Chuchotements, bribes de conversations, tout autour de moi. « Nadal…. Le Roi… Terre battue… Manque de confiance…. Épuisement moral… Pression médiatique… Arène… Favoris… Rage de gagner… Premier saladier… » Dans l’arène, les rumeurs vont bon train, et chaque madre española a son mot à dire. Mais au fond, personne ne doute que les enfants du pays, les héros d’un peuple qui souffre, sauront donner ce qu’il faut pour soulever le Graal. Et ce ne sont pas les 200 Argentins qui ont pris leur billet qui pourront y changer quelque chose. L’ambiance est étouffante, la tension monte, l’adrénaline coule à flot. Si si, on fait ça ici en Espagne, mélangé au cidre asturien nous atteignons même l’extase et l’hydromel, mais nous ne sommes pas en Asturies, et à Séville, c’est à la sueur qu’on mesure l’étoffe des héros.
Et du côté des professionnels du golden snitch, de la petite balle jaune ? Placide, trônant au dessus de la mêlée, le désormais maître es Masters et conférences de presse l’annonce haut et fort : « L’Espagne sera définitivement favorite. Mais les Argentins peuvent gagner. » Ca ne mange pas de pain comme on dit. Et à parier sans risque, on finit toujours pas gagner.
Ailleurs, la fébrilité atteint son apogée et les parieurs, attirés par l’odeur du sang, se lancent dans des calculs sans fins. Tant d’incertitudes…
Nadal… Tel un leitmotiv, toutes les interrogations comportent son nom. Va-t-il tout submerger sur son passage, comme de coutume sur l’ocre nationale ? Quid de ses bobos récents, au corps et au cœur ? Et pourtant, en septembre, l’édifice chancelant a vite déchancelé, et fait déchanter les tendres cabris gaulois venus titiller le Taureau de leur corne encore moelleuse. Mais ce ne fut qu’une caresse, payée en retour de la plus grande sauvagerie, par le monstre en furie. Les cabris se le tiendront pour dit, en Espagne on ne s’aventure pas à déranger le Roi. Voire, on ne s’aventure pas.
Mais la question ne se résume pas à Nadal, ni les cancans à l’Espagne. Le tout-Paris parle déjà d’une peuplade d’irréductibles fous à lier capables de pronostiquer, à l’aide d’un théorème dit de l’Iliade-Canard-Laqué-Renversé, les vainqueurs des 727,3 prochains tournois, résultat pondéré du nombre de rebonds djokoviciens et de morsures pierre-djokoviciennes. Autant dire que les parieurs affluent, et posent à l’oracle Antoine toutes les questions sans réponse. Monaco va-t-il remplacer Nalbandian le vendredi ? Et au-delà ? Del Potro, capable du meilleur comme du pire, est-il également le leader que son équipe attend ? S’adapte-il mieux sur dur ou sur terre ? La surface avantage-t-elle plus l’Espagne, par tradition et grâce à la suprématie nadalienne ? Mais l’Argentine est le deuxième pays du rouge, et le service-volée lopezien n’est jamais meilleur que sur surfaces rapides… La rage de vaincre, la soif de victoire, compensent-t-elles un tour de taille protubérant ? Et Nadal… Nadal… Les murmures reprennent.
Pourtant, sur le papier comme dans les vestiaires, le déséquilibre est flagrant. L’Espagne est chez elle. L’Espagne aime le rouge. L’Espagne aime la terre. Le numéro 2 espagnol surplombe de son classement le numéro un argentin, et le numéro 2 argentin… n’est même pas complètement défini. Et pourtant… et pourtant mon bébé infaillible se trompe. « L’Espagne sera définitivement favorite. Mais les Argentins peuvent gagner ».
Ce ne sera pas les Argentins. Ce sera l’Argentine. Ce ne sera pas une équipe de personnalités compliquées, mais un Pays tout entier. Et un Pays blessé. 2008, c’était à eux. À eux. Les Espagnols les ont volés. Pour la deuxième fois de l’Histoire. Mais la vengeance est un plat qui se mange froid, et le gout amer de la défaite a transformé les félins arrogants en loups assoiffés de sang. L’Argentine aussi aime le rouge aujourd’hui… Non pas un rouge heureux, poussiéreux, gorgé de soleil. Mais un rouge sombre et coulant, lentement, menaçant… Le peuple le plus fier d’Amérique latine est prêt à tout donner pour s’émanciper de la métropole, même l’abnégation et l’esprit d’équipe qui a fait défaut en 2008. Et à troquer l’arrogance d’antan par la rage et la puissance.« No cometamos el error de los Argentinos » titre aujourd’hui El Pais. Ne commettons pas l’erreur des Argentins, être favoris, chez soi, et se surestimer. Mais si quelqu’un a appris, dans la douleur, du passé, son drapeau est bleu et blanc. Jamais favori ne fut à la fois si grand et si petit. Le goût du sang envahit les babines des conquérants. La peur s’amplifie.
Car face aux jeunes premiers et à la mobylette survoltée, se dresse une ombre menaçante… Qui a déjà fait mentir les pronostics, et chuter le royaume de Serbie. Une tour, énorme, s’avance en arrière-plan, et l’arène de Séville est peu à peu plongée dans l’ombre. Elle va permettre le crime parfait. Le taureau et le torero… Qui s’allonge, la banderille à la main… Mais le maître d’œuvre de la boucherie s’appelle David, et si un jour la volonté emporta tout sur son passage, elle eût son nom.
Le Roi David veut le Saladier, et l’assaisonnement sera rouge. Sang. A vos toreros, prêts… tuez ! Et que les plus beaux gagnent.
Excellent ! quelle verve ! Julie, tu n’excelles donc pas que dans le Fed-encensing (néologisme, contraire du « Fed-bashing »)
Prono: 4-1 pour l’Espagne.
Mais l’Argentine peut gagner, certes, à condition que Nadal se blesse dès son premier match.
beau texte Julie ! Quel souffle ! Je l’ai lu deux fois et vais le relire avec plaisir. C’est « gripping », et il en faut du poignant, surprenant, parfois ciselé et parfois un peu brut, moulé à la louche, pour introduire une manière de suspense dans cette finale avec un GROS favori.
« L’Espagne sera définitivement favorite. Mais les Argentins peuvent gagner. » Déclaration championne du monde du discours convenu, creuse, ménageant la goat et le chou, politiquement correctissime. Bien fait pour le journaliste qui a posé la question. Ça lui apprendra. Des comme ça, avec l’entraînement qu’elle a, elle peut en sortir 20 par minute sans une goutte de sueur la superbiquette.
Mon avis est que cette finale est une des plus déséquilibrées qui soient. Seul un miracle du genre multi-blessures pourrait empêcher l’imposant troupeau espagnol de piétiner les danseurs de Samba. Bon, sur que c’est pas très vendeur dit comme ça, mais je donne mon avis hein ?
Ah c’est marrant je dis presque pareil que Colin mais moi je parle de multi-blessures : il faut au moins Nadal et Ferrer out, plus Almagro avec la grippe pour que je commence à négocier sur le pronostic.
Pas d’accord: je dirais plutôt que, pour que l’Argentine gagne, il faut une combinaison entre blessure côté espagnol (Nadal) et non-blessure côté argentin (Del Potro).
Les deux sont aussi peu probables l’un que l’autre (j’exagère à dessein), d’où le prono sans équivoque.
Les argentins sont les danseurs de tango, il faut aller au Brésil pour trouver les danseurs de samba.
Ça fait plus crédible effectivement maintenant que tu le dis, mais la samba convenait mieux à l’opposition que je voulais exprimer. Le tango fait un peu trop collet monté et je souhaite rester dans le registre exhubérance sudam contre force et rigueur espagnole. Tu es sur qu’il n’y a pas une version argentine de la samba ? Zut alors !
C’est super, Julie, sincèrement! Je crois que tu es devenue une figure indispensable du site, c’est un plaisir de te lire, que ce soit sous forme de comms ou sous forme d’articles.
Sinon, l’Espagne va gagner. Nadal va expédier ses 2 simples, c’est quasiment acquis; et s’il perd contre DelPo, c’est vraiment qu’il y a quelque chose de pourri au Royaume du taurillon…
Ferrer battra Nalbide le dernier jour, c’est une certitude. Il partira aussi favori face à DelPo au vu de sa saison, mais là c’est quand même plus équilibré.
Il n y guère qu’en double où c’est du 50/50.
Bref, pour l’Argentine, il faut un exploit, et plusieurs grandes performances… Compliquée, cette affaire…
Je dis ça, mais je serai évidemment ultra content pour Nalbide s’il arrivait à choper ce foutu saladier…
Peut-il encore nous sortir un match dont il a le secret?? Ce serait quand même beau.
Sinon, je reposte ici la dernière version en date des règles éventuelles de l’Odyssée/Iliade 2012, histoire que tout le monde suive…
Alors, pour l’Odyssée, je pense qu’on a trouvé la formule, que je reposte ici:
1 équipe de 10 joueurs, répartis dans les catégories suivantes:
-Un capitaine classé entre 1 et 4.
-Deux lieutenants entre 5 et 20.
-Trois quartiers-maitres entre 21 et 50.
-Quatre matelots entre 51 et le reste du monde.
Aucun changement, score basé sur la Race qui devient simple à calculer du fait de l’absence de remplacements.
Pour l’Iliade:
Alors, le comptage de points basé sur les points atp ne convient pas, puisque il est au moins aussi difficile de pronostiquer le vainqueur d’un 250 que d’un GC. Mais sans les points atp, difficile de cumuler les classements Odyssée et Iliade, comme la plupart d’entre nous le désire, je crois… Z’êtes pas chiants, hein???????
Du coup, nouvelle idée: j’ai regardé le classement de la première Odyssée, et Fieldog l’a emporté avec quasiment 30000 points.
Sachant que pour moi, dans le cumul, l’Odyssée doit tout de même primer sur l’Iliade, cette dernière doit rapporter moins de points.
Donc, je propose que l’on pronostique sur 25 tournois: Grands Chelem, Masters, Masters Series, JO, Rotterdam, Hambourg, Pekin, Tokyo, Bâle + Doha + Queens + Halle, Barcelone et Acapulco.
Un bon prono rapporterait 1000 points, 500 points si on trouve le finaliste au lieu du vainqueur, ce qui donne un score potentiel de 25000, qui ne sera bien évidemment pas atteint et qui laissera la priorité à l’Odyssée.
Voili voilou.
Super, Julie, quel beau récit ! Ca se mange sans faim.
L’histoire serait belle si l’Argentine pouvait ramener le Saladier d’Argent chez eux mais j’ai bien peur qu’il n’y ait pas de happy end au slasher qui nous attend…
Tout va dépendre des niveaux respectifs de Nadal et del Potro. Mais j’ai perdu le mince espoir qu’il me restait quand j’ai lu que del Potro s’était gentiment blessé au genou pendant un entraînement… L’exploit est possible mais la fenêtre de tir est très mince…
C’est beau, c’est onirique… cette finale sera « muy caliente », comme toi Julie.
David ne jouera pas Vendredi, Juan tout court a été choisi pour le remplacer et il aura l’honneur… ou pas de défier le roi de l’arène dans un premier match des plus décisifs.
Je ne sais pas quel aurait été le bon choix, le sélectionneur a préféré garder le chef de file au chaud s’il devait y avoir un 5ème match décisif?!
J’espère que les rencontres seront belles, une finale de Coupe Davis mérite de vrais combats.
Super cet article Julie !
Les Argentins n’ont pas réussi à gagner chez eux sur surface rapide il y a trois ans alors que Nadal n’était pas là, que Nalbandian était meilleur que ce qu’il est aujourd’hui et que Ferrer était moins bon que cette saison…Autrement dit, ce serait une énorme surprise que les Argentins gagnent en Espagne sur terre battue cette fois…
Quelles sont leurs chances réelles ? Faibles sans aucun doute, mais pas totalement nulles non plus:
-Sans que cela ne choque personne, les Argentins peuvent gagner le point du double. Il peuvent aussi le perdre mais partent peut être avec un léger avantage compte tenu du fait que Nalbandian ne jouera pas vendredi et que Verdasco et Lopez sont capables d’être nullissimes comme ils l’ont montré en demie finale.
- Del Potro n’a jamais rencontré Ferrer sur terre battue, mais son H2H contre lui est de 2-2. Il n’est pas impossible qu’il gagne contre lui. Ferrer a terminé le Master’s assez fatigué et n’est probablement pas à son top. Mais il est également possible qu’il ait bien récupéré et joue aussi bien qu’au Master’s durant ses deux premiers matchs, auquel cas, cela risque d’être très difficile pour Del Potro. Si Del Potro perd, cela fera deux à zéro vendredi soir et les chances argentines seront de zéro ou presque.
Mais si Del Potro gagne son match demain et que les argentins gagnent le double, ils virent en tête samedi soir..
Nalbandian (ou Monaco) peut il ensuite battre Ferrer ou Del Potro battre Nadal ?
Nadal et Del Potro ne se sont rencontrés qu’une seule fois sur terre battue, à Roland Garros en 2007 (7-5 6-3 6-2). Nadal ne perdra pas contre Monaco vendredi et il est probabale qu’il gagnera facilement sans s’épuiser. Les chances de Del Potro apparaissent donc faibles et le seront d’autant plus qu’il aura eu du mal à battre Ferrer (par hypothèse) ce qui est le cas le plus probable s’il y est parvenu. Mais s’il a battu assez facilement Ferrer, il apparaitra avoir une assez bonne chance contre Nadal. Au final, une victoire de Del Potro apparait aujourd’hui très peu probable…
Nalbandian a très peu de chances de battre Ferrer. Sur terre battue, il compte quatre défaites pour aucune victoire et n’a gagné qu’un seul set. Je ne suis pas sûr du tout que Nalbandian jouera contre Ferrer dimanche si ce match devait être décisif. Monaco a un bien meilleur track record, mène 3-2 contre lui sur terre battue et a gagné leur dernier match il y a trois semaines à Valence. Pour peu que Ferrer ne soit pas au mieux et ait perdu (par hypothèse) contre Del Potro demain, il ne parait pas impossible que Monaco gagne le dernier match…
Au final, les Argentins ont une petite chance de gagner trois points..Pour ce faire Monaco doit absolument rester frais. Dès que Nadal prendra le dessus demain, il laissera donc tomber si les argentins envisagent de le faire jouer dimanche. Si Nadal remporte le premier set, c’est donc ce à quoi je m’attends demain..Il a plus à perdre à jouer le match à fond qu’à gagner dans l’espoir de fatiguer Nadal en vue du match de Del Po…
Très bonne analyse Antoine, pour synthétiser je dirai donc que ce n’est pas gagné pour les gauchos.
Tres agréable à lire. Julie aux multiples facettes,j’adore. Hâte de connaître le vainqueur de cette CD. Si Ferrer perd cela pourrait s’annoncer plus serré que prévu.
Au-delà de ce papier croustillant comme des pringles paprika, je n’arrive pas à me passionner pour cette finale qui aurait très bien pu se jouer sur la lune ou sur des sables mouvants que ça ne m’aurait pas interpellé davantage. J’ai l’impression que c’est la finale des championnats inter-hôpitaux de ligue médicale des pays hispanophones. on n’a pas un seul joueur qui pète le feu et soit vraiment dans une dynamique positive. Que des éclopés, des revenants, des revenus ou des partants. Et je n’ai jamais autant ressenti que cette année le fait que cette finale se joue horriblemen tard dans le calendrier. bref ce match je m’en fous à un point difficilement quantifiable. Mais je vous aime trop, je serai là pour le suivre avec la bande de tarés que vous êtes!
Je vais tenter un parallèle hardi entre Nalbandian et Kafelnikov.
Kafel avait, quasiment seul (bon OK, Chesnokov, Volkov et l’oublié Olhovskiy l’avaient un peu aidé), emmené la Russie à deux reprises en finale de CD (1994 et 1995). Les deux fois, il a perdu la finale faute de soutiens suffisants.
Puis, alors qu’il était proche de la retraite, il a fini par gagner la CD (en 2002) en étant le n°2 de l’équipe et en se contentant de rapporter des points en double (et encore, pas toujours). Tout ça grâce à un dénommé Safin, dont le talent avait éclos entretemps.
Nalbandian, après avoir porté, quasiment tout seul, à deux reprises l’Argentine en finale (2006 et 2008) pour autant de défaites, pourrait, de la même façon, bénéficier cet année de l’avènement de son Safin à lui, en la personne de Del Potro. Et Juan Monaco pourrait jouer le rôle de Youzhny…
Le parallèle se tient, même visuellement. Kafelnikov et Nalbandian, deux très grand revers et des physiques rondelets, Safin et del Potro, les grands gaillards aux frappes d’hommes des cavernes. L’ombre au tableau est Monaco.
Kafelnikov rondelet ? Quand il était joueur, il était sec comme un harang du carnaval Dunkerquois avec sa tronche d’agent du KGB. Après son départ en retraite, il a pris 40kg dans le beignet.
Par contre, c’est son « cousin » Medvedev qui avait des problèmes de poids. Lors de sa finale à Roland en 99, il n’était pas loin du quintal. Un peu mieux affûté et il aurait pu mieux se battre au cinquième contre Dédé…
le parlmares de Kafel c’est autre chose quand même!
Je ne parle que de la Coupe Davis quand je fais ce parallèle!
@William : Oui, et même caractère de cochon aussi, et même volonté de conserver le leadership de l’équipe, y compris lorsqu’on a vieilli et qu’on joue moins bien que les petits jeunes.
Citation de daviscup.com:
« However, if the destination of the Davis Cup is to be decided in the fifth rubber then popular opinion is that Nalbandian, who has coveted this competition his whole career, will be the man that Argentina turn to. »
Et pas de Tarpishev…
Cela se tient bien cette comparaision avec 2002…
On verra assez vite demain ce qu’il en est mais la la chance réelle de l’Argentine tient peut être au fait que Nadal et Ferrer ne seront pas en mesure d’évoluer à leur niveau habituel, mais notablement en deça, étant tous les deux fatigués alors que les argentins sont frais et préparés depuis un bon moment..
Si c’est le cas, la rencontre pourrait être beaucoup plus équilibrée que ce que l’on imagine sur le papier, la victoire de l’Espagne beaucoup plus difficile que prévue…
Ça fait longtemps qu’on n’ pa sparlé de dopage. Et Vlan !
http://www.lemonde.fr/sport/article/2011/11/28/dopage-le-football-champion-du-monde-de-l-omerta_1610030_3242.html#ens_id=1272002
A propos de Coupe Davis, j’ai regardé le calendrier 2012 et, à mon avis rares vont être les cadors à y participer. Chaque tour est coincé une des rares zones de repos d’une année considérablement chargée, JO oblige :
-1er tour le 6 février, soit dans la courte période de repos post AO / pré IW.
- quarts le 2 avril, juste après Miami.
- demis la semaine après USO comme d’hab’
- et, ponpon pour la fin, la finale début décembre, comme cette année alors que le calendrier est raccourci de deux semaines ! C’est-à-dire que les malheureux finalistes attendent TROIS SEMAINES après le masters -calé le 5 novembre- avant de partir en vacances…
Quand même, ça me semble tellement dingue que j’ai un doute : j’aurais une mauvaise info ?
Conclusion, la Coupe devient plus que jamais un sacerdoce, ou une compet’ de remplacement pour les moins bien lotis niveau palmarès.
Parce que les meilleurs auraient tort de faire ce qu’ils ont déjà prévu à mon avis, autrement dit sécher :
Nadal l’a dores et déjà annoncé.
Djokovice sort d’une blessure contractée dans une CD à laquelle, de son propre aveu, il n’aurait pas dû participer. Il ne va pas faire deux fois la même erreur.
Federer va assurer son premier tour pour éviter un nouveau barrage, voir ensuite si les quarts sont pas trop loin et s’il a laissé beaucoup d’énergie à IW/Miami, et à mon avis en rester là (sauf caca à l’USO). Il a fait sa com’ à la fed, sur le mode faut voir faut que je réfléchisse.
Murray… Comment dire, pour lui la Coupe Davis c’est sur Playstation.
Ferrer s’en fout, il n’a jamais compris ces histoires de calendrier, il continue de jouer en dormant.
Tsonga ferait bien de faire gaffe à pas trop tirer sur un corps déjà fragile.
Alors à mon avis, tel que ça part, soit on rend la Coupe bimensuelle, soit on ne joue en trois sets gagnants qu’en finale, soit on revoit tout ce calendrier. Et de toutes façons, on arrête avec les Masters 1000 obligatoires.
Jouer plus pour gagner plus ça marche pas.
A part ça, franchement, coller Bercy aux masters (quand je vois la fatigue des joueurs à Londres cette année alors que Bercy est à une semaine, et Caujolle ou Forget qui disent que ce collage est une bonne nouvelle parce que ça va préparer au masters je me dis qu’on rêve : il est évident qu’il y aura des forfaits en cascade, à tel point que tiens, je ne prendrai même pas ma place cette année-)… Et Fed a bien fait de gagner cette année. Il y reviendra en 2020, quand il ne sera plus qualifié pour le masters.
Vive la Coupe Davis, pas a coupe dévisse.
Ça fait 30 ans qu’on dit ça Oluive.
En 2012, la Coupe Davis va donc être remportée par une petite nation, surmotivée pour l’occasion, ou par une grande nation sans cadors. Puis en 2013 une partie des cadors reviendront. Et ainsi de suite.
Ok ok, je sors…
Mais non, reviens.
Du coup, 2012 sera peut-être une bonne année pour les français.
Ou pour l’Argentine !
Bimensuelle, la Coupe, vraiment ?
Sinon, d’où sors-tu tes dates pour 2012 ? D’après l’ATP, le Masters se déroulerait du 5 au 11 novembre, et la DC débuterait à partir du 16/11, début décembre serait un appel aux forfaits en tout genre : http://www.atpworldtour.com/~/media/32D994C5515446AD9BC05D2268E5979A.ashx
Mais Bercy-Masters collés, d’accord avec toi, c’est n’importe quoi. Ils n’ont de toute façon absolument pas raccourci la saison (même nombre de tournois obligatoires et surtout pris en compte dans le calcul des points), ils se sont contentés de resserrer la fin de saison avec notamment 2 semaines seulement entre Shanghai et Bercy.
ça me semblait bizarre aussi.
J’ai donc reproduit une info erronée, autant pour moi.
Pourquoi pas une coupe quotidienne ?
Et, avec ce calendrier, et tant que Bercy restera obligatoire, on va pouvoir lancer une collec’ de certificats médicaux.
En fait, ça va encore plus rendre inégal le masters, en accentuant les effets de ce qui se passe déjà : les joueurs déjà qualifiés zapperont Bercy, les autres vont bien être obligés d’y aller, et les deux ou trois qui auront réussi à y arracher leur qualification arriveront au masters sur les rotules. Déjà à priori moins bons, il arriveront encore moins frais qu’avant.
A quand un bye au masters ?
La Coupe Davis, c’est aussi une question d’opportunités… et d’opportunisme. Si après avoir fessé les US boys au premier tour, Federer s’aperçoit que le tableau s’ouvre pour la Suisse, il jouera certainement le coup. Idem pour Djokovic, et bien sûr encore plus vrai pour un Tsonga ou Nadal, qui savent n’être pas seuls à pouvoir gagner des points.
Pour Fed en tous cas, dans cette perspective d’opportunité : en demi il aurait pas Nadal à priori, si l’Espagne arrive jusque là évidemment (Suisse / Espagne d’ailleurs ce serait où ?)
En Suisse, puisque leur dernière rencontre était en 2010 en Espagne, quand Wawa avait fait des misères à Almagro.
Ah oui, donc si la demi c’est Suisse / Espagne, c’est l’année ou jamais quoi.
Alors moi comme vous l’avez compris, je pronostique l’Argentine!!! Pas pq Nadal ci ou Ferrer ca, pq fondamentalement, aucune rencontre (sauf peut etre le Nadal Monaco) n’est décidée à 100%, et que au fond les Argentins la veulent plus.
Retenez ce comm de prédiction. Je devrais parier tiens.
Vamos Argentinaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa
T’es restée pile poil dans le cadre du commentaire, joli !
ben non, c est rapé, je voulais dépasser
Finalement y a jamais que Roger qui arrive à me mettre dans cet etat la
Super article Julie ! J’irai même jusqu’à dire que l’article est mieux que l’événement qui s’annonce : j’avoue que, comme Karim, ça va me faire frétiller autant qu’un épisode de Derrick ou qu’une soirée mousse avec Lendl.
Le seul truc qui m’y raccrocherait serait un coup de tonnerre mené par l’Argentine genre réveil de Nalbandian (qui survole le seul match où il sera aligné) et grand retour de Del Potro façon Terminator.
Si c’est pour voir Nadal hacher tout le monde sur terre à domicile, j’applaudirai de loin avec un ennui non dissimulé.
Toutafé. Ce qu’on souhaite, finalement, ce n’est pas le parallèle Nalbandian // Kafelnikov 2002, mais carrément Nalbandian // Leconte 1991.
Moi elle m’intéresse, cette finale de Coupe Davis. Parce que, sur le papier, il y a longtemps qu’autant de gros joueurs n’avaient pas été concernés par l’affiche : Nadal, Del Potro, 2 vainqueurs en GC ; Nalbandian, grand talent de la décennie écoulée qui n’aurait pas fait tâche avec un titre majeur ; Ferrer, solide Top 5 mondial ; et même Lopez, qui n’a plus rien à prouver en CD (plus encore que Verdasco, c’est lui le grand artisan de l’exploit à Mar del Plata).
Bien sûr, on peut y voir, au choix, une finale d’éclopés ou une boucherie à venir en faveur de l’Espagne. Mais on nous bassine suffisamment ces temps-ci avec l’anniversaire de Lyon 1991 pour ne pas se rappeler que l’exploit, pour rare qu’il soit, est toujours possible… et que les moments les plus forts sont justement ceux où David (Nalbandian?) parvient à terrasser Goliath. Nalbandian / Del Potro, c’est typiquement le genre de binôme assez fou pour renverser des montagnes. Ou en tout cas donner envie au spectateur de croire que c’est possible.
Je termine en vous laissant méditer cette maxime d’Henri L., philosophe du Nord-Pas-de-Calais : « En 91, on a gravi l’Everest avec juste notre bite et notre couteau… Moi, quand j’ai joué Sampras le premier jour, dès l’échauffement je savais que j’allais lui mettre une volée. »
Henri L., vous êtes, heu, comment dire … ?
Déjà 1660 euros pour la raquette dédicacée de SuperBiquette:
http://offer.ebay.fr/ws/eBayISAPI.dll?ViewBids&_trksid=p4340.l2565&rt=nc&item=320804004158
On se cotise?
faut vite prendre une décision, c’est déjà à EUR 3110, c’est encore jouable si nous sommes une centaine ici.
Beaucoup plus accessible, le polo de JWT:
http://offer.ebay.fr/ws/eBayISAPI.dll?ViewBids&_trksid=p4340.l2565&rt=nc&item=320803143289
Décembre c’est pas le meilleur mois pour le tennis. Heureusement qu’on a Julie aux multiples facettes à se mettre sous la dent, sans oublier la perspective des négociations de l’Odyssée / Illiade avec Antoine.
Je viens de voir quels articles étaient mis en valeur dans le focus : Gaudio et Vilas. Ça sent un peu le pro-gauchos, ça…
Julia, (prononcez RRRRRRRRRRulia), j’adore ton lyrisme donc je savoure ce délicieux article en prenant le temps de profiter de chacun de ses aspects pimentés.
En matière de pronostics, je vais me mouiller et j’annonce que l’Espagne va remporter cette finale 3 victoires a 1:
-Nadal battra Monaco
-Ferrer battra Del Potro
-Les argentins gagneront le double
-Nadal battra Nalbandian
Victoire donc de l’Espagne, Nadal retrouve la confiance et nous fait un petit chelem Open d’Australie-Roland-Garros-Wimbledon + JO.
Nadal étant Nadal, au lieu de se réserver et de tout miser sur le GC donc sur l’US Open va jouer les JO + la tournée américaine. Il sera cuit a l’US Open et se fera battre par Federer qui gagnera ensuite.
Pour Arno et son idée de l’Iliade, pourquoi le tournoi de Dubaï n’est pas dans la liste alors que c’est l’un des 500 les plus relevés?
Merci Julie ! chouette présentation
et lien kado : http://www.fuebuena.com.ar/
je donnerai cher demain pour être dans n’importe quel bar du pays pour suivre le match… jo’errr ! c’est ma mère qui sera scotchée à la tv pour moi… j’ai réussi à donner le virus tennistique à toute la famille !
l’ambiance à la cartuja de Seville va être énorme, et ça me rappelle forcément un bon souvenir, celui de madrid 2008, où j’avais assisté à l’exécution des USA… à l’époque j’avais écris ça :
« puis cette clameur qui est toute emprunte du rythme de flamenco et de paso doble, les applaudissements ici sont un accompagnement comme pour le flamenco. Et les «olé», «vamos» et les chansonnettes font vibrer toute la place, bref une sensation unique. »
je sais qu’à Seville ça sera encore mieux !
le match qui déterminera les chances de l’argentine sera le delpo/ferrer encore plus que le double… à 2-0 c’est mort, point du double ou pas…
Il faut se dire que Nalbandian jouera comme ça dimanche : http://www.youtube.com/watch?v=ydJpjQOK0_I&feature=related
Si on y croit très fort…
Magnifique texte Julie! Tu manies la plume avec un talent rare et on sent la passion, que dis-je le feu, qui t’anime pour ce peuple argentin à travers ce récit, chapeau miss.
Comme dit plus haut, on connaissait la Julie doudouesque, on découvre ici une autre facette de ta personnalité. Dis, tu ne serais pas gémeau par hasard?
Alors là Julie, je reste bouche bée !! Extraordinaire !!
@ William, le voir jouer comme ça ? http://youtu.be/07Icsd1fb3g
Ne lui en demandons pas trop non plus, le pauvre !
Ça fait rêver le niveau qu’il pouvait atteindre avec une (trop rare) bonne condition physique ! A Madrid 2007, Fed lui-même avait dit : « Sur la fin il était trop fort ». Je crois n’avoir jamais lu ce « trop fort » chez Fed concernant un autre joueur.
Moi non plus, mais Federer ne se trompe pas quand il déclare ce genre de choses, il sait que Nalbandian et lui sont faits du même bois.
Très bel article Julie, tu m’as donné envie de suivre cette finale de CD. Perso j’aimerais bien une victoire des gauchos pour que Nalbide obtienne enfin ce titre qu’il convoite. A sa place je me retirerais juste après en cas de victoire, histoire de sortir par la grande porte.
Superbe Julie ! J’ai dévoré ton article deux fois. Tu as vraiment de multiples talents. Comme dit plus haut, ton article est plus alléchant à mon avis que le spectacle ne le sera mais j’aimerais me tromper. Du coup, alors que je n’avais pas une envie particulière de suivre cette finale que je pensais jouée d’avance, je vais tout de même y jeter un coup d’oeil des fois que les gauchos nous fassent rêver.
Le scénario idéal serait une victoire de Del Potro sur Ferrer et le double pour les Argentins ce qui permettrait de voir un Nadal Del Potro et sûrement un 5e match décisif entre Nalbandian et Ferrer.
Mais on eut tout aussi bien voir la rencontre bouclée dés samedi. Je n’en serais pas surprise.
Ce serait tellement beau que David atteigne son graal. Mais, malgré un Nadal qu’on a dit cramé à Londres, je suis sûre qu’il sera au top dés demain.
4040 la raquette de doudou viiiiiite!
Nan mais franchement arretez de dire que vous allez pas regarder et que y a aucun suspense ca va etre la pluuuuuuuuuuuus beeeeeeeeeeeeeeeelle finale de coupe davis, avec une vicotire au couteau à pain de nalbide en 5eme match dimanche!!!!!!!!
Le match clé des 2 premiers jours, c’est évidemment Ferrer -Delpo.
Car l’Espagne a 1 point avec Nadal et l’Argentine 1 avec le double.
Donc si Ferrer gagne, c’est plié mais si Delpo gagne alors le dimanche s’annonce torride!!
Ceci dit, ça me ferait plaisir que l’Argentine accroche enfin ce saladier maudit!
Del Potro a les clefs de la finale (bon d’accord Nadal à les doubles), s’il rejoue (le pourra t’il un jour) comme en 2009.
En fin 2009 aprés son titre à l’USO le moindre spectateur du tennis révait d’un choc Nadal-Del Potro à RG.
Pourquoi pas fin 2011 en Espagne ? Mais il faudrait revoir le Del Potro implacable de 2009 avec le même mental qu’en final.
Il faut ne pas avoir vu la finale ou être un fan de Fed à la vision obscurci pour oser dire que Fed a perdu cette finale…. Non et mille fois non à la fin du 4ème set Del Potro à mis les c…. sur la table et c’est tout. En plus il avait déjà filé le 3ème à Fed. Donc Del Potro a gagné sa finale et Fed a perdu face à meilleur que lui ce jour là.
Comparaison n’est pas raison mais Nalbandian a quand même quelque chose de Leconte.
Sinon avant de finir je trouve qu’il faudrait pendre chaque posteur qui n’utilise pas le pseudo du Riant Tchèque pour parler de Lendl.
Pour ceux qui l’ont vu jouer cela correspond bien au personnage. Comme disait l’un de mes anciens patrons celui ci il rigole quand il se coince les doigts dans une porte.
Donc pendons les posteurs qui parleront à l’avenir de Lendl.
Article très sympa Julie, j’ai toujours autant de plaisir à te lire!
Sinon, j’ai revu les highlights de la finale de l’US Open, trop physique pour être crédible!
http://www.youtube.com/watch?v=jdtAZf9EYzk
Et ben moi j’aime bien la coupe Davis, elle permet de voir du tennis sous une forme atypique avec un format par équipe que l’on ne voit pas tous les jours. Les joueurs peuvent compter sur des partenaires qui ont un but commun et non nombriliste. On peut aussi remarquer les complicités entre 2 joueurs pas toujours palpables. Normalement, c’est chacun pour sa peau ! Et on n’est pas dans les vestiaires…
Cette compèt’ permet aussi à des joueurs qui ne sont pas au top niveau individuellement de se transcender et à ceux qui sont au top de voguer pour leur patrie et non toujours pour eux-même.
L’année dernière c’était une finale France / Serbie, cette année Espagne / Argentine, y’en a pour tous les goûts, il y a 2 ans ont avait la République Tchèque…
Et c’est toujours agréable de retrouver le format 5 sets qui est bien trop peu répendu dans le milieu.
Que la rencontre soit belle !
Cela me fait marrer de lire que cette finale n’intéresse personne…On va sans doute battre le record de spectateurs pour un match de tennis à cette occasion, le dernier ayant été établi à Séville lors de la finale 2004 de la CD justement..Elle est retransmise dans 85 pays je crois…
D’après l’Equipe de ce matin, tout baigne pour Ferrer qui est en super forme, comme lors de ses premiers matchs au Master’s. Cela ne va pas être facile pour Del Potro même si ce dernier s’entraîne depuis trois semaines sur terre battue..
En revanche, le maillon faible côté espagnol semble être du côté de Nadal qui serait incapable de jouer correctement à l’entrainement et qui aurait perdu la quasi totalité de ses sets d’entrainement contre Ferrer. Pas une bonne idée de leur en faire disputer d’ailleurs..
On parie combien que Nadal gagne ses deux simples sans trop de problèmes ? Il va peut-être être un peu à la peine sur le premier match mais, une fois la machine lancée, elle sera dure à freiner.
S’il venait à perdre, ce serait une énorme surprise pour moi et un mauvais signe pour lui. Quand je repense au niveau affiché contre la France après une finale perdu d’une intensité rare, le décalage horaire et le changement de surface, je ne le vois pas perdre. Ou alors il faudrait que ses adversaires jouent à un niveau de folie. Un Nadal moyen sur terre ne perd pas. Il faudrait un très mauvais Nadal contre un Argentin qui marche sur l’eau. Peu probable. Mais qui sait ?
On va vite être fixé.
5/0 ! Vous n’allez pas me faire croire que les druides espagnols ne sauront pas trouver la potion magique pour nos deux héros Ferrrrrer et Nadaaaaal ! On les dira « survoltés » par l’enjeu. On comprend pourquoi çà n’intéresse pas grand monde cette finale d’éclopés. Il aura fallu tout le talent de Julie pour que lise jusqu’au bout cet article. Un bonheur ta prose Julie
Super ce texte.
Si, si, il y a de l’enjeu. Les argentins la veulent cette coupe, et sans croire a l’ »effet Djokovic » qu’on eut l’an dernier, si Nadal souleve le saladier ca lui apportera un sacre boost. Ferrer.. on s’en fout de Ferrer..