Mais pourquoi il est pas N°1, Roger ?

By  | 27 septembre 2011 | Filed under: Regards

J’arrivais pas à dormir, alors je suis allé regarder quelques stats sur le site de l’ATP, les stats concernant les joueurs depuis le 1er janvier jusqu’à ce 26 septembre pour être précis. Je sais, c’est une sale habitude, et en plus j’ai pas réussi à me rendormir après, mais c’est comme çà ! Enfin, vous allez tout savoir. C’est à propos de Roger…

Tiens, on va jouer aux devinettes :

Savez-vous quel est le joueur qui a gagné le plus fréquemment le point derrière sa première balle depuis le 1er janvier ? Allez un effort ! Oui, c’est cette brute de Karlovic comme souvent : 80% de points gagnés derrière sa première. Mais Karlo compte pour du beurre ! Alors le second ? Pas d’idées ? Je vous le donne en mille : c’est Roger ! Il devance d’un cheveu Berdych (oui, Berdych le bourrin), puis Jo qui est donc 3e, Lopez et Raonic ; tous ces braves gens étant à 78%, puis Del Potro, Isner, notre ami Ivan, Roddick (tombé bien bas le natif d’Omaha, Nebraska – là j’avoue que j’ai corrigé à la demande de Guillaume ; j’avais écrit Texas ; je croyais que le Nebraska, ça n’existait que dans Lucky Luke mais non, Andy a bien vu le jour dans ce trou…), tous à 77% et des poussières. Figurez-vous que le Djoker n’est que 20e, derrière le Sod (pas terrible cette saison le Sod) et juste devant la Murène, à 74% tous les deux. Rafa ? Pas génial, comme d’habitude : 26e quand même, à 72%, entre son ami Ferrer et Richard. Enfoncés par Roger, en tout cas, le Djoker, la Murène et Rafa !!!

Bon, neutralisons les effets de la première balle pour regarder ce qu’ils valent sur une deuxième balle. Normalement, c’est ce qui donne la hiérarchie la plus intéressante. C’est là qu’on voit non seulement les types qui savent servir, mais les types qui savent jouer. Alors qui en premier ? Vous n’allez pas deviner ! Nadal ? Djoko ? Raté : c’est encore Roger ! Cela vous en bouche un coin, pas vrai !? 57% de points gagnés derrière sa seconde balle pour Roger ! 2e : Rafa, 3e : Djoko avec 56% et des brouettes tous les deux. C’est là qu’on voit les hommes et vous ne serez donc pas surpris si je vous dit que la Murène est 60e avec 48%…Inutile de rajouter que c’est pas avec une seconde balle aussi pourrie que la Murène peut espérer gagner un Grand chelem…

Évidement quand on est en tête aux deux classements, sauf si on passe vraiment peu de premières, normalement on doit être en tête sur la fréquences des points marqués sur son service. Les stats n’apparaissent pas sur le récapitulatif global de l’ATP mais si je vous dis que Nadal passe 67% de premières (6e), que Djoko est à 66% (12e) et que Federer est à 64% (15e… il a monté de deux points de pourcentage cette année, Roger), la différence n’est pas suffisante pour inverser la tendance : le mec qui marque le plus fréquemment le point sur son service cette année est bel et bien Roger. Roger, devant le Djoker, qui est lui-même devant Rafa. Il est même forcément devant Karlo parce que Karlo ne gagne qu’un point sur deux sur sa seconde balle… Et d’ailleurs, quand on va sur la rubrique stat de chaque joueur, et bien, on trouve la confirmation de ce que je vous raconte : Roger : 70% de points gagnés derrière son service, le Djoker 68% et Rafa 67% !

Là, je vous vous arriver. Vous allez me dire : mais si Roger est le gars qui gagne le plus fréquemment le point sur son service, il devrait gagner ses jeux de service très souvent, non ? Tout bon ! Parfaitement ! Et mis à part Isner et Karlo qui gagnent 90% de leurs jeux de service, Roger est le type qui gagne le plus fréquemment son service sur le circuit cette année. Épatant, non ? Il est 3e avec 89%, devant Del Po, Raonic, Roddick. Le Djoker, soit disant si bon cette année, n’est que 7e (87%), le Rafa n’est que 17e avec 83% ! Ca, c’est des stats de Goat messieurs dames ! Elle n’est pas belle la vie !

Mais vous me direz que si Roger est si bon que cela sur son service, comment se fait il qu’il paume des matchs et qu’il laisse le Djoker faire un Petit chelem comme ça, sans parler de toutes ces autres défaites ? Bonne question ! Vu que le type gagne si souvent le point sur son service, il doit pas avoir des masses de balles de break à défendre ? Et d’ailleurs, il doit pas s’en tirer trop mal vu que c’est lui qui, mis à part les deux fous Isner et Karlo, gagne le plus souvent ses jeux de service ??? Or, si je me trompe pas, un type qui perd jamais son service doit pas perdre des masses de matchs, non ? Parfaitement ! Vous avez raison…

Qui sauve le plus fréquemment des balles de break ? Allez, normalement, vu ce que j’ai écrit au dessus, vous devez trouver… Rien ? Ben si, c’est Karlo ! 70% de balles de break sauvées et c’est pour cela que Karlo est le type qui gagne le plus souvent ses jeux de service. Anderson 2e : ça c’était difficile à trouver. 3e ? Et non, paumé ! C’est pas Roger, c’est le Djoker : 67%, un poil mieux que Ferrer, Del Po, Lopez, Raonic, Roddick, Llodra, tous à 67% aussi. Jo est 10e à 66%, Verdasco 11e avec le même score. Rafa est 12e avec 65%, un score cohérent avec la fréquence avec laquelle il fait le point sur première et seconde balle et avec son pourcentage de premières. Démonstration de la cohérence, suivez bien :

0,67 (0,72) + 0,33 (0,56) = 66,7%, soit un chiffre plus précis que celui que donne l’ATP (on l’a vu, ils disent 67% en arrondissant) et pas très différent de 65%. Autrement dit quand Rafa a une balle de break contre lui, il gagne le point presque aussi fréquemment que quand il sert. Il a un petit déficit, le Rafa, mais pas bien lourd…

Et Roger dans tout cela ? Roger est 13e avec 64% de balles de break sauvées, juste derrière Rafa. Pas trop minable vous me direz, mais Roger est le gars qui gagne le plus fréquemment le point sur son service, et, très exactement cela donne cela comme fréquence :

0,64 (0,78) + 0,36 (0,57) = 70,4% (chiffre que l’ATP a arrondi à 70%)…Cela fait donc un déficit de plus de six points pour Roger, contre moins de deux points pour Rafa. C’est un big déficit pour Roger !

Et le Djoker ? Ben, lui gagne le point sur son service selon la fréquence suivante :

0,67 (0,74) + 0,33 (0,56) = 68,1%.(que l’ATP a arrondi à 68%)… Marrant, cela ! Le Djoker n’a qu’un point d’écart, puisqu’il sauve 67% de balles de break, encore moins que Rafa !

Bilan : le Djoker 1,1 point d’écart, Rafa 1,7 point… Roger 6,4 points.

Comme il marque le plus fréquemment le point sur son service et qu’il a donc moins de balles de break à défendre, il arrive néanmoins à gagner son service plus fréquemment que les deux autres, même s’il paume plus souvent les balles de break que ces derniers, alors que cela devrait être le contraire vu qu’en moyenne il gagne plus souvent le point sur son service… Z’avez pigés j’espère !? Je résume pour ceux qui n’ont pas suivi : Roger est un gros blaireau qui pisse dans son froc quand il a une balle de break à défendre mais il arrive quand même à tenir plus souvent son service que les deux autres guignols parce qu’au service, le meilleur, c’est lui !

Petit bilan de l’année en cours :

- Roger : 236 balles de break contre lui, 151 de sauvées (en prenant les pourcentages de l’ATP, en fait le nombre est compris entre 150 et 152), et donc 85 fois ou il s’est fait breaker…
- Djoko : 298 balles de break à sauver, 200 balles de break effectivement sauvées, et donc 98 fois ou il s’est fait breaker.
- Le Rafa : 392 balles de break à sauver (il doit ramer le Rafa !), 255 de sauvées et donc 137 break concédés…

Mais si au lieu de pisser dans son froc, Roger avait un déficit pas plus important que le Djoker ou que Rafa, qu’est ce que cela donnerait ? C’est pas compliqué : si Roger sauvait 69% de balles de break en ayant un déficit limité à 1,4 point (la moyenne des deux autres), alors il aurait sauvé 163 balles de break, au lieu de 151, ce qui veut dire que Roger aurait gagné 12 jeux de service de plus depuis le début de l’année, soit 675 au lieu de 663… Et cela veut dire un certain nombre de sets gagnés en plus au lieu d’avoir été paumés par Roger. Combien ? Bonne question mais on ne sait pas. Il faut faire des simulations de Monte Carlo pour le savoir (rien à voir avec le tournoi qui appartient à Rafa) mais au pif, à vue de nez, disons la moitié ou les deux tiers : 6 à 8 sets paumés par Roger…

Bon d’accord, tapez pas chef ! Mais dites moi quand même, c’est bizarre non ? Parce que si Roger, même en pissant dans son froc est quand même le type qui gagne le plus souvent ses jeux de services à part les deux fous Karlo et Isner, comment se fait-il que Roger ne soit pas le mec qui gagne tous les tournois comme d’hab plutôt que le Djoker ? Bonne question ! Ben oui, pourquoi c’est pas Roger ? Parce que si on paume jamais son service, normalement on paume pas de matchs, non ? Ben non ! Fallait réfléchir là ! Parce que s’il suffisait de gagner le plus fréquemment son service pour être le type qui gagne le plus fréquemment des matchs, cela ferait belle lurette que le numéro un mondial ce serait Karlo ou Isner ! Y a le retour aussi, ça compte aussi les jeux de service du type en face !!

OK, OK… Et qui c’est qui gagne le plus fréquemment les points quand le type en face sert une première ? Non, c’est raté, c’est pas Roger ce coup-ci ! Et ben oui, c’est le Djoker, suivi de la Murène, tous les deux à 37% (vraiment bon sur premières balles ces deux là…) et le troisième c’est Rafa avec 35% et des poussières, comme Chela, Troicki et Monaco, puis Fognini à 34% (Troicki mis à part, les trois autres, c’est sûrement parce qu’ils jouent plus sur terre que les autres ou parce qu’ils se dopent)… Roger, il est 8e au classement avec 33% des points gagnés. C’est pas le Djoker, la Murène ou le Rafa, mais c’est pas trop mal non plus…

Bon, OK, mais sur seconde balle ? Ben, sur seconde balle, c’est un peu pareil sauf que c’est Rafa en 1er, suivi de Djoko, tous les deux avec 58%. Ferrer est 3e avec deux points de moins, comme la Murène puis, avec encore deux points de moins, y a Berdych, Gilou, Tipsi, Mayer, Stepanek (qu’est ce qu’il fout là, le vieux mérou ?), Garcia Lopez, Kunitsyn, Volandri puis, avec encore deux points de moins, Del Po (14e donc), Verdasco, Soderling (pas si bon que ça le Sod en retour, même sur seconde balle !), Haase, Davydenko (il existe encore, lui ?), Bogomolov Jr (c’est qui, lui ?), du beau monde quoi ! Et Roger dans tout cela ? Roger ? Il est 22e avec 51% et des poussières, juste derrière Almagro, pourquoi cette question ? Ah ben dites donc, c’est pas terrible ça ! Non, c’est pas terrible et c’est aussi pour cela que quand on additionne les points marqués sur premières et sur seconde balle pour voir le pourcentage de points marqués au retour, Roger, il est dans le vent : Djoko 45% au total, Rafa 44%, Roger 40% seulement…

Mais dites-moi, avec ces pourcentages là, il doit pas obtenir des milliards de balles de break Roger, non ? C’est exact. D’ailleurs, depuis le 1er janvier Roger n’a obtenu que 495 balles de break alors que Djoko en a eu 636 et Rafa 649 (marrant cela : Rafa qui marque moins fréquemment le point au retour que Djoko est néanmoins parvenu à obtenir plus de balles de break que lui. Il est costaud le bestiau !)… OK, et qui c’est qui gagne le plus fréquemment les balles de break quand il en obtient ? Là, vous n’allez pas deviner ! C’est Xavier Malisse Monsieur ! Parfaitement, Xavier Malisse, citoyen belge de son état, qui a converti une balle de break sur deux ! Et le deuxième ? Ben, le 2e, c’est le Djoker (48%), suivi de Rafa bien sûr (47%), puis le Sod et d’autres types, la Murène est 8e avec 45%… Et Roger dans tout cela ; il est pas bon ? Non pas terriblement bon, il est même loin du compte Roger…Bon, mais combien, dites un peu pour voir…Roger ? Il est 41e avec 40%… Ca vous en bouche un coin, non ? Alors comme cela, Roger n’est pas très bon sur première balle adverse, seulement 8e, encore moins bon sur deuxième balle, seulement 22e, et a donc peu de balles de break, et que croyez vous qu’il fasse quand il en obtient une ? Et bien il n’est pas terriblement bon sur les balles de break qu’il obtient, voilà ce qu’il fait Roger ! Je ne vais pas vous refaire les calculs que j’ai fait plus haut sur les services, je sens que vous avez déjà du mal à suivre mais avec cela, on peut dire que Roger s’en tire bien en étant 15e au classement de ceux qui gagnent le plus fréquemment des jeux de retour. Il se démerde quand même pour gagner 27% de ses jeux de retour…

Évidemment, il est loin du Djoker, 1er avec 41%, du Rafa, 2e avec 36%, de la Murène, 3e avec le même pourcentage. La vache ! Il fait le trou, le Djoker, là ! Après, il y a Ferrer, Chela, Fognini, Volandri, Andujar, des types qui jouent beaucoup sur terre, puis Berdych et Gilou (10e), Monaco, Mayer, Troicki et Berlocq. La seule consolation, c’est que Roger est juste devant Del Po et le Sod. C’est maigre !

Bon, vous allez me dire : mais c’est normal que Roger convertisse moins les balles de break qu’il obtient que le Djoker ou le Rafa puisque de toute façon il marque moins fréquemment le point qu’eux sur service adverse. Cela ne veut pas forcément dire que Roger fait dans son froc quand il obtient une balle de break, c’est juste qu’il est moins bon sur les points de retour que les deux autres… Très juste ! Ca vaut un bon point !

En effet, Roger gagne en moyenne 40% des points de retour qu’il joue et gagne également en moyenne 40% des balles de break qu’il obtient. Roger ne fait donc pas dans son froc quand il obtient une balle de break, CQFD ! Y a pas de déficit sur les balles de break qu’obtient Roger !

Sauf que le petit problème, c’est que quand Djoko ou Rafa obtiennent des balles de break, ils font mieux qu’en moyenne sur les points de retour qu’ils jouent ! Y’a excédent côté Djoko et Rafa ! En effet, Rafa convertit 47% des balles de break qu’il obtient alors qu’il ne gagne que 44% des points qu’il joue au retour, soit un excédent de 3 points. Et c’est pareil pour Djoko : 48% de balles de break converties alors qu’il ne gagne que 45% des points qu’il joue au retour… Même la Murène a un petit excédent d’un point.

Tout se passe comme si les joueurs qui doivent sauver une balle de break contre Djoko ou Rafa faisaient dans leur froc et ont donc un déficit dans le nombre de balles de break qu’ils sauvent contre ces deux-là, alors que Roger ne fait peur à personne et les types en face sauvent des balles de break aussi fréquemment qu’ils font le point sur leur service ! Enfin, quand je dis qu’ils font dans leur froc quand c’est Rafa ou Djoko en face, je suis méchant parce que si on dit qu’il font dans leur froc avec un déficit de 3 points, qu’est ce qu’il faut dire à propos de Roger qui a un déficit de plus de 6 points quand il doit sauver une balle de break, lui ? Et pas seulement devant Djoko ou Rafa mais en moyenne depuis le premier janvier, c’est-à-dire en moyenne devant des tocards ! A ce compte là, il peut facile faire de la pub pour Pampers, Roger !

Et comme Roger n’obtient pas des masses de balles de break, à l’arrivée, cela donne ça depuis le 1er janvier :

Le Djoker : 305 breaks réussis, Rafa 305 breaks, Roger : … 195 breaks!

Bien ! Réfléchissons un peu: combien de breaks supplémentaires aurait obtenus Roger si les types en face fouettaient comme contre Djoko ou Rafa et que Roger avait lui aussi un excédent de 3 points ? Fastoche : Roger aurait breaké 217 fois… 22 breaks de plus depuis le premier janvier, 22 jeux de retour gagnés en plus donc… Et ça fait combien de sets en plus ça ? Réponse : on ne sait pas mais si on se dit que cela fait entre la moitié et les deux tiers comme tout à l’heure, cela aurait fait entre 11 et 15 sets de plus dans la besace de Roger…

Au total, le déficit de Roger sur le sauvetage ou la conversion des balles de break lui coûte donc 17 à 23 sets selon que l’on prend la moitié ou les deux tiers des balles de break qu’il aurait gagné s’il les jouait comme un mec qui en avait… Ben dites donc, cela fait un paquet de matchs, tous ces sets non ? Ben oui, d’autant que Roger n’a joué que 61 matchs depuis le 1er janvier et en a paumé 12. Et en prenant l’estimation basse de 17 sets paumés parce que Roger fait dans son froc quand il doit sauver une balle de break ou parce qu’il ne fait plus peur à personne quand il en obtient, cela représente quel pourcentage des 12 matchs paumés ?? Ben, on n’en sait rien, mais je dirais que la réponse c’est : presque tous…

Bon, on va résumer tout cela :

Roger n’est pas super bon au retour cette saison, surtout sur secondes, du coup il n’obtient pas des masses de balles de break mais en plus comme il ne fait peur à personne, les types les sauvent aussi souvent qu’ils font le point sur leur service quand ils mènent 30-0. A cela se rajoute le fait qu’à côté de son déficit sur les balles de break qu’il doit sauver, celui de la Grèce, c’est peanuts ! Après ça étonnez-vous que Roger ne gagne pas tout le temps comme le Djoker ! Bref, Roger est un gros blaireau qui retourne encore plus mal les secondes que les premières, qui ne fait pas plus peur à qui que ce soit que Fabrice Santoro aujourd’hui, et qui en plus fait dans son froc quand il doit sauver une balle de break ! Résultat : il finit par paumer des matchs alors qu’il devrait normalement tout gagner comme d’hab, le Roger !

Moralité : Y aurait pas de balles de break au tennis, Roger serait toujours numéro un, fingers in the nose ! Mais, même si les balles de break continuaient à exister mais que Roger avait le même déficit que Rafa ou le Djoker quand il doit en sauver une, et le même excédent qu’eux quand il en obtient une et bien, messieurs dames, Roger, il aurait sans doute pas paumé plus de matchs que le Djoker cette année et je passerais pas une nuit à essayer de comprendre comment il fait pour foirer autant avec les stats qu’il se chope encore, hors balles de break bien sûr… Tout cela pour 34 balles de break qui sont allés dans le mauvais sens…

Voilà, il me reste plus qu’à modifier légèrement le texte avant de d’envoyer le diagnostic à Roger pour qu’il nous corrige tout cela pour 2012. C’est pas la mer à boire quand même, 34 points ! Je suis quasi sûr qu’il va le faire sans problème et par conséquent, 2012, c’est l’année du Grand chelem de Roger les amis !

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Né l'année ou Rod Laver réalise son premier grand chelem, suit le circuit depuis 1974, abuse parfois de statistiques, affiche rarement ses préférences personnelles, aime les fossiles et a parfois la dent un peu dure...

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82 Responses to Mais pourquoi il est pas N°1, Roger ?

  1. William 27 septembre 2011 at 10:31

    Excellent tout cela ! Tu mets des statistiques au service d’un sentiment partagé par tous : Roger, sur les balles de break, c’est pas le meilleur… Et même pire, d’après tes chiffres !
    En fait ta démonstration se résume sur un coup : le fameux retour de revers slicé sur seconde balle. Est ce que Djokovic, brillant en retour, en fait souvent des retours de ce genre sur balle de break ? Je n’en ai pas le souvenir…
    Dommage que la volonté d’agression dès le retour que le début de la collaboration avec Annacone avait supposé fin 2010 ne se soit pas confirmée en 2011…

    • Sylvie 27 septembre 2011 at 11:46

      Pourtant ce secteur a longtemps été son point fort : gagner des balles de break mais aussi en sauver. Je pense que c’est là où la confiance intervient. Moins tu gagnes, plus tu es fébrile sur ces moments là. D’ailleurs, cette année on a vu Nadal commettre des doubles fautes ou des erreurs grossières sur balles de break, choses impensables auparavant.

  2. Sylvie 27 septembre 2011 at 11:44

    Excellent Antoine ! Ça demande un peu d’efforts de concentration mais c’est super éclairant et plein d’humour. Je relirais à tête reposée pour vérifier que j’ai bien tout compris.

  3. Guillaume 27 septembre 2011 at 12:03

    La vieillesse est un naufrage, disait le grand Charles (à propos de son ancien supérieur le Maréchal, mais c’est une toute autre histoire). En tennis, c’est un peu pareil. Les champions ont un bagage de départ, qu’on apparentera pour faire vite à de l’inné, puis travaillent beaucoup pour améliorer les défauts de la cuirasse et franchir le dernier cap, ce qu’on appellera l’acquis. Le pic de carrière passé, le fameux déclin s’enclenchant, la perte survient toujours sur l’acquis. Dans le cas de Federer, ses deux points faibles de jeunesse ont toujours été la concentration et le retour de service sur des balles peu puissantes, sur lesquelles il ne peut s’appuyer. La démonstration d’Antoine, stats à l’appui, illustre parfaitement le phénomène qu’on a tous ressenti à un moment ou un autre devant les matchs de Fed depuis deux ans et que l’on traduira ainsi : « Mais pourquoi n’est-il pas agressif sur seconde balle, bordel??? » Tout simplement parce que Federer a toujours cherché à s’appuyer sur la puissance adverse pour contrer, et non générer lui-même de la puissance. Chose qu’Andy Roddick (natif d’Omaha, Nebraska) n’a jamais compris, au contraire d’un Lleyton Hewitt ou même Tim Henman, qui faisaient tant et tant de misères à Federer au début de sa carrière. Le Suisse avait bossé pour trouver une alternative – avec quel résultat dans ses meilleures années ! – mais a perdu ce fil. Et c’est bien dommage car les chiffres dans leur ensemble confirment bien l’impression que j’ai du Federer cuvée 2011 : très bon, tout près du sommet (bien plus que l’an dernier, paradoxalement), mais jamais payé à la fin.

  4. Sam 27 septembre 2011 at 12:59

    Le problème avec les articles intelligents, c’est qu’il faut faire des comm encore plus intelligents. Comme Guillaume l’a déja fait, la situation est bloquée.

    Pour ma part, je me contenterais de constater qu’il est 12h58 en temps Rennes, et toujours rien.

    • Guillaume 27 septembre 2011 at 13:15

      Attention Sammy, ton entry list commence à tomber. Et du très, très lourd pour commencer, avec rien moins qu’un membre de l’équipe de France de Coupe Davis. Roulements de tambour et… Julien Benneteau !

      • Guillaume 27 septembre 2011 at 13:17

        Annonce N°2 : le tenant du titre Marc Gicquel sera lui aussi de la partie.

      • Sam 27 septembre 2011 at 13:17

        Waouh, c’est au moins le Novotel de la gare….
        Mais d’où tu sais ça ??!!

        • Sam 27 septembre 2011 at 13:19

          Gilles Muller ! Vive facebook !

          • Guillaume 27 septembre 2011 at 13:20

            Merde, tu m’as grillé. Je le réservais pour la fin, celui-là.

      • Guillaume 27 septembre 2011 at 13:19

        Annonce N°3 : prix de gros pour Nicolas Mahut et Arnaud Clément, comme deviné par votre serviteur.

        • Sam 27 septembre 2011 at 13:20

          Bah facile, c’est comme de pronostiquer Romain Jouan …

        • Guillaume 27 septembre 2011 at 13:31

          Et Alejandro Falla ? Ca t’impressionne, ça, Alejandro Falla ?

      • Guillaume 27 septembre 2011 at 13:36

        Annonce N°# : Adrian Mannarino.

        Et le bouquet final : Olivier Rochus !

        Sur ce, je vais manger.

        • Sam 27 septembre 2011 at 13:38

          Rochus: la vraie raison d’aller à l’Open de Rennes.

          Sur ce, l’article d’Antoine peut reprendre une activité normale.

  5. Colin 27 septembre 2011 at 13:38

    « Moralité : Y aurait pas de balles de break au tennis, Roger serait toujours numéro un »

    Ça, c’est de loin la meilleure conclusion d’article que j’aie lu depuis longtemps. Il faut immédiatement proposer cette réforme à l’ATP et à l’ITF!

    • Ulysse 27 septembre 2011 at 14:17

      Oui.
      Et si jamais un détail technique pose problème pour supprimer les balles de breaks, on peut proposer la suppression des jeux de retour, qui emmerdent tout le monde de toutes façons.

  6. Ulysse 27 septembre 2011 at 14:27

    Excellente friandise d’Antoine.
    Je m’étais déjà fait cette réflexion que Fed est toujours techniquement et physiquement au point mais a juste tendance à virer chicken avec l’age : beaucoup de cinquièmes sets perdus dans les grands matchs, plusieurs situations gagnantes retournées tout en contrôle PHMesque, etc… En voilà la preuve chiffrée.
    Sa déchéance n’est pas structurelle. Il ne lui manque qu’un déclic mental pour reprendre le dessus. Bien sur c’est facile à dire, je suis le premier à me liquéfier sur balle de break.

  7. MarieJo 27 septembre 2011 at 14:33

    ahhh grandeur et décadence, à une époque c’est federer qui debordait sur tous les articles y compris ceux consacrés à l’open de Rennes, effet boomerang c’est au tour de l’open de Rennes de voler la vedette au retour de service du Maître !

    antoine tu n’as vraiment pas de bol :)
    allant rarement consulter toutes ces stats, il faut bien reconnaitre que l’impression visuelle ne nous trompe pas ! mais je suis bien contente que ce soit toi qui ais pris le temps de compiler tout ça…
    c’est presque dommage que le site ATP n’en garde pas un historique tu aurais pu nous faire une étude comparative sur la carrière de fed ;)

    @colin et Ulysse +1000 !

  8. MarieJo 27 septembre 2011 at 14:40

    j’adore cette photo de fed qui a le regard du mec qu’on fait chier à cause d’une demande à la noix d’un photographe : please, one more photo rodger… il a du être servi :)

    • William 27 septembre 2011 at 14:46

      Oui, très belle photo je trouve.

    • Sylvie 27 septembre 2011 at 17:00

      Je crois qu’elle a été prise après la défaite contre Soderling.

      • William 27 septembre 2011 at 17:27

        Le polo rouge me fait plus penser à Roland Garros cette année.

        • Nath 27 septembre 2011 at 18:51

          Retrouver le tournoi selon la tenue… Moi c’est ça qui me fait peur.

          • Clément 28 septembre 2011 at 00:53

            Oh cette photo c’est du Hambourg 2007, aucun doute là-dessus.

            Et super article Antoine, mort de rire tout du long.

            Et bravo aussi à William pour son diptyque, j’essaierai de faire un commentaire un peu mieux que ce truc à l’arrache très très bientôt, promis !

        • Guillaume 28 septembre 2011 at 11:53

          Quelque part, ça me rassure de constater qu’il est encore possible de coller des FFF :) : en fait le cliché est daté de Monaco 2007. Clément n’était vraiment pas loin puisque la tenue était effectivement la même à Hambourg. Mais en Allemagne Fed n’avait vraiment aucune raison de tirer la tête…

  9. Sam 27 septembre 2011 at 14:57

    Dustin Brown est là !

    Ok, j’arrête,on se calme, on se calme.

  10. Antoine 27 septembre 2011 at 15:27

    C’est vrai que l’article a percuté de plein fouet avec l’annonce des 22 participants directement qualifiés pour le Challenger de Rennes et que face à cette concurrence il souffre d’un nombre limité de reflexion de la part des commentateurs.

    Je me demande même si ce n’est pas la preuve que, dans ce type de circonstances, on peut raconter n’importe quoi ici sans crainte d’être démenti par qui que ce soit…

    Très bon choix de photo par Guillaume ! Après une victoire du Maître, selon toute probabilité !

    Sur un sujet voisin, assez souvent débattu également, à savoir les performances de Roger dans les sets dits « décisifs », c’est à dire le 3ème quand cela se joue en deux sets gagnants, 5ème set quand cela se joue en trois sets gagnants, les stats du Maïtre ne sont pas époustouflantes, c’est le moins que l’on puisse dire:

    Depuis le début de sa carrière Roger se classe au 41ème rang des joueurs recencés par l’ATP depuis les débuts de l’ère Open semble t il puisqu’il y a qualques vieux crabes. Sur les 52 dernières semaines, Roger est 55ème (sur les joueurs en activité cette fois).

    Sur les 5èmes sets remportés, depuis le début de sa carrière, Roger (avec un score de 18 matchs remportés et 16 perdus) se classe à une modeste 117ème place et cela risque de ne pas s’arrranger puisqu’il occuppe (co ex-aecquo avec bcp d’autres) une 38ème place sur les 52 dernières semaines avec 1 victoire et deux défaites.

    En revanche, sur les tie breaks, Roger est le numéro 1 du classement effectué sur l’ensemble de sa carrière et, bien que n’étant que 6ème sur les 52 dernières semaines, avec 17 remportés pour 8 perdus, il tient sa moyenne de deux tie breaks gagnés sur trois..

    • Ulysse 27 septembre 2011 at 17:29

      Fed est une buse sur balle de break mais un cador en tie-break. Paradoxe en apparence car on sait pourquoi, et c’est intéresant à signaler.

      Sur balle de break il est coté avantage. Au service, son kické déportant l’expose à un retour long croisé sur revers qui peut le neutraliser dès le début de l’échange, et en retour il n’a souvent que son revers choppé d’attente pour engager le jeu. Grosse moto, coté avantage le jeu s’engage plus souvent dans la grande diagonale du revers qui est plutôt son point faible. Fed est tout simplement beaucoup moins bon coté avantage.

      En Tie-break le coté avantage n’est évidemment pas privilégié de la même façon.

      Moralité : il faut supprimer le coté avantage (ou interdire les revers, ou encore obliger Djoko à porter des chaussures de ski).

      • Ulysse 27 septembre 2011 at 17:33

        D’ailleurs ce sujet m’amène à évoquer le cas Big Mac dont le service de gaucher kické coté avantage était une arme fantastique. Si on avait cloné Mac à l’identique mais en inversant la chiralité des chromosomes (oui je sais c’est n’importe quoi) de façon à ce qu’il soit droitier, aurait-il eu plus qu’un succès d’estime façon Henman ?

      • Antoine 27 septembre 2011 at 17:57

        Il faudrait obliger les gauchers à engager le jeu de l’autre côté, c’est à dire côté avantage et non côté égalité…

        Là, cela ferait de gros dégâts dans les palmarès de certains..

    • Nath 27 septembre 2011 at 18:52

      « Je me demande même si ce n’est pas la preuve que, dans ce type de circonstances, on peut raconter n’importe quoi ici sans crainte d’être démenti par qui que ce soit… »

      Attends, j’arrive, enfin je crois… faut que je relise…

  11. Le concombre masqué 27 septembre 2011 at 17:27

    Ennooorme article.

    Vraiment, bravo antoine.

    Tout y est : données chiffrées (voui, voui j’aime ça), travail de compilation et d’analyse, humour, jolie plume – qui sans être romanesque tient très bien la route- illustration sympa, et pour finir : doudou.

    Manquent pour avoir le titre de l’article du siècle :
    - Question Greg
    - Référence au gazon
    - Paragraphe positif sur l’australie
    - Référence à la victoire du concombre masqué à l’US Open pronostic Pro tour

    • Antoine 27 septembre 2011 at 17:58

      C’est gentil, mais la thèse développée dans l’article ne tient pas la route; c’est moi qui vous le dit…

  12. Antoine 27 septembre 2011 at 18:34

    Tiens, je vais vous rassurer là…

    On parle beaucoup des deux balles de matchs que Roger a laissé filé, si l’on peut dire, face à Djoko au dernier US Open. Encore un match ou Roger a eu des balles de match et a paumé, ajoue-t-on…Et d’ailleurs, l’année dernière, cela lui est arrivé quatre fois..

    Cela est il significatif ? La réponse statistique est non..

    Depuis 2000, Roger a perdu 12 matchs en ayant eu une, ou des, balles de matchs. Cette demie de l’US Open était le douxième. Cela fait donc un match par an…Au cours de la même période, Roger a gagné 11 matchs en ayant sauvé au préalable une ou plusieurs balles de match. Cela fait également (presque) une moyenne de un match par an…

    En général, c’est un match par an; pafois, c’est deux, parfois zéro; dans les deux sens: match gagnés ou perdus. Les seules années ou le chiffre a dépassé deux unités, dans un sens ou dans l’autre, sont 2003 et 2010. En 2003, Roger a gagné 3 matchs en sauvant des balles de matchs. En 2010, comme chacun sait, Roger a accompli l’exploit de perdre 4 matchs alors qu’il avait eu une ou des balles de match..Statistiquement, il rattapait le temps perdu puisque cela ne lui était plus arrivé depuis 2006…

    2011 est un retour à la normale: un match gagné, un match perdu. Le match gagné était contre Lopez à Madrid et manque de pôt, le match paumé, c’était une demie de l’US Open.

    Statistiquement, rien ne permet de conclure que les quatre matchs perdus en 2010 ne soient autre chose que l’effet du hasard..

    • Le concombre masqué 27 septembre 2011 at 18:46

      Ahoui non maisalors là par contre je ne suis pas du tout d’accord.
      Les statistiques sur 10 ans pour Roger c’est comme les statistiques sur 10 ans d’un truc qui évolue : ça sert à rien.
      Les statistiques de l’année, oui.

      Pour faire une comparaison avec le premier sujet qui me passe par la tête, tiens, le nombre de rapports sexuels qu’à mon voisin du dessus, chaque année.

      Bon ben entre 2000 et 2010, il avait en moyenne 50 rapports par an…
      Par contre il n’a pas niqué de l’année en 2008…bizarre, mais non parce qu’en 2009 il a doublé son score, donc statistiquement il a juste « rattrappé le temps perdu ». donc sa vie sexuelle n’a pas eu de soubresault, tout est normal.

      Et ben non en fait en 2008 il a divorcé, et il a retrouvé une nouvelle femme en 2009, donc ils étaient foufous et se sont bien fait plaisir. Et en 2010, retour à la normale d’un couple ayant un peu de bouteille : re-50 fois dans l’année.

      C’est ça la vérité.

      Donc pour Roger 2010 est bel et bien explicable par plein de théories (il était trop confiant après son career grand slam et sa victoire à l’AO, il a commencé à vraiment viellir, il a joué plus de top 10, ila pensé à ses enfants au moment de conclure les matchs…je laisse les 3000 coms suivant continuer la liste), mais 2010 n’est pas « un rattrapage statistique ».
      Les « rattrapages statistiques » c’est pour un truc fixe, comme un lancé de dés, pas sur un truc qui évolue comme la libido de mon voisin ou la gestion des balles de match de roger.

      • Antoine 27 septembre 2011 at 18:56

        Le rattrapage statistique est une mauvaise expression, j’en conviens. Il vaut mieux parler d’anomalie statistique…

        Si on regarde ce qu’il en est non pas sur le seul Roger mais sur 1000 joueurs ATP, avec donc un échantillon beaucoup plus vaste, on tombera peut être aussi, probablement même, sur une moyenne qui n’est guère diufférente d’un match par an dna les deux sens. Il faut bien que le match gagné par l’un ait été perdu par l’autre..De cette moyenne, certains vont s’écarter mais plus on prend une période longue, leur carrière par exemple, moins la moyenne sur leur carrière va dévier de la moyenne sur l’ensemble des joueurs. Si on prend une période plus courte, une saison, certains vont avoir des pics, comme Roger en 2010, mais c’est juste une anomalie statistique. Ce n’est pas comme ton voisin: Roger ne s’est pas arrêté de jouer, lui.. Si la carrière de Roger se déroulait sur un millier d’année, il y aurait certainement des années ou il ferait pire que 4… En soi, le fait que cela soit arrivé quatre fois en 2010 ne prouve rien du tout..

  13. May 27 septembre 2011 at 18:38

    Joli condensé Antoine, il suffit d’écrire un article avec plein de chiffres des pourcentages et tout le monde prend ça pour argent content. Evidemment que personne ne va aller vérifier si tous ces chiffres tiennent la route. Et ainsi vérifier si ces théories tiennent la route…
    De mémoire, je dirais que Fed n’a jamais vraiment été performant en stat pur même lorsqu’il était à la tête du circuit. C’était un tueur, pas un épicier. Bien sûr qu’il a déjà dû se retrouver preums sur un des critères atpiens mais bon. Le truc qui est trompeur dans ces classements s’est de faire un classement statistique avec des types qui jouent 30 matches et d’autres qui en jouent 60, c’est déjà faussé à ce niveau là…
    Non Fed devient « sage », il est loup, parfois (1/2 finale RG), d’autres fois, agneau (1/2 de l’USO) pourtant même adversaire, pas les mêmes effets.
    Sinon joliment essayé l’article, toujours plaisant à lire car drôle aussi mais sur le fond je pense que je ne vais pas te suivre, pas tout à fait. Mais si tu en a encore des comme ça en magasin, j’achète !

    • Antoine 27 septembre 2011 at 18:47

      Non, non, tous les chiffres sont rigoureusement exacts. Le problème n’est pas là..je crois que je vais mettre en ligne un addendum pour démolir cet article..

    • MarieJo 27 septembre 2011 at 18:57

      ah riche idée Antoine, ya longtemps qu’on t’as pas vu démolir un article à la sulfateuse !
      j’achète !

  14. Antoine 27 septembre 2011 at 19:06

    ADDENDUM

    Beaucoup de commentaires ont mis l’accent sur les problèmes de Federer au retour. Et c’est vrai qu’en retour il n’est pas très performant puisqu’il ne gagne de 40% des points contre 45% pour le Djoker et 44% pour Nadal (44% pour la Murène aussi). Il est donc nettement moins performant qu’eux sur ce plan là et ce n’est pas nouveau.

    Mais ce sur quoi j’ai mis l’accent est l’importance de son déficit sur les balles de break à convertir, déficit qui est indépendant de sa performance ou de sa sous performance en retour. Ce déficit, ou plutôt l’absence d’excédent, c’est-à-dire l’absence de déficit chez le serveur adverse quand il doit sauver une balle de break lui coûte cher. Cette absence d’excédent, c’est-à-dire le fait qu’il ne convertisse pas plus de balles de break qu’il ne fait en moyenne le point au retour, lui coûte 22 breaks non réalisés depuis le début de l’année par rapport à la situation ou il aurait un excédent de 3 points de pourcentage, comme Rafa et le Djoker. Il faut bien voir que s’il enregistrait un excédent de trois points, il aurait remporté 43% de balles de break et non 40, mais demeurerait bien en deça des niveaux atteint par le Djoker et Rafa. Il y aurait alors le même écart sur les balles de break à convertir que celui signalé au premier paragraphe en ce qui concerne les points gagnés au retour, en moyenne. Mais au lieu d’avoir un écart de 7 (vs Rafa) ou 8 (vs le Djoker) points sur la fréquence de conversion des balles de break qu’il obtient (et il en obtient peu, étant peu performant au retour), Roger n’aurait plus avec eux qu’un écart de 4 ou 5 points. Et comme indiqué, cela irait déjà nettement mieux pour Roger, MEME s’il ne s’améliorait pas, en moyenne, au retour…

    Ce faisant, il n’y a pas que sur les retours et les balles de break non converties que Roger pèche puisque son déficit est beaucoup plus marqué sur les balles de break à sauver, un déficit très marqué par rapport à Rafa ou au Djoker mais qui lui coûte bien moins cher que son absence d’excédent sur les balles de break à convertir car étant très performant au service il a peu de balles de break à défendre. Enfin, cela lui coûte quand même 12 jeux. non gagnés…

    Mais là ou je suis un peu surpris, c’est que PERSONNE n’a songé à réfuter le propos selon lequel ce déficit global incontestable lui coûtait plein de sets et la presque totalité de ses défaites de l’année en cours…autrement dit que s’il n’y avait pas ce déficit global, alors Roger serait toujours numéro un comme au bon vieux temps…Visiblement, on peut vous faire GOBER n’importe quoi !

    Puisque vous ne l’avez pas fait, je vais devoir m’y coller et je déclare donc que la thèse du sieur Antoine ne tient pas la route, c’est-à-dire qu’elle n’explique en réalité que peu des défaites de Roger cette année. La réalité est que même si Roger n’avait pas eu ce déficit sur les balles de break, il aurait quand même paumé la plupart des matchs qu’il a paumés ! Bref, c’est de la FOUTAISE !

    Là, il faut rentrer dans le détail des 12 défaites :

    1- Melbourne : Roger n’a pas de déficit sur les balles de break qu’il doit sauver, mais un léger déficit sur la conversion des balles de break qu’il a obtenues : il n’en convertit que 3 sur 10, soit 30%, alors qu’il a gagné 46 points sur 125 au retour, soit 36%. Pour que Roger ait le même excédent que le Djoker ou le Rafa (soit 3 points de différence avec la fréquence des points marqués en moyenne au retour), Roger aurait du convertir 39% des balles de break qu’il a obtenues. Admettons donc que Roger ait convertit 4 balles de break sur 10 au lieu de 3. Qu’est ce que cela change au match ? De toute évidence, rien. Il a paumé 7-6 7-5 6-4 et il aurait perdu quand même…

    2- Dubaï : Roger n’a pas de déficit sur les balles de break qu’il sauve, au contraire, et a un excédent important sur les balles de break qu’il convertit (une sur deux alors qu’il ne gagne ce jour là qu’un point sur quatre au retour). Il aurait donc pu perdre encore plus sévèrement ce jour là contre le Djoker…

    3- Indian Wells : Roger a sauvé 5 balles de break sur 10 (soit 50%) alors qu’il a gagné 56% des points sur son service faisant ainsi apparaître un déficit de 6 points qui est, peu ou prou, son déficit moyen sur l’année. Au retour, il convertit 3 balles de break sur 9 alors qu’il marque 40% des points joués sur service adverse. Admettons donc que Roger ait sauvé une balle de break supplémentaire et convertit une balle de break supplémentaire également pour ramener son déficit en balles de break sauvées au niveau de celui de Rafa et du Djoker (1,4 point) et obtenir le même excédent qu’eux sur balles de break à convertir (3 points). Comme Roger a perdu ce match contre le Djoker 6-3 3-6 6-2, il est clair qu’un jeu de service concédé en moins et un break obtenu en plus aurait pu changer le cours du match. Roger et Djoko auraient alors eu 4 breaks chacun, au lieu de 3 et 5 respectivement…Admettons donc qu’il y avait alors une chance sur deux pour que Roger gagne ce match et aille donc en finale à IW…

    4- Miami : Roger est en déficit sur les deux côtés (une balle de break sauvées sur 5 alors qu’il remporte 53% des points sur son service et 0 balles de break convertie sur 2 alors qu’il gagne 22% des points au retour). En effectuant les correctifs selon la même méthode que pour les matchs précédents, Roger aurait du sauver 1,5 balle de break supplémentaire et convertir 0,5 balle de break, bref, empocher 2 jeux supplémentaires. Comme il a paumé 6-3 6-3 en concédant 4 breaks et en n’en obtenant aucun, il aurait quand même paumé contre Rafa…

    5- Monte Carlo : Pas de déficit dans le sauvetage des balles de break chez Roger ce jour là contre Melzer, mais un déficit sur les balles de break à convertir puisqu’il en a converti 0 sur 7 alors qu’il marque 32% des points au retour. Admettons donc qu’il ait converti 35% des balles de break qu’il a obtenues. Cela donnerait donc 2,5 breaks obtenus. Roger a paumé 6-4 6-4 en perdant 2 fois sons service. Il aurait donc fait au moins jeu égal avec Melzer. Disons qu’il aurait donc eu au moins autant de chances que Melzer de gagner ce match…

    6- Madrid : Pas de déficit côté balles de break à sauver contre Rafa ce jour là, mais un déficit côté conversion : seulement 2 sur 11 alors qu’il remporte 35% des points lorsque Nadal a servi. S’il avait converti 38% des balles de break qu’il a eues, Roger en aurait gagné 4 au lieu de 2 alors que Nadal a breaké 5 fois Comme Roger a paumé ce match 5-7 6-1 6-3, se pose la question de savoir quand Roger aurait breaké deux fois de plus mais le nombre supérieur de breaks de Nadal conduit à estimer que ce dernier avait les plus grandes chances de gagner le match quand même….

    7- Rome : Pas de déficit dans la conversion des balles de break cette fois là pour Roger, mais un lourd déficit dans les balles de break à sauver face à Richard : seulement une sur 3 alors qu’il a remporté 73% des points sur son service. Admettons donc que Roger en ait sauvé une de plus. Comme il a paumé 4-6 7-6 7-6, il est probable que Roger aurait gagné ce match contre Richie et serait donc allé en demie à Rome…

    8- Roland Garros : Déficit négligeable sur les balles de break à sauver (8 sur 15 soit 53% alors qu’il a gagné 57% des points sur son service) mais déficit plus important sur les balles de break à convertir (5 sur 15 alors qu’il a gagné 38% des points au retour). S’il avait eu un excédent de 3 points là-dessus, comme le Djoker et Rafa l’ont depuis le début de l’année, Roger aurait gagné 41% des balles de break qu’il a obtenues, soit 1 balle de break convertie de plus. Roger aurait il gagné Roland Garros en breakant Nadal une fois de plus, toutes choses égales par ailleurs ? Possible, si ce break avait eu lieu au premier set car cela aurait changé la physionomie de la rencontre, mais il parait plus que probable que cela n’aurait pas changé le résultat final vu qu’il s’est fait breaker 7 fois. Comme à Madrid, Rafa aurait eu au final un break d’avance…

    9- Wimby : Pas de déficit sur les balles de break converties (3 sur 9) mais un léger déficit sur les balles de break à sauver : 6 sur 9, soit 67% alors que Roger a gagné 75% des points sur son service Admettons que Roger ait sauvé une balle de break supplémentaire. Est-ce que le résultat du match aurait été différent ? Il aurait alors fait le break une fois de plus que Jo. Par hypothèse, l’un des sets qu’il a paumé aurait été au tie break si cela était le 3ème ou le quatrième et le match aurait continué s’il s’agissait du 5ème mais dans ce cas Roger l’aurait gagné. Difficile à dire mais il parait plus probable que Jo aurait quand même gagné la rencontre vu qu’il n’a eu aucune balle de break à défendre dans les trois derniers sets.

    10- Montréal : Pas de déficit sur les balles de break à sauver, au contraire (7 sur 9 soit plus que les 63% de points gagnés par Roger sur son service), un léger déficit sur la conversion des balles de break (1 sur 4 alors que Roger a gagné 28% des points au retour). S’il avait gagné 31% des balles de break, cela aurait fait 1,24, plus proche de 1 que de 2. Bref, rien à dire à la défaite de Roger ce jour là. Il n’a pas paumé contre Jo à cause de son déficit global sur les balles de break.

    11- Cincy : Pas de déficit sur les balles de break à sauver, au contraire, et pas de déficit sur la conversion des balles de break non plus puisque Roger n’a pas été foutu d’obtenir une seule balle de break contre Berdych. RAS.

    12- US Open : Pas de déficit sur la conversion des balles de break par Roger face au Djoker ce jour là, au contraire : il convertit 3 balles de break sur 5 (soit 60%) alors qu’il n’a marqué que 28% des points quand le Djoker servait. Pas de quoi se plaindre. En revanche, Roger n’a sauvé que 6 balles de break sur 12 (50%) alors qu’il a gagné 64% des points sur son service. Pour avoir le même léger déficit que le Djoker ou Rafa, Roger aurait du en sauver 63%, soit 7,56 au lieu de 6, soit un break et demi qu’il aurait du sauver. Est ce que résultat du match aurait été inversé si Roger avait sauvé un ou deux jeux de service de plus ? Tout d’abord, cela dépend fortement de savoir si c’est un ou deux. Comme Roger s’en est bien tiré côté conversion des balles de break qu’il a obtenues, pour rééquilibrer j’aurais tendance à dire 1 seul. Roger n’a pas paumé son service durant les deux premiers sets, sauf erreur de ma part, donc la question ne se pose que pour les autres sets. Si Roger avait sauvé une fois de plus son service au quatrième set, cela n’aurait rien changé, il n’aurait pas perdu 6-2 mais aurait quand même paumé le set. S’il n’avait pas perdu ce service au 3ème set, le set aurait été jusqu’au tie break. S’il n’avait pas paumé ce service au 5ème set, soit Roger aurait gagné le match, soit le set aurait été jusqu’au tie break aussi. Au total ce déficit s’avère lourd. En perdant une fois de moins son service, Roger avait au moins une chance sur deux de remporter le match. Si l’on admet que ce n’est pas un jeu de service de déficit mais deux, la balance penche encore plus du côté d’une victoire de Roger…

    CONCLUSION :

    La thèse développée par Antoine dans on papier est séduisante mais ne vaut en définitive pas un clou ! Il s’est laissé enfumer comme beaucoup par le résultat de la demie de l’US Open ou Roger paume un match dont il semble qu’il n’aurait jamais du le paumer.

    Des 12 défaites de Roger, c’est le seul match avec la défaite de Rome contre Richie où la balance penche assez clairement dans le sens de la thèse défendue par l’auteur dans son papier, à savoir que les défaites de Roger s’expliqueraient par sa sous performance sur les balles de break à obtenir, ou à convertir. Même si les chances de Roger n’atteignaient pas 100% dans ces deux cas, comptons quand même 2 victoires de plus pour Roger.

    A ces deux défaites, on peut ajouter que Roger aurait eu sans doute environ une chance sur deux de gagner les matchs qu’il a perdus à Indian Wells et Monte Carlo. Disons donc que Roger aurait gagné l’un de ces deux matchs. Cela fait trois.

    Il aurait également eu une meilleure chance à Wimbledon et, à un moindre degré sans doute, à Madrid et à Roland Garros, mais dans ces trois derniers cas il est peu probable que le résultat du match aurait été inversé. Tout au plus peut on accorder à Roger une chance sur trois, et donc au final une victoire de plus…

    En étant généreux, on arrive donc à un total maximum de 4 défaites explicables par les sous performances de Roger sur les balles de break. En étant plus rigoureux et en ne comptabilisant que les matchs ou la balance aurait clairement penché de son côté, on ne peut justifier ainsi que deux défaites de Roger: à l’US Open et à Rome.

    La cause principale des défaites de Roger ne réside donc pas dans l’explication avancée par l’auteur.

    CQFD !

    Cela étant, si l’on s’en tient à ces chiffres, Roger serait allé en finale à l’US Open ainsi qu’en demie à Rome, aurait été soit en finale à Indian Wells soit en demie à Monte Carlo et serait éventuellement soit allé en finale à Madrid, soit en demie à Wimbledon, soit en étant très optimiste gagné Roland Garros. Au total sa saison aurait été sensiblement, voire substantiellement différente…

    • William 27 septembre 2011 at 19:50

      Vous êtes fous, Antoine… Je dis « vous » car de toute évidence tu n’es pas seul dans ta tête.

    • May 27 septembre 2011 at 22:42

      Alors là Antoine, si ce n’est pas de l’auto-destruction ça?
      Allez je suis sûre que tu peux leur faire dire encore bien des choses aux chiffres. C’est trop savoureux! Et en plus tu as contaminé Nath.

  15. Nath 27 septembre 2011 at 19:42

    Sinon, z’avez vu que Bolelli a battu Gulbis en 2 tie-break (avec 1 échange de breaks par set) à Bangkok ?

    • William 27 septembre 2011 at 19:49

      Et avez vous vu que Davydenko a sorti Harrison en deux sets, le tout sans tie bre

  16. Nath 27 septembre 2011 at 21:13

    Un autre point de vue : sur les 12 défaites de Doudou cette année, une majorité ont eu lieu contre d’excellents retourneurs : 4 contre Djoko, 3 contre Nadal et 1 contre Berdych que j’intègre dans le lot puisqu’il est neuvième en terme de points gagnés en retour de service.
    En faisant de ces matches une stat globale par adversaire (oui, je sais je mélange les surfaces, etc.), je trouve les chiffres suivants si je me concentre sur les points gagnés par Federer derrière son service :
    60% contre Djoko (variant entre 53% à Dubaï et 63% à l’USO)
    56% contre Nadal (variant entre 53% à Miami et 58% à RG)
    58% dans son unique match perdu contre Berdych à Cinci

    Ce qui est très peu pour un joueur qui a gagné 70% de points en 2011 lorsqu’il a servi.

    Regardons maintenant les stats en retour de ces 3 joueurs (parce que le receveur a aussi son mot à dire) depuis le début de l’année :
    Djoko a perdu 55% des points en retour de service
    Nadal a perdu 56% des points en retour de service
    Berdych a perdu 59% des points en retour de service

    Si on tient compte de tout ce qui précède, on s’aperçoit que nous sommes dans 3 cas différents :

    Djokovic a plus de mal en retour (-5 points) contre Federer qu’en moyenne, ce qui est logique vu que le Fed est excellent au service, mais il n’en reste pas moins qu’il lui pose énormément de problèmes sur ses qualités de retourneur hors pair (-10 points pour Fed par rapport à un adversaire lambda)
    Pour Nadal, Federer ou un autre, c’est pareil : il gagne 44% des points en retour en moyenne. En revanche cela change vraiment la donne pour Doudou puisque des 3 joueurs étudiés, Nadal est celui contre qui il perd le plus son avantage au service cette année.
    Pas d’analyse sur Berdych. Même s’il me semble rentrer dans ce cadre au regard de la stat de leur unique match, il s’agit justement d’un seul et unique match, donc je ne me risquerai pas à une conclusion.

    Si on en revient globalement à ces 3 joueurs, ce sont tous les trois de très bons retourneurs de surcroît très bons côté gauche (CD pour Nadal, revers pour Berdych et Djokovic)

    Pour aller plus loin dans l’analyse, on peut se demander ce qu’il en est des matches gagnés par Doudou contre ces mêmes adversaires. Ça va aller vite puisqu’il n’y en a qu’un, cette mémorable demi-finale gagnées contre Djokovic à Roland Garros. Dans ce match, Roger a gagné 67% de points derrière son service dans un match où son niveau de jeu a été exceptionnel. Notons quand même pour revenir à l’article (oui, oui) qu’il n’a justement pas fait dans son froc quand il a dû sauver des balles de break (69% de sauvées vs 67% de points gagnés sur son service) mais en revanche a accusé un déficit abyssal dans la conversion des balles de break qu’il s’est procurées (taux de conversion de 16% alors qu’il a gagné 39% de points en retour, ce qui représente 23 points d’écart !!!).

    Conclusion type QCM :
    - Federer doit dorénavant avoir un niveau de jeu exceptionnel pour battre ce type de joueurs.
    - Il y a mille et une manières d’utiliser les stats dont on dispose.
    - Mon estomac crie famine, il est temps pour moi de me restaurer un peu, et tant pis pour la relecture !

    PS : Antoine, j’y réfléchirais à 2 fois avant d’aller poster sous un de tes articles (très bien écrit en passant).

  17. Jeanne 27 septembre 2011 at 21:47

    Ah les Antoine ! La thèse et l’antithèse sont géniales mdr. Je guette maintenant un 3ème Antoine qui va faire la synthèse et moquer les deux premiers.
    Il y a quelque chose de Julie dans ton style mais tellement infusé de % que la sensualité n’y paraît plus. Et que dire de l’incroyable étude de Concombre sur la vie sexuelle de son voisin (au passage 50 items par an ça reste sobre) et du déchaînement final de Nath…

    • William 27 septembre 2011 at 22:14

      Un feu d’artifice de chiffres, de Doudou et de conclusions.

  18. William 27 septembre 2011 at 22:52

    Nouvelle phrase en bannière du site : je ne la connaissais pas, elle n’est pas mal du tout !

  19. Nath 28 septembre 2011 at 00:20

    Dis, Antoine, y a-t-il des joueurs à ta connaissance qui gagnent plus souvent le point qu’en moyenne à la fois quand ils se procurent une balle de break et quand ils doivent en sauver une ?

    • Antoine 28 septembre 2011 at 13:31

      Bonnes question ! Il y en a forcément, mais qui ? Je suis allé regarder sur le site de l’ATP et j’ai pris les 13 joueurs qui ont le meilleur taux de conversion de balles de break et les 13 qui sauvent le plus fréquement les balles de break auxquels ils font face. Cela donne 22 joueurs parce qu’il y en a quatre qui sont dans les deux tableaux (Djoko, Nadal, Ferrer et Del Po…

      Cet échantillon n’est donc pas représentatif puisqu’il est très limité en nombre et qu’en plus ce sont ceux qui sont les plus performants dans ce registre.

      Sur ces 22 joueurs, il y en a 4 qui sur-performent à la fois quand ils ont une balle de break à défendre et quand il ont l’opportunité de convertir une balle de break. Il s’agit de Ferrer (+1 sur les sauvetages et +2 sur les conversions), Llodra (+2 et +2), Verdasco (+1 et +4) et Chela (+1 et +2)…

      Sur les 13 joueurs qui sauvent le plus fréquement une balle de break et dont les deux derniers au classement sont donc Nadal et Federer, il n’y a que 3 joueurs qui surperforment et pas dans des proportions considérables, un point ou deux (Ferrer, Llodra et Verdasco)..Il y en a trois dont le score est neutre et 7 qui sous performent de 1 point (3 joueurs), 2 points (2 joueurs), 3 points (1 joueur: Roddick) et 6 points (un seul joueur: FEDERER !)

      Sur les 13 joueurs qui converstissent le plus fréquement une balle de break, tous les joueurs surperforment. Le record est Malisse (+11 avec 50% de balles de break converties alors qu’il ne gagne que 39% des points au service), Ljubicic est à +10 (décidemment très opportuniste Papy Ivan !), Giraldo est à +7, le Sod et Del Po sont à +6, Andujar est à +5, Fognini et Volandri à +4, Djoko et Nadal à +3 et la Murène à +1…Federer, comme je l’ai dit, est à 0 lui…(il ne fait pas parti des 13 en question)..

      Il ya deux joueurs qui surperforment sensiblement dans la conversion des balles de break et qui sous performent sensblement quand ils doivent en défendre: Ljubicic: +10 et -5 et le Sod +6 et -6…

      • Ulysse 28 septembre 2011 at 17:31

        Ça serait très intéresant de savoir ce que fait Malisse pour surperformer en conversion de balle de break. Sur quoi se concentre-t-il ? Applique-t-il une stratégie ? Pense-t-il à un mot clef ? Une image mentale ?

  20. Ulysse 28 septembre 2011 at 00:28

    Antoine,
    Pourrais-tu s’il te plaît réfuter ta réfutation et revenir à ta thèse de départ ? Il y a mille façons de le faire et je me demande bien laquelle tu vas employer.

    Déjà les stats sur un match ne veulent pas dire grand-chose : les sets se suivent sans se ressembler. Le résultat du premier set influence les autres de façon évidente de sorte qu’une balle changée dans le premier set annule la pertinence des statistiques établies dans les sets suivants. Par contre les stats sur une année sont forcément plus pertinentes car intégrant une multiplicité de situations : forme physique, conditions meteo, heure, humeur. Ensuite ta thèse initiale pointe un défaut mental qui cadre non seulement avec le déficit de succès sur balles de breaks, mais aussi avec les matchs perdus après avoir mené.

    Enfin, pour être sérieuses, seules les stats en GC devraient être comptabilisées. A l’exception possible de :
    - Melbourne (et encore – qu’aurait donné un premier set inversé ?),
    - et RG promis de toutes façons à Nadal supérieur sur TB.

    Il est clair que le déficit de succès sur points importants a fait très mal à Fed :
    - à Wimby (passage à vide après le gain des deux premiers sets, reproduisant un scénario de lachage d’un match sous contrôle déjà vu contre JWT il y a quelques années au Canada),
    - et à l’USO (abandon de navire au cinquième set, qui devient un classique de Federer sur le Arthur Ashe, bien loin de sa solidité d’antan au moment de conclure).

    Une autre caractéristique statistique de Roger vient en renfort de cette analyse : sa capacité à gagner les sets 6-3 (son plus gros pourcentage), alors que Djoko ou Nadal les gagnent plutôt 6-4. Corollairement, il perd assez souvent 7-5 tandis que c’est deux fois plus rare pour Nadal. Conclusion : hors tie-break, Roger est beaucoup plus à l’aise en début qu’en fin de set. On voit donc que non content d’être franchement mauvais sur les balles décisives, il est tout aussi incontestablement mauvais sur les jeux décisifs. Le qualificatif « mauvais » est à prendre au sens « mauvais par rapport à son niveau général ».

    Le Tie-break (souvent appelé « jeu décisif ») est manifestement un cas à part pour le Suisse qui en moyenne excelle dans l’exercice.

  21. Pat 28 septembre 2011 at 09:34

    Antoine illustre la théorie qui dit que quand quelqu’un qui a l’autorité affirme quelque chose ou fait une pseudo-démonstration chiffrée, il est cru par la majorité de ses auditeurs (disciples ?).
    Là, il fait encore plus fort en remettant le couvert pour prouver le contraire de sa première démonstration. Et encore il n’a pas sorti le fin du fin de l’analyse statistique mais ça va peut-être venir.

  22. Antoine 28 septembre 2011 at 12:04

    EPILOGUE…

    Qu’est ce que je vais pouvoir raconter et comment je m’en tire sans me faire siffler maintenant ? Il y a un petit problème quand même :

    Toutes les statistiques figurant dans l’article sont exactes (chacun peut vérifier sur le site de l’ATP cette semaine ; la semaine prochaine elles auront légèrement changé pour certaines d’entre elles) et on peut donc affirmer sans problème que sur les balles de break, Federer souffre bien, en moyenne, depuis le début de l’année, d’un déficit marqué quand il doit en sauver alors que ce déficit est minime s’agissant de Rafa et du Djoker et que contrairement à ces deux là, il n’a pas d’excédent lorsqu’il s’agit de convertir des balles de break. C’est également exact, puisqu’il s’agit d’une simple règle de trois que ceci lui coûte (aux arrondis près) 22 breaks non réalisés et 12 breaks concédés si on lui appliquait les stats du Djoker ou de Rafa qui sont très proches les unes des autres.

    Mais c’est tout ce que l’on peut dire avec certitude. On ne peut pas affirmer que cela lui a coûté tel nombre de sets non remportés, encore moins tel nombre de match. A la limite, cela aurait pu ne rien lui coûter du tout parce que si ces jeux non gagnés avaient pris place au cours de sets qu’il a gagné haut la main ou perdu très facilement, cela n’aurait rien changé du tout. Pour avoir une idée de ce que cela a concrètement coûté à Roger il faut faire, comme je le dis dans l’article une simulation de Monte Carlo c’est-à-dire distribuer ces jeux perdus au gré des sets selon la fréquence à laquelle les sets arrivent (6-0 6-1 6-2 etc…pour tous les scores possibles). Cette distribution est connue et Ulysse indique d’ailleurs que le score le plus fréquent dans les sets joués par Federer serait 6-3 en sa faveur. Il est donc possible de calculer le nombre de sets que Federer a ainsi perdu en supposant que les balles de break non converties ou non sauvées qui sont au centre de l’article se sont réparties de la même façon que se sont répartis les différents scores de sets joués par Federer depuis le début de l’année…

    C’est la meilleure estimation que l’on puisse faire. Cela vaut mieux que de dire qu’à vu de nez, cela lui coute tant ou tant de sets et de matchs comme je l’ai fait dans l’article. Cela permet d’avoir une idée du nombre de matchs ainsi perdus par Federer du fait de la perte d’un certain nombre de sets

    Mais chacun comprend bien que cette approche demeure spéculative pour une raison évidente : il s’agit (au mieux) d’une moyenne sur l’année. Cela ne nous dit rien concrètement sur tel ou tel match et cela ne peut pas le faire. Pour avoir une idée de ce que cela a concrètement coûté à Roger, il faut regarder dans le détail chacune de ses défaites pour tenter d’apprécier si sa défaillance sur les balles de break lui a réellement coûté qq choses lors de ces matchs ou pas comme je l’ai fait dans l’addendum. Evidement on peut contester l’opinion émise sur tel ou tel match tant il est vrai, comme le dit Ulysse que la perte d’un point important change, ou peut changer, le déroulement d’un match. Qui peut savoir avec certitude ce qui se serait passé si Federer avait gagné le premier set en finale à Roland Garros ? Ou s’il n’avait pas reperdu son service à 5-5 au cinquième set de la demie de l’US Open ? Ou s’il avait évité de perdre son service dans le 3ème ou 4ème set de son quart à Wimby et que ledit set était allé au tie break ? Nous n’en savons rien. On peut peut que faire des suppositions. Néanmoins, je ne crois pas être loin du compte en disant qu’en définitive cette défaillance a probablement coûté entre 2 et 4 matchs à Federer cette année. Si l’on prend 3 comme compromis, cela représente donc un quart des défaites de Roger so far. Ce n’est pas négligeable et sa saison aurait été sensiblement différente s’il n’avait pas perdu ces 3 matchs et personne ne peut savoir ce qu’il se serait passé au match suivant d’ailleurs (lorsqu’il ne s’agissait pas d’une finale bien sûr)…

    Autrement dit, ce que je dis dans l’article n’est pas contradictoire avec ce que j’ai écrit dans l’addendum, excepté la mention figurant dans l’article selon laquelle presque toutes les défaites de Federer s’expliquent par cette défaillances sur les balles de break… En réalité, Federer aurait très probablement perdu la plupart des matchs qu’il a perdu cette année même en l’absence de cette défaillance. Dans un certain nombre de cas on voit d’(ailleurs que cette défaillance, notable en moyenne sur l’année, n’a joué aucun rôle dans certaines défaites pour la bonne raison que ce jour là Federer n’a pas été défaillant même s’il l’est en moyenne…

    Il faut donc trouver d’autres raisons permettant d’expliquer la majorité des défaites de Federer. Ce n’est pas très compliqué.

    A l’évidence, ce n’est pas du côté du service et des jeux joués sur son service qu’il faut chercher même si il a parfois été défaillant de ce côté-là aussi. L’arbre de la demie de l’US Open ne doit donc pas cacher la forêt. Sur ses jeux de service, Federer demeure le meilleur joueur du monde et c’est ce constat qui me conduit à penser qu’il peut durer encore longtemps d’ailleurs.

    Ce n’est pas non plus sur première balle adverse ou, sans obtenir des stats aussi bonnes que Djoko, Murray ou Nadal, il n’est pas mauvais. Si l’on élimine Chela, Monaco et Fognini dont le score est gonflé par le fait qu’ils jouent beaucoup sur terre ou globalement on gagne 5 points de pourcentage de plus au retour que sur dur et 10 points de plus que sur herbe, Federer est en réalité 5ème au classement derrière les trois premiers cités auxquels s’ajoute Troïcki. Ce n’est pas la catastrophe, loin de là….

    A ce sujet, il faut bien comprendre que les comparaisons de stats entre joueurs n’ont de sens que sur une même surface ou sur un mix de surface identique entre deux joueurs si l’on raisonne sur l’ensemble de l’année. La proportion de matchs joués sur les différentes surfaces est à peu près la même pour la plupart des joueurs mais certains jouent davantage sur terre et cela fausse donc la comparaison. C’est pour cela que je ne peux pas suivre le raisonnement de Nath plus haut. Il faut bien voir d’ailleurs que la stat de Nadal est de ce fait anormalement flatteuse sur les points de retour et anormalement sévère s’agissant des jeux de service parce que Nadal joue davantage sur terre que les autres. D’une part, il y joue un peu plus de tournois, d’autre part, il va à chaque fois en finale…

    Ce qui explique la majeure partie des défaites de Federer selon moi est donc en définitive sa sous performance considérable sur deuxième balle adverse. Ses stats sont réellement mauvaises : 22ème avec 51% des points marqués quand le Djoker ou Rafa sont tous les deux à 58%. Il ne faut pas croire que cela n’est pas grave au motif que plus de 60% des points au retour se jouent sur une première balle adverse. C’est une différence très importante. Ce sont les jeux ou l’autre ne passe pas beaucoup de premières que l’on breake évidemment le plus souvent. Je pense même que cette sous performance sur deuxième balle explique en partie sa sous performance sur la conversion des balles de break parce qu’il est possible que les joueurs passent, en moyenne, moins souvent leur première quand ils ont une balle de break à défendre mais cela reste à démontrer..Même si Federe n’est pas particulièrement bon sur la conversion des balles de break, cela n’aurait guère d’importance s’il en obtenait davantage..

    Comme le montre l’article et vu la distribution aléatoire des points gagnés au retour, une différence relativement faible dans la fréquence des points gagnés au retour (40% pour Federer, 44% pour Rafa, 45% pour Djoko, soit en gros une différence de 10 à 12% en moins pour Roger) se traduit à l’arrivée par une différence énorme dans le noimbre de balles de break obtenues (le Djoker et Rafa : 305 balles de break obtenues, Roger : 195, soit 36% de moins). Même si Roger était bien meilleur que le Djoker et Rafa sur la conversion des balles de break –ce qu’il n’est pas, au contraire- il ne pourrait de toute façon pas réussir autant de breaks qu’eux, loin de là…

    Comme la seule différence existante entre un point de retour joué sur une première ou une seconde balle est précisément le fait qu’il s’agit de retourner une seconde plutôt qu’une première et puisque Roger n’est pas mauvais, loin de là, quand il s’agit d’une première, la conclusion est donc limpide : si Roger ne pouvait faire qu’une seule chose de mieux, il devrait choisir de retourner matin, midi et soir des secondes balles envoyées par des sparing partners….Au taf Roger !

    Je laisse le soin à ce qui auront envie de s’amuser le soin de vérifier si cette thèse, exacte en moyenne, s’apllique aux 12 défaites qu’a subi Roger cette année..

    • Ulysse 28 septembre 2011 at 17:27

      Merci Antoine ! Belle démonstration de rhétorique pure. Je ne doute pas que tu puisses te contredire douze fois de suite en restant à chaque fois parfaitement convainquant. Tu es juriste ou prof de philo ?

      Federer mauvais en retour sur deuxième balle donc est un fait acquis. Là je quitte le domaine des stats pour parler tennis : je pense que les trois larrons présentent des différences de stratégie marquées en situation de retour – lorsqu’ils se jouent les uns les autres évidemment je ne parle pas des matchs contre des no-names.

      Nadal ramène la balle idéalement long au centre pour neutraliser l’avantage du serveur et compte sur sa supériorité dans le jeu pour ensuite prendre l’ascendant et gagner le point. Il vise une situation de rallye équilibrée où il sait que statistiquement il aura l’avantage.

      Fed n’est la plupart du temps pas plus ambitieux en retour. Parfois, mais très rarement et plutôt sur belle de break ou à 0-30 par exemple, il prend le risque de faire un retour canon pour forcer le destin.

      Djoko est à l’opposé de Nadal. Le retour est pour lui une occasion d’attaque. Il prend souvent le risque d’anticiper pour balancer un coup de fusil en retour qui lui donne immédiatement l’avantage. Il se rammasse plus d’aces (comme celui sur deuxième balle de Fed dans la dernière demi de RG, en réalité il était prêt à envoyer du gros en coup droit). Mais il réalise plus de retours gagnants ou avantageux et surtout maintient l’adversaire sous pression. Le serveur n’est pas en sécurité à tout instant avec lui. Je n’ai pas la stat, mais je parie qu’il suscite de ce fait un maximum de doubles fautes et fait gamberger grave les serveurs. Djoko a toujours eu cette excellence en retour, même lorsqu’elle coexistait avec des carences physiques et au service ces quatre dernières années. Il anticipe tellement bien que je me demande si son équipe n’a pas fait un travail de fourmi sur video pour l’aider à décrypter les petits signes annonciateurs du type de service pour les joueurs qui lui sont opposés.

      • William 28 septembre 2011 at 20:02

        Je cosigne tout. C’est Agassi qui disait qu’il anticipait énormément en retour. Alors il se prenait quelques aces de plus, c’est certain, mais ça a fait de lui le relanceur que l’on sait.

  23. Sylvie 28 septembre 2011 at 16:45

    Mazette ! Ça c’est du post Antoine ! Enfin les différentes variantes d’Antoine donc le dernier post est la synthèse parfaite. Brillant en tous les cas et qui donne à réfléchir sur les stats et leur utilisation dans tous les domaines. Les stats sont souvent éclairantes mais comme on le voit, des chiffres bruts ne suffisent pas et les mêmes données peuvent donner cours à plusieurs interprétations. Enrichissant et salutaire.

  24. Djita 28 septembre 2011 at 16:54

    Cet article et les commentaires d’Antoine confirment depuis longtemps ce que je pensais de lui.
    Tu n’es pas comme nous autres. Je ne te saisis pas et je n’ai pas envie.
    Mais ma foi quel boulot il ne me viendrait jamais à l’idée de vérifier tout ce que tu décris.
    Mais j’espère que tu as raison.

  25. DanielNestor 29 septembre 2011 at 00:17

    J’ai pas lu tous les commentaires, du coup je ne fais peut-être que répéter ce que d’autres auraient déjà signalés, auquel cas je m’en excuse.

    Mais on peut lire ceci : « alors il aurait sauvé 163 balles de break, au lieu de 151, ce qui veut dire que Roger aurait gagné 12 jeux de service de plus depuis le début de l’année, soit 675 au lieu de 663…  »

    Quand on sauve une balle de break, il y a égalité (voire 15-40 ou 30-40 – et le deciding point du double mixte, qu’il aille se faire voir), mais jamais le jeu gagné tout de suite (sinon, Karlovic aurait déjà gagné un GC je pense). Donc même en supposant qu’à la suivante, Fed’ reste sur ses 70% de points de gagnés, ça fait sans doute pas 12 jeux de plus, mais plutôt aux alentours des 10 à vue de pif (j’ai la flemme de faire un réel calcul poussé, disons qu’à 30% de points perdus sur le service, on est à 9% de chance de perdre deux points de suite, donc environ une balle sur les 12 sauvées qui serait suivie de deux points adverses ; sans compter les situations où le fait de sauver la première balle de break ne le fait pas revenir à 40-40 et les situations où il y a plusieurs égalités…)

  26. Jeanne 29 septembre 2011 at 07:13

    Je vais être odieuse et contredire tout le monde, cette photo de Doudou c’est à Rome 2007 après sa défaite surprise contre Volandri 6/2 6/4. Suite à cette défaite (et à d’autres choses) Doudou annonçait qu’il se séparait de Tony.

    • Ulysse 29 septembre 2011 at 11:01

      Jeanne, comment peux-tu savoir ce genre de truc ? je crois que tu es effectivement odieuse !

  27. Jeanne 29 septembre 2011 at 07:22

    @ Ulysse : oui il est patent que Djoko a beaucoup étudié la gestuelle de ses adversaires et l’a bien intégrée : s’il sait aussi bien les imiter c’est qu’il a une mémoire gestuelle de niveau élevé et donc sûrement très réceptif à tous les micro-signaux qu’ils émettent avant de déclencher tel ou tel service.

  28. Jeanne 29 septembre 2011 at 07:25

    Djoko en héritier d’Agassi, oui. D’ailleurs quand Federer le domine c’est de la même façon que Sampras dominait Agassi

  29. Ulysse 29 septembre 2011 at 12:08

    Il faut se méfier des conclusions hâtives tirées de l’analyse des stats. Daniel nestor a raison de faire la remarque qu’il fait – une balle de break sauvée ne veut pas dire un jeu gagné en plus mais peut-être 70% de chance de le sauver.

    En fait c’est plus. Si on appelle p la probabilité de remporter un service, la probabilité de gagner en situation d’égalité est de p2/(2p2-2p+1) soit 93.6% pour p=78%. Donc Fed aurait bel et bien sauvé un bon nombre de jeux.

    Le problème de ce genre d’analyse c’est que les probabilités ne sont pas les mêmes coté égalité et avantage, sur balle de break, balle de jeu, et ça ne prend pas en compte les passages à vide, etc… D’ailleurs si on pousse le calcul, Fed ne devrait pratiquement jamais perdre son service car sa probabilité théorique de gagner un jeu de service est (…attendez cinq minutes…) p4(15-24p+10p2)+20p5(1-p3)/(2p2-2p+1) soit presque 97% pour p=78%. Il s’agit là de la foncttion qui à la probabilité p de gagner une balle sur son service en supposant que cette probab est constante, associe celle de gagner le jeu service. Fed devrait juste perdre environ un jeu tous les cinq sets. Ce n’est bien sur pas le cas et celà montre bien qu’il meule allègrement lorsqu’il est à 40-0 mais qu’il a plus de mal en situation tendue sur son service.

    En fait il y a encore un autre biais qui joue contre ce concept de sur- ou sous-performance sur balle de break, c’est que Fed se retrouve rarement en mauvaise situation sur son service dans les premiers tours et accumule à bon compte une bonne statistique en gains de services contre des joueurs faibles. Arrivé dans le dernier carré la donne n’est plus la même : un seul match n’est pas suffisant pour faire du mal à sa stat de service gagnés mais par contre il y joue (et donc perd) beaucoup de balles de break. Ca revient pour caricaturer à ce que sa stat de service en général provient de tous ses matchs joués alors que sa stat sur balle de break provient essentiellement de matchs contre Djoko et Nadal. On ne compare pas les mêmes choses.

    Une fois ceci compris, il reste à comprendre pourquoi Djoko et Nadal ont eux un surplus de balles de break gagnées plutôt qu’un déficit. J’attribue ça au fait qu’ils sont souvent en petite forme en début de tournoi et démarrent poussivement ce qui leur offre pas mal d’occasions de gonfler leurs stats de sauvetage de balles de breaks, tandis que Fed survole plus souvent ces phases. Ça reste à vérifier. La seule conclusion sure que je peux tirer c’est que les stats vraiment intéresantes seraient celles cantonnées aux mathcs entre cadors, et non polluées par les premiers tours qui sont majorité.

    • inès 29 septembre 2011 at 13:50

      D’accord avec toi Ulysse, dès qu’on prend en compte la variable de l’adversaire, les stats sont totalement chamboulées. Le post d’Elmar va aussi dans ce sens.

  30. William 29 septembre 2011 at 12:28

    Djokovic bel et bien forfait à Pékin et incertain pour Shanghai.

  31. Antoine 29 septembre 2011 at 13:09

    L’objection de DanielNestor relayée par Ulysse mérite quelques précisions:

    Tout d’abord, elle ne vaut que s’agissant de la compatbilisation des jeux que Federer aurait pu sauver en évitant de paumer une balle de break, que j’ai estimé à 12 dans l’article. Elle ne vaut pas pour les 22 qu’il aurait du gagner en breakant parce que s’il avait fait le point sur les balles de break en question le jeu se serait arrêté..

    Danielnestor réduit le gain de 12 à 10 en disant que si le jeu avait continué Federer avait environ 9% de perdre deux points de suite. Cela fait plutôt en réalité une différence de 1 point que de deux même…cela ne change pas grand chose à ce que j’ai estimé..

    Mais si l’on adopte le raisonnement de DanielNestor, concernant ce point, alors Federer sauve une balle de break, puis en perd une autre puisqu’il perd le jeu donc son déficit sur balles de break n’est que très légèrement réduit alors que l’objectif de ce petit calcul était de le supprimer (plus exactement de le mettre au même niveau que celui de Djoko et Federer). Berf, c’est même plutôt moins de un point en réalité.

    Mais je veux bien accorder à DanielNestor ce point: Federe aurait du sauvé 11 break qu’il a concédé plutôt de 12…

    Le calcul d’Ulysse est lui faux parce que le bon pourcantage n’est pas 78% mais 70% qui est le pouyrfantage de points gagnés par Federe sur son service. ce pourcantage est d’ailleurs parfaitement cohérent avec le pourcentage de jeux qu’il gagne et qui est de 89%. Il s’agit là, encore une fois, de moyennes sur l’anéne et ce n’est évidemment pas valable sur tel ou tel match, contre les meilleurs joueurs en particulier..

    Je suis d’accord pour dire que c’est plus intéressant de regarder les stas sur les matchs entre cadors. J’ai une base de données avec tous les matchs Federe – Nadal et j’en ai donné les résulats à plusieurs reprises..en résumé: il y a plus qu’un léger déficit de notre ami Suisse sur les bales de break à sauver ou à convertir vis à vis de Nadal. C’est pire contre Nadal que contre la moyenne des joueurs, au point d’ailleurs que l’on peut avancer de façon assez crédible pour le coup que cette sous performance explique non pas une minorité de défaites mais un bon paquet et que le H2H entre les deux serait très équilibré, voire à l’avantage du Suisse….

    • DanielNestor 29 septembre 2011 at 21:48

      « Danielnestor réduit le gain de 12 à 10 en disant que si le jeu avait continué Federer avait environ 9% de perdre deux points de suite. Cela fait plutôt en réalité une différence de 1 point que de deux même… »

      Sauf que comme je l’avais précisé, il n’y a pas que marquer deux point de suite comme seul moyen de breaker en ayant perdu une balle de break. Après, je n’ai aucune idée du nombre de balles de breaks perdues à 15-40 ou 0-40 par Fed. Mais sur celles là, la probabilité, en maintenant le principe de 70%, que Fed perde le jeu, est évidemment supérieure à 30%. Donc pour peu que plus d’un break sur 3 de Fed’ soit concédé à 15-40 ou 0-40 ; mon approximation à la louche de 10 au lieu 12 tient la route (et je ne tiens pas compte d’un retour à égalité). Par contre c’est possible que je sois complètement à coté de la plaque point de vue faits concernant la proportion de balle de break à 15-40 ou 0-40.

      Concernant ta remarque suivante, elle m’est apparue très pertinente dans un premier temps, puis, en y repensant, moins…

      Dans mon « scénario », Fed’ sauve ses 12 balle de breaks, puis en reperd derrière, certes. Mais vu que j’ai maintenant un taux de 70% dans la probabilité qu’il perde la suivante, « le ré-haussement » n’est pas affecté par le scénario, si tu vois ce que je veux dire : sur les 12 sauvées, un petit tiers, donc 3 ou 4, sont suivis d’une nouvelle balle de break, et sur les 3 ou 4, il y a une qui est perdue par Fed’. Donc globalement, la stat reste réhaussée à 70%.

      (En fait non, sur les 12, certaines ramènent à égalité directement. Si on suppose qu’un break est concédé sur les balles qui ne ramènent pas égalité (ce qui est raisonnable si on part du principe qu’il y en a 3 ou 4 balles sur les 12), il reste au final 11 retours à égalité, et sur ces 11, la probabilité d’avoir deux points de suite perdue par Fed’ nous donne un break concédé en plus)

      Après, quoi qu’il en soit, 10/11 au lieu de 12, c’est anecdotique, c’est sûr. Mais c’est surtout l’enchaînement balles de break sauvée => jeu gagné qui m’aura interpellé, même si il est clair qu’après calcul, cette « approximation » n’est pas si mauvaise, bien qu’ « humainement » choquante :mrgreen:

    • DanielNestor 29 septembre 2011 at 21:52

      * Dans ma parenthèse « et je ne tiens pas compte d’un retour à égalité » ; il faut comprendre « et je ne tiens pas compte des scénarios où il y a plusieurs égalité après la première balles break et qui conduisent tout de même au break »

      Je me rends compte aussi que je suis pas forcément d’une clarté à toute épreuve. Mais je suis cohérent si on me comprend. Si si je vous jure :mrgreen:

      • Antoine 30 septembre 2011 at 14:52

        Là, je crois que j’ai un peu décroché et ne suis pas sûr d’avoir compris ce que tu veux dire..mais bon, on ne va pas chipoter pour 1 balle de break..

  32. Elmar 29 septembre 2011 at 13:42

    Sacré Antoine. Tu es fou.

    Moi je trouve bien joli toutes ces stats, mais plus que la sur- ou sous- performance au moment de sauver ou de concrétiser une balle de break, c’est surtout la faiblesse de Fed’ sur seconde balle adverse qu’il convient de pointer.

    On peut dire que la plupart des joueurs, sur seconde balle, vont chercher le revers adverse. Et là, Djoko arrive la plupart du temps dès son retour à prendre le contrôle du point; Nadal lui, engage l’échange en jouant profond et comme il est en principe meilleur à l’échange, il marque le point ensuite en prenant le contrôle du point; bcp de joueur vont cherche le décalage coup droit pour prendre également le contrôle du point; quelques dinosaures tentent un cheap and charge pour prendre le contrôle du point.

    Et que fait l’ami Doudou? Quand il ne foire pas son retour, il joue un cheap au milieu du court, ni long ni court. Bref, il ne prend pas le contrôle de point, il n’essaie même pas. Alors contre le joueur lambda, ça passe, parce qu’il peut, comme Nadal, les dominer ensuite à l’échange. Mais contre les top-players, ce n’est pas suffisant. Je n’ai jamais compris qu’il puisse être aussi passif sur seconde balle adverse. C’est vraiment rare qu’il agresse la seconde balle adverse et il y est si peu habitué que les rares fois où il s’y essaie, je suis pas sûr qu’il mette la balle dans le court 1 fois sur 2…

    D’ailleurs, je suis sûr que cela a un impact également sur la capacité à concrétiser les balles de break. Il avait d’ailleurs dit une fois en interview qu’il jouait différemment les BP à sauver ou à marquer. Quand il doit les sauver, il estime que c’est à lui d’aller chercher le point alors que lorsqu’il doit en concrétiser une, il considère l’occasion si rare qu’il s’évertue avant tout à ne pas rater. Du coup, forcément, il laisse l’initiative à l’autre joueur en jouant en retour neutre. En l’occurence, c’est une question d’état d’esprit.

    • Alexis 29 septembre 2011 at 16:16

      Ce retour a beau ne pas valoir grand’chose, c’est tout de même un chip plus qu’un cheap!

      Article de malade + posts de malades = pas de pitié pour mon neurone

    • Elmar 29 septembre 2011 at 18:42

      Merci Alexis… la honte!

      Après réflexion, on peut interpréter différemment le fait que Rog’ tente peu d’agresser les secondes adverses et que, lorsqu’il le fait, il a un taux de réussite limité.

      Ma première hypothèse était qu’il le tentait peu et que du coup, peu exercé, il ratait bcp.

      Mais on peut imaginer l’inverse: il sait qu’il n’excelle pas dans le domaine, du coup, il préfère engager l’échange. Après tout, autant il parvient à être performant, y compris en revers, en retour bloqué (notamment sur les services-canon), autant il a de la peine à réaccélérer la balle quand elle est bombée côté revers (Nadal en sait qqch). Or, le kick au service est le coup en tennis qui rebondit le plus haut.

      C’est le revers de la médaille de son revers à une main.

  33. Antoine 29 septembre 2011 at 14:20

    Il me semble Elmar que les deux questions de sa sous performance sur les balles de break et sur seconde balle adverse sont effectivement liées…je ne dis pas le contraire, d’autant moins, mais c’est à vérifier qu’il est bien possible que la plupart des joueurs ont tendance à passer moins fréquement leur première balle quand ils ont une balle de break à défendre comme je l’ai avancé dans l’épilogue..Un indice est d’ailleurs le fait que la plupart des joueurs sous performent lorsqu’il s’agit de défendre une balle de break même si, pour la plupart des joueurs ce déficit est faible, au contraire de Federer..

    Je n’ai pas vu l’interview à laquelle tu fais référence mais ce que tu dit sur son comportement sur les bales de break ne me surprend pas…

    En attendant, le problème le plus important est sa sous performance sur les secondes balles adverses, qu’il s’agisse de balels de break ou pas. Depuis qu’il a embauché Annacone, il est plus agressif en retour semble t il mais les résulats ont ils progressé ? Pour ceal il faudrait comparer ses stats avec celels d’avant que je n’ai pas et que l’on ne peut plus trouver sur le site de l’ATP malheureusement.. Peut être que quelqu’un les a ?

    • Nath 29 septembre 2011 at 19:07

      C’est bien parce que c’est toi, et ça ne concerne que les stats de Fed : http://www.goroger.net/fact.php
      Il faut choisir une année dans le texte où les titres sont énumérés. Exemple pour 2010 : http://www.goroger.net/career/2010.php
      Le fait de connaitre ce lien sur Doudou est surprenant de ma part, hein ? Je crois que c’est Duong qui avait posté ce lien.

      • Guillaume 29 septembre 2011 at 19:51

        Malheureuse ! Avec ça on ne va pas revoir Antoine avant Noël !

        Et quand il reviendra ce sera avec 16 articles comme celui-là.

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