De l’autre côté du Mur : Thomas Emmrich

By  | 4 février 2010 | Filed under: Histoire

Neuf novembre 1989. Le monde observe médusé et en direct la chute du mur de Berlin. Loin de l’euphorie générale, un homme suit la scène, aigri, depuis son domicile de Magdebourg, au centre d’un pays qui bientôt n’existera plus. Pour Thomas Emmrich il est trop tard. Agé de 36 ans, il sait bien que ses meilleures années sportives sont derrière lui. Pire, blessé aux ligaments croisés, il va perdre en cette année 1989 son titre, presque grotesque aujourd’hui, de champion de RDA. Sa carrière est de fait terminée, son dernier rêve – être l’un des meilleurs joueurs de tennis d’une Allemagne réunifiée et accompagner la star Boris Becker dans une campagne de Coupe Davis – ne se réalisera pas.

Pourtant Thomas Emmrich avait tout d’un prodige de l’Est. Au début des années 1970 il est l’un des joueurs les plus en vus sur le circuit junior du bloc communiste, il domine notamment des Wojtek Fibak, Tomas Smid et également un très jeune Ivan Lendl. Il forme même un couple improbable avec Martina Navratilova, son équivalent sur le circuit junior féminin, qui gardera pour lui une estime sans faille, le considérant comme l’un des tout meilleurs de sa génération.

Mais l’essor du jeune Allemand s’arrête brutalement. Tous les pays du bloc de l’Est autorisaient leurs meilleurs joueurs à participer aux compétitions internationales. De fait pratiquement chaque pays communiste a eu sa vedette : le Polonais Fibak finaliste du Masters en 1976, Ilie Nastase Roumain et numéro 1 mondial, le Hongrois Taroczy, les sœurs Bulgares Maleeva, et bien sûr la Tchécoslovaquie et sa pléiade de stars (Lendl, Navratilova, Mandlikova). Même l’URSS lançait ses meilleurs éléments dans le grand bain du circuit international avec notamment Alex Metreveli, finaliste à Wimbledon en 1973. Tous ces pays permettaient aux joueurs d’évoluer à l’étranger… Tous, sauf un. Sauf le plus occidental des pays de l’Est. Les frontières de la RDA, elles, ne s’ouvraient pas et aucun joueur Est-Allemand n’était autorisé à participer aux tournois professionnels. Ainsi pendant que Thomas Emmrich voit ses adversaires du circuit junior s’envoler vers les étoiles et le circuit ATP, il est lui condamné à arpenter le circuit du bloc communiste qui, vidé de ses meilleurs joueurs, n’avait plus guère d’intérêt.

Thomas reste donc en RDA dont il devient champion national dès 1970, à l’age 17 ans. Une performance. Les années passent, Thomas conserve son titre, domine outrageusement ses adversaires mais reste chez lui. Le tennis n’est pas sport olympique et les dignitaires du Parti ne veulent pas entendre parler de circuit professionnel. Pour l’Allemagne de l’Est, la supériorité du système s’évalue au nombre de médailles remportées aux Jeux olympiques. Le reste, et notamment ce calcul si complexe des points ATP, n’a aucun intérêt. Inutile donc d’y participer.

En 1981, le passage à l’Ouest de son amie Martina Navratilova, qui acquiert la nationalité américaine, fait du bruit. Thomas est alors champion de RDA, imbattable et invaincu depuis 11 ans, une performance inouïe pour une fédération nationale de tennis. L’envie de fuir le régime est présente dans son esprit depuis bien longtemps. Depuis une compétition junior exactement, une sorte de Coupe de Fédération réservée aux jeunes qui l’avait amené à jouer dans l’autre Allemagne. Mais l’idée de savoir sa famille persécutée par la Stasi après son passage à l’Ouest l’avait arrêté à chaque fois. Thomas préféra donc attendre son heure et continuait à remporter imperturbablement les seuls titres de champion de RDA.

1985. La « Beckermania » déferle sur l’Allemagne de l’Ouest. La génération Graf-Becker fait du tennis un sport immensément populaire en RFA. Pour Thomas, c’est peut-être la dernière chance d’autant que le tennis, c’est désormais officiel, fera son retour aux JO de Séoul en 1988. Mais les années 1980 voient également l’explosion des gains et du tennis business. Publicité, sponsoring, la machine est lancée et tennisman désormais veut dire millionnaire. Le régime mourant d’Allemagne de l’Est va s’arc-bouter sur ses principes : impensable d’autoriser un joueur issu de la RDA socialiste à participer à cette indécente distribution de Dollars, même si le statut officiel d’amateur de Thomas Emmrich ne lui aurait de toutes façons pas permis de toucher ses gains. La popularité croissante du tennis en RFA nuit finalement au joueur de l’Est : ses aspirations à participer aux compétitions internationales sont encore plus mal vues. Pour Thomas, les frontières se referment définitivement.

1988. Ivan Lendl occupe pour la 150e semaine consécutive la place de numéro 1 mondial. Martina Navratilova atteint sa 9e finale à Wimbledon. Steffi Graf réussit le Grand Chelem, médaille d’or à Séoul en cerise sur le gâteau. La RDA rafle l’invraisemblable quantité de 102 médailles aux Jeux Olympiques (contre 40 à la RFA). Thomas Emmrich, lui, remporte pour la 16e et dernière fois le titre de meilleur joueur de tennis d’Allemagne de l’Est. Dans l’indifférence absolue. Le mur peut tomber. Trop tard.

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72 Responses to De l’autre côté du Mur : Thomas Emmrich

  1. Antoine 4 février 2010 at 13:41

    C’est une histoire incroyable que tu nous racontes là, Kristian ! J’ignorais jusqu’au nom de ce joueur dont je n’avais jamais entendu parler..16 titres nationaux, cela laisse songeur sur ce que celui-ci aurait pu faire dans les années 70 et 80…Thomas Emmrich: c’est peut être lui, le GOAT..

  2. Christian 4 février 2010 at 14:23

    Pauvre Thomas ! Que tu as bien fait de l’avoir extirpé des oubliettes du tennis! C’est aussi cela que l’on aime: la petite histoire qui se confronte à la grande, et les Mr Nobody qui auraient pu être quelqu’un si le sort n’avait pas été contraire.
    Très bon article !

  3. MarieJo 4 février 2010 at 14:23

    l’idéologie du mur reste abjecte sous toutes ses formes.
    on ne saura jamais combien de joueurs ont été brisés par le système totalitariste dans les pays de l’est… entre ceux qui se sont tués à la tâche pour représenter le pays, et ceux qui se sont vus niés une carrière comme emmrich par rapport à ceux qui ont bénéficié de plus de souplesse.
    voir les autres s’émanciper du joug politique et idéologique a du être terrible tout en continuant à rester le champion de RDA. il faut énormément aimer ce sport pour faire abstraction de tout ça.

    dernier point, qu’est-il devenu dans l’Allemagne réunifiée ?

  4. Fred 4 février 2010 at 14:54

    Véritable petite bombe que cet article de l’ami Kristian!
    D’autant plus pour moi qu’il fait écho à l’idée que j’essayais de faire passer sur l’article précédent à propos du GOAT : le GOAT du tennis n’a peut-être pas pu avoir la chance de jouer au tennis…
    Merci beaucoup!
    Sinon, c’est lui qu’on voit sur la photo à coté de Boris?

    • Guillaume 4 février 2010 at 20:56

      Oui. Piqûre de rappel pour tous les nouveaux (et les autres qui auraient oublié !) : les photos sont légendés. Il vous suffit de passer le curseur de votre souris sur le cliché.

  5. Antoine 4 février 2010 at 15:09

    Il y en a un qui a la chance de pouvoir jouer mais qui a relativement peu de chances de devenir GOAT, c’est notre mascotte Alexeï Filenkov… en dépit de ses deux magnifiques victoires aux 1ers tours d’un tournoi Rwandais et d’un autre Nigérian en septembre et octobre dernier..Du fait de ses 29 défaites durant la saison 2009, il a dramatiquement chuté au classement, perdant 612 places cette saison, se retrouvant 1496 ème, soit plus loin que lors de son entrée dans l’élite du tennis mondial, le 12 août 2002, ou il se classait 1412 ème.

    Filenkov n’a désormais plus que 2 points ATP à défendre cette saison, mais n’a toujours pas repris la compétition..

    Ceux qui ne l’ont pas pris dans leur Team Odyssée 2010 pourraient regretter ce choix..

    • Ulysse 4 février 2010 at 15:48

      Si, Alexei a repris la compet. J’ai posté dessus hier. Qualifs du Challenger de kazan.

  6. Jean 4 février 2010 at 15:16

    Ça c’est formidable comme article, dans le thème comme dans le traitement (j’imagine spéléologique ta quête d’informations concernant Emmrich). Peut-être le tennis conservait-il également une image de sport noble difficile à promouvoir pour un régime justement basé sur sa disparition ? Ou pas.
    J’imagine que les autorités est-allemandes avaient également conscience que le laisser sortir aurait signifié ne plus le revoir, il est néanmoins effectivement étrange que le vent du changement ne les ai pas touchées, un Chesnokov avait pu bénéficier d’une certaine libéralisation de son régime avant la chute du mur. Mais je ne connais pas bien la trop peu funky histoire de la RDA.

    Un thème passionnant, si je n’ai par exemple jamais affectionné le Lendl joueur, son parcours psychologique de rébellion (avant tout contre lui-même) est probablement très intéressant (même s’il n’est pas très dissert là-dessus).

    Cher Ulysse, pour l’originalité de tes sujets, je t’attribue officiellement le titre de Goat des auteurs fifteenloviens. Bon, seulement catégorie Originalité sinon, on n’a pas fini de s’engueuler.
    Au fait, c’est qui à côté d’Emmrich sur la photo ?

    Tiens, j’en place une petite pour Zato, un vrai héro populaire pour le coup, un philosophe auquel l’esprit pionnier et le courage physique devant la répression du Printemps de Prague aura valu de continuer sa carrière en temps qu’éboueur puis de chopper une belle pneumonie dans les mines d’uranium de l’est du pays. Quant on parle de mythe…

    • Jean 4 février 2010 at 15:19

      Ok, c’est Kristian, pardon. Cela ne change rien mais m’oblige à m’excuser et à aller le coucher de suite.

  7. Franck-V 4 février 2010 at 15:40

    Superbe.

    Je crois que TM avait fait un article sur ce joueur à l’époque.Il s’entraînait encore malgré tout.. sur un court détrempé sous un ciel plombé..comme ses horizons et son avenir.

    La pilule est encore plus lourde que ses frères et soeurs de l’Ouest explosaient alors à la face du monde.

    Becker, Stich, Graf comme locomotives bien sûr, les CD 88-89 justement comme un symbole, mais aussi les Steeb, Hanika,Kohde Kilsch etc… sans oublier la charmante Bettina Bunge :-)

    Destin brisé.

    http://www.youtube.com/watch?v=-v5M9BsKcE0

    En 83, je me souvient d’un 1er tour Urss – France avec Riton et Guy au pays des Soviets , sous le portrait de Lénine, avec.. canapé rouge en guise de chaise au changement de côté.. et un joueur Russe au look Tomas Smid, dénommé Borisov, les Russes étaient au fond du trou à l’époque, le 1er à se signaler sur la scène internationale après Metreveli dans les 70′s était Chesnokov, rien moins que bête noire de Wilander à Roland Garros quand il était tenant du titre (86,89)!!

  8. Ulysse 4 février 2010 at 15:53

    Super article Kristian. J’aime beaucoup ce genre de sujet où le tennis rejoint une question plus large et grave. Je fais partie à ma grande honte de ceux qui ignoraient jusqu’au nom de Thomas Emmrich.

    Tu es tombé là dessus par hasard ou tu connaissais ?

  9. John 4 février 2010 at 16:08

    Bonjour Kristian,

    c’est tout simplement un des plus beaux articles qui aient écrits sur ce site. Il n’est même pas certain que des commentaires soient nécessaires.

    Pour être honnête, j’ai joué contre un adversaire dont le parcours me rappelle ton conte un peu tragique. Il était africain, bénéficiait d’une bourse spéciale et avait été sélectionné dans l’équipe rwandaise de Coupe Davis. Bloqué une première fois par la guerre. Stoppé une seconde fois, deux ans plus tard, car il était hutu. Il donne cours aujourd’hui dans un club de banlieue.

  10. Nath 4 février 2010 at 17:02

    Ce superbe article arrive à point nommé : en pleine discussion sur le GOAT, comme pour montrer l’aspect dérisoire de ce débat.

    Je ne connaissais pas non plus ce joueur. Du coup, je suis allée faire un tour sur google, et je n’ai pas appris grand chose de plus ; d’ailleurs ton article arrive en troisième position.

    Apparemment, il a ouvert une académie de tennis en 2007. Il est donc resté dans le milieu. Pour les germanophones (pas comme moi) : http://www.emmrich-tennis.de/

    Pour résumer, merci de m’avoir fait découvrir ce joueur qui aurait mérité de se mesurer aux meilleurs. Ce type d’article me plaît, instructif et donnant envie de réfléchir.

    • Antoine 4 février 2010 at 17:56

      L’article dit qu’il a été classé un moment après un tournoi en Roumanie (482ème) mais le commentaire de Navratilova est plus intéressant: elle dit qu’il aurait pu faire partie du top 10 dans les années 70..! C’était donc un très bon joueur..

  11. Florent 4 février 2010 at 17:05

    Il y a des moments ou lire 15-love tennis est un grand moment d’émotion et de vie… comme le sport! Merci Kristian !

  12. Lionel 4 février 2010 at 18:38

    Super article.
    Il y avait eu un bon papier dessus je crois dans Tennis Mag dans les années 80 ou 90 sur le lascar. A l’époque ou on ne connaissait pas grand chose de la RDA. Pour avoir « un peu » connu les vestiges de l’ex RDA, c’était vraiment gravosse.
    Sur la photo il porte un short Ellesse… comme Chris Evert.

    Et ça ne parle pas de l’innomable. C’est encore possible.

    Thomas Emmrich, un beau dilemme cornélien!

    Et Franck qui oublie le Eric Jelen! Et le baron Von Cramm!

  13. Benoît 4 février 2010 at 19:06

    Je me suis farci ce magnifique papier pendant mon TP d’SVT cette aprem (ben oui pn est 2 je peux bien prendre une pause !) : grand moment ! Merci pour cet article très « humain » qui replace le tennis sur un plan plus proche de ce que nous connaissons dans la réalité…

    @ Frank : merci aussi à toi pour la musique de Daniel, que j’aime beaucoup et dont je ne connaissais pas ce son !

    • Nath 4 février 2010 at 19:53

      Une pause ? Je dirais plutôt une excuse :lol:
      Je n’ai jamais osé, j’étais bête et disciplinée, aujourd’hui encore, d’ailleurs :mrgreen:

      Concernant Daniel, tout l’album « Les Aventures de Simon et Gunther » évoque ce sujet. Si tu ne le connais pas, ça s’écoute comme on lirait un livre. D’ailleurs, en regardant sur wiki, j’ai découvert une chanson que je ne connaissais pas dans cet album. J’aime bien ce genre de surprise :)

  14. Kristian 4 février 2010 at 20:00

    Merci a tous pour vos comms. Il y a eu en effet un reportage dans tennis mag peu apres la chute du mur sur ce joueur. Je ne l’ai plus, mais l’histoire m’avait marque et j’ai essaye de la reconstituer avec tout ce que j’ai pu trouver ci et la.

    Quelques details que j’ai choisi de ne pas mettre dans l’article, mais qui sont assez curieux.

    Par deux fois Emmrich arrive a s’inscrire a un tournoi ATP: celui de Sofia en Bulgarie en 1980 et 1981, le seul se jouant dans le bloc de l’Est. Il y parvient en usurpant sa nationalite et en se faisant passer pour britanique. Il y passera un tour a chaque fois se blessant au deuxieme tour en 1980, comble de malchance.
    Le site de l’ATP garde aujourd’hui encore la trace de curieux joueur britannique a consomnance germanique qui a ete 482e et dont la carriere se resume a 4 matchs:
    http://www.atpworldtour.com/Tennis/Players/Em/T/Thomas-Emmrich.aspx?t=pa&y=1980&m=s&e=0

    Quel aurait ete le niveau d’Emmrich s’il avait pu affronter les meilleurs? Difficile a dire. Les plus optimistes, dont Navratilova, estime que le palmares de Borg ou Connors n’aurait pas ete le meme, s’ils avaient affronte l’Allemand. Probablement pas. Emmrich estime plus modestement qu’il aurait ete top20 a son meilleur.
    On peut se referer aux matchs exhibitions qu’il disputait de temps a autre face aux joueurs pro de l’Est. En 77 (ou 78) il ecrase Tomas Smid deux fois 6/1 quelqes mois avant que celui ci n’integre le top 30. En 84, il perd en deux sets secs contre Lendl. Mais Emmrich, 31 ans est alors sur la pente decendante quand Lendl, lui atteint son sommet.

    Aujourd’hui il dirige son propore club de tennis a Magdebourg et a finalement acquis une certaine reconnaissance en Allemagne.

  15. Franck-V 4 février 2010 at 20:39

    C’est super ça, ton article apparaît en 2° position sur google en tapant son nom comme le signale Nath.

    Cela va lui sembler incroyable qu’un site ,français, de surcroît, se souvienne de lui.

    Thomas, si tu nous lis ;-) tchuss

  16. Guillaume 4 février 2010 at 21:08

    Magistral article. Humainement, la quête de ce joueur a quelque chose de poignant : ses contemporains s’exilent tous, accèdent à la gloire les uns après les autres, et lui reste bloqué sur le quai de gare. Pourtant il ne baisse jamais les bras. La régularité avec laquelle il enquille les titres de champion de RDA force l’admiration tant l’homme aurait très bien pu, écoeuré de voir sa carrière lui filer sous le nez, baisser pavillon et laisser filer. Mais non, il s’est accroché et a toujours espéré que son heure viendrait. Une forme de résistance, si l’on veut. Sauf qu’on est pas à Hollywood et qu’il n’y a pas de happy end. Merci Kristian.

    Les trois derniers articles publiés : un compte-rendu d’actualité, une très littéraire biographie de joueur, avant ce texte qui mêle étroitement tennis et grande Histoire. Quitte à manquer de modestie (après quelques bières c’est permis, non ?), j’aime bien ce qu’on fait de ce site !!!

  17. joseph 4 février 2010 at 21:10

    salut Christian,

    je rejoints John, un des meilleurs articles que j’ai pu lire ici…sans aucun doute. Aller, je me lâche, de la bombe atomique.

    Son histoire rappel un peu celle d’une autre grande championne issue tout comme lui de l’ex RDA, Katarina Witt…

    un petit film sympa, pour ceux qui connaissent pas « soleil de nuit » de taylor hackford.

  18. Pierre 4 février 2010 at 21:12

    Très belle histoire du sport, mister Kristian, quand sport et Histoire se téléscopent.
    « Aucun joueur est-allemand n’était autorisé à jouer à jouer les tournois professionnels »… logique mais navrant en ce sens que nombre de talents ont dû être bridés et étouffés par le totalitarisme, écueil que la dictature chinoise tente aujourd’hui de briser (cf le dernier OA féminin).

    Que dire pour égayer ce récit et l’extirper des turpitudes staliniennes ? Que Thomas Emmrich a du faire beaucoup de Mur ? Ok,je connais la sortie…

  19. Ulysse 4 février 2010 at 21:20

    L’article est à la 32ème position sur Google.uk le soir même. C’est le succès.

    • Nath 4 février 2010 at 22:58

      et en 5° position sur google.de, étranges ces united-kingdomiens :mrgreen:

    • Ulysse 5 février 2010 at 11:13

      Une nuit de passée et le papier se retrouve en deuxième position juste après wikipedia sur Google.uk. Par contre rien sur Google.de. les voies de Google sont impénétrables…

  20. Cochran 4 février 2010 at 21:30

    Je m’associe au train des louanges car cet article est rudement intéressant et m’a appris quelque chose aujourd’hui :p
    Très belle idée, très bonne initiative !

  21. Marc 4 février 2010 at 22:45

    Je me joins aussi au concert de louanges sur cet article et le ressens avec d’autant plus d’émotion que je reviens, il y a 15j, de 3 jours à Berlin, avec les visites des Musées et lieux liés au Mur…

    Il faudrait un jour écrire un article global sur le bilan sportif de la RDA, entre les sportifs doués pour un sport non reconnu et dont la carrière a été mise sur une voie de garage, comme ledit Emmerich, et ceux et surtout celles dont la carrière de sportif a été superbe, au prix insupportable d’une vie gâchée entre hormones absorbées, produits dopants empêchant toute maternité future, viol par l’entraîneur et avortement consécutif, car on sait qu’une femme en tout début de grossesse est encore plus forte sportivemen ! Le comble de l’horreur !

    J’adore le sport, c’est pour moi un vecteur de rassemblement et de fraternité immense, porteur d’émotions, mais que de crimes commis en son nom : Heysel, Sheffield, et longue cohorte des dopés de plein gré ou à l’insu de leur plein gré, beaucoup à l’initiatives de dictatures faisant du sport un vecteur de propagande nationaliste.

    Alors oui, je plains ce pauvre Thomas, mais dans le fond, n’a-t-il pas eu plus de chance qu’une Kornelia Ender, transformée en « chose » ni homme ni femme ?

  22. Baptiste 4 février 2010 at 22:49

    Effectivement tres bon article sur un joueur que je pense personne ne connaissait.

    martina navratilova aurait dit, according wikipedia, qu’il aurait pu jouer top 10. Il a aussi a apparement fait qqs bons resultats en senior.

    c’est le soldat inconnu en somme

  23. Jean 5 février 2010 at 11:34

    Je ne sais pas si vous avez fait gaffe à ça, mais Monsieur Emmrich joue quand même actuellement avec une raquette très bizarre de la marque Neoxxline, dont je ne saurais dire si le concept est révolutionnaire, safinien ou schivardesque. Ou les trois… http://www.seniortenis.cz/public/Image/sekce-typ-102/thomas_emmrich.jpg

  24. karim 5 février 2010 at 12:34

    Je suis surpris que personne ne connaisse Emmrich, c’était le joueur le plus populaire en Côte d’Ivoire quand j’étais ado et beaucoup essayaient de lui ressembler. J’ai encore un poster de lui sur la porte de mes vécés!

    Plus sérieusement c’est un article au sujet inattendu, passionnant, remarquablement écrit et restitué, plein de retenue mais d’émotion. J’ai beaucoup apprécié, au niveau quasi de ce qu’un Beggar faisait sur SV. Du bon.

    Les faits rappelés par Marc font froid dans le dos. J’avais vu un docu l’an dernier sur les athlètes féminines de RDA, je n’avais pas pu aller au bout. Quand un régime totalitaire décide de faire du sport sa vitrine idéologique et ne s’embarrasse d’aucune morale ni conscience, ça donne effectivement plus de 100 breloques aux JO, mais à quel prix?

    Quand j’étais gosse, le mur de Berlin ou le bloc de l’est étaient des mots qui faisaient froid dans le dos. On s’imaginait des pays gris, tristes, où rire était passible d’emprisonnement, et où les hommes étaient retenus contre leur gré et abattus froidement dès qu’ils passaient les barbelés et tentaient de s’approcher du mur. CCCP. Quand je voyais ces quatre lettres floquant un maillot olympique, c’était clairement le sigle des méchants. L’Est c’était les méchants.

    • Cochran 5 février 2010 at 12:44

      Sans parler de tous les Thomas Emmrich chinois, cubains, nord-coréens, iraniens, luxembourgeois…

    • Franck-V 5 février 2010 at 12:46

      En plus le méchant Ivan Drago, il démoli le gentil Apollo Creed, c’est quand même un signe.

    • Alex 5 février 2010 at 13:51

      Ouais,c’était l’époque où tous les méchants de cinéma provenaient de là-bas,de derrière le rideau de fer,aaah la belle époque de propagande unilatérale américaine,ces bons vieux temps manichéens où l’ennemi était bien identifié et portait forcément du rouge jusqu’au fond des yeux…

      Emmrich..avec ce nom,ce sont des murs d’eau qu’il fait abattre…

      Et dire que le petit Nicolas petit Sarkozizi était dans le coin !..à un ou deux jours près..

    • Marque 5 février 2010 at 23:05

      cet excelent article prouve qu’effectivement derriere le rideau existaient des hommes (sportif ou intellectuels) capables de faire trembler les valeurs occidentales, ce qui était effrayant à l’epoque.
      Malheureusement pour eux , ces hommes ne cherchaient pas un ideal ideologique, mais seulement à se confronter au monde.
      Et quoi de pire que d’être considéré comme un roi dans pays(x foi champion nationnal) alors que l’enjeu est ailleurs
      La photo d’illustration me laisse penser qu’il fut quand meme reconnu apres (par cet enculé de becker) mais amère victoire

  25. Francois 5 février 2010 at 14:31

    Merci beaucoup, beaucoup pour cet article. Je fais aussi partie des gens qui n’en avaient jamais entendu parler, et j’ai vraiment l’impression d’avoir gagné à le lire. Merci.

  26. karim 5 février 2010 at 16:22

    Quand je vois la tronche de Becker sur la photo, je me dis que ce gars est l’un des dix joueurs les plus marquants de l’ère open. Et encore, je suis très large. Je pense que si on fait un ration entre le palmarès et l’impact, il écrase presque tout le monde. Impact maximal pour un palmarès finalement exceptionnel mais très loin des GOAT. Il ne domine jamais la planète tennis, trop pris dans ses débats internes, mais c’est pratiquement le seul joueur qui ait intimidé Lendl du temps de sa domination (même si celui-ci ne l’avouera jamais). Et avant Fed, c’était déjà une sorte de couteau suisse qui savait tout faire. Le premier peut-être avec un énorme service, une super volée mais des coups de fond de court percutants également.

    • Baptiste 5 février 2010 at 21:05

      ouais enfin ces 15 mariages et 17 enfants illegitimes en ont avant tout fait une celebrite. a palmares quasi equivalant Lendl a surement plus impacte le style de jeu(6gc a 8 ou 9 si je ne m’abuse)

  27. karim 5 février 2010 at 16:22

    ratio

  28. karim 5 février 2010 at 17:25
    • Colin 5 février 2010 at 19:09

      Sur un forum sportif dont nous tairons le nom par pudeur, un « auteur » vient de publier un « article » qui est une simple traduction en français de ce texte. Tsss…

      • Antoine 5 février 2010 at 22:48

        Oui, il y un type là bas qui prétend avoir passé trois heures pour pondre une traduction médiocre de l’article en question, lequel date d’il y a un mois.. A mon avis, c’était le meilleur « article » sur ledit site depuis environ un an…

      • Ulysse 6 février 2010 at 09:30

        Sur l’article original, les probabilités avancées me semblent déjà un procédé à la limite de l’escroquerie pour donner une pseudo-allure d’objectivité à une scéance de boule de cristal foireuse.

        Mais alors la traduction sur le site en question ça dépasse tout…

  29. karim 5 février 2010 at 17:33

    Ben dites donc le Philippoussis si déjà chez les vieux il prend taule sur taule, c’est pas en revenant sur le circuit « normal » qu’il va faire des étincelles:

    http://www.atpchampionstour.com/results.html

    • Ulysse 5 février 2010 at 18:45

      Exact je m’étais fait la remarque (car l’AEGON Master est retransmis intégralement en direct sur la BBC et c’est pas dégueulasse).
      D’ailleurs le bellâtre s’est fait sortir dès le 1er tour au redoutable Challenger de Dallas. Un come back plus Borgien que Klijtersien semble-t-il.

    • Colin 5 février 2010 at 19:12

      C’est surtout Pioline qui s’est pris tôle sur tôle, pas un set de gagné en 3 matches.

      Et une finale Edberg/Rafter… je crois que, même aujourd’hui, je préférerais largement assister à ça plutôt qu’à trois ou quatre Ferrer/Chela (au hasard)

      • Ulysse 5 février 2010 at 22:53

        Edberg / Rafter c’était une friandise…

      • Franck-V 5 février 2010 at 23:00

        Tu auras quand même tes 3 ou 4 Ferrer/Chela, patience :mrgreen: et jusqu’au bout!

  30. Colin 5 février 2010 at 19:13

    Je me joins à tous ceux qui se sont déjà joints au concert de louanges. Un article totalement original, instructif, et doté d’un solide background historique. Bravo.

  31. Chewbacca 6 février 2010 at 13:59

    Salut Kristian et félicitation pour ce remarquable article,

    il est très difficile je pense d’écrire une histoire telle que celle-ci sans se laisser griser et céder à la colère pour dénoncer les brutalités d’un système omnipotent, et sur ce point tu as fait preuve de beaucoup de sobriété et permet donc une lecture sans que l’on décroche une seule seconde du début jusqu’à la fin.

    Le cas Hemmrich est édifiant et nous permet d’imaginer- si bien qu’on puisse imaginer pareil condition- les millions d’individus vivre semblable drame sous le joug d’un régime autoritaire et déshumanisé ,dommage qu’au moment ou nous commémorons la chute de ce mur, d‘autres s’élèvent encore plus haut et aux quatre coins de la planète.

    Encore merci et c’est vrai que ce site se bonifie à chaque nouvelle parution .

    Mille boussas.

  32. Lionel 6 février 2010 at 14:27

    Malheureux français de France qui ne pouvaient voir Vivement Dimanche avant Dimanche.
    Je vous mets l’eau à la bouche, Drucker reçoit en exclusivité mondial Fabrice Santoro, sur invitation de de PPDA qui le pousse à continuer sa crrière… mais je ne vous en dis pas plus.
    Sous les applaudissements du public de l’Empire.

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