L’étrange cas du Docteur Benoît et de Mister Paire

By  | 12 octobre 2018 | Filed under: Opinion

2018 US Open - Day 4Il va certainement nous manquer le jour où il prendra sa retraite sportive.

A 29 ans j’imaginais une saison de consolidation, voire de progression pour Benoît Paire. Mais l’ Équipe pourrait sans difficulté resservir le titre de leur article de 2015 « La saison des extrêmes » pour tenter de résumer la saison 2018, pas encore achevée, de notre fantasque barbu…

Victoire sur Djokovic à Miami, l’adoption d’une spectaculaire coupe blond platine, défaite contre Federer à Halle après avoir obtenu deux balles de match, bris de raquettes et fin de match balancée au City Open, en panne de service pendant la tournée américaine précédant l’ US Open, voyages en compagnie de son meilleur ami sur les tournois pour se sentir soutenu, et une sélection inattendue mais victorieuse pour la demi-finale de la Coupe Davis contre l’ Espagne !

J’ai regardé quelques matchs de Benoît cette saison en me demandant si ce que je voyais sur le court confirmait ou pas la thèse habituelle de « l’explication mentale » d’un talent supposément gâché.

Comme le précisait Antoine (pas le chanteur fan de virées tropicales en bateau) sur l’un de ses posts, la notion de mental est multiforme en ce qui concerne le tennis de haut niveau.

Vous aurez remarqué qu'il y a un moment que nous n'avons lu d'élucubrations d'Antoine sous nos latitudes. Je dis ça...

Je ne dis pas que cet Antoine et notre Antoine ne font qu’un, mais juste que l’on n’a encore jamais vu les deux simultanément dans une même pièce. Pensez-y…

Je me permets de reprendre ci après sa très pertinente définition en quatre parties de ce qui compose ce fameux mental : confiance, capacité de concentration, capacité de gérer le stress, sens tactique.

Très nerveux et perfectionniste, Benoît ne supporte pas les fautes bêtes qui polluent souvent le tennis des joueurs de tous niveaux.

A partir d’un certain nombre de fautes directes (in)déterminé de façon erratique, son cerveau semble bouillir, le dégoût de soi l’envahit et il entame le dialogue désabusé du joueur de tennis avec lui-même que connaissent bien tous les joueurs atteints par une quinte d’erreurs exaspérantes.

Toutefois, la plupart du temps, il parvient à garder toute sa frustration sous sa casquette, même si l’on entrevoit la fumée sortir de ses oreilles.

Benoît Paire (photo DR)Il y a quelque chose d’inhumain dans les exigences qu’impose le tennis de haut niveau d’aujourd’hui.

Benoît fait partie d’une race de joueurs en voie de disparition. Tout dans son tennis respire le jeu, le choix de coups et des trajectoires trahit l’esthète, l’artiste qui cherche non seulement à remporter le point mais à le remporter à sa façon, seule satisfaisante à son goût.

Cela paraît plus facile de jouer comme tous ces pros formés à l’école Nick Bolletierri, la monoculture du gagne terrain, épreuve de force pugilo-tennistique où le vainqueur, après de multiples droite gauche, assène enfin le coup (droit) définitif qui met K.O. l’adversaire.

Paire, à la fois Ray Sugar Leonard et Don « le Cobra » Curry, travaille en installant d’abord une trompeuse régularité dans la diagonale des revers, puis déstabilise l’adversaire par un changement de trajectoire soudain,en long de ligne,avec une amortie ou balle placée tranquillement à contre pied selon l’humeur de l’instant.

Cela amène à se poser plus de questions de tenter de disséquer le jeu adverse à chaque échange que de jouer le bulldozer qui tente d’avancer inexorablement.

En cela son jeu dépend davantage de celui de l’adversaire que celui de la plupart des joueurs du circuit.

Adoubé excellent tacticien par Roger Federer himself lors de l’ US Open, Benoît Paire n’éprouve pas vraiment de problèmes à ce niveau, sinon celui de devoir le plus souvent composer avec le jeu de son adversaire du jour plutôt que d’imposer son propre jeu.

J’ai l’impression que c’est la gestion du stress de la haute compétition qui est particulièrement difficile pour lui. Une question rendue plus particulièrement ardue pour un pro « joueur », dont la qualité de jeu dépend pour beaucoup de sa forme et de son inspiration du jour.

Benoît a besoin de cette créativité pour maîtriser la qualité de frappe adverse, et pour compenser la fragilité de ce fameux coup droit curieusement décomposé où il guide la balle davantage qu’il ne la frappe.

Curieux tennis français avec les coups droits sans grande pénétration des Gasquet, Mannarino, Paire.

Paire BenoîtLa grande nervosité et le perfectionnisme de Benoît le prédisposent à ses fameux « pétages de plomb » qui me paraissent  inhérents à son tempérament et toujours dirigés contre lui-même.

Inutile de lui reprocher un manque d’effort pour canaliser ses humeurs, il essaie vraiment.

Il est tout aussi inutile d’imaginer un Benoît Paire qui, assagi, aurait « réalisé son potentiel », que d’imaginer une pièce de monnaie composée d’une face sans pile, parce que les frustrations pairiennes découlent de sa façon esthétique d’envisager le tennis.

McEnroe, Rios, Safin, et aujourd’hui Paire, Fognini, Kyrgios, les joueurs au tempérament explosif sont comme par hasard très souvent les joueurs les plus créatifs.

Benoît, toujours hors cadre, se trouve finalement fort peu cité dans les nombreux articles qui fleurissent cette année à propos de la saison très difficile que traverse le tennis français.

Je suis content que Yannick Noah ait pris la décision de le sélectionner pour ce match très important de Coupe Davis, lors duquel il n’a pas déçu. C’est déjà une belle récompense, une récompense méritée pour ce joueur si particulier.

Paire coupe Davis

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154 Responses to L’étrange cas du Docteur Benoît et de Mister Paire

  1. Patricia 1 novembre 2018 at 14:40

    Noah annonce sa présélection et le verdict tombe : Simon a bien fait de penser qu’il ne s’intéressait pas à lui (pour lui préférer Pouille et Tsonga qui gagnent à eux deux 3 matchs en 3 mois, il faut qu’il l’ait dans le nez), et pour Monfils, c’était l’hypothèse du « je ne veux pas en être » qui prévaut dans l’exégèse de ses choix. Quant à Benneteau, il va se mordre les doigts d’être allé jouer les prolongations pour rester sélectionnable….

    Ca me paraît bien mégalo de s’imaginer qu’il pourrait faire suffisamment bien jouer Pouille et Tsonga avec ses seuls talents, mais Simon et Monfils n’avaient pas non plus présenté d’arguments incontournables : ils jouaient juste moins mal que les autres, mais pas bien au point de le faire rêver.

    Y a Chardy comme choix intéressant, en tous cas comme mec qui présente d’autres arguments que d’avoir été sur le terrain et d’être dans les petits papiers….
    Je crois toutefois plus en les qualités d’envoûteur de Noah dirigées sur l’équipe adverse.

    • Patricia 2 novembre 2018 at 10:21

      Le pauvre Gilles y croyait, sous ses airs bougons :
      « Maintenant, j’ai un repos bien mérité, car j’ai disputé six tournois en sept semaines. Je suis content de l’enchaînement, mais ça se ressent face à un joueur du Top 10. Je vais finir la semaine tranquillement. Dans l’optique de la Coupe Davis, il faudra se remettre au travail physiquement dès lundi, car cinq sets sur terre battue, ça se prépare. Il faudra que j’ai des nouvelles d’ici là. On est tous dans la même situation. C’est le fonctionnement, il faut s’adapter et le prendre avec du détachement. Il y a une motivation énorme pour cette dernière finale de Coupe Davis sous ce format. On a tous envie d’y aller et de la jouer. C’est une sélection avec un capitaine qui va décider. Il faut être prêt. »

    • Elmar 2 novembre 2018 at 11:01

      Et Juju roi de Bresse aussi devait y croire.

    • Paulo 2 novembre 2018 at 11:35

      Je crois que l’issue de cette finale dépendra surtout des Croates : s’ils jouent à leur niveau, en particulier si Cilic retrouve le niveau qu’il avait en début d’année, et même à Roland où il a atteint les quarts, s’il ne psychote pas (c’est son gros problème), il remportera ses deux simples. Et Coric n’aura plus qu’à remporter un de ses simples pour plier l’affaire. Je sais, je ne suis pas loin d’un discours de type yaka fôkon, le discours suffisant par excellence, mais comme ça concerne les Croates, je peux me permettre.

      Je crois que Gasquet est capable de remporter un de ses simples, vu son bilan avec les Croates, vu sa maîtrise de la terre battue, vu qu’il va évoluer en confiance, bien entouré, et vu que je vois les Croates psychoter à un moment ou à un autre.
      Chardy a un joli petit bilan contre Coric : 2 victoires à une, la dernière fois en 2017, sur la terre de Monte Carlo. Contre Cilic il n’est pas ridicule : 2 victoires contre 3 pour le Croate. Je le verrais bien créer l’exploit le dimanche contre Coric, la paire française ayant remporté son double.

      Pouille, je n’ai pas vraiment confiance… Jo non plus, en partie du fait de son manque de compétition.

    • Anne 3 novembre 2018 at 10:08

      Si je suis globalement d’accord avec toi, pour Simon, un peu moins : non seulement, c’est le joueur français en forme (bon ok, c’est pas forcément difficile vu le niveau des autres) mais surtout, il a un énorme bilan contre Cilic contre qui il mène 6/1. D’ailleurs, le Croate était vraiment surpris qu’il ne soit pas sur la pré-liste. Et on sait que si Simon n’est pas une assurance tous risques pour la victoire, en revanche pour faire tourner en bourrique les top joueurs, y a pas mieux. Et pour bien les fatiguer aussi… et quand on affronte une équipe dotée seulement de deux joueurs, le but est, à défaut de remporter à coup sûr des points, de bien les fatiguer… et Simon, y a pas mieux ! Raison pour laquelle, je n’avais pas compris sa non-sélection à Lille 2014

  2. Gerald 2 novembre 2018 at 13:58

    Roger peut-il glaner le N°100 à Paris? Vu la concurrence encore en lice, il faudra un énorme Roger mais pourquoi pas!

    • Remy 2 novembre 2018 at 17:14

      Roger a toujours un pourcentage de première balle très faible, trop faible.
      Il a toujours des trous d’air incroyable, aucune sécurité sur ses mises en jeu.
      Hier Fognini offre quelques jeux clefs et pourtant il n’était pas loin de revenir d’un double break

      Djoko me semble imbattable, il va tout droit vers Paris + Londres sans perdre une seule manche.

      • Remy 2 novembre 2018 at 21:32

        Mon troisième œil fait des merveilles

  3. Gerald 2 novembre 2018 at 16:36

    Khachanov qui bat Tadzio et Thiem mené un set à rien… les astres s’aligneraient-ils pour Roger?

  4. Nathan 3 novembre 2018 at 15:24

    Kachanov marche sur l’eau et sur Thiem.

  5. Baptiste 3 novembre 2018 at 18:54

    Il a retrouvé un très bon niveau Roger ce soir. Même s’il perd ce sera positif pour lui en vue de Londres.

    • Gerald 3 novembre 2018 at 19:14

      Oui 3 sets face à l’ogre Djoker C’est déjà une performance et il est encore en position d’accéder à la finale

  6. Marc 3 novembre 2018 at 19:15

    Sacré match entre Djoko et Roger et très bon niveau de jeu du Suisse, bien meilleur que depuis plusieurs mois

    • Paulo 3 novembre 2018 at 20:38

      Oui, très bon niveau global même s’il est dommage qu’il craque un peu dans le tie break du 3ème set.

      Le Djoker quant à lui est là, et bien là. Curieux quand même de voir comment il va être demain suite aux deux matches durs qu’il a eus en 1/4 et en 1/2, alors que Khachanov s’est relativement promené.

  7. Clément 3 novembre 2018 at 20:42

    Je reviens de Bercy. C’était top.

    Première demi : Thiem a fait jeu égal avec Kachanov pendant le premier set (qui ne s’est pas joué à grand chose) avant de balancer à moitié au début du deuxième, ce qui lui a été fatal. Impressionnant Kachanov : quelque chose comme 75 % de premières balles, systématiquement entre 200 et 210 km/h… Vraiment costaud. Thiem quant à lui n’a jamais dépassé les 50 % de premières, ça a fait la différence dans la première manche et ça lui a couté le match.

    Deuxième demi : plus de 3 heures de match entre Djoko et Roger, que dire ? :)
    Ça jouait très bien et le moins que l’on puisse dire c’est que le résultat final n’a tenu qu’à un fil. Federer a eu balle de set lors du tie break du premier set mais le voir le perdre n’était pas scandaleux non plus : Djoko avait eu 5 balles de break, aucune pour Federer. Il peut quand même regretter son manque de prise de risque sur cette balle de set.
    Le seul break du match a eu lieu à la toute fin de la deuxième manche sur un super passing de coup droit et avec un public en fusion tout acquis au maestro (Djoko en était bien deg d’ailleurs). Le troisième set était excellent aussi, aucun break mais un tie break raté pour Federer avec notamment une double faute et des grosses fautes en coup droit. C’est dommage car le match aurait mérité une fin à l’avenant du reste.

    À mon sens Federer a raté 2 occasions : sa balle de premier set bien sûr, puis au début du troisième set alors que les jeux de service de Djoko étaient serrés et que Fed avait clairement la dynamique pour lui. Il était pas loin de breaker mais ça n’est pas passé.

    Quelques éléments supplémentaires :

    - déjà ça fait plaisir de revoir Federer à ce niveau, c’était pas arrivé depuis IW voire l’Australie ! Il en a toujours sous la pédale le bougre ;
    - au service côté égalité Federer a fait mouche très régulièrement avec des premières balles très slicées sur le coup droit de Djoko, autour des 180 km/h, qui lui ont souvent permis de faire ace ou service gagnants ;
    - Djoko renvoie vraiment tout, c’est fou. Quitte à renvoyer une balle très très haute (ce qui a d’ailleurs fonctionné une fois avec Federer qui a raté un smash). Le crissement de ses chaussures sur le court quand il glisse m’a sincèrement surpris par sa violence ! Il est en complète extension, c’est assez dingue à observer ;
    - incroyable aussi la constance qu’a Djokovic a envoyé ses coups toujours à 10 cm maximum des lignes, il est vraiment ultra précis ;
    - Fed a beaucoup slicé en début de match, moins par la suite. Je note surtout que ça n’a pas changé grand chose à la tournure des événements ;
    - les deux ont globalement très bien servi, je pense aux alentours de 70 % de premières (quelques stats étaient affichées en fin de set, j’ai pas pu tout voir à chaque fois alors je dis ça un peu à la louche) ;
    - la vitesse des deuxièmes balles de Fed a baissé progressivement au cours du match, passant de à peu près 160 km/h à 140 km/h à la fin. Alors que ses premières sont restées constantes. Pas d’explication particulière au-delà du fait qu’il était sans doute un peu fatigué et que mettre de l’effet est plus exigeant physiquement que de taper à plat vu qu’il faut tirer sur les abdos.
    - Djoko met vraiment énormément de lift en deuxième balle, j’ai vu sa balle rebondir au-dessus de l’épaule de Fed sur un service (le Suisse en a raté son retour slicé). Fed a d’ailleurs raté plusieurs retours sur deuxième à des moments-clés, genre début de troisième set…
    - les revers long de ligne à une main de Federer… ma que bella.

    En résumé : c’était du lourd, gros niveau de jeu et un super match. Ravi d’avoir pu le vivre sur place !

    • Anne 3 novembre 2018 at 20:52

      Ça devait être une sacrée expérience à vivre en live!

      • Clément 3 novembre 2018 at 21:05

        Absolument ! Bon la limite c’est l’ambiance de Bercy qui est toujours un peu… disons, « différente ». :)
        En plus on était assez près des joueurs, un vingtaine de mètres, super spectacle !

        • Anne 4 novembre 2018 at 10:26

          Génial !
          Pour être particulière, elle l’est… j’ai beau le savoir mais à chaque fois qu’en j’y Vais, j’arrive encore à être surprise (j’y étais mercredi soir, jeudi journée et soir)

    • Paulo 3 novembre 2018 at 22:05

      Sympa le retour, merci. Tu confirmes à très peu de choses près mes impressions. le regret que Fed peut avoir est de ne pas avoir remporté le tie break du premier set où il mène 4-2 puis 6-5. S’il empochait ce set, il gagnait sans doute le match. Djoko très solide, n’a jamais craqué malgré son évidente frustration par moments.

      Le rebond est assez haut aussi, non ? Au début du match les slices de Roger gênaient parfois Djoko, mais j’ai l’impression que le Serbe s’est adapté et globalement les a plutôt bien gérés : Roger n’arrivait pas beaucoup à récupérer de balle courte pour pouvoir tourner autour de son coup droit. Si le rebond avait été plus bas, peut-être que…

      • Clément 3 novembre 2018 at 23:03

        Je n’ai pas trouvé le rebond particulièrement haut non, ils frappaient la plupart des balles à hauteur de hanches ou buste. Ce qui est vrai en revanche c’est que la surface prend bien les effets manifestement, en particulier le lift.

        Sur les slices de Fed justement, ils lui ont été bien utiles en début de match et c’est ce qui me fait dire que la surface prenait bien aussi le slice . À partir du deuxième set Djoko a accepté de faire les quelques pas d’ajustements nécessaires et ils ne le gênaient presque plus. C’est sans doute pour ça que Federer s’est mis à recouvrir son revers de plus en plus.

        • Paulo 4 novembre 2018 at 09:57

          Merci.

          Sur les stats de fin de match, j’ai été frappé de voir qu’au niveau service, ils avaient les mêmes chiffres en vitesse de 1ère comme de 2ème balle. Même taux de premières pour les deux aussi (64% de mémoire).
          Par contre, nettement plus d’aces pour Roger : 18 (et 7 pour Nole de mémoire).
          Même réussite globale derrière première, mais la différence se fait sur la réussite derrière seconde, très supérieure pour le Serbe (genre 65% vs 45% pour Roger). Djoko a fait la différence au retour, sur les secondes de Roger…

    • Colin 4 novembre 2018 at 15:54

      Merci Clément, je n’ai hélas pas pu voir le match en direct, donc ton comm est une super session de rattrapage

  8. Anne 3 novembre 2018 at 20:59

    Je pense que RF a plus que bien fait de venir à Paris. Quelle différence entre son niveau à Bâle et à Bercy. Son service extérieur aux avantages notamment, j’ai eu l’impression qu’il l’avait cherché tout le tournoi de Bâle et au premier set contre Fognini avant de le trouver dans la deuxième manche de ce match…

    Bien sûr à voir la physionomie du match, j’ai eu quelques regrets mais pas plus… que ce soit en 1/4 ou en 1/2, quel niveau de jeu ! Quand on voit combien depuis l’US Open, son service était en berne et comment même face à un retourneur de la trempe de Djokovic, il arrive à le conserver malgré tout… super impressionnant ! Il enlève tous les doutes que certains peuvent avoir sur lui…

    J’espere que Nadal ne s’alignera à Londres que s’il est’ capable de jouer au – 3 matchs, pas juste pour déséquilibrer le tableau

    • Paulo 3 novembre 2018 at 22:08

      Il voulait se rassurer en jouant contre des top players, il s’est rassuré : Fognini 13ème, Nishi 9ème lundi, Djoko contre qui il tient 3 heures… il peut aborder le Masters sereinement.

  9. Achtungbaby 4 novembre 2018 at 10:56

    Je viens de voir 20 min de highlights, ça vaut ce que ça vaut, mais j’ai trouvé que Fed jouait souvent très court. Est-ce qu’il avait du mal à allonger ou était-ce volontaire ? Je ne l’ai pas trouvé super décisif en coup droit non plus. Par contre niveau service et revers ça avait l’air de bien partir ! Quelques longs de ligne de toute beauté en effet.

    Le déplacement vallait le coup visiblement !

    J’ai parfois un peu de mal avec le public à la limite du respect pour le joueur face à Fed. Comment était-ce hier soir ?

    • Clément 4 novembre 2018 at 17:20

      C’est vrai que Fed a joué assez court globalement. À mon sens la raison est qu’il était la plupart du temps un peu hors de position car Djokovic le bougeait beaucoup et que la surface est bien rapide malgré tout :
      - soit il sliçait en revers et alors c’était quasiment toujours court croisé ;
      - soit il liftait en revers mais on sentait qu’il était pas super à l’aise car il arrondissait beaucoup avec ce coup, cherchant manifestement la sécurité et jouant donc assez court ;
      - soit il frappait à plat en coup droit mais rarement depuis une position confortable qui lui permettait de viser les lignes. Il a notamment beaucoup souffert en coup droit en bout de course, comme souvent…

      Néanmoins j’ai trouvé son coup droit bon sur le match. Il a envoyé un certain nombre de pralines et peut-être que ça ne se voit pas sur vidéo mais dans le stade ça s’entendait ! C’est un truc que j’avais déjà remarqué quand je l’avais vu à RG en 2011 ; quand Fed décide d’envoyer la sauce en coup droit le son de la frappe change et devient très sec et violent. On peut regretter qu’il n’en ait pas fait un peu plus avec ce coup à des moments où il devait et pouvait (encore cette satanée balle de set) mais c’est tout ce qu’on pourrait lui reprocher.

      En revers c’était sympa en fin de match oui mais j’ai été très surpris de voir que, quand il avait le temps d’ajuster, il arrondissait beaucoup comme je l’ai dit plus haut. C’est quand il doit jouer vite, surtout en demi volée, que ses frappes en revers vont le plus vite et rasent le filet.

      En ce qui concerne le public, eh bien il a été conforme à mes craintes : il a hué Djoko quand il a balancé sa raquette au troisième set (c’était d’autant plus stupide qu’il a demandé pardon immédiatement en faisant un petit geste, d’abord pour faire amende honorable et ensuite de dépit quand le public le huait toujours) mais les fans du Serbe se sont bien fait entendre malgré leur infériorité numérique manifeste. Bon évidemment vers la fin du match la moindre faute de Djoko était accueillie avec les vivas…

      • Anne 4 novembre 2018 at 17:47

        Perso, j’ai un problème avec le jet de raquette de Djokovic : il jète sa raquette en arrière, sans se soucier s’il y a quelqu’un derrière ou pas. Ok, on ne contrôle que rarement ses gestes d’énervement mais lui c’esf quand même souvent qu’il ne fait vraiment pas gaffe à ce qu’il fait dans ces moments-là

        • Achtungbaby 5 novembre 2018 at 11:42

          Moi c’est avec le comportement de Fed que j’ai un pb. Il fait vraiment sa star, loin du prétendu modeste qu’on nous vend à longueur de temps.

          Il a une sorte de mépris quand les choses ne tournent pas quand il veut, c’est assez désagréable. Il donne l’impression de se croire intouchable, parce qu’il est Federer. C’est moche.

      • Achtungbaby 4 novembre 2018 at 17:59

        merci pour ton retour !

  10. Colin 4 novembre 2018 at 15:55

    Le « petit » Kachanov (198 cm) résiste plutôt bien à SliderMan pour l’instant…

    • Paulo 4 novembre 2018 at 16:14

      Fantastique premier set, pas impressionné du tout le minot, et 7-5 dans la besace. Djoko accuse la fatigue, il me semble.

      • Paulo 4 novembre 2018 at 16:54

        C’est fait, avec aplomb, bravo.

  11. Nathan 4 novembre 2018 at 17:11

    2 bonnes nouvelles :

    Kachanov joue décidement très bien.

    Fed a réalisé la bonne opération en venant à Bercy : service retrouvé, djoko fatigué. Let’s go to London !

    • Patricia 4 novembre 2018 at 19:09

      Khachou a très bien joué, mais surtout pas une once de nervosité au moment de conclure ! Djoko était pas en grande forme mais ça, c’est très impressionnant. Le mec a fait sa 1è finale ATP cette année et il ne frémit pas pour un titre aussi important, chapeau !
      Il a eu un gros niveau qui lui a permis de gagner rapidement sur tout le tournoi (contrairement à Thiem qui a pioché et après un gros 1er set a lâché physiquement).
      Un 18è titre pour un jeune cette année, dont 2 M1000, c’est certainement un record de la décennie !
      Du coup au classement, ça se bouscule dans le top 10-20 : Khachou 11, Coric 12, Edmund 14, Tsitsi 15, Medvedev 16…. En attendant Chung, Shapo, de Minaur et le retour de Kyrgios ? Pour moi, Khachou, Medvedev et Coric ont le potentiel physique et la maturité pour entrer dans le top 10 la saison prochaine.Les places vont être très chères…

      • Patricia 4 novembre 2018 at 19:12

        Ca fait même 22 titres si on place la barre à « moins de 25 ans »… une razzia !

      • Nathan 4 novembre 2018 at 19:47

        N’enterrons pas trop vite Rublev diminué cette année par une très mauvaise blessure.

        Par contre, la victoire de Kachanov est une mauvaise nouvelle pour l’EdF puisque Coric cédant sa place de remplaçant à Kachanov va pouvoir se préparer comme il faut avec Cilic.

        • Patricia 4 novembre 2018 at 19:52

          Il va revenir mais ça va être chaud pour le top 10 quand même, il est 68è, il va galérer dans les tableaux…

        • Nathan 5 novembre 2018 at 14:35

          C’est moins sa régression au classement qui lui posera problème que, à mon avis, le type de jeu qu’il développe eu égard à son physique et à sa blessure. Pourra-t-il poursuivre dans une filière si exigeante pour sa colonne vertébrale, son coude, son épaule ? Et s’il réoriente son jeu vers un tennis moins animal, plus subtil, plus compatible avec ce que son corps peut supporter, ne risque-t-il pas de perdre ce qui a fait sa force et qui est sans doute l’âme rock’n roll slave de de son jeu ? Wait and see.

  12. Patricia 4 novembre 2018 at 20:13

    Je regardais les stats de Khachanov sur le site de l’ATP, son amélioration est stupéfiante par rapport à 2017 : il était 50è à l’indice de service, il est 11è !
    (deux mecs ont bien progressé aussi : Coric, 25è devient 14è ; Copil qui n’était pas répertorié dans le top 93 est 12è !)
    En retour c’est très bon aussi comme progression : de la 62è à la 39è place.

    Le classement de l’indice « under pressure » révèle des surprises, avec Nishi 1er, Klizan 3è, gasquet 6è (devant Nadal !) et Djoko 30è ! Khachanov n’a pas un bon rang (il est 59è) et c’est plutôt un bon point dans la perspective d’améliorer son classement : bcp de joueurs montent au classement en gagnant bcp de matchs serrés grâce à leur dynamique et peinent à reproduire l’année suivante (Pouille par exemple)

    Chez les jeunes, classement des « under pressure » :

    1) Kyrgios (8è)
    2) Fritz (14è)
    3) Chung (15è)
    4) Thiem (16è)
    5) Tiafoe (20è)
    6) de Minaur (21è)
    7) Medvedev (23è)
    8) Coric (33è)
    9) Shapovalov (34è)
    10) Tsitsipas (35è)
    11) Rublev (37è)
    12) Zverev (38è)
    13) Pouille (39è)
    14) Edmund (45è)
    15) Jarry (55è)
    16) Khachanov (59è)
    17) Berettini (66è)
    18) Marterer (74è)
    19) Norrie (89è)

    Mais c’est vraiment pas un indice constant d’une année sur l’autre, ni cohérent avec le classement ATP. Khachanov a été 1er en 2013, alors qu’il avait 19 ans et était 500è mondial !

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