Pour éviter de sacrifier des textes « de fond » comme celui d’Oluive sur les juniors à l’effervescence du live, je produis une bagatelle tête-de-gondole à commentaires. Il s’agit d’une réponse au serpent de mer des prize money en vétéha, récemment aperçu dans nos colonnes.
… Parce que bon, à la fin, zut alors, raaas la visière des arguments poussifs qui s’accumulent paresseusement comme les moutons sous un buffet normand, chaque fois qu’un mufle à raquette y va de sa remarque misogyne soit-disant subversive ! Mon sang de suffragette ne fait qu’un tour, trop c’est trop, j’enfourche mon Cheval de Bataille et nous lançons une occupation sur la pelouse du Central au All England Lawn Tennis and Croquet Club, le temps que deux ou trois vérités soient dites !
Broute, mon dadou, c’est de la bonne !
Je m’en vais faire un sort aux trois arguments massues (en mousse) que nos bonnes âmes (toujours mâles, tiens) s’empressent d’asséner mollement (oui ceci est un oxymore et je vous ferais crever d’incises, tiens) :
Premièrement (boum, pshhhhh) :
« C’est pas normal qu’elles soient payées autant, elles jouent moins longtemps ».
Deuxièmement (boum, mouarf) :
« C’est pas normal qu’elles prennent autant de pépettes, leur tennis est pauvre, leur circuit pathétique, qui veut payer pour voir ça ? »
Troisièmement (boum, haha raté) :
« Ces dames devraient toucher moins, parce qu’elles rapportent moins. Business is business ». (Bon celui-là n’est pas un cliché absurde, mais je le réfute aussi).
Un.
Si le sport était rémunéré à la longueur du spectacle, les rangs de Fedou et du dernier titulaire au triathlon seraient inversés au listing Forbes… On n’est pas aux pièces ! Brandir l’argument du prorata rémunération/boulot abattu, c’est aussi malin que de vouloir rémunérer à la longueur de l’échange (Gilou, roi du pétrole !) : le sport valorise notamment une suprématie, et dans les sports de balle, le résultat est généralement d’autant plus long que cette suprématie est contestée… Conservons cette logique en atépé, on aurait dû entendre des « Roger, mon chéri, va falloir y aller mollo sur les bagels en finale, j’ai des jumelles en route, j’te signale ! » Et les tournois sur terre, mieux payés que l’herbe, aussi ?
Déclinons. Si la rémunération du sport récompensait la force de travail, la lanceuse de poids devrait toucher 60 % du montant de son homologue poilu en cas de victoire. Le poids-coq, dont le punch abat moins de kilos que le poids moyen, verrait son chèque calculé sur la balance. Le gagnant du 800 mètres empocherait 8 fois la gratification d’Usain Bolt.
Alléi, quoi… à la niche, les Chiens de garde ! (baballe, Gilou, nonos ?)
Deux.
Mais ouiiii, le sport est notamment un spectacle, vous avez raison, alignons le chèque au degré d’entertainment ! Comment procéderons-nous, concrètement ?
Je vois deux axes possibles : tout d’abord, l’option patinage artistique. On forme des juges, qui attribueront une note de qualité visuelle et émotionnelle au spectacle proposé, constituant la moitié des points déterminant le résultat final de la partie. Nan, attends, c’est juste pour le pognon, disons que la note du jury fournit un coefficient pour le prize money. (Désolé, Jo, mais va falloir serrer la ceinture, pour ta demie contre David. Et Stan et Richard peuvent agrandir la piscine).
Ou alors, fi d’un jury, corruptible, et susceptible d’intégrer l’apparence physique dans leur évaluation ! Jouons-la façon Star Ac, sooooo vingt-et-unième siècle : pour 0,25 euros, envoie ton sms pour pouce vert-iser ton chouchou, ou Caliguler ta bête noire ! Un petit algorithme appliqué au résultat, et le prize money de l’un vient grossir le pactole du vrai showman. En plus le montant des sms est reversé aux fédérations et finance le développement de la discipline !
Putain, c’est génial, c’est démagocratique, je m’aime !
Trois.
Business is business, mesdames, vous rapportez moins, vous gagnez moins, n’y voyez pas de sentiments personnels c’est de la science économique. Soit.
Mais on est bien en Capitalie, non ? La raison du pognon est toujours la meilleure, c’est bien ça ? Alors comment expliques-tu, mon doux promis, qu’il n’en n’ainsi-soit-il point ? Que si le tennis féminin était effectivement moins rémunérateur pour les investisseurs, les travailleuses de la raquette parviennent à faire valoir leurs prétentions irréalistes ?
Parce que depuis les Billie Jean (is not my lover), les Navratilova, l’herbe a poussé sous le filet, c’est plus vraiment de la bête militante qui est envoyée sur les barricades féministes de la WTA pour appuyer sur le contre-levier politique du rapport de force social.
Le serenesque popotin pèse son poids, certes, la sirène sharapovienne résonne loin, bien sûr, mais niveau dialectique et solidarité de genre, ça reste limité à du 8 sur l’échelle de Biba, leur discours.
Comment se fesse (j’ai pas pu résister, après Serena) ?
Il y a une seule explication rationnelle, logique : tu fais erreur, mon colibri ! D’une manière ou d’une autre, la wta doit représenter un marché équivalent aux attraits de l’ATP, sans rapport avec le nombre de spectateurs drainés par leurs joutes. Les donzelles possèdent fatalement une valeur marchande ajoutée dont la plus-value compense le manque à gagner.
Pour l’identifier, reviens au fondamentaux : l’offre et la demande. La demande des consommateurs pour un tennis féminin de haut niveau, équitablement valorisé et rémunéré en prize money, doit être équivalente à celle produite par le circuit masculin, par un autre biais que la fréquentation des gradins ou l’audience des matchs.
Mais c’est bien sûr ! Où se situe-t-elle, cette demande repérée par le marché ? Dans les besoins en équipement d’une grosse moitié des manieurs de balles du dimanche et des licenciés des fédés (grosse car ce cœur de cible avide de harnachement estampillé est la femme disposant d’un peu de temps et de suffisamment de pognon, devant garder la forme tout en pratiquant une discipline socialement valorisée dans sa CSS, donc petit biais envers l’épouse de cadre sup) : la meuf, Antoine, en personne !
En payant les gagnantes sur le même pied que les gars, les fédérations soignent leur propre intérêt en même temps que celui des sponsors : tu crois que la FFT va faire adhérer des gonzesses en lui faisant miroiter les courses éblouissantes de Nadal, les bonds de gazelle de Monfils, les combats suants le mammouth de Tsonga ? Tu crois que Nike va niquer les portefeuilles des ménages en vendant à des (non-)joueuses du dimanche le Lacoste de Llodra et le short de Lopez ?
Les stars surpayées de la wta méritent au sens capitalistique du terme de se remplir un peu plus les fouilles en prize money, parce qu’elles vendent du « gagnante mais glamour » à un coeur de cible que leurs homologues masculins ne peuvent pas incarner. Parce qu’elles le valent bien. Flouzement parlant. Parce que madame a son mot à dire quand il faut ouvrir un compte BNP. Parce qu’encore plus que les banderoles des sponsors qui défigurent les courts, ce sont les griffes du ticheurte, de la jupette et des raquettes qui se monnayent via les ondes des parts télé. Le Marché a besoin d’un tennis féminin de haut niveau avec une valeur narcissique équivalente aux hommes, le marché raque.
CQFD.
Bon, alors, vous avez aimé ma petite intervention sur la pelouse ?
Comment ça, moins que la demoiselle de l’édition 1996 ? Casse-leur la gueule, choupinet !
Tags: Opinion
« Roger viré au deuxième tour et Bartoli avec le trophée, je crois que je ne me remettrais pas d’un tel Wimby…Si Lisicki paume, je crois qu’il faut employer les grand moyens et faire sauter le Center Court, le n°1 et tous les courts annexes dans la nuit de vendredi à samedi…Tant pis, c’était joli mais il faudra tout raser… »
Antoine, tu n’oublieras pas de déposer à Wimbledon les croûtes philistines de Bartoli avant de déclencher ta bombe.
Lisicki fait le break et va servir pour le match…
Eh bien c’est pas fini. Sympa cette opposition de style entre Radwanska la bricoleuse maligne et Lisicki la puissance intelligente et ses 50 coups gagnants à 15!
Points gagnés derrière leur deuxième balle de service:
Radwanska 50%
Lisicki 39%
…
Pas mal cette finale dame !!
Lisi qui transpire et Radwan qu’avance plus
Un lent phénomène d’usure me ronge depuis quelques années, GC après GC je me répète la même chose, c’est le Roland Garros que j’aurai le moins suivi depuis 20 ans. C’est le wimbledon qui m’aura le moins captivé depuis 20 ans. Et l’année d’après rebelotte. En fait je crois tout simplement que le tennis recule inéluctablement dans mon ordre protocolaire. Qui l’eût cru… pas moi en tout cas. D’ailleurs j’y crois pas, je le constate juste.
Bartoli en finale, ça n’aide pas non plus.
Par contre j’ai découvert le football américain féminin. Elles jouent toutes en très très petites tenues et sont ultrasiliconées. y’en a très très peu avec qui j’aimerais pas coucher de ce que j’ai pu voir. Mais alors vraiment très peu. C’est devenu mon sport féminin favori. Je coupe le son, je lis GEO et de temps en temps je lève les yeux pour voir les placages au ralenti. J’adore. Mais si je devais en honorer une, j’insisterais pour qu’elle garde son casque et ses peintures de guerre.
Pour le son, tu pourrais passer un match Sharapova/Larcher de Brito (tu coupes l’image), c’est du hard porn 100% féminin.
t’abuses de quoi en ce moment toi ?
nouvel article en une pour la suite des débats merci !