1989, un Roland Garros révolutionnaire ?

By  | 6 mars 2021 | Filed under: Actualité, Histoire, Légendes

 

Je suis récemment tombé sur ce « Long format » signé Laurent Vergne, sur Eurosport, retraçant magnifiquement l’épopée de Michael Chang à Roland Garros en 1989 (lien). Article très complet pour son rappel détaillé du parcours improbable du sino-américain et du contexte entourant cette levée 1989 de l’ocre parisien.

Mais c’est la dernière partie de l’article, « Les paradoxes de Monsieur Chang », qui m’intéresse ici. En essayant de démêler les contradictions de cette victoire surprise, Laurent Vergne met sur la table un sujet finalement peu abordé, la surprise d’une victoire aussi précoce, doublée d’une autre surprise, qu’il n’ait jamais réussi à remporter un autre titre du Grand Chelem. Mais les réponses proposées par Patrice Clerc (directeur du tournoi à l’époque) et Philippe Bouin (Pape du tennis à l’Equipe) semblent sujettes à caution.

L’effet de surprise ? Il est à double face lorsque deux joueurs s’affrontent pour la première fois. Et l’effet de surprise ne vaut ni pour Lendl, qui avait déjà croisé le fer avec Chang lors de deux exhibitions récentes, ni pour Edberg, vaincu à Indian Wells par Chang quelques mois plus tôt et qui avait d’autant plus de raisons de se méfier. L’explication de Philippe Bouin tient davantage la route, mais il faut l’étoffer. Oui, la vitesse de déplacement de Chang était phénoménale, et oui ça s’est avéré insuffisant par la suite pour qu’il double la mise en Grand Chelem. Mais il y manque une conclusion importante : pour prendre l’exemple de la deuxième finale parisienne de Michael en 1995, le tennis a connu un saut qualitatif entre 1989 et 1995. Et malgré ses progrès, notamment au service, le petit Américain a dû faire face à une accélération du jeu à laquelle il n’a pas su répondre.

Révolutionnaire, ce Roland Garros 1989 ?

 

Lendl et Wilander

A l’orée de cette cuvée, il est impossible de ne pas mentionner les deux tauliers du tournoi, qui se sont partagés 6 des 7 éditions précédentes, et dont on peine à ne pas faire les deux favoris naturels.

Je jetterai un voile pudique sur mon Suédois préféré, à propos duquel je me suis précédemment livré à un coming out épistolaire. En ce printemps 1989, le tenant du titre est en pleine dégringolade et traine son vague à l’âme sur les courts. Le tennis est toujours là, mais le cœur et la tête n’y sont plus. Le Kasparov de Växjö ne doit sa présence en quarts de finale qu’à un tableau favorable. Le premier obstacle, Andrei Chesnokov, sera beaucoup trop haut.

Le cas d’Ivan Lendl est plus énigmatique. En ce printemps 1989, le tyran d’Ostrava tient à nouveau fermement les rênes du tennis mondial. Enfin titré en Australie, il n’a connu que deux fois la défaite depuis le début de l’année. Cinq titres se sont ajoutés à ses étagères, dont deux à l’approche de la quinzaine parisienne, à Forest Hills et à Hambourg.

Interrogé à de nombreuses reprises à propos de sa défaillance face à Chang, Ivan a livré quelques éléments de contexte. Comme toujours quand un joueur parle de lui-même, on prendra l’information d’où elle vient et, pour reprendre la formule de Laurent Vergne, « Lendl avait perdu. C’est tout ce qui comptait à ses yeux, pas le chemin qui avait mené à cette défaite. » Le monde entier s’étant tapé sur les cuisses devant cette farce dont il fut le dindon, le regard, même rétrospectif, de Lendl sur ce match est resté aux oubliettes. Que le n°1 mondial ait défailli mentalement devant un gamin de 17 ans perclus de crampes est une évidence, mais personne ne s’est attardé sur la propre défaillance physique d’Ivan. Moins visible et moins théâtralisée que celle de Chang, la fatigue de Lendl n’en fut pas moins réelle. Victime de pépins physiques en avril, le Tchécoslovaque avait réduit au minimum sa préparation sur terre. Absent à Monte Carlo et à Rome – contrairement aux années précédentes – il avait retardé son arrivée en Europe en s’alignant à Forest Hills. Il avait bien quelques matchs dans les pattes en arrivant Porte d’Auteuil, mais pas autant qu’il l’aurait souhaité, et pas assez pour atteindre la plénitude de ses moyens physiques. Au cinquième set, son manque de lucidité est flagrant, mais il s’explique aussi par la fatigue.

Pour le reste, on apportera une petite nuance à la légende urbaine concernant ce match, Lendl ayant été vaincu par un gamin ne pouvant plus marcher. Oui, Chang pouvait marcher, et même courir. Il souffrait, il récupérait entre les points, et même pendant les points grâce à ses moonballs. Et rétrospectivement, la qualité tennistique de ce cinquième set n’est pas extraordinaire, mais pas ridicule non plus.

 

Agassi et Courier

Le mot « révolution » est assorti à bien des sauces quand il s’agit d’évoquer le triomphe inattendu de Michael Chang en 1989. Mais en la matière, il renvoie bien davantage à une concordance de dates : 1989 est l’année du Bicentenaire de notre Révolution nationale, mais aussi l’année des émeutes de la Place Tian’anmen à Pékin (pays d’origine de la famille Chang), sans oublier la chute du Mur de Berlin quelques mois plus tard. On ne dissertera pas ici sur la pertinence ou non du mot « révolution » dans de tels événements ; plusieurs secousses concomitantes ont effectivement esquissé un nouvel ordre mondial en cette année 1989. Mais de révolution tennistique, signalée par l’arrivée de joueurs ou de matériels novateurs, il ne fut nullement question sur cette édition. Si l’on doit parler de révolution tennistique dans ces années-là à Roland Garros, on se tournera davantage vers l’édition précédente, celle de 1988.

Non pour le Lendl/McEnroe, sublimé à l’écran par le documentaire – du reste indispensable – Le crépuscule des dieux de Benjamin Rassat. Encore moins pour les réformes d’arbitrage qu’il semble avoir indirectement provoquées. Et pas davantage pour la cavalcade jusqu’à la finale de notre Riton national (encore que le simple fait qu’il ne se soit ni blessé ni autodétruit pendant 12 jours est en soi un record personnel). La grande nouvelle de 1988, c’est la percée jusqu’au dernier carré d’un autre adolescent américain, Andre Agassi. Et cette révolution n’a rien à voir avec ses tenues. En cumulant puissance de feu et prises de balle précoces, il a inauguré une nette accélération des cadences dans l’échange, et la prise de temps à l’adversaire.

Le Kid de Las Vegas n’avait alors que 18 ans et, de manière fort logique, un Mats Wilander alors au sommet de sa carrière l’a ramené à la raison et à ses limites physiques, en lui collant une bulle au cinquième set. Néanmoins, à l’ouverture de Roland Garros 1989, le nom d’Agassi est sur toutes les lèvres, et beaucoup sont persuadés que l’avertissement lancé par Agassi l’année précédente annonce son couronnement futur sur l’ocre parisien.

La surprise n’en sera que plus grande de voir Dédé chuter au troisième tour, face à son ancien codétenu chez Bollettieri, Jim Courier, qui avait peu fait parler de lui jusqu’alors. Une surprise, vraiment ? Jim n’est pas encore le monstre physique et mental qu’il va devenir, mais ce jour-là il frappe encore plus fort que son rival, en manque de sensations, et qui ne tiendra pas la distance physiquement. Pour Agassi, l’heure est à une première remise en question. Quelques semaines plus tard, il fera une rencontre déterminante pour la suite de sa carrière – et de sa vie – en la personne de Gil Reyes, et à partir de l’année suivante il ne sera plus pris en défaut sur le plan de l’endurance physique.

Quant à Courier, il n’a pas encore 19 ans, et il va s’incliner à l’usure contre Andrei Chesnokov au tour suivant. Les deux futurs adversaires de la finale de 1991 vont bien provoquer un changement d’époque mais, pour l’un comme pour l’autre, en 1989 il est encore trop tôt.

 

Mancini

Les limites physiques d’Agassi ont d’ailleurs été mises en lumières quelques jours avant l’ouverture de la quinzaine parisienne. En finale de Rome, l’Américain laisse échapper une balle de match au quatrième set, avant de s’écrouler au cinquième, face à l’épouvantail terrien de ce printemps, Alberto Mancini.

Déjà couronné à Monte-Carlo quelques semaines plus tôt, ce jeune Argentin de 20 ans détonne. Des cuisses de rugbyman, une rapidité incroyable, un sens inné de la glissade sur terre battue, et surtout, surtout, des coups d’une puissance jamais vue auparavant, le ténébreux Alberto est le « tube » du moment. Outre sa joute romaine contre Agassi, c’est sa magnifique finale monégasque face à Becker qui marquera les esprits. Atteignant la première de ses trois finales au pied du Rocher, Boris peut raisonnablement croire en ses chances, d’autant qu’il semble enfin avoir dompté la science du déplacement sur terre battue. L’Allemand sera pourtant dominé, de la plus surprenante des manières pour lui : en puissance. Saoulé de coups pendant quatre heures, Becker rend les armes à l’issue de l’une des plus belles finales de l’histoire du tournoi.

Arrivé à Roland Garros come tête de série n°11, mais surtout en position de favori, Mancini semble assumer son nouveau statut. Au troisième tour, il écarte sans ménagement une valeur sûre sur terre, son compatriote Martin Jaite. Mais c’est au tour suivant que son sort va se sceller. Face à l’attaquant helvète Jacob Hlasek, il dilapide une avance de deux sets. Il l’emporte 6/4 au cinquième, en y laissant trop d’énergie et d’influx nerveux. Après une moisson printanière fructueuse mais épuisante, ce huitième de finale, par ailleurs l’un des plus beaux matchs du tournoi, le laisse exsangue. En quarts de finale, il n’a plus l’énergie et la vitesse nécessaires pour ajuster ses passings face à un nouvel attaquant, Edberg, qui le liquide en trois sets. Mancini prend-il date pour la suite ? Même pas. Son jeu, trop gourmand en énergie, l’expose à de nombreuses blessures, et jamais il ne retrouvera de telles altitudes.

 

Muster

Et quitte à se replonger dans ce Roland Garros 1989, pourquoi ne pas évoquer celui qui en fut le grand absent, Thomas Muster ? La référence n’a rien d’anodin lorsqu’on connaît son palmarès sur ocre, mais surtout quand on se rappelle qu’au moment où est survenu le terrible accident de voiture à Miami alors qu’il s’apprêtait à disputer la finale de ce cru 1989, l’Autrichien était sur une trajectoire ascendante. En demi-finale de l’Open d’Australie, il avait donné du fil à retordre à Ivan Lendl, et il s’apprêtait à en faire de même à Miami. Au soir de sa demi-finale floridienne – gagnée en cinq sets face à Yannick Noah – il était penché vers le coffre de sa voiture quand elle fut percutée à l’avant par un chauffard ivre. Projeté plusieurs mètres en arrière, Muster a le genou sévèrement touché ; c’est depuis un fauteuil roulant qu’il suivra ce Roland Garros. Nombreux alors sont ceux qui le croient définitivement perdu pour le tennis. Quelques mois plus tard, une photo où il frappe contre un mur avec la jambe attachée à un banc fera le tour du monde.

En ce début 1989, l’Autrichien semblait avoir franchi un cap, en atteignant la demi-finale du premier Grand Chelem de l’année, puis la finale du « cinquième Grand Chelem » floridien comme il était appelé à l’époque. Début mai, il pointait à la 6ème place mondiale, et son pédigrée sur terre – déjà 5 titres – allait en faire de toute évidence un homme à éviter à Roland, et un homme auquel le titre Porte d’Auteuil semblait prédestiné.

Prédestiné, car la puissance et la prééminence physique de ce jeune gaucher Autrichien de 21 ans étaient alors inédites. Ses matchs sur terre, il les gagnait par asphyxie, en usant l’adversaire avec des frappes pas si liftées, mais très lourdes et très difficiles à contrôler. Le jeune Nadal, à ses débuts 15 ans plus tard, s’inscrira d’ailleurs dans une filière assez proche. Aucun fantassin de la légendaire armada suédoise des années 80 ne rivalise avec la puissance du jeune Muster qui émerge à la fin de la décennie. La réforme se fera attendre : brisée net à Miami 1989, la trajectoire de Muster sera une longue reconstruction, et 6 ans lui seront nécessaires pour atteindre la plénitude de ses moyens physiques et aller chercher le titre parisien.

 

Wimbledon-sur-Seine

Avant de couronner un adolescent, cette édition unique en son genre a donc vu tous les candidats au titre trébucher les uns après les autres. Mais elle a aussi, jusqu’au bout, entretenu l’espoir qu’un attaquant allait enfin l’emporter.

Pour Edberg et son service-volée, pour Becker et ses frappes surpuissantes, la terre battue n’était évidemment pas une surface naturelle. L’adversaire y bénéficiait de quelques précieux dixièmes de secondes pour ajuster ses passings face à l’attaquant scandinave ; quant à l’Allemand, son déplacement un peu lourd se prêtait mal aux glissades. L’un et l’autre, toutefois, s’étaient déjà signalés Porte d’Auteuil : un quart en 1985 pour Edberg, un quart en 1986 et une demie en 1987 pour Becker. Lorsque le tirage au sort est connu, l’un et l’autre peuvent envisager sereinement leur avancée dans le tournoi. Ils se partagent la moitié basse du tableau, loin de Lendl, Wilander et Agassi. Clairement, ils ont un coup à jouer. Et ils vont le jouer. Chacun aura toutefois un obstacle Albiceleste à surmonter avant le dernier carré. Pour Becker, ce sera un huitième de finale épique face à l’Argentin Guillermo Perez-Roldan, spécialiste de la terre battue. Boris sauvera une balle de match au cinquième set, avant de s’imposer sur le fil. Edberg, de son côté, réussit une splendide démonstration de tennis offensif face à Mancini et liquide l’affaire en trois sets.

On aurait du mal à imaginer, le jour du tirage au sort, un observateur pleurer sur ce fichu hasard qui empêchera un remake de la dernière finale de Wimbledon. Deux semaines et un carnaval tennistique plus tard, nous y sommes. Stefan et Boris vont s’affronter pour gagner le droit de défier Chang pour le titre suprême. Boris a de nombreuses raisons de croire en ses chances. Quelques mois plus tôt, en finale de la Coupe Davis, il a atomisé son rival suédois ; à cette occasion, il s’était montré bien plus à son aise sur ocre que son rival. Boris a aussi pour lui sa récente finale à Monte Carlo ; bien que vaincu, il a montré ses immenses progrès dans le registre du déplacement sur terre battue. La prestation de Boris durant les deux premiers sets n’en sera que plus décevante. Apathique, laborieux à la relance et auteur de nombreuses fautes grossières, il est distancé d’emblée. Et c’est même un miracle qu’il s’offre un quatrième set, Stefan s’étant procuré plusieurs balles de break au cours du troisième. Sa finale, le félin suédois va aller la chercher au cinquième : breaké d’entrée, il profite d’une baisse de régime de l’Allemand au service pour débreaker aussitôt, et s’autorise même quelques retours-volées pour le moins osés sur les deuxièmes balles de Boris, et émerge en vainqueur de ce qui restera, en niveau de tennis pur, comme le plus beau match de la quinzaine.

A 21 ans, Boris ne semble pas avoir de regret excessif sur cette défaite, se disant sans doute qu’une nouvelle chance s’offrira à lui. Mais il se trompe : 1991 sera la seule année où il se présentera en forme Porte d’Auteuil, et Agassi lui sera nettement supérieur en demi-finale. Et il a tort surtout car cette finale face à Chang, il en aurait été, plus qu’Edberg peut-être, le net favori. Le sino-américain ne l’a emporté qu’une fois en six rencontres face à Boris, parce qu’il n’avait aucune réponse à apporter à la puissance de feu de l’Allemand ; lors de leur quart de finale parisien deux ans plus tard, Michael s’inclinera lourdement en trois sets.

 

1989, la fin d’une époque

Avant de déboucher sur le couronnement improbable d’un gamin de 17 ans, ce Roland Garros 1989 s’est donc soldé par une succession d’absences, de défaillances et de surprises. Et une victoire d’Edberg, qui a été bien proche de se produire, aurait été en vérité une surprise de même ampleur, quel que soit le pédigrée du Suédois au moment des faits. Aucun serveur-volleyeur n’a remporté le titre parisien depuis Rod Laver en 1969, ce qui commence à dater.

Je peine à imaginer le Chang de 1989 l’emporter sur le Lendl de 1987 ou le Wilander de 1988. Et je ne l’imagine pas davantage dominer Courier ou Agassi en 1991, Bruguera en 1993-1994 (Muster en 1995 a répondu à la question). Ce Roland Garros 1989 n’est pas la première secousse d’ampleur d’un changement d’époque, mais l’épitaphe d’une période – les années 80 – dominées par deux joueurs, dont la défaillance conjointe a rebattu les cartes.

Au cours du demi-siècle de tennis « Open » commencé en 1968, les tournois du Grand Chelem ont parfois connu des vainqueurs surprenants, des dénouements inattendus, des parcours improbables. A tort ou à raison, trois levées semblent, plus que les autres, être passées à la postérité : Roland Garros 1989, Roland Garros 1997 et Wimbledon 2001. Je mettrai de côté l’épopée parisienne de Guga en 1997, qui relève d’une autre logique. En revanche, les parcours d’Ivanisevic à Londres en 2001 et de Chang à Paris en 1989 ont un point commun majeur : ils clôturent une époque bien plus qu’ils n’en ouvrent une nouvelle. En dépit de son 129ème rang mondial, Goran a émergé en vainqueur d’une édition qui, si elle marquait la chute de la maison Sampras, n’en a pas moins placé dans le dernier carré les quatre victimes principales du Californien tout au long de sa fabuleuse moisson londonienne dans les années 90 : Henman, Ivanisevic, Rafter et Agassi. Comme édition marquée par une relève, on fait mieux…

 

Le début d’une nouvelle ère ?

On relèvera, bien sûr, que les vainqueurs ultérieurs de Roland Garros commencent à pointer le bout de leur nez : Agassi s’est – doux euphémisme – fait remarquer l’année précédente ; Courier arrive ; un frêle Catalan de 18 ans, Sergi Bruguera, se hisse en huitièmes et pousse Agenor aux cinq sets ; Thomas Muster rumine sur sa trajectoire injustement brisée. Cela suffit-il à rendre une levée « révolutionnaire » ?

Si vraiment ce Roland Garros 1989 était « révolutionnaire », au sens où les initiateurs d’une révolution tennistique s’y seraient signalés (bien que finalement battus), j’ai déjà cité l’édition 1988. Mais j’ai un autre candidat à proposer, l’Australian Open 1984. Ouais. Vous me voyez sans doute venir vous emmerder une fois de plus avec Wilander. Et j’imagine déjà certains d’entre vous sortir les tablettes de Colin. Eh bien pas du tout.

Une fois de plus, je vais devoir m’excuser de ne pas être archiviste de mes sources sur le web. Je ne parviens pas à retrouver le lien vers l’article auquel je pense. De quoi s’agit-il ? Du soupir d’un journaliste papier australien, datant de décembre 1984, au lendemain de l’Open d’Australie encore disputé à Kooyong. Ma restitution sera approximative, encore que je fusse tellement éberlué par ce que je lisais que je m’en souviens très bien. Nous ne sommes pas les seuls à pratiquer l’auto-flagellation, les Australiens se défendent fort bien, et en plus ça les rend visionnaires.

« Le verdict de cet Australian Open est tombé, et il mérite une analyse sans concession. L’Histoire retiendra que Mats Wilander a conservé son titre. Mais ne nous mentons pas, et disons haut et fort que ce titre fut nettement moins méritant que celui de l’année précédente. Il y a un an, le Suédois avait battu McEnroe et Lendl pour l’emporter, nous pouvions alors espérer que Kooyong était en voie de devenir l’égal de ses trois homologues du Grand Chelem et que la légende du tennis allait désormais aussi s’écrire dans nos contrées. Un an plus tard, l’Américain suspendu et le Tchécoslovaque battu prématurément ont ouvert un véritable boulevard à Wilander, et nous pouvons légitimement nous demander si ces grands champions feront encore longtemps un voyage aussi long pour s’imposer sans rencontrer de véritable opposition. Kooyong ne mérite pas l’appellation « Grand Chelem » et ne l’a jamais méritée, n’en déplaise aux légendes australiennes des années 50-60 qui dominaient la planète tennis hors de nos frontières mais qui disputaient ici un simple tournoi interne. Ils ne disputaient pas Kooyong parce que c’était important, ils le disputaient parce que c’était à la maison.

On pourrait à la rigueur se réjouir de l’émergence de deux joueurs, Kevin Curren et Boris Becker, respectivement finaliste et quart-de-finaliste, qui ont en commun d’avoir un service canon. C’est bien peu, mais il faudra s’en contenter. Le Sud-Africain, à 26 ans, n’est plus un espoir depuis longtemps, tout au plus un bon joueur en forme, comme le furent dans un passé récent Teacher, Warwick, Denton et Kriek, eux aussi finalistes chez nous et insignifiants partout ailleurs. Quant à Becker, il n’a que 17 ans, et il est bien trop tôt pour envisager une confirmation. Personne n’imagine Curren et Becker aller aussi loin lors du prochain Wimbledon. »

Comment on dit aujourd’hui ? Ah oui : LOL

 

Le lutin malicieux

Une fois mise de côté l’hypothèse d’un Roland Garros précurseur d’une époque, on rendra à César ce qui appartient à Jules. Michael Chang l’a emporté, non en raison d’un jeu révolutionnaire, mais par la maturité exceptionnelle qu’il a déployée tout au long de sa deuxième semaine. Gagner un match d’une manière aussi improbable face à Lendl, puis se remobiliser et rester dans sa bulle jusqu’au bout du tournoi, en évacuant le surcroît de pression occasionné par une telle victoire, c’est herculéen. La jeunesse du bonhomme, et l’inconscience qui en découle, ont probablement joué, tout comme sa foi. En fin de compte, il importe peu que nous le prenions au sérieux ou non lorsqu’il évoque sa croyance, ce qu’il a fait régulièrement et passionnément pendant toute sa carrière. Lui y croit, et c’est bien là l’essentiel. Chacun de nous a ses propres raisons, ses propres pulsions, ses propres moteurs existentiels, susceptibles de lui donner un supplément d’âme ou de force à un moment donné ; ce fut le cas pour Chang lors de cette quinzaine folle, dont le verdict s’est joué à très, très peu de choses.

Avec 32 ans de recul, on constate que personne (parmi ceux qui l’ont vécu) n’a oublié ce Roland Garros 1989, et ce n’est pas pour la qualité du jeu qu’il a proposée. Ce n’est pas non plus en raison de son record, que Michael Chang est susceptible de conserver encore un bon bout de temps. Et ce n’est même pas parce que Michael a remporté le titre. Personne n’a oublié le fabuleux Sampras-Courier de Melbourne en 1995 ; beaucoup, en revanche, ne se souviennent même pas que Pete n’a pas remporté le titre cette année-là.

Le Chang-Lendl est porteur d’une immense charge émotionnelle qui le place à part dans l’imaginaire du sport, et c’est plus que suffisant pour distinguer cette édition à nulle autre pareille, parenthèse au cours de laquelle la pseudo-rationalité du tennis a volé en éclats. Nous avons tous une mémoire sélective, et nous ne retenons que les moments qui nous ont touchés. Roland Garros 1989 est l’écrin du Chang-Lendl, c’est l’aventure picaresque d’un adolescent jusqu’au titre, c’est le requiem définitif pour les serveurs-volleyeurs. Pour toutes ces raisons, cette édition a touché la corde sensible du grand public, paramètre qui échappe justement à toute analyse rationnelle.

Non, ce ne fut pas une édition révolutionnaire ; elle fut bien plus que cela, elle fut émouvante.

 

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Grand passionné de tennis depuis 30 ans.

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347 Responses to 1989, un Roland Garros révolutionnaire ?

  1. Nathan 15 avril 2021 at 15:59

    Evans, le Golgotha de Djoko ! Il y a deux façon de battre Djokovic : à la hussarde mais il faut être dans un très très très bon jour ; soit en misant sur son ADN de contreur maquillé, et par conséquent en l’obligeant à faire le jeu. Sans le faire exprès (ou peut-être que si, qui peut savoir ?) Monfils, complètement dépassé, avait cassé le rythme à l’US Open et empoché un set comme un voleur. Malheureusement pour Monfils, il n’a pas eu assez de suite dans les idées, et s’était remis à cogner… et à perdre.

  2. Sam 15 avril 2021 at 16:48

    Ceci étant dit et Djoko out, reste la routine de voir Nadal laisser 5 jeux en deux matchs…

    • Rubens 15 avril 2021 at 17:21

      Bon… Il reste à Rafa un record à battre, celui du plus petit nombre de jeux concédés (14 à Monte-Carlo en 2010). Avec 5 jeux perdus en 2 matchs, il est dans les clous.

      • Sam 16 avril 2021 at 14:01

        S’il largue maxi 8 jeux, il bat son record…Bon, prenons les paris sur Rublev : 4 jeux.

        • Sam 16 avril 2021 at 18:09

          Et déjà 3…A la faveur de 3 doubles de Rafa dans le dernier jeu. Bon, j’ai encore probablement fait un prono foireux.

  3. Paulo 16 avril 2021 at 18:26

    Rafa n’est pas dans un bon jour : 3 breaks concédés à Rublev pour seulement un de réalisé, et hop : 6-2 pour le Russe dans le 1er set.

    Allez Andrey, enfonce le clou (dans le cercueil) !

    • Colin 16 avril 2021 at 18:54

      On t’a reconnu Paulo, c’est toi qui fais le scoreline sur Eurosport :

      18:53
      0/15 – Rublev sent qu’il peut enfoncer le clou : il s’engage dans chaque coup et fait reculer Nadal qui finit par céder en défense.

      • Sam 16 avril 2021 at 19:03

        Alalalala, cette contre amortie sur la balle de double break….

      • Paulo 16 avril 2021 at 19:34

        Oups, je suis démasqué !

    • Rubens 16 avril 2021 at 19:07

      Eh les collègues, auriez-vous un lien de streaming à m’indiquer ?

  4. Sam 16 avril 2021 at 19:28

    Pfff….Rublev au filet, c’est pas Sampras…

    • Paulo 16 avril 2021 at 19:35

      En plus, Nadal se remet en mode taureau, ça va être dur pour Rublev…

    • Paulo 16 avril 2021 at 19:40

      Emballé, c’est pesé, 2ème set Nadal 6-4 : Rublev s’est pris 4 jeux de suite dans les gencives. Je crains fort que le 3ème set ne soit une boucherie… au moins, le Russe aura fait un peu suer le Majorquin, oh juste un peu, de quoi s’échauffer pour la suite.

  5. Sam 16 avril 2021 at 19:40

    Gros moment de stress du poète Russe vers la moitié du deuxième, ou du moins au moment d’enfoncer le clou, avec notamment cette boulette (Russe) de smash tellement dans la raquette de Rafa qu’on aurait dit qu’il lui avait passé un coup de fil pour le prévenir.

  6. Sam 16 avril 2021 at 19:55

    Ce break accidentel de début de set n’avait pas vocation à être confirmé, c’est clair. Bon, maintenant, chaud time.

  7. Paulo 16 avril 2021 at 20:09

    Bon, je me suis trompé, ce Rublev est étonnant, le voilà qui envoie à nouveau du bois et mène d’un double break. Cela dit il faut continuer d’enfoncer le clou, Andrey, encore et encore et encore, parce qu’avec ce diable de Nadal, on n’est jamais sûr jusqu’à ce qu’on ait gagné la balle de match… Donc enfoncer, enfoncer, enfoncer !!!

    • Paulo 16 avril 2021 at 20:14

      Le camp Nadal a l’air pétrifié, c’est bon signe.

  8. Nathan 16 avril 2021 at 20:19

    BA + Nadal, c’est fort, c’est Rublev !

  9. Paulo 16 avril 2021 at 20:19

    C’est fait, bravo Rublev !!

    On aura donc un vainqueur inédit à Monaco cette année…

    • Colin 16 avril 2021 at 20:21

      Dan Evans ?

      • Colin 16 avril 2021 at 20:24

        Mmmh non, en fait, trop classique.
        Pour rester dans la jurisprudence Hurkatche, je parierais plutôt sur Casper Ruud.

      • Paulo 16 avril 2021 at 20:32

        Dan Evans ça aurait de l’allure je trouve : la gars n’avait pas gagné un match sur terre battue dans un tableau principal depuis des lustres (au moins 2017). Il restait sur un nombre impressionnant de défaites au premier tour avant MC. Donc gagner le tournoi, après avoir sorti le terrien Lajovic, les top 20 Goffin et Hurkacz et le numéro un mondial (et bien sûr Tsitsipas et sans doute Rublev en finale), oui ça aurait de l’allure !

  10. Colin 16 avril 2021 at 20:20

    Hé ben ça, pour l’enfoncer, il l’a enfoncé ce clou !

  11. Nath 16 avril 2021 at 20:27

    En fait, le seul problème de Rublev, c’est Medvedev… Ça tombe bien, il est pas là.

    J’ai beau me dire que Rublev doit gagner le tournoi, je ne me risquerais pas au moindre pronostic cette semaine.

    Oh et puis si : finale Rublev – Evans :mrgreen:

    • Guillaume 16 avril 2021 at 20:35

      C’est drôle, je dirais exactement l’inverse :mrgreen:

      • Sam 16 avril 2021 at 20:53

        Tsitsi – Ruud, Guillaume ?

      • Guillaume 16 avril 2021 at 20:56

        Ouaip. Pour Stefanos ce serait vraiment de la faute professionnelle de laisser passer l’occase.

        Et Rublev… J’ai peur que ce soit le genre de victoire après laquelle tu as fini ton tournoi.

        • Sam 16 avril 2021 at 21:20

          Je mise Tsitsi-Rublev, car justement dans le cas du Russe, je crois plutôt que c’est une victoire déclencheuse de la suite, il commence à avoir trop l’habitude et la régularité de ce top niveau pour se trouer devant Ruud.

  12. Sam 16 avril 2021 at 20:30

    Parfait ! J’adore Rublev, notamment parce qu’il me fait penser à Safin et à son « j’ai essayé de jouer intelligemment, ça ne m’a pas réussi ». Qu’il enfonce Ruud et que Tsitsi fasse son job et on aura une chouette finale.
    Pour autant, j’ai l’impression d’avoir vu un Rafa en manque des quelques matchs qu’il ne manquera pas de gagner d’ici RG, pas péril en la demeure. Et au passage, 7 doubles, une vitesse de première balles assez planplan.

    • Colin 16 avril 2021 at 20:34

      On peut donc pronostiquer une finale Nadal-Rublev à Roland, avec victoire de Terreminotaure 7/6 6/2 6/1.

    • Guillaume 16 avril 2021 at 20:55

      « j’ai essayé de jouer intelligemment, ça ne m’a pas réussi ». Génial. Je la note, celle-là !

      • Sam 16 avril 2021 at 21:19

        From « Dictionnaire amoureux du tennis », par Antoine Benneteau et Laurent Binet, un régal.

        • Perse 16 avril 2021 at 23:36

          Ce dictionnaire est bien avec de la plume, de bonne informations de l’intérieur du circuit, des plaidoyers touchants etc mais la saillie de Safin est bien antérieure, vu la faconde du personnage, des florilèges de déclas de Safin se trouvent en nombre sur Internet.

          C’est néanmoins l’une de mes préférées.

  13. Rubens 17 avril 2021 at 04:40

    Je n’ai vu que des petits bouts. Rublev a bien joué, mais côté Nadal, qu’est-ce que ça jouait court. Trop de fautes et, une fois n’est pas coutume, il était vraiment exaspéré par son niveau de jeu.

    Attention, j’ai vu Rafa se trouer l’année dernière contre Schwartzman à Rome, c’était pareil, il avait plus souvent perdu que gagné son service, il n’en foutait pas une. C’était le seul tournoi de préparation pour Roland, il était arrivé à Paris avec cette défaite dans son cartable, on a vu le résultat. Je reste prudent, le monstre est encore capable de bouger et de survoler Roland comme il en a l’habitude.

  14. Nath 17 avril 2021 at 15:00

    Tsitsipas en finale sans problème. Sa 3° de mémoire, sans Nadal ou Djoko en face pour changer.
    Et je viens de m’apercevoir que s’il gagne en finale contre Rublev (qui n’a pas joué sa demie), Djokovic se retrouverait 3° à la Race ! J’avoue que ça me plairait bien.

    Sinon, je suis d’accord avec Rubens, la saison sur terre est encore longue et Nadal n’est pas loin.

    • Paulo 17 avril 2021 at 16:41

      Victoire de Rublev assez facile contre Ruud, le Russe enchaîne comme un grand après sa victoire contre Nadal.
      Finale 100% Next Gen contre Tsitsipas demain, après celle entre Hurkacz et Sinner à Miami. La Next Gen s’installe bien en Masters 1000 ! Lui restera à confirmer en GC, ce qui n’est qu’une question de temps.
      Voilà Rublev 1er à la Race, et s’il gagne demain il aura une jolie avance avec 2800 points, contre 2230 à Djoko, suivi de près par Tsitsi (2140) et Medvedev (2130), le 5ème Hurkacz étant déjà décroché avec 1440 points. Si c’est Tsitsi qui l’emporte demain, c’est lui qui sera 1er à la Race.
      3 Next Gen sur les 4 premiers à la Race, pas mal ! Et Nadal n’est que 18ème avec 540 points ! Certes, il a montré plus d’une fois dans le, passé qu’un tel écart n’avait rien de rédhibitoire pour lui …

  15. Jo 17 avril 2021 at 16:35

    Voilà une finale parfaite pour ce premier (titre en) Masters 1000 sur terre battue. Si Fanou gagne, c’est parfait. Si c’est Dédé le putois, il le mérite largement.

  16. Jo 18 avril 2021 at 17:25

    Tsitsipas impeccable vainqueur maître du jeu et de son sujet. On a besoin d’un Fanou fort dans l’optique de Roland Garros. Zverev ferait bien de lui emboîter le pas. Quant à Dédé, gageons qu’il connaîtra son heure de gloire en Masters 1000, dans des conditions plus rapides peut-être, pourquoi pas à Cincinnati, tout en cadence.

    • Paulo 18 avril 2021 at 18:41

      C’est le moment où les jeunes sont en train de prendre le pouvoir en Masters 1000 : sur les 5 derniers disputés, on a seulement un membre du ‘Big Four’ historique qui apparaît en finale, à deux reprises, Djokovic : à Cincinnati et à Rome 2020. Certes, il gagne le tournoi les deux fois, contre Raonic et Schwartzy respectivement.
      Les autres finalistes sont : Medvedev (vainqueur à Bercy 2020), Zverev, Hurkacz (vainqueur à Miami 2021), Sinner, Tsitsipas (vainqueur à MC 2021), Rublev. Les 3 derniers M1000 joués ont été trustés par la Next Gen, avec 6 finalistes sur 6. On nous dira : oui mais le contexte sanitaire, blabla. Foin : non seulement les absents ont toujours tort, mais il est probable que Nadal et Djokovic, même dans un contexte normal, ralentiraient le rythme en M1000 pour se focaliser sur les Grands Chelems. Les GC, où ils sont désormais cernés par les jeunes et où ils ne tarderont pas à tomber, j’espère.

      https://media.stncdn.it/960×720/2021/04/tsitsipas-triumphierte-in-monte-carlo-erstmals-bei-1000er-event.jpg

  17. Kristian 19 avril 2021 at 10:52

    Oui, les jeunes prennent le pouvoir en M1000 et d’ailleurs meme sur TB. L’epoque de la razzia de Nadal sur TB est en realite finie depuis longtemps. Le seul tournoi ou il reste pour l’heure imbattable, c’est Roland Garros. Ailleurs, il perd desormais la plupart du temps. Sur les 8 derniers tournois joues par Nadal sur TB depuis 2019, il n’en a gagne que 3, dont 2 RGs. Bref, la saison est tres ouverte, et on devrait voire apparaitre pas mal de nouveaux laureats dans les semaines a venir.

  18. Sam 22 avril 2021 at 19:03

    Il se passe des trucs à Barcelone on dirait. Nadal qui largue des sets, Sinner qui passe tranquille Bautista – et à la limite tout le monde doit trouver ça presque normal maintenant – avec du coup un très alléchant prochain tour contre Rublev, FAA qui balaie son pote Shapo avant d’affronter un Tsitsi assez autoritaire, en ce moment…

    • Paulo 23 avril 2021 at 10:12

      J’ai vu le tie break du 1er set entre Sinner et RBA. RBA jouait très bien, c’était très serré, il a dû avoir une ou 2 balles de set ; oui mais voilà, le jeunot a vraiment des nerfs d’acier – je crois que c’est sa marque de fabrique – et il a fini par faire plier RBA. Je pense que dans le 2ème set, l’Espagnol devait être un peu écœuré par ce jeune qu’il n’arrive décidément pas à battre (3 défaites en 3 matches), d’où le 6-2. Je ne serais pas étonné de voir Sinner dompter un Rublev qui semble émoussé, vu le mal qu’il eu à éliminer Ramos-Vinolas.
      Sinon j’ai lu que Shapo était diminué… mais FAA semble jouer vraiment très bien. Tsitsi n’est à mon sens pas sorti d’affaire. Et attention au joker Schwartzman…

      • Paulo 23 avril 2021 at 10:14

        Si FAA se retrouve en finale, ce qui n’est pas impossible, on pourrait donc avoir une finale entre Nadal et… Nadal (Rafa contre Toni). Ce serait rigolo.

  19. Sam 23 avril 2021 at 14:28

    Et ça n’a pas loupé, Sinner vire Rublev en 2 sets et décidément ce type fait peur. Quand même un détail marrant sur ce tournoi, je vois que les matchs se jouent sur un « pista Rafa Nadal » : le gars a un court à son nom, de son vivant, enfin, alors qu’il joue dessus. Dingue ça.

    • Guillaume 23 avril 2021 at 16:26

      « Bienvenue au ‘Banco Rafael Nadal Open’ tenu au Real Nadal Club de Barcelone et présenté par la Rafael Nadal Academy in Koweit. Le match du jour oppose, sur la pista central Rafael Nadal, l’élève de l’oncle de Rafael, Toni Nadal, à…. Rafaeeeeeeel Nadaaaaaaal ! »

  20. Jo 24 avril 2021 at 13:42
  21. Paulo 24 avril 2021 at 15:18

    6-3 6-3, comme FAA, c’est donc le tarif infligé à Sinner par Tsitsipas.
    Toute la Next Gen ou presque sera passée au concasseur grec cette semaine : Munar, de Minaur, FAA et Sinner. La semaine dernière, c’était au tour des Garin, Davidovich Fokina, Rublev. Tsitsi est en train de devenir une terreur sur terre.
    Manque de pot, demain il tombe sur un vieux de la vieille, le concasseur en chef, le gars qui joue de son vivant sur un court à son nom – sauf si Carreno Busta réalisait l’exploit, évidemment, sachant que le cadet n’a jamais pris un set à son aîné en 4 matches sur terre battue…

  22. Jo 25 avril 2021 at 11:42

    Rafa en son empire. A Monte Carlo, il était en rodage, ses premiers tours à Barcelone l’ont montré. Le voilà néanmoins en finale, où il n’a jamais connu la défaite, dans sa forteresse secondaire. Face à lui un prétendant, un prétentieux. C’est le moment de lui faire très mal.

  23. Nath 25 avril 2021 at 13:04

    Trois ans après, on retrouve les mêmes, pour un remake ou une revanche ?

    C’est l’occasion pour l’un et l’autre de savoir où ils en sont à ce stade de la saison sur terre battue. Nadal n’a pas encore gagné de tournoi cette saison et n’a pas convaincu à Monte Carlo ni à Barcelone, mais cela commence à devenir une habitude, l’objectif étant plus loin (et plus haut). Tsitsipas débute la saison sur ocre en trombe, n’ayant pas perdu un set pour le moment. Il n’a pas gagné de tournoi 500 malgré plusieurs finales.

    Ce qui est sûr, c’est que je ne vais pas en perdre une miette, Tsitsipas, déjà à la base agréable à regarder jouer est actuellement en mode « Le tennis sur terre battue, c’est facile ! »
    J’espère un match équilibré mais je ne sais pas à quoi m’attendre, aucun des deux n’a affronté de joueur de très haut niveau sur la surface, même si Rublev m’a vraiment étonnée. Pour moi, Nadal reste favori (il a des côtes à 1,55-1,60) mais tous les scores sont possibles, du 6-3 6-4 d’un côté ou de l’autre aux 3 sets accrochés.

    Cette finale, attendue depuis le tirage au sort, éclipse totalement la victoire de Karatsev sur Djokovic, que je n’ai pas vue, j’ai seulement jeté un coup d’œil sur le live score et mes jeux semblaient tous accrochés.

    • Sebastien 25 avril 2021 at 15:40

      Djoko-Kara les jeux étaient très accrochés, et le match superbe, avec un Djokovic malmené par la puissance et le rythme de Karatsev. Le Serbe a eu un nombre énorme de balles de break (28 je crois) pour n’en convertir que 5.
      Tout en reconnaissant le mérite de son adversaire, Melon a affirmé qu’il était malade depuis deux jours…
      Pour ce jour, je donne Tsitsipas gagnant en deux sets. Nadal n’est pas encore au niveau, notamment en service et en revers et la mobilité est encore pataude et lourde.
      Il fera relativement frais à Barcelone, donc le lift ne prendra pas beaucoup pour gêner Tsitsipas sur le revers.
      Que Nadal gagne ôterait tout suspense à la saison sur terre (si tant est qu’il y en ait).

  24. Kaelin 25 avril 2021 at 17:14

    Nom d’une pipe en bois, je pensais que Pita’s allait gagner tranquille ce set, tant Nadal jouait court, et ne concrétisait pas ses balles de debreaks, … mais c’est finalement Chorizo qui l’emporte, avec une fin de set dégueulasse de Pita’s et Chorizo qui a serré le jeu sur la fin …

    Une victoire en 2 sets est encore possible du Grec mais Nadal qui mène 1 set à 0; sur terre; à Barcelone, en finale … ca va etre dur.

    • Kaelin 25 avril 2021 at 17:15

      victoire en 3 sets*

  25. Nath 25 avril 2021 at 17:59

    Alors il y a des joueurs qui se font débreaker juste après le break. Tsitsipas aujourd’hui confirme une première fois et jamais une deuxième… 4-4 ans le deuxième.

  26. Paulo 25 avril 2021 at 18:36

    Des huuuuHHHAAAAANNNN, un lift à déboîter l’épaule de Teddy Riner, une gestuelle dégueulasse, de la sueur et de la colère, des tics et des tocs, un temps interminable pour servir – quand ce n’est pas pour recevoir, un corps qui semble ne jamais fatiguer… quand cela cessera-t-il ? Quand le cauchemar prendra-t-il fin ? Par pitié Stefanos, fais cesser le cauchemar…

  27. Nath 25 avril 2021 at 18:37

    Et set Tsitsipas au tie-break après avoir sauvé 2 balles de match à 5-4. 17 coups gagnant dans ce set de son côté et 14 pour Nadal. C’est aussi serré que je l’espérais.

  28. Nath 25 avril 2021 at 19:23

    Les serveurs ont serré le jeu depuis 4 jeux après un jeu de Tsitsipas assez long, 5-4 pour le Grec et plus de 3h de jeu.

  29. Paulo 25 avril 2021 at 19:53

    Et le cauchemar continue…

  30. Nath 25 avril 2021 at 20:03

    Victoire de Nadal en 3H38, toujours invaincu en finale ici. Il s’en tire avec 4 points de plus, il a mieux géré les points importants dans le premier set et a retournée de mieux en mieux les deuxièmes balles, et Tsitsi a fait trop de fautes, surtout, surprise, en revers.

    Nadal sera encore le plus grand défi sur cette surface cette année.

  31. Sebastien 25 avril 2021 at 20:27

    Superbe Nadal et quelle belle finale, je me suis régalé ! Stéfanos tout proche de faire chuter Nadal.
    Plus de points gagnants pour l’Espagnol 36 à 34, et beaucoup moins de fautes directes 27 à 39 : https://i.imgur.com/R9mGD8D.png
    Nadal a été ahurissant en coup droit : 27 coups droits gagnants, mais encore moyen en revers.

    Le match a été une bataille : coup droit Nadal contre revers Tsitsipas, et coup droit Tsitsipas contre revers Nadal.

    Contrairement à leur match en Australie où Stéfanos avait dominé physiquement au dernier set, ça a ici été l’inverse.

    La suite de la saison sur terre va être intéressante avec un Thiem qui dit avoir de très bonnes sensations, et Tsitsipas qui était tout près de faire la passe M1000 + M500, sans oublier Rublev, Sinner, Zverev et Djokovic à qui je fais confiance pour rebondir !

    • Rubens 26 avril 2021 at 12:36

      Pas vu une seconde de la finale, ni de Barcelone, ni de Belgrade. Mais apparemment, match énorme en effet hier.

      Je place désormais Tsitsipas au niveau de Djoko et de Thiem, à savoir les joueurs ayant une petite chance face au monstre à Roland. Et encore, concernant Thiem, j’ai du mal à y croire cette année.

      Pour Tsitsipas, il lui faudra avancer rapidement sans perdre trop d’énergie et, s’il affronte Rafa, lui rentrer dedans sans complexe comme il l’a fait hier. Sur la distance des cinq sets, ses chances sont faibles, je crois même qu’il ne peut l’emporter qu’en 3 ou 4 sets, mais il y a un espoir.

      Attention, le monstre est bien conscient qu’il lui reste des réglages à faire d’ici Roland, en revers notamment. S’il gomme les scories, ce serait vraiment un grand exploit de le priver d’un 14ème titre.

      Et au passage, une petite pensée compatissante pour les plus jeunes. Imaginez un fan de tennis né en 2000, il n’aura pratiquement vu que Nadal gagner à Roland…

      • Patricia 26 avril 2021 at 16:47

        De mon côté, j’ai vu de grands pans du match et je suis plus réservée sur la capacité de Tsitsi à remporter RG en croisant Nadal – ce qui est normal à 22 ans. Il était très bon, très en confiance contre un Nadal en progrès, mais évidemment pas au top. Dans ces circonstances, un très bon Djoko, un très bon Thiem ont battu Nadal, parfois sèchement… C’est une très grosse marque de progression pour Tsitsipas que d’avoir fait jeu égal là où il se prenait une raclée lors de la précédente finale à Barcelone. Toutefois, les joueurs qui dominaient Nadal dans ces premiers tournois se faisaient ensuite rincer à RG, je vois mal Tsitsi faire face à ce broyage mental et physique sans référence de victoire sur terre, même si sa victoire en 5 sets à l’AO est déjà un préalable sérieux. Si un autre sortait miraculeusement Nadal, il aurait évidemment ses chances en finale, la terre est sa meilleure surface.

    • Sebastien 26 avril 2021 at 13:09

      Oui en effet, Tsitsipas a rejoint la ligue des Djokovic et Thiem. Son tennis dégage une superbe facilité, et son revers est assez exceptionnel de solidité, si l’on en juge le bombardement qu’il a subi. C’est un peu comme Roger qui depuis 2017 tient le choc en revers contre Nadal.

      Tsitsipas a tout pour faire un beau vainqueur de Roland-Garros, et comme il n’a que 22 ans, il va forcément en gagner. Il me fait penser à une version plus puissante de Federer (mais moins fluide). Son jeu devrait bien s’accorder à l’herbe également.

      Il reste un bon mois à Thiem pour revenir à son niveau, il peut le faire. Je me souviens notamment de 2018 où il était mauvais à Monte-Carlo (Balayé par Nadal, il mettait tout dehors ou dans le filet) pour revenir beaucoup plus fort après.

      Quant à Djokovic, je suis sûr qu’il va fortement hisser son niveau. Ses défaites ne sont que le signe qu’il priorise tout sur Roland-Garros ; je pense qu’il va aller faire au tour dans les pyramides énergétiques bosniaques dont il raffole tant.

      Je n’ai pas pu voir la finale de Belgrade, mais le retour de Berrettini est une bonne nouvelle. Avec son énorme coup droit (il lifte plus que Nadal !) et son service lourd il a forcément des atouts sur cette surface.
      Et l’étonnant Karatsev semble multi-surfaces (je le trouve très agréable à voir jouer, notamment quand il agressait Djokovic revers contre revers).

  32. Guillaume 26 avril 2021 at 17:24

    Perso et quitte à aller à contre courant je suis sorti déçu de la prestation de Tsitsipas dans cette finale. J’attendais mieux, voire beaucoup mieux (oui, je suis exigeant). Bien sûr, il est passé « à deux centimètres » du titre comme il l’a fait remarquer en conf après.

    Mais je vois surtout un n°1 à la Race, vainqueur sans perdre un set à Monaco, encore en finale à Barcelone sans perdre un set, qui perd contre un Nadal en manque de compétition et en rodage.

    Le résultat me déçoit – s’il ne bat pas ce Nadal-là, qui joue court, fait des doubles fautes, donne des points de ci-de là… qu’est-ce qu’il va faire s’il le recroise dans quelques semaines à RG ? Battre Nadal durant la tournée préparatoire n’augure pas de répéter la perf à Roland, mais me semble un préalable bienvenu.

    Me déçoit aussi dans la manière : Tsitsi fait l’entame qu’il faut (3-1, balles de double break encore)… et puis le coup de la panne. Il oublie d’enfoncer le clou et remet Nadal dans le coup, le conforte dans l’idée qu’il est sur la bonne voie. Il n’a pas joué en patron. Par rapport aux dynamiques des 2 à l’instant T, il « était censé » gagner nettement pour a minima retarder encore la montée en puissance du Terreminotaure.

    Là, v’là le résultat. ça nuance son titre monégasque et sa première place à la Race, et ça pose la question de l’intérêt d’un circuit annuel si tu peux couper pendant 2 mois et revenir comme une fleur gagner dès ton 2e tournoi à 35 balais sur la plus exigeante des surfaces.

    Dans ce contexte précis, considérant aussi qu’il a déjà battu par le passé ce type de Nadal moyen (Madrid 19), Tsitsi « devait » faire mieux que ça. (Edit : je vois les mentions relatives à Djoko et Thiem : c’est exactement ça. Tsitsi hier devait aller chercher ce type de victoire, qui ne présage pas de la suite mais préserve au moins un semblant de suspense pour la suite de la campagne).

    Oui, j’ai la dent dure, je sais. Mais le concept de NextGen remonte tout de même à 2016 et ça commence à bien faire les « défaites encourageantes » des uns après les autres. Après le fiasco Medvedev à Melbourne ça fait un 2e rdv qui compte vraiment (car oui, même ATP500, ce tournoi comptait beaucoup, au moins pour Nadal) où les (plus ou moins) jeunes sont mis à l’amende par les papys.

    • Sam 26 avril 2021 at 17:46

      Tout à fait d’accord, c’est un peu comme si Fed reprenait sur gazon après des mois d’absence et pliait tout le monde en étant éventuellement un peu accroché en finale par un Next Gen.

    • Paulo 26 avril 2021 at 18:48

      Mis à l’amende, tu y vas un peu fort : 3h38 de match, 3 sets accrochés, seulement 4 points de plus remportés par Nadal en tout (123 vs 119). Medvedev mis à l’amende par Djoko à l’AO, d’accord ; mais pas Tsitsipas.
      Cela dit je suis d’accord : il pouvait et même il « devait » gagner ce match. Il a eu le break d’avance dans les 2 premiers sets et ne remporte le 2ème que d’un cheveu. Nadal n’était pas à son tout meilleur niveau – encore que, je me méfie de ce genre d’impression, peut-être jouait-il moins bien parce que justement Tsitsi jouait bien, long, bombé, empêchant l’Espagnol de rentrer dans le court et distribuer le jeu… Nadal a quand même mieux servi que sur certains matches où il était à moins de 60% de premières (64% ici) et s’il a fait 5 doubles, c’était en 3h38 quand même.
      C’est sûr néanmoins que Tsitsi n’a pas donné l’impression de prendre le match à son compte et de jouer en patron, de le « tuer » quand il en avait l’occasion. Il perd le match, mais c’est d’un cheveu. Il pourrait tout aussi bien être le tenant du titre aujourd’hui.
      Je crois qu’il faut aussi voir le verre à moitié plein : Tsitsipas est encore en construction, il a montré qu’il savait rebondir après des désillusions (celle du 1/8 perdu vs Wawrinka en 2019 à Roland par exemple) et je pense qu’il va rebondir et repartir de l’avant. Perso l’an dernier je l’ai trouvé (très) moyen, en-dessous de ce que j’attendais de lui, et je me demandais s’il n’avait pas atteint une forme de plafond, un peu comme Zverev. Et puis en 2021, le voilà reparti : 1/2 à Melbourne, et là 9 victoires de suite en 2 sets sur terre avant de céder de très peu devant le maître des lieux, qui plus est plus frais que lui.
      Certes à Roland Nadal va être dur à battre (sauf accident de son côté), et j’en suis à espérer qu’un des jeunes va se dévouer pour faire le match de sa vie et sortir le monstre – comme Söderling en 2009, ou Tsitsipas à Melbourne cette année – quitte à perdre au match suivant, de sorte que la voie soit ouverte pour les autres. Pareil pour Djoko à Wimbledon : s’y mettre à plusieurs en quelques sorte pour nous débarrasser des vioques :-)
      (Roger c’est différent, je pense que de toute façon c’est cuit pour lui : je ne le vois absolument pas refaire le coup de 2017)

      • Colin 26 avril 2021 at 21:02

        « – comme Söderling en 2009, ou Tsitsipas à Melbourne cette année – »
        Ou comme Rublev à Monte-Carlo la semaine dernière

    • Rubens 26 avril 2021 at 21:27

      Guillaume, j’essayais modestement de remonter le moral des troupes, à zéro depuis hier, et voila que tu remets une couche… Que faire quand les carottes semblent aussi cuites, sinon s’accrocher à quelques éléments permettant d’augurer un minimum de suspense ?

      Je sens le 14ème de Rafa approcher à grands pas. Mais s’il advient, il aura peut-être une vertu, car il fera de l’Espagnol le recordman en GC. Non que ça fasse nécessairement de lui un plus grand champion que Federer, question ô combien subjective. Mais ça ferait taire quelques messieurs-dames qui font la pluie et le beau temps du haut niveau à la FFT, qui prônent l’enseignement du tennis créatif et offensif (dont Federer est la synthèse absolue) et qui rejettent dès l’adolescence des gamins pourtant prometteurs mais qui n’ont pas un profil d’attaquant fluide. Depuis 12 ans, quand on leur demande pourquoi privilégier à tout prix ce profil, ils répondent « vous n’avez qu’à voir le palmarès de Roger ». Réponse toute faite, mais écrasante de pauvreté. Si Nadal venait à bousculer les stats, ils seraient ENFIN obligés de constater que des joueurs plus physiques et patients peuvent avoir aussi un grand palmarès. Et, je rêve à voix haute, peut-être commenceraient-ils à réfléchir.

      • Sam 27 avril 2021 at 08:39

        Ola, mais Rubens, n’est-ce pas là un post Gillesimonesque ?!

        • Sam 27 avril 2021 at 08:56

          D’ailleurs ça me fait penser à ouvrir un sujet, surtout pour les pratiquants ici : comment avez-vous appris le tennis ? Avez vous eu le sentiment qu’on vous enseignait une sorte de « beau jeu à la Française » ? Est-ce qu’il y a un paramètre générationnel et donc une influence Fed ? Car vu de ma fenêtre et de mon grand âge, j’ai l’impression d’avoir effectivement été guidé par cette espèce d’éthique esthétique d’un jeu – je ne peux pas parler dans mon cas de « fluide » – mais en tous cas vers l’avant. Et bien entendu, avec un R1M, quand bien même à cette lointaine époque, on sortait à peine de l’ère Borg. Et c’est finalement aujourd’hui que je vois le plus de JEUNES limeurs de fond, avec of course la prise de coup droit ultra fermée qui va bien et le R2M…

      • Paulo 27 avril 2021 at 10:03

        Si je peux me permettre Rubens, et même si je ne suis pas dans la tête des dirigeants de la FFT… disons que si j’étais un des dirigeants de la FFT, j’avancerais comme argument que le tennis à la Fed : 1/ c’est plus beau et plus vendeur, en France (pays où on aime le beau, en tout cas le beau tennis) que le tennis physique et laborieux 2/ ET l’argument selon lequel le beau tennis ne gagne plus rien est mis par terre par le palmarès de Federer. Conclusion : oui, favorisons le tennis à la Federer, avec R1M et jeu porté vers l’avant. En fait, les dirigeants de la FFT oublient l’argument 1/ quand ils défendent le beau tennis, le tennis d’attaque.
        Mais peut-être me trompé-je, peut-être que chez les jeunes générations, les gamins biberonnés aux victoires de Nadal à Roland voire à la domination de Nole pendant les années 2010 y compris à Wimbledon, « temple du tennis », préfèrent désormais le type de tennis proposé par ces deux messieurs… donc l’argument du beau parce que c’est ce qu’aiment les Français ne tient plus…

        • Paulo 27 avril 2021 at 10:07

          Ils oublient l’argument 1/ parce qu’à leurs yeux il est implicite, évident. Mais peut-être sont-ce juste des vieux schnocks…

  33. Rubens 27 avril 2021 at 09:39

    Salut Sam,

    Je te répondrais bien que Gillou a guidé ma plume, mais hélas la glorification du tennis d’attaque est une maladie française qui remonte à bien avant le bouquin, ou même la naissance de Gillou ou de Federer. Et il ne fait que décrire à sa manière cette tendance lourde, que j’ai vécue également en tant que joueur.

    Je n’ai pas le temps là tout de suite, mais je dois te répondre sur l’entrainement, c’est une question liée à la première justement.

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