Le Veau d’or

By  | 13 avril 2010 | Filed under: Insolite

Au-delà de toutes les frontières établies avant lui, au-delà des rêves les plus fous, Roger Federer transporte dans sa caravane du bonheur la planète tennis ivre de joie… repue et comblée ?

L’appétit du Maître et de ses dévots semble sans limite, leur soif d’accomplissement inextinguible. Victimes de l’ivresse des sommets, encouragés par les voyants au vert d’une conjoncture récente par trop favorable, la foule ébahie appelle le Maître à toujours plus d’exploits ; comme des camés avides d’une dope trop puissante qui lui ont bouffé les neurones, les FFF (Fans Fous de Fed) s’injectent des doses de victoires chaque fois plus puissantes. Attention au sevrage…

Une fois ses besoins physiologiques basiques assouvis, sa santé garantie, son gîte et son repas sécurisés, l’homme est par nature mû par la recherche du divin pour cimenter les fondements de sa santé morale. Le divin est immense, effrayant, intouchable. Il a tout créé et peut tout détruire, il se refuse à Nous sans nous abandonner pour autant. Incapable de le toucher, l’Homme l’a matérialisé, lui a donné une forme palpable, sinon humaine. Du Veau d’or à Roger Federer, cette matérialisation de l’Absolu a revêtu toutes les formes. Occupé à fuir l’Egypte de Pharaon guidé par Moïse à travers le Sinaï ou à scruter les cours de l’indice Nikkei sur les moniteurs d’une salle de marchés à Tokyo, le besoin rassurant d’idolâtrie de l’Homme reste le même. Pris dans l’étau de ses croyances et ses craintes, coincé entre l’enclume de ses certitudes et le marteau de ses doutes, il a le besoin viscéral d’un guide fort, d’une représentation palpable de ce Dieu qui manifeste parfois sa joie, souvent sa colère, via des mécanismes qui échappent à notre contrôle. Tant qu’on a son fils avec nous, il ne peut décemment pas nous frapper. Ce fils en l’An 2000 sera Roger Federer.

Si dans le passé lorsqu’il recherchait des symboles l’Homme s’est tourné vers les figures religieuses, politiques, voire militaires, les temps actuels sont très peu favorables à l’émergence de figures universelles issues de leurs rangs : les religions sont en perte de vitesse dans l’Occident, les hommes politiques totalement discrédités pour la plupart et la guerre n’est plus cotée en Bourse, sinon portée très loin du monde « civilisé ». L’icône d’aujourd’hui c’est le sportif, la figure universelle rassembleuse dont les exploits répétés transportent et subjuguent.

Notre époque du « toujours plus » tire son lait des mamelles nourricières des fulgurants progrès technologiques (à défaut d’être sociaux) qui contractent à l’extrême les cycles d’obsolescence des produits, fussent-ils humains. Les capacités des ordinateurs doublent tous les dix-huit mois, les appareils électroménagers sont conçus pour fonctionner trois ans et pas au-delà… Désormais ce sont les artistes qui ont une durée de vie d’un été, plus les albums. Les performances sportives humaines également suivent la tendance, celle de la course à l’armement. Comme les poulets en batterie gonflent tels des baudruches remplies d’hélium en 45 jours, on engraisse, enchaîne, accumule les records et les performances avec un appétit gargantuesque. Pensez donc, notre formidable période nous aura offert :

- Michaël Schumacher : le nouvel ex-retraité de la Formule 1 qui a effacé des tablettes tous les records de sa discipline et les a portés à des cimes vertigineuses.
- Michaël Phelps : dont les Jeux Olympiques de Pékin ont porté la natation au firmament du sport, et qui est plus qu’un homme : un mammifère marin.
- Sébastien Loeb : comme Schumacher, son palmarès ridiculise tout ce qui a été fait avant lui et fait passer les rallymen prestigieux qui l’ont précédé pour d’obscurs routiers.
- Tiger Woods : bien qu’il soit sorti du bois depuis, le Tigre a été une véritable révolution dans le microcosme du golf qui a accédé avec lui au rang de sport presque populaire.
- Usain Bolt : le prodige du sprint est une légende bâtie encore plus rapidement que son 100m victorieux lors des derniers mondiaux.
- Roger Federer, l’homme qui nous intéresse et dont je ne vous ferai l’offense de rappeler les accomplissements.

J’arrête volontairement là ma liste d’extraterrestres du sport qui, par un dosage « magiléfique » de techniques d’entraînement toujours affinées, de cadences sans cesse accrues, de matériels constamment améliorés et d’eau toujours plus claire réussissent à nous faire toucher du doigt le rêve d’un homme bionique. Roger Federer est donc la transposition au tennis de ces Supermen des temps ultramodernes, ces « performers » d’un nouveau genre. On a livré seulement une esquisse de notre Veau, à ce stade il est temps de le sertir de feuilles d’or.

Le sertissage à l’or fin se fera à l’aune des valeurs morales, de la représentation angélique que le Veau d’or donnera de lui-même. La répétition d’exploits purement sportifs fera de l’homme un champion, mais le caractère pur de ses valeurs morales et la noblesse de son cœur l’élèveront au-dessus des flots, feront de lui une sorte d’Absolu. Le Veau d’or ne pète pas, ne chie pas, il est donc immaculé et toujours beau. Il n’a pas mauvaise haleine au réveil et applaudit les beaux gestes de l’adversaire. Roger est l’un des seuls, sinon le seul de ces Supermen du sport à caresser le cul des anges :

- Michaël Schumacher ? Quelques mauvais gestes ont terni son image et il n’a jamais pu se départir de son côté « Boche » acculturé. Il n’y a qu’en Allemagne qu’ils se réclament totalement de lui, de la poupée au suppositoire « Schumi ».
- Michaël Phelps ? Un ado un peu attardé qu’on préfère définitivement voir dans l’eau qu’au micro et qui d’ailleurs, crime passible de pendaison, a été filmé tirant une taffe dans un bong, comme 75% des jeunes issus de son milieu en font l’expérience.
- Sébastien Loeb ? Le monsieur Nobody du rallye a essuyé les foudres de la FIA pour son côté « saut du lit » pas assez classe.
- Tiger Woods ? Le cas le plus extrême, qui devrait faire jurisprudence. Il personnifie à lui seul les éructions d’une société hypocrite et malade qui s’offusque de ce qu’un golfeur célèbre, riche et beau soit également un « queutard » invétéré. Mouais… c’est sûr qu’on n’aurait pas fait pareil !

Bref aucun de ces formidables athlètes n’est éligible au statut de Veau d’or. Ne cherchez pas du côté des footballeurs, souvent issus à la base de milieux les prédisposant à péter les plombs au fur et à mesure que leurs comptes en banque régurgitent le trop plein d’euros : scandales sexuels, castagne dans les bars, nez poudrés, n’en jetez plus la coupe est pleine, on lui tire ses grandes oreilles. Et il y a le Suisse, celui qui réalise l’improbable quadrature du cercle en combinant l’enfilage des records et la perfection de l’immaculée communication médiatique. Un modèle socio-économique et religieux à lui tout seul reposant sur trois fondements :
- L’art, qui consiste à enchaîner les performances, battre les records, mener contre les vents de l’histoire une formidable odyssée dans laquelle il entraîne la foule ébahie.
- La manière, avec un jeu d’une beauté et d’une perfection technique et esthétique presque ridicules, et qui donnent à penser qu’après lui rien ne sera plus jamais pareil.
- L’image, celle du gendre idéal, de l’être généreux, sensible, cultivé, amoureux de son sport, garant de sa tradition et son esprit, vecteur de valeurs morales universelles, un de ces fameux athlètes qu’on veut tant pouvoir montrer en exemple aux enfants.

Roger Federer est le Veau d’or, une création de l’Homme pour se rapprocher de Dieu, une légitimation de sa quête de perfection. Il distrait le peuple (ce qui est la finalité du sportif, comme de l’acteur ou du chanteur) mais le rassure également sur la pérennité de ses valeurs et de ses institutions. Rafael Nadal dans ce sens est une vraie menace, une attaque larvée trop terrestre et terrienne, loin du rêve et du Beau. La bête au teint mat est trop musclée, trop physique, trop brutale, en a bavé et en bave trop pour atteindre et rester au sommet. Nadal ne récite pas son tennis comme des vers, il l’assène, il creuse son sillon dans l’histoire du sport comme un mineur martèle son passage dans une galerie de houille.  Il n’est pas le Veau d’or et constitue même une menace pour lui, c’est un totem de pierre, dur et effrayant. On ergote sur sa dépense d’énergie, mégote sur ses pépins physiques avérés ou promis, radote sur ses fréquentations médicales, sirote ses périodes de disette comme un doux nectar et rote dès qu’il semble sortir la tête de l’eau.

Federer a plongé la planète toute entière dans une douce euphorie, comme un sédatif puissant mais délicat, jouissif et addictif. Nous participons tous à sa formidable épopée, victimes de notre penchant naturel pour le bonheur par procuration : quand Federer gagne, c’est nous tous qui gagnons. Son triomphe à Roland-Garros fait pratiquement autant plaisir à sa victime en finale qu’au public, tous veulent participer au rêve collectif, adversaires compris. C’est l’avantage du statut d’icône, nul ne peut ouvertement lui être opposé et remettre son action en question, sous peine de bannissement. On doit l’aimer, il faut l’aimer, il a été créé pour ça. Alors les gloires d’antan se répandent en dithyrambes sirupeuses dès qu’elles ont la chance qu’on leur tende un micro. Trop heureuses de pouvoir s’exprimer quel qu’en soit le sujet, elles ne se font pas prier ; pourquoi d’ailleurs les interrogerait-on encore si ce n’était pour parler de l’Elu, légitimer son aura ? Les anciens passent sous silence la rancœur et la jalousie certainement ressenties à l’égard de celui qui les raye des tablettes, se lançant dans des odes à sa gloire aussi convenues qu’hypocrites. Il réinvente le tennis, il est le plus grand, il est le meilleur que j’ai vu raquette en main, j’en passe et des meilleures. Ces flagorneries me ramènent quelques années en arrière, elles rappellent à bien des égards l’idolâtrie dont Nelson Mandela faisait l’objet à sa sortie de prison, et plus encore à son accession à la magistrature suprême de son pays. Il n’était alors juste pas concevable pour un homme politique ou une personnalité en vue du showbiz de ne pas se réclamer de ses inconditionnels.

Tant qu’il a été un joueur de tennis, j’ai été un soutien sans faille de Roger Federer ; c’était avant que la statue du Veau ne soit sertie de ses feuilles d’or. Le joueur frais et spontané, le merveilleux soliste qui s’amusait lui-même des coups qu’il réalisait et n’en revenait pas de ses propres performances qui le laissaient souvent incrédule. Il prenait tout ce qui lui arrivait avec modestie, s’étonnait d’être aussi beau, aussi fort. Mais dans sa formidable Odyssée, cet Ulysse des temps modernes n’a pas pris le soin de couler la cire dans ses oreilles une fois ligoté au mat du succès ; le chant des sirènes a bercé sa modestie, flatté son ego, séduit le Narcisse qui sommeille en chacun de nous. Mister Federer a quitté la terre des hommes et arrêté de jouer contre ses pairs. Ses adversaires ne s’appellent plus désormais Nadal, Safin ou Roddick, sans même évoquer les roquets impétueux et baveux comme Djokovic ou Murray ; Roger tutoie Laver et Sampras pendant que Borg lui tient la porte. Bien qu’il continue à s’en défendre mollement et sans conviction, la course aux records a lentement fait de lui un joueur différent, un homme différent. Il est devenu un Être suprême conscient de son vivant de son statut de légende et vivant difficilement les obstacles à sa grandiose destinée. La défaite n’est plus du domaine du possible, l’échec n’est plus envisageable. Celui qu’on a convaincu de son immortalité a souffert plus que de raison sa chute brusque  de l’Olympe, déboulonné par l’Antéchrist en personne, le joueur qui rappelle trop aux hommes dans quel monde sauvage et cruel ils vivent, Nadal. La société romaine était moins hypocrite, elle aimait le sang et se pressait au Colisée. L’homme après tant de siècles d’évolution, après avoir dompté la nature et combattu les éléments, après tant de combats menés pour assurer une vie désormais douce de contemplation, ne peut accepter qu’à son archange choisi soit substitué une réminiscence des jeux du cirque.

L’avènement de Nadal, fut-il éphémère, a plongé toute la religion dans la crise. L’humiliation de Roland-Garros 2008 où comme un bulldozer dans un champ de roses il a concassé l’Elu, le sacrilège de Wimbledon un mois plus tard vécu comme une défloration par viol collectif et l’implosion à Melbourne en 2009 ponctué par les larmes de dépit, tous ces Hiroshima ont traumatisé autant le Veau d’or que ses porteurs hagards qui l’ont posé au sol pour reprendre leur souffle. L’apnée n’aura pas été longue, la vie finalement préférant les belles histoires. La légende s’est remise en marche sur la terre de la bête, sur les terres de la bête. Elle s’est ensuite reposée sur son herbe fétiche avant de courber légèrement l’échine sur le ciment américain, puis reprendre son vol majestueux sous le ciel austral. Les porteurs du Veau d’or ont repris leur office, les bras ragaillardis et le moral dopé à l’EPO. Le rêve n’a plus de limite ni de fin, les adversaires sont anecdotiques, les projections les plus folles se font et se défont au gré des débats de comptoir. La marque des vingt Grands chelems n’est pas utopique, le Chelem calendaire est pour cette année, et les Jeux olympiques de 2012 sont déjà acquis, et seront alors juste à mi-chemin de sa carrière alors ! A l’âge de Connors il jouera comme Edberg ou Rafter au filet.

Dans l’intervalle j’aurai choisi de ne pas remonter dans la caravane du bonheur de Roger. J’ai souffert Nadal, maudit Canas le Judas qui a donné le premier coup de dague dans l’armure céleste, toléré Volandri, Simon ou Karlovic, j’ai craint Murray et redouté Djokovic, mais à l’heure où tous les voyants sont au vert, je ne me sens plus la force de m’agenouiller à nouveau et prier le Veau d’or. Je suis lassé de cette communication trop parfaite et policée, des apparitions pompeuses en blaser sur le Central de Wimbledon, des titres brodés en lettres d’or sur les sacs et les polos, de la connaissance biblique des classiques de son sport quand Nadal doit penser que Bill Tilden est une marque de vêtements urbains branchés. Federer cristallise trop de perfection pour être honnête et finalement personnifie ce que je dénonce dans le sport et la politique, à savoir la quête hypocrite d’une perfection qu’on sait impossible, et l’émoi suscité quand cette impossibilité se manifeste au grand jour. L’homme politique n’a pas le droit de dire « Casse-toi pauvre con » là où nous aurions eu cette même réaction. L’homme politique n’a pas le droit de se livrer à des palpations mammaires sur une stagiaire consentante avec qui on aurait accepté d’avoir des rapports sexuels non protégés dans le lit conjugal pendant que les enfants sont au catéchisme. Le sportif milliardaire et adulé n’a pas le droit de tirer à tout va dans le formidable vivier de groupies jetées à ses pieds. Le Veau d’or est la perfection hypocrite, l’opium de l’amateur de sport dont les relents inhalés assoupissent les neurones. On le prie, on le vénère, on emplit son église et chante ses louanges. Toute cette ferveur n’est cimentée sur aucun socle si ce n’est celui de la précarité de l’adoration, de la fragilité de la croyance. Un scandale sexuel avec un jeune ramasseur de Bâle, une dépendance avouée aux anxiolytiques,  la découverte de traces de stéroïdes anabolisants dans ses urines, il suffirait d’un rien pour que la ferveur se change en vindicte, le culte en lapidation. Les passions sont intenses mais frivoles.

Roger Federer est un homme, pas un dieu. J’ai refusé d’entrer dans l’église du modèle original, qu’elle s’appelle chapelle, mosquée ou synagogue ; pourquoi entrerais-je dans celle de sa photocopie ?

Prochain épisode de la trilogie rédigée depuis le maquis : Roger Federer n’a pas tué Pete Sampras.

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440 Responses to Le Veau d’or

  1. Jeanne 13 avril 2010 at 07:32

    Cet article est une bombe qui pourrait ébranler toutes les fondations ! Je ne pourrai plus jamais manger de veau, je vais commencer un régime à base de pamplemousse. Merci

  2. Jérôme 13 avril 2010 at 07:35

    C’est un article remarquable. C’est aussi un bel exercice de style.

    C’est un article sur le phénomène Federer et sur les phenoménes sociaux qui accompagnent le sport, et non pas sur le tennis, mais qui pourrait reprocher sa teneur à l’article de Karim sur un site comprenant de nombreux FFF ? Pas moi. Qui aime bien châtie bien.

    Je suis bien évidemment d’accord avec les conclusions. Je le suis un peu moins avec certaines considérations, même si celles-ci sont parfois simplifiées par souci de synthèse.

    Je voudrais donc évoquer un fait dans lequel certains d’entre nous se reconnaîtront peut-être. Oui, effectivement, il y a une Federer-addiction. On peut être addict, en être conscient, et précisément ne pas chercher à se désintoxiquer parce que cette addiction-là n’est absolument pas grave. On n’est pas des brutes décérébrées prêtes à lyncher les autres et les rendez-vous à Bastille ne sont bien que des clins d’oeil à une exception qui confirme la règle.

    Oui, effectivement, il y a un jeu de miroir entre Federisme et narcissisme. Federer apparaît comme une exception qui réconcilie le résultat avec la culture du beau, et ce d’autant plus que, stylistiquement, il est plus isolé que ne le furent les grands joueurs des époques précédentes. Federer, c’est celui qui nous confirme dans nos préjugés selon lesquels, même si Bottéro et autres contemporains innovants sont sympas et nous permettent d’oxygéner le la création sculpturale, Praxitèle, Michel-Ange et Rodin restent les références indépassables.

    On a l’impression, certainement à relativiser, que ce type, the Fed, est moins inculte et plus intelligent que le sportif pro habituel, et donc de retrouver les grands anciens de l’époque Rosewall qui étaient capables de parler un peu sérieusement.

    Et je crois que ce phénomène social dépasse juste l’attrait pour l’immédiat et la cécité, en tout cas chez certains, chez nous.

    J’apprécie certes Fed plus que Sampras, mais cela ne veut pas dire que j’appréciais Sampras plus que le précédent. Même avec un palmarès moindre, en particulier en GC, Becker m’a toujours été plus sympathique que Sampras. Et Wilander, en raison de son côté David contre Goliath m’était, était tellement sympathique que ça me faisait oublier à quel point son style de jeu a été chiant pendant des années, avant le bouquet final de 1988.

    Tout cela, y compris la petite part de rêve gratuit ou qui ne nous prend qu’un peu de temps, ça n’empêche pas l’analyse lucide et rationnelle. Ce n’est pas parce qu’on a envie de rêver à peu de frais qu’on n’est pas pleinement conscient que la marge du suisse sur ses concurrents n’a jamais été aussi faible, pour peu que ceux-ci ne soient pas bloqués à l’infirmerie. La fin, comme dirait La Palisse, n’a jamais été aussi proche. Et c’est certainement la raison pour laquelle on a tendance à tomber de plus en plus dans l’outrance bon-enfant.

  3. fieldog 13 avril 2010 at 08:54

    Salut à toi le Yo’.
    Comme souvent avec tes productions, j’ai adoré la forme de cet article. Tu as vraiment une plume incroyable et je ne peux être qu’admiratif.
    En revanche pour une fois, le fond ne m’a pas vraiment convaincu.
    Je pense qu’il y a une part de vérité dans le veau d’or et toute ton argumentation qui en découle mais j’estime malgré tout que tu es loin du compte et que finalement l’explication du succès de Fed est sûrement beaucoup moins mystique.
    Je me considère comme un FFF, c’est vrai, je n’ai pas honte de le dire. Mais, et c’est un point crucial, autant je suis en admiration devant le joueur, autant je me tape de l’homme comme de ma 1ère communion. Et je pense que c’est le cas de beaucoup plus de personnes que tu ne le penses.

    J’ai plus ou moins découvert le tennis avec Marat mais c’est le suisse qui m’a fait passionnément aimé ce sport. C’est lui qui me fait lever à 3 h du mat’ pour regarder son 1er tour à l’OA ou à l’US et c’est encore lui qui me fait vibrer à chacune de ses finales. Mais cela s’arrête là. Je n’idolâtre pas l’homme, ni son entourage, ni quoi que ce soit sans rapport avec son tennis.
    Si j’admire federer, c’est avant tout parce que même lors d’un match pourri, il va sortir 2, 3 coups qui vont toucher au sublime, à la quintessence de ce sport et qui vont me faire bondir de mon canapé.

    Finalement je pense que si Roger est devenu une icône de son sport, c’est avant tout, parce que jamais un tennisman n’avait autant approché la perfection dans son « art », et je crois simplement que les gens s’en rendent compte et saisissent la chance que l’on a d’être né à cette époque et de pouvoir suivre en « live » ses exploits.
    Tout comme les gens qui ont vu combattre Ali devaient sentir que ce mec avait quelque chose de plus et qu’il resterait dans l’histoire comme le plus grand.
    Après c’est un sentiment humain que de vouloir ,en quelque sorte, faire partie de l’histoire… ;)

    Pas le temps de développer plus pour l’instant…

  4. benja 13 avril 2010 at 08:58

    Très bel aticle Karim, quoique un peu long pour mes yeux engourdis du matin….

    Belle approche du phénomène « Fed » néanmoins, mais tu ne penses jamais aux fans de tennis qui n’ont jamais appréciés Fed depuis ses débuts jusque maintenant.

    Pour des raisons totalement personnelles et irrationnelles, comme vous le savez tous ou presque, je n’ai jamais pu piffer le Gruyère.

    Au début, fan absolu d’Agassi, je n’avais pas envie qu’il gagne plus que lui, ensuite pas envie qu’il gagne les 4 GC, enfin pas envie qu’il gagne comme Andre tous les titres possibles à savoir les J.O. et la coupe Davis.

    Par après, les valeurs de Nadal m’ont plus parlés que celles de Fed:
    jeu sur terre (comme nous les europpéens tout l’été: notre surface quoi), rage de vaincre, mental de fer, fair-play,…

    Ensuite, c’est le côté germanophone de Roger qui me dérangeait: deux sourires par an, mauvais perdant (mono, obscurité, pleurs…)

    Encore de l’eau à mon moulin: Fed n’avait pas d’adversaires de haut niveau: Lubjicic, Davydenko, Ferrer, Gasquet, Roddick, Hewitt, Canas, Coria, Gonzales, Bagdathis et enfin Nadal uniquement sur terre.
    Toujours pour le casser un peu: comment peut-on être le veau d’or, alors qu’on a essuyé le double de défaites face à son unique adversaire de taille. (oui, je sais surtout sur terre, et patati et patata…)

    Contrairement àce que tu dis quand Fed a gagné RG, je l’ai pris comme un affront personnel, une déception sportive immense.

    Tout ça pour dire, qu’il est interessant de suivre la fabuleuse carrière de Mein Heer Roger en rageant à chaque fois qu’il gagne, j’avoue que c’est devenu un peu monotone tant il a gagné, mais bon, je reste fidèle à mes sentiments de base: je ne l’aime pas, point.

    Ceci dit, il fait relativiser: son jeu est splendide à regarder, sa faculté de hausser son niveau de jeu au bon momment est unique dans l’histoire de ce sport.

    Et puis dans ceux que tu cites: il y en un que je déteste beaucoup plus: Schumi bien entendu pour mille raisons, bien pires que celles énoncées ci-dessus: anti-sportif, hautain, …. mais lui a quasi toujours battu ses prétendants.

    Et dans les pires moments sportifs: il y a bien plus grave que la victoire de Fed à RG : le décès de Senna à Imola reste le moment le plus pénible et de loin.

    • Clemency 13 avril 2010 at 19:56

      Et aussi pour casser un peu Agassi : comment peut-on être le veau d’or, alors qu’on a pris 20-14 vs son principal rival (et je te fais grâce des h2h en grand-chelem). (blague)

      • benja 14 avril 2010 at 07:18

        je sais tout ça, je n’en n’ai jamais fait un veau d’or. Sampras a toujours été considéré comme le meilleur des 2.

        C’est bien ça la grande différence. Sampras est le numéro 1, il gagne ses H2H, Fed est le numéro un, il les perd.

    • Clemency 14 avril 2010 at 12:41

      D’acc. On pense la même chose, et j’aime beaucoup Agassi.
      J’ai toujours été étonnée qu’on parle toujours de cette rivalité Sampras-Agassi alors que Sampras a passé son temps à briser Agassi, tout en faisant du Federer dans ses déclarations (il est tellement fort, le seul qui peut me battre si je suis à mon meilleurs, Bla-bla)

      • benja 14 avril 2010 at 17:47

        Briser , n’exagérons rien durant la même période +-12 ans, il se sont partager la grosse part de gateau, malgré une concurrence assez complète. Il existait encore de vrais spécialistes de terre et de gazon.

        Certes, Pete a brigué le plus grand nombre de titres majeurs mais néanmoins andre a tout gagné.

        Et le ratio H2H ont toujours été serrés Pete a gagné les 4 derniers et il y a un forfait sur blessure d’andre.

        On tournait donc souvent à 2, 3 victoires de différence. Mais la différence est bien plus nette en GC, on est bien d’accord.

  5. Baptiste 13 avril 2010 at 09:04

    Excellent article sur la forme, vraiment tres bien écrit. On se prend même pendant quelques minutes à te suivre dans ton argumentation, à vouloir devenir révolutionaire en quelque sorte. Mais non, l’addiction est trop forte pour que cet article serve à autre chose que l’insciption fumer tue sous les paquets de tabac.

    Je ne reprocherai a Fed qu’une chose – son manque de modestie flagrant. Qui n’a pas eu mal au coeur pour roddick lors de la remise des pris de wimbledon 09?

  6. Capri 13 avril 2010 at 10:10

    Bonjour à tous,

    joli article Karim, même si je pense qu »appétit » aurait été mieux que « satiété » et que je connais pas le terme « éruction ».

    Me concernant, moi qui n’ait accès qu’aux retransmissions de RG depuis que le service public ne transmet plus d’autres GC, je suis à l’abri d’un éventuel trop plein de com’ autour du maître, de n’importe quel maître. Donc je ne saisis pas la nature exact de ton énervement. Du moment qu’il donne lieu à une telle prose ça n’est pas bien grave du reste.

    Sur l’hypocrisie, je suis d’accord mais pas forcément sur le fait que n’importe qui aurait fait pareil comme tu sembles le suggérer. Pour moi les différents actes commis n’ont rien de répréhensibles à l’échelle de la société, ils ne concernent que les personnes elles-mêmes et si quelqu’un les ébruite on ne devrait pas y porter atttention.

    • karim 13 avril 2010 at 12:13

      Eructation, se relire n’est pas mon exercice favori.

      • Jeanne 13 avril 2010 at 20:55

        J’avais pensé à un mot-valise hybridant ér*ction et éructation !

      • Humpty-Dumpty 14 avril 2010 at 11:16

        N’aie pas peur du mot, parler d’érection lorsqu’il s’agit d’élever une statue (fût-ce au Veau d’or) est tout à fait approprié et nullement graveleux !

        Bel article, merci le Yo’ !

  7. Patricia 13 avril 2010 at 10:38

    Comme d’hab, karim nous la fait à l’aisance, à la virtuosité, à l’insolente facilité… il y a de la Chèvre chez ce jedi-là, (paradoxe, paradoxe…)!

    Sur le fond, sur le Veau, nos thèses diffèrent un poil.
    Premièrement, et par définition – ce n’est pas assez souligné à mon goût, le « vrai » suisse se distingue assez clairement de son Veau. Il est amusant de voir l’athée fervent et contempteur se laisser aller à croire en la réalité de la silhouette… (un exemple : Federer serait plus « cultivé » que Nadal, ou que le champion de tennis moyen… en ce qui concerne l’histoire du tennis, et le tennis tout court, c’est certain ; en réalité, la culture générale lui fait profondément défaut – n’avait jamais entendu parler de Freud, tiens ! Et ses goûts cinématographiques, tout aussi tartiflettes que la grande majorité de ses confrères. Si on veut de la culture vieille Europe, il faut chercher du côté de Gulbis, d’Ancic ou Blake…)

    Il serait tentant (mais bien long) d’esquisser un portrait plus réaliste du porteur du Veau, de pointer les écarts du visage au masque ; mais je ne doute pas que certains admirateurs (et non zélotes) s’attacheront à l’exercice pour répondre au libelle du guérillero. Je reconnaitrais en revanche (et c’est inévitable), une compatibilité morphologique de l’homme et de l’idole, que je condenserais ainsi : un fils de famille, et surtout à famille, incomparablement adapté, et au cul bordé de nouilles en or.

    Ensuite, approfondissons la Genèse du Veau abordée par le Yo’ ; revenons aux sources, sur lesquelles nous nous rejoignons : Nous (nous ou les autres, le Consommateur, l’ultime Tout Puissant moderne) avons bien créé le Veau sans même le savoir, et son grand Prêtre Aaron, effectivement, s’appelle Nike – j’entends par ce raccourci l’appareil médiatico-marketing.
    Je complète toutefois le tableau : les ministres du culte, les grands ordonnateurs de la célébration, sont bien plus jaloux que Jéhovah ; ils ne sauraient tolérer de laisser quelques 0.003 % dévôts que ce soient en dehors du juteux marché à foi.
    Or, l’esprit de Dieu créateur-et-dévorateur (Conso-tout-puissant) fonctionne par archétype, par cliché, donc par clivage : un Veau est plus blanc que blanc, il est inconcevable de le dessiner en nuance de gris.
    Or, la nature du Conso est humaine, son identité (et donc le miroir dans lequel il est voué à se mirer) ne peut être manichéenne s’il doit couvrir 100% du spectre psychique.

    Dans la véritable Genèse, le vrai Veau a deux têtes, et ses sectateurs s’étripent à longueur de forum pour clamer leur préférence en la face clivée de la médaille en laquelle ils se contemplent : le Rafaderer, l’ultime Veau, est la véritable idole que Nike présente à la foule gâteuse et ravie de se reconnaître et de s’admirer.
    La médaille dorée du Veau est inné en pile, acquis en face ; calme et composée au recto, impétueuse et vociférante au verso ; elle retombe tantôt en travail, tantôt en talent ; elle montre l’idole en ostensible/modeste (le fantastique avec Rafa et Derer est qu’ils retournent la veste selon qu’ils sont côté court ou jardin) ; lointain/proche ; grâce et pesanteur ; nord et sud ; clair et foncé ; humaine et divine, facile et laborieuse… et caetera, et caetera, ad libitum, je vous renvoie aux litanies des adorateurs, leur corpus proliférant est sans fin… Il ne cesse de s’émerveiller de ce qui les définit, autant par le rejet que par l’adhésion – et évidemment, toujours aussi biaisés par rapport au visage réel des porteurs du masque.
    Mais toujours, il va de soit, l’idole se pare des attributs narcissiques de la puissance, qu’elle se vive dans l’overdose poudreuse et cristalline, un brin rêveuse des cimes helvétiques ou dans la fringale rouge et féroce des rivages marins. Qu’une faille se révèle dans la domination, que la surenchère connaisse un hoquet (l’an 2008 pour face, 2009 pour pile), et le mythe l’ingère, utilise la fêlure, l’angoisse suscitée par le manque pour rehausser la légende : Christ descendu parmi les hommes, agonisant au jardin, mais bientôt ressucité en gloire ; Achille ou Hercule rehaussant les couleurs de son courage par le sang coulant au défaut de l’armure – mais ni l’un, ni l’autre, ne dérogeant à sa lignée mythique.
    « Le langage (la logique) est un système de différenciation » selon le père de la linguistique ; voilà pourquoi les sémanticiens du langage des images, les suppôts de Pub, sont tombés à genoux devant la matière brute proposée par l’hydre à deux têtes dans l’inconscient du public : l’image que projettent naturellement les colosses Nadal et Federer n’a plus qu’à être nourrie, à peine maquillée, retouchée, ne reculant devant aucun kitsch dans la panoplie (ah le blazer armoirié, ah le short à carreaux), tant elle se prête naturellement à l’habillage de nos petites barbies psychiques…
    Le désir de croire et d’ordonner est si puissant que je doute qu’on puisse totalement y échapper… on peut raisonner, on peut déconstruire, nos esprits réagiront toujours un tant soit peu à l’illusion du Rafaderer dans le palais à mille glaces proposé par la scène médiatique ; traquer la dissonance, les bordures du mirage restera un passe-temps « d’esprit fort » – et je ne vois pas pourquoi on pourrait reprocher à l’homme Federer ou à l’homme Nadal d’être sensible à l’envoûtement de leur propre image – étant non seulement grassement payés par leur clergé pour alimenter l’illusion, mais en créatures obéissantes, constamment sommées par le Conso-créateur d’incarner la Goldo-idole de ses rêves enfantins…

    • Ulysse 13 avril 2010 at 12:43

      Mâtin quel post !

    • Damien 13 avril 2010 at 14:53

      Mazette!
      Je relirai ton post à tête reposée, parceque là, j’ai pas tout saisi.

      • Jeanne 13 avril 2010 at 20:53

        Gigantesque ce post stratosphérique !

  8. Fred 13 avril 2010 at 11:08

    Très beau texte patron, la flamme de la résistance se retrouve ravivée et la corvée de chiotte sera moins pénible pour moi aujourd’hui!

    Toute cette déification, cette idolâtrie pour Federer fait écho pour moi à un poême de Baudelaire, « Chatiment de l’Orgueil » :

    En ces temps merveilleux où la théologie
    Fleurit avec le plus de sève et d’énergie,
    On raconte qu’un jour un docteur des plus grands,
    Après avoir forcé les cœurs indifférents ;
    Les avoir remués dans leurs profondeurs noires ;
    – Après avoir franchi vers les célestes gloires
    Des chemins singuliers à lui-même inconnus,
    Où les purs esprits seuls peut-être étaient venus, –
    – Comme un homme monté trop haut, pris de panique,
    S’écria, transporté d’un orgueil satanique :
     » Jésus, petit Jésus ! Je t’ai poussé bien haut !
    Mais, si j’avais voulu t’attaquer au défaut
    De l’armure, ta honte égalerait ta gloire,
    Et tu ne serais plus qu’un fœtus dérisoire !  »

    Sinon, pour en revenir à la corvée de Chiotte, je peux echanger avec une autre? Avec mon oeil crevé, c’est pas facile…

    • karim 13 avril 2010 at 12:09

      L’inconvénient avec un seul oeil c’est que tu es obligé de voir soit le bon soit le mauvais côté des choses, pas les deux en même temps!!

      Et n’aie pas peur de mettre la javel, vas-y même franchement.

  9. karim 13 avril 2010 at 12:26

    On aura bien le temps de revenir à Fed…

    Hier soir j’ai vu une redif (pas tout hein) de Gasquet contre Gimeno-Traver. Dire que le coup droit de Richard est tout pourri est un euphémisme. A côté Andy Murray c’est la synthèse des coups droits de Samrpas, Fed, Courier et Grosjean. J’ai rarement vu un geste aussi laid et peu académique, même Edberg a l’air moins emprunté.

    Je n’avais pas vu Richard raquette en main depuis deux ans (personne du reste) et déjà sur quelques images d’entraînement quand il se jouait les sparring de luxe pour la CD, j’avais trouvé le geste pourri. Mais hier… Il a totalement perdu le rythme sur ce coup et fait ce qu’il peut de la balle, on ne sent aucune maîtrise et à part dans les phases de franche accélération en tournant le revers et en allant chercher décroisé, c’est vraiment vilain. Il fait parfois notamment une boucle à la préparation et un lasso au dessus de la tête vraiment douloureux. Ça pique les yeux comme disait je ne sais plus qui.

    Avec ce coup on touche là tout ce qui ne va pas dans son jeu, ça cristallise la confiance perdue. Quel coup mieux que votre pire coup est tributaire de votre confiance du moment? Ce que j’ai vu hier est le pire coup droit du top 100. Longueur, lourdeur, régularité, sécurité, fluidité, confiance il n’y avait rien de tout ça dedans. Et le contraste avec e revers qui semble respirer tellement mieux.

    Y’a vraiment un boulot énorme à faire sur ce coup pour au moins le remettre à son niveau d’antan. Richard n’a jamais eu un grand coup droit; ça a toutefois toujours pu aller très vite quand il lâchait, mais je n’ai jamais eu cette impression de geste totalement à la dérive. Ça m’a vraiment impressionné négativement.

    En face y’avait un gars que je n’avaisi jamais vu avant, et que j’espère ne plus jamais revoir. Un jeu d’un ennui… Mon Dieu que ce match était pourri. Faut dire que j’ai vu le second set où Richard baisse d’un cran.

    • Jean 13 avril 2010 at 12:35

      Magnifique article Karim, je reviendrai plus tard le commenter longuement.

      Mais arrêtez svp avec le coup droit d’Edberg, il était en toute cohérence avec le reste de son jeu basé sur la course vers l’avant et la coupure des trajectoires, il n’avait pas le temps de s’abîmer à prendre des prises de bûcherons.

      Enfin, je me suis déjà exprimé en vain là-dessus, c’est la cohérence tactique, basée sur l’optimisation des points forts, qui était recherchée, examiner les coups de façon isolée n’a pas vraiment de sens.

      C’est Stefanou qui le dit : http://www.youtube.com/watch?v=dqNEtcInLf8&feature=related

  10. Ulysse 13 avril 2010 at 12:57

    Très bon ton coup de gueule / profession de foi Karim.

    J’en retiens pour l’anecdote que Fed a une connaissance biblique des anciennes gloires de son sport. Déjà qu’il se coltine Mirka… Quelle santé et quel mental !

  11. Lionel 13 avril 2010 at 13:33

    Entre l’Afrique du Sud de Nelson, et l’horloge Suisse, la justice ivoirienne arrive au grand galop d’Abidjan.

    Federer est uniquement ou essentiellement à considérer à l’aune de l’esthétisme. Là est je pense la clé du système. Noah, Leconte ou Mecir n’ont pas été moins condidérés, simplement ils jouaient moins souvent de en mode injouable. Roger mêle l’esthétisme et le succès, peu courant en sport avouons le.
    Après la mystique entourant un personnage est une affaire de goût, de choix personnel.
    Nous avons beau – pour certains ici – être des connaisseurs du tennis, notre intérêt pour Roger tient essentiellement dans le plaisir renouveller qu’il nous apporte quand il joue son meilleur niveau. C’est à dire que nous réagissons comme le spectateur lambda en regardant la finale du dernier Open d’Australie, avec des « Oh », « Ah », quelques « putain quel con ce Roger », et beaucoup de « Ouaiiis! ».

    Noah disait avec raison que le tennis est une question de musique de rythme, et nous sommes sensible à la musique Suisse, même si comme la musique, nous ne savons pas analyser les puissants effets qu’elle a sur notre cerveau.

    Donc, bien qu’il faille lire ce texte qu second degrès, on ne peut qu’accepter ton raisonnement, sans qu’il change grand chose au notre.

    Sur Gasquet, après l’avoir vu hier je suis allé jouer et j’ai compris le problème – déjà souligné par un com ici – Richard a un physique un peu meilleur que le mien, c’est à dire rien de phénoménal, qui n’a rien à voir avec un pro, ou un joueur basique du Top 100-200. Après tes remarques sur coup droit, mental etc. suivent cette faiblesse. Incroyable que le gars ne se casse pas pour avoir un physique digne 2-3 ans.

    Pour Sampras, il va falloir se dêpecher, si Roger se décide à doubler Roland avec la manière, ça va devenir difficile à assumer.
    Hier je me demanadais pourquoi j’avais totalement raté les 2 premiers miracle -Wimbledon 03 et 04 – du roi, et j’ai trouvé, suivant le tennis avec grande parcimonie d’une part, je me trouvais d’autre aprt en voyage. Puis vint l’US Open 04 ou par hasard je découvris dieu, puis saint U Tube pour revivre les épisodes de la GENESE!
    Il est fort à parier que ce site ou beaucoup d’autres choses ayant traits au tennis, n’existeraient pas ou en mode micheline. Imaginons un sport avec pour tête d’affiche, Murray, Davydenko et del Potro, ça serait difficile de suivre le rythme de croisière.
    Ceci dit oui l’homme est trop lisse, mais même s’il se tapait Shakira un jeune ephèbe, au final qu’est-ce que ça changerait. Rien.

    Bel exercice de style et bel effort ceci dit. Quel courage!

  12. Damien 13 avril 2010 at 13:58

    Excellente mise en perspective cher Karim.

    J’ai pariculièrement apprécié le parallèle avec les autres sports, et leurs goat, ou pre-goat respectifs. C’est très bien vu, et montre à quel point l’oeil du public et des médias est intransigeant voire intolérant. Fed a effectivement réussi là où Schumi, Woods ou Armstrong ont échoué. C’est ce qui m’a le plus frappé quand j’ai découvert Federer : contrairement à d’autres grands joueurs que j’ai découvert raquette en main, ou bien dont j’ai entendu parlé dans les média à propos de leur jeu, j’ai « connu » super-biquette par le truchement d’interviews d’anciens joueurs (Noah, Forget etc) ou de journalistes qui parlaient autant, si ce n’est plus, de ses qualités humaines et intellectuelles, que de son jeu !

    Et puis il a réussi à créer un personnage absoluement intouchable. Le critiquer n’est pas admis, même de la part des journalistes qui sont pourtant là pour nous faire prendre du recul, de la perspective. Les joueurs, même lorsque Federer est méprisant envers eux (Murray par ex), n’ose rien dire de négatif à son propos. Perdre contre lui est un honneur (Roddick et bien d’autres) tant son emprise sur le monde est forte.

    Heureusement pour l’intérêt du jeu, Nadal est arrivé. Malgrés les réticences que son jeu, jugé peu esthétique, peut développer, je crois qu’il a sauvé l’intérêt du jeu, en battant l’imbatable Suisse. Il a réussi là où les autres ont échoué, et à permis à Fed de redevenir un peu humain aux yeux du reste de l’humanité. Je pense que je n’aurais pas autant regardé le tennis ces dernières années si Nadal s’était planté comme les autres contre la montagne Suisse. Pourtant, c’est bien toujours le jeu de Fed que je préfère, mais le voir enchainer les GC comme on enfile des perles, sans perdre une goute de sueur (j’exagère à peine), m’aurait très vite lassé.

    • Alex 13 avril 2010 at 14:20

      C’est vrai,l’Histoire est bien faite finalement,merci Rafa l’ouvrier symbolique d’avoir su écorner la légende aristocratique/christique Fed et lui redonner un aspect humain en le battant souvent là où précisément la perfection de la polyvalence du record se refusait à lui : sur terre.Et d’avoir rendues ses dernières années passionnantes par ce contraste et ces duels fameux,qui sans cette opposition,eurent été sûrement une fade hégémonie.

      Karim montre bien avec ses exemples comparés à d’autres sports combien Roger incarne ce gendre idéal,qui réussit tout et se montre irréprochable,bon père de famille,pas de scandales,une vie sur des rails dorés…
      Ce qui explique pourquoi un simple incident comme celui de la raquette cassée et des bouteilles jetées de Miami fut monté en épingle par les médias et un montage sur youtube,l’insignifiant devient extraordinaire avec Roger,faute de grives on se contente de merles,où trouver la faille sinon dans son caractère instable parfois résurgent ?

      Plume incroyable.Je n’en dirai pas plus pour ne pas verser dans le dithyrambe : NE PAS ADULER LES GENS AU DESSUS DE LA MÉLÉE,SINON ILS PEUVENT PRENDRE LA GROSSE TÊTE ET SUSCITER DES REBELLIONS CONTRE EUX !!!

  13. Baptiste 13 avril 2010 at 14:51

    En tout cas Mirka c’est pas Elin Nordegren!!!

  14. Alex 13 avril 2010 at 14:57

    Et pendant ce temps des mortels comme vous et moi se débattent dans l’arène monégasque : Verdasco se balade contre Benneteau qui n’arrive pas à servir…Fernando ne sera pas à Barcelone la semaine prochaine,curieux non ?

    « les produits électroménagers sont conçus pour tenir trois ans pas au-delà.. »
    Moi,j’ai une machine à laver qui tient depuis douze ans….c’est de la marque Helvetica CQFD

  15. Yaya 13 avril 2010 at 15:10

    Sur la forme pas grand chose à dire. Sur le fond j’ai trouvé l’article moyen. Pourquoi ?
    Parce que le problème que la Résistance est sensée combattre c’est « l’idolatrie béate » autour de Federer. C’est le fait qu’on aspire à toujours plus de victoires au risque de ne plus être en phase avec la réalité.

    Et bien il n’y a rien de nouveau sous le soleil. C’est ce même mécanisme qui conduit aux bulles spéculatives en Bourse. C’est ce même mécanisme qui fait que certains voyaient Nadal faire le grand chelem en 2009 et Djokovic en 2008.

    Par ailleurs Federer est porté aux nues parce qu’il gagne actuellement et qu’un mec qui gagne est difficilement critiquable. Mais dès qu’il recommencera à perdre un peu trop souvent il sera vilipendé aussi sec, comme en 2008.

    Toute personne se souvenant un peu de ce qui a été écrit sur Federer en 2008 puis début 2009 sait qu’on est très loin du veau d’or et qu’il faut plus regarder du côté du phénomène de mode passager.

    • Yaya 13 avril 2010 at 15:21

      la valeur de l’action Federer ne saurait s’affranchir très longtemps du compte de résultats.

    • karim 13 avril 2010 at 16:34

      « Par ailleurs Federer est porté aux nues parce qu’il gagne actuellement et qu’un mec qui gagne est difficilement critiquable »

      Gagner est loin d’être suffisant Yaya. Dans cette équation à trois inconnues que j’ai appelées l’art, la manière et l’image, la manière l’emporte carrément sur l’art. C’est avec la manière que Senna est considéré par tous comme plus grand que Prost, qui pourtant sur l’art le domine (un titre de plus, une dizaine de victoires).

      L’image de Fed est ce qu’il a réussi et entrepris mieux que les autres. C’est un travail de construction énorme qu’on ne soupçonne pas. L’action de Federer comme tu dis va certes souffrir de résultats qui déclinent, mais elle perdra quoi? 0.005 points! Regarde Laver, qui se souvient qu’il a joué pendant dix ans encore après son second GC? Il n’y a que Sampras qui est sorti vainqueur. Même Borg a été pathétique dans ses retours, mais tout le monde s’en fout. Ce statut construit est extrêmement durable et s’affranchit les aléas des résultats une fois acquis. Sur les forums on bavera un peu moins sur lui, mais dans les faits, son miracle accompli ne sera pas amoindri.

      Dans vingt ans, quand Fed remettra des trophées sur les ex terres de ses exploits aux nouveaux super héros, tu comprendras mieux à quel point il a maîtrisé et verrouillé toutes les ficelles de la sacralisation.

      • Cochran 13 avril 2010 at 16:38

        Euh, dans 20 ans, Fed n’aura que dix ans de plus que lorsque Connors a arrêté. Donc il jouera encore certainement et mettra encore des branlées aux petits jeunes, surtout à Wimbly où il aura au moins empilé 15 titres :)

        • karim 13 avril 2010 at 16:42

          T’as raison j’avais oublié que c’était également un monstre de longévité.

  16. Le concombre masqué 13 avril 2010 at 15:57

    Très belle production, Yo’ , après la chèvre, le veau…
    Mirka étant dès le départ la vache, par homotétie, on peut désormais l’affubler du doux surnom de l’éléphante non?

    Je rejoins totalement ce qu’a posté Jérôme, à savoir, que le veau, selon moi, s’est construit avec les records, et la dorure à la feuille d’or est arrivée de par sa façon de jouer, pas à cause de sa pseudo-personnalité ou de ses broderies sur son sac de sport…

    Je souscris (comment ne peut on pas le faire?) à la thèse selon laquelle il a réussi là ou d’autres ont échoué, mais pour moi, c’est par ce qu’il montre sur le terrain qu’il s’est transformé en « L’élu » et pas pour ses activités en dehors…

    Dans mes fantasmees qui engendrèrent le début de la guerillera, je me demande s’il va finir en faisant service-volée, pas s’il va recevoir le prix nobel de la paix ou démontrer le théorème de Fermat.

    La dorure, les rares qui en ont bénéficié par le passé, c’est bien ceux qui ont réussi l’équation palmarès + panache (ou classe, ou quelquechose en plus que les autres n’ont pas) : Senna, Ali, Pelé, Jordan…

    J’ai toujours été fan du sportif qui a une technique que nulle autre n’approche, dont la personnalisation saute aux yeux au premier coup d’oeil : Michael Johnson, Jan Ove Waldner pour ceux qui connaissent le tennis de table…et c’est en celà que Fed me fait vibrer, car pour être franc, sa vie non-tennistique, je ne la connais même pas…

    • Florent 13 avril 2010 at 16:05

      De toute façon, le théorème de Fermat a déjà été démontré par Andrew Wiles, grâce à sa démonstration de la conjecture de Taniyama-Shimura….

      C’est toujours ca que Roger n’aura pas….

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Dernier_th%C3%A9or%C3%A8me_de_Fermat

      • Ulysse 13 avril 2010 at 22:31

        Très juste. D’ailleurs Andrew Wiles a été formé et travaille à Cambridge, localité qui possède le plus grand nombre de courts en gazon en UK. Surement un signe non ?

      • Franck-V 13 avril 2010 at 22:51

        Je lui trouve un air d’Andy Murray à 60 ans.. à cet.. Andrew
        http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Andrew_wiles1-3.jpg

  17. Antoine 13 avril 2010 at 16:29

    Etonnant !..

    De la part du chef de la guérilla, je m’attendais à quelque chose de plus saignant, et de moins mesuré en tout cas car, au delà de ce qu’il dit sur l’auteur lui même, et son détachement récent du sujet de l’article, car, concernant ce qui est écrit à propos du personnage principal, je n’y ait guère trouvé de critiques, tout au plus quelques piques, qui ne visent d’ailleurs pas le joueur mais le phénomène Federer, dont les fondements sont abondamment décrits, avec pertinence, je pense, même si j’eusse préféré qu’il fût comparé à d’autres joueurs, plutôt qu’à d’autres sportifs..

    S’agissant de la participation de Federer lui même à la construction du personnage, du mythe ou du monstre, comme on voudra, je serais pour ma part plus critique tant il me semble qu’une très large part de cette édification lui revient, de façon bien consciente et parfaitement délibérée. Le monstre, ce n’est pas Nike ou Rolex qui l’ont crée, en tout cas pas seuls. Il fallait non seulement que le Suisse y prête son concours mais qu’il le fasse activement, sincèrement et que le projet lui convienne. Il a consenti, sinon suscité un projet de communication visant à faire de lui même une icône..

    Il participe activement, c’est ce qu’il dit, à la définition de ses tenues, différente à chaque GC; il accepte sinon suscite le fait de graver en lettres d’or au revers de son blouson « 15″ pour le jour de la finale de Wimbledon ou il atteint ce record de victoires (ce qui montre bien à quel point il n’a jamais fait de doute dans son esprit qu’il allait la gagner sinon il aurait quand même eu peur du ridicule); c’est lui qui en début de tournoi à Wimbledon qui annonce de quoi est composé sa nouvelle tenue de pouf qu’il aime parait il beaucoup; c’est lui qui fait des publicité pour Netjets, Swiss bank ou autres; c’est lui bien sûr qui a compris qu’en devenant une icône planétaire, il pouvait décupler ses revenus et peut être égaler, voire dépasser son « ami » Tiger Woods…

    C’est Federer, et personne d’autre qui ne dit jamais un mot de travers, sauf pour mettre un peu de pression sur ses adversaires la veille d’une finale de GC, et qui dit aussitôt après qu’on l’a mal compris, comme s’il n’était pas passé Maïtre, là aussi, dans l’art de calibrer ses déclarations aseptisées au millimètre, en trois ou quatre langues, toujours « sympa » et « cool » et qui depuis dix ans qu’il est professionnel n’a jamais rien eu à dire, sur quelque sujet que ce soit, qui puisse être un tant soit peu controversé..Le gendre idéal, le père idéal désormais…jamais critiqué par aucun autre joueur, voté régulièrement comme étant le plus sympathique par ses pairs..

    Je pense que la réalité est assez éloignée de cette image, pour ne pas dire très éloignée. Je doute qu’il éprouve beaucoup de respect pour ses pairs, ni qu’il les considère très sérieusement, Nadal excepté. Il a une trop haute opinion de lui même pour cela. Il se sait supérieur, en est heureux et n’est jamais aussi content que lorsqu’il a une occasion de le prouver. Nadal déteste perdre, lui adore gagner, tout si possible..Ses adversaires sont tous de « fantastiques joueurs » une fois qu’ils ont perdu..

    C’est un fantastique ambassadeur du tennis, mais il est à peu près aussi franc qu’un ambassadeur..Le seul moment ou l’on peut perçevoir la vérité de ce qu’il pense, c’est juste avant ou juste après une défaite: il dit alors l’inverse de ce qu’il pense..

    La veille de sa déroute en finale de Roland Garros en 2008, il déclare qu’il « pense qu’il a le niveau tennistique pour gagner » le lendemain. Or, il a vu joueur Nadal une demie heure avant et il sait très bien à quoi s’en tenir. Il arrive l’âme en peine sur le court, la mine des mauvais jour et cesse d’ailleurs de se battre au bout d’un set et demi. Un mois plus tard, à la veille de la finale de Wimbledon, il déclare pour justifier sa prétendue confiance qu’il a 65 victoires consécutives à son compteur sur herbe, comme si c’était une raison pour qu’il gagne le 66ème match..qu’il perd faute de confiance en étant mené d’entrée deux sets à zéro avant de se faire remonter par Mirka lors de l’interruption due à la pluie..

    • karim 13 avril 2010 at 16:40

      Etonnant!!

      Une guérilla qui ne fusille pas, et un prêtre dévôt qui déconstruit son veau d’or? on nage en plein délire là!!

      Com très pertinent ceci dit.

    • Damien 13 avril 2010 at 17:07

      Je crois Antoine que ton post est le parfait complément à la thèse de cet article. C’est effectivement Fed lui-même qui a orchestré son personnage de Goat apprécié de tous.
      Bon, on ne va pas lui reprocher d’être apprécié de tous, mais j’ai effectivement parfois trouvé qu’il avait réussi à « anesthésier » ses adversaires, qui ne lui trouvent que des qualités.
      Quand il écarte d’un revers de la main (dans ses interviews) Murray ou Djoko parcequ’ils ont osé penser le battre, tout le monde boit ses paroles et aquiesce, y compris ces 2 zozos qui ont tôt fait de courber l’échine. Pourtant, personellement, j’ai trouvé que ses critiques envers ces joueurs étaient loin d’être très sympas, voire dédaigneuses.

  18. karim 13 avril 2010 at 17:47

    Bravo Monsieur Tsonga. Propre, 7/6 7/5 et contre Almagro. Joli succès. Typiquement le genre de victoire sur une surface a priori hostile et contre un spécialiste qui vous donne un moral d’enfer, ça peut être lui la belle histoire de ce M1000 au rabais non? Qui sait…

    • DIANA 13 avril 2010 at 17:58

      Désolée Karim, mais Almagro n’est pas un spécialiste de la surface à mon sens. On verra contre Ferrero.

      Très bel article que tu nous signes, mais j’aurai quelques observations à y apporter quand j’aurai un peu de temps.

      • karim 13 avril 2010 at 18:04

        Almagro? j’aurais juré qu’il était espagnol!!!

        je sors…

  19. benja 13 avril 2010 at 17:50

    Oui mais 1/11 balles de break pour Almagro, Jo-Wil a eu beaucoup de réussite me semble t-il….

    Il n’ira pas très loin dans ce M1000.

    Pourquoi au rabais?

    Tous les anciens vainqueurs sont là! :-)

    • karim 13 avril 2010 at 18:06

      Au rabais parce que tronqué par l’absence volontaire ou pas de quelques ténors. Mais la fête sera belle avec ceux qui ont fait le déplacement.

      Hier je regardais Gasquet sur S+ et on n’entendait absolument pas la balle, comme si les micros d’ambiance étaient débranchés. Quelqu’un a une explication?

      • Jean 13 avril 2010 at 18:10

        Oui, elles font la grève du bruit et refuserons bientôt tout simplement de rebondir quand Richard sera sur le court. Elles sont moins connes que nous.

      • Djita 13 avril 2010 at 18:23

        T’en fais pas Jean, les fans de RG vont bientôt arrêter d’assister à ces matches. C’est une question de temps. ;)

  20. Djita 13 avril 2010 at 18:06

    Quel plume! On te le dit assez souvent mais on ne s’en lasse pas.
    Ceci dit, je ne partage le même avis que toi sur plusieurs points.
    Je ne crois pas que les fans de Federer (dont je fais parti) vivent par procuration du « bonheur » qu’il peut donner. Il est difficile de ne pas s’extasier devant son tennis presque parfait, par sa longévité, par sa constance et surtout par sa moisson de titres.
    Cela dit, je crois que la majorité fait une distinction entre vie professionnelle et personnelle. Après c’est sur que ce n’est pas pour déplaire lorsqu’on voit que Federer est un homme posé avec sa femme et ses enfants.

    Mais cette partie-là n’est la plus intéressante de Federer. Federer n’est pas parfait, il a plusieurs défauts à commencer pas son « auto-suffisance » mais je me demande comment ne pas être auto-suffisant lorsque tous les médias vous glorifie, que vos partenaires sont en extase devant vous et que le public se languit de vous à chaque break. Résultat on ne peut pas réellement lui en vouloir. Il reçoit chaque année le prix du fair-play, à mon sens Nadal le mériterait beaucoup plus mais c’est une autre histoire.

    Est-ce qu’on peut nous rapprocher d’admirer un homme qui excelle dans son sport? Je n’y crois pas, il n y a pas de déification de la part des fans de Federer comme j’ai pu le lire plus haut. C’est sur si on prend qu’une partie on peut parler de ça, mais encore une fois je pense que la majorité admire Federer sans pour autant le glorifier.

    Le jour où tu as tiré la sonnette d’alarme je m’en souviens, offusqué tu étais par nos pronostics sur le futur de Federer qu’on jugeait optimiste. Ce n’est pas de la folie admirative qui nous a pris. C’est juste de la rationalité, il parait maitriser tous les éléments qui l’entourent et nous donne l’impression de pouvoir continuer à un bon niveau pendant de nombreuses années.

    On est dans le droit de penser ça quand on voit les performances de Ljubicic, Haas ou d’autres qui arrivent à combattre avec les plus jeunes. A près oui, Federer perdra et sans doute sous peu et très souvent. Mais les FFF sont prêts à le supporter et ne chercheront pas d’excuses.

    Personnellement, si demandais j’entendais que Federer trompa sa femme ou autre. Je ne m’en offusquerai pas et mon admiration restera identique sauf s’il s’agit bien entendue du fameux dopage qui équivaudrait à de la tricherie et effacera alors toute saveur sur les titres acquis.
    Et d’ailleurs quand tu dis  » il suffirait d’un rien pour que la ferveur se change en vindicte, le culte en lapidation » je ne suis pas d’accord la preuve a été montrée la semaine passée avec Woods. Ce dernier craignait la réaction du public, il a été agréablement surpris dans la mesure où il n’a reçu que des applaudissements et des encouragements. On peut légitimement penser que s’il arrivait pareille histoire à Federer, le public ne le renierait pas.

    Pour conclure, nous ne sommes pas addict de Federer et nous parvenons à maintenir la distance entre la frontière de l’idolâtrie et l’admiration.

  21. Valentin 13 avril 2010 at 18:13

    Boouhoouuuh! Méchant Federer qui dit du « mal » de ses pairs, méchant suisse qui se dit le meilleur, qui rit de sa supériorité, qui regarde de haut n’importe qui sur la planète Tennis. Méchant horloger dont la vie est millimétrée, dont la préparation est impeccable. Méchant compétiteur qui, la poignée de mains échangée, se mue en tueur froid et sanguinaire. Méchant cannibale qui ne laisse que des miettes à ses adversaires. Méchant champion qui n’accorde ouvertement son « immense respect » qu’à un autre immense champion. Méchant businessman qui ose ramasser des millions, qui ose être ami (pourquoi des guillemets) avec d’autres businessmen qui ramassent des millions.
    Méchant, méchant…

    Très bel article, comme beaucoup l’ont dit la forme est parfaite (vraiment), pour ce qui est de certaines idées, je préfère toujours garder mes distances avec la guérilla…

    • karim 13 avril 2010 at 18:30

      La distance qu’il y a entre la guérilla et toi est celle que la guérilla veut bien laisser entre toi et elle. On ne va pas à la guérilla, elle vient à vous. Nous avons une liste de priorités et tu viens de monter de quelques crans pendant que ton espérance de vie faisait le chemin inverse.

      A très très bientôt Valentin… (là tu poses un rire gutural effrayant vraiment glauque et tu ajoutes un grincement terrible de porte de donjon rouillée).

  22. Alex 13 avril 2010 at 18:20

    FFF c’est eux qui chantaient :

    « Roger…me monte à la tête,me monte à la tête… »

    http://tourl.fr/dxz

  23. Alex 13 avril 2010 at 18:44

    Richie est dos au mur ! Euh…dos aux bâches.

    • karim 13 avril 2010 at 18:48

      C’est un virtuose ne t’en fais pas, un vrai Jean Sebastien Bâches du tennis.

  24. Lionel 13 avril 2010 at 18:48

    Federer n’est pas là, donc on parle de Gasquet, il joue au même niveau qu’hier, mais contre un niveau Top 10. Hallucinant la différence de densité physique entre les 2. Berdych qui n’est pas un Nadal, et qui n’a rien d’un génie tennistique contre Richard.
    Visuellement c’est colossal.

    Richard reste eternellement 3 mètres derrière sa ligne avec son coup droit de cadet. 6/2 2/0 en 40″. Richard m’étonne autant que Roger à vrai dire. Comment peut-on se satisfaire de son niveau de cadet, quand il avait 15 ans donc, alors qu’on a un potentiel énorme. Point ?

    • karim 13 avril 2010 at 18:54

      L’ennui c’est qu’à 15 ans ce qu’on percevait pour de l’énergie potentielle était déjà de l’énergie cinétique, Gasquet était au taquet mais personne ne s’en doutait… il avait 15 ans!! En fait la perf de ce petit est d’avoir réalisé son plein potentiel dès ses 15 ans, pas à 23 ou quoi!!! Il est fort.

      La TB est pourtant loin d’être la surface de prédilection de Thomas le joyeux non?

      • Jeanne 13 avril 2010 at 21:08

        Triste à dire mais pour Gasquet c’est plus de l’involution que de l’évolution

  25. Jean 13 avril 2010 at 19:01

    Arggggh…, la vache, ça fait mal aux yeux, la photo !

    Très bel article, si riche que l’on pourrait en commenter longuement chaque paragraphe. Pourtant, la photographie aurait presque pu suffire tant elle est explicite, il y a tout dedans, le culte de l’image et l’auto fascination de l’humain envers sa forme, la séduction permanente du jeu social, et bien sûr le symbole de la réussite individuelle, parce que c’est difficile d’avoir une 911 en permanence sur soit, la Rolex, je maîtrise mon temps et de ma destiné.

    Beaucoup de choses ont déjà été dites, notamment par Lionel qui insiste avec raison sur le pouvoir de l’esthétisme sur nos pauvres connections neuronales. On peut faire autant de reproches que l’on veut à RF, mais on ne peut pas nier cette singularité par rapport au reste du circuit, cette plus-value qu’il est le seul à apporter et qui met un bon coup dans la gueule du Bollettierisme, terme général pour décrire la façon de jouer de tous les autres.

    Je regrette bien de ne pas avoir lu Nietzsche et consort sur le sujet de l’homme Dieu mais le titre est déjà très bien choisi, je me permets une parenthèse bovine :

    La viande de veau n’est blanche que par création d’une carence complète en fer chez l’animal après son sevrage, cette couleur supposée évoquer la tendresse et la jeunesse n’est donc obtenue que par une mise en souffrance de l’animal et les producteurs qui ont essayé de pratiquer autrement et de ne pas provoquer cette carence ne peuvent pas vendre leur viande.

    C’est une parenthèse, mais dans un morceau de cet animal est donc inscrit tout le besoin de symbolisme qui régit la psychologie humaine et son peu d’attention pour ce qui l’écarte de ses objectifs (on peut suivre les mouvements civilisationnels qui ont fait du blanc un symbole de pureté, avec tout ce que cela comporte comme résonances).

    Bref, le rapprochement avec le mythe hébreu censé symboliser le besoin d’adoration des humains et leurs goûts pour la chose matérielle est spécialement bien trouvé, le sport en tant que compétition est de toute façon une auto célébration, une déification de l’ego collectif (on aurait l’air malin à donner la médaille du 100m à un guépard). Cet article nous appelle donc à réfléchir sur le rôle du sport-spectacle aujourd’hui, dont Federer est paradoxalement à la fois un symbole (en ce sens que son comportement cadre parfaitement) et un contre exemple (en ce sens qu’il apporte justement une part d’esthétisme non monnayable). Et également sur cette recherche d’une forme de perfection.

    Federer, donc. Alors que je m’étais éloigné d’un sport où seul un quasi autiste adepte de la philosophie du risque et presque complètement étranger à ce que le système médiatique proposait me reliait encore à ce sport qui après s’être formidablement démocratisé avec les Borg, Mac, Connors, puis Noah, Becker ou Cash semblait s’être recroquevillé sur lui-même, c’est complètement effrayé que j’ai découvert ce joueur suisse si paradoxal, mêlant à un don presque outrageant une attitude des plus conformistes.

    Un type avec une tête d’étudiant en marketing, moins punk que ma grand-mère (faut dire que les Suisses croient que Stéphane Eicher est un rocker). En gros, une bonne tête de con. Bien sûr Federer a changé et mûri, le succès lui a apporté le charisme des gens chez qui le succès a validé la démarche, mais il reste ça, cette sorte d’image parfaite du joueur de tennis redevenu microcosme et dont tout le monde se branle, un type qui à la différence des Borg ou Mac ne peut avoir aucun impact sur la société civile tant il n’apporte pas de messages et semble au contraire animé d’une préciosité bien éloignée des réalités de la plupart.

    Il est l’image d’un monde ayant tellement évolué qu’un adulte se permet aujourd’hui de tomber en sanglot après une défaite (chose que j’ai toutes les peines du monde à imaginer avec Borg ou Connors et pour laquelle j’aurais, enfant, pris un taquet) ou à se répandre sur le sol après une victoire. Je crois bien que l’on appelle cela la féminisation de la société mais je ne me souviens pas d’avoir vu Evert ou Mandlikova se mettre dans un tel état, donc je ne sais pas. On va dire que la barrière entre la sensibilité et la sensiblerie a explosé.

    Un sentiment étrange, d’autant qu’entre la fin du règne du Grec et le climax de celui du Suisse, le tennis avait changé plus que dans les trente années précédentes et que lui aussi pratiquait ce jeu ultra sécuritaire désormais seul autorisé à s’exprimer, sans amener de vision tactique individuelle caractéristique de ceux qui emportaient mon admiration. Pas un instinct de tueur à la Sampras ou à la Mac, pas de fascination en dehors de cette capacité hallucinante de détente musculaire.

    Je suis tombé vers 2005 sur un portrait du bonhomme sur Eurosport qui, accompagné de sa femme, semblait faire tout son possible pour entrer dans le costume du politiquement correct, parlant de sa rencontre avec le Pape et de sa vie à Dubaï. N’importe quoi, une sorte d’auto publicité permanente qui me paraissait obscène et artificielle, le genre de type duquel, tel Bruel à 7/7, ne pouvait sortir que de tièdes banalités du genre « la guerre c’est pas beau », « être gentil, c’est bien », tellement obsédé par son image et en démarche de séduction permanente qu’il en perdait tout intérêt personnel. Lisse est un bien faible mot, j’avais presque été rassuré de voir en lui naître l’arrogance du champion, qu’est ce que l’on se ferait chier s’il était aussi fréquentable qu’il le prétend.

    Mais un Mister Perfect bien aidé par cet effroyable esthétisme dépourvu de toute direction tactique, par cette facilité gestuelle le plaçant d’emblée au-dessus d’une mêlée de plus en plus homogène et conformiste. C’est donc avant tout son incroyable succès qui bien plus que son jeu ou sa personnalité m’a poussé à m’intéresser au bonhomme et à essayer de comprendre la façon toujours passionnante dont s’articulent les différentes composantes et dont l’esprit a su composer avec le « réel » ou tout au moins le réel collectif.

    Alors qu’un Borg avait réinventé le jeu et fait face à une incroyable pression populaire, qu’un McEnroe avait atteint son Graal en battant Borg et s’était décomposé de déception suite au retrait de son rival, qu’un Becker manifestait dans ses incroyables plongeons la fougue de sa jeunesse ou qu’un Sampras s’était battu avec sa génétique autant qu’avec ses adversaires pour venir arracher chaque victoire, point d’héroïsme chez celui-là, point même de goût de la lutte, son succès est numérique, il est devenu le Goat en gérant, en se coulant dans la réalité plutôt qu’en usant d’une quelconque défiance. A vrai dire, je crois que l’homme n’est en rien responsable de l’esthétisme qu’il trimballe, tout comme Gasquet n’est pas responsable d’un revers qui lui a malgré tout fait faire une jolie carrière, ou au moins éviter l’usine, et je préfèrerais toujours mille fois la folie de Mac au rationnalisme helvètes.

    Qu’un champion ait un ego fort, c’est parfaitement concevable, mais quant le même champion en arrive à juger que « tout le monde aimerait être dans ses basket », il crève la stratosphère. Tout le monde aimerait être riche et bien portant, voila une réflexion qui place Eve Angeli au rang de philosophe.

    Tout cela pourrait paraître bien négatif si le monde tennistique autour de RF ne s’était si uniformisé, si l’impression visuelle de dernier des Mohicans en totale rupture avec la réalité de son approche tactique et de sa personnalité ne l’avait fait paraître si singulier au milieu de cette marée informe ayant déferlé après le Grec, si elle n’avait de facto séduit sans aucun effort les amoureux du jeu, on revient là à l’esthétisme de Lolo.

    Donc voilà, si ce n’est pas lui (qui soulève les trophées), qui ? Un autre, probablement même plus sympathique mais frappant comme un âne des revers à deux mains et coups droits en appui ouvert sans jamais chercher à venir au filet.

    J’arrête là, il y aurait encore beaucoup à dire également dans le positif, merci Karim pour cet article cohérent malgré la difficulté de la tâche, tu comprendras que, mis au courant des subtilités du langage ivoirien, je ne te félicite pas de peur de faire gonfler ton coco, mais j’attends avec une grande impatience une éventuelle suite.

    • karim 13 avril 2010 at 19:10

      J’ai pas encore lu ton com mais… tu es fou ou quoi?

      Tu t’es dit quoi, question longueur de com je vais leur faire Jean = Martin * Jerome?

      Bon ceci dit, je vais lire maintenant…

    • karim 13 avril 2010 at 19:41

       » Sampras s’était battu avec sa génétique autant qu’avec ses adversaires pour venir arracher chaque victoire, point d’héroïsme chez celui-là, point même de goût de la lutte, son succès est numérique, il est devenu le GOAT en gérant, en se coulant dans la réalité plutôt qu’en usant d’une quelconque défiance »

      Tu as dit des choses très pertinentes et les commenter toutes serait encore plus long que ton com (si si). Je me limite pour l’instant à cette phrase-ci qui est d’une profondeur insondable (si si). On a souvent lu que Fed n’avait pas eu affaire à une concurrence rude, ce qui est un résumé simpliste et rapide d’une réalité beaucoup plus complexe que tu viens de brosser.

      Borg avait Connors ou McEnroe, Laver des grands compatriotes, Sampras avait Agassi et tant d’autres, dont sa thalassémie n’était pas des moindres. A vaincre sans péril on triomphe sans gloire, l’enchaînement de records comme des perles sur un collier n’a d’impressionnant que le collier finalement, on oublie le travail du joaillier.

      Finalement en plus d’avoir perdu beaucoup des plus grands matches dans lesquels il a été impliqué (on ne va pas les citer à nouveau) Fed souffert d’avoir battu des adversaires prétendus pas assez forts et surtout d’avoir échoué contre le seul qu’on aurait vraiment aimé le voir triompher. D’abord sur les terres de Nadal, puis sur ses propres terres.

      Sampras a connu la période la plus difficile peut-être de l’histoire peut-être pour accomplir le grand écart, faire ce fameux grand chelem ou du moins remporter tous les titres majeurs. Nulle part on aura mesuré une telle spécialisation entre pros de la terre lente et collante (Bruguera, Kuerten, Corretja, Moya, Costa, Muster etc) pros du gazon inouï de vitesse (Becker, Stich, Krajicek, Ivanisevic, Henman) et pros du dur relativement polyvalents (Courier, Chang, Agassi, Kafel, Rafter etc). L’identité des gars à battre variait considérablement d’un GC à l’autre, il fallait savoir nager, voler, ramper et courir.

      Aujourd’hui? L’adversité est la même surface après surface, tournoi après tournoi, et la manière de l’affronter reste la même, du fond du court. Toutes ces données relativisent la moisson des titres, où derrière les chiffres se cachent une même réalité. Quand je lis que Sampras n’a jamais rien fait à RG et du coup qu’il n’est pas GOATable ou n’est pas si bon que ça, je manque de m’étrangler. Ou de les étrangler.

      Comme tu dis point d’héroïsme dans l’accumulation de Roger. C’est clinique, c’est propre, c’est bien emballé.

      On en reparlera.

    • Cochran 13 avril 2010 at 19:49

      Diantre, que dire après un tel commentaire digne d’un article ? Si ce n’est que je ne suis pas du tout, mais pas du tout d’accord avec toi :)

      Ca sent un peu le « c’était mieux avant » et il ne manque que Cabrel et sa guitare pour le coup… « Goat en gérant » ? Faut l’oser quand même, si le tennis n’était que gestion et préparation, il y a longtemps que les gars d’HEC aurait changé de voie ! « Point d’héroïsme » Mwi, mais on joue au tennis, on sauve pas des vies non plus. « Point de gout de la lutte » Mais arriver au top et s’y maintenir, c’est une lutte, âpre et longue. Et tu as du voir qu’il a du lutter avant tout contre son caractère et son impétuosité pour y arriver, si ce n’est pas de la lutte…
      En gros, RF n’est responsable de rien dans son jeu. Un peu court.

      Par ailleurs, il est un peu difficile, voire anachronique, de comparer les influences sur la société civile des sportifs actuels. Tu cites Borg et Mac comme étant beaucoup plus influents. J’imagine sans peine que tu as connu cette période et lorsque je te lis j’entends presque mon père digresser sur l’esthète McEnroe, la nostalgie dans les yeux. Mais ce qu’on omet de dire c’est qu’ils sont nés plus ou moins en même temps que la société de consommation et le sport spectacle. Qu’avec d’autres, dans d’autres sports (Merckx, Ali, Platini), ils ont défloré la petite lucarne et pénétrés tous les foyers en multicolor comme jamais personne avant. De ce choc culturel, ils en sont indéniablement les bénéficiaires et ont su en tirer parti avec intelligence et (plus ou moins de) réussite. En aucun cas ils en sont les hérauts. Qui sait si Bill Tilden ou Jean Borottra n’auraient pas également influencé la société civile si la machine médiatique ne s’était déployée à leur époque comme dans les années 70 ?
      Alors maintenant, demander à un sportif en particulier d’incarner un certain idéal à transmettre à la société toute entière me parait un peu croquignolesque. D’autant plus qu’incarner cet idéal s’avère mission impossible puisque pour plaire au plus grand nombre, il faut être consensuel, donc politiquement correct à l’excès.

    • Jean 13 avril 2010 at 22:14

      J’en avais marre d’écrire et j’aurais pu en mettre une bonne couche sur la technique de Federer, sur le pont bâti entre les époques évoqué par Chewbacca, sur le fait qu’à lui seul, comme Hénin, il délégitime toute la conception moderne de la technique, … Sur le monde médiatique aussi.

      Le « c’était mieux avant », je n’en sais rien, comme la boxe semble avoir atteint son paroxysme d’intensité lors du parcours d’Ali, je ne pense pas que le tennis puisse aujourd’hui, pour tout un tas de raisons qui sont en grande partie imputable aux joueurs (ce n’est pas le système médiatique qui a fait de Borg et McEnroe des inventeurs réels), atteindre le pic des finales de Wim 80 et 81.
      Disons que l’on peut très bien aimer la musique, avoir une oreille attentive à se qui se fait actuellement mais trouver pourries et sans inspiration l’ensemble des musiques électroniques (l’effort de certains amateurs de techno pour se sortir des conceptions de notre monde judéo-chrétien et retrouver une conception liée à la transe telle que dans le qawali par exemple est intéressant, mais il est surtout lié aux drogues).

      Je ne suis pas certain qu’au point où l’on en est en occident, il ne serait pas utile de réfléchir à ce qu’est réellement le progrès, à ce qu’il nous apporte et ce qu’il nous retire. C’est un autre débat, mais effectivement, j’ai tendance à avoir plus d’admiration pour un passing tiré en bout de course avec un cadre en bois par un type qui fait valoir ses qualités naturelles et son agilité que par une bête de cardio-training qui même avec tous les efforts du monde ne parviendrait pas à décentrer, comme j’admire plus un musicien capable de faire des prises directes propres qu’un autre qui nécessitera l’usage de boucles ou de samples.

      Toutes les formes d’art ou même les courants de pensée quant ils arrivent à leur paroxysme se figent et créent des réactions alternatives, soient pour créer quelque chose de nouveau, soit pour effectivement réclamer un retour à des principes originels oubliés, les exemples sont innombrables et c’est également comme cela que cela évolue (l’évolution n’est pas un unique mouvement convergeant). Il est un fait que les sports sont aujourd’hui arrivés à un certain stade de maturité dans la préparation, l’approche tactique et psychologique pas étrangère à l’impression d’uniformité, cela me semble peu nostalgique de considérer cela.

      Pour le reste, cela a déjà été discuté récemment mais Federer n’invente rien, ni techniquement ni tactiquement. Sur son aspect gestionnaire, bien sûr c’est un raccourci mais pour moi qui n’ai jamais rien compris à RF, il a donné sa meilleure clé l’an dernier, en affirmant entrer sur le court sans aucun plan tactique. Il s’adapte bien avant d’imposer quelque chose, la part de rêve est uniquement dans l’esthétisme.

      Et il me semble relativement évident, à l’attitude des arbitres par exemple qui condamnent expressément tout écart de comportement, un conformisme qui va jusqu’à provoquer des quasi jugement de types qui cassent des raquettes, mais font preuve d’une connivence pour tout le reste tout à fait en désaccord avec leur fonction (l’image des joueurs est mise en avant et préservée, déjà parce qu’on ne vend pas des t-shirts Jacques Dorfmann), que le tennis s’est recroquevillé sur son image respectable et rentable.

      Il y a un paradoxe énorme dans le fait que la démocratisation du sport, c’est-à-dire la sortie de l’élitisme, correspond à une évolution vers moins de technique. Qu’est ce que l’on préfère voir, des Australiens guindés ou des Monfils sans culture même sportive ? Les McEnroe, Noah, Cash ou Rafter étaient parvenus à cette synthèse bénie de la tradition technique et de la modernité du comportement, on ne voit plus ni l’un ni l’autre et la personne la plus charismatique du tennis moderne est à mes yeux sans conteste Serena Williams, et pas uniquement pour des raisons liées à son arrière-train (mais ça compte, le charisme sexuel fait partie de son attitude globale). J’ai suivi le parcours d’Hénin, qui n’a pas vécu au 17ème, tout l’AO mais tout le monde s’en tapait.

      Je me tamponne complètement de savoir si c’était mieux avant, puisque c’était avant, tout comme je me tamponne de Cabrel, il n’y a aucune charge psychologique dans ce que j’écris, mais il me semble qu’il doit être possible de ne pas avoir une vision passive de son époque. Je ne pense pas avoir réclamé qu’un sportif incarne un idéal global, bien au contraire, pour le reste, une lutte avec lui-même, oui, cela aurait été long à développer. Il ne faut pas me faire croire non plus que le gars est hyper torturé et qu’il revient de l’enfer, mais le règlement de ses conflits personnels est toujours une question intéressante.

      • Cochran 13 avril 2010 at 23:40

        Remarques éclairantes, merci de ta réponse.

        Ceci dit, tu parles des finales de Wimb 80 et 81 comme des grands moments d’intensité. Certes, il faudrait être fou pour le nier, mais cette intensité est précisément relative et touche au vécu. Dans 30 ans, on parlera sans doute encore de l’intensité des finales Rafa-Roger et beaucoup moins des Borg-McEnroe parce que, tout bêtement, il y aura moins de personnes qui pourront dire « j’y étais » ou « je l’ai vécu ».
        Chaque époque, chaque génération est tributaire des événements majeurs qu’elle vit et, en sport plus qu’ailleurs, une mode, un moment, chasse l’autre.

        Enfin, pour revenir à l’uniformisation policée du tennis, on en a déjà débattu mais elle est sans conteste à chercher du côté des sponsors et des chargés de com’. Les joueurs s’en accommodent, parce que ça remplit le frigo et valorise l’image, mais je ne crois pas une seule seconde qu’il y ait moins de trouducs dans le top 100 maintenant qu’il y a 30 ans.

  26. Henri 13 avril 2010 at 19:10

    Salut, Maître, l’article est bien mais un peu soft comme l’a dit Antoine. Merci tout de même d’incarner Moïse pour cette fois et de satisfaire ainsi la volonté de l’Eternel de voir disparaître le veau d’or!

    Je fais partie de la catégorie de Benja, n’ayant jamais été fan du Suisse sans pour autant ne lui reconnaître aucune qualité, et reconnaissant qu’il est le plus grand de l’histoire. Je reconnais aussi comme Jérôme qu’il a un beau jeu, plus proche de la beauté classique. J’observe donc de loin ce phénomène du fanatisme au sujet de Federer que je trouve un peu bizarre de nommer FFF à cause du président Escalettes mais passsons.

    Tu as vu juste au sujet du veau d’or, la Federolatrie est bien une projection narcissique plus ou moins grave selon les cas, et une mauvaise religion. En gros ici il n’y a pas vraiment de cas désespérés, mais Guy Forget par exemple est un cas difficile.

    Celui qui en est atteint projette ce qu’il perçoit comme la toute puissance de son moi (moi= Dieu, le narcissique ne reconnaît pas l’autre) sur un objet extérieur à savoir Federer (mais comme l’a dit Patricia, c’est pareil pour Nadal). Dès lors, toute défaite est perçue comme terriblement frustrante, et inadmissible, vu qu’elle contredit la toute puissance du moi, d’où la recherche systématique d’excuses parfois ridicules! Car le patient refuse de reconnaître la réalité tant il est absorbé par sa vision du monde, il tord donc la réalité pour que celle-ci soit compatible avec ses croyances… Bref c’est bien d’une religion qu’il s’agit, mais d’une mauvaise religion car religion d’un faux Dieu.

    Pour autant ceci ne contredit pas l’existence du vrai Dieu, et pour guérir, le narcissique doit faire preuve d’humilité et suivre les 12 étapes des alcooliques anonymes ou tout autre chemin intègre, parsemé d’embûches, mais qui les mènera au vrai Dieu…

    Autre remarque, « les religions sont en perte de vitesse dans l’Occident », que fais-tu de l’écologie?

    • Ulysse 14 avril 2010 at 00:26

      Ce n’est pas parce que l’écologie est parfois afffectée de dérives qu’il faut la traiter de religion.

  27. Henri 13 avril 2010 at 19:15

    J’ai bien aimé l’attitude de Richie aujourd’hui, il avait l’oeil du tigre, un vrai mort de faim, mdr…

  28. Chewbacca 13 avril 2010 at 19:35

    Salut à toi Camarade Yo Chi Green,

    Federer est le pont qui relie l’ancien Monde au nouveau,un sorte de synthèse James Bondienne, qui incarnerait l’élégance révolue d’un Sean Connery à l’ esthétique des formes ,représenté par Daniel Craig.

    Quand on regarde Federer jouer, on imagine ce qu’était le tennis à une époque ou il était réduit à sa plus simple expression : fluidité et simplicité, tout en y apportant la modernité et l’imagination .

    C’est cela qui fascine les séides de l’Unique que nous sommes et pas l’exagération qui consiste à mettre en relief les qualités extra-tennistique de Federer .

    L’admiration repose essentiellement sur le scintillement de son tennis inclassable ,mais aussi par la paupérisation des styles et l’uniformisation du jeu qui peuvent nous horripiler.

    Sampras par exemple ne souffrait pas d’une telle pénurie ,on ne l’appréciais pas pour ce qu’il était,mais plutôt pour son style de jeu qui ne correspondait pas aux spécificités du fan préférant un Agassi ou un Kuerten .

    L’opposition des styles et l’attitude ensuite ,prévalaient sur toutes autres considérations que sont la personnalité, le physique et enfin la nationalité mais il semble que tout cela ce soit inversé ,constat qui n’engage que moi mais recevable quand on entend et lis tous ceux qui tancent Federer en le caricaturant de  » pleureuse en Rolex trop lisse « sans aucun buzz scandaleux à se mettre sous la dent.

    J’ai moi même sombré dans cette pathologie subjective en contre-courant avec Zinzénule Zidane que je trouvais objectivement bon, mais sans plus et qui ne suscitait en moi que de l’indifférence. Posture délibérément provocatrice qui avait le don d’énerver à l’époque tous ces fous furieux qui avaient déifié le Franco-Kabilo-Auvergnat de Dieu Tout Puissant du Soccer.

    Détester Federer ou Zidane relève certainement d’une subjectivité obscure mais sans elle ,le débat serait dépassionné !et sans passion a quoi bon se foutre sur la gueule.

    Par contre si on venait me dire – même si cela est un non-sens-avec une figure exhalant une profonde sincérité préférer le jeu de Murray ou Djokovic à celui de Federer ,j’aurais pour lui beaucoup de compassion.

    C’est chaque fois un plaisir de te lire Karim ,merci.

    • karim 13 avril 2010 at 19:48

      Je te rejoins totalement sur Zidane. Je n’ai jamais compris le boucan qui était fait autour de ce gars, était-il vraimet aussi bon qu’on le disait? Je n’ai jamais suivi le foot d’assez près pour le juger sur la durée, mais j’avais surtout l’impression d’un gars d’une banalité folle. Quelques jours avant ses deux buts de la tête contre le Brésil début de la Zidanemania, je n’avais pratiquement jamais entendu parler de lui. J’ai toujours donc eu cette impression fausse d’un gars qui devait toute sa réputation à deux buts dans le match qui est devenu le moment le plus important de l’histoire de France après la libération et la révolution.

      • Valentin 13 avril 2010 at 19:58

        Loin d’être un archi-fan de Zidane, je peux quand même dire que ça se voit que tu ne suis pas beaucoup le foot le Yo’:). Zidane serait peut-être ce qui se rapproche le plus de Federer en footeux, économie de gestes, classe, sens tactique, instinct de tueur…
        Dans le top 5 des plus grands footeux de l’histoire, facile.

        Pour tous, quand vous citez les « GOAT » par discipline, pitié arrêtez de citer Armstrong, s’il y à un goat en cyclisme c’est Merckx, sans discussions possibles.

        • Henri 13 avril 2010 at 20:06

          Perso, je préférais Ronaldo à Zidane. Et pour le cyclisme: 1. Merckx, 2. Hinault, 3. Anquetil, 4. Coppi, pas d’Arsmtrong…

          • Chewbacca 13 avril 2010 at 20:20

            Zidane doit être comparé poste pour poste avec Pelé, Maradona et Johan Cruijff quand il évoluait comme milieu offensif.

          • Valentin 13 avril 2010 at 20:20

            J’aurais mis Coppi en 2, Anquetil en 3 et Hinault en 4 mais ça me va, bon Armstrong a quand mêmeune place dans le top 5.
            Le problème avec Ronaldo est qu’il a dû faire deux-trois très bonnes saisons en club, Zidane 5-6… et Zidane a gagné, puis perdu, le CM 06 à quasi lui tout seul… mais bon on s’en fout, Ronaldo a fait des choses extraordinaires aussi.

          • Henri 13 avril 2010 at 20:27

            Oui pour le cyclisme je suis trop chauvin, et pour Zidane c’est vrai qu’en 2006 il a été énorme.

            • Henri 13 avril 2010 at 20:33

              et pour James Bond, je préfère Sean Connery, Craig est une brute épaisse

              • Chewbacca 13 avril 2010 at 20:41

                Tu me cherches toi tu vas me trouver!
                Te l’dit moi!

            • Chewbacca 13 avril 2010 at 20:40

              Moi, il m’a fait une plus grosse impression en 2006 indéniablement.

              Faite gaffe quand vous causez Foot , Tonton Antoine Macoute abhorre le ballon rond.

    • Chewbacca 13 avril 2010 at 19:49

      J’oubliais la photo !Dieu qu’il est beau Dieu !tellement il claque ,tellement il est le boss !tellement il est riche, tellement je l’aime.

    • Chewbacca 13 avril 2010 at 20:14

      Sampras (…)on ne le dépréciait pas. pardon

  29. Marc 13 avril 2010 at 19:46

    Bien sûr, c’est très bien écrit, comme toujours avec Karim !
    Bien sûr, le Suisse s’est construit un personnage et il est possible que sa vraie personnalité soit diifférente de ce qu’il montre (cf Antoine).
    Bien sûr, on peut se douter que ce n’est pas le mec le plus profond du monde, et il aligne les banalités sur tous les sujets avec ardeur, comme le dit Jean.
    Bien sûr qu’on l’aime parce qu’on aime se faire plaisir à regarder ce qui est parfait d’un point de vue stylistique, comme le dit Jérôme.

    Maintenant, que lui reproche-t-on :
    -d’être bouffi d’orgueil ? Quel champion ne l’est pas ?
    -De ne pas avoir une conscience politique faisant de lui un commentateur avisé de la situation internationale ? Je préfère qu’un sportif qui a arrêté l’école à 15 ans et dont la culture doiut s’arrêter à l’orée du concept ait la modestie (mais oui !) de la fermer sur des sujets sur lesquels il ne connaît rien plutôt que de l’ouvrir pour proférer des absurdités comme le font bon nombre de sportifs ignares.
    -d’être faux cul et de faire un complexe de supériorité ? Qui ne deviendrait pas très sûr de lui avec un tel palmarès et une armée d’adversaires et de journalistes qui se prosternent devant le Veau d’Or ?
    -d’avoir une vie chiante et monotone ? Il est 100% focusé tennis, pour réussir, c’est nécessaire.
    -d’être fringué à Wimbledon comme une pétasse et de suer l’arrogance ? Oui, cela lui arrive d’être ridicule, et ça le rend humain.

    Tout cela pour rejoindre un peu ce que disait Jérôme : moi je suis un fervent supporter du joueur, et je trouve que l’homme, pour un sportif qui pourrait vivre sur une autre planète avec une telle carrière,

    • karim 13 avril 2010 at 19:50

      « Je préfère qu’un sportif qui a arrêté l’école à 15 ans et dont la culture doiut s’arrêter à l’orée du concept ait la modestie (mais oui !) de la fermer sur des sujets sur lesquels il ne connaît rien plutôt que de l’ouvrir pour proférer des absurdités comme le font bon nombre de sportifs ignares. »

      trop fort

    • Marc 13 avril 2010 at 19:59

      il a su rester abordable et ouvert.
      Bien sûr, on peut tout supposer, il est fort probable qu’il ne soit guère intéressant et que son personnage soit construit, mais par pitié, Jean notamment, arrêtez les comparaisons avec les autres joueurs qui seraient plus naturels ou plus charismatuques : entre un Borg mutique et qui ne pouvait pas faire un geste sans Bergelin (comme Vilas sans Tiriac), un Connors odieux et mauvais joueur, égoiste au point de ne jamais jouer la coupe Davis, un Mc Enroe hystérique et incapable de maîtriser ses nerfs, un Sampras qui ne respirait pas l’intelligence et qui ne s’exprimait sur rien, un Agassi en show permanent, un Edberg totalement lisse, qui trouve grâce à nos yeux, tristes contempteurs de champions ? Pourquoi attendons nous de ces gars qui sont doués pour leur sport, mais qui sont mo,omaniaques, autre chose que de savoir bien jouer au tennis ?

      A la lecture de plusieurs d’entre vous, j’ai l’impression qu’en fait, vous regrettez qu’en plus d’être le GOAT de son sport, Federer ne soit pas un mec exceptionnel, d’une culture immense, capable d’avoir une vraie conscience politique, bref,, vous lui reprochez de ne pas être le Héros des temps modernes ! Et non, ce n’est qu’un sportif de haut niveau, plutôt agréable, plutôt apprécié par ses pairs…et c’est déjà pas mal.

      • Jérôme 13 avril 2010 at 20:35

        Problème : je n’arrive plus à poster.

  30. Magten 13 avril 2010 at 19:49

    Bel article… rien à dire:

    J’avoue que j’aimerais que Federer nous révèle un jour qu’il est en fait homosexuel, ou qu’on découvre qu’il aime se palucher avant chaque match devant des pingouins sur la banquise, ou qu’à l’image de Tiger, il se tape en réalité tout ce qui bouge, et non seulement cette sainte de Mirka… ça le rendrait profondément humain!

    Après, tout dépend de l’importance qu’on accorde à « l’image ». Si on se contente d’apprécier le jeu de Federer, pourquoi s’en priver ?
    Ca reste magique, et peut importe qu’il soit déifié ou qu’on nous rabache les oreilles avec lui… il est juste le meilleur joueur de tennis au monde depuis 5 ou 6 ans!

    • karim 13 avril 2010 at 19:52

      Ma question te concernant était, va-t-il rester parmi nous après son article vu qu’on ne le voyait jamais avant?

      La réponse est oui on dirait, et c’est une bonne nouvelle.

  31. Franck-V 13 avril 2010 at 20:16

    Un nouvel opus du Masque et la Plume qu’affectionne Karim.

    K’y a le masque car son néo combat « antifederiens de tous les forums, unissez-vous » revendiquait pour sa plume un sujet à la hauteur.
    Tous les pourfendeurs du Suisse n’ont pas cette facilité, ni la mesure(la démesure?) du thème, se laissant déborder par leur abhorration primale.N’en reste que l’aigreur qui suinte de leurs propos.

    Et c’est là que le masque tombe car derrière ce pourfendeur affuté en thème se trouve un admirateur du Federer hors de ses records d’immortalité, pour qui tout semblait légitime et mérité vue l’éclaboussure que laissait son talent sur le court.

    Tel Ludwig Van B., Karim était un des premiers apôtres du jeune Bonaparte des courts,en autant d’Arcole aux 4 coins du monde, porteur des idéaux de liberté du tennis champagne, remisant les vieilles perruques(…. on en sait plus à présent…)du passé, mais voilà cet ambitieux qui se couronne lui-même.

    Il n’était donc qu’un tyran comme les autres, cet arriviste?

    Il ne reste plus qu’à cet amoureux tourmenté de Karim, déphasé par la tournure qu’a prise l’épopée de l’Elu désormais démystifié, tel qu’il voulait l’élever à sa mesure stylistique, qu’à le déconstruire comme sa propre symphonie; qu’à griffonner d’un trait nerveux sur son oeuvre initiale pour la rebaptiser plus « modestement » Eroïca, ici ce sera Duplicata en lieu et place du despote, prix à payer pour la gloire répétitive de l’Empire.

    Même l’éloge post mortem, post 2008,post apocalypse avec toutes ses funérailles annoncées n’a pas eu lieu, cela reste une oeuvre inachevée que le Jedi commençait à pourtant méditer; Karim étant le premier à constater, las et pragmatique, se tenant à l’abri de toute nouvelle déception, que c’était vraiment la fin, la raquette magique allait se taire définitivement , à présent dépassée par de plus puissantes lames.
    Il fallait l’accepter et remercier une dernière fois le mythe.
    Il y avait là, matière à envolée lyrique au crépuscule de l’idole.

    Caramba, encore râté! Voilà que ce présomptueux a le culot de renaître de ses cendres et de renvoyer à plus tard, l’ode au héros mort au combat, ce rentier en remettant encore une couche insupportable de sa facilité désormais routinière.

    Quid de l’épopée?
    Rien, juste un bilan comptable et une ligne en bonne place dans Forbes.

    Il ne pourra plus y avoir rien de tragique dans cette histoire, plus aucun drame ne pourra permettre de conclure l’épitaphe.

    Si au moins, Federer avait eu le bon goût de bien vouloir concéder comme ses illustres anciens, la page du martyr dans l’Histoire du tennis, la page blanche en quelque endroit, ici, en l’occurrence, une pierre tombale sous les marronniers parisiens.

    Non, cet article ne sera jamais publié, désormais déchiré et éparpillé dans les limbes, et voilà la prose karimesque qui sera désormais condamnée à se consacrer aux heurts et malheurs du circuit, le poignet de Del Potro, peut-être bientôt… les mollets de Gilles Simon?
    Ou plus en adéquation, l’itinéraire d’un enfant gâté ou d’un talent gâché, Richard G.
    Il y a la matière mais pas le marbre escompté. Tous tes tourments sont là. Se repaître de déception car Gasquet n’a pas eu les succès que son talent promettait et de la même façon, ad nauseam, pour constater que Federer a été trop loin, qu’on ne peut plus raisonnablement l’admirer.

    Ne le blâmez plus, vous croyez que c’est amusant pour lui d’être entré en guérilla?

    D’où ressort de ce pamphlet qui n’en est pas un, un procès très soft.. révolution des oeillets, loin d’une terreur rouge,.

    Je ne sais si il s’agit du Veau d’Or ou de la prostituée de Babylone, mais Karim a été le premier à boire à son sein…et le flacon ne promet plus l’ivresse tant on ne désaoule plus.
    Quand on aime, on ne compte pas, quand on n’aime plus, ça ne compte plus.. surtout un titre de plus ou de moins, qui n’y changera plus rien.

    Il est encore trop tôt, en fait, là, c’est seulement l’heure de la Légende Noire.

    • Chewbacca 13 avril 2010 at 20:58

      J’aime ce que tu dis Franchy encore plus maintenant et ce depuis qu’Antoine ait affirmé que Nastase était plus doué que Federer,ce jour là il devait être sous prozac.

      Je lui pardonne cette écart de langage mais la prochaine fois c’est le peloton d’exécution est une rafale 45 mm!

      Si il se relève je le cartonne avec la grosse bertha.

      Je rigole pas moi je suis un fou.

    • Cochran 13 avril 2010 at 21:52

      Alors là Francky, tu t’es surpassé. Ton com’ est à ajouter en marge de l’article tant il l’équilibre et lui rend à la fois justice. Vraiment très fort, limite jouissif, j’en lisserais presque les poils de Chewie.

      Et j’ai adoré la référence à Ludwig Von, ça m’a rappelé des souvenirs :)

      • Franck-V 13 avril 2010 at 23:19

        T’as trop regardé Clockwork Orange ;-)

        Comme dirait Chewbie, Oh ! Oh ! Oh ! Si ce n’est pas ce gros sac tout poicreux de Billy Boy empoisonne ? Que racontes-tu, grosse outre pleine de mauvaises huiles à mauvaises fris, graillon puant ? Viens t’en prendre un dans les cabouilles, s’il te reste des cabouilles, triste eunuque en gélatine !

        Shakira on a dit pour le ça va, ça vient, pas devotchka!

    • karim 13 avril 2010 at 22:06

      Je n’en attendais pas moins du plus grand fan de fed après fed lui-même, en tout cas son plus brillant.

      Moi quand les coms sont trop brillants comme le tien ou celui de Patricia je comprends pas tout, il faut me réexpliquer quoi!!

      Il y a beaucoup de vrai dans ce que tu dis, mais ce n’est que partiel.

    • Clemency 13 avril 2010 at 22:09

      Com flamboyant mais assez cruel de vérité, pas seulement pour Karim.
      Wim 2008 a été un coup de poignard pour moi. Je ne voulais même plus entendre parler de tennis.
      L’aus 2009 m’a achevé.
      RG 2009 m’a enchanté, mais bizarrement, la gueule de bois a été très désagréable.
      Wim 2009 m’a réveillé comme un seau d’eau glacée, le sac surtout.
      Ca a été comme de se réveiller de quelques années d’alcoolisme. Si il n’avait pas fait son année 2009 ça aurait été comme si j’avais cassé ma dernière bouteille de whisky, je l’aurais regretté toute ma vie mais avec un certain plaisir pervers, larmoyant, dostoïevskien.
      J’ai mis longtemps avant de réaliser que j’aurais rapidement détesté RF si Nadal n’avait pas été là.
      Tuer le tennis. Ca a faillit être possible.

    • Henri 13 avril 2010 at 22:22

      Pas mal la référence à Ludwig Van, en fait il a tout compris. Et pour moi le moment où Roger se serait couronné lui même, c’est quand en 2008 il a affirmé, « je serai encore le favori à Wimbledon pour les 10 prochaines années. »

  32. Magten 13 avril 2010 at 20:20

    Je jetais pourtant un oeil et j’avais même glissé quelques commentaires, trop tardifs pour être lus…

    Mais j’avoue avoir du mal à suivre la discussion quand je bosse toute la journée et qu’il y a 500 com… le problème est qu’il faut être hyper réactif pour participer aux réjouissances!

    Et si tu veux tout savoir, je me suis fait opérer d’une hernie discale il y a un mois, et j’étais en arrêt jusqu’à hier… je vais essayer de prolonger l’effet positif de cet arrêt pour suivre les débats et la guerilla de plus près!

    A part ça, j’essaye de lutter contre l’envie de faire des commentaires sur la victoire de Jo… j’ai juste vu quelques images, mais le résultat contre un joueur de la trempe d’Almagro suffit à dire qu’il a fait un bon match! Ce qui est étonnant, c’est de le voir monter sa raquette vers le haut après certaines frappes de coup droit, « à la Nadal »!

    Il gagnera sans doute pas Roland Garros cette année, mais je pense qu’il va démontrer à tous qu’il joue très bien sur terre, ce qui sera déjà une victoire pour lui!

  33. MarieJo 13 avril 2010 at 20:31

    mon com’ est parti en sucette :(

    pour faire bref, je dénie à fed l’apanage du beau et esthétique, qu’il s’est accaparé outrageusement à force de réussir le coup improbable et difficile plus souvant que la moyenne des autres.
    la règle c’est de ne pas réussir aussi bien que fed, pas étonnant de voir les failles grandissimes des autres joueurs, leur manque de tout, et surtout de mental, car ce qui fait la force de fed c’est la tête avant le bras.

    je me disais ça cet arpèm en regadant verdasco vendanger des coups faciles contre benet et pourtant gagner car la marge entre les 2 était bcp trop importante pour voir l’espagnol tombre dans un traquenard, chose qu’almaagro ne sait pas faire, trop sur de lui, il a vendangé tellement d’occasions contre jo qui ressemblait effectivement à un mamouth cet aprem… et pourtant tous ces joueurs ont sorti qques coups fabuleux de leur raquette, pour peu qu’on daigne y voir de près.
    le beau réside toujours dans l’oeil de celui qui observe, mais depuis 2005, on a pris le pli de regarder encore plus à travers les lunettes féderisantes… le contre effeet risque de ressembler à une myopie aigüe pour la suite !

    on se dit tous qu’on peut être détachés du tennis de fed ? sans doute vrai, mais combien resterons après son départ ?
    on comptera une poignée de rescapées, je vous le dis !

    je vous quitte, je reviens demain à l’heure du mojito :)

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