 janvier 2013 at 10:40

    Question Antoine, Roddick c’est valide pour G&D ?
    parce que dans ce cas, j’ai merdé de ne pas le prendre … :(

    • Antoine 14 janvier 2013 at 12:07

      On pouvait mais on ne peut plus depuis que je viens de modifier le règlement pour intedire de sélectionner un joueur ayant annoncé sa retraite. Je sais, c’est très très mal…

      On en avait discuté mais personne n’avait eu l’idée de proposer cette modification du règlement…

      Quentin va devoir revoir sa liste…

  4. fieldog (vainqueur Odyssée 2010 et RYSC 2012) 14 janvier 2013 at 11:01

    Monaco sorti dès son 1er match… Un peu deg’ quand même parce que c’était ma 1ère intuition au moment de faire mon RYSC et puis j’ai changé au dernier moment avant de poster… Shiiiiiiiiiiiiiiiiiiiit !

  5. Remy - Karim d'Or RYSC RG-UO 14 janvier 2013 at 11:11

    Beaucoup de matches accrochés pour cette première journée. Ca fait plaisir.
    Hewitt mène 5-3 dans le seconde manche maintenant.
    Fognini aussi, mais dans la 4ème manche, direction le 5ème.

    On croise les doigts pour que Stepanek s’en sorte face à Troicki, il est mené 2 manches à 1.

    • Remy - Karim d'Or RYSC RG-UO 14 janvier 2013 at 11:29

      Stepanek fait le break, 4-2

      Par contre Hewitt est mené 7-6, 7-5 alors qu’il servait pour revenir à 1-1 …

  6. William 14 janvier 2013 at 11:28

    Allez le vieux Mérou !

  7. Arno, l'homme des antipodes 14 janvier 2013 at 11:32

    Un mérou à réaction, un Hewitt en déperdition… Fortunes diverses pour les fossiles du circuit !

    Baggy mené un set à rien face à Ramos, et Fognini bien mal barré face à Bautista Agut qui fait décidément un très bon début de saison.

    • Remy - Karim d'Or RYSC RG-UO 14 janvier 2013 at 11:39

      C’est fini pour Fognini avec un joli 6-1 dans sa tronche pour le dernier set.

      Quant au vieux Mérou, il gagne le droit de jouer une 5ème manche !

      • Antoine 14 janvier 2013 at 12:26

        Il vient de servir pour le match mais s’est fait debreaker par Trotsky….

  8. William 14 janvier 2013 at 11:42

    Hewitt prend un sacré coup de vieux. Sans très bien jouer, Tipsa fait tout mieux que lui… Il reste le meilleur coup de Hewitt, le lob, mais comme le Serbe ne monte pas… Allez Lleyton bats toi !

  9. Antoine 14 janvier 2013 at 12:14

    Encore deux points de perdus à cause de Hewitt cette fois….

  10. Guillaume 14 janvier 2013 at 12:19

    Je vois que vous avez été quelques-uns à triper cette nuit, notamment sur le Youzhny / Ebden qui a l’air d’avoir tenu ses promesses. Le grand problème des Australiens, en fait, c’est d’être au moins aussi casaniers que les US boys, sans en avoir les possibilités offertes par le calendrier. J’espère qu’il n’attendra pas un an avant de refaire parler de lui autrement qu’en double.

    Content pour Kuznetsov. Ca fait un moment que je le suis, celui-là. Et Janowicz gagne son premier match depuis… Bercy :)

    Terminé à l’instant pour Street Fightin’ Lleyton. Pas de bol au grattage, il est tombé sur un mec qui fait tout comme lui, en un peu mieux. Hewitt ou le roi des tirages merdiques depuis un paquet d’années maintenant.

    @ May, Antoine, Arno aussi, à vos boîtes mail.

  11. Antoine 14 janvier 2013 at 12:39

    le Mérou qui servait à 5-3 au cinquième s’est fait debreaker par Trotsky qui est revenu à 5-5 mais qui a perdu les deux jeux suivants…

    Bravo au Mérou qui est revenu de deux sets à zéro ce qui n’est pas rien vu son grand âge…

    Les stats du slamtracker sont bizarres: il n’aurait réalisé que trois points gagnats et les deux joueurs ne seraient pas une seule fois monté à la volée ?!?

    Je constate aussi qu’il y a très peu de fautes directes dans presque tous les matchs. Visiblement, presque toutes les fautes sont comptées comme étant des fautes provoquées.

    • Nath 14 janvier 2013 at 12:53

      S’il s’agit d’un match non télévisé, je le répète. Un point gagnant est un ace,une faute directe est une double.

      • Antoine 14 janvier 2013 at 13:27

        Ah bon ? Et pourquoi ce classement idiot ??? Je ne comprends pas: que le match soit télévisé ou pas, cela ne devrait rien changer: les arbitres ont le même boitier, remplissent les mêmes feuilles de match, non ?

  12. Antoine 14 janvier 2013 at 16:11

    Je rattrape mon retard d’information et je tombe sur les déclarations de Jo dans l’Equipe sur sa situation fiscale. Llodra aussi en a parlé, pour dire en substance qu’il ne fallait pas s’en prendre à ses potes. je crois que Richie a dit un mot sur le sujet mais je ne l’ai pas retrouvé.

    Jo lui commence par dire: « Les gens n’ont pas forcément tous les éléments pour juger. S’ils les avaient, ce serait plus facile pour nous parce qu’ils comprendraient ».

    Il ajoute: « lors de ma dernière déclaration d’impôts en 2011, j’ai payé environ 230.000 euros sur 47 jours de présence en France. Je paie comme tous les Français sur mes revenus rattachés à la France ». Il détaille d’ailleurs les revenus qui sont imosables en France: « (les) prize money dans les tournois français, ce que je peux toucher comme garanties dans les tournois français, à l’argent reçu pour la Coupe Davis ».

    Ce que Jo ne précise pas, c’est que tout les joueurs quelque soient leur nationalité ou leur lieu de résidence paient des impôts sur leur prize money en France, comme à l’étranger. Il est prélevé à la source à un taux forfaitaire qui est le plus souvent de 15%, mais parfois plus comme en Grande Bretagne ou il atteint 25% ce qui déplait d’ailleurs à Nadal. Cela n’a rien à voir avec la durée de la présence en France. Bref, les 230 000 euros que règle Jo sont l’application du droit commun pour tous les joueurs, français ou non. Il ne précise d’ailleurs pas quel est le montant des revenus qui ont servi de base au calcul de son impôt, se contentant de dire qu’il paie « beaucoup d’impôts en France ».

    Comme c’est également en vigueur à l’étranger, Jo paie aussi des impôts dans pas mal de pays.

    Jo est résident en Suisse et bénéficie là bas d’un régime réservé aux impatriés qui est celui du « forfait fiscal ». Contrairement aux suisses, ces derniers ne sont pas imposés en fonction de leurs revenus, mais selon un forfait qui concrètement est un multiple de la valeur locative de la résidence principale qu’elle soit louée ou achetée. Cela dépend donc de cette valeur locative et de rien d’autre. En clair, Jo doit régler quelques dizaines de milliers d’euros au fisc suisse, au plus 100 000 peut être. Tous les contrats de sponsoring, de pub et autres échappent donc à l’impôt que ce soit en Suisse ou ailleurs. C’est plus de la moitié des revenus de Jo.

    L’Equipe Magazine a publié il y a quelques temps une estimations des revenus des joueurs et Jo émargeait à 5,5 M€.

    Si l’on additionnait tous les impôts payés par Jo, il ne fait aucun doute que comme ses petits camarades impatriés suisse, son taux d’imposition global est inférieur à celui d’un salarié qui gagne 10 000 euros par mois et ce n’est pas sûr que si les gens le savaient ils seraient tous enchantés de l’apprendre.

    Jo dit ensuite: »Je cotise pour la sécurité sociale et pour la retraite auxquelles je n’aurai pas droit. Je coûte zéro à la France et je ramène de l’argent. C’est dur d’être critiqué alors que j’ai l’impression de bien faire les choses. Je cotise mais je n’ai pas droit à la sécurité sociale ou à la retraite. Quand je vais me faire soigner pour une carie, je paie 500 euros. Quand je vais faire une IRM, je paie 500 euros. Et j’en fais des IRM (sourires) ! J’avoue que je ne les fais pas en France, je les fais plutôt en Suisse ».

    Là, c’est carrément n’importe quoi et Jo ne sait visiblement pas qu’il ne cotise pas à la sécu en France et que c’est la raison pour laquelle il n’y a pas droit. Rien ne l’empêcherait de le faire d’ailleurs s’il le souhaitait.

    Je ne connais pas le dentiste de Jo mais à mon avis, il se fait quand même avoir parce que payer 500€ pour une carie, c’est cher. On ne comprend pas bien non plus pourquoi Jo n’a pas une assurance maladie privée. En suisse, il est obligatoire de souscrire une assurance maladie mais on est libre de cotiser ou l’on veut. Il n’est probablement pas soumis à cette obligation.

    Par contre, je suis d’accord avec la fin de son interview:

    Que répondez-vous à ceux qui disent : on ne va pas le plaindre ?
    Ils ont complètement raison. »

    Cela étant dit, il y a un vrai problème fiscal qui n’est pas pris en compte par le droit, c’est que la carrière est courte et qu’il serait logique de pouvoir étaler ces revenus car ne pas le faire aboutit à une plus forte taxation que si le même montant total était étalé sur la durée d’une carrière normale en raison de la progressivité de l’impôt. L’étalement est possible quand il s’agit d’un revenu exceptionnel et ce serait fiscalement admissible si Jo gagne Roland Garros par exemple, mais n’est pas possible pour le reste.

    • Guillaume 14 janvier 2013 at 17:18

      Un post super intéressant, Antoine. Dommage qu’avec l’actu il risque assez vite de passer à l’as. Ca me tente bien de le garder sous le coude et d’en faire un papier « opinion » post-OA…

      Moi ce qui me gonfle le plus dans leur argumentation, c’est précisément le côté Calimero « une carrière est courte, il faut mettre un max de côté en peu de temps… » Sauf que nos amis exilés fiscaux oublient qu’un Top 20/30 (et encore plus un bon client à la Tsonga) n’a pas de souci à se faire pour l’après. Dans le sponsoring, dans les médias et/ou l’évènementiel tennis, on se l’arrachera suffisamment pour qu’il n’ait jamais à s’inquiéter de la suite. Les mecs te parlent d’une fin de carrière là où il faudrait en réalité parler de reconversion, et 2e, 3e, Xe… carrières.

      • Antoine 14 janvier 2013 at 18:03

        Bonne idée, on pourra faire du recyclage…Je le complèterai.

        Je n’ai pas évoqué cette argumentation là parce que cela ne tient vraiment pas la route mais on pourrait effectivement en discuter.

        Dans son interview, Jo dit reprend en effet cette argumantation: « Si je me blesse demain, je n’ai plus rien. On n’est pas sûr de la durée de notre carrière. On essaie de capitaliser au maximum »…

        Evidemment, c’est une plaisanterie de dire si je me blesse, je n’ai plus rien alors qu’il a gagné 10M$ de prize money et probablement le double et davantage avec les contrats, les garanties, les exhibs etc…qu’il a déjà mis dans les 15 M€ à la banque et que personne n’ira lui les prendre, ce qui fait qu’il n’a pas de souci à se faire, même s’il ne joue plus un match de sa vie.

  13. Antoine 14 janvier 2013 at 16:43

    Autre sujet: entrée en piste cette nuit de Benoit Paire qui joue contre Roger.

    Paire, désormais 46ème, a été en demie à Chennaï, battant au passage Cipolla, Sela, Cilic et perdant contre Bautista-Agut, pourtant 80ème. La semaine dernière à Aukland, il a perdu au premier tour contre Lu.

    Les deux bonnes nouvelles pour lui sont que Roger n’a pas joué un match depuis le Master’s et qu’il a déjà joué contre lui, et sait donc un peu à quoi s’attendre. Un peu, mais pas plus, car lors de leur unique rencontre à Bâle l’année dernière, Paire avait été balayé 2 et 2 en cinquante cinq minutes et n’avait réussi à marquer que 7 points sur le service de Roger en huit jeux de retour, dont un seul sur les vingt cinq premières du suisse qui étaient tombées dans le carré de service. Après le match, il avait dit qu’il s’était trop mis la pression et qu’il avait été impressionné ou quelque chose dans ce genre là..

    Il vaudrait mieux pour lui qu’il parvienne à mieux tenir le coup que la fois précédente en début de match parce que sinon cela risque de défiler assez vite, là encore. S’il y arrive, il peut peut être le géner, l’idéal serait évidemment qu’il gagne le premier set.

    Bon, il est sympa Benoit mais je ne donne pas cher de sa peau.

    • Remy - Karim d'Or RYSC RG-UO 14 janvier 2013 at 17:07

      avec son mental en bois, je vois mal comment il peut tenir au meilleur des 5 sets contre un joueur du top 10, alors face à Federer …

      Pour le suivre sur Twitter, Benoit passe son temps à poster des photos de tous les fast-foods où il va … et il y va souvent !
      Un vrai pro.

      • Antoine 14 janvier 2013 at 17:16

        ?! c’est super pro en effet ! On ne lui a pas encore dit qu’il ne fallait pas bouffer n’importe quoi ? A moins que Roger ne soit complètement rouillé, il va en prendre une, c’est clair..

      • Kaelin 14 janvier 2013 at 17:36

        Boh, le descendez pas trop non plus, il arrive en demi à Chennai et perd contre un bon Agut (ça me fait mal de dire ça mais bon force est de reconnaitre que l’espagnol a fait le tournoi de sa vie) et gagne le double avec Wawrinka en battant des mecs pas mauvais. Je pense que du coup il n’est pas si anormal qu’il perde au 1er tour du tournoi suivant cme ç’a été le cas (tout le monde ne s’appelle pas David Ferrer alias jepeuxenchaîner15tournoisd’affiléessansaucunescrampes). Allez je mise sur un set de Benoit! mais pas bien plus….

        • Remy - Karim d'Or RYSC RG-UO 14 janvier 2013 at 17:45

          non mais je l’aime bien Benoit.
          Il est très naturel, complètement fou et a du talent.
          Je l’ai d’ailleurs retenu en performeur.

          Mais c’est loin d’être un pro et normalement il devrait prendre 3 sets rapide cette nuit, ce n’est pas une honte.
          On peut d’ailleurs regretter qu’il tombe sur Federer dès le premier tour.

          • Antoine 14 janvier 2013 at 18:06

            Je l’aime bien aussi mais c’est gonflé de l’avoir pris en performeur…

      • Skvorecky 14 janvier 2013 at 18:11

        Arrêtez, on bouffe très bien dans les fast food!

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