« Les monuments du tennis moderne » – Jimmy Connors, lion et gladiateur (2e partie)

By  | 21 mai 2014 | Filed under: Légendes

Jimmy Connors, Sports Illustrated, 1991Péchés capitaux et exploits majuscules

Mais c’est évidemment dans le bruit et la fureur de l’US Open, dans ce tournoi taillé à la (dé)mesure du personnage, que le guerrier intrépide écrit les chapitres les plus glorieux de son histoire si singulière avec son sport. C’est à ce public avide de sensations fortes, plus proche de l’incandescence des arènes antiques que du charme suranné du Centre Court, qu’il dédie ses combats les plus grandioses et offre ses mises à mort les plus sanglantes. C’est à travers cette odyssée new-yorkaise que Jimmy Connors va conquérir un statut de héros immortel au panthéon du tennis.

Sur ce territoire sauvage dont il s’approprie tous les recoins, dont il maîtrise tous les dangers, l’Américain dévore le court, flaire avec délectation le sentiment de peur qu’il inspire naturellement autour de lui. Sa présence animale envahit l’espace, tétanise parfois ses proies en même temps qu’elle captive, subjugue et électrise les foules. « Ici, c’est chez moi ! » clame l’homme qui prend l’habitude d’y fêter son anniversaire (le 2 septembre) et qui y grave ses records dans les tablettes du jeu comme autant de défis lancés aux générations futures. Fruits des pérégrinations de l’épreuve, ses succès sur trois surfaces différentes – gazon, terre battue américaine et dur – resteront ainsi son apanage dans l’histoire. Au-delà de ses cinq titres (à égalité, dans l’ère Open, avec Sampras et Federer), sa série de douze demi-finales consécutives, sur un total de quatorze, témoigne d’une régularité ahurissante, sans aucun équivalent masculin en Grand Chelem 9. Entre 1970 et 1992, Jimmy prendra part à 22 éditions d’un tournoi dont il détient le record absolu de matchs de simple disputés (115), hommes et femmes confondus, comme celui des victoires dans le tableau messieurs (98).

Concentré d’une carrière à nulle autre pareille, son périple américain revisite une palette de sentiments dont ce diable aux initiales christiques semble avoir puisé la substance parmi les péchés capitaux. Ainsi l’avarice qu’il démontre durant son one-man‑show de 1974 face à Rosewall (6‑1, 6‑0, 6‑1) fait-elle tout simplement de lui le tennisman ayant concédé le moins de jeux dans l’histoire des finales du Grand Chelem 10.

Il y a bien sûr la colère, comme celle que lui inspirent ses défaites en finale aux accents hispanisants, devant Manuel Orantes en 1975 et surtout face à Guillermo Vilas, lors d’un épilogue totalement ubuesque en 1977. Sitôt la balle de match disputée, des centaines de supporters sud-américains envahissent le court central pour y porter leur idole en triomphe. Dans la confusion ambiante, Jimmy Connors, déjà humilié par le 6‑0 encaissé au quatrième et dernier set, quitte le court fou de rage, en bousculant même un spectateur sur son passage ! Emporté par sa fureur, il en « oublie » de serrer la main de son adversaire et plus encore d’assister à la cérémonie de remise des trophées. « Je ne reviendrai plus jamais dans ce zoo ! » s’écriera le champion déchu en guise de conclusion.

Connors - Borg, US Open 1978Mais rien ne surpasse l’orgueil d’un numéro 1 mondial qui, dans son bastion new-yorkais, se transforme en Némésis pour venger les déconvenues essuyées sur le Centre Court. Après son échec devant Roscoe Tanner en quarts de finale de Wimbledon 1976, Jimbo remet les pendules à l’heure sur la terre battue de Forest Hills en imposant sa loi à Björn Borg dans l’un des plus grands matchs en quatre sets de l’ère Open. Le somptueux tie-break de la troisième manche, remporté onze points à neuf par celui que l’on surnomme alors « The Killer », marquera le tournant inoubliable de cette finale de géants. Deux ans plus tard, c’est un Connors littéralement assoiffé de revanche qui prend possession du nouveau chaudron de Flushing Meadows en infligeant au Suédois – certes quelque peu diminué – une punition presque aussi sévère que celle qu’il vient de subir de ses mains sur le gazon londonien.

En huitièmes de finale, face à Adriano Panatta, ce même Connors avait provoqué l’éruption du cratère new-yorkais en renversant un score de 5‑3 lors du cinquième set et en s’offrant une balle de match à l’issue d’un passing-shot de revers d’anthologie, délivré à une main, qui termina sa course dans l’angle du court après être passé à l’extérieur du filet ! « Jimmy Connors ne meurt jamais », commentera, admiratif, le valeureux Italien. Tandis qu’il s’enflamme devant la fougue et le panache déployés par ce Spartacus des temps modernes, l’US Open commence enfin à s’enticher de son iconoclaste champion national. Dans l’euphorie de sa victoire en finale, c’est d’ailleurs un Jimmy transfiguré qui lancera à la foule : « Peut-être ne m’aimez-vous pas. Mais moi, je vous aime. »

Vient ensuite le temps de l’envie, comme celle qui s’empare d’un ancien patron du tennis peu à peu relégué au rang de troisième homme par l’hégémonie du duo Borg – McEnroe. Entre 1979 et 1981, Jimmy est condamné à ronger son frein en voyant son meilleur ennemi réaliser la passe de trois dans son tournoi de prédilection. À chaque fois, son propre parcours se termine alors au stade des demi-finales. Un an après avoir plié en trois sets contre Mac, il interprète face à lui un grand classique de la Fièvre du samedi soir en 1980. La joute est asphyxiante, rythmée par une étonnante cascade de rebondissements, mais Connors finit par capituler in extremis, dans le tie-break de la cinquième manche. Douze mois plus tard, c’est Björn Borg lui-même qui entonnera un extraordinaire chant du cygne pour conjurer le passé et boucler à ses dépens la saga de ses matchs victorieux en Grand Chelem.

Dans l’année de ses « trentièmes rugissants », Jimmy Connors renoue pourtant avec l’ivresse des sommets, croquant avec gourmandise dans une Grosse Pomme qui réserve à présent un triomphe à ce roi de retour sur son trône. « Numéro 1 mondial, c’est un endroit d’où j’aime la vue », s’est-il toujours plu à affirmer. Deux mois après sa victoire de juillet 1982 à Wimbledon, Jimbo double la mise sur le Decoturf de Flushing Meadows, en assommant en quatre manches Ivan Lendl. Dans un combat où l’emprise psychologique du champion américain s’exerce de manière implacable, le « Buster qui tonne » du circuit finira par rompre devant la furia et la rage de vaincre de Connors. Les témoins de ce match se souviendront longtemps de la détermination de Jimmy à l’approche du sacre, index pointé vers le ciel, alors qu’il se détache 5‑3 dans le quatrième set. Ils n’oublieront pas non plus la réaction immédiate du public, scandant « One more ! » à l’unisson pour réclamer ce dernier jeu, synonyme de coup de grâce pour l’austère frappeur d’Ostrava… Un an plus tard, l’inoxydable gaucher conserve son bien en renvoyant de nouveau Ivan à ses terribles démons en finale majeure. Quoique affaibli par une blessure au pied et par une diarrhée qui le contraint à quitter le court durant la partie, Connors achève d’un cruel 6‑0 un Lendl en perdition après avoir manqué (sur double faute) une balle de deux sets à un. L’Américain décroche alors son 100e titre officiel, mais aussi son dernier succès en Grand Chelem. Plus jamais il n’accédera à la finale dans son épreuve fétiche. Pour autant, en dépit de son lent recul dans la hiérarchie mondiale, Jimmy continue inlassablement à y semer la terreur. En 1989, du haut de ses 37 ans, la montagne de l’Illinois ensevelira encore sous une avalanche de retours gagnants le tennis cristallin de Stefan Edberg, laminé 6‑2, 6‑3, 6‑1 (!), avant de tenir tête au Kid de Las Vegas dans un quart de finale acharné.

Connors - KricksteinEn matière de plaisir et de montées d’adrénaline, le meilleur reste cependant à venir… Au cours d’une édition 1991 à jamais gravée dans les annales, le maestro produit un bouquet final à couper le souffle. Émaillée de sauvetages miraculeux et de purs chefs-d’œuvre de bravoure, sa chevauchée fantastique fait souffler un véritable vent de folie sur le stadium. Tout au long d’un parcours invraisemblable qui, à 39 ans, le propulse vers sa quatorzième demi-finale du tournoi, Jimmy Connors affiche une exaltation jamais entrevue, basculant par moments dans des états de transe et de communion quasi extatique avec le public new-yorkais. Mené deux sets à rien, 3‑0 et 0‑40 sur son service par Patrick McEnroe lors du premier tour, Jimbo honore la wild card que lui ont attribuée les organisateurs en embrasant la session nocturne et en s’imposant à 1 h 35 du matin à l’issue d’une bataille inoubliable. Son triomphe en huitièmes de finale face à Aaron Krickstein, au bout d’une cinquième manche d’anthologie, déclenche des scènes proches de l’hystérie collective : le jour de son 39e anniversaire, le quintuple vainqueur de l’US Open échappe à deux balles de deux sets à zéro, puis remonte un handicap de cinq jeux à deux dans le cinquième acte. Après une lutte dantesque de quatre heures et quarante et une minutes, il parvient à s’adjuger le tie-break final dans une ambiance incontrôlable. Renversant, Jimmy Connors… Plus personne ne résiste désormais à ce showman adulé par un pays tout entier et élevé au rang de « légende vivante » par John McEnroe en personne. Plus rien n’arrête ce pyromane des courts, toujours capable du pire – lorsqu’il injurie copieusement l’arbitre du match –, mais passé maître dans l’art d’entretenir et de transmettre son feu sacré.

Connors - HaarhuisEntre débauche d’énergie et célébrations jouissives de son exploit, Jimmy paraît presque succomber aux vertiges d’un plaisir charnel avec son public. Comme si cet épicurien du jeu se devait de revisiter le thème de la luxure avant d’achever un parcours diabolique qui n’évitera que la seule tentation de la paresse. Comme si, encore revenu des portes de l’enfer, le pécheur invétéré goûtait aux délices d’une autre résurrection improbable. Jimmy Connors trouve ensuite les ressources pour terrasser, en quarts de finale, un Paul Haarhuis qui menait pourtant 6‑4, 5‑4, service à suivre. Avant qu’un point insensé ne fasse basculer la partie en déclenchant une nouvelle flambée de liesse délirante. Une balle de débreak ponctuée par un passing de revers gagnant que Jimbo décoche après avoir renvoyé pas moins de quatre smashs consécutifs ! Qu’importe si le guerrier exténué doit rendre les armes en demi-finales contre Jim Courier et baisser pavillon un an plus tard au deuxième tour devant un certain Ivan Lendl, dans ce qui restera son dernier combat en Grand Chelem. Avant même le match de gala offert le jour de ses 40 ans face au Brésilien Jaime Oncins (atomisé 6‑1, 6‑2, 6‑3 à l’entame de cette édition 1992), l’artiste avait signé une sortie étourdissante. À la dimension de toute sa légende.

La suite ne s’écrira plus qu’en pointillé, jusqu’à une ultime apparition professionnelle à Atlanta en 1996, à près de 44 ans. Peu disposé à lancer le générique de fin, l’Américain n’annoncera jamais officiellement son retrait de la compétition. Il fera encore durer le plaisir pendant plusieurs saisons sur le « Champions Tour », ce circuit réservé aux plus de 35 ans, qu’il cofonde d’ailleurs en 1993, avant de se replonger dans l’ambiance du haut niveau en tant qu’entraîneur d’Andy Roddick, entre 2006 et 2008.

Héritages

De cette carrière foisonnante, de ce kaléidoscope d’images saisissantes, l’histoire retiendra bien d’autres records établis par l’homme de Belleville, géant parmi les colosses du jeu, du haut de son modeste mètre soixante-dix-huit. Riche de 109 titres officiels et de 1 337 victoires en simple, son palmarès demeure ainsi inégalé en quantité dans le tennis professionnel masculin. Il aura fallu attendre les prodiges d’un Roger Federer pour voir certaines de ses statistiques astronomiques enfin surpassées, aussi bien en Grand Chelem (31 demi-finales, 27 quarts de finale consécutifs, 233 matchs gagnés, 282 disputés…) qu’au sommet de l’ATP (où il trôna notamment durant 160 semaines de rang) 11.

Encore convient-il de considérer son bilan comme largement amputé par une participation limitée à deux éditions à Melbourne (victoire en 1974 contre Phil Dent et finale en 1975 face à John Newcombe) et par son absence, déjà soulignée, de Roland-Garros durant ses cinq années de suprématie officielle. Cinq saisons successives, de 1974 à 1978, qu’il achèvera à la première place mondiale – vingt ans avant la fabuleuse passe de six réalisée par Sampras – pour un total de 268 semaines de règne, qui le situe dans un quatuor d’exception derrière Roger Federer, Pete Sampras et Ivan Lendl. À l’inverse, sans doute Jimmy aura-t‑il parfois bénéficié ici d’une relative inertie du classement ATP, par exemple entre fin 1977 et début 1979, au détriment de Guillermo Vilas puis de Björn Borg. Omniprésent Connors qui, au-delà de son hégémonie sur le circuit ou de ses huit sacres en Grand Chelem (complétés d’un Masters), démontre une constance parmi l’élite absolument confondante, lui qui, entre 1973 et 1984, terminera douze années d’affilée dans le trio de tête de la hiérarchie et seize dans le Top 8 (jusqu’en 1988) !

A clockworth orangeL’éternel interprète de la Charge héroïque et de la Chevauchée fantastique sur les courts n’aurait probablement pas renié le titre de Plus sauvage d’entre tous. Avec ses manières rugueuses de cow-boy, ses balles sifflantes et assassines, Le Gaucher aura souvent déplacé le duel sportif sur le terrain explosif et sans pitié d’OK Corral. De cette œuvre gigantesque, comme inspirée par les grands classiques du western, d’aucuns ne retiendront que son inoubliable rôle de Brute, aux côtés d’un Bon aux allures de blond séducteur impassible et d’un Truand à la dégaine (rapide) de rouquin au sang chaud. Toutefois, l’héritage tennistique de Jimmy Connors apparaît infiniment plus riche et plus subtil que cette image de combattant indomptable perpétuée avec fracas au fil des années. Obsédé par la victoire et la domination sur le jeu, Jimbo aurait pu tirer sa révérence dès lors qu’il ne fut plus en situation de briguer la place suprême, vers le milieu de la décennie 1980. L’ex-jeune loup révolté, devenu vieux lion survolté, n’a pourtant écouté qu’une seule force, plus violente que sa rhétorique guerrière, plus puissante que sa haine de la défaite ou de l’adversité, plus entraînante encore que cet hymne au dépassement de soi et au refus de l’inéluctable célébré par sa carrière tout entière. Aux antipodes de son successeur naturel, qui avouera sur le tard sa détestation d’un sport à jamais associé à la tyrannie d’un père, Jimmy n’a été inspiré que par la flamme d’un amour absolu pour ce jeu 12, ne s’est laissé guider que par la lumière d’une passion dévorante, transmise par une mère protectrice et bienveillante. Le champion à l’orgueil exacerbé y a puisé l’humilité et l’abnégation nécessaires pour poursuivre sa route et passer tant de fois de l’abîme au sublime, à l’image de ce retour impensable accompli dans la saison de ses 39 ans. Plus qu’en énergie renouvelable et sans cesse renouvelée, il a su la transformer en brasier ardent. En passeport pour l’éternité.

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9. Précisons que Roger Federer s’est, pour sa part, hissé onze fois de suite dans le dernier carré d’un même tournoi majeur : à l’Open d’Australie, entre 2004 et 2014 (série en cours, au moment de la finalisation de ce livre).

10. Dans le palmarès masculin du Grand Chelem, Jimmy Connors égale alors les Britanniques William Renshaw et Fred Perry, seuls vainqueurs à avoir abandonné un nombre de jeux aussi faible (deux) à leur adversaire en finale, respectivement au cours des éditions de Wimbledon 1881 (aux dépens de John Hartley) et 1936 (face à un Gottfried von Cramm qui se rompit le tendon d’Achille lors du premier set, mais mit néanmoins un point d’honneur à terminer la rencontre).

11. Jimmy Connors atteignit les quarts de finale des 27 tournois majeurs auxquels il participa entre Wimbledon 1973 et Roland-Garros 1983. Ses 41 accessions à ce stade de la compétition en Grand Chelem devraient par ailleurs être effacées des tablettes par le champion helvète, qui a égalé cette marque au cours de l’Open d’Australie 2014.

12. « J’aurais aimé éprouver le même amour que lui pour ce jeu », déclarera John McEnroe lors de l’US Open 1991. Jimmy Connors reviendra lui-même en ces termes sur son état d’esprit après les opérations au pied et au poignet qui ont réduit sa saison 1990 à trois matchs au total : « J’ai découvert quelle était la chose la plus importante de ma vie : c’est, de loin, le tennis » (L’Équipe Magazine – mai 1992). Eu égard à son amour pour son épouse Patti et ses enfants, Brett et Aubree-Leigh, l’aveu recèle à l’évidence une part d’abus de langage. Mais l’homme en avait déjà commis de bien plus fracassants…

Mme Connors

About 

"Les monuments du tennis moderne - champions et matchs de légende" - Marc Gdalia, Guillaume Duhamel et Guillaume Willecoq - Éditions Sutton

http://livre.fnac.com/a7085832/Marc-Gdalia-Les-monuments-du-tennis-moderne

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40 Responses to « Les monuments du tennis moderne » – Jimmy Connors, lion et gladiateur (2e partie)

  1. MarieJo 21 mai 2014 at 13:17

    sympa ce 2è volet…
    son parcours à l’US open en 91 reste un morceau d’anthologie du tennis à lui tout seul.
    je ne suis pas sûre qu’on reverra ce genre de chose, même si federer peut toujours surprendre son monde à 39a cela me parait hautement improbable…

    collector la photo de Mme Patty Connors ;)

  2. antsiran23 21 mai 2014 at 13:31

    Super de revivre cette longue saga d’un personnage qui a contribué à faire ce que le tennis est aujourd’hui. Populaire et télégénique.

    Sur le plan du tennis, j’aimais ses prises de risque constantes. Je l’ai vu jouer en 1/16 de finale de Roland-Garros en 1991 face à Michael Chang. J’étais dans une loge au ras du court. Ses balles « sifflaient » comme le dit Marc, et plus impressionnant encore, elles frôlaient le filet à chaque échange. Réellement suffoquant. Il a lutté durant plus de trois heures…avant d’abandonner au 5 éme set, perclu terrassé par les crampes. Rien à voir avec les grimaces et les coups de bluff des Djokovic ou Nadal.
    Quand on parle du mental d’un Nadal, j’aurais aimé le voir face à Connors dans ses plus belles années !

  3. William 21 mai 2014 at 20:38

    Merci Marc. Je n’ai pas lu cette deuxième partie car j’ai reçu votre ouvrage ce matin et que je préfère le lire sur papier.

    J’adore la photo où Connors rugit face à son public, poing en l’air. Quel joueur ! J’aurais vraiment aimé le voir jouer en live, comme McEnroe, comme Becker, comme tant d’autres…

  4. Antoine 22 mai 2014 at 13:04

    C’est la suite…que j’avais déjà lue me semble-t-il, du moins en partie. Elle complète très bien la première. Je commnence à comprendre à quoi ressemble le livre: une série de portraits ou il est question que quelques matchs ou épisodes marquants.

    J’ai l’impression que le type de jeu pratiqué par le joueur n’apparaît que par moments, au détour d’un passage. Au total, c’est très agréable à lire. Super photo de la couv de Play Boy !

  5. Skvorecky 22 mai 2014 at 13:36

    J’ai enfin lu ces deux textes sur Connors. Très bien raconté; on apprend (pour les trentenaires en tout cas) plein de choses.
    Merci d’avoir publié ça, vraiment! Je compte acquérir le bouquin bientôt pour en découvrir davantage et rêver devant les exploits du passé…

    Concernant le personnage et le joueur, n’ayant pas pu le voir à la télé – j’ai commencé à suivre le tennis en 93 -, je dois déclarer que je suis plutôt dans la ligne d’Elmar. Je trouve sa gestuelle affreuse, et si vous me pardonnez l’expression, je n’aurais pas longtemps supporté sa tête de con et son état d’esprit anti-sportif. Je suis donc plutôt content de n’avoir pas vécu en direct sa carrière de champion.

    Cela étant dit, je reste admiratif au-delà des mots de son parcours à l’US Open 91, un exploit hors du commun, dommage qu’il n’ait pas tiré sa révérence là-dessus pour amplifier sa légende.

    Dans le registre statistique et factuel, Connors c’est le mec qui a fini une année nº1 sans avoir rien gagné (1975 – en 77 il remporte au moins le Masters) et qui ne finit pas nº1 après un doublé Wimbledon-US Open, devancé par un mec n’ayant rien gagné (1982)!

  6. William 22 mai 2014 at 18:25

    J’ai vu que Tursunov servait pour le match à 5-4 dans le troisième contre Gulbis. Je me dis que c’est un mal pour un bien, que le Letton sera plus en forme à RG. Résultat : debreak et victoire d’Ernests, au tie break.

    Gageons qu’il ne grille pas ses cartouches pour Roland…

    • William 22 mai 2014 at 18:27

      Il affrontera en demi-finale le roi de Nice, j’ai nommé Albert Jaws Montanes, puis en finale ce sera Gilou ou Isner/Delbonis (break Isner au troisième).

    • William 22 mai 2014 at 19:00

      Et mon poulain Delbonis imite Gulbis en débreakant Isner qui servait pour le match !

      Il laisse passer une balle de match sur son service mais empoche la manche et le
      match, 8-6 au tie break du troisième donc.

      Il jouera sa demi-finale contre Maître Gilou, qu’il a déjà battu à Casablanca cette année, en deux petits sets.

      • Patricia 22 mai 2014 at 19:40

        pour ça il faudrait que Gilles se défasse de la Breloque – il a pris et confirmé le break au 1er set…
        J’ai vu Berlocq défendre avec d’authentiques moonballs, c’est bien différent des boulets surliftés de Nadal qui arrachent…

  7. Patricia 22 mai 2014 at 19:45

    Berlocq a un râle particulièrement agaçant et un recours régulier aux moonballs ; heureusement, Gilles colle un ace pour effacer la BB vilement acquise par ces expédients.

  8. Ivan 22 mai 2014 at 20:58

    Je suis heureux de constater que je ne suis pas seul à trouver que Connors a une tete de con. Son jeu est laid, son caractère aussi. Un McEnroe sans la grâce.
    J’ai également cru déceler dans l’extrait de ce livre, la coquille révisioniste suivante:

    « Quoique affaibli par une blessure au pied et par une diarrhée qui le contraint à quitter le court durant la partie[...] »

    Comme expliqué ailleurs sur ce site, la diarhhée invoquée par l’interéssé après match (finale US 83) n’était rien d’autre que l’excuse trouvée par l’arrogant pour justifier sa piquouse en plein match (avec retour fracassant, victoire finale et une ligne en plus à son palmarès).

    • Marc Gdalia 22 mai 2014 at 22:06

      Bonjour Ivan. Ce que vous qualifiez de « coquille révisionniste » concerne un élément que nombre d’historiens et journalistes du jeu de tout premier plan ont officiellement écrit sur cette question. A titre d’exemple, Guy Barbier (ancien rédacteur en chef de Tennis Magazine, qui fut l’une des plumes de tennis les plus éminentes des trente dernières années) en a fait état dans la revue Tennis International (numéro de mai 1987). Quant à Bud Collins, célèbre journaliste et historien américain, auteur de l’encyclopédie de ce sport, il écrit exactement la même chose en page 217 de son ouvrage de référence. De nombreuses autres sources sérieuses abondent en ce sens, y compris sur la Toile. Libre à vous, bien entendu, de considérer que l’histoire officielle a en l’espèce été pervertie par le « bobard » de Connors. Mais en tant qu’auteur, c’est bien celle-ci que je relaie et que je revendique. Bien amicalement. Marc

      • Ivan 22 mai 2014 at 22:45

        Bonjour cher ami. L’histoire officielle est en l’espèce invérifiable dans le sens ou elle repose uniquement sur la bonne foi que l’on accorde (ou pas) aux dires de Connors. Je n’ai pour ma part aucune raison sérieuse de lui en faire crédit.

        Avec mes meilleurs voeux. Ivan.

      • Geô 23 mai 2014 at 08:24

        Cher Monsieur Gdalia. Votre professionnalisme, votre phrasé soigné, votre courtoisie exemplaire me rappellent un éminent personnage. Bien à vous.

        http://www.dailymotion.com/video/xdkazx_administration-francaise_fun

      • Robert "AxelBob" 23 mai 2014 at 22:31

        Bonsoir tout le monde. Je sors brièvement de ma coquille pour féliciter les auteurs, j’ai reçu votre livre avant-hier et le trouve très plaisant et agréable à lire (bref, un 15-lovetennis version papier :-D )

        Concernant l’argument Connors 83, l’intéressé a lui-même mit la parole fin à ce sujet dans son autobiographie parue l’an dernier: il est bel et bien allé dans les vestiaires pour une injection et a confirmé que l’histoire de la diarrhée n’était qu’une excuse

        • Yasunari 24 mai 2014 at 16:55

          Ca, c’est du lourd ! Pourrais tu le citer s’il te plait ? Ca le mérite largement.

        • Robert "AxelBob" 25 mai 2014 at 01:14

          Bien sur voilà l’extrait :
          « look, at my age the chances of challenging for titles were getting fewer. Lendl was coming up quick; so were a couple of Swedes – Mats Wilander (he’d already won the French) and a new kid named Stefan Edberg. And Mac wasn’t ready to call it quits. Realistically the odds for me weren’t good, so I had to take any opportunity I could.
          It was brutally hot inside Louis Armstrong stadium. During the second set, which I lost in a tie-break, I had to leave the court. I said I had an upset stomach, but really I had to get another injection in my foot because the first one had worn off. Without another one, I wouldn’t have been able to continue the match. And the second one had to lasr because you couldn’t leave the court twice. »

          • Yasunari 26 mai 2014 at 17:38

            Merci beaucoup pour cette très belle citation. Il reconnaît avoir bénéficié d’une injection au pied pendant le match et en avoir eu une première avant le match.
            Faut-il comprendre qu’il parle d’un anti-inflammatoire ? Il faudrait voir le passage où il parle de la première injection.
            Il l’avait caché à l’époque (en tous cas pour la seconde injection) mais il serait intéressant de savoir ce que disait le règlement (du tournoi ou de l’atp) à ce sujet. Un joueur était autorisé à sortir du court une fois mais peut-être pas pour le type de « traitement » qui lui a été administré…

  9. Marc Gdalia 22 mai 2014 at 23:40

    Votre point de vue sur le sujet ne fait pas non plus de vous un révisionniste :) Merci encore pour votre lecture de ce texte.

  10. Sebastien 23 mai 2014 at 01:02

    j’ai lu quelque part que Connors adorait s’empoigner les parties pour montrer qu’il en avait ?

  11. Skvorecky 23 mai 2014 at 10:27

    Dans les pièces à ajouter au dossier Connors, il y a ce fameux point sur terre battue où il franchit le filet pour aller effacer la marque de sa balle et empêcher la contestation de son adversaire.

    Quand Antoine préparera la potence pour vous-savez-qui, j’apporterai une corde pour le bon Jimmy.

    • Colin 23 mai 2014 at 10:45

      Exact, c’était d’ailleurs la question n°5 d’un quiz que j’avais publié en 2007 sur SV, je me cite: « Lors d’une demi-finale de grand chelem contre Corrado Barazzutti, je n’ai pas hésité à traverser le terrain pour venir effacer la marque d’une des mes balles que Barazzutti avait vue «out», sous les yeux médusés de mon adversaire et du corps arbitral. Cela n’empêchera pas l’arbitre, qui l’avait vue bonne (et qui m’avait à la bonne?), de m’accorder le point. »
      C’était sur la terre battue verdâtre de l’US Open 1977. Cette anecdote donne tout son sens à la notion de « cirque » employée par le même Connors pour qualifier l’ambiance de la fin de sa finale, le (sur)lendemain face à Vilas.

      Curieusement, la vidéo relatant cet « incident », et qui était présente sur YouTube en 2007, a été supprimée (voici le lien, peut-être qu’il est encore visible depuis certains pays? http://www.youtube.com/watch?v=ceB4ZpeJPao). Je flaire une mauvaise action des révisionnistes, menés par Marc Gdalia, Guy Barbier et Bud Collins…

  12. Sam 23 mai 2014 at 10:53

    Bravo et merci, tout à fait passionnant.
    On ne peut qu’être admiratif de ce type. Malheureusement.
    John Wayne, George Bush, Bruce Willis, Jimmy Connors.

    • Colin 23 mai 2014 at 12:33

      Et pourtant, Sam, il faudrait remplacer « Bruce Willis » par « Dustin Hoffman ».

      Cf. cette interview (savoureuse) : http://dustinhoffman25.blogspot.fr/

      ou encore celle-là (les trois derniers alinéas) : http://articles.latimes.com/2012/feb/17/entertainment/la-et-dustin-hoffman-20120217/2

      • Sam 23 mai 2014 at 20:18

        Effectivement…Et on le voit souvent le Dustin dans les tribunes. Mais je ne sens pas que de l’admiration dans ses propos. C’est quand même le Lauréat, quoi.

      • Colin 24 mai 2014 at 00:27

        Et Jack Crabb !
        Et Babe Levy…
        Etc.
        ça colle moyen, et pourtant…

        • Sam 24 mai 2014 at 00:42

          Je cherchais la scène du restaurant dans Easy Rider où des Connors se foutent des deux petites pédales, pas trouvé. La scène d’ouverture, également, de The Graduate, en scaphandre, avec des Connors autour de la piscine, pas trouvée non plus.
          Néanmoins, je viens de regarder ceci :

          http://www.youtube.com/watch?v=PSxihhBzCjk

          …Il y a du Blake Edwards là-dedans. Bon, disons que le « plastics » pourrait être dit par un Connors… En fait, c’est juste pour le plaisir de poster un extrait de cette merveille.
          Soyons honnête, aucun rapport avec le tennis !

        • Colin 24 mai 2014 at 14:28

          Aucun rapport, mais excellent !

  13. Elmar 23 mai 2014 at 22:38

    J’ai reçu le livre today et me réjouis de le lire. Du coup, je fais l’impasse sur la version numérique.

  14. William 24 mai 2014 at 00:56

    Ce qui m’emmerde bien c’est que pour la première fois depuis longtemps je ne pourrais pas suivre la première semaine de Roland… Mais comme je l’ai déjà écrit, je vais m’y rendre pour la première fois, le mardi de la deuxième semaine ! Ce serait sympa d’y voir certains d’entre vous, qui y sera ?

    • William 24 mai 2014 at 00:58

      Parce que si une rencontre est prévue, je me vois mal porter mon t shirt de sport fétiche « I can’t play like Federer, but I can wear a t shirt like him », si vous voyez ce que je veux dire… Il y a des couleurs 15-love à porter, merde !

    • Kaelin 24 mai 2014 at 01:08

      désolé moi jpourrais pas ! profitez-bien :)

  15. William 24 mai 2014 at 00:59

    Sinon je vois que mon poulain Delbonis a gagné contre Gilou pour la deuxième fois de l’année, toujours sans perdre un set. C’est bien, rapporte moi des points ! Gulbis en finale également, lui qui n’en a jamais perdu une seule. Je serai pour le Letton.

    A Düsseldorf, finale entre Karlovic et Kohly.

    • Kaelin 24 mai 2014 at 01:10

      à Dusseldorf, beau tournoi des 2 joueurs qu’on attendaient pas forcément en finale vu leurs perfs récentes …

  16. William 24 mai 2014 at 01:06

    Un dernier mot pour ce soir : j’ai bien attaqué le livre écrit à 3 plumes et c’est un régal ! J’en suis à Lendl, j’ai décidé de marquer une pause en voyant écrit ce patronyme, je me demande bien pourquoi… C’est très fluide et agréable à lire, une mine de détails, d’anecdotes, des statistiques. Je ne connaissais pas d’ailleurs l’histoire du prix « Peter Carter » lors des rencontres de CD entre la Suisse et l’Australie. On comprend que Roger ait été affecté et qu’il ait plus ou moins boudé la compétition…
    Si j’avais une remarque négative à faire – vraiment pour chipoter et sans penser à mal – ce serait sur un style parfois trop imagé, je pense notamment à un excès d’expressions métaphoriques dans certains portraits. Encore une fois, c’est vraiment pour chercher la petite bête et cela ne dessert pas la lecture.

    J’espère ne pas avoir trop spoilé et je recommande vivement Les Monuments du tennis moderne aux membres et aux lecteurs cachés de 15-love ! Bravo à vous.

  17. Kaelin 24 mai 2014 at 01:14

    haha comment Gulbis a éclaté Montanes!

  18. Kaelin 24 mai 2014 at 01:20

    tiens c’est marrant les 2 compères Thiem et Jurgen Melzer ont quasi le même classement désormais : Thiem 58, Melzer 59

    • Kaelin 24 mai 2014 at 01:25

      Paire perd 28 places cette semaine, comme il avait fait un très bon tournoi de Rome 2013. Il est 63ème.

      Davydenko perd 8 places il est 100ème…

      Grosse baisse de Nedovyesov aussi qui perd 16 places et qui est quasi ejecté du top 100 (99)

    • Patricia 24 mai 2014 at 13:41

      Ils devraient inverser la semaine prochaine… Mais ça fait deux tournois que Thiem est passé N°1 autrichien !

  19. MarieJo 24 mai 2014 at 12:20

    je ne sais pas si la génération mcenroe/borg/connors aurait aimé évoluer à l’ère des réseaux sociaux, et de l’info instantanée…

    t’imagines un spectateur qui enregirstre avec son smartphone les saloperies qu’ils s’envoyaient à la figure ? pour nous cla aurait été assez jouissif, même si on s’en serait lassé tout autant que de la langue de bois qui sévit de nos jours…

    on regrette aujourd’hui ce manque de spontanéité, mais il y avait un côté sales gosses dans la cour de récré… alors qu’aujourd’hui c’est limite s’ils ne sont pas trop proprets comme ces étudiants en uniforme…
    si l’évolution se poursuit, on devrait récupérer un circuit qui d’ici quelques années fera sa crise de la quarantaine ;-)

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