Mon premier Oz

By  | 28 janvier 2019 | Filed under: Bord de court

Avec ma compagne, nous avons pris une année pour faire un tour du monde. Une de ses exigences était de se trouver au Japon en automne, pour voir les érables devenir rouges. En échange, j’ai pu imposer un choix de lieu et de date, et comme l’Australie allait faire partie de nos destinations et qu’un de mes meilleurs amis habite Melbourne, j’ai pu « imposer » d’être sur place la dernière quinzaine de janvier pour aller à l’Australian Open.

Allant sur 15-love tous les jours sans poster de commentaires, j’ai pensé intéressant de partager avec vous mes impressions sur cette expérience.

Sachez d’abord que j’ai eu la chance d’y aller deux fois : le jeudi soir de la première semaine pour une night session sur la Rod Laver Arena, ainsi que le samedi en journée avec des Ground Pass (accès à tous les courts y compris la Melbourne Arena, à l’exception de la RLA et de la Margaret Court Arena). Il était prévu que nous n’y allions que le samedi, mais mon ami a décidé de me faire une surprise, qui était sacrément belle !

Avant d’arriver sur le stade, je revenais de l’aéroport et j’ai rejoint mon ami en ville, où j’ai pu constater que de nombreuses affiches sont disposées un peu partout. Pour rejoindre l’enceinte, rien de plus simple : des services de tramway y vont directement depuis l’hyper-centre ville. Et ma première surprise fut de constater que le tournoi est très proche, à peine 15 min de transport suffisent pour rejoindre l’endroit. Je ne sais pour quelle raison, je pensais que c’était excentré et difficile d’accès. En réalité, c’est même encore plus pratique que Roland Garros car il n’y a pas les 15 minutes de marche entre la gare et l’entrée : vous sortez du tram et vous y êtes. En plus, il y a des consignes gratuites qui ont pu prendre mon bagage, c’était parfait.

entrée du stade

L’entrée du stade

En entrant, dans un premier temps, je ne constate pas d’énorme différence avec le grand chelem parisien. On voit au loin les 3 grosses enceintes, il y a des courts annexes un peu partout, il y a du monde dans les allées, bref, du connu. Sauf que ce n’est que la partie immergée de l’iceberg ! Un peu plus loin, il y a une grande esplanade où on trouve un peu de tout (mais pas grand-chose à voir avec le tennis) : des aires de jeu pour enfants, des stands de nourriture de tout type, des stands de boissons (y compris de la vraie bière), des concerts, des poufs pour confortablement regarder les écrans géants disposés un peu partout ; on se croit dans un festival de musique, sauf qu’à quelques mètres de là il y a des gens qui jouent au tennis. Apparemment, les Australiens viennent là pas forcément pour regarder du tennis, mais juste pour passer un bon moment en famille ou entre amis. Évidemment, on trouve aussi les classiques boutiques de souvenirs, dans laquelle j’ai acheté ma casquette souvenir (qui allait me servir pour survivre au soleil du samedi) ainsi qu’un pin’s pour ma collection.

1 Toboggan

On peut faire du toboggan

2 Cooper

Boire une petite bière

3 Aperol

Ou autre chose !

4 concert

Ou encore assister à des concerts

Un détail : on trouve aussi beaucoup de fontaines à eau (on voit beaucoup de messages incitant les gens à s’hydrater) ainsi que des brumisateurs géants.

Fontaine à eau

Eau gratuite à volonté !

L’entrée sur la Rod Laver Arena pour les night sessions est prévue à 19h30, nous avons donc un peu de temps pour aller voir quelques échanges sur les courts annexes. Nous regardons sur les très nombreux écrans de score quel terrain pourrait nous intéresser et nous voyons un petit Gillou contre un local, Alex Bolt, sur le court n°3 ; un court un peu plus grand que les courts annexes standards, tout décoré de tags. Malheureusement, comme un Australien est sur le terrain, il y a la queue pour rentrer et nous décidons de tenter notre chance ailleurs, et nous voyons que Lucas Pouille est en train de jouer son 2ème tour contre Maximilien Marterer sur le très annexe court 13. J’ai été étonné de la proximité de ces courts avec l’allée où circule le public : on est à 2 m des joueurs et il n’y a pas de grillage. Dans la tribune, nous trouvons sans mal des places pour nous asseoir, et nous encourageons Lucas qui n’en a pas trop besoin, bien qu’il fasse de très nombreuses fautes en longueur. Ça joue vite, mais de manière très monotone, sans variations ou montées au filet.

marterer au service

Marterer au service. A noter qu’il était habillé exactement comme Pouille

A la fin du 2ème set, remporté par Pouille, mon ami me presse car il ne veut pas rater le début de la night session : fan des jambes d’Eugénie Bouchard, il veut voir même l’échauffement. Sauf que Mademoiselle Halep avait décidé de jouer les prolongations, et n’a fini son match que vers 20h30, soit avec 1h30 sur l’heure prévue… quelle organisation ! Je ne vous cache pas que j’ai mis à profit ce délai pour aller tester les bières locales, et me mettre dans l’ambiance du tournoi !

entrée RLA

Entrée sur la Rod Laver : pour ceux à qui ça parle, l’accès aux gradins fait beaucoup plus penser au POPB qu’au Chatrier. On est à l’intérieur, ça fait un grand cercle avec des portes numérotées, plein de toilettes et de boutiques dans l’allée, bref, on n’a pas l’impression d’être dans un tournoi outdoor. L’impression est d’ailleurs pas complètement effacée quand je rentre, puisque la moitié du toit est sortie. Ce qui frappe ensuite c’est la taille du stade, qui est un cran au dessus des arènes parisiennes (mais pas non plus de manière incroyable).

Serena vs Eugenie

Les sièges sont équipés de quoi tenir le verre (important de s’hydrater, on vous dit!!!)

Les sièges sont équipés de quoi tenir le verre (important de s’hydrater, on vous dit!!!)

Les matches !

Eugénie Bouchard vs Serena Williams. En voyant le match commencer, je me rends compte que c’est la première fois que je vois Serena jouer en live, et très vite je comprends pourquoi, malgré un déplacement parfois un peu douteux, elle continue d’être la favorite de tous les tournoi où elle s’aligne. Elle dégage vraiment quelque chose de plus, semble jouer sa vie sur chacun des points (un peu comme Nadal). A chaque seconde balle adverse, elle tente le coup gagnant, bref, elle met une pression importante sur son adversaire. En face, Eugénie (quelles jambes!) joue bien, mais est un grand en dessous de l’Américaine. Résultat : 6/2 6/2 au bout d’un match à sens unique.

L’interview de fin de match, menée par Jim Courier

L’interview de fin de match, menée par Jim Courier

Nous profitons de l’entre-deux matches pour aller nous chercher à manger (et à boire), puis nous reprenons rapidement place pour voir le remake de la finale de 2008 (hé oui, faut pas l’oublier!). Dès le début du match, on comprend que ça va être compliqué pour Jo : Djokovic joue vite, avec une longueur de balle extraordinaire et couvre son terrain de manière phénoménale. En plus, le public est plutôt pour le Serbe (on voit de nombreux drapeaux dans le public). Tsonga est obligé de surjouer pour se maintenir à flot et parvient à faire illusion jusqu’au milieu du 2è set, mais finit par se faire breaker. La fin du match est une promenade de santé pour Novak, ce qui nous permet de finir notre journée à un horaire convenable de 0h15. Il faut savoir que sur la Margaret Court Arena, le dernier match des femmes venait tout juste de commencer…)

Jo au service

Cliquez sur la photo pour la voir en grand format

Comme dit plus haut, j’y suis retourné le samedi, mais cette fois avec uniquement un ground pass. A ce niveau du tournoi, peu de matches de simple hommes ou femmes se jouent encore sur des petits courts annexes. Nous en profitons pour voir du double (mon pote a pu faire un selfie avec Alizé Cornet qui venait de gagner son match), un peu de junior. Nous essayons d’accéder à la Melbourne Arena (ex-Hisens Arena), mais la file d’attente est trop importante pour voir Herbert perdre contre Raonic. Alors nous décidons de tenter notre chance sur la « 1573 Arena », où nous avons pu assister à la quasi-intégralité du match entre Coric et Krajinovic, autrement dit, un petit Croatie/Serbie. J’aime mieux vous dire que le spectacle était au moins autant dans les tribunes que sur le court : quel boucan fait par les supporters des deux joueurs ! c’est resté bon enfant, et à la fin, après le match, c’était carrément la folie côté supporters Croates qui ont continué à chanter pendant de longues minutes.

Serbie Croatie

Voilà mon p’tit compte rendu de mon expérience Melbournienne ! L’ambiance est vraiment très différente de celle de Roland Garros, c’est beaucoup plus populaire ; personnellement j’ai bien aimé, mais je pense que ça peut ne pas plaire à tout le monde !

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73 Responses to Mon premier Oz

  1. Colin 29 janvier 2019 at 09:39

    Pour compléter ce sympathique compte-rendu, voici la compilation faite par Eurosport des meilleurs points de la quinzaine.
    https://video.eurosport.fr/tennis/open-d-australie/2019/video-open-d-australie-tsonga-nadal-federer-le-top-10-points-de-ledition-2019_vid1158713/video.shtml

    Celui classé n°1 est… comment dire… hautement improbable. Et pourtant vrai.

  2. Perse 30 janvier 2019 at 00:15

    Hello DenDen,

    Il serait dommage de ne pas commenter un compte-rendu aussi exhaustif avec autant de contenu. Tout d’abord un grand merci pour partager ces photos, ressentis et commentaires.

    Par rapport à mon expérience parisienne, il semblerait que le tour de force de l’organisation de l’AO est de transformer le tournoi en pure événement de divertissement. L’emplacement géographique du site aide bien car c’est une sorte de mini Central Park, ou un Jardin du Luxembourg géant ou je pense le plus similaire comme le parc Ibirapuera à Sao Paulo: un site vert au coeur de la ville très occupé à toute période.

    Pour le tennis: chez les filles, je confirme que Serena est phénoménale, d’un bois différent et animalesque dans son charisme. Le silhouette de Bouchard est flatteuse mais pas callipyge (et son accent nord-américain en anglais m’écorche les oreilles). Les actuelles plus belles jambes de la WTA c’est Muguruza de loin pour moi.

    Tsonga, quand je l’avais vu à Bercy ne m’avait pas impressionné mais il s’était fait déboité par un Raonic excellent au service. Il est costaud, pataud mais se bat bien sur les points. Sa puissance lui permet de faire le point en 4-5 coups sur surface rapide mais son déplacement en baisse le pénalise beaucoup.

    Est-ce que le double t’a diverti? Je trouve ça toujours sympa même si la qualité individuelle des joueurs est souvent inférieure.

    Quant à Pouille, il a vraiment été très bon sur ce tournoi mais manque cruellement de charisme (de ce point de vue, les matchs à la Hopman Cup étaient douloureux car il ne connectait pas du tout avec le public et gesticulait hors de propos). Il semblerait que le jeu bien en place, il parvienne à avoir une capacité d’accélération notable que bcp n’ont pas.

    • DenDen 30 janvier 2019 at 09:03

      Bonjour Perse, merci de ton commentaire.
      Pour le tournoi, c’est exactement ça ! Les gens y viennent pour passer du bon temps et éventuellement regarder du tennis

      Les doubles m’ont bien plu oui. Outre ce que j’ai mentionné, j’ai vu Jack Dock jouer, mais ma mémoire flanche et je ne me rappelle plus de son partenaire ni de ses adversaires (peut-être y avait-il Fritz, mais j’ai un doute).
      C’est très différent du simple effectivement, les points sont plus courts, c’est plus spectaculaire, surtout chez les doubles hommes.

      J’ai été surpris par la sympathie d’Alizé Cornet, je pensais qu’elle était un peu peste mais elle a pris beaucoup de temps pour signer des autographes et prendre des selfies

      • Perse 30 janvier 2019 at 11:07

        C’est vrai que Cornet semble vivre intensément ses matchs et ne contrôle pas toujours parfaitement ses émotions (en même temps le tennis est l’un des sports les plus frustrants et énervants) dans ce contexte.
        Mais hors de ce contexte, il paraît qu’elle est pétillante et intelligente. Elle mène son petit bout de chemin sans prétention et fait une carrière correcte.

        As-tu vu Tomic à l’oeuvre? J’ai rarement vu quelqu’un aussi antipathique que lui en chair et en os. Ses attitudes, son comportement en faisait la plus parfaite tête à claque. Seul un certain homme politique de droite qui se voyait déjà président en 2016 m’a pu inspirer pareil sentiment.

        Pour terminer la disgression, la France n’est pas le seul pays à souffrir de sportifs « racailles » et les tennismen d’Australie posent de gros problèmes d’encadrement et d’attitude. Hewitt serait déjà en froid avec les K, Nanard, Polta et Bolt par exemple.

        • Jo 30 janvier 2019 at 13:10

          Il est trop cool Péju. Il fait du verlan avec son nom et ses courses au Prisunic dans les années 2010.

  3. Jo 2 février 2019 at 06:03

    Adieu Tennis Magazine. Adieu adolescence. Adieu posters, récits, chiffres. Adieu numéros spéciaux Roland Garros, comptes rendus de Grand Chelem, tableaux de scores. Adieu Andre Agassi, Frédéric Fontang, Richard G. Adieu univers virtuel papier 1.0.

    https://fr.sports.yahoo.com/news/jeu-decisif-tous-en-nous-quelque-chose-de-tennis-mag-062600500.html

    • Rubens 2 février 2019 at 12:24

      Merci Jo pour l’info. Adieu ma jeunesse en effet, rythmée par les parutions de ma revue préférée. Une page se tourne, c’est le cas de le dire. Il ne va plus nous rester qu’internet pour nous informer.

      Soit dit en passant, j’avais bien aimé les chroniques du nouveau rédacteur en chef depuis 2 ans. Non que ce soit si différent de l’ancienne formule, mais il nous faisait partager ses expériences de la Coupe Davis et de la Fed Cup des années 70, de l’ère Open, des débuts de Noah, etc. C’était assez nouveau.

      • Rubens 2 février 2019 at 12:35

        J’aime beaucoup, au passage, la formule de Badinter : « réorganiser la revue pour en assurer la pérennité ». Exactement les termes de Piqué, Giudicelli et leurs tueurs à moto à propos de la Coupe Davis.

        Donc, soyons clairs et traduisons ces gens en langue française : ils mettent fin à Tennis Magazine. Point.

        • Montagne 2 février 2019 at 17:55

          Je crois que Murray est en train de réorganiser son tennis pour en assurer la pérennité et que Fed ne va pas tarder.

          • Rubens 3 février 2019 at 13:15

            Oui Montagne, nous y sommes.

            Dans le même genre, des yeux crevés sont repeints en « atteintes graves à la vision ». En revanche, une « chemise arrachée » est une chemise arrachée.

            La natation ne figure plus dans les programmes scolaires, elle est désormais remplacée par une « immersion prolongée en position horizontale dans un bassin standardisé ».

            Drôle d’époque que la nôtre.

    • Babolat 3 février 2019 at 15:31

      Ma bible… je n’ai pas de mot… oui c’est au singulier car Tennis Mag était un magazine singulier. Je pleure.

    • Elmar 3 février 2019 at 21:43

      Putain. Fait pas bon vieillir.

    • Kaelin 3 février 2019 at 23:40

      Tennis Mag … je suis un peu jeune pour avoir grandi avec mais j’avais récupéré il y a quelques années toute une énorme pile (au moins 100 exemplaires), qui dataient du coup de + de 10-20 ans derrière pour la plupart mais j’ai adoré m’y plonger, grand fana que j’étais … (beaucoup plus que maintenant).

      Effectivement, sans commune mesure au niveau qualitatif avec ce qu’on peut trouver aujourd’hui en kiosque.

      https://www.sportbuzzbusiness.fr/media-licenciement-economique-des-journalistes-de-tennis-magazine-qui-revoit-son-fonctionnement.html

  4. Kaelin 3 février 2019 at 23:42

    Salut à toi Denden et merci beaucoup pour ton article. J’ai eu plaisir à me plonger en plein dans cet OA grâce à lui et l’ambiance est très bien retranscrite !!!

    Ca donne envie !

    Et trop bien de faire un tour du monde avec sa compagne (ou un pote, pourquoi pas!), le rêve … C’était un projet de longue date j’imagine ? Vous aviez ce rêve en commun tous les 2 ?

    Bises à tous et toutes!

  5. MarieJo 4 février 2019 at 01:08

    bonsoir à tous

    ça fait un bail et demi que je n’ai plus le temps de passer ici…
    mais ça fait plaisir de lire ce genre d’article :) donc merci à toi Denden, et super trip j’imagine !

    ça me rappelle mon road trip au Chili, ou on est revenues ma soeur et moi à Valparaiso exprès, qui n’a de paradis que le nom d’ailleurs, pour voir Rios jouer à Vña del Mar, qui est la plage chic a côté ! chouette souvenir, j’epère que ton voyage t’en a mis plein les mirettes !

    tennis mag quel gachis mais comment survivre à l’info immediate sans apporter quelque chose de plus ? difficile de se reinventer… l’Equipe va reprendre le truc mais ça ne durera pas tellement plus.
    le tennis reste cher à couvrir, un circuit aux 4 coins du globe, même si une grosse partie est concentrée en Europe et aux US…
    twitter a énormément changé la donne, car non seulement on avait tous les résultats depuis un moment, mais la tout est relayé à l’instant T par les journalistes sur place… photos, videos petites phrases ou confidences de ceux qui font vivre ce sport de l’intérieur… que peut nous amener la presse spécialisée ?
    avant twitter, je lisais tous les articles en ligne sur Rafa, en espagnol, français ou anglais… la c’est terminé parce que je n’ai ni le temps ni l’envie qu’on me raconte encore la même histoire de Novak contre Rafa… que peut-on dire encore qui n’ai pas été disséqué mille fois ? plus grand chose de très neuf, en vérité
    j’ai une overdose du big 4, même si le coup d’arrêt de murray est terriblement dur pour lui, j’ai quand même envie de le revoir jouer sur un court et faire de son mieux pour partir avec les honneurs… c’est paradoxal non ?

    on ne va pas se mentir non plus, j’ai évidement regardé la finale de l’oz mais détachée de l’issue du score, il n’y avait pas photo, c’était Novak le meilleur mais à aucun moment je n’ai vu la rébellion chez rafa comme en 2011 ou il s’était arraché pour tomber comme un brave à l’US… là j’ai eu la nette impression qu’il etait sur le court pour faire le job le plus propret possible sans être ridicule mais sans cette rage qui pouvait l’animer parfois contre Novak…
    je me console avec la WTA, qui nous offre de nouvelles championnes avec Osaka qui est bluffante… son tennis est encore un peu brut de décoffrage, mais je la trouve attachante… et puis il y a Stefano dieu merci !
    et puis le tennis qui revient chez eurosport, ça aussi c’est cool :)
    bref j’espère que les petits jeunes ne feront pas l’erreur des raonic et co et iront botter le cul de notre big3 viellissant, car s’ils ne le font pas, ils resteront sur le circuit. du jour ou ces messieurs se feront dammer le pion dès les 8è ou quarts ils trouveront tout ça bien beau mais se prendront un coup de vieux qu’ils le veuillent ou non… c’est le cas de Roger aujourd’hui et loin d’enterrer notre GOAT, les opportunités seront rares et tout ne dépendra plus de lui comme par le passé.

    j’espère trouver un peu plus de temps pour revenir ici, car cette année on fêtera les 10 ans de 15lt !

  6. Alex 4 février 2019 at 17:21

    Je verse une larme pour tennis mag. Je dois en avoir encore une vingtaine au grenier .. (rien à voir avec Stéphane Grenier hein)

    • Perse 5 février 2019 at 11:18

      J’aimais beaucoup le magazine qui ne prenait pas ses lecteurs pour des imbéciles avec un éclectisme dans les thèmes traités. Une couverture des tournois de jeunes jusqu’aux pros en passant par les grands entretiens qui creusaient les sujet profondément.
      J’aimais bien les analyses de Deniau sur les joueurs, le décorticage de coups de grands joueurs.
      Une interview marquante avait été celle de Roddick qui devait courir sur une dizaine de page et balayait l’évolution du jeu, l’ascension vers les hautes sphères, le rôle de l’entourage etc… Et il en était ressorti que Roddick est probablement plus smart que la moyenne des joueurs.

      Notamment, il racontait qu’il avait fait un entraînement avec Blake où il utilisait une raquette des années 90 avec le cordage type de l’époque et que même en retour bloqué (en sachant où le service irait), il avait du mal à garder le retour dans le retour tandis que Blake pouvait tenter des préparations courtes sur les retours de gros services de Roddick avec sa raquette et cordages modernes.

  7. Achtungbaby 4 février 2019 at 22:22

    « Silence il joue » – juillet 84
    « L’ordre règne à New-York – septembre 84

    Les unes de Tennis Mag l’année de Maître Big Mac

    • Rubens 4 février 2019 at 22:48

      « Le joug Lendl » – Septembre 1987
      « La force de sape » – Juin 1986
      « Lendl c’est l’Amérique » – Septembre 1985

      • Achtungbaby 5 février 2019 at 09:08

        « Qu’on le pende » – Février 2019

        • Rubens 5 février 2019 at 09:54

          Au vu des réactions épidermiques que suscite Lendl en ces lieux, je me doutais que je franchissais un rubicon ! Je n’aimais pas Lendl, mais face à McEnroe j’étais bien obligé d’être pour Lendl. Obligé. Impossible de m’en départir.

          • Achtungbaby 5 février 2019 at 11:06

            j’avoue qu’avec mes yeux d’aujourd’hui McEnroe a tous les attribus du petit con.
            Mais à l’époque je ne voyais que le toucher de velour et je pardonnais tout.

            Par contre Lendl = bucheron, hier, aujourd’hui et demain !

            • Rubens 5 février 2019 at 11:49

              Comme tu le dis toi-même, tout dépend d’où l’on regarde les choses. Je n’ai pas vécu en direct le génie de McEnroe. J’ai débuté le tennis en 84, j’ai vaguement commencé à le regarder à la télé en 85. Un de mes premiers souvenirs, c’est la victoire de Becker à Wimbledon en 85. Donc Lendl, c’est mon « premier » n°1 mondial. McEnroe, j’en entendais parler pour son caractère impossible, bien avant d’apprendre qu’il avait été aussi un champion, et bien avant de le voir en direct, à Roland Garros, contre Lendl en… 88.

              Au-delà des palmarès, des records et des émotions suscitées par tel ou tel joueur, j’ai tendance aujourd’hui, quand je regarde en arrière, à regarder avant tout l’évolution du tennis dans l’histoire, l’importance d’un joueur dans cette histoire, et plus précisément si le tennis a été notoirement modifié par son passage, s’il y a eu un avant et un après.

              Concernant McEnroe, en revoyant les highlights aujourd’hui, c’était évidemment un génie, mais un génie inimitable et unique. Aucun joueur, ni aucune école de tennis, n’ont pu s’en inspirer. Ce n’est pas un reproche, c’est un constat.

              Deux choses, en revanche, sont à signaler :

              – son patriotisme, qui l’a conduit à être le porte-étendard de l’équipe américaine de Coupe Davis pendant plus d’une décennie. Quitte à se faire laminer par un public argentin surchauffé face à Vilas et Clerc. Il a ainsi relancé l’intérêt pour la Coupe Davis, à un moment où elle en avait plus que besoin. Pour cette seule raison, je le préfère à Connors – et seulement à Connors.
              – son caractère de m…, directement responsable (en n’oubliant pas Nastase et Connors, tout aussi condamnables que lui) de l’environnement lyophilisé qui sévit aujourd’hui sur les courts. Des types comme Ivanisevic et Safin, sanguins parmi les sanguins mais dont les emportements étaient avant tout autodestructeurs (et non dirigés contre l’adversaire), auraient pu apporter un peu plus de fantaisie sur les courts s’ils en avaient eu le droit. Le tennis serait probablement autrement plus populaire qu’il ne l’est aujourd’hui.

              Voila pour l’héritage de McEnroe. Concernant Lendl, c’est tout autre chose évidemment, puisqu’il est l’un des jalons essentiels de la longue histoire de la professionnalisation du tennis. Après Lendl, tous les joueurs se sont mis à vraiment bosser. Alors après, on peut toujours fustiger le travail accompli et encenser au contraire le talent. Mais aujourd’hui, le talent seul ne remplit ni les lignes de palmarès, ni le compte en banque. Et c’est une bonne chose, je crois. Je ne souhaite pas qu’un Gulbis ou un Kyrgios deviennent n°1 mondiaux.

              • Achtungbaby 5 février 2019 at 16:02

                Sauf que Lendl n’est qu’un jalon parmi d’autres de la professionnalisation de tous les sports. Donc finalement, que reste-t-il ? En admettant que ça soit lui pour le tennis, ça aurait été un autre 2 ans après ? La belle affaire. La professionnalisation a rattrapé TOUS les sports de toute façon.

                Alors que les génies ont cette touche qui n’appartient qu’à eux et ne sont pas que des « passages obligés » dans l’histoire de leur sport.

  8. Nathan 5 février 2019 at 11:19

    Avec le temps
    avec le temps, va, tout s’en va
    on oublie la Une et l’on oublie la voix
    le Mag, quand il n’est plus, c’est pas la peine d’aller…

  9. Rubens 5 février 2019 at 17:06

    @Achtung,

    Je ne te parle pas de « passage obligé », rien n’obligeait les joueurs à se défoncer et à se mettre minables à l’entrainement. Simplement l’un d’entre eux, Lendl en l’occurrence, l’a fait et est devenu leur meneur incontesté. Par la suite, TOUS les n°1 mondiaux (à la notoire et détestable exception de Rios) se sont alignés sur les standards de professionnalisme de Lendl. Après, quand je te parle de la place de Lendl dans la professionnalisation du tennis, il n’est ni le seul, ni le premier. Mais il a eu une importance énorme. Sampras et Agassi n’ont absolument pas innové en termes de professionnalisme, ils se sont juste, chacun à son rythme, alignés sur les standards de travail de Lendl. Sauf qu’ils avaient plus de talent que le riant tchèque, et qu’ils donnaient à voir un tennis plus naturel et moins appris. Mais en termes de discipline, papa Ivan était passé par là, désolé.

    Le premier à saluer en la matière, c’est le « sorcier » australien Harry Hopman, qui a monté les premiers dispositifs d’entrainement professionnel en Australie dans les années 40. Avec des méthodes d’entrainement perfectionnées pour l’époque, mais surtout avec ces tournées à travers le monde où il invitait les jeunes à côtoyer les adultes. Ce qui assurait, non seulement une discipline, mais aussi la transmission de cette discipline. Ce qui a valu à l’Australie un quart de siècle de domination sur le tennis.

    Le professionnalisme a sans doute pris une autre dimension avec Federer, Nadal et Djokovic. Pas seulement grâce à eux-mêmes d’ailleurs, mais aussi grâce aux progrès dans la connaissance du corps humain, des traumatismes liés au tennis, de la diététique, de la récupération, etc. Je pense entre autres à l’oeuf de Djoko, qui stimulait je crois sa circulation sanguine. Clairement, Lendl est dépassé, mais à son époque on n’imaginait même pas l’existence d’une telle machine !

    Après, je suis bien conscient qu’au terme d’une période de purge borguienne des années 70, prolongée par l’horreur d’une finale Wilander/Vilas en 82, et après une parenthèse enchantée en 83 (mais unanimement pressentie, justement, comme une parenthèse), 84 incarne le rêve pour Roland Garros d’être enfin anobli par la victoire d’un n°1 mondial au jeu génial. Si autant de monde l’a rêvé, c’était davantage pour renforcer l’importance de Roland Garros que pour renforcer le palmarès de McEnroe. Et si ça n’a pas eu lieu, c’est d’abord la faute de McEnroe, qui n’avait pas bossé physiquement et qui s’est fatigué trop vite. Lendl restera à jamais le tâcheron qui a empêché ce rêve de s’accomplir, mais il n’a à s’excuser, ni d’avoir défendu ses chances, ni d’avoir gagné.

    Pardon Achtung, je ne te réponds pas seulement à toi, mais aussi aux lectures vertigineuses qu’ont été les miennes sur ce forum avant de me décider à le rejoindre.

    • Nathan 5 février 2019 at 22:10

      « Purge borguienne » ? N’est-ce pas lui aussi, et bien plus encore, un génie puisque, pour reprendre ton raisonnement, Borg l’archange blond du tennis a profondément marqué « l’évolution du tennis dans l’histoire ». Pas plus que Lendl n’avait inventé le travail et l’entraînement, Borg n’a inventé le lift et le revers à deux mains, mais comme Lendl a systématisé le travail pour gagner plus, Borg a fait du lift et du revers à deux mains l’alpha et l’oméga des générations futures.

      Il n’y a point de purge à regarder Borg pour celui qui porte son regard sur un jeu de jambes unique, léger, presque aérien qui contraste avec le lift métronomique et si précis que ses bras produisaient.

      • Rubens 5 février 2019 at 23:12

        Yes Nathan. Je n’ai évoqué Borg que pour poser le cadre général d’une époque à Roland Garros. Borg était une force de la nature. C’était impressionnant. Et pour reprendre mon schéma, Borg est celui qui a popularisé le revers à deux mains (avec Connors) ainsi que le lift qui donne à la fois de la lourdeur et de la sécurité. Il y a bien un avant et un après Borg dans l’histoire du tennis. Et là, pour le coup, Borg a fait école.

        Ce que je voulais dire, c’est que le public parisien attendait sans doute aussi que Borg ait à affronter ses deux grands rivaux de l’époque, les deux Ricains, là, mais qui hélas se faisaient laminer avant d’affronter Borg, parce qu’ils ne maîtrisaient pas assez cette fichue terre battue qui leur était inconnue. Après la période des Intervilles, le public parisien espérait plus que tout qu’il aurait droit lui aussi à un Borg-McEnroe ou un Borg-Connors. Ca n’est jamais arrivé. En revanche, ils ont bouffé pendant des années des rations de Vilas, Barazzuti, Solomon, Ramirez et autres Clerc, autant de joueurs fort respectables mais qui brillaient davantage par leur patience que par leurs fulgurances. En face de Borg, ces types qui le copiaient sans l’égaler n’offraient pas au public un contraste de jeu que les autres terrains du Grand Chelem pouvaient proposer.

        A peine Borg parti, arrive Wilander, avec le même jeu d’attente et de lift, et un mental à toute épreuve lui aussi. Il n’avait même pas 18 ans, le public craignait de devoir encore s’armer de patience pendant de longues années !

        Alors, pour cette génération-là, voir McEnroe marcher sur l’eau en 84 et atteindre la finale avec ce talent si unique, je comprends largement qu’ils lui aient passé ses colères. Sauf que voila, Lendl est passé par là et leur a cassé leur jouet, de la pire manière qui soit, c’est-à-dire en le leur faisant bien miroiter pendant deux sets.

  10. Achtungbaby 5 février 2019 at 21:34

    Lendl bossait il plus que Vilas ? Je ne sais pas. Encore une fois, je ne trouve pas que l’apport d’un Lendl soit remarquable dans la mesure où à cette époque c’est plutôt la professionnalisation du sport qui est remarquable.
    Après, que Lendl, en apparence peu doué par rapport à ses contemporains, ait été obligé de plus bosser, et qu’à partir d’un caractère propre (vive les restrictions de l’Est !) ait eu cette capacité, soit, le mérite lui en revient.

    Son éternel échec à Wimbledon a montré que tout le travail du monde ne faisait pas d’un terrien un joueur de première intention.

    Pour RG 84, on a souvent mis la défaite de Big Mac sur le compte d’un physique défaillant. Pour avoir vu le match et pour revoir le score, je n’ai pas souvenir que les 3 derniers sets aient été une partie de plaisir pour le tchèque. 7-5 au 5è, ça ne sent pas la grosse défaillance.

    A la limite je crois plus à la thèse de l’insolation au 3è, mais regarde la tête de Lendl quand il lève les bras en signe de victoire : on voit qu’il ne sort pas du club med.

    Et dire que McEnroe n’avait pas bossé physiquement alors qu’il avait enquillé environ 40 matchs sans défaite et qu’il n’en a perdu que 3 cette année là, pardon mais c’est un peu exagéré non ? A l’époque il jouait aussi Connors (et en 84 le fessait), pas vraiment le gars qui balance ses matchs?

    Et je ne suis pas sûr que RG ne rêvait que de la victoire de l’américain à cette époque. Il passait quand même bien pour un sale gosse. Certes sans doute plus fun que le riant tchèque mais bon, pas forcément le candidat idéal non plus.

    • Rubens 5 février 2019 at 23:39

      « Et je ne suis pas sûr que RG ne rêvait que de la victoire de l’américain à cette époque »

      Je n’ai pas vécu cette finale en direct, mais si tu regardes le documentaire sur McEnroe et Lendl (ça s’appelle Le crépuscule des dieux, je crois), tous les interviewés étaient pour McEnroe : Noah, Bahrami, Dominguez, Barthez, Leconte, Vilas, etc. Et le journaliste leur fait un pied-de-nez monumental, au passage, puisque tous ont le souvenir d’un break McEnroe dans le 3ème, qui n’a existé que dans leurs rêves.

      Cette finale, je l’ai revue il y a 2 ou 3 ans. Et à partir du 3ème set le % de premières de McEnroe commence à chuter, il commence à faire plus de fautes et sa tête commence à tomber. Lendl commence à prendre confiance et à ajuster ses retours et ses passings.

      Là où je te rejoins, c’est sur l’état physique de Lendl : en effet il ne sortait pas d’une promenade de santé. C’est dans Tennis Mag, d’ailleurs, que j’avais lu une interview de Lendl, avec un passage au sujet de ce match :
      – il a vomi d’épuisement à la sortie du terrain.
      – une fois remis, il a discuté de la suite du programme avec son entraineur, Wojtek Fibak. Ce dernier lui proposait de diversifier son jeu et de le rendre plus agressif afin d’avoir plus d’armes pour abréger un match important comme celui-là.
      – Lendl a dit non, la priorité c’est de me renforcer physiquement, je ne veux plus me retrouver dans cet état-là à la fin d’un match.
      – Lendl a viré Fibak et a engagé Tony Roche, avec qui il a d’abord bossé son physique. Il n’a plus jamais vomi à la fin d’un match.

      Tu proposes l’insolation au 3ème ? Pourquoi pas, je prends, ça rentre dans le cadre de l’explication physique. Mais, pardon, le type a effectivement 40 matchs sans défaite, pour la plupart des matchs rapides, il s’est promené jusqu’en finale. S’il décline au bout d’1h20 uniquement parce qu’il fait chaud, c’est qu’il n’a pas suffisamment préparé son affaire.

    • Paulo 6 février 2019 at 10:17

      Je n’ai pas vu cette fameuse finale de 1984, ce qui est difficilement pardonnable pour un inconditionnel de McEnroe à cette époque (mais j’ai des circonstances atténuantes). Je ne me souviens plus précisément de ce que pensait le public français de lui à l’époque ; je sais juste que mon meilleur copain le détestait, à cause justement de son côté sale gosse – et dans le même temps il idolâtrait Connors, allez comprendre. Il me semble quand même que tu exagères, Achtung, quand tu dis que le public de Roland ne pouvait pas le sentir. Surtout si c’était Lendl en face (Lendl, tout le monde sauf quelques originaux le détestait – souvenons-nous aussi qu’il était le grand rival de Noah, né la même année).

      Sur l’apport de Lendl au tennis, j’ai lu et entendu plus d’une fois la même chose que décrit Rubens. Il semble quand même que la « culture » (hum) en vigueur dans la Tchécoslovaquie d’alors, la discipline que s’imposaient – ou qu’on imposait – aux sportifs professionnels afin qu’ils puissent démontrer au monde, par leurs résultats, la supériorité du communisme sur le capitalisme décadent, n’a pas été pour rien dans sa façon d’aborder le tennis et son « apport » à celui-ci.
      (c’est drôle, en écrivant ces lignes j’ai pensé aux nageuses est-allemandes qui ont défrayé la chronique il y a quelques années, je ne sais pas pourquoi)

      • Achtungbaby 6 février 2019 at 11:46

        Paulo, je ne dis pas que le public de Roland ne pouvait pas sentir McEnroe ! je dis ça:
        « Et je ne suis pas sûr que RG ne rêvait que de la victoire de l’américain à cette époque ». C’est un peu différent !!

        En disant « RG » je pense surtout aux organisateurs du tournoi. Donc c’est différent du public et de tous les « suiveurs » que cite notamment Rubens (joueurs et entraineurs).
        Je ne suis pas sûr que le Old England était très content de voir Mc Enroe gagner à WIM. Je ne dirais pas ça du public par contre.

        • Rubens 6 février 2019 at 12:05

          Achtung, peut-être mon propos sera t-il hors sujet. J’ai débuté le tennis en 84. Toute ma jeunesse tennistique a été rythmée par les échos du haut niveau de cette époque. Sur McEnroe, le reflet massif que j’en ai eu, c’est le sale gosse. Le vrai sale gosse. McEnroe, c’était un proverbe. Le type que l’entraineur citait en référence à chaque fois que l’un d’entre nous commençait à s’énerver sur le court. A 7 ans, 8 ans, 9 ans, je peux te dire que ça marque. Et parmi nos parents, idem. C’était massif. Moins massif, l’écho de son génie. Il en était question en effet. En revoyant les images aujourd’hui c’était vraiment merveilleux. Mais ça n’excuse rien.

          Quant au public londonien, il a accueilli sa victoire sur Borg par un quasi-silence, assorti tout de même de quelques applaudissements polis et respectueux. Il faut dire que Big Mac avait été sacrément odieux à Londres cette année-là.

          Et pour finir, je rappelle que le public new-yorkais a soutenu, pas très chaudement mais soutenu quand même, Lendl face à Mac lors de la finale de 85. Et quand, dans la foulée, il a fait un break de plusieurs mois, l’écho général a été « Franchement on est pas bien là, sans McEnroe et ses débordements ? »

          C’est de cette époque que date l’une de mes saillies préférées signées John McEnroe. Alors que Wimbledon 86 approchait et qu’il allait le zapper, il se fendit d’un « Mais je ne suis pas là et ils vont quand même disputer le tournoi ?! ». Sans commentaire.

        • Paulo 6 février 2019 at 13:30

          @ Achtung : certes, il y avait une différence entre le public et les organisateurs.
          Un peu comme entre mon copain et moi. Lui était licencié depuis son enfance, moi non, je jouais juste en loisir. (j’ai ét licencié quelques années plus tard, une ou deux saisons)
          Et j’imagine sans peine que dans ce milieu plutôt policé et « bourgeois » des licenciés dans les années 80, on regardait McEnroe comme un sale gosse avant tout ; tandis que moi, qui écoutais du rock, j’ai immédiatement été fasciné par lui, cet artiste rebelle…

      • Achtungbaby 6 février 2019 at 11:49

        Pur ce qui est de savoir si, en tant qu’inconditionnel de Big Mac, il faut ou non avoir vu cette finale, je ne suis sûr de rien. Je l’ai vu, et ça reste un vilain souvenir !

  11. Achtungbaby 6 février 2019 at 10:39

    Insolation = physique ? je ne sais pas. Fed s’en est chopé une (ou un truc équivalent lié à la chaleur) au dernier US Open, alors qu’il est 10 fois plus physique que le McEnroe de 84.

    Si Mac a un physique fragile à RG 84 il a bcp bossé en été alors car en septembre il fait 5 sets le samedi contre Connors, et il dérouille Lendl le dimanche ;-)

    • Rubens 6 février 2019 at 11:25

      @Achtung,

      McEnroe était cramé en finale de l’US 84. Mais Lendl aussi, lui aussi avait eu 5 sets en demi. Mac a d’ailleurs expliqué qu’arrivé sur le terrain en finale, il a vu qu’Ivan était dans le même état que lui. Il s’est bien concentré sur ce qu’il avait à faire, il a laissé parler son génie et il l’a emporté rapidement. La différence avec RG, c’est que sur terre battue, la lenteur de la surface laissait plus de temps à Lendl et obligeait McEnroe à un pas de plus par-ci par-là. Si tu ajoutes que le jour de la finale a été caniculaire suite à une quinzaine froide et brumeuse, au bout d’1h30 il a commencé à beaucoup transpirer.

      Après, je ne dis pas non plus que McEnroe était un branleur absolu. Simplement sa philosophie d’un match, et d’un point, consistait à prendre le filet tout de suite et à gagner en deux coups de raquette. L’angle mort d’une telle tactique, c’est que sur TB Mac voyait plus de balles revenir, et était donc obligé de frapper plus de coups. La dimension physique prenait alors toute son importance.

      Pour Federer au dernier US, il a souffert d’une belle soirée d’été indien, étouffante à souhait, qui l’a lessivé. Du même type que la soirée du Sampras-Corretja de l’US 96. Et à 37 ans ça ne pardonne pas. Mais la comparaison s’arrête là selon moi, car Roger n’a pas fait mystère de sa défaillance physique ce soir-là.

      @Paulo,

      Je ne me rappelle plus de tous les détails de la biographie d’Ivan, mais en tout cas en 84 son camp de base était déjà aux Etats-Unis. Pendant RG il envoyait ses raquettes par avion aux States pour se les faire corder. Et l’ensemble de son travail physique (musculation, endurance, résistance) s’inspirait directement de ce que faisaient, dans d’autres sports, d’autres champions… américains, sur le sol américain. Je pense notamment à Carl Lewis. Ce qui relativise d’ailleurs l’apport réel de Lendl en terme de préparation physique : il n’a pas forcément inventé de nouvelles méthodes, il est par contre celui qui les a importées dans l’univers du tennis, dans un contexte où, comme le dit Achtung, tous les sports étaient en phase de professionnalisation totale. Et il a été le premier à s’imposer une VRAIE vie de moine, non pendant 6 semaines (comme Noah en amont de son RG victorieux de 83), mais pendant toute une carrière.

      Dans un contexte de guerre froide, la nationalité de Lendl en faisait un suspect idéal. Mais quand on y regarde de plus près, l’univers qui était le sien était bel et bien celui du capitalisme décadent !

      • Achtungbaby 6 février 2019 at 11:54

        j’avoue que le coup de la vie de moine de Noah pendant 6 semaines, je ne sais pas si j’y crois. Noah est un beau parleur.

        Et pour chipoter je ne comprends pas pourquoi tu fais une différence entre une éventuelle insolation de Mac en 84 et la défaillance de Fed en 2018. J’aurais tendance à dire que c’est très comparable et que quand on connait le niveau physique du suisse, on voit que ce type de défaillance ne prouve rien sur l’absence de niveau physique de l’américain en 84.

        Par contre s’il s’agit de dire que Lendl était plus physique que McEnroe, pas de pb. Ce dernier se ventait de bouffer des hamburgers avant les matchs, il faut donc qu’il assume jusqu’au bout son côté fun génial.

        • Rubens 6 février 2019 at 12:13

          Pardon Achtung, sur Federer, quand j’arrêtais la comparaison, ce n’est pas sur leur défaillance physique, c’est sur leurs propos respectifs. On est en train de refaire l’historique de cette finale de RG 84. On est à peu près d’accord, je crois, sur le fait que Mac a eu un coup de pompe physique à partir du 3ème. Mais je me rends compte que j’ai oublié l’essentiel, à savoir rappeler que McEnroe, dans TOUS ses propos ultérieurs, n’a jamais reconnu son (relatif) déclin physique. Et c’est là que s’arrête la comparaison avec Federer.

          • Achtungbaby 6 février 2019 at 12:23

            Je crois que celui qui fera reconnaitre quoique ce soit à McEnroe n’est pas né !
            Bcp trop fier le lascar

            • Rubens 6 février 2019 at 13:33

              Fier ? Non si peu…

              Sauf que, sans préjuger de sa capacité à se duper lui-même, c’est dommage pour sa carrière. En se remettant en cause, en mettant l’accent sur sa condition physique (sans oublier, comme tu le mentionnes, la diététique) et en faisant les ajustements nécessaires au déplacement sur TB, il se serait donné toutes les chances de triompher à Paris les années suivantes.

            • Paulo 6 février 2019 at 13:42

              McEnroe est quand même capable d’autodérision : https://www.youtube.com/watch?v=nnnxlfi29os

            • Colin 6 février 2019 at 19:50
      • Paulo 6 février 2019 at 13:39

        @ Rubens : merci pour les précisions concernant Lendl.

        Cela dit, même s’il a profité des avantages que lui offrait le capitalisme décadent américain, je pense que sa mentalité a été forgée dans sa jeunesse tchécoslovaque, et a transparu à la fois dans l’air maussade qu’il affichait systématiquement, et dans la façon dont il a utilisé ces avantages (méthodes de préparation physique, diététique, voire « soins » etc.).
        OK, en disant cela je suis conscient d’enfoncer une porte ouverte ;-)

        Sur la vie de moine, je me souviens de Courier, pourtant un gros bosseur à l’époque où il a été numéro un, disant, quelques années plus tard, alors qu’il avait chuté au classement, que la discipline à s’infliger pour rester au sommet, comme le faisait alors Sampras, était « inhumaine » (c’est le qualificatif que j’ai en mémoire).

        • Rubens 6 février 2019 at 14:13

          On est bien d’accord Paulo. Je ne sais pas si son air maussade était spécifiquement tchécoslovaque, il était lendlien, ça c’est sûr, l’homme qui ne rit jamais et qui a l’air de se faire sérieusement chier sur le court et dans la vie. Sur ce point d’ailleurs, sa retraite dorée aux States ne l’a pas changé, si tu vois sa gueule dans la loge de Murray, ou désormais de Zverev.

          Mais en effet son univers culturel est bien au départ celui d’un pays d’Europe de l’est. Simplement, quand tu évoquais les nageuses est-allemandes des années 80, elles sont l’emblème d’un système de dopage massif aujourd’hui fort bien documenté, mais sans rapport avec Ivan puisque lui était, en pratique, de l’autre côté.

          Je crois me rappeler, d’ailleurs (merci Tennis Mag, once again), que Lendl a essuyé de nombreuses questions politiques dans les années 80, sur le pays d’où il venait et celui où il s’entrainait. Le but de ces questions était clairement de lui faire dire la supériorité du capitalisme américain sur le communisme soviétique. Il esquivait les questions, car il se savait surveillé, et sa liberté de circuler à travers le monde (qui dépendait des autorités tchécoslovaques) avait pour contre-partie minimale qu’il ne porte pas la critique sur le régime qui l’avait vu naître.

  12. Kristian 6 février 2019 at 14:32

    La finale de Roland Garros 84.. C’est quand meme fantastique que 35 ans plus tard elle fasse encore couler de l’encre, et meme entre ceux qui sont trop jeunes pour l’avoir vue. C’est comme certains fans qui continuent la querelle Beatles/Stones alors qu’ils sont nes apres la mort de John Lennon.
    Bref, moi je l’ai vue, en direct. Et meme revu deux ou trois fois encore par la suite. Et c’est vrai que c’est un match totalement fascinant. Il y a tout dans ce match : le scenario, invraissemblable, le niveau de jeu, ireel, des emotions, a en pleurer.
    Sur les emotions, il faut se remettre dans le contexte : Lendl a l’epoque, c’etait le loser absolu : il avait ete numero 1, il avait beaucoup gagne (de dollars notamment), battu tout le monde, sauf.. en finale de Grand Chelem. « Jamais le dimanche » disait on de lui. Bref c’etait sa cinquieme finale en GC, et il s’etait lamentablement liquefie lors des 4 premieres.
    Les 2 dernieres notamment (US open 83, et AO 83) avaient ete une honte. Face a des joueurs sensiblement moins forts que lui et meme diminues physiquement (Connors a NY), il avait perdu faute de couilles.
    Bref quand il se presente porte d’Auteuil face au Mac stratospherique de 84, on ne donne pas chere de sa peau. Et c’est du un pour mille quand il est mene 2 sets 0. Pour lui cette victoire, c’est la prise de la Bastille et le debarquement de juin 44 en meme temps. « Delivrance! » titrait d’ailleurs quelques jours plus tard Tennis Mag. Il est sorti ce jour la de ses propres tenebres. C’est a partir de ce match qu’il est devenu le Lendl dont on se souviendra : Imparable, implacable et dominateur. Avant, Lendl, c’etait l’incarnation la lose.
    Quant a Mac, emotionnellement c’etait terrible. Jamais je n’ai vu un joueur aussi abattu apres une defaite. Il etait KO, assomme debout. Meme le Federer larmoyant de l’AO 2009 etait un gai luron a cote. Mac etait demoli, Jean Borotra lors de la remise des trophees essayait de le requinquer, rien n’y faisait. Il devait comprendre qu’il avait laisser passer la chance de sa vie. Il etait d’ailleurs le seul : personne ne se doutait que son palmares en GC allait se terminer dans quelques mois, alors qu’il etait si fort cette annee la. Mais lui le savait bien : il n’avait jamais ete bon a RG (1 quart comme meilleure perf), aura-t-il jamais une autre occasion?

    Enfin voila, il y aurait tellement de choses a dire encore sur ce match. Mais un peu comme l’assassinat de JFK, reste surtout LA question a laquelle chacun a sa vision, son bout de version, ses hypotheses, pourtant aucune veritable explication : Mais comment diable a-t-il pu perdre?

    • Achtungbaby 6 février 2019 at 14:49

      je l’ai vu en direct aussi, mais contrairement à toi, je me suis toujours épargné de la revoir…

      Rien à redire sur le reste de ton commentaire, si ce n’est que je n’avais jamais vu un type jouer comme ça pendant 2 sets et demi. Du Mozart.

      Depuis j’en ai revu, mais à l’époque c’était une première pour moi.

    • Rubens 6 février 2019 at 15:11

      Salut Kristian,

      En te lisant, je me rends compte que c’est moi, par réflexe, qui ai répondu aux « unes » de TM qui citaient McEnroe, par des « unes » qui citaient Lendl.

      « C’est a partir de ce match qu’il est devenu le Lendl dont on se souviendra : Imparable, implacable et dominateur.  »

      Eh bien je ne crois pas, justement. Il se trouve que je me reconnais dans ta phrase, mais comme je l’explique plus haut j’ai débuté le tennis en 84 et je n’ai rien vécu du direct de cette finale. Par contre, vos échanges il y a quelques années autour de cette finale m’ont vraiment fasciné. Et notamment les posts de ceux d’entre vous qui avaient vécu cette finale. Et ce qui en ressort, quand même, c’est que précisément vous êtes nombreux à avoir en tête la poule mouillée plutôt que le dominateur.

      Après, à la question « comment a t-il pu perdre », je propose une réponse (le déclin physique), qui me semble évidente en ayant vu cette finale des décennies plus tard. Peut-être que ce n’est pas la bonne, d’ailleurs, je ne suis pas infaillible.

      Mais j’en ai discuté plusieurs fois avec des joueurs plus âgés que moi. Et l’un d’entre eux a fini par me dire, en gros, que je touchais un point sensible, parce que ce qu’ils avaient vu ce jour-là, c’est un truc qu’ils croyaient impossible : pour que McEnroe batte Lendl à RG, il allait falloir qu’il se retrousse vraiment les manches. Et ça, McEnroe ne voulait pas l’admettre, et parmi les aficionados du tennis beaucoup n’ont pas non plus voulu l’admettre. Que le génie cristallin ne l’emporte pas, par nature, sur le dur labeur, c’était impossible à encaisser.

      Un peu comme la défaite, à la même époque, de l’EDF contre la RFA à Séville, alors qu’ils menaient 3/1 en prolongations. Mais oui, comment ont-ils pu perdre !? Sauf que là je ne prétends pas avancer une explication…

      • Paulo 6 février 2019 at 15:32

        Moi, j’en avance une (on sort un peu du sujet, mais fallait pas le mettre sur le tapis) : arbitrage scandaleux (le direct du droit de Schumacher), et jeu très petit bras des Français qui croyaient la victoire acquise, avec deux buts d’avance. J’en fulmine encore…

        • Rubens 6 février 2019 at 16:07

          Pardon Paulo, je vais de ce pas me laver la bouche avec du savon !

      • Nathan 6 février 2019 at 17:41

        Autre explication, certes un peu minable, j’en conviens, mais non sans fondement pour ce qui concerne McEnroe, c’est que ce qu’il avait ingurgité pour jouer son tennis de rêve sur une surface qui n’était pas dans ses gènes, ne lui permettait pas de dépasser 2 sets en transe.

        • Bapt 6 février 2019 at 18:34

          Tu parles des histoires de dopage « l’insu de son plein gré » qu’il avait avoué des années plus tard ?

      • Colin 6 février 2019 at 18:29

        J’avais vu la finale en direct et de bout en bout mais seulement par bribes. En effet je révisais mon bac et j’étais censé travailler toute la journée. Sauf que évidemment je m’autorisais des pauses toutes les demi-heures (pauses qui duraient bien souvent 30 minutes elles aussi) pour aller voir l’évolution du score, et du jeu par la même occasion. J’ai donc vu la fin de chaque set.
        Je me souviens qu’à l’époque j’étais pour Lendl (alors que j’avais été ravi, un an plus tôt, de le voir se faire démonter par Noah). Tout simplement parce que McEnroe était un sale petit con (bon, OK, Lendl, lui, avait tout du triste sire) et surtout parce que j’ai toujours eu tendance à être du côté du plus faible (et comme l’a rappelé Kristian, à l’époque, c’était Lendl le loser absolu et McEnroe l’ultra-dominateur). Et ce, même si Mac était par ailleurs génial et rock’n’roll. J’étais jeune et un peu idiot, je sais.
        Quant aux raisons de la défaite de Mac, je pense que vous insistez trop sur une éventuelle défaillance : certes il a sans doute eu un coup de moins bien au milieu du troisième set, mais ensuite dans le quatrième et cinquième, il ne faudrait pas négliger le fait que Lendl a pu aussi commencer à s’habituer à son jeu (il suffisait pour cela d’une petite diminution de quelques pourcents dans la qualité du jeu de Mac, bien compréhensible après deux heures), càd retourner son service un chouïa plus, le passer un peu plus souvent, lui faire jouer un coup de plus donc faire un peu plus de fautes, etc.

      • Paulo 6 février 2019 at 19:43

        L’article suivant, quoique incomplet, donne des pistes : https://www.gqmagazine.fr/lifestyle/sport/articles/le-match-qui-a-tu-mcenroe/6546

        (au quatrième set) « Lui-même n’affiche plus son regard impavide. Quant à McEnroe, il fait mine de monter au filet mais les forces lui manquent. « Au quatrième set, la forme physique commence à prendre de l’importance, explique le Tchécoslovaque, naturalisé américain en 1992. C’est là que j’ai pu devenir un peu plus fort. » La tension est si grande que les deux joueurs multiplient les fautes. Lendl parvient à promener son adversaire de droite à gauche le long de la ligne de fond. McEnroe ne passe plus sa première balle, au point de s’insulter lui-même. « Une sur cinquante à peine ! », éructe-t-il. »

        Bref, Lendl a eu Mac au physique, à l’usure… rien que de très normal, à Roland, finalement.

      • Achtungbaby 6 février 2019 at 20:45

        Séville 82
        RG 84

        On pourrait arrêter avec les traumatismes svp ?

        C’est pas encore complètement cicatrisé !

        • Rubens 6 février 2019 at 22:39

          Je vois bien que c’est pas cicatrisé ! Mon sadisme est sans limite…

    • Jo 10 février 2019 at 07:28

      Chers amis, soyez rassurés. Le McEnroe français est venu à bout du successeur tchèque de Lendl dans un tournoi français. L’honneur est sauf.

  13. Nathan 6 février 2019 at 19:58

    Sans rapport avec la discussion précédente, juste pour le fun, le commentaire un peu déjanté (mais néanmoins intéressant) de Sollers sur McEnroe versus Borg.

    « Mac Enroe a un truc glandulaire à lui : la colère déclenche un afflux d’adrénaline, ça permet de survoler la partie, de la téléviser intérieurement, de planer sur le terrain comme si c’était une rediffusion de l’espace en jeu… Les grimaces, les moues de la bouche servent simplement à faire venir le dessous sécrétif… Pauvre Borg en face… Le champion qu’on aime… Grand, droit, scrupuleux, concentré, honnête, éminemment moral… Le mari parfait… Et, justement, l’image se déplaçant vers les gradins, donne la réponse… Pourquoi Borg est en train de perdre… Depuis son mariage… Elle est là, Mariana, une Roumaine (attention aux Roumaines !), à côté de l’entraîneur de Borg visiblement excédé d’avoir à la supporter… Elle est tendue, pincée, rentrée, laide… Elle émet dix millions de kilowatts de mauvaises vibrations… Elle veut que son homme gagne, mais surtout, et c’est plus fort qu’elle, qu’il perde… Et lui, là, on sent très bien qu’il ne peut pas ne pas sentir ce train d’ondes d’inhibition… Il se se secoue un peu comme un cheval noble… Peine perdue, le flux est trop fort… Encore une balle dans le filet… L’argent… Le placement de l’argent… L’enfant à faire… Les enfants… Les maisons… Les beaux-parents… Tout… Il va finir dans la restauration de luxe, ou quelque chose comme ça… Il y est déjà… ça lui casse les pattes… Soumis… Suédois… Le champion qu’on aime… Puisqu’il n’est qu’un homme, enfin… Comme les autres… Vous voyez bien… Attendrissement des foyers, regards un peu humides des dames… Quand il battait tout le monde, le commentaire général était : « machine inhumaine », « mécanique froide »… Va-t-il sourire ? Éprouve-t-il au moins un sentiment ? ça y est, il est humain… Il perd… On l’aime, c’est-à-dire qu’on va pouvoir l’oublier… On l’aime dans la mesure où son corps accepte de se faire oublier… Mac Enroe, lui, l’enfant gâté, l’adolescent prolongé, n’en est pas encore à la castration officielle… Pas de femme… Ou plusieurs… Ou rien… Tout pour lui seul… Vie désordonnée, rien pour les autres ; rien pour la sécurité de l’ensemble… Se montrant sur scène, dans des boîtes, avec des rockers… Et, en plus, son père qui est là, un peu tassé et féminisé, comme une mère, et qui le regarde… Père et fils… Tout le monde comprend que Mme Mac Enroe a été mangée par son fils après avoir mangé son mari… Il gagne… C’est une fable pour tous les temps… »

    • Colin 6 février 2019 at 21:59

      Bizarre d’écrire ça (le passage sur Mariana) quand on a soi-même épousé une Bulgare…

    • Nathan 7 février 2019 at 09:24

      Dont il est divorcé ou séparé. Alors propos d’expérience puisqu’il semble savoir de quoi il parle (d’où le ! ironique).

      Le champion (McEnroe ou Sollers ou McEnroe-Sollers) serait-il donc le dingo qui ne transige jamais sur son désir ?

    • Sebastien 10 février 2019 at 23:34

      Qu’est-ce que c’est mal écrit, ce Sollers. Insupportable !

  14. Nathan 8 février 2019 at 08:34

    Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu pas revenir le Lucas que tu aimes tant ?

    Battu par un vieux Baghda qui lui ne se soucie guère de diététique si l’on en juge par ses bouées d’amour et le petit ventre replet dont l’homme fatigué s’illusionne à dire qu’il rassure les femmes. « Ah, sport à la con ! » comme dirait celui dont les interviews en anglais nous manquent tant.

    Faut-il en déduire, en suivant la logique sollèrienne, que Lucas n’a pas encore mangé sa mère qui elle-même n’a pas mangé son mari ? Tout est possible, tout est possible…

    Cela étant, pour l’avoir vu en live à l’USO contre le même Pouille qui avait gagné difficilement à l’époque (à l’époque, c’était Manu, je parle de Planque), Baghdatis, outre le fait que ce soit un garçon sympa et faire play, c’est d’abord une très grande facilité, tous les coups du tennis, une prise de balle précoce et malheureusement pour lui un physique qui tend à se déliter sur la longueur des matches et l’avancement des tournois. Mais c’est assurément un talent dangereux quand il est en forme, une sorte de Kolhi grassouillet à la mode chypriote.

    Cela étant, je ne sais pas si c’est Baghdatis qui a fait un bon match ou Pouille un mauvais à Montpellier, car je n’ai rien vu.

    • Paulo 8 février 2019 at 08:57

      J’ai vu le match à partir de 5-2 Pouille dans le 1er set, jusqu’à la fin du 1er set.
      Pouille a 2 balles de set sur le service de Baghda, à 15-40.
      Et là, Baghda se met à jouer très bien, très vite, juste, et sans faire de fautes. Il revient à 5-3, puis prend le service de Pouille au moment où celui-ci sert pour le set. Là je manque quelques échanges, et je reviens quand Baghda égalise à 6 jeux partout.
      Au tie-break, Marcos joue très bien. Pouille fait deux fautes grossières, une en revers coupé qui reste dans le filet, une autre en coup droit qui part dans les bâches : dans les deux cas, on a l »impression qu’il se débarrasse de la balle ; il avait attaqué comme un malade, très fort, des deux côtés, et c’était revenu… (très bon déplacement de Baghda, au passage) et il donne deux mini-breaks comme ça, quasiment gratuitement. Là, j’ai eu l’impression de revoir le Pouille 2018. Baghda remporte très facilement le tie-break.
      J’imagine que la suite a été du même acabit. Un Baghda jouant très bien, vite, peu de fautes, et un Pouille qui finalement touche ses limites. Qui sait, en 3 sets gagnants, il l’aurait peut-être emporté ! :-)

  15. Nathan 9 février 2019 at 19:57

    Quel beau match que ce Mertens/Cornet en Fed Cup ! Bluffant. Une Alizé épatante, agressive, concentrée, retournant à merveille, ne lâchant rien, contre une très belle joueuse (je parle du jeu) belge. Le 1er set fut une réconcliliation avec le tennis féminin.

  16. Nathan 9 février 2019 at 19:59

    Par contre, un niveau pathétique de Garcia.

    • Sebastien 10 février 2019 at 23:36

      Pas vu ses matchs, mais ce niveau pathétique a suffi pour battre les Belges, non ?

    • Nathan 11 février 2019 at 14:36

      Gagner ne veut pas forcément dire bien jouer ! C’est son match contre la n°2 belge qui était vraiment poussif émaillé de fautes directes et reùporté péniblement contre une adversaire pas très brillante non plus.

      C’était mieux pour le 2ème match contre Mertens. Mais il faut dire qu’Alizé Cornet avait déjà éreinté physiquement et mentalement la n°1 belge.

  17. Sebastien 10 février 2019 at 23:39

    Merci à Denden pour son reportage. Je plains les personnes qui ont acheté un billet et vu les matchs de Djokovic, cet AO aura été hyper soporifique et prévisible chez les hommes. Heureusement il y a le tennis féminin

    • Mat4 11 février 2019 at 00:01

      Que nenni, Sebastien ! Prévisible, mais passionnant ! Bon, c’est vrai, le prix des billets aurait dû être ajustés pour trois sets.

      Malgré tes râlements, heureux de te retrouver !

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