2010 : 40 ans après Laver, le Grand chelem pour le Grand Suisse !

By  | 11 mars 2010 | Filed under: Regards

En 2009, Roger Federer a raté de peu, et de beaucoup, l’occasion de renouveler, quarante ans après Rod Laver, la performance du maître Australien… Cette année, après avoir remporté la première levée à l’Open d’Australie, il a opposé un net – et peu spontané – démenti aux journalistes qui lui demandaient s’il avait pour objectif de réaliser cet exploit cette année… A l’en croire, si ceci se produisait ce serait, bien sûr, tant mieux, mais il a indiqué n’avoir pas l’intention de concentrer ses efforts sur ce but et que ce dernier n’était pas – et n’avait jamais été – son objectif numéro un… Le bénéfice du doute parait autorisé.

S’agissant du Grand chelem, dont beaucoup avaient annoncé qu’il avait les capacités de le réaliser, Roger Federer a toujours fait preuve d’une modestie de bon aloi, d’une prudence avisée, d’un certain désintérêt, ou d’une faculté certaine à dissimuler ses objectifs. Il n’a, en tout cas, jamais affiché d’ambitions en la matière, préférant semble t-il croire, et laisser croire, que cette exploit serait, en quelque sorte, la cerise sur la gâteau, si cerise il devait y avoir… Incontestablement, le gâteau bien été là ces dernières années, allons-nous avoir droit à la cerise ?

En la matière, l’attitude du Suisse ressemble davantage à celle de Don Budge, auteur du premier Grand chelem en 1938, à une époque où, malgré l’existence de quelques professionnels, il est néanmoins assez probable qu’il était alors le meilleur joueur du monde, qu’à celle de Rod Laver, auteur d’un doublé, inédit (1962 et 1969) et qui restera sans doute sans égal. Si Rod a réalisé le premier en tant qu’amateur, à une époque ou trois, voire quatre joueurs lui étaient supérieurs mais interdits de participation pour cause de professionnalisme, il n’en va évidement pas de même en 1969.

En 1938, titillé par le parcours de Jack Crawford qui avait échoué en finale du championnat des Etats-Unis en 1933 après avoir gagné les trois premiers tournois, parcours qui donna naissance à l’expression « Grand chelem », Don Budge s’était, à la fin de l’année 1937,  fixé pour objectif de réussir ce que Crawford avait presque réalisé, sans d’ailleurs le souhaiter puisque malade il ne s’était rendu aux Etats-Unis que contraint et forcé par sa Fédération. Don Budge, qui avait décidé que 1938 serait sa dernière année « amateur », ne mit toutefois dans la confidence de son projet que son partenaire de double, Gene Mako, qu’il devait d’ailleurs battre en finale de Forest Hills, en remportant ainsi la dernière levée de ce qui fût le premier Grand chelem.

Trente ans plus tard, les tournois du Grand chelem étant devenus « open », Rod Laver adopta une position différente. Comme « l’ouverture » ne débuta qu’à Roland-Garros en 1968 et que le tournoi australien de la même année est donc le dernier tournoi dont les professionnels demeurèrent exclus, la première opportunité de Grand chelem ne se présenta pas en 1968, mais en  1969. Rod Laver, qui avait regagné « son » titre à Wimbledon en 1968, six ans après une interruption forcée, remportant ainsi le tournoi pour la troisième fois consécutive (après ses titres en 1961 et 1962), une première depuis Fred Perry dans les années 1930, ne fit pas mystère de ses intentions : il déclara le jour du Nouvel An qu’il avait pour objectif de réaliser le Grand chelem au cours de l’année 1969 où les quatre tournois étaient « open » !

Rétrospectivement, il est difficile de déterminer si cette ambition affichée, considérée comme déraisonnable par beaucoup alors que l’Australien avait atteint 30 ans six mois auparavant, le desservit ou, au contraire, l’aida à la concrétiser. Bien qu’il demeurait l’incontestable numéro un depuis 1964, son temps n’était il pas passé ? Pourrait-il faire une saison aussi brillante que deux ans auparavant, lorsqu’il avait remporté les quatre grands tournois professionnels, alors qu’il n’avait gagné « que » Wimbledon au cours de la saison précédente ?

Toujours est-il qu’il y parvint, non sans mal évidemment, puisqu’il faillit trébucher à plusieurs reprises, et tout particulièrement lors du premier Open australien où il manqua de très peu de succomber en demi-finale sous les coups de butoir de Tony Roche, battu seulement 7-5 22-20 9-11 1-6 6-3 sous une chaleur torride.

Une fois l’Open d’Australie en poche, le plus dur restait à faire, semble t-il, puisque Rod Laver, pour l’emporter à Roland-Garros, devait logiquement ensuite battre celui qui, sur terre battue, était supérieur à tous, et particulièrement à lui-même, c’est-à-dire Ken Rosewall, vainqueur du premier « French Open » l’année précédente, quinze ans après son premier triomphe, à dix huit ans, mais plus encore vainqueur à huit reprises, dont les six dernières consécutives, du « French Pro » dans les années antérieures ; les quatre dernières à chaque fois aux dépends de Rod Laver en finale. Ken Rosewall était alors l’incontesté maître de la terre battue depuis presque 15 ans. Pourtant, arrivé en finale de Roland-Garros, comme l’année précédente, Rod Laver le battit en trois sets sans contestation (6-4 6-3 6-4) au cours de ce qui fût certainement l’un des meilleurs matchs de sa carrière sur terre battue… L’obtention de ce titre, sept ans après sa première victoire à Roland-Garros en tant qu’amateur,  ne fut pas pour autant une promenade de santé pour Laver, qui dût, dès le deuxième tour, renverser une situation compromise, avant de s’imposer face à l’australien Dick Crealy 3-6 7-9 6-2 6-2 6-4. Il perdit également le premier set, en quarts et en demi-finales, contre Andrès Gimeno (qui emporta le tournoi trois ans plus tard), puis Tom Okker.

Dès lors, les choses semblaient pouvoir se simplifier : Rod Laver était archi favori à Wimbledon et l’emporta pour la quatrième fois consécutive. Lorsqu’il brandit la coupe après avoir battu John Newcombe en quatre sets (6-4 5-7 6-4 6-4), personne ne l’avait plus battu depuis la finale de 1960 sur le Center Court. Le parcours ne fut pourtant pas aisé : au deuxième tour, un  joueur Indien presque inconnu, Premjit Lall, fît sensation en remportant les deux premiers sets 6-3 6-4 avant que Rod Lever ne rétablisse brutalement la situation 6-3 6-0 6-0. Stan Smith, qui commençait à devenir le très grand joueur qu’il devint par la suite, remportant notamment le tournoi trois ans plus tard, le poussa également aux cinq sets en huitièmes de finale, battu seulement 6-4 6-2 7-9 3-6 6-3. En demi-finale, Arthur Ashe, qui avait gagné le premier US Open six mois auparavant, lui donna également du fil à retordre durant les trois premiers sets : 2-6 6-2 9-7 6-0.

Au premier US Open, Laver dût également combattre âprement : en huitièmes de finale, il fut mené deux sets à un par Dennis Ralston avant de s’imposer 6-4 4-6 4-6 6-2 6-3. En quarts, il battit Emerson qui fut près de mener deux sets à zéro : 4-6 8-6 6-4 6-3. En demies, comme à Wimbledon, il battit Arthur Ashe, tenant du titre, 8-6 6-3 14-12. En finale, il devait retrouver Tony Roche qui lui avait posé tant de problème en début d’année à l’Open d’Australie et qui, au terme de la saison, sera le seul joueur à avoir un bilan annuel positif contre lui (5-3). Les deux joueurs durent patienter deux jours avant que les conditions climatiques ne permettent que la rencontre se dispute. Elle fut longuement interrompue par deux fois et Rod Laver, devant un public clairsemé, en sortit vainqueur sur le score de 7-9 6-1 6-3 6-2.

Ce bref rappel éclaire peut-être les difficultés de ce que sera le parcours de Roger Federer cette année : il n’est plus le joueur aussi dominant qu’il a pu être, il est plus âgé, de nouveaux compétiteurs sont apparus depuis deux ans, ses chances paraissent donc à première vue moindres qu’elles ne furent il y a quelques années… Rod Laver était considéré comme moins fort en 1969 qu’en 1967, Federer est considéré comme moins fort en 2010 qu’en 2006… Cela n’a pas empêché l’un de réaliser la passe de quatre et cela n’empêchera peut-être pas l’autre d’en faire autant cette année…

Est-il d’ailleurs bien sûr que Federer soit aujourd’hui moins fort qu’en 2006 ? Un moins bon joueur ? Un joueur moins capable de s’imposer dans les tournois qui comptent, c’est-à-dire les Grands chelems ? A bien des égards, la réponse ne parait pas évidente si l’on regarde de près le parcours du Suisse dans ces mêmes Grands chelems à l’époque où il est supposé avoir été meilleur qu’il ne l’est aujourd’hui. Une analyse sommaire tendrait à conclure qu’il est toujours au même niveau sur herbe, légèrement moins bon sur dur, mais meilleur sur terre battue…

Si cette analyse est exacte, alors le niveau moyen (toutes surfaces confondues) du Suisse lui donne davantage de chances qu’auparavant : dans une optique de Grand chelem, rien ne sert en effet d’être nettement le meilleur sur herbe et sur dur si l’on est trop faible pour s’imposer sur terre battue.

Or c’est bien là le problème : si Federer n’a pas, jusqu’ici, réalisé le Grand chelem, ce n’est pas parce qu’il n’était pas le meilleur en moyenne ; il l’était, et de loin ; c’est parce qu’il n’était pas le meilleur sur terre battue et qu’il a du subir la supériorité de Nadal sur cette surface. Parce qu’il est meilleur sur terre battue qu’il y a quelques années, tout en ayant conservé une marge d’avance sur ses concurrents sur les autres surfaces, même plus réduite qu’en 2006, Federer a aujourd’hui plus de chances de réaliser le Grand chelem qu’il n’en avait alors. Ce qui compte en effet, dans l’optique d’un Grand chelem, c’est le niveau du candidat sur sa moins bonne surface.

Si Roger Federer a plus de chances de réaliser le Grand chelem cette année qu’il n’en avait il y a quelques saisons, c’est bien sûr aussi en raison de la concurrence.

A commencer par celle de son plus dangereux adversaire… Il est possible que Rafael Nadal retrouve ses marques, son tennis, et les résultats qui vont avec, dès qu’il aura touché terre à Monte-Carlo. Mais, même si Nadal devait obtenir au printemps d’aussi bons résultats que les années passées, ce qui est douteux, il lui manquera en tout état de cause un peu de l’ingrédient supplémentaire qui est la confiance issue du fait qu’il est invaincu au meilleur des cinq sets sur terre battue. La pression sera plus forte qu’elle n’a jamais été pour lui, car Nadal sans un titre en poche à Roland-Garros n’est plus le Nadal que l’on a connu. Dans cette hypothèse optimiste où il gagnerait tout ou presque avant Roland-Garros, comme d’habitude, il ne retrouvera ce degré de confiance que s’il devait l’emporter à nouveau Porte d’Auteuil… Et ce ne sera donc qu’après – et non avant – que la finale se fût disputée. Après quatre tournois consécutifs du Grand chelem où il a échoué ou n’a pu participer, Nadal Version 2010 est, en tout état de cause, assurément un obstacle plus aisé à surmonter pour le Suisse qu’il ne le fut jamais depuis 2005… Et si Federer devait le battre à Rome ou Madrid, lieu de leur dernier affrontement (où Nadal ne put d’ailleurs remporter un seul set – une première), le favori d’un match devant les opposer Porte d’Auteuil ne serait pas nécessairement celui que l’on désignerait aujourd’hui…

Nadal n’est pas, bien sûr, le seul à pouvoir faire trébucher le Suisse, à Roland-Garros ou ailleurs, mais qui sont ceux pouvant être désignés comme favoris en cas d’affrontements en trois sets gagnants Porte d’Auteuil ?

Juan Martin del Potro vient immédiatement à l’esprit mais l’Argentin parait aujourd’hui être dans une phase de digestion des progrès qu’il a accomplis en un an. Par ailleurs, il aime de moins en moins jouer sur terre battue, ayant demandé à sa Fédération que les tournois en Argentine soient désormais disputés sur dur. Novak Djokovic est une menace réelle et sérieuse sur terre battue au vu de sa saison de l’an passée, si l’on excepte Roland-Garros bien sûr, mais il parait avoir désormais intériorisé la supériorité du Suisse en Grand chelem. Andy Murray peut être très dangereux, mais ne parait pas encore suffisamment bon sur terre. Le jeu de ping-pong de Nikolay Davydenko semble moins adapté à la terre battue, et l’Open d’Australie a démontré qu’il continuait à souffrir d’un handicap psychologique important face à Federer en Grand chelem. Andy Roddick ne compte pas sur terre battue. Jo-Wilfried Tsonga, dans un très bon jour, peut battre n’importe qui, mais n’a pas à ce jour démontré qu’il pouvait le faire sur terre battue. Marin Cilic est-il bon sur terre battue ? Robin Soderling est-il capable de battre le Suisse pour la première fois ? Restent tous les autres, candidats à l’exploit d’un jour, qui peuvent battre un Federer des mauvais jours ; mais si l’on compte bien, ils ne sont pas si nombreux que cela, même si on peut y ajouter une unité en la personne de Gulbis…

L’une des chances de Federer cette année, c’est que Nadal ait des soucis et que les autres soient encore trop jeunes et n’aient pas, ou pas encore, franchi le palier qui en font des adversaires si redoutables que la répétition des victoires tiendrait d’un exploit invraisemblable de la part du Suisse.

Comme pour Rod Laver en 1969, si Roger Federer conserve son titre à Roland-Garros, les choses deviendront alors sans doute plus simples : il est, de toute façon, l’indiscutable favori à Wimbledon, victoire à Roland-Garros ou pas, et sa marge sur herbe est telle qu’il est aussi difficile à battre que le fut Sampras… S’il arrive à Wimbledon en ayant emporté l’Open d’Australie et Roland-Garros, il est probable qu’il sera alors irrésistible. Dans cette hypothèse, s’il ne manifeste pas d’excès de confiance comme ce fut le cas contre Roddick l’année dernière, le plus probable est qu’il ne perdra pas un seul set…

Restera alors à faire le plus dur : éviter le sort de Crawford, de Lew Hoad aussi, et emporter la dernière levée à Flushing Meadows. Dans cette hypothèse, il prendra durant l’été les moyens qui s’imposent et mettra toutes les chances de son côté, quitte à se contenter d’un seul tournoi de préparation, afin d’éviter de se trouver à court de jus dans un cinquième set en finale alors qu’il sera, sauf météo déréglée comme en 2008 et en vertu des règles aberrantes de l’US Open, obligé, comme son adversaire, de jouer la veille une demi-finale…

On objectera sans doute à ces propos que 21 matchs à remporter, c’est beaucoup. C’est exact. Cependant, trois demi-finales et trois finales ne font après tout que six matches à gagner, ce qui est déjà beaucoup moins… Ce faisant, il est implicitement supposé que Roger Federer sera en demi-finale des trois prochains Grands chelems. Est-ce si improbable ?

Roger Federer a-t-il plus de chances de réaliser le Grand chelem cette année ou de risques de le voir perdre avant les demi-finales de l’une des trois manches restant à disputer pour la première fois depuis six ans ?

Si Roger Federer ne parvient pas à remporter le Grand chelem cette année, c’est probablement parce qu’un joueur aura réussi à mettre fin à l’invraisemblable série toujours en cours.

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Né l'année ou Rod Laver réalise son premier grand chelem, suit le circuit depuis 1974, abuse parfois de statistiques, affiche rarement ses préférences personnelles, aime les fossiles et a parfois la dent un peu dure...

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410 Responses to 2010 : 40 ans après Laver, le Grand chelem pour le Grand Suisse !

  1. Alexis 16 mars 2010 at 22:44

    Le stream Vshare proposé par channelsurfing pour regarder IW est à mourir de rire… que ne faut-il pas endurer pour regarder le tennis for free quand bet365 plante!

  2. Franck-V 16 mars 2010 at 22:51

    Cool, Robin qualifié, il ne s’est plus pris les pieds dans le tapis contre Lopez comme à Shanghaï.

    Je ne sais pas pourquoi, mais ça fait toujours plaisir de le revoir celui-là :mrgreen: faut dire aussi qu’il fait partie de ma team.

    Sinon, Greul forfait, Melzer qualifié d’office au tour suivant contre Roddick en principe.

    • Chewbacca 16 mars 2010 at 22:59

      Ou as tu vu que Wilander a opéré un tel changement? je n’ai pas le souvenir de ce revers à une main pas même à son mariage!
      As-tu des preuves de ce que tu avances ?Envoi le matos ou je te tape!

      De toute façon Wilander est un CON.

      Oui Wasa Fibre s’est brillamment qualifié!PZ aussi mais quelle tête de zboub.

      • DIANA 16 mars 2010 at 23:05

        Puis-je être indiscrète? garçon ou fille?

        car je t’adore, mais j’espère ne pas me planter lol !!!

        • Elmar 16 mars 2010 at 23:51

          Suis jaloux. Qu’on préfère un sac à puce à mon sabre-laser, c’est très décevant.

        • Chewbacca 17 mars 2010 at 00:15

          Magnifique mâle à la fourrure ambrée Diana Boussa.

      • Franck-V 16 mars 2010 at 23:19

        Quand il gagne Wasa fibre devient super krissprolls d’après ta propre jurisprudence.

        Des preuves de ce que j’avance? Très simple, c’est moi la preuve!

        Puisque je te le dis :mrgreen:

        humm, je crois voir une wookiette à l’horizon, rhalala le printemps

    • Jérôme 16 mars 2010 at 23:26

      Faux derche ! :-) Tu veux vraiment que je te dise pourquoi et depuis quand ça te fait toujours plaisir de le revoir, le Superkrisprolls ? ;-)

  3. Antoine 16 mars 2010 at 23:11

    C’est bien que Sod soit passé car Lopez a le type de jeu pour le gêner; d’ailleurs, cela ne fait que 4-4 entre les deux..

  4. Guillaume 16 mars 2010 at 23:17

    Dites les gens, vous attendez quoi pour changer d’article ? 400 coms ça commence à mouliner grave pour afficher la page, là… Faut que je ferme les commentaires pour que vous vous décidiez au saute-mouton habituel ?

    Allez zou on file à Capri :)

    • Elmar 16 mars 2010 at 23:54

      Oups, vais me faire taper sur les doigts avec mes deux coms précédents. Et j’en rajout une couche supplémentaire avec celui-là.
      Je vais devenir le troll officiel du site. Faites gaffe, bientôt je vous parlerai de tout ce que font les merveilleux joueurs serbes, notamment le GOAT Nole. Et puis je dénigrerai systématiquement la danseuse.

      ARGGGG, Gino, sors de ce corps!

      • Chewbacca 17 mars 2010 at 00:18

        mdrrrrrrrrrrrrrrr !

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