Le tennis dans la tête – Ultimatum

By  | 15 juillet 2013 | Filed under: Bord de court

Fin de la trilogie de Jason Bourne en polo de tennis et raquette à la main.

On en est à l’épisode Boris Vian, Complainte des Joyeux Bouchers : « Faut que ça saiiiiiigne ! Bien fort. »

Voilà, c’est fait : on a en a terminé avec les dix minutes de pseudo-échauffement qui servent juste à faire monter d’un cran la tension et à te filer plein d’acide lactique dans les pattes, de celui qui t’empêchera de jouer de manière déliée, comme tu sais si bien le faire « normalement », et qui se rappellera à toi au troisième set sous la forme de légers début de crampes.

  • Bon, ben, bon match, alors !
  • Toi aussi !
  • Si y’a un doute…
  • Ouais, on remet deux balles…

Tu parles, l’autre, la semaine dernière, il a dit pareil au début. Après deux jeux, c’était Jack l’éventreur.

Le match commence. Tu sais que toutes les conditions ne sont pas réunies de ton côté. Et pour ça, il y a quelques possibilités, tout un tas même. En vrac et selon les jours :

a. Tu as passé la nuit dans l’avion, en position quasi-foetale, les genoux sur la tablette du siège de devant, à essayer d’éviter les miasmes de ce partenaire d’une nuit qui ne t’a même pas été présenté et qui partage avec toi un peu de ton intimité, beaucoup de l’accoudoir central et sans quelques millions de ses microbes généreusement expulsés à chaque quinte de toux.

b. Ce matin, tu étais à la bourre et tu n’as pas pu prendre ton petit déjeuner habituel, celui d’avant-match.

c. Le putain de chien du voisin a décidé que cinq heures du matin, c’était bien pour que tu termines ta nuit. Évidemment, il ignorait qu’à minuit t’étais pas encore couché.

d. Euh, c’est quoi cette gorge qui gratte là ?

e. Pas de chance de faire un match de compét’ avec un cordage tout neuf. Et cet abruti de mec au club qui t’a mis 26 kilos parce que non, vraiment, « avec 20, t’as aucun contrôle, autant jouer au badminton avec Rémy, tu vois, c’est pas la peine ».

Évidemment, tu n’as pas toujours tout ça à la fois, mais juste une ou deux de ces bricoles. C’est noté ? Parce qu’on va s’en resservir tout à l’heure.

Le premier jeu : ça c’est vraiment dur. Surtout si tu sers, parce que tu es carrément dos au mur. Si tu le perds déjà ce putain de service, le match est plié. Dans ton mental de winner, ça ne fait pas un doute. Bref, c’est pile ou face. Évidemment, tu n’es pas chaud ! Ce ne sont pas les quatre balles envoyées de chaque côté qui t’ont permis de te régler… Même si, bravement, avec la haute et intelligible voix d’une agent d’aéroport annonçant « Bienvenue à Monsanto », tu as déclaré « Pour moi, c’est bon ! C’est quand tu veux. » Tu parles ! Il te faudrait un seau de balles avant d’oser servir pour de bon, si tu étais un tant soit peu rationnel. Seulement voilà : ta rationalité, elle est restée dans le vestiaire.

Le premier point : surtout ne pas donner bêtement, faire jouer, renvoyer. Montrer que tu ne fais JAMAIS de faute. Statistiquement, sauf si tu t’appelles Alizé Cornet, tu le gagnes plus d’une fois sur deux parce que « bon, quand même, ton service, c’est pas rien, hein, quoi » !

Ouf, c’est fait ! Finalement, t’as même pas eu à te sortir des trucs de quelque part, il a fait les fautes tout seul. Là, tu es carrément peinard, une sensation qui dure… le temps de rejoindre le filet avec la satisfaction du devoir accompli. Dans ta tête, t’as gagné le match, y a que l’autre qui le sait pas encore. Tu bois un coup, histoire de montrer que tu sais exactement gérer ton physique. Mais détends-toi putain, tu vas pas jouer avec les jambes en coton tout le match, quand même !

Tu arrives de l’autre côté du filet. « Tiens, c’est bizarre, ça fait pas du tout la même impression. C’est pas censé être symétrique un court ? C’est la nuit ou quoi de ce côté ? C’est quoi cette putain d’ombre derrière ? Allez, accroche-toi, faut que tu lui rentres dedans sur chaque seconde balle, la seconde c’est un cadeau, normalement le point il est pour toi, il doit jamais le gagner. Tu le laisses pas respirer. C’est bon, 2-0. Mais qu’est-ce qu’il fait comme fautes, le type, en face ! Si je perds, je suis un gros naze, tout 15/5 qu’il est ! » Stop, mon gars, jamais t’aurais dû te dire ça ! On y reviendra…

Encore à toi de servir. Là, t’es dos au mur. A nouveau… Ou t’enfonces le clou et tu te vois bien avec un match tranquille, ou t’assures pas, une double ici, une attaque qui sort… et hop, c’est un autre match qui commence. Non, ça va, il continue à arroser, il s’engueule : bon ça, très bon ! Le comble : il s’appelle par son prénom ! Sont cons ces gens qui s’appellent par leur prénom tous les deux points ! Ah, vraiment !!! (S’en souvenir quand tu rateras le coup droit tout fait, dans deux jeux, hein ?)

3-0. T’as le temps de boire et de te faire tout le scenario du match.

  • Normalement, ça passe sans problème.
  • Pourquoi t’as dit « normalement » ?
  • Ben, si ça continue comme ça…
  • Oui, mais il peut pas jouer aussi mal tout le match, sinon il serait pas à ce classement, réfléchis un peu.
  • Non, c’est vrai ! En tout cas, 3-0, c’est déjà ça.
  • Ouais, maintenant tu gagnes ton service chaque fois et le set est dans la poche. Vas-y…

En attendant, t’es dos au mur.

  • Encore ? s’exclame le lecteur de 15love. Mais c’est le peloton d’exécution tous les quatre points, ce truc !
  • Eh oui, si t’aimes pas ça, faut faire du badminton,du macramé. » En effet, il suffirait qu’il gagne un premier jeu pour qu’il commence à se dire « Bon, je suis dans la partie ; maintenant on va s’expliquer. » Donc, ce jeu, t’as pas intérêt à le perdre, faut lui maintenir la tête sous l’eau.

3-1. Tu repenses à ce que tu t’es dit au changement de côté, la bonne chamoulauderie des familles : « Tu gagnes ton service chaque fois et le set est dans la poche »… Non, mais ça va pas ? Qu’est-ce qui t’a pris de dire ça ? D’abord, t’es pas Isner… et puis même si tu perds ton service, l’autre en face non plus, c’est pas Isner et y’a pas la télé : alors arrête de te mettre la pression et vas-y, joue peinard. Essaie de prendre du plaisir un peu, du plaisir, du plaisir, tu sais le truc qui fait que c’est vachement agréable de jouer, alors desserre le frein et joue. Joue-la comme Fed !

C’est bon ! Ça passe ! Non mais, qu’est-ce que tu joues bien aujourd’hui, coup droit, revers long de ligne, le gars a beau courir partout, au troisième coup il est à deux mètres. Une dernière faute qui achève de le convaincre de son impuissance et ça nous y fait 6/2, ma bonne dame. T’as déroulé tout le set. Bon, la perf, c’est pour aujourd’hui. Tu te vois déjà en train de boire le coup, à commenter le match en consolant le valeureux impuissant. Il n’a pas le jeu à t’inquiéter de toute manière, il essaie de renvoyer tout mais il est à la rue, tu domines et tu finis les points peinard. Tu pensais pas que tu serais aussi en forme vu… les points a, b, c, d, e.

A 6/2, 2-0 y’a les copains qui débarquent… Ils passaient par là, ils ont entendu crier, ils sont arrivés pour voir. Toi, tu joues encore bien mais y a comme une petite fatigue qui se fait sentir. Tu repenses à a, b, c, d et après deux coups ratés, comme les copains t’encouragent avec leur subtilité habituelle, la petite fatigue naissante devient soudain une immense chape de béton qui te prend les chaussures jusqu’au niveau des genoux, et même un tantinet au-dessus. L’autre, t’as l’impression qu’il court de plus en plus vite mais non, c’est juste toi qui frappe de moins en moins fort. Hé ! Ho ! Qu’est-ce qui t’arrive ? C’est pas possible !

Les conseils pleuvent de l’autre côté du grillage. Toi, tu es bien d’accord avec eux : tu sais que « normalement » tu dois le finir, d’ailleurs t’as pas eu besoin de leurs conseils pour lui mettre 6/2 au premier !

Alors, tu te raccroches à tes lettres de l’alphabet, tu dégaines tes motifs comme autant d’arguments de la défense. Pas pour les autres, ce serait trop inélégant, non juste pour toi, dans ta tête. Ah, si t’avais pas passé la nuit dans l’avion, il serait déjà fini ce match alors que là… Mais déjà, tu joues plus pour le match, tu joues juste pour prouver aux autres que tu joues bien. Tu surjoues un peu ici et là, tu dramatises les fautes, les spectateurs ont l’occasion de savoir comment tu te prénommes et tu te tapes sur le cœur à la Paulo quand t’as fait un point de ouf…

Ouais, c’est ça, continue comme ça. Parce que, à part quelques coups d’éclat, tu t’englues dans la vase de ses coups à lui, les tiens reviennent inlassablement, tu surveilles tes petits débuts de crampe pour te donner de nouvelles raisons de maudire le sort qui s’acharne ! Mais pourquoi ils ont débarqué les copains ? J’étais bien dans mon match, et il a fallu que…

C’est le début du troisième. Eh oui ! Jetons un voile pudique sur les deux retours que tu as piteusement envoyé dans le filet à 4-4 balle de break pour toi. Derrière, ton service n’a été qu’une formalité. Pour lui. Tu te vois déjà rentrer à la maison en te demandant comment tu as pu une nouvelle fois perdre un match pareil ! Mais il était perdu dès le début ce match, il suffisait juste que l’autre commence à renvoyer vraiment pour que tu refuses d’affronter la difficulté et que tu préfères te réfugier derrière les faux-fuyants de ta mauvaise foi. Ok, t’avais passé la nuit enrhumé dans l’avion en écoutant aboyer le chien du voisin mais ça t’avait pas empêché de lui mettre 6/2 avant de commencer à déconner ! Non ? En fait, tu avais une seule chance de le gagner, ce match à ta portée : c’était que sa liste alphabétique à lui ne s’arrête pas à la lettre « E ». mais qu’il en ait encore deux ou trois de plus que toi, assez pour te refiler le match sans que tu aies à le GAGNER.

Pourquoi t’as pas gagné ? Parce que des matches comme ça, tu en as déjà perdu, contre des crocodiles mieux classés que toi qui n’ont pas la moitié de ta putain de technique mais qui courent partout, que ça te frustre comme c’est pas possible de les voir peu à peu ramener de plus en plus de balles alors qu’ils devraient être de plus en plus fatigués, pendant que toi, tu as de plus en plus de mal à poser ton tennis cristallin parce que, pour jouer cette « perfection », il te faut les jambes et que tu n’en as plus vraiment deux en entier. Tiens, c’est simple, on devrait faire les matches en trois jeux. Dès que tu as senti la tendance s’inverser, tu les as fait resurgir, tes mauvaises excuses et elles se sont imposées pour jouer leur rôle : elles t’ont permis de perdre avec les honneurs. Tu t’es condamné tout seul mais avec les circonstances atténuantes, quoi !

Dans un match contre un type à classement inférieur, te sachant d’emblée supérieur, tu n’en aurais pas eu besoin, tu finissais le boulot sans trembler.

Tiens, tiens… mais je me demande si dans ce petit match du week-end, il n’y aurait pas aussi un petit quelque chose des épiques affrontements de nos héros, de nos tragiques génies au mental supposé friable, de ces malheureuses finales perdues par une danseuse sublime contre un ibérique bourrin bûcheron.

Ces quelques allitérations constitueront une sorte de point final à la série…

About 

Classé 15/4, je joue au tennis depuis 40 ans... Appris à jouer avec une prise marteau, des années à m'en débarrasser.

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78 Responses to Le tennis dans la tête – Ultimatum

  1. Evans 18 juillet 2013 at 11:03

    Aller, les fans de Federer sortez le champagne pour fêter le 78 eme titre du suisse. Il va gagner ce tournoi, les doigts dans le nez.

  2. JC vainqueur par KO au dernier round de Karim à G&D 2012 18 juillet 2013 at 11:04

    Tout d’abord , toutes mes excuses à Homais que j’ai oublié de féliciter pour son bel article dans mon post précédent.

    Pour répondre à Sam, on peut je pense découper la 3 eme série et la 2 eme série en faisant des petits paquets :

    30 à 15/3 : peu ou prou le même niveau, un peu plus de régularité et l’apparition d’un coup un peu plus fort à 15/3 , et surtout plus de matchs dans l’année…..,

    15/2 à 15/1: là il y a souvent un petit cap par rapport au groupe précédent: les mecs jouent régulièrement, savent à peu près tout faire sans gros point faible, sont réguliers et ont un physique de « sportif » ….

    15 à 4/6 : vrai gros cap car le passage à 15, début de la seconde série est vraiment dur. C’est le niveau minimum pour pouvoir passer son BE en France, et là il faut soit être doué et monter rapidement à ce niveau dès son plus jeune age ( vers 15-20ans) , soit alors, tu progresses tout doucement pendant 20 ans, t’en bouffes, tu fais 40 matchs par an mini et là tu obtiens ton graal: passer 15 ! Et là, t’en mets plus une dedans, tu « contres » dans tous tes premiers tours, et tu te dis, fais chier, mais pas grave quand même , j’ai été 15 …… Toute ressemblance avec l’auteur de ce post est fortuite… Ensuite 5/6 ou 4/6, bien sûr c’est plus fort mais cela reste jouable pour un 15.

    3/6 à 0 : là ça ne rigole plus… les mecs sonts forts, servent bien ( proche des 160 en moyenne en première sauf exception bien entendu, et surtout avec une seconde de qualité), se déplacent très bien, et ca commence à envoyer du lourd du fonds ou à la volée… Comme me dit toujours l’un des mes potes, le tennis , sous entendu le vrai, cela commence vraiment à 0…… soupirs , putain 99% des classés feraient mieux d’aller à la pêche à la palourde avec masque et tuba+ respirateur à plestin les Grèves….

    Bon après c’est les négatifs, l’antichambre des pros et ou des futurs pro ou ex pros,….. Là c’est un univers que je ne veux surtout pas rencontrer sur un court car tu comprends ta douleur et tu te dis que sur PS3 c’est quand même plus fastoche…

    Au revoir les gens….

    • Kaelin 18 juillet 2013 at 14:27

      Merci pour le recap, JC ! C’est intéressant. Et moi qui me prend parfois un peu pour Gasquet en tapant mon revers une main de 30/3, je suis un peu déçu! ;)

  3. Sam 18 juillet 2013 at 15:47

    Assez d’accord avec JC. Jusqu’à 15/3, on reste à peu près dans les mêmes eaux finalement. A 15/2 15/1, ça grimpe déjà plus. Ma propre expérience, c’est d’être crédible jusqu’à 15/3, pour gagner, après je suis crédible pour gagner un set. Disons que le premier est serré. Et à quel prix. Après, sûr que les gars jouent suffisamment pour te faire comprendre la vie au second. A partir de 15, il y a quelque chose d’autre qui s’appelle la seconde balle, la vraie, celle qui tourne et qui te fait comprendre que ça n’est pas parce qu’il a foiré sa première que c’est forcément une bonne nouvelle. Une grosse première à plat, sur un malentendu, on peut mettre sa raquette dessus. Un truc qui tourne et qui monte…

    En termes physique, en termes de souffrance plutôt, il faut imaginer un gars 5 classements au dessus, et là on fait un petit jeu : chacun fait 5 frappes de balle sans attaquer, et ensuite on cherche à faire le point. Avec un mec vraiment plus fort ça tue…

  4. Antoine 18 juillet 2013 at 17:51

    Je viens de voir jouer Roger contre Hajek (6-4 6-3), match que j’ai pris en cours de route à 3-3 au premier set alors qu’il y avait eu un échange de break. Hajek était loin d’être mauvais (il a sorti Gulbis en trois sets au tour précédent) mais j’ai surtout regardé Roger avec sa nouvelle raquette.

    Mon sentiment à ce stade est que ce n’est pas du tout un petit changement. Il me semble qu’il y a un grosse différence avec sa raquette précédente et par suite dans la manière dont il joue, à confirmer bien sûr.

    Il génére beaucoup plus de lift avec une espèce d’effet trampoline, des deux côtés. Au service, cela se traduit par un kick qui est franchement difficile à contrôler pour l’adversaire et qui l’a amené plusieurs fois à faire service volée sur ses secondes balles qui ont nettement plus d’effets (il a d’ailleurs beaucoup fait de service volées). Il y a un net gain quand il sert sur le revers de l’adversaire, en particulier côté avantage, là ou il a généralement davantage de problèmes à faire les points.

    Les coups m’ont paru gagner sensiblement en puissance. En revanche, il m’est apparu clairement qu’il perdait très nettement en vitesse, en coup droit en particulier. Il n’a pour ainsi dire fait aucun coup droit gagnant (Hajek essayait de tout jouer sur son revers cela étant), faisant le point en provoquant une faute ou en terminant le point à la volée. Le seul coup droit qu’il a claqué en le frappant assez à plat, en retour, est sorti d’un mètre….

    Tout cela m’a paru très bien adapté pour la terre battue mais avec cette impression étrange qu’il n’a plus son coup droit. On verra ce que cela donne sur dur ou il ne jouera évidemment pas de la même façon. De toute façon, il n’a pas l’air d’être encore complètement habitué à sa nouvelle raquette avec des balles qui sortent d’un bon mètre sans qu’il s’agisse de coups mal centrés pour autant…

    Sinon, voilà ce qu’il a dit à ce sujet après son premier match contre Brands..

    http://www.atpworldtour.com/News/Tennis/2013/07/29/Hamburg-Wednesday-Federer-Racquet.aspx

    Ce que l’on comprend, c’est qu’il n’a pas pris de décision définitive et que ces deux tournois sont des tests..

    • Patricia 18 juillet 2013 at 19:43

      Un gars du site dont j’ai posté le lien avait la même raquette que Fed jusqu’ici, et avait aussi testé l’actuelle ; il disait que l’actuelle procurait un confort et une puissance très palpables, que tu sentais une percussion complètement différente, assez euphorisante… mais que sa qualité de jeu se dégradait au bout de 20 minutes, parce qu’il pouvait être bcp plus approximatif dans ses frappes et son placement… Il retournait avec plaisir à l’ancienne parce que le feeling bien plus fin lui manquait. Ses potes qui essayent l’ancienne raquette de Fed le trouvent masochiste, parce qu’elle ne pardonne rien.

      • Antoine 19 juillet 2013 at 13:58

        En fait, il n’a pas pu tester la nouvelle car il s’agit d’une raquette complètement nouvelle,en cours de développement,et non de la Bad 98 classique..

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