Un jour à Roland : Antoine

By  | 2 juin 2011 | Filed under: Bord de court

Il est là, et bien là…

C’est une mauvaise nouvelle, et peut-être même une mauvaise surprise, pour les deux adversaires qui tenteront de l’empêcher de remporter un sixième titre à Roland-Garros et de rejoindre ainsi Björn Borg au palmarès, presque trente ans jour pour jour après le dernier titre de ce dernier, mais Rafael Nadal est bien là, et décidé à défendre son bien. Votre envoyé spécial a assisté à la démonstration de celui qui demeure, au moins jusqu’à dimanche, le numéro un mondial…

A dire vrai, en rejoignant la Porte d’Auteuil vers 14h, je pensais que les choses ne seraient pas simples pour Nadal, même si je n’avais pas trouvé Soderling particulièrement convainquant contre Gilles Simon. Vu le niveau de jeu pratiqué jusqu’ici par l’Espagnol, j’anticipais certes une victoire mais à l’issue d’un match très disputé, probablement en cinq sets. En discutant avec mes voisins durant la fin du match précédent qui a donc vu une joueuse chinoise accéder pour la première fois aux demi-finales de Roland-Garros, il apparaissait que ce sentiment était assez largement partagé : Rafa ne perdrait peut être pas, mais allait souffrir, assurément..

Peu avant que les deux joueurs ne pénètrent sur le court, la brise légère qui soufflait jusque-là a pris de l’ampleur, un mauvais présage pour le Suédois et, de fait, les conditions de jeu furent assez venteuses durant la première heure du match, sans que toutefois elles ne prennent des proportions désagréables, sauf en de rares instants, mais enfin il fallut bien que les joueurs s’y adaptent, ce qui dura une vingtaine de minutes.

Ayant gagné à l’applaudimètre, puis le toss et choisi de recevoir, Nadal remporta la mise d’entrée avec un double break empoché aisément vu que Soderling ne passait pas une première balle et commettait faute sur faute. Lui-même n’était pas très flamboyant non plus au service et le Suédois repris un des breaks de retard pour n’être plus mené que 3-1. L’addition menaçait d’être plus salée pour le Suédois car, au jeu suivant, il dût encore sauver une balle de break, mais se mit enfin à passer quelques premières et conclut le jeu sur un ace extérieur à 212 km/h. Le match était lancé et je pensais alors qu’il avait de bonnes chances de pouvoir refaire son retard car il retournait sans grande difficulté les services de l’Espagnol. Même s’il ne le fit pas, le jeu fût assez équilibré jusqu’à la fin du set et même au cours des deux jeux qui suivirent. Il était cependant assez clair qu’avec à peine une première sur deux et quinze fautes directes contre huit au cours de ce premier set, il avait intérêt à mieux jouer que cela s’il voulait renverser le cours du match…

L’inverse se produisit : Nadal ne commit plus aucune faute ou presque, tandis que Soderling les multipliaient à loisir et les jeux commencèrent à défiler : 6/1 en trente deux minutes et la messe fût dite. Durant cette petite demi-heure, outre la médiocrité du Suédois, la force de Nadal apparaissait plus clairement. Au cours des quelques échanges où Soderling ne commit pas de fautes rapidement, Nadal commença a effectuer quelques prodiges en défense renvoyant trois fois, quatre fois, cinq fois à dix centimètres de la ligne les boulets  qu’expédiait le Suédois tout aussi près des lignes. Son revers slicé faisait merveille et quand le Suédois était lui-même acculé à frapper un coup un peu moins fort ou un peu moins long, Nadal passait à la contre-attaque en deux coups de raquette. Cela dura jusqu’à 2-0 au troisième set.

Cependant, dans ce déroulement à sens unique, la part de responsabilité du Suédois était grande, non seulement parce qu’il ne sait rien faire d’autre que ce qu’il s’efforçait de faire, mais surtout parce qu’il était franchement médiocre dans tous les compartiments du jeu, à commencer par le service. De ce fait, ce n’est que lorsque le Suédois se mit à bien jouer, à 0-2 contre lui, Nadal au service, que je me rendis vraiment compte à quel point Nadal était bon. Certes, ce dernier perdit alors son service, un peu sans doute par relâchement, mais aussi parce que le Suédois fit mouche concluant le jeu par un revers décroisé imparable qui toucha la ligne.

Le réveil était tardif, mais le jeu fût dès lors d’excellent niveau. Soderling dût sauver une  nouvelle balle de break mais parvint à égaliser à 3-3. A 5-5, il obtint deux balles de break, commis une faute sur la première, et encaissa un ace extérieur slicé et kické à la fois, peu rapide mais frappé sur la ligne avec un énorme effet et un bruit distinct au moment de l’impact. Il obtint enfin une nouvelle balle de break deux points plus tard que Nadal sauva par un nouveau service gagnant, puis commit une erreur grossière alors qu’il avait le point tout fait, suite à un excellent retour. Nadal conclut le jeu à l’issue de l’un des plus spectaculaires points du match ou, acculé en défense, il parvint à renverser la situation et à frapper un point gagnant qui dût quelque peu écœurer le Suédois. Celui-ci remporta son service pour obtenir le droit de disputer un tie-break mais peu nombreux sans doute étaient ceux qui pariaient alors sur le fait qu’il puisse l’emporter. Hormis le premier point où il frappa un revers gagnant, auquel succéda une double faute et une faute en coup droit catastrophique, il fût surclassé par Nadal qui excella au cours du point qui devait lui donner un avantage de 4-1 – une réplique du point exceptionnel qui lui avait permis d’égaliser à 5-5- puis en frappant un ace identique à celui qui lui avait permis de sauver une balle de break deux jeux plus tôt, enfin sur les deux derniers points…

En définitive, une raclée identique à la finale de l’année dernière avec un Suédois plus moyen encore, mais un Nadal désormais proche de son niveau d’il y a un an. A titre de comparaison, il a été meilleur en défense qu’il y a un an, certainement l’un des meilleurs matchs que je l’ai vu faire sur ce plan. Son déplacement est désormais parfaitement à son niveau. Il a été moins bon au service, mais avait essentiellement pour objectif de passer un maximum de premières dans des conditions assez venteuses. Enfin, il manque encore un peu de percussion dans le fond de jeu, des deux côtés et sa balle gicle moins haut et moins fort après le rebond. Les balles ont sans doute leur part de responsabilité mais lui aussi. Il lui reste un match pour être au point dimanche. Ce n’est pas Andy Murray, tout heureux d’être encore là, qui le stoppera…

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Né l'année ou Rod Laver réalise son premier grand chelem, suit le circuit depuis 1974, abuse parfois de statistiques, affiche rarement ses préférences personnelles, aime les fossiles et a parfois la dent un peu dure...

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667 Responses to Un jour à Roland : Antoine

  1. Antoine 4 juin 2011 at 02:40

    J’ai passé la deuxième partie de l’après midi avec un ami suisse parce qu’après le soporifique Nadal-Murray, j’avais envie de voir le match en public et non derrière ma TV. En passant: quelle buse la Murène: il avait un Nadal prenable et n’en a rien fait. Il y a un monde entre lui, les autres et les trois premiers; tant pis pour lui; il ne comprend toujours pas…

    Je n’ai pas été déçu ! et mon ami suisse ne tenait pas en place au bout de 10 mm ! J’ai essayé de le calmer mais en vain. Il passait par des très hauts et des très bas et j’en suis sorti encore plus épuisé !

    Au troisième jeu, j’étais fixé: x balles de break pour Federer, absence de conclusion de sa part, niveau exceptionnel, domination très nette de Djoko dès qu’il parvenait à faire en sorte qu’un échange s’engage, cisaillemnts de Federer avec son slice de revers, changements de rythme, amorties et tutti quanti: la totale du jeu sur terre battue contre le meilleur joueur du monde. Plus le set durait, plus il m’est apparu probable que celui qui le gagnerait gagnerait le match et que celui qui le perdrait prendrait nécessairement un gros coup sur la tête. Le meilleur set que j’ai vu jouer sur terre battue depuis ? Je ne sais pas…Vu le nombre d’ocasions loupées par Federer, ou plutôt sauvées par Djoko, je me disais que ce dernier allait finalement emporter ce set, puis sans doute le match derrière plus ou moins facilement. Il a eu deux balles de set et s’est fait massacrer par le service du Suisse intouchable ensuite..

    Quand Federer a eu trois balles de double break ensuite au deuxième a la suite du contrecoup de la perte du premier chez Djoko, je me suis dit qu’il ne fallait pas qu’il es rate, pas seulement pour le gain du set mais parce que s’il lui mettait 6-1, Djoko allait sombrer et que cela allait faire trois sets à zéro, ce qui était un scéanario qui m’allait bien. Malheureusement, il les a foiré et Djoko est bien entendu aussitôt revenu dans le match même s’il a perdu le deuxième set, Federer s’en tirant à bon compte sur son service à nouveau..

    Le troisième set ne m’a pas inquiété plus que cela parce que le passage à vide du suisse au début du set était le pendant de celui de Djoko au début du deuxième et qu’il lui fallait souffler de toute façon. Ce sont d’ailleurs les deux seuls moments ou ils n’ont pas bien joué. Mais Federer a recommencé à le matraquer au service dès le début du quatrième et aurait du breaker durant ce set plutôt que se se retrouver mené 5-4 service Djoko, suite à une panne au service à 4-4 et à un Djoko très accrocheur. Mais bon, vu la façon dont il lui a réglé son compte ensuite, en dépit de nouvelles balles de break contre lui à 5-5, on ne va pas se plaindre quand même ?

    Vivement que Federer rencontre Djoko à Wimbledon: ce dernier comprendra ce que servir veut dire quand l’autre est chaud: 18 aces sur terre, paquet de services gagnants, un ace sur une deuxième balle cruciale, un ace pour conclure au moment ou il faut absolument conclure: mis à part deux jeux, au service, le Suisse a été au top niveau face au meilleur relanceur du monde et les stats parlent pour lui..Cela étant, il était tout prêt de revenir à 2 sets partout le bougre !

    Djoko n’a pas loupé son match mais il n’a pas respecté les fondamentaux du jeu sur terre battue et au bout de deux heures a dégoupillé des deux côtés et laissé Federer s’engouffrer dans la breche. Il a fait le malin à plusieurs reprises, applaudissant les points adverses et a fini par se prendre une baffe magistrale. Djoko 3.0, end of Story. Il va devoir ramer comme tout le monde maintenant..

    Au fait, c’était l’anniversaire de Rafa aujourd’hui et Roger est vraiment sympa: c’est lui qui a apporté le plus gros cadeau…

    Et oui, si le tirage avait été différent, aujourd’hui Rafa aurait déjà pris son avion pour faire une petite pêche à Majorque: il aurait été battu par l’un ou par l’autre..

    • Coach Kevinovitch 4 juin 2011 at 02:55

      Oui, mais le tirage, c’est moi qui l’ai fait!

      C’est fort logiquement qu’il a été réalisé par mes soins pour optimiser les chances de victoire de Rafa.

      AHAHAHAHAHAHAH!

      PS: Tu devrais dormir Antoine, il est tard!

  2. Yaya 4 juin 2011 at 03:21

    Purée c’est la catastrophe. On va encore se taper Nadal mordant le trophée dimanche. Quelle m***! Je suis consterné. Djokovic lui au moins avait les armes pour mettre fin au tennis le plus pourri et chiant de l’ère open.

  3. Chris 4 juin 2011 at 06:38

    Bon j’organise une bonne petite partie de peche Dimanche.
    Depart vers 13h.

    Karim, tu viens?

  4. Chris 4 juin 2011 at 06:58

    Plus serieusement…

    Il n’y aura pas de finale version 2008 dimanche.

    La finale 2008 est un joyau Nadalien, une piece de soliste unique et non reproductible. Un physique parfait, au service d’un tennis total, sopoudre d’une confiance infaillible et d’une reussite absolue.

    Ce match n’aura plus jamais lieu, c’est une piece de musee.

    Si (et c’est une gros si) Federer joue Dimanche comme il a joue aujourd’hui, il aura de tres nombreuses occasions, un peu a l’image de Murray aujourd’hui.
    S’il gere ces occasions aussi mal que d’habitude, on aura une finale de style 2007. S’il est plus en reussite, comme parfois sur d’autres surfaces, alors il peut rever d’un exploit, qui serait a n’en pas douter la plus formidable victoire de sa carriere.

    Je penche malheureusement pour le premier scenario

  5. Elmar 4 juin 2011 at 07:30

    C’est chiant de déjà anticiper le match de dimanche, sans pouvoir profiter d’hier!!!

    Pas envie de penser à la finale, pas envie de penser à la finale…

    Hier, c’était juste trop beau.

  6. Patricia 4 juin 2011 at 08:09

    Je n’ai pu vivre le match que grâce aux multi orgasmes des FFF, c’était déjà quelque chose (faut que je dégote un enregistrement maintenant).

    Un truc me turlupine depuis l’avant-match, et encore plus maintenant : bon dieu les FFF, vous êtes de grands amoureux, mais alors pas du tout de vrais croyants ! Je sais bien que, enfants gâtés, vous n’avez guère eu à pratiquer l’ascèse de la foi comme un supporter de Gasquet, l’Agneau Français, avec l’homme à la raquette divine qui marche sur l’eau (la preuve de sa divinité, de visu depuis le début de la saison sur terre : les chaussettes de Fed restent immaculées. Toujours.
    - Alors que Richard : rouge sang. Ahh, Richard, tel Oedipe aux pieds blessés, Richard, l’homme de la Chute, le seul vrai héros psychanalytique du tennis !… mais je m’égare.)….

    Mais ça me chagrine d’être une des seules à avoir relativement sereinement cru au scénario d’hier (putain mais vous avez oublié ? C’est Fed ! Et il jouait super depuis le début du tournoi !) Ben oui il fallait faire un match immense ! Et ? C’est pas dans ses cordes peut être ?

    J’ai toujours pensé que depuis qu’il avait gagné RG 2009, Roger avait de meilleures chances de re-gagner, mentalement. Certes le tournoi est moins important pour lui que Wim, il lui en fallait juste un exemplaire, mais la préparation de l’un passant par l’autre, il devait être affûté. Et j’ai toujours voulu qu’il retrouve Nadal en finale et qu’il le batte (ce dont il a eu quelquefois les moyens).
    Or donc, depuis le début de la saison sur terre, depuis le début de RG, Nadal envoie quand même des signaux encourageants !

    je n’ai pas douté de lui non plus et j’étais confiante (et contente) qu’il attende Fed en finale. Et franchement, vous méritez une engueulade avec vos « aaannn, j’ai envie que Fed perde pour pas que Nadal blablabla », « annnn Djokovic est le seul qui…. »
    Et en plus vous remettez ça après une démo directe d’Ascension sur le Chatrier ? On n’a pas toujours les disciples qu’on mérite ;-) !

    Hormis la dépense physique et mentale du match contre Djoko (qui handicape c’est vrai le Dieu à la petite Raquette), les ardoises entre Fed et Nadal sur terre sont remises à zéro dans ce RG. Cette revanche, c’est ça qui a fait courir Fed en demi. Et vos même pas 90-10, c’est du blasphème, ça mérite panpanculcul ! Ces happy birdhday Nadal qu’on lit partout, c’est obscène !

    Bon dieu, faites comme les gaulois, « 2008 ? Connais pas 2008 ? », pratiquez l’amnésie de l’Alésia, pensez Gergovie, pensez Londres !

    Et maintenant mon Roger, schmack !
    Et bravo à Djokoslip, dont le jeu me gonfle, mais dont le personnage m’est fort sympathique et qui est un grand champion(en fait y a que Putamadre que je peux pas encadrer).

    • Elmar 4 juin 2011 at 09:46

      Aaaaaah, Patricia.

      Objectivement, avant le match, pendant, je pensais que le coup était jouable, tout comme je pense qu’il est jouable dimanche, parce que Fed joue très bien et que Nadal ne m’a toujours pas impressionné. L’un dans l’autre et malgré le scénar’ lift de malade sur le revers endolori de Fed, je pense objectivement qu’il a de très bonnes chances. C’est assez fou, mais je lui donne plus qu’une chance sur deux de l’emporter! A mes yeux, et pour la toute première fois à Roland, c’est du 60-40 pour Fed. J’aurais jamais cru dire ça d’un Fed-Nadal sur terre… (Suis allé voir, la cote est de 1.35 pour Nadal et de 2.6 pour Fed; pour les amateurs: y a de la thune à se faire sur Rog’!)

      Après, subjectivement, l’espoir, la foi du croyant, c’est aussi la porte vers le désespoir et la souffrance. Alors je pense que bcp ont envie d’éteindre cet espoir pour moins souffrir. Bon, de là à espérer que Djoko gagne (Patricia, y en a vraiment qui ont dit ça? ARgghhhhh!!!)…

      Bon, depuis deux ans, dans mon ascèse, je suis parvenu à être au-delà de tout cela. La vie se termine à 14 GC et au GC en carrière. Le reste, la suite, appartient largement au divin. Et Dieu, précisément, nous fait encore des offrandes quand bon lui semble.

      Vivement dimanche.

  7. Pat 4 juin 2011 at 10:06

    Après ce superbe match, quelques images reviennent et laissent penser que Federer s’est compliqué la tâche dans deux jeux de service avec les mêmes fautes : une amortie gagnante à coup sûr car à contre-pied mais qui reste dans la bande du filet avec une double faute, consécutive dans le troisième set (perdu là dessus), un peu plus tard dans le quatrième qui donne 5/4 à Djokovic, service à suivre.
    De telles erreurs n’ont pas d’importance dans certains cas, hier elles auraient pu en avoir. Et demain, on peut craindre qu’elles en aient beaucoup.
    Nadal n’est pas super impressionnant et Murray aurait dû gagner un set au vu des occasions qu’il a eu. Toutefois, en comparaison du match contre Isner, Nadal a retrouvé son coup assassin : le passing gagnant en bout de course.
    Je pense que la cote des sites de pari en ligne est flatteuse pour Nadal mais Federer peut-il renouveler sa performance au service ? Si oui, on pourrait assister à un record d’orgasmes de certaines FFF féminines !

    • Elmar 4 juin 2011 at 11:41

      Oui sur les amortis. J’en ai parlé tard dans la nuit. Les deux fois elles accrochent la bande; la 1ère lui coûte le 3ème et la seconde aurait pu lui coûter le 4ème. A quoi ça tient parfois…

  8. Jérôme 4 juin 2011 at 10:41

    Je reviens sur cette demi-finale Fed-Djoko pour souligner la qualité de jeu produite par le suisse.

    Je pense qu’on n’a pas mesuré à quel point les conditions étaient défavorables à Federer. Avec le rythme et la régularité qui caractérisent Djokovic, plus la surface est lente, plus le serbe est avantagé. Ce n’est pas pour rien que, lors de la demi de l’USO 2010, alors que Federer avait été franchement médiocre au service et avait connu de gros passages à vide, le match était quand même allé aux 5 sets avec balles de match pour le suisse. Lors de la demi de l’OA 2011, surface plus lente qu’à Flushing, Djoko a super bien joué, Federer a bien joué, et ça s’est bouclé en 3 sets serrés.

    Là, sur la surface la plus exigeante physiquement, celle qui offre le plus le temps à Djoko de faire son ping-pong (on l’a vu face à Nadal où Djoko dominait plus l’espagnol à Madrid et Rome qu’à IW et Miami), alors qu’il aura 30 ans dans 2 mois, Federer a parfaitement tenu le choc physiquement.

    Forcément, après un premier set et demi d’anthologie , il est normal que Fed ait eu besoin de reposer un peu les pieds sur terre, mais il a su remettre le turbo quand il le fallait. Ce qui m’a le plus impressionné, quand j’en entends se lamenter sur toutes les balles de break non converties (alors qu’il vaut mieux avoir un max d’occasions que peu), c’est la capacité du suisse à revenir quand il paraissait craquer/céder. La manière dont il sauve 2 balles de set au 1er set, et surtout la façon dont il débreake à 4/5 dans le 4ème set, c’était énorme, et c’est très très très encourageant pour la suite.

    Il a donc très très bien retourné, notre suisse préféré, souvent retourné long d’ailleurs. Et quand par ailleurs on a vu son niveau au service alors qu’on sait que Djokovic sert mieux et retourne mieux que Nadal, forcément ça ouvre des perspectives enthousiasmantes pour la finale.

    Faisons un peu d’Histoire pour les jeunes qui n’ont pas connu le match d’anthologie entre Sampras et Agassi à l’USO 2001. Pour moi, c’était ça hier, mais sur terre battue.

    L’héritier de Sampras, plus régulier, plus varié et plus complet en fond de court, contre l’héritier d’Agassi avec un jeu de ping-pong métronométrique. Sauf que c’était sur terre battue, surface qui avantage le plus le pongiste. Deux joueurs qui jouent à leur meilleur niveau, qui font assez peu de fautes tant la plupart d’entre elles étaient des fautes provoquées par un niveau de jeu hallucinant, avec notamment des échanges de demi-volées de fond de court époustouflantes.

    Ces duels au sommet entre 2 chevaliers, il n’y a que le tennis qui peut les offrir. Et j’aime cette philosophie du jeu où on tape des coups pour larguer l’adversaire plutôt que pour le faire mal jouer.

    CK, tu crois que tu es le seul à avoir sorti tes poupées vaudous ? ;-) Nous aussi on a les nôtres, et autres sortilèges. On a même un sorcier suédois né en 1956, aux initiales BB, qui comme à Wimbledon en 2001 et en 2008, prie depuis 1 an et va user de tous ses pouvoirs pour empêcher Nadal d’égaler ce dimanche son record de 6 titres à Roland Garros.

    Je pense que Federer n’était pas arrivé dans d’aussi bonnes conditions en finale de RG depuis 2007. Et surtout, il n’a pas de pression, ou si peu : il rejoue à son meilleur niveau (avec un style qui augure très bien de Wimbledon), Nadal est favori naturellement.

    Je pense également que Nadal arrive aussi dans des conditions de type 2006/2007. Le physique n’est plus aussi endurant physiquement et il commet plus de fautes directes puisqu’il doit tenter des coups de fusil plus souvent qu’avant. Il connaît désormais des passages à vide alors qu’auparavant il bénéficiait de ceux de ses adversaires sans en avoir lui-même.
    Il a une énorme pression : le record de Borg à égaler, la conservation du titre à RG, la place de n°1 que Djoko prendra forcément sauf si Nadal continue à tout gagner (ce qui n’est guère probable vu ses pépins), et un Federer dont Nadal sait qu’il n’a rien à perdre.

    Depuis 2005/2006, disons plus précisément depuis Rome 2006, on attend ce match de folie où Federer jouerait son meilleur tennis contre Nadal à Roland Garros sans laisser passer les occasions de conclure.

    Espérons que le moment soit enfin venu, pour ce qui pourrait par ailleurs bien être leur dernier affrontement à RG.

  9. Patricia 4 juin 2011 at 11:27

    Cette victoire de Fed, c’est vraiment Pentecôte, l’agneau et le lion vibrant côte à côte, preuve en est ces témoignages (des tribunes) vus sur wlt qui n’auraient point déparés entre deux contre-ut de Julie ;) :

    « que dire ??? j’ai cru m’évanouir 20 fois, j’ai crié, j’ai hurlé, j’ai tremblé, je l’ai maudit, aimé, hai aussi (siii siiiiiiii j’vous assure !! )j’ai juré même dans des langues inconnues ^^

    quel match, quelle intensité, quelle émotion, le public était fou, des ohhhhhhh des ahhhhhhhhh des nonnnnnnnn des ouiiiiiiiiiiii des ohhhhhh laaaaaaa laaaaaaa laaaaaaaa (c’est moi ça ^^)des c’est pas possiiiiiibleeeeeeeeeeeeee

    la nuit tombe …. le match, en 4 ou en 5 ??? ce soir ou demain la fin ???

    et le dénouement, cet ace libérateur sur balle de match, et là tout le stade se lève d’un bond, sonné, admiratif, groggy, hurlant « Roger Roger Roger » on entend à peine Pioline pour l’interview, c’est du délire !! my god, le frisson, la chair de cocotte waouhhhhhhhhhhhhhhhhh !! la fusion d’un champion et son public, jamais je n’oublierai !!!  »

    « Tout d’abord, merci aux organisateurs du tournoi qui ont failli mutiler la superbe rencontre de ce soir pour privilégier quelques gras du bide VIP afin qu’ils puissent se sustenter à satiété avant de transporter leurs gros culs mous en tribune officielle…
    Commencer les demi-finales à 14 heures est une hérésie. Heureusement que les joueurs n’ont pas eu l’insolente idée de prolonger leur débat jusqu’au format maximum prévu (à savoir, les cinq sets ;)…

    Pour en revenir au match qui a soulevé la foule sur le central (j’en suis encore tout humide ;), j’ai bien eu envie d’aller arracher les testicules de Roger Federer avec les dents quand il a tenté une amortie dans le neuvième jeu de la quatrième manche sur une balle qui pouvait lui permettre de mener 5/4…
    Son échec sur cet échange, alors qu’il pouvait claquer un coup droit à n’importe quel endroit du court, puisqu’il n’était qu’à deux ou trois mètres du filet, fut suivi quelques minutes après de la perte de son service…
    Novak Djokovic servait dans le jeu suivant pour le gain de la manche…
    …et là, le Suisse réussit, entre autres, un coup droit tellement splendide que j’aurais été prêt à lui livrer les miens sur un plateau pour qu’il les donne à manger à ses clebs…
    S’en est suivi un tie-break impérial de la part de Federer qui a permis au public d’exulter
    et aux organisateurs de souffler : leur inconséquence en terme de programmation n’entachera pas la suite du tournoi… »

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